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635. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Poëte, il a été, de tous ses contemporains, de tous ses émules, celui que nous avons le plus admiré, qui a le mieux réussi jadis à nous faire croire à la nécessité d’un 89 poétique. […] Hugo fut le promoteur hardi, contesté, admire, injurié, adoré, d’une révolution littéraire. […] Si j’avais à l’indiquer en deux lignes, je dirais que ce livre sera admiré de tout le monde, et ne satisfera personne. […] On ne doit, en bonne morale, admirer complètement les hommes de génie, que, lorsqu’ils ont, comme Henri IV, mené à bien leur œuvre sans trop de cruautés et de moyens violents. […] Le cardinal de Richelieu est un de ces hommes qui n’ont pu être admirés que de loin, et c’est rendre hommage aux vertus et à la belle âme de Marie de Hautefort que de rappeler sa résistance à ce cruel et tyrannique génie.

636. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

A une certaine époque, notre littérature répudiait Shakespeare et admirait Campistron. […] Le grand principe est celui-ci : Il faut lire pour découvrir, admirer et s’assimiler le talent. […] Je me contente de souligner d’un coup de crayon les passages à retenir comme annotation, ou à admirer esthétiquement. […] On nous faisait admirer les bons auteurs, mais ce n’était pas pour les raisons que nous découvrons plus tard. […] Il comprenait assez Homère pour l’admirer ; il ne le sentait pas assez pour l’imiter.

637. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Cet auteur a été autrefois admiré et fêté : il sied de respecter en lui sa gloire passée. […] « C’est toujours soi qu’on aime, même dans ceux qu’on admire », disait Sainte-Beuve, et notre constitution intime, l’essence même de notre être, se trahit dans nos sympathies et nos répugnances involontaires. […] J’admire avant tout sa souplesse infinie. […] Or, s’il ne me coûte pas d’admirer avec M.  […] Il admire, par exemple, Stendhal comme un de ses précurseurs, comme un docteur en psychologie.

638. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il arrive aussi que à des œuvres qu’on a trop admirées on demeure comme imprégné. […] Pour un adolescent, — et il y a des adolescences prolongées ; — admirer, c’est imiter. […] Jules Lemaître, trahit l’embarras du besogneux intellectuel qui craint également le ridicule d’admirer et le ridicule de ne pas admirer. […] Il aime et il admire, et l’avoue. […] La beauté grecque elle-même est fâcheuse quand elle est admirée de trop près.

639. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

La confession d’Eudore, dans une lecture graduelle, dans un cours de littérature pratique (comme je le conçois), devrait précéder ; on y verrait le René agrandi, développé, hellénisé par une transposition ingénieuse et savante : on y admirerait Chateaubriand au complet dans son charme et sa splendeur.

640. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

Je ne vous dirai pas — car je n’en sais rien — si le docteur Doyen surpasse ses anciens maîtres, Championnière, Terrier, Périer, Labbé, Guyon, — et Bouilly qu’il vénère entre tous et admire, — et les Pozzi et les Second, et tels autres chirurgiens célèbres que vous pourriez nommer.

641. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Fût-ce les trop célèbres romances, plusieurs drôlement datées et démodées et pour lesquelles l’indulgence tourne presque à du goût. « Dans Shakespeare, j’admire tout comme une brute », fait un dire célèbre de Victor Hugo.

642. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Admirons les grands maîtres, ne les imitons pas.

643. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre X. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine. »

On admire plus l’un, on aime plus l’autre ; le premier a des douleurs trop royales, le second parle davantage à tous les rangs de la société.

644. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre viii »

On peut admirer certes le catholicisme de François d’Assise et celui de sainte Thérèse, et en même temps trouver que, dans l’ensemble, la plus belle et la plus saine tradition du catholicisme est en France.‌

645. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Il ne manqua pas d’être admiré, et il eut de son vivant des statues, honneur qui ne fut rendu à Virgile qu’après sa mort.

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