devaient-ils aller déposer une seconde pétition des droits au pied du trône, prodiguer une seconde fois des subsides en échange d’une seconde cérémonie vaine, ensuite prendre leur congé, jusqu’à ce que, après dix autres années de fraude et d’oppression, leur prince demandât un nouveau subside et le payât d’un nouveau parjure ? […] Le monde, pendant ces quatre-vingts dernières années, a été singulièrement fécond en législateurs en qui l’élément spéculatif prédominait à l’exclusion de l’élément pratique.
Compte-t-il un plus grand nombre d’années, les opinions depuis longtemps arrêtées en son entendement le préviendront contre tous les préceptes avantageux aux progrès de l’art qu’il enseignera ; il ne démontrera pas tant les règles qu’il ne s’entêtera pour elles : il se croirait sacrilège d’oser parfois discuter ce que plusieurs d’entre elles eurent de nuisible au génie qui ne put s’en affranchir. […] L’application aux sciences, aux lettres, à la philosophie, qui l’avait distingué dans ses premières années, et qui lui avait mérité l’honneur d’être compté parmi les meilleurs disciples de Gassendi, fournit à son talent les moyens nécessaires à son illustration : devenu célèbre, il ne conçut nul orgueil de ses prompts succès, ne se livra pas à l’abattement dans les revers que lui prépara l’envie, et ne se vengea ni de ses ennemis acharnés, ni des critiques injustes qui l’assaillirent ; générosité d’autant plus grande, que son esprit avait des armes de bonne trempe contre leurs attaques. […] Je n’ai pu poser ce principe, dont on me prête généreusement l’absurdité, que la vieillesse ou la jeunesse puisse exclure des honneurs attachés à la culture des lettres ; car je sais, comme vous, que Cicéron couronna ses derniers jours par son beau Traité de l’Orateur, et que Voltaire avait fait son Œdipe avant sa vingtième année. […] Oui, que leurs haines parvinssent dans quelque temps à le perdre, on oublierait l’intervalle des années qui séparerait mes poursuites des leurs, on me soupçonnerait d’avoir occasionné sa condamnation, et sa mémoire grandie aggraverait ma faute. […] Avait-il lui-même si complètement peint les ridicules, en finissant sa dernière comédie, qu’il n’en eût pu saisir aucun autre s’il eût vécu vingt années de plus ?
… L’observation a été interrompue par suite des calamités de l’année 1870. — Néanmoins les notes qui suivent peuvent servir à constater l’état mental d’un enfant.
Chaque année, leurs bourgeons s’enflent, rougissent ; une odeur pénétrante sort de la sève qui regorge ; l’écorce suinte comme une mamelle trop pleine, et les essaims d’insectes accourent en bourdonnant autour des feuilles nouveau-nés.
monsieur, ce n’était rien que cette séparation de quelques jours ou de quelques années, avec l’espérance de se revoir à travers les barreaux de la chapelle du refuge des Camaldules tous les dimanches, et de se dire, de la bouche et des yeux, ce qui chargeait le cœur.
La Chanson de Roland, qui, dans la forme où nous la présente le manuscrit d’Oxford, est antérieure à l’année 108011, est à peu près la plus ancienne de nos chansons de geste, comme elle en est la plus belle.
Simple Tourangeau, fils d’une race sensée, modérée et railleuse, avec le pli de vingt années d’habitudes classiques et un incurable besoin de clarté dans le discours, je suis trop mal préparé pour entendre leur évangile.
C’est à ce propos qu’il écrivait au comte d’Argental : « Tout Paris est devenu Welche. » La même année, il avait écrit, pour la lecture, les Lois de Minos.
On a beaucoup parlé depuis quelques années de retour religieux, et je reconnais volontiers que ce retour s’est généralement traduit sous forme de retour au catholicisme.
L’année même où les Euménides furent représentées, l’auguste tribunal était menacé.
Le problème général de l’éducation intellectuelle consiste à faire parvenir, en peu d’années, un seul entendement, le plus souvent médiocre, au même point de développement qui a été atteint, dans une longue suite de siècles par un grand nombre de génies supérieurs appliquant successivement, pendant leur vie entière, toutes leurs forces à l’étude d’un même sujet.