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1412. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Elle tient ses écritures et garde des Mémorandums, des sommaires, ou analyses de ses propres lettres.

1413. (1904) Zangwill pp. 7-90

« Quelle opposition entre notre littérature du douzième siècle et celle des nations voisines. » J’arrête ici pour aujourd’hui la citation ; la méthode est bien ce que nous avons dit ; elle est doublement ce que nous avons dit ; quand par malheur l’historien parvient enfin aux frontières de son sujet, à peine réchappé de l’indéfinité, de l’infinité du circuit antérieur, il se hâte, pour parer ce coup du sort, de se jeter dans une autre indéfinité, dans une autre infinité, celle du sujet même ; à peine réchappé d’avoir absorbé une première indéfinité, une première infinité, celle du circuit, celle du parcours, et de tous ces travaux d’approche, qui avaient pour principal objet de n’approcher point, il invente, il imagine, il trouve, il feint une indéfinité nouvelle, une infinité nouvelle, celle du sujet même ; il analyse, il découpe son sujet même en autant de tranches, en autant de parcelles que faire se pourra ; il y aura des coupes, des tranches longitudinales, des tranches latérales, des tranches verticales, des tranches horizontales, des tranches obliques ; il y en aurait davantage ; mais notre espace n’a malheureusement que trois dimensions ; et comme nos images de littérature sont calquées sur nos figures de géométrie, le nombre des combinaisons est assez restreint ; tout restreint qu’il soit, nous obtenons déjà d’assez beaux résultats ; nous étudierons séparément l’homme, l’artiste, le penseur, le rêveur, le géomètre, l’écrivain, le styliste, et j’en passe, dans la même personne, dans le même auteur ; cela fera autant de chapitres ; nous nous garderons surtout de nous occuper dans le même chapitre de l’art et de l’artiste ; cela ferait un chapitre de perdu ; et si d’aventure, de male aventure nous parvenons à parcourir toutes les indéfinités, toutes les infinités de détail de tous ces chapitres, de toutes ces sections, il nous reste une ressource suprême, un dernier moyen de nous rattraper ; ayant étudié séparément l’homme, l’écrivain, l’artiste, et ainsi de suite, nous étudierons les relations de l’homme et de l’écrivain, puis de l’artiste et de l’art, et du styliste, et ainsi de suite, d’abord deux par deux, puis trois par trois, et ainsi de suite ; étant données un certain nombre de sections, formant unités, les mêmes mathématiques nous apportent les formules, et nous savons combien de combinaisons de relation peuvent s’établir ; cela fera autant de chapitres nouveaux ; et quand nous aurons fini, si jamais nous finissons, le diable soit du bonhomme s’il peut seulement ramasser ses morceaux ; que de les rassembler, il ne faut point qu’il y songe ; l’auteur a fait un jeu de patience où nulle patience ne se retrouverait.

1414. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Je n’ai jamais vendu aucune lettre d’écrivain à moi adressée — si j’en ai donné gracieusement beaucoup —, mais je n’ai pas hésité à publier une lettre de grand écrivain, à moi adressée, quand une telle publication m’a paru nécessaire à mes analyses ; et alors sans demander autorisation à personne.

1415. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Il n’était guères qu’un Sainte-Beuve desséché, à l’analyse microscopique, qui l’appliquait à l’homme le moins fait pour être regardé au microscope, et qui se contentait de fendre en quatre les cheveux de la perruque ébouriffée de Diderot pour nous prouver que ce n’étaient pas des serpents… On ne bouchonne pas un hippopotame, sortant de sa vase, avec quelques grêles brins de paille, et je n’ai jamais vu de brins de paille aussi grêles que les grêles raisonnements du grêle M. 

1416. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Voici donc, en dernière analyse, à quoi se réduit la scène : « Je suis un imposteur ; mais j’ai de l’ambition, de l’éloquence et du courage. […] Il faudrait donc recommander à ces critiques de café de ne point aborder indiscrètement des questions littéraires qu’ils n’entendent pas : que ne se bornent-ils à faire, tant bien que mal, leurs analyses, et à rendre compte du succès des pièces comme d’un fait ? […] Telle est l’analyse de toutes les pièces de Marivaux.

1417. (1888) Impressions de théâtre. Première série

S’ils n’ont pas pénétré aussi avant dans l’intelligence de la pièce que certains lettrés prétentieux qui peut-être y veulent voir trop de choses, ils ont du moins pressenti la beauté des vers, la délicatesse des analyses morales et la noble ordonnance de l’œuvre. […] Je n’ai pu vous en donner qu’une analyse fort incomplète. […] Presque toutes les fables de la mythologie grecque, et jusqu’aux contes de ma Mère l’Oie, c’est, en dernière analyse, l’histoire du soleil, de l’aurore, des nuages, du jour et de la nuit, de l’hiver et du printemps.

1418. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

L’idée de patrie, soumise au même traitement, ne résiste guère à l’analyse de M.  […] Je ne veux pas étriquer par de sèches analyses la bonté de Christine, la grâce de Germaine, la charité d’Alice, les douleurs d’Odile.

1419. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Pour Rousseau, quoique Rousseau ait quelques traits vagues d’une âme religieuse, Dieu est, comme pour Voltaire, en dernière analyse, une idée qui importe à la conservation de l’état social et que l’État doit imposer par la force aux citoyens ; Dieu est un article important du Contrat social. […] Ces choses peuvent avoir coexisté et s’être créées l’une l’autre réciproquement, la morale créant la religion pour ses besoins et la religion en même temps créant la morale par son seul développement ; la religion n’ayant pas besoin de la morale mais la suggérant, comme on a vu plus haut, et la morale sentant le besoin de la religion pour s’assurer, mais, du reste, la supposant presque nécessairement, comme je l’ai montré ; et toutes les deux s’enfantant l’une l’autre dès le commencement et se complétant l’une l’autre à travers les siècles ; et ces deux suites d’événements que je décrivais séparément pour la clarté de l’analyse, on peut les considérer comme jointes et s’entrelaçant, et, de tout temps, non seulement parallèles, mais comme engrenées.

1420. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Essayons, par une analyse aussi exacte que possible, de nous rendre compte du mal de la France, pour tâcher de découvrir le remède qu’il convient d’y appliquer les forces du malade sont très grandes ; ses ressources sont comme infinies ; sa bonne volonté est réelle.

1421. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

À un autre, à un poète, les honneurs, les couronnes les plus touffues ; mais à lui l’invention véritable du système, le plaisir d’organiser les succès naissants, et surtout le bonheur si vrai de l’analyse appliquée à ce qui sera avant peu, du moins on l’espère, un solide monument rival des anciens édifices élevés par le génie humain.

1422. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Après si savante analyse on ne sera pas fâché d’en voir la très attrayante synthèse dans ces vers que M. de Gourmont veut bien extraire pour nous de Hiéroglyphes : LE LAC SACRÉ (fragment) Les vagues gémissaient comme des femmes blessées, Le lac sacré râlait sous la haine du ciel Et l’invisible chœur des amours trépassées Aboyait à la mort et broyait de ses ailes Les vagues gémissant comme des femmes blessées.

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