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2214. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

C’est moi qui ai raconté (Journal des Goncourt, vol. 1, 8 novembre 1860) que la correspondance du comte de Munster, attaché militaire de Prusse à Saint-Pétersbourg, donnant au roi de Prusse tous les détails du siège, et indiquant le seul point, où Sébastopol pouvait être pris, correspondance cachée à M. de Mauteuffel son chef de cabinet, et communiquée par le roi seulement à son ami à M. de Gerlach, le féodal, avait été interceptée et achetée par notre ministère des Affaires étrangères, moyennant la modique somme de 60 000 francs.

2215. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Au lieu d’un espoir vain, qui serait peut-être une faiblesse du cœur et que la pensée rejette au nom de tout ce que nous savons sur les inflexibles lois de la nature, l’amant se console de l’éternité qu’il perd par l’immensité présente de son amour : Quand la mort serait là, quand l’attache invisible Soudain se délierait, qui nous retient encor, Et quand je sentirais dans une angoisse horrible        M’échapper mon trésor, Je ne faiblirais pas ; fort de ma douleur même, Tout entier à l’adieu qui va nous séparer, J’aurais assez d’amour en cet instant suprême        Pour ne rien espérer.

2216. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Dans ce curieux livre, Bouvard et Pécuchet, qui est comme la nécrologie de toutes les occupations humaines, il s’attache à montrer comment tout effort peut aboutir à quelque échec, et accumulant les insuccès après les tentatives, il proscrit le délassement de toute entreprise.

2217. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Il ronge pendant quelques évolutions de soleil l’épiderme du petit globe auquel il est attaché, puis il y rentre pour féconder cet épiderme de sa poussière.

2218. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Retourné chez Legrand, Poe constate avec un horrible soupçon l’existence du mal qui dévore son ami, de ce mal sans nom et sans fièvre, et il apprend de sa bouche qu’il a compté sur l’aide de son dévouement à lui, pour une expédition secrète… Les détails de cette expédition, aussi étranges que le reste de l’ouvrage, redoublent l’intérêt de curiosité qui s’attache à un tel récit.

2219. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Auguste Hesse L’évanouissement de la Vierge Voilà un tableau évidemment choquant par la couleur — c’est d’une couleur dure, malheureuse et amère — mais ce tableau plaît, à mesure qu’on s’y attache, par des qualités d’un autre genre. — Il a d’abord un mérite singulier — c’est de ne rappeler, en aucune manière, les motifs convenus de la peinture actuelle, et les poncifs qui traînent dans tous les jeunes ateliers ; — au contraire, il ressemble au Passé ; trop peut-être. — M. 

2220. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Mais si on attache plus attentivement ses regards sur la période qui s’est écoulée depuis 1830, sur ce qu’on peut appeler proprement la littérature contemporaine et spécialement la littérature d’imagination, on reconnaît bien vite que cette littérature est marquée d’un caractère tout particulier ; que son inspiration a cessé le plus souvent d’être littéraire pour devenir ou philosophique ou sociale ; qu’elle a eu enfin l’ambition de mettre la main à la direction des intelligences et au gouvernement des peuples. […] Il faut s’attacher aux œuvres que recommandent ou le talent ou la popularité de leurs auteurs ; — le talent, parce qu’il a d’irrésistibles séductions et sait revêtir l’erreur de couleurs attrayantes ; — la popularité, qui ne va pas toujours de pair avec le talent, parce que c’est l’influence des écrits que nous avons à apprécier, et qu’elle doit naturellement se chercher là où le succès a paru, là où les applaudissements de la foule se sont adressés. […] Où trouver, au milieu de ces négations et de ces doutes, le point fixe où devra s’attacher le premier anneau de la chaîne des devoirs ? […]   La société attache, comme sanction, la honte à l’infraction de ses lois. […] L’Anglais, attaché à ses lois, à ses mœurs, nourri dans le respect de la tradition, lors même qu’il applaudit les novateurs, ne se livre point.

2221. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Autour d’eux, il groupe, avec beaucoup d’art et d’émotion reconnaissante, les braves gens qui furent pour eux ce qu’ont été pour lui ses chefs et ses camarades de l’armée d’Afrique : par exemple, ces capitaines des régiments de Picardie et de Piémont, qu’on appelait à l’armée de Rocroi, les « petits vieux » ; le marquis de la Barre, excellent artilleur ; le vénérable Gassion, cuirassier insigne ; le beau Bois-Dauphin, tué devant Dunkerque ; Baradat, ancien chanoine devenu capitaine de cavalerie ; le gros Senneterre, qui, blessé à la cuisse, se faisait attacher sur son arçon ; tant d’autres, qui faisaient la « guerre en dentelles », et qui auraient pu chanter cette vieille chanson de route : Messieurs les maîtres, dit Lauzun, Assurez vos chapeaux chacun, Nous allons charger en bataille. […] Toute réflexion faite, je me sens très attaché à nos institutions. […] On le prend et on le laisse, on le déteste et on s’y attache. […] Symbolistes par-ci, naturalistes par-là, pornographes presque partout, c’est une séquelle déchaînée qui s’attache aux basques de cette pauvre femme et qui la tiraille pour lui arracher des compliments ou des gros sous.

2222. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Alors lui, bon prince, généreux, (il est jeune), en plus il sauvera cette vieille chanson, qu’il aime, il nous la gardera pour la mémoire des hommes, il va l’honorer, il attachera cette petite chaloupe sur son énorme bateau), que ça finit par faire, que ça finit par donner une des comédies les plus réjouissantes que l’on nous ait jamais montées. […] Eugène Marsan, attaché aujourd’hui à la Revue critique des Idées et des Livres, — Nouvelle librairie nationale, — 85, rue de Rennes, Paris sixième. […] Mais à mon triste sort, vous le savez, Seigneur, Une mère, un amant attachaient leur bonheur. […] Plus mordante, infiniment plus profond, plus dominante, plus attachée, à sa proie.

2223. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Leurs jupes courtes sur des souliers de cuir fauve émergeaient ou disparaissaient derrière les taillis, emportant la pensée à peine sensuelle, et cependant teintée de vague volupté, qui s’attache comme un chardon bleu à la traîne des robes jeunes et vivantes, au mystère de la cloche d’étoffe battant sur l’invisible battant des jambes, sur les pieds nerveux et qui semblent, à la façon dont ils se posent et choisissent leur chemin, avoir une âme. […] Catulle Mendès n’y manque pas, et si parfois il est obscur par surcroît d’explications, par trop d’abondance de faits, d’incidences, d’intentions, bien souvent aussi il s’élève très haut sur les ailes de poète auxquelles la nature l’a attaché. […] Tant de logique et de désintéressement attachent encore davantage le jeune homme à la jeune fille qui, d’elle-même, se donne à lui comme maîtresse. […] De la grange où j’avais gîté, plus de traces ; parois, charpente, chaume, tout avait disparu ; il ne restait que le poteau ou mes trois chevaux étaient attachés.

2224. (1929) Dialogues critiques

Leur célébrité est déjà pourtant un indice du prestige qui s’attache à tout criminel.

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