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551. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Sur son formidable front, des cheveux blancs et drus se hérissaient, comme électrisés par la pensée ardente. […] Il mourut de cet amour, parce que la blanche Nyza n’eut pour lui que du mépris. […] Mais, par un procédé ou l’autre, il recherche le même effet ; et, son modèle, c’est la nature, doucement éclairée de lumière diffuse, qu’un ciel pâle et blanc tamise. […] Il a vu la fin de l’Empire, les fêtes du Quinze-Août, les barricades, les crinolines et les blouses blanches. […] » Achète du pain blanc et demeure chez toi, plutôt que de recourir à de si durs exercices spirituels.

552. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Paul et Virginie sont déjà de petits sauvages, ignorants, hors de la civilisation, affranchis de préjugés, innocents et vertueux ; mais ce sont des petits sauvages blancs. […] Puis, Satan va trouver la Renommée et la prie de répandre de faux bruits et de semer les mensonges et les calomnies afin de brouiller davantage les Peaux-Rouges et les blancs. […] L’intérêt tragique des deux cents dernières pages consiste en ceci : René, qui est toujours chez les Illinois, reviendra-t-il avant le jour marqué pour le massacre des blancs ? […] ô ma bien-aimée, ose suivre mes pas… » Atala me répondit d’une voix tendre : « Mon jeune ami, vous avez appris le langage des blancs ; il est aisé de tromper une Indienne. — Quoi ! […] Aussitôt Gabriel, « après avoir détaché de ses épaules ses ailes blanches, bordées d’or, se plonge du ciel dans les flots ».

553. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Rêves et réalités, par Mme M. B. (Blanchecotte), ouvrière et poète. » pp. 327-332

Chacun a vu passer quelque riant mensonge Dont rien n’a pu voiler l’ineffaçable songe : Heureux quand la chimère a des ailes d’azur Comme un nuage blanc flottant en un ciel pur !

554. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Si l’on parle d’Anacréon, même aux gens les moins lettrés, tout le monde le connaît : c’est un vieillard à barbe longue et blanche, qui passe sa vie sous des platanes, la tête couronnée de roses, la coupe en main, et au milieu de jeunes esclaves d’Ionie.

555. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

Le tutu et la jupe forment un nuage blanc, comme celui dont s’enveloppait la pudique Junon, où disparaissent le ventre et la croupe, toute la partie massive et brutale de ce « corps féminin qui tant est tendre, poly, souëf, si prétieux ».

556. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villiers de L'Isle-Adam, Auguste de (1838-1889) »

Ici l’hallucination était empreinte d’une tendresse exquise ; ce n’étaient plus les ténébreux mirages de l’auteur américain, c’était une vision tiède et fleurie presque céleste ; c’était, dans un genre identique, le contrepied de Béatrice et de Sigeia, ces morues et blancs fantômes engendrés par l’inexorable cauchemar du noir opium.

557. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Ô jardins alignés où roucoulait Léandre, Que l’amour emplissait de sa voix douce et tendre, Je ne sais quoi de triste à vous voir me revient, Et ma mélancolie évoque sous vos arbres Où dort enseveli le peuple blanc des marbres Un menuet conduit sur un rythme ancien.

558. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Éphémérides poétiques, 1870-1890 » pp. 181-188

Georges Rodenbach : La Jeunesse blanche.

559. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

Lorsque j’affirme : « Cette table est blanche, cet homme est blond », l’attitude de mon esprit n’est pas la même que si j’affirme : « Cette table est belle, cet homme est respectable. » Sans doute, dans un cas comme dans l’autre, je juge ; mais la position de l’objet vis-à-vis du sujet n’est pas la même dans les deux jugements.

560. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Des prêtres en costume jouaient devant les Initiés, vêtus de robes blanches, le drame hiératique du rapt de Proserpine et des douleurs de Cérès. […] Les candidats échangeaient leurs robes blanches contre des peaux de faon. […] Elle livre ses restes à l’élément qui efface et qui purifie ; elle n’en extrait qu’un résidu diaphane, presque aérien, une poignée de cendres blanches : la poussière des ailes du papillon de Psyché. […] Il nous montre Attila entrant solennellement dans sa capitale, sous les voiles blancs que tenaient des vierges. […] Le maréchal en sortit le front haut, et la duchesse les mains blanches ; mais Olympe resta tout éclaboussée des dépositions de l’empoisonneuse.

561. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Oui, on eût cru, à certains soirs, être dans une de ces églises au cinquième, ou au fond d’une cour, où la manne d’une religion nouvelle est communiquée à des adeptes qui doivent, pour entrer, montrer patte blanche ; la patte blanche là c’était un poème ou la présentation par un accueilli déjà depuis quelque temps. […] Avoir, près d’un pêcher qui fleurirait à Pâques, Un bout de maison blanche au fond d’un chemin creux. […] vous m’avez trop, trop vanné, Bals blancs, hanches roses. […] Et la lune folâtre entre dans la tour blanche, Aux yeux de cette rose elle met sa langueur. […] A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert.

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