aimons ! […] Aimer les hommes, c’est nous séparer des hommes, dans la conscience orgueilleuse de notre Amour. […] Woglinde Si tu me veux aimer, m’aime ici. […] tu as aimé deux, si tu demandais la troisième, douce consolation te créerait la chère. […] ouïs ce que nous te disons : pour quoi, peureux, n’as tu pas lié la fille que tu aimes ?
Mais elle t’aimait. […] Juliane d’ailleurs proteste qu’elle l’aime et qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer. […] L’a-t-elle aimé ? […] Les deux jeunes gens s’aiment. […] Il aime la terre italienne.
Nous avons affaire en sa personne à un homme qui parle sincèrement de lui-même, et c’est pour cela que nous l’écoutons si à plaisir et que nous l’aimons. […] L’amiral lui répond qu’il ne l’en aime que mieux ; il le fait manger avec lui, et Joinville, dans son émoi, oublie que c’est un vendredi. […] Saint Louis aimait évidemment cette forme d’apologue et de parabole. Il aime à interroger, et, par ses questions bien menées et par les réponses qu’elles provoquent, il a un certain art d’induire son interlocuteur à conclure de lui-même. […] Il est le représentant le plus agréable, le plus familier et le plus expressif de cet âge que nous aimons à nous représenter de loin comme l’âge d’or du bon vieux temps.
Hénault naquit à Paris, le 8 février 1685, d’un père fermier général, homme riche, qui aimait les lettres, et même assez particulièrement pour prendre le parti de Corneille contre Racine, et pour se mêler à cette petite guerre que soutinrent Thomas Corneille et Fontenelle. […] Je regrettais de temps en temps le sort de cette orpheline qui ne trouvait pas d’établissement… Mais ce qui procurait au président plus de réputation que cette Cornélie aussitôt oubliée, c’étaient des couplets dans le genre de ceux qui commencent ainsi, et qui ont en effet moins de fadeur qu’ils n’en promettent : Il faut, quand on s’aime une fois, S’aimer toute la vie, etc. […] Elle lui demanda ensuite s’il l’avait plus aimée que Mme Du Deffand ? […] À tout le monde il voulait plaire ; Mais ce charlatan n’aimait rien ; De plus, il disait son bréviaire. […] S’il n’y avait dans l’édition à laquelle est attaché le nom d’un arrière-neveu de l’auteur que des inexactitudes légères, en si grand nombre qu’elles fussent, j’aimerais à les passer sous silence : malheureusement toute la partie historique en est atteinte et compromise, ainsi qu’on va en juger.
Mais il n’y avait pas moyen d’en agir ainsi ; la France aime les coups de théâtre, les changements à vue, et il y a des moments irrésistibles. […] « J’aime dans cet instant les Français, s’écrie-t-elle ; que de ressources dans une nation qui sent si vivement ! […] Le roi vous aimant, ses ministres doivent vous respecter ; en ne demandant, rien contre l’ordre et le bien, vous vous faites respecter et aimer en même temps. […] Jamais vous n’avez aimé la lecture, ni aucune application ; cela m’a donné souvent des inquiétudes. […] Louis Combes, tient toujours pour son opinion si désavantageuse au pauvre roi, j’aimerais bien qu’on en vînt une bonne fois, et fût-ce dans un journal de médecine, aux preuves et aux arguments qui peuvent en finir avec cette question.
Lauzun en devint amoureux et en fut aimé. […] La grand-maman (la duchesse de Choiseul) l’aime assez. […] À un voyage qu’il fait dans le Palatinat, et où il est des mieux accueillis par une baronne de Dalberg, il dit plaisamment : On aime, dans les pays étrangers, à se faire honneur de ce qu’on a. […] Ce n’est pas parce qu’il aime, mais parce qu’il aime à tort et à travers, et qu’il ne quitte l’une que pour passer à l’autre, c’est pour cela qu’il lasse et qu’il ennuie. […] Jusque-là, ce qu’aimait par goût cette gracieuse, élégante et aimable reine, c’était une vie douce, agréable, une vie égayée et ornée, au sein d’une société aussi particulière et aussi familière qu’il était possible à la Cour.
Gourville aime à s’entremettre, c’est sa vocation ; il est de ceux à qui la Nature a dit, en les créant, de courir à travers le monde et d’y faire leur chemin, en étant les bienvenus de tous et en les servant, sans s’oublier eux-mêmes. […] Mais il y a loin de ces travaux d’embellissement, qui l’engagèrent plus qu’il n’aurait voulu d’abord, au laborieux tableau tracé par La Bruyère ; et j’aime à penser que, si l’observateur moraliste avait songé à Gourville, ç’aurait été plutôt pour peindre ce personnage naturel et original, par les côtés vraiment singuliers et caractéristiques qui en font un individu-modèle dans son espèce. […] Car Gourville est un artiste en intrigue, il aime l’aventure pour l’aventure, puis il aime encore à la raconter à des gens d’esprit qui s’y connaissent. […] Mazarin, qui aime assez ce genre de caractère, et qui lui reconnaît de l’esprit et de l’industrie, l’engage à entrer dans les finances ; et c’est ici que se placent les relations de Gourville avec le surintendant Fouquet, desquelles nous avons déjà dit quelque chose. […] Il me semble ici que le rôle des deux côtés est beau : de la part du prince, on aime à voir une dernière fois ce regard étincelant dont l’air de colère n’est ici qu’une preuve suprême d’affection, et on aime aussi cette noble marque du désintéressement de Gourville, qui se montre digne de l’amitié d’un grand homme.
Il aime passionnément la musique ; nous en avons fait avec lui, Rousseau et Francueil toute l’après-dînée. […] Mme d’Épinay aimait à écrire, et, dans ses exercices de plume, elle ne tarda pas à faire de Grimm un portrait qui nous le représente à son avantage, et sous des traits dont on sent pourtant la vérité : Sa figure est agréable par un mélange de naïveté et de finesse ; sa physionomie est intéressante, sa contenance négligée et nonchalante. […] Or, Rousseau n’aimait point les bienfaits, et encore moins ceux à qui on les devait. […] Grimm, jeune, avait beaucoup souffert, et il n’eût tenu qu’à lui, dit-il quelque part, de se faire une longue liste de malheurs : il aimait mieux reporter sa pensée sur les secours qu’il avait trouvés dans l’intérêt et la bienveillance de quelques hommes généreux. […] Grimm a prononcé. » Ce caractère d’oracle est assez naturel à tous les maîtres critiques : Grimm, sous la forme polie et sous un air du monde, ne pouvait s’empêcher de le marquer dans ses paroles et dans son procédé ; il aimait à donner le ton ; il avait cette rigueur et cette exigence du bon sens qui va rarement sans quelque sécheresse.
Il s’est affublé d’une défroque ridicule ; il va chercher le peuple dans ses tavernes, mais il ne sait ni lui parler, ni l’aimer. […] Il a pour son malheur « des idées esthétiques », c’est-à-dire qu’il aime à faire des vers mélancoliques et sceptiques, à rêver vaguement à la suite de son imagination, que ses sens délicats apprécient le luxe, une nourriture saine, la beauté féminine. […] Il se torture d’arguties, recommence sans cesse son infructueux examen de conscience, et se butte toujours à l’impossibilité d’éprouver une sensation forte et décisive, qui est le symptôme dernier de sa ruine morale : « Elle m’aime, écrit-il à un ami, et elle m’a dit qu’elle serait à moi, si je me reconnaissais le droit de, l’exiger. […] Je vois que jamais je n’ai aimé et que jamais je n’aimerai personne plus qu’elle. […] D’abord on ne comprend pas qu’on puisse aimer, puis on ne comprend même pas comment on peut vivre. » Le pessimisme calme de cette conclusion assombrit tous les livres de Tourguénef.
Il est vrai, ajoute-t-elle, que je n’aime pas à me mêler d’affaires, que je suis naturellement timide, mais il est vrai que je ne m’en suis que trop mêlée. […] Cette reine, dont elle parle, est celle d’Angleterre, qui résidait à Saint-Germain, et qu’elle aimait à visiter pour causer ensemble des malheurs du temps. […] Prêcheuse par tournure et habitude d’esprit, un peu pédante, de ce pédantisme dont on a dit qu’il était le plus joli du monde, elle avait de tout temps aimé à conseiller et à moraliser. […] J’ai vu mourir le roi comme un saint et comme un héros ; j’ai quitté le monde que je n’aimais pas ; je suis dans la plus aimable retraite que je puisse désirer ; et partout, madame, je serai toute la vie, avec le respect et l’attachement que je vous dois, votre très humble et très obéissante servante. » Nous ne pousserons pas plus loin ces citations, qui suffisent, ce nous semble, pour définir le caractère de madame de Maintenon.
Depuis ce temps, fier et blessé dans sa candeur, le poète s’en retourna vivre sur cette terre d’Italie dont il aimait l’air, la lumière et la noble beauté. […] Pourtant nous aimons à entendre des voix puissantes et graves nous le redire ; car, par moment, dans les fatigues de la marche, au milieu des inégalités du terrain, l’horizon échappe à nos yeux, et nous nous prenons à douter du but où notre ardeur aspire. […] Si par malheur vous comprenez peu et que vous n’aimiez guère la poésie ; si vous n’avez pas reçu de la nature le sens délicat de la mélodie, le goût exquis du chant, et que vous vous trouviez embarrassé pour apprécier directement le mérite d’un poète, écoutez-le une demi-heure parler en prose ; et si sa prose est molle, vide d’idées, sans éclat, sa poésie court grand risque d’être elle-même pauvre, pâle et chétive ; osez-le ranger impitoyablement parmi les versificateurs. […] Étienne et Arnault, elle semble consacrer pour l’Académie une ère tout à fait nouvelle, et l’on aime à y voir un gage irrévocable d’indépendance et de raison pour l’avenir.