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3520. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Chacun y allait de son petit toast à l’auteur du Pèlerin, qui a pu croire quelques minutes que son talent lui avait rallié tous ses admirateurs.

3521. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Ajoutons qu’elle n’y a fait que progresser, et que sur ce point les prophéties de l’auteur de la Démocratie en Amérique, si souvent vérifiées ailleurs, ont été démenties par l’expérience.

3522. (1899) Arabesques pp. 1-223

Il a été proclamé l’auteur des plus beaux vers réguliers du siècle, prince des poètes, porte-drapeau et chef incontesté de l’école symboliste. […] Mallarmé comme Barbey d’Aurevilly à l’égard de Goethea, — comparaison qui est flatteuse pour moi et fâcheuse pour Goethe, ainsi assimilé à l’auteur de l’Aurore gourde. […] J’ai exprimé, à plusieurs reprises, cette répulsion pour l’auteur du Contrat social. […] Mais on s’étonne de voir l’auteur de Sartor Resartus approuver Foutriquet de Transnonain et ajouter : « Nous avons conclu que Michelet pourrait bien être un peu puéril. » Carlyle, en écrivant ces lignes, ne se doutait pas que Taine le baptiserait un jour « le Michelet anglais ». […] On admire l’auteur et on se révolte contre lui à la même page.

3523. (1932) Les idées politiques de la France

C’est ce que l’auteur de ces lignes s’efforçait récemment il expliquer, contre son ami Halévy, à propos de la Décadence de la Liberté. […] La séparation que réclamait l’Avenir, c’était la décompression naturelle après les quinze ans de cléricalisme militant qui avaient marqué la Restauration, et dont l’auteur de l’Essai sur l’Indifférence avait d’ailleurs pris sa bonne part avant d’y reconnaître sa grande erreur. […] Quoi qu’il en soit là-bas de l’opinion de l’éminent recteur de l’Université de Salamanque, nous avons toutes raisons d’espérer que le « professorisme » ne dépassera pas en France le coteau moyen où s’asseyait naguère l’auteur de la République des Professeurs, et qu’il ne trouvera jamais l’occasion d’exercer les monopoles tyranniques du cléricalisme au temps de la Congrégation. […] L’évolution pacifiste du socialisme français (car il y a, malgré l’Internationale, autant de socialismes que de pays) doit être tenue pour un phénomène autonome, qui remonte à une trentaine d’années, et dont Jaurès a été le principal auteur. […] Mais en le comparant aux Politiques et Moralistes de Faguet, livre d’ailleurs éminent, au Proudhon de Faguet si l’on veut, on saisit la différence entre cette vertu de sympathiser par le dedans, proche parente de l’histoire naturelle et du roman, chez l’auteur de Port-Royal, et la descente sans sympathie (voyez Lemaître chez Verlaine) de certaine critique d’en haut (du haut comme on disait à Genève) chez les irréguliers.

3524. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

« Bossuet a été le véritable auteur de la Révolution française », parce que « tous les ouvrages de Bossuet ne sont que le développement de cette idée : tous les hommes sont égaux aux yeux de Dieu. […] Cette méthode d’apologie, qui a séduit deux grands esprits catholiques du xixe  siècle, Lamennais et De Maistre, mais dont on ne trouve quelques traces, et presque indistinctes, que dans de très rares auteurs chrétiens antérieurs au xixe  siècle comme Roger Bacon, Huet, Batteux, Bullet, Foucher, Mignot, commençait à s’introduire au temps de Lamennais ; et, chose curieuse, grâce précisément aux auteurs antichrétiens. […] Ce sont tantôt, comme Orphée et la Vision d’Hebal, des livres symboliques destinés à montrer, sous une forme romanesque ou pseudo-historique, la pensée de l’auteur ; tantôt, comme le Vieillard et le Jeune homme et l’Homme sans nom, des dissertations philosophiques sous forme de dialogue ; tantôt, comme la Palingénésie sociale, des dissertations proprement dites, où l’auteur parle en son nom. […] L’homme a besoin d’expier « même ses bonnes actions » quand elles n’étaient pas dictées par le besoin d’expiation, « car le motif seulement peut donner du prix aux œuvres. » — Le bienfait même « a besoin d’être expié par l’auteur du bienfait ; Apollon a dû expier le meurtre du serpent Python. » Mais toute expiation est une épreuve et toute épreuve une initiation, c’est-à-dire un pas de plus dans la voie du relèvement et du progrès. […] Dans le premier cas l’hypothèse étant forte, et dans le second, l’hypothèse étant plus forte encore, la vraisemblance est altérée par ce que l’auteur croit qui la complète, et la créance du lecteur ébranlée, par ce que l’auteur croit qui la soutient.

3525. (1813) Réflexions sur le suicide

— Le Suicide nous soustrait à la Nature aussi bien qu’à son Auteur. […] Cet homme, dis-je, n’a-t-il pas l’air d’un auteur sans génie qui veut produire avec une catastrophe véritable les effets auxquels il ne peut atteindre en poésie ?

3526. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Il est accordé à l’homme doué du sens musical d’y assister quelquefois et de saisir, à travers la distance et la solitude, comme un passant sous les balcons d’un palais, quelques faibles échos de ces concerts que la terre, l’air, les eaux et les feux donnent à leur Auteur. […] En général, Paris a beaucoup changé. » Quand on pense que ce pauvre frileux touchant de ses doigts engourdis le clavecin vermoulu d’une antichambre pour des oreilles inattentives était le Raphaël de la musique, l’auteur futur du Mariage de Figaro et de la tragédie de Don Juan dans un même homme, les yeux se mouillent et le cœur se crispe ; de tous les déboires du génie en ce monde, le plus amer c’est l’ignorance de ses juges.

3527. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

La malédiction est la seule justice qui reste aux victimes contre les auteurs de ces désastres de l’humanité ; amollir cette justice, c’est désarmer la conscience des peuples et encourager les conquérants futurs à tout oser devant des historiens qui pardonnent tout. […] C’est là une de ces questions que l’histoire, trop récente et trop partiale pour le vainqueur, n’a pas encore étudiée et sur laquelle nous ne partageons nullement les opinions de l’auteur du Consulat.

3528. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

La plupart des auteurs se rangent à cette opinion, qui ferait loi dans la science positive, si, il y a quelques années, M.  […] Il suffira, pour s’en convaincre, de lire la remarquable description que le même auteur a donnée du dégoût : « Si l’excitation est faible, il peut n’y avoir ni nausée ni vomissement… Si l’excitation est plus forte, au lieu de se limiter au pneumo-gastrique elle s’irradie et porte sur presque tout le système de la vie organique.

3529. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Dès ce temps-là, et à travers les compliments, toutes les critiques lui furent faites : « On me demande, dit-il dans un petit écrit en prose de 1741, comment il est possible qu’un homme fait pour vivre dans le grand monde puisse s’amuser à écrire, à devenir auteur enfin. » Et à ces critiques grands seigneurs et de qualité, il répondait « que, s’il n’est pas honteux de savoir penser, il ne l’est pas non plus de savoir écrire, et qu’en un mot ce sont moins les ouvrages qui déshonorent, que la triste habitude d’en faire de mauvais… ».

3530. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Ce que paraît bien réellement Bernis d’un bout à l’autre dans ces lettres à Choiseul, c’est un honnête homme qui est au-dessous de la situation, qui est l’auteur désigné et responsable d’une alliance devenue funeste, qui se sent engagé, et qui n’a pas le pouvoir de tenir ni de réparer : On ne meurt pas de douleur, écrit-il à Choiseul (13 décembre 1757), puisque je ne suis pas mort depuis le 8 septembre (époque de la convention étourdie de Klosterzeven).

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