Les plaisirs de quelques-uns ne suffisent pas au bonheur des autres ; et, pour le vrai pessimiste, la question n’est pas du bonheur d’Auguste, mais des souffrances des hommes, ou plus généralement, de la misère inhérente à notre condition. […] Dans ce beau poème du Bonheur, et en dépit de trop nombreuses défaillances, M. […] s’ils y reconnaissaient la voix de leurs anciennes souffrances, non seulement leur bonheur n’en serait pas effleuré, mais ils en jouiraient davantage. […] Car, ni les plaisirs des sens, épurés et idéalisés, ni l’amour même de Stella n’ont pu le délivrer du tourment de penser, et il n’a que l’illusion ou l’imitation du bonheur, mais ce n’est pas le bonheur même. […] Sully Prudhomme, calculerons-nous gravement les chances de durée du Bonheur ?
Sa jeunesse s’exalte et se consume dans cette vie austère et monotone ; son imagination, « déjà fantasque et pervertie », rêve un bonheur qu’il ne trouve pas dans cet obscur manoir, sous l’œil du grand-père, dans ces effusions chastes et contenues d’une tendresse virginale. […] Les uns ont sacrifié le bien-être social à la liberté ; les autres ont cherché le bonheur à l’ombre du trône d’un despote. […] Ce ne sera que du bonheur qu’elle pourra nous donner. […] Mais comment a-t-elle trouvé le bonheur dans le mariage ? […] que vos femmes échappent à la triste destinée de Valentine, qu’elles soient plus fidèles et plus fortunées qu’Indiana, essayez de ce mariage qui fait le bonheur du prince Max sans trop gêner la princesse Quintilia.
N’était-elle pas allée jusqu’au bout du bonheur ? […] Et, au sommet du bonheur, Angélique avait disparu, dans le petit souffle d’un baiser. […] Accoudé sur le bastingage, il regardait défiler les rives avec bonheur. […] Elle avait, avec une douceur presque pas triste, renoncé à son propre bonheur pour faire le bonheur des autres. […] Le Bonheur. — 1888.
Nous descendons l’escalier, fous, ivres de bonheur. […] * * * — Il y a des envieux qui paraissent tellement accablés de votre bonheur, qu’ils vous inspirent presque la velléité de les plaindre. […] » Nous remontons avec Hébert qui nous parle de Rome, de l’Académie, des lignes de la campagne de là-bas avec une voix amoureuse et émue d’un homme qui y aurait là, la patrie de son talent, de ses goûts, de ses bonheurs. […] Puis, dit-il, quand il a le bonheur de pouvoir raccorder la pensée de l’auteur avec un type vivant qu’il a en vue : c’est fait, il tient son personnage. […] Mangé une bécasse exquise, respiré l’air salin de la mer : un peu de bonheur brut.
Vous me recevez sans mépris, Je vous parle, je vous écris, Je vous vois quand j’en ai l’envie : Ces bonheurs sont pour moi des bonheurs superflus ; Et si quelque autre y trouve une assez douce vie, Il me faut pour aimer quelque chose de plus. […] On l’a vu pareillement dans le Bonheur des dames et dans le Rêve. […] Il est clair que, grâce à la mer qui guette leur rapide et torturant bonheur, ils se donneront des baisers incomparables. […] Il a le bonheur de n’être ni boulevardier ni dilettante. […] Et cependant, Morin lavé, Morin triomphant, harangue la foule : « Oui, mes amis, ce que je veux, c’est le bonheur du peuple, de ce peuple intelligent et fier, etc. » Et la foule crie : « Vive Morin !
On sait mon nom, ma vie est heureuse et facile ; J'ai plusieurs ennemis et quelques envieux ; Mais l’amitié chez moi toujours trouve un asile, Et le bonheur d’autrui n’offense pas mes yeux.
Henry Gauthier-Villars La Peine de l’esprit raconte le tourment d’un Faust contemporain, et c’est un bonheur que le mal du Rêve soit incurable.
On lui a reproché, dans la Société, un égoïsme qui rapprochoit tout de lui-même ; c’est un grand défaut, sans doute, mais on peut le lui pardonner, en ce qu’il a pris soin de le cacher autant qu’il a pu, & qu’il n’a pas cherché à l’inspirer par ses Ecrits, comme nos Moralistes modernes qui en font la base du bonheur de l’humanité, & croient s’acquitter envers la Patrie, envers le genre humain, par un amour universel pour les individus qui le composent.
Mon ami, je suis trop heureuse, le bonheur m’ennuie… ……………………………………………………………………………………………… Ne trouvant donc rien ici-bas qui lui suffise, mon âme avide cherche ailleurs de quoi la remplir ; en s’élevant à la source du sentiment et de l’être, elle y perd sa sécheresse et sa langueur : elle y renaît, elle s’y ranime, elle y trouve un nouveau ressort, elle y puise une nouvelle vie ; elle y prend une autre existence, qui ne tient point aux passions du corps, ou plutôt elle n’est plus en moi-même, elle est toute dans l’être immense qu’elle contemple ; et, dégagée un moment de ses entraves, elle se console d’y rentrer, par cet essai d’un état plus sublime qu’elle espère être un jour le sien… ……………………………………………………………………………………………… En songeant à tous les bienfaits de la Providence, j’ai honte d’être sensible à de si faibles chagrins, et d’oublier de si grandes grâces… ……………………………………………………………………………………………… Quand la tristesse m’y suit malgré moi (dans son oratoire), quelques pleurs versés devant celui qui console, soulagent mon cœur à l’instant.
Il faut séparer la vie terrestre de la vie céleste de cette sainte : sur la terre, elle ne fut qu’une femme ; sa divinité ne commence qu’avec son bonheur dans les régions de la lumière éternelle.
N’entendra-t-on jamais que des blasphèmes contre une religion qui, déifiant l’indigence, l’infortune, la simplicité et la vertu, a fait tomber à leurs pieds la richesse, le bonheur, la grandeur et le vice ?