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319. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

On reste dans ces écoles illustres jusqu’à douze années en Allemagne, après quoi on va passer quatre années dans quelque université, et puis on est savant. Le terme de douze années m’a toujours paru un peu long, et je crois qu’il pourrait être abrégé considérablement. Ceux d’entre les écoliers qui ne se destinent pas aux études, c’est-à-dire qui ne veulent devenir ni théologiens, ni jurisconsultes, ni médecins, se contentent de passer cinq ou six années dans ces écoles, à fréquenter les trois ou quatre premières basses classes, après quoi ils quittent le gymnasium pour prendre le parti du commerce ou d’autres professions honorables. […] Il en est d’autres encore qu’on appelle stipendia ; car, en tout, on a cherché à décorer l’éducation publique et littéraire de termes militaires : ce sont des pensions plus ou moins fortes qu’on paye aux étudiants pendant les années de l’université, afin de les aider à subvenir aux frais de leur séjour et de leurs études. […] Chaque faculté a des titres d’honneur qu’elle accorde avec solennité à ceux qui ont suivi ses différentes leçons pendant trois ou quatre années, et qui, au bout de ce terme, sont en état de soutenir les examens qu’on fait subir à ceux qui se présentent pour obtenir ces honneurs académiques.

320. (1925) Portraits et souvenirs

Ce fut l’année de l’Amour suprême, d’Akédgsseril et de l’Eve future. […] En ses années d’adolescence, il les avait parcourues, sac au dos, comme les jeunes peintres, ses camarades, qu’il y accompagnait. […] En effet, c’est aux années de jeunesse de M.  […] Daguerre invente le daguerréotype au milieu des années 1830 et le fait breveter en 1839. […] Dans les premières années du siècle, Féli Gautier a tiré de nombreux articles de sa fréquentation de la correspondance de Baudelaire.

321. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Jouffroy.] » pp. 532-533

Je passais là une partie de la journée avec son neveu et le jeune Béchet, mort, il y a quelques années, conseiller à la cour de Besançon : il était dans la même classe que Jouffroy, qui n’a pas nui à son avancement. […] Ceci se passait en 1811 ; l’année suivante, Jouffroy nous quitta pour entrer au lycée de Dijon, où il fit sa rhétorique et apprit assez de grec et de philosophie pour se faire admettre en 1813 à l’École normale. […] Quelques années après, je vins aussi à Paris ; mais j’y vis très rarement Jouffroy.

322. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Objections d’un moraliste contre l’exposition de 1900. » pp. 162-167

Une année d’Exposition, c’est l’hégire sainte pour tout ce qui porte une âme de maquignon, de négrier ou de forban cosmopolite. […] Cette année-là est, dans un sens que n’a point prévu l’Écriture, « l’année des vaches grasses ».

323. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 20, de la difference des moeurs et des inclinations du même peuple en des siecles differens » pp. 313-319

Dans les quatre-vingt années écoulées depuis jusques à l’année mil sept cens dix-huit, à peine quelques villes de France ont-elles senti une legere atteinte de ce fleau. […] Des maladies inconnuës naissent en certains siecles, et elles cessent pour toujours après s’être renouvellées deux ou trois fois durant un certain nombre d’années.

324. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Après cinq années d’école, il fut mis au collège d’Harcourt, où il entra en seconde ; il s’y distingua, y eut tous les prix, et contracta des amitiés de choix. […] Ces pages de Mémoires n’ont été écrites par Duclos que dans les dernières années de sa vie ; il ne s’y refuse pas les réflexions sur le temps soit passé, soit présent. […] Après avoir jeté en passant quelques idées sensées et pratiques sur la réforme à faire dans les études, il arrive à ses années de jeunesse proprement dite : elles furent plus ardentes que romanesques et délicates. […] L’Histoire de la baronne de Luz, qui parut en 1740, et Les Confessions du comte de…, publiées l’année suivante, eurent beaucoup de succès ; ces ouvrages ont perdu tout agrément aujourd’hui. […] L’ami de La Chalotais allait chaque année reprendre pied sur sa terre celtique, et il ne s’en tenait que plus ferme ensuite dans les salons.

325. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

« Son cœur était à découvert et, pour ainsi dire, transparent », a écrit de lui le docte Huet qui, dans les dernières années, le voyait tous les jours, et qui eut la douleur de lui survivre. […] Dix-huit années d’études, d’exercice continuel, de préparation laborieuse, voilà ce qu’il y a au fond de cette éloquence si forte et si pleine, et ce qui plus tard, l’expérience du monde s’y joignant, l’a composée et nourrie. […] L’année suivante (1670), il fut appelé à prêcher l’Avent en présence de Louis XIV, puis le Carême en 1672, et depuis lors il reparut dix fois à la Cour avec le même succès65. […] Je lisais tout cela à haute voix ; et avec ce ressouvenir des premières années où l’on eût la foi vive et entière, avec ces sentiments sérieux et rassis que l’âge nous rend ou nous donne, et aussi avec ce goût d’une littérature apaisée, qui est désormais la mienne en vieillissant, je trouvais ce discours aussi excellent de forme que de fond, beau et bon de tout point. […] Cet homme simple, modeste autant qu’éloquent, entre les mains duquel les plus grands personnages remettaient leur conscience et qu’on voulait pour confesseur habituel après qu’il vous avait converti, Bourdaloue eut l’influence la plus directe sur les dernières années du Grand Condé, et à sa mort, six semaines après Bossuet, il eut à prononcer son oraison funèbre.

326. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Né en 1644 d’une noble famille du Vivarais, fils d’un père homme de mérite et qui avait laissé de bons souvenirs, il entra dans le monde à dix-huit ans (1662), l’année même où Louis XIV, affranchi de la tutelle de Mazarin, préludait à sa royauté sérieuse : « Ma figure, dit-il, qui n’était pas déplaisante, quoique je ne fusse pas du premier ordre des gens bien faits, mes manières, mon humeur et mon esprit qui étaient doux, faisaient un tout qui plaisait à tout le monde, et peu de gens en y entrant ont été mieux reçus. » Mme de Montausier, cette personne de considération, lui témoignait de l’amitié en souvenir de son père, et l’appuyait de son crédit. […] Vers la fin de l’année, ayant rejoint avec son corps M. de Turenne, il eut part aux bontés et à l’amitié de ce grand homme, qui se plaisait à le faire parler sur les choses de guerre et à lui donner jour dans ses desseins. […] En attendant, il eut des années de plaisir et d’une débauche assaisonnée et corrigée du moins par les jouissances de l’esprit. […] Il dormait partout les dernières années de sa vie. […] [1re éd.] laissez les années venir

327. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

3° Il y eut, en 1831, et dans les années qui suivirent, un mouvement de bonne volonté et de rapprochement de la part des croyants d’un certain ordre et de plusieurs jeunes esprits respectueux, mouvement qui n’eut lieu d’abord que dans une sphère assez restreinte, dont M. de Lamennais fut quelque temps le centre, mais qui se prolongea même après ses écarts et sa défection. […] Liautard nous mènerait par une transition presque naturelle à la seconde époque religieuse, à l’invasion assez longtemps retardée et au triomphe absolu du parti en politique, vers l’année 1821. […] Nous aussi, nous avons nos souvenirs ; avec les années ils peuvent sortir sans inconvénient. […] Quelque chose du même esprit de rénovation soufflait un peu partout dans le jeune Clergé averti : il fit en ces années de grands efforts et des progrès dans des directions différentes et sur des lignes parallèles. […] Vous vous ralentissez pour lui un jour : il vous a déjà quitté et lâché tout le premier. — D’autre part, je vois le courant du milieu, ce flot d’élèves sortant chaque année des écoles de l’Université, avec des idées toutes contraires, bien qu’eux-mêmes très-divers entre eux : idées politiques très-brouillées, très-mélangées, connaissances littéraires (si l’on excepte une élite) trop incomplètes au point de vue de l’Antiquité et trop peu consistantes, malgré tous les efforts et l’excellence des maîtres.

328. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

On est dans ce train depuis quelques années, et l’émulation augmente chaque jour. […] Devenu seul et entier possesseur de l’office, le père Poquelin a évidemment en vue de le céder un jour à son fils, qui prête serment comme survivancier, dès le mois de décembre de cette année 1637. […] L’année suivante, Molière part pour la province, à la tête de sa troupe qui a quitté son titre magnifique et renouvelé en partie son personnel ; il commence sa vie aventureuse de comédien de campagne, qui ne se terminera qu’en 1658. […] Si je voulais suivre, par exemple, la jeunesse entière de Molière durant ses courses en province et dans ces douze années d’apprentissage, je n’aurais qu’à me confier à M.  […] Battre l’estrade, courir la campagne, comme fit Molière pendant douze années, c’était fourrager parmi les originaux ; Molière put en recueillir une rare et abondante collection.

329. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Sage pilote dans le calme et bon pour l’intérieur, les derniers événements de l’année 1742 l’avaient montré dans toute son insuffisance à l’heure de l’orage, en présence des soudains conflits extérieurs qui changeaient la face de l’Europe. […] Il fut fort question de cela pendant l’année 1743 ; mais il y avait encore à choisir l’instant et à préparer cette entrée en scène. […] On assiste pourtant à d’honorables tentatives et au travail secret qui décida le voyage de Metz, l’année suivante, et qui prépara, comme suprême triomphe, la présence de Louis XV à Fontenoy. […] On peut maintenant se faire une idée complète, ce me semble, du maréchal de Noailles, et donner la véritable définition de ce personnage multiple qui appartient à deux régimes et à deux siècles : un courtisan du temps de Louis XIV, tournant avec les années au citoyen. […] Il est curieux de contrôler ces deux années de la faveur du maréchal de Noailles et de son crédit le plus actif, avec le Journal de Barbier, très exact en fait de nouvelles.

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