Il dira de l’enfant qu’il eut de Sophie (car Sophie accoucha d’une fille pendant les premiers mois de sa captivité), et regrettant de ne pouvoir l’élever entre eux deux : « Nos baisers lui eussent soufflé sans cesse la santé. » Nous l’avons entendu parler de tout son être qui croule dans l’état d’oppression et de misère où on l’a réduit. […] Lorsque, décidément, le Mirabeau pamphlétaire eut cessé et que l’orateur eut levé la tête, quand il eut pris son grand rôle dans les assemblées des États de Provence et qu’il s’y fut dessiné comme tribun déjà et comme pacificateur tout ensemble, le vieillard, lisant la relation de ces scènes mémorables, s’écria : « Voilà de la gloire, de la vraie gloire ! […] Il écrivait sans cesse, ne lisait que plume en main, et s’intéressait à tous sujets.
Il ne cessait de dénoncer, dans des phrases dignes de l’ancien et fougueux Raynal, « la superstition, disait-il, qui transforme l’homme en bête, le fanatisme qui en fait une bête féroce, le despotisme qui en fait une bête de somme ». […] ne cessaient de retentir dans mon âme et d’en ébranler puissamment toutes les facultés. […] Cela passe le jeu ; toute plaisanterie a cessé : « Vous verrez (essaye encore de dire avec ironie la duchesse de Grammont) qu’il lie me laissera seulement pas un confesseur ?
À la seconde Restauration, les compagnies des gardes du corps ayant été réduites à quatre au lieu de six, Marmont cesse d’être capitaine des gardes (ce qu’il avait été en 1814) et devient l’un des quatre majors généraux de la Garde royale, faisant service chacun par quatre mois. […] Laffitte, celui même qui avait parlé si vivement pour les Bourbons le soir du 30 mars 1814 dans le salon du maréchal, rue Paradis-Poissonnière, s’adressant à lui encore, lui dit : « Monsieur le maréchal, nous venons nous adresser à un général qui a le cœur français, pour lui demander de faire cesser l’effusion du sang. » Le maréchal répondit qu’il était prêta arrêter le feu des troupes si les hostilités cessaient du côté des habitants.
En même temps il se remet en correspondance étroite avec ses amis de Paris, et se lie plus particulièrement avec d’Alembert, avec lequel il engage un commerce de lettres qui ne cessera plus. […] Une lettre qu’il écrivit dans ce train d’idées au président, lui valut une réponse qui restera mémorable dans l’histoire de sa vie, et qu’il faut mettre à côté de la noble lettre que le grand Haller lui adressa un jour pour faire cesser les manèges et les intrigues où il essayait de l’immiscer : Souvenez-vous, monsieur, lui disait de Brosses, des avis prudents que je vous ai ci-devant donnés en conversation, lorsqu’en me racontât les traverses de votre vie, vous ajoutâtes que vous étiez d’un caractère naturellement insolent. […] En vérité, je gémis pour l’humanité de voir un si grand génie avec un cœur si petit, sans cesse tiraillé par des misères de jalousie ou de lésine.
En un mot, l’être qui jouit ou souffre n’est pas, dans sa totalité, indifférent à la jouissance qu’il reçoit ou à la peine qu’il reçoit ; il ne se borne pas à pâtir de telle manière, à répéter pour ainsi dire continuellement : je pâtis, donc je pâtis ; il dit : je pâtis, donc je veux continuer ou cesser de pâtir. […] Ou la volonté n’est nulle part, ou elle est partout en nous ; nous sommes partout en action et en mouvement : c’est là la vie, et la volonté ne cesse qu’avec la vie. […] Mais nous avons vu que la réciproque est vraie aussi, quoiqu’on l’oublie sans cesse.
Disons plus, l’amour de la science et le sentiment philosophique peuvent, en s’introduisant dans l’art, le transformer sans cesse, car nous ne voyons jamais du même œil et nous ne sentons jamais du même cœur lorsque notre intelligence est plus ouverte, notre science agrandie, et que nous voyons plus d’univers dans le moindre être individuel. » VII. — La part croissante des idées scientifiques dans les sociétés modernes produira, selon Guyau, une transformation de l’art dans le sens d’un réalisme bien entendu et conciliable avec le véritable idéalisme. […] C’est ainsi que, peu à peu, en élargissant sans cesse ses relations, « l’art en est venu à nous mettre en société avec tels et tels héros de Zola. » La cité aristocratique de L’art, au dix-huitième siècle, admettait à peine dans son sein les animaux ; elle en excluait presque la nature, les montagnes, la mer. « L’art, de nos jours, est devenu de plus en plus démocratique, et a fini même par préférer la société des vicieux à celle des honnêtes gens. » Tout dépend donc, conclut Guyau, du type de société avec lequel l’artiste a choisi de nous faire sympathiser : « Il n’est nullement indifférent que ce soit la société passée, ou la société présente, ou la société à venir, et, dans ces diverses sociétés, tel groupe social plutôt que tel autre. » Il est même des littératures, — Guyau le montre dans un chapitre spécial, — qui prennent pour objectif « de nous faire sympathiser avec les insociables, avec les déséquilibrés, les névropathes, les fous, les délinquants » ; c’est ici que « l’excès de sociabilité artistique aboutit à l’affaiblissement même du lien social et moral ». […] Il ne s’ensuit point sans doute que ce fût un philosophe ; mais il paraît incontestable que Victor Hugo n’était pas seulement un iniaginatif, comme on le répète sans cesse : « c’était un penseur, — à moins qu’on ne veuille faire cette distinction qu’il faisait lui-même entre le penseur et le songeur : le premier veut, disait-il, le second subit.
On dénonce sans cesse les libres penseurs comme portant atteinte à toutes les lois divines et humaines, comme menaçant les bases mêmes de la société, comme effaçant la distinction du bien et du mal au profit de l’anarchie et du triomphe des passions. […] Sans doute si le texte a le sens que l’on dit, il faut dès lors cesser d’examiner et substituer tout à coup la croyance à la critique ; mais cela n’est vrai que pour ceux qui lui donnent ce sens ; pour ceux-là seulement il serait impie de continuer à examiner. […] Si d’ailleurs il y avait lieu d’espérer que l’on pût par quelque moyen empêcher les hommes de penser de telle ou telle manière, s’il y avait quelque procédé sûr de maintenir les esprits dans cet état d’obéissance que l’on regarde comme si souhaitable, je comprendrais à la rigueur qu’on l’essayât ; mais depuis que le flot du libre examen a fait irruption dans la science, dans la société, dans la religion, il a marché sans cesse de progrès en progrès : il a pénétré de couche en couche dans toutes les classes, il a gagné les contrées les plus rebelles à sa puissance ; il n’existe aucune force capable de le contenir et de le refouler ; les pouvoirs qui commencent par marcher contre lui se voient ensuite contraints de marcher avec lui.
Le cruel et fin André Breton médite-t-il déjà la mort de son Maître — cœur singulier qui doit se chercher des chagrins et des remords pour cesser d’être, en la prison de cristal, le mystificateur ailé et l’elfe stérile ? […] Toute une partie de la presse ne cessait de le harceler d’injures. Tandis que les gazettes du camp opposé ne cessaient de le porter aux nues.
Ainsi la clarté est l’apanage de notre langue, en ce seul sens qu’un écrivain français ne doit jamais perdre la clarté de vue, comme étant prête à lui échapper sans cesse. […] Le Petit Carême du père Massillon suffira pour apprendre à nos orateurs chrétiens et à leurs juges, combien la véritable éloquence de la chaire est opposée à l’affectation du style ; nous les renvoyons surtout au sermon sur l’humanité des grands, que les prédicateurs devraient lire sans cesse pour se former le goût, et les princes pour apprendre à être hommes. […] En un mot, la vérité, la simplicité, la nature, voilà ce que tout écrivain doit avoir sans cesse devant les yeux.
Elle n’a cessé d’appartenir à l’Empire que pour passer sous la domination de l’Eglise. […] Elle cesse graduellement de jouer le rôle qui correspond à son nom, à son passé, à la position matérielle qu’elle occupe. […] L’instant viendra fatalement où chacun, tour à tour, cessera de compter parmi les nations modernes. […] Mais dès que ce laisser-faire n’a plus ce résultat et tourne à l’effet contraire, sa raison d’être cesse. […] D’ailleurs, sans elle, la planète aurait cessé depuis longtemps d’être habitable.
Sans cesse il revient sur ce sujet, si bien qu’en son esprit l’art finit par s’identifier à la vie, par aspirer tout le réel. […] L’important est qu’il n’a jamais cessé d’être symboliste, je veux dire intuitif. […] C’est ainsi que nul ne peut prévoir le temps où l’on cessera de nous reprocher notre manque de clarté. […] Paul Fort n’a jamais cessé de satisfaire à ce besoin d’expansion par quoi nous communions avec le cosmos. […] Cet impressionnisme sentimental est essentiellement synthétique, sans cesser d’être concret.