XXIX (Après une séance de la Chambre des Pairs :) Qui n’a pas vu une armée de braves en complète déroute, ou une assemblée politique qui se croyait sage, mise hors de soi par quelque discours passionné, ne sait pas à quel point il reste vrai que l’homme au fond n’est qu’un animal et un enfant : — (Ô éternelle enfance du cœur humain !)
L’animal jouit et souffre ; il compare des objets différents, et se dirige vers celui qui peut le mieux satisfaire ses appétits ; il est intelligent ; mais ce sentiment et cette intelligence sont bornés : ils ne vont pas au-delà de la satisfaction présente des besoins les plus grossiers.
Ainsi, tout ce qui se rattache à la vie supérieure de l’homme, à cette vie par laquelle il se distingue de l’animal, tout cela est sacré, tout cela est digne de la passion des belles âmes.
Les animaux des champs sont mieux vêtus que l’homme le plus opulent, et ils ne font rien.
Nier l’immortalité de l’ame, ôter tout frein aux passions, confondre les notions du bien & du mal, réduire tout à l’amour de soi-même, exterminer toutes les vertus, rompre tous les liens, attaquer les Loix, renverser les principes, ne faire, en un mot, de la vie humaine qu’un tissu de motifs arbitraires, d’intérêts personnels, d’appétits sensuels & déréglés, d’actions animales* ; la terminer par un anéantissement entier, ou préconiser un suicide aveugle qui, par foiblesse ou par désespoir, en abrege le cours : n’étoit-ce pas en insulter les membres, & leur porter les coups les plus funestes ?
Le professeur de philosophie avoit mis dans ses ouvrages, que la connoissance du mouvement des esprits animaux, dans chaque passion, est d’un grand poids à l’orateur, pour exciter celles qu’on veut dans le discours .
Les meilleurs Apologues sont ceux où les animaux se trouvent dans leur naturel véritable.
Il parlait peu, mais il ne disait jamais que ce qu’il voulait, avisé comme l’animal dont on aimait à lui donner le nom.
Fruit vert, gracieusement noué, qui ne devait jamais mûrir, il resta, sans l’amour et sans l’enthousiasme des premières années, l’éternel gamin rageur, moqueur et pleureur, qui constitue cette espèce charmante d’animaux adorés à Paris.
Pour lui l’homme était un animal mauvais et sanguinaire. […] Elle a aimé, elle a décrit les animaux, chiens et chats, petits oiseaux sauvages ou prisonniers en cage, comme nul n’avait fait auparavant. […] C’est par cette forme que le sentiment reparaît chez elle dans la sensualité ; quelque chose alors d’animal et de très humain. […] Montgommery, son aide, qui lui succède, c’est le Christ — un Christ à l’envers, qui dit à ces animaux : « Mes origines sont animales, comme les vôtres. […] L’animalité reprend le dessus : et les animaux veulent dévorer leur dieu.
Des cordes de chanvre redoublées relient le joug aux cornes épatées des deux animaux domestiques. […] Mais prenez un enfant, menez-le devant le tableau des Moissonneurs, demandez-lui ce que disent ces deux têtes de buffles attelés au timon. — Ils disent, répondra l’enfant, la fatigue du jour qui se repose et l’obéissance des animaux heureuse d’obéir au jeune bouvier qui caresse de sa main distraite leurs rudes poils entre leurs cornes sur leurs fronts. C’est l’association volontaire de l’animal domestique et de l’homme, l’amour entre deux. — Que disent ces deux joueurs de cornemuse, par leurs gestes et par le mouvement gauche et aviné de leurs pieds poudreux ?