Mirabeau, à chaque fois, ne cesse de sonner le tocsin pour réveiller la Cour de sa torpeur, le roi de son inertie, pour amener la reine à mettre à ses idées autant de suite qu’elle y met de cœur : Quatre ennemis arrivent au pas redoublé, écrit-il à la date du 13 août 1790, l’impôt, la banqueroute, l’armée, l’hiver… Encore une fois, c’est la conception d’un grand plan qu’il faut arrêter, et pour cela il faut avoir un but déterminé.
De même, quand il considère la nature, il ne se desserre point le cœur, il ne s’ouvre jamais avec plénitude à l’impression tranquille et sereine de ses grandeurs et de ses beautés.
Au moral, combien il y a plus de vérité, même pour le philosophe, dans deux mots de Pascal où éclate le cri du cœur !
Il représente de plus en plus Paris, la ville cœur du monde.
Car dans le moindre frisson où se pâment les blés et les cœurs, le poète percevra une loi éternelle ; de la réalité il déduira le paradis et sur ce banal fait divers, que nous apporte le gris papier du jour, il bâtira une éclatante épopée… » M.
Il y a là une bassesse de cœur qui se satisfait de bas écrits mais qui exige qu’on les lui vante à l’égal des chefs-d’œuvre.
On y met en évidence le plus grand libertinage de l’esprit, & la plus grossiere corruption du cœur.
C’est dans les mêmes écoles qu’on étudie encore aujourd’hui, sous le nom de belles-lettres, deux langues mortes qui ne sont utiles qu’à un très-petit nombre de citoyens ; c’est là qu’on les étudie pendant six à sept ans sans les apprendre ; que, sous le nom de rhétorique, on enseigne l’art de parler avant l’art de penser, et celui de bien dire avant que d’avoir des idées ; que, sous le nom de logique, on se remplit la tête des subtilités d’Aristote et de sa très-sublime et très-inutile théorie du syllogisme, et qu’on délaye en cent pages obscures ce qu’on pourrait exposer clairement en quatre ; que, sous le nom de morale, je ne sais ce qu’on dit, mais je sais qu’on ne dit pas un mot ni des qualités de l’esprit, ni de celles du cœur, ni des passions, ni des vices, ni des vertus, ni des devoirs, ni des lois, ni des contrats, et que si l’on demandait à l’élève, au sortir de sa classe, qu’est-ce que la vertu ?
Ne voïons-nous pas en effet que les enfans sçavent par coeur, et qu’ils mettent même en pratique les regles de la poësie latine dès l’âge de quinze ans, bien que le latin soit pour eux une langue étrangere, qu’ils n’ont apprise que par méthode ?
La puissance des souvenirs, le charme de l’antiquité, le respect pour les traditions, ne sont qu’une seule et même chose, c’est-à-dire le culte filial des ancêtres, la religion des tombeaux, culte éminemment moral et poétique, religion qui a sa racine dans le cœur de l’homme.
Le rêve Conférence faite à l’Institut général Psychologique,le 26 mars 1901 Le sujet que l’Institut psychologique a bien voulu m’inviter à traiter devant vous est si complexe, il soulève tant de problèmes, les uns psychologiques, les autres physiologiques et même métaphysiques, il appellerait de si longs développements — et nous avons si peu de temps — que je vous demande la permission de supprimer tout préambule, d’écarter l’accessoire, de me placer d’emblée au cœur de la question.