/ 1878
583. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Bœrne une jeunesse naïve qu’on envie ; il est heureux d’admirer la France, de l’offrir en exemple à son pays.

584. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Mort d’Edmond de Goncourt J’ai vingt raisons d’admirer Sainte-Beuve, mais celle-ci me frappe aujourd’hui qu’il excellait au moindre prétexte, volume paru, décès survenu, anniversaire ou édition, à donner, à brûle-pourpoint, sur un moderne ou sur un ancien, une étude à peu près définitive.

585. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Admirer, c’est proposer un modèle à l’imitation  ; railler, c’est empêcher la sympathie de naître ou de se déclarer.

586. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Napoléon l’aime et l’admire pour des raisons analogues, et quand il fait jouer ses pièces à Erfurth, devant un parterre de rois, il s’écrie avec conviction.

587. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Un petit discours, prononcé sur la tombe de Luce, fit admirer chez le naissant orateur le talent de bien dire, dont alors les moindres témoignages, dans le silence de la presse et de la tribune, étaient si curieusement relevés et sentis. […] J’admire, je salue la gloire, et les génies, les talents qui la justifient et la remplissent ; mais je plains et j’aime aussi ces hommes dont le vœu et souvent la force étaient plus larges que la gêne du sort112. […] Il dirait volontiers, comme Pline : « Mais ne serait-ce pas une indignité, qu’on ne pût admirer à son aise et tout haut un homme digne d’admiration, parce qu’il nous arrive de le voir, de le connaître et de le posséder ? 

588. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

« J’admirais tout à l’heure un petit paysage de ma chambrette qu’enluminait le soleil levant. […] Le spectateur ne sait pas ce qu’il éprouve, mais il éprouve quelque chose qu’il n’a jamais éprouvé, — la séparation de lui-même en deux parts : l’une qui s’unit à la prière divine, l’autre qui voudrait souffrir avec son grand prêtre et qui ne peut que l’admirer. […] Excusez-moi donc : le modèle que j’ai sous les yeux tue le commentaire, contentez-vous d’admirer.

589. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Je n’en fais pas une gloire à Montaigne, confesseur mondain s’il en fut, qui pactise avec nos plus secrètes faiblesses, pour que nous lui pardonnions ou que nous admirions les siennes ; je dis quelles douceurs a ce doute bienveillant et jamais agressif. […] Les érudits en goûtent la nouveauté, et y admirent tant de tours et d’expressions conformes au génie de notre pays, et qui datent de Montaigne. […] Il est vrai que ces esprits ne l’admirent pas médiocrement.

590. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Mais ce que j’admire le plus, c’est la retenue inconcevable d’une mère affligée à l’excès, et pénétrée de douleur, à qui, dans un état si violent, il n’échappe pas un seul mot ni d’emportement, ni même de plainte contre l’auteur de ses peines et de ses alarmes, soit par respect pour la vertu de Basyle, soit par la crainte d’irriter son fils, qu’elle ne songeait qu’à gagner et à attendrir. […] Un fat trouve toujours un plus fat qui l’admire ; mais les militaires souffrent-ils les injures tranquillement ? […] J’admire ses talents, j’en déteste l’usage ; Sa parole est un feu, mais un feu qui ravage, Dont les sombres lueurs brillent sur des débris.

591. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Vous racontez de fausses histoires sur tout le monde et vous tympanisez particulièrement l’homme que vous admirez le plus, M.  […] Mais il y a des éclairs et cela le sauve de l’oubli complet, que n’ont pas pu éviter d’autres romanciers ses contemporains, qu’il admirait. […] S’il est maladroit d’admirer aveuglément tout en un homme, il est aussi maladroit de tout nier en lui. […] Parmi ceux-là le plus admiré est le Revenant, seulement parce qu’il est contraire à tout sentiment naturel et vrai. […] Après cela, Alphonse Karr sera-t-il admiré dans les phalanstères futurs ?

592. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Il ne nous restait donc que la ressource d’être les échos de tous les rhéteurs qui se récrient confusément sur les beautés éloquentes de Lucain, quand il plaint le renversement de Rome ; et qui lui reprochent ton enflure, quand il admire le vainqueur et sa fortune. […] Royaliste, il consacrera le caractère de l’imperturbable Caton, martyr de sa république tombante ; républicain, il admirera l’héroïsme clément et juste du bon Henri, dont la droiture a raffermi la monarchie ébranlée. […] ne nous y trompons pas, messieurs, notre goût se formera mieux aujourd’hui en apprenant à distinguer le beau et à l’admirer, qu’en nous exerçant à censurer sans relâche : l’envieuse impuissance de produire renouvela dans tous les âges dégénérés la pernicieuse manie de critiquer opiniâtrement. […] On admire l’Énéide parce qu’on y voit commencer Rome et Carthage ; et que l’enfance de ces fameuses rivales, nées pour se disputer l’empire de la terre et des mers, porte en elle une auguste empreinte de leur destinée future. […] « Renaud le voit, l’admire, ô prodige soudain !

593. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Quelques-uns admiraient qu’un petit livre de critique fît aujourd’hui quelque bruit. […] Ce que j’admire en M.  […] Ce sont des morceaux d’une exécution à la fois large et précise, que les connaisseurs ne se lassent point d’admirer. […] J’admire beaucoup aussi ces paroles de M.  […] Dieu sait si vous l’admirez, celui-là !

/ 1878