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12. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Jésus arrêta ce premier mouvement. […] On voulut l’arrêter ; mais le jeune homme s’enfuit, en laissant sa tunique entre les mains des agents 1099. […] Jean, qui était connu dans la maison, fut admis sans difficulté ; mais Pierre fut arrêté à l’entrée, et Jean fut obligé de prier la portière de le laisser passer. […] La sentence était arrêtée ; on ne cherchait que des prétextes. […] Les exaltés prétendaient que c’était chez le nouveau procurateur un dessein arrêté d’abolir la loi juive 1122.

13. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

L’excitation des nerfs pneumo-gastriques ou nerfs du cœur par un courant électrique très actif arrête aussitôt les battements de cet organe. […] Si l’on agit sur des mammifères très-sensibles, le cœur s’arrête instantanément, tandis que chez des animaux à sang froid et surtout pendant l’hiver le cœur ne ressent pas immédiatement l’influence nerveuse ; plusieurs battements peuvent encore avoir lieu avant qu’il s’arrête. […] Chez la grenouille, on n’arrête pas le cœur en pinçant la peau : il faut des actions beaucoup plus énergiques. […] Mais je m’arrête dans ces considérations, qui nous entraîneraient trop loin, et je terminerai par une conclusion générale. […] Qu’on supprime de l’atmosphère l’oxygène, l’agent des combustions, aussitôt la flamme s’éteint, aussitôt la vie s’arrête.

14. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

La calèche s’arrêta devant la porte. […] Il s’arrêta devant moi, les deux mains posées sur les hanches. […] arrête ! […] Puis, il s’arrêta ; mais il recommença bientôt. […] On ne peut savoir où il s’arrêtera.

15. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Ses regards sont moins arrêtés. […] Il faut feuilleter les historiens, se remplir des poètes, s’arrêter sur leurs images. […] Faites que je ne puisse ni arrêter mes yeux, ni les arracher de dessus votre toile. […] La femme arrêtée et assise allaitera son enfant. […] Il y aurait un contresens, à faire passer le voyageur le long du tombeau, et à l’arrêter entre des ruines.

16. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

L’invention s’accompagne forcément d’un certain arrangement des parties et arrête certaines expressions : il est impossible de trouver les idées qui conviennent à un sujet, sans prendre déjà, une sorte de parti sur la place qu’on leur assignera et les termes qui les traduiront. […] Sans que nous y fassions attention, et comme en dehors de notre conscience, l’esprit travaille et cherche, combine et découvre encore, et soudain parmi les lignes de plan que nous arrêtons nous voyons surgir une pensée nouvelle, importante souvent, parfois vraiment principale et maîtresse, à laquelle il faut tout soumettre, et qui nous oblige à bouleverser l’édifice commencé. […] Le passage d’un plan rigoureusement arrêté aux idées qui doivent s’y distribuer est singulièrement difficile : les choses ne se présentent pas ainsi à notre appel ; on ne les a pas à commandement ; elles ne sont point là qui nous attendent, prêtes à passer à leur tour.

17. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

À la fin, Georges, Pichegru, Moreau, les Polignac sont arrêtés ; on cherche les preuves et les témoins de leur complot. […] Thiers ne demande à son héros que de s’arrêter dans son nouveau triomphe, sans paraître s’apercevoir que son héros n’a obtenu ce nouveau triomphe que par l’insatiabilité de grandeur que M.  […] Quand vous n’avez pas arrêté l’illégalité de l’ambition au premier pas, pourquoi voulez-vous qu’elle s’arrête au second ? […] Napoléon était un de ces hommes qui ne s’arrêtent que quand ils tombent. Arrêtons-nous à cet apogée de sa gloire, qui n’est pas encore l’apogée du mouvement historique de M. 

18. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

J’allais, la tête baissée, selon mon usage, lorsque je me sens arrêté brusquement, et présenté au site que voici. […] Dans cet instant, le hazard y avait arrêté un voyageur debout et tranquille. […] Arrêtés là, je promenai mes regards autour de moi et j’éprouvai un plaisir accompagné de frémissement. […] Je m’arrêtai là et je m’assis. […] Et que fait le philosophe qui pèse, s’arrête, analyse, décompose ?

19. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il s’arrêta au premier. […] Comme il s’arrêtait alors pour faire reposer son pauvre petit mulet, qui me faisait peine à voir, je m’arrêtai aussi et je tâchai d’exprimer l’eau qui remplissait mes bottes à l’écuyère, comme deux réservoirs où j’aurais eu les jambes trempées. […] cela vous réchauffera, et cela me fera oublier que la pluie m’entre dans le dos et ne s’arrête qu’à mes talons. […] quand je raconte cela, je ne peux plus m’arrêter, c’est fini. […] Nous nous arrêtâmes au pied d’un arbre mort, le seul arbre du chemin.

20. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

« Si le reste du logis m’arrête à proportion de l’entrée, ce ne sera pas ici une lettre, mais un volume ; qu’y ferait-on ? […] Ce Voyage en Limousin qui s’arrête avant qu’il ait dit un mot du Limousin lui a paru n’être qu’une ébauche interrompue, probablement. […] Il m’est impossible de tomber sur ce mot d’esclave sans m’arrêter. […] Pour aller jusqu’en Limousin, il traversait des pays qui n’ont rien du grand pittoresque, et là même où la montagne commence, c’est-à-dire en Limousin, je ne sais par quel hasard, ou je ne sais par quelle décision de la fatalité, son voyage s’arrête, ou du moins la relation de son voyage s’arrête, de sorte qu’on ne peut savoir si La Fontaine a été frappé par l’aspect puissant et robuste des montagnes. […] « Le premier lieu où nous arrêtâmes, ce fut Cléry.

21. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Qu’il s’arrête à mi-chemin, je le vois bien, mais qu’importe ! […] En ne s’expliquant pas plus qu’il ne le fait sur les sentiments, purement humains, de Notre-Seigneur, l’Évangile, qui est la vérité, et qui devrait être la règle de ceux qui croient qu’il est la vérité, l’Évangile aurait dû arrêter le R.  […] … Je m’arrête, moi, tremblant d’en dire trop ; mais le Père Lacordaire s’arrêterait-il dans ce détail de l’humanité de Jésus-Christ, dans ce naturalisme d’appréciation, substitué à la difficulté des mystères, dont il faut parler moins, parce que l’homme ne veut plus comprendre que l’homme aujourd’hui ! […] Ce serait trop long et il faut s’arrêter.

22. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Petit Pierre a faim : il faut s’arrêter, et tous les trois en profitent pour prendre un léger repas. […] Bref, il faut bien prendre le parti de s’arrêter et de bivouaquer, d’autant plus que la Grise, dans un moment d’impatience, a cassé ses sangles et s’est sauvée seule, au galop, à travers la forêt. […] Depuis seulement que j’existe, il s’est fait plus de mouvement dans les idées et les coutumes de mon village, qu’il ne s’en était vu durant des siècles avant la Révolution… » Ô poète, je vous arrête ici et je vous prends sur le fait. […] Je m’arrêterai surtout, comme exemple, à La Petite Fadette. […] On y peut voir aussi, à quelques-unes de ses paroles, une protestation contre la société au nom des êtres disgraciés et intelligents ; mais, ici, toutes ces idées sont arrêtées à point et revêtues de formes si vivantes, si gracieuses et si peu philosophiques, qu’on n’a le temps ni l’envie de les discuter.

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