Poëte, il a été, de tous ses contemporains, de tous ses émules, celui que nous avons le plus admiré, qui a le mieux réussi jadis à nous faire croire à la nécessité d’un 89 poétique. […] Hugo fut le promoteur hardi, contesté, admire, injurié, adoré, d’une révolution littéraire. […] Si j’avais à l’indiquer en deux lignes, je dirais que ce livre sera admiré de tout le monde, et ne satisfera personne. […] On ne doit, en bonne morale, admirer complètement les hommes de génie, que, lorsqu’ils ont, comme Henri IV, mené à bien leur œuvre sans trop de cruautés et de moyens violents. […] Le cardinal de Richelieu est un de ces hommes qui n’ont pu être admirés que de loin, et c’est rendre hommage aux vertus et à la belle âme de Marie de Hautefort que de rappeler sa résistance à ce cruel et tyrannique génie.
A une certaine époque, notre littérature répudiait Shakespeare et admirait Campistron. […] Le grand principe est celui-ci : Il faut lire pour découvrir, admirer et s’assimiler le talent. […] Je me contente de souligner d’un coup de crayon les passages à retenir comme annotation, ou à admirer esthétiquement. […] On nous faisait admirer les bons auteurs, mais ce n’était pas pour les raisons que nous découvrons plus tard. […] Il comprenait assez Homère pour l’admirer ; il ne le sentait pas assez pour l’imiter.
Cet auteur a été autrefois admiré et fêté : il sied de respecter en lui sa gloire passée. […] « C’est toujours soi qu’on aime, même dans ceux qu’on admire », disait Sainte-Beuve, et notre constitution intime, l’essence même de notre être, se trahit dans nos sympathies et nos répugnances involontaires. […] J’admire avant tout sa souplesse infinie. […] Or, s’il ne me coûte pas d’admirer avec M. […] Il admire, par exemple, Stendhal comme un de ses précurseurs, comme un docteur en psychologie.
Il arrive aussi que à des œuvres qu’on a trop admirées on demeure comme imprégné. […] Pour un adolescent, — et il y a des adolescences prolongées ; — admirer, c’est imiter. […] Jules Lemaître, trahit l’embarras du besogneux intellectuel qui craint également le ridicule d’admirer et le ridicule de ne pas admirer. […] Il aime et il admire, et l’avoue. […] La beauté grecque elle-même est fâcheuse quand elle est admirée de trop près.
La confession d’Eudore, dans une lecture graduelle, dans un cours de littérature pratique (comme je le conçois), devrait précéder ; on y verrait le René agrandi, développé, hellénisé par une transposition ingénieuse et savante : on y admirerait Chateaubriand au complet dans son charme et sa splendeur.
Je ne vous dirai pas — car je n’en sais rien — si le docteur Doyen surpasse ses anciens maîtres, Championnière, Terrier, Périer, Labbé, Guyon, — et Bouilly qu’il vénère entre tous et admire, — et les Pozzi et les Second, et tels autres chirurgiens célèbres que vous pourriez nommer.
Fût-ce les trop célèbres romances, plusieurs drôlement datées et démodées et pour lesquelles l’indulgence tourne presque à du goût. « Dans Shakespeare, j’admire tout comme une brute », fait un dire célèbre de Victor Hugo.
Admirons les grands maîtres, ne les imitons pas.
On admire plus l’un, on aime plus l’autre ; le premier a des douleurs trop royales, le second parle davantage à tous les rangs de la société.
On peut admirer certes le catholicisme de François d’Assise et celui de sainte Thérèse, et en même temps trouver que, dans l’ensemble, la plus belle et la plus saine tradition du catholicisme est en France.
Il ne manqua pas d’être admiré, et il eut de son vivant des statues, honneur qui ne fut rendu à Virgile qu’après sa mort.