S’il y a quelque part un accent un peu original, c’est dans ce Vaisseau des fous que traduit Barcklay, dans la Danse de la mort que traduit Lydgate, bouffonneries amères, gaietés tristes qui, par les mains des artistes et des poëtes, courent en ce moment par toute l’Europe.
Ces trois portraits, de même grandeur, étaient de larges et solides peintures ; on voyait que les Kobus avaient toujours eu de quoi payer grassement les artistes chargés de transmettre leur effigie à la postérité.
Encore une fois je ne suis donc pas fâché de l’avoir vu déposséder du titre de « savant », et, à dater d’aujourd’hui, je m’engage publiquement à ne voir désormais en lui qu’un « professionnel de lettres », un artiste, un poète, un dilettante.
Il savait que le souvenir même du piano faussait encore le plan dans lequel il voyait les choses de la musique, que le champ ouvert au musicien n’est pas un clavier mesquin de sept notes, mais un clavier incommensurable, encore presque tout entier inconnu, où seulement çà et là, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, qui le composent, chacune aussi différente des autres qu’un univers d’un autre univers, ont été découvertes par quelques grands artistes qui nous rendent le service, en éveillant en nous le correspondant du thème qu’ils ont trouvé, de nous montrer quelle richesse, quelle variété, cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant. […] Il savait que le souvenir même du piano faussait encore le plan dans lequel il voyait les choses de la musique, que le champ ouvert au musicien n’est pas un clavier mesquin de sept notes, mais un clavier incommensurable, encore presque tout entier inconnu, où seulement çà et là, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, qui le composent, chacune aussi différente des autre qu’un univers d’un autre univers, ont été découvertes par quelques grands artistes qui nous rendent le service, en éveillant en nous le correspondant du thème qu’ils ont trouvé, de nous montrer quelle richesse, quelle variété cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant.
Un sentiment de fatigue d’être Français, et le désir vague d’aller chercher une patrie, là, où l’artiste ait sa pensée tranquille, et non à tout moment troublée par les stupides agitations, les convulsions bêtes d’une tourbe destructive. […] Il y a eu des morts par la dysenterie, par l’albuminurie, par le scorbut, mais personne n’est mort de la poitrine. » « Mon cher, reprend-il, le curieux, c’est qu’au bout de trois jours, au milieu de ces hommes dépiotés de tout en entrant, il y avait des jeux de dames faits avec des mouchoirs, où l’on avait noirci des carreaux noirs, et avec des rondelles de drap de deux couleurs ; il y avait des jeux de jonchets, faits avec des brindilles de balais ; il y avait des jeux de jacquet, avec des dés en savon ; il y avait des jeux de dominos, faits avec je ne sais quoi, et quand on nous a donné de la viande, il s’est trouvé des artistes qui ont fabriqué, avec les os, des couteaux, des couteaux qui se fermaient avec un système de ressort, en ficelle tressée, qui était un chef-d’œuvre… enfin, figure-toi qu’à la fin, de ces cordes avec lesquelles on essuie le pont, et qu’on volait, tout le monde avait des pantoufles, des calottes en ficelle. » « Nous avons passé trois mois dans la batterie, sans monter sur le pont, trois mois, où, sauf la première semaine, où l’on nous a donné deux fois du lard, nous n’avons pas eu de viande, et avons été nourris seulement de pois et de haricots, ce qui, par parenthèse, vous procurait des inflammations buccales bien désagréables. » « Par exemple, au bout de trois mois, la première fois qu’on est monté là-haut, et qu’on a respiré de l’air vrai, on est monté à quatre pattes, et l’on étouffait, comme si tu te trouvais en ballon, à 6000 pieds, au-dessus de la terre. » « Il existait toutes sortes de sociétés : la société des grinches avec la Volige, le garçon le plus facétieux de la terre ; la société des maquereaux, présidée par Victor, l’imagination la plus cocasse.
Boileau, tout artiste sobre qu’il était et dans un autre procédé que Molière, lui rendait haute justice là-dessus ; il le reprenait sans doute quelquefois et aurait voulu épurer maint détail, comme on le voit par exemple en cette correction qui a été conservée de deux vers des Femmes savantes.
Les artistes romains furent Romantiques, ils représentèrent ce qui, de leur temps, était vrai, et par conséquent touchant pour leurs compatriotes.
La stupide opulence paya les Arts, gagea l’Artiste, & commanda au génie des Grotesques, pour remplacer les chef-d’œuvres des Le Brun, des Le Sueur & des Mignard.
Rien, sinon ce qui reste d’un éblouissement passager, ou ce qu’on retient d’un concert où un grand artiste sans invention n’exécute que sa propre musique. […] De là à s’intéresser à ce que les habiles appellent le jeu des institutions, à être touchés de cette « beauté particulière » que les artistes de la politique admirent dans les gouvernements de la parole, de là à prendre parti dans ces tournois où des orateurs se disputent à qui prouvera le premier qu’il s’entend mieux à parler qu’à gouverner, il y a loin.
Les artistes, eux, s’étaient gardés de commettre la même erreur, les peintres notamment, Raphaël et Titien, Rubens dans les Flandres, Rembrandt en Hollande, Poussin même et Le Sueur en France.
Il y avait treize ans que Molière courait la province, et, quoique sa troupe fût la meilleure de toutes les troupes nomades, bien qu’il eût composé déjà pour elle ses deux premiers ouvrages, son nom comme artiste, comme auteur, était ignoré à Paris. […] Le charme et l’admirable effet que l’on devait attendre de la réunion de tant de talents divers furent encore surpassés par l’émulation que la présence de Louis XIV communiqua aux artistes.