Et à ce sujet l’anatomie ne pouvait rien nous apprendre ; elle pouvait tout au plus localiser ces manifestations, mais non les expliquer. […] En effet, les recherches physiologiques nous apprennent que la force ou les forces vitales ne peuvent rien sans le concours des conditions physiques. […] Toutefois l’observation ne nous apprend que cela : elle nous montre un plan organique, mais non une intervention active d’un principe vital. […] D’autre part, la quantité d’oxygène qui se trouve dans l’air résulte, ainsi que l’apprend la physique, de la composition centésimale de l’atmosphère et de sa pression. […] Mais la physiologie nous a appris que la nutrition est indirecte et ne se fait qu’à longue portée après des mois et même des années chez certains végétaux.
Grâce à l’ordre, à la paix, aux traités de commerce, Napoléon III apprit à la France sa propre richesse. […] La réflexion apprend que la raison n’est pas la simple expression des idées et des vœux de la multitude, qu’elle est le résultat des aperceptions d’un petit nombre d’individus privilégiés.
Un éloquent détail à ce sujet nous revient par les Mémoires de M. de Chateaubriand, en ce passage dont sa bienveillance nous a permis de nous décorer : « La princesse de Condé, près d’expirer, dit à Mme de Brienne : « Ma chère amie, mandez à cette pauvre misérable qui est à Stenay l’état où vous me voyez, et qu’elle apprenne à mourir. » Belles paroles !
Elle les retire même avec violence, pour nous apprendre que c’est la violence qui l’a fait naître. » Et ailleurs : « L’univers est sur son lit de douleurs, et c’est à « nous, hommes, à le consoler. » Saint-Martin croyait que l’homme, s’il pouvait consoler l’univers, pouvait aussi l’affliger, l’aigrir, et, pour nous servir de sa belle locution, que la main de l’homme, s’il n’est pas infiniment prudent, gâte tout ce qu’il touche.
La mollesse des mœurs, la lâcheté des opinions, la facilité ou la connivence des gens bien appris, laissent le champ libre plus que jamais en aucun temps à l’activité et au succès d’un parti ardent qui a ses intelligences jusque dans le cœur de la place et qui semble, par instants, près de déborder le pouvoir lui-même.
C’est d’abord parce que ces publicistes sont jeunes, et qu’ils n’ont pas encore réfléchi à ce qu’ils proclament ; c’est ensuite parce que le vieil écho des casernes impériales du premier empire n’a pas eu le temps d’apprendre un autre mot que celui de guerre à l’Autriche depuis Leipzig jusqu’à Fontainebleau ; c’est enfin parce que deux grandes questions diplomatiques, l’Orient et l’Italie, se sont malheureusement interposées entre la France et l’Autriche depuis les traités de Vienne, et que ces deux questions, l’Italie surtout, devaient, tant qu’elles n’étaient pas tranchées, empêcher la France et l’Autriche de se reconnaître et de s’allier.
J’apprendrais avec plaisir ce que tu en penses, car tu arrives à l’âge que les poètes appellent le seuil de la vieillesse.
« La conversation, disait encore Mlle de Scudéry, est le lien de la société de tous les hommes, le plus grand plaisir des honnêtes gens, et le moyen le plus ordinaire d’introduire non seulement la politesse dans le monde, mais encore la morale la plus pure et l’amour de la gloire et de la vertu. » Saint-Evremond la préférait à la lecture, et Varillas, un historien de profession, disait à Ménage « que de dix choses qu’il savait, il en avait appris neuf par la conversation » ; — « je pourrais à peu près dire la même chose », ajoutait Ménage, un des cerveaux pourtant les plus bourrés du temps.
Le public apprend de temps en temps qu’un conflit s’est élevé entre les bureaux de la Guerre et ceux de la Marine, ou bien que le ministre des Travaux publies juge indispensables des dépenses que le ministre des Finances déclare impossibles.
Dans ces rapports perpétuels avec des hommes ayant d’autres lois et d’autres mœurs, l’esprit s’élargit, apprend à supporter des idées nouvelles, à goûter des formes imprévues du beau ; l’amour-propre national y perd de sa naïve infatuation.
Marcelle Tinayre a appris le latin, Mme de Noailles a lu Ronsard, Mme de Régnier a reçu de son père une forte éducation.