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429. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Même les personnes les plus hostiles à l’ensemble de vues artistiques qu’on comprend sous le nom de Wagnérisme, ou les plus ignorantes de ce système, même celles-là admettent Lohengrin. […] Il a écrit de belles pages sur ce Lohengrin ; à plusieurs reprises, et toujours plus profondément, il a entrepris l’analyse psychologique de son héros ; mais il faut bien admettre que dans le drame il n’y a rien de tout cela ; nous savons maintenant pourquoi. […] Il en est de même pour la musique, Wagner a lui-même exposé quels progrès dans l’art de la composition il avait faits de Tannhaeuser à Lohengrin(IV, 394-399) ; mais nous ne pouvons admettre qu’avec de nombreuses réserves, ce qui est devenu un dogme pour beaucoup de personnes, que « dans Lohengrin un grand progrès est accompli, qui se fait sentir, à la fois dans l’ordonnance des scènes, dans le langage poétique et dans la musique » (Noufflard : R.

430. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Le public a très bien admis ces modifications aux routines vulgaires, comme aussi l’emploi du rideau s’écartant des deux côtés de la scène. […] Si l’on admet donc que Wagner est un penseur en même temps qu’un artiste, il faut, avant d’étudier une de ses œuvres, rechercher la genèse des idées qui l’ont amené à la produire. […] » — S’il fallait admettre, selon l’interprétation de M. 

431. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Dans le premier cas, le groupe social n’admet l’idée que partiellement et n’accepte ses conséquences que jusqu’à une certaine limite au-delà de laquelle il ne lui rend plus qu’un culte nominal, se bornant à inscrire son nom sur des phénomènes différents engendrés par son activité propre. […] IV Entre temps l’idée chrétienne, admise dans le monde occidental, d’abord comme une vérité divine, plus tard comme une vérité de raison, y a joué, y joue encore un rôle où il faut distinguer bien des nuances et jusqu’à des contrastes. […] Ce que l’on veut montrer ici, avec ces deux conceptions du droit de propriété et du lien familial, c’est d’une part, qu’elles admettent une construction parfaitement logique, qu’elles sont explicables par les mobiles les plus ordinaires de l’âme humaine, du point de vue de la croyance particulière que l’on a exposée sur le destin de l’homme, après la mort.

432. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Ceux qui l’ont pratiquée, en effet, étaient trop rationalistes pour admettre que la conduite humaine n’eût pas besoin d’être dirigée par la réflexion ; et pourtant, ils ne voyaient dans les phénomènes, pris en eux-mêmes et indépendamment de toute donnée subjective, rien qui permit de les classer suivant leur valeur pratique. […] Sont-ils donc des malades et faut-il n’admettre d’autre type sain que celui de l’adulte ? […] Faire du crime une maladie sociale, ce serait admettre que la maladie n’est pas quelque chose d’accidentel, mais, au contraire, dérive, dans certains cas, de la constitution fondamentale de l’être vivant ; ce serait effacer toute distinction entre le physiologique et le pathologique.

433. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

les raisons qu’il se donne pour s’excuser dans une matière qui n’admet pas d’excuse ne sont assez bonnes pour convaincre personne, pas même lui. […] Le fait qu’on nous impute est faux, mais il entre dans la donnée générale de notre caractère et de nos habitudes, et voilà pourquoi il est admis. […] Capefigue avait un intérêt, il devrait se trouver non dans des détails et des faits nouveaux qu’il ne découvre pas, mais dans les raisons qu’il expose pour ne pas admettre ou pour suspecter les faits connus.

434. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Tout le monde ne pourra pas prétendre à une place d’honneur : on distinguera jusqu’en cet olympe nouveau les grands dieux et les demi-dieux ; mais en tout cas, au noble banquet, ceux-là seuls seront admis à s’abreuver du nectar qui auront communié d’abord ici-bas dans la formule sacro-sainte de l’art nouveau. […] D’abord il se prend lui-même effroyablement au sérieux ; il n’admet pas le moindre mot pour rire, et c’est pour de bon qu’il pontifie. […] Plus une conséquence de telle ou telle esthétique est terrible et faite pour effrayer, plus ils sont fiers d’avoir été jusqu’à cette conséquence ; du moment où elle était nécessaire, le principe une fois admis, ils se font gloire de ne pas reculer devant elle ; ils soutiendront, ils estimeront même de bonne foi, que ce qui révolte le plus doit être ce qu’il y a de plus admirable.

435. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

On peut d’ailleurs admettre qu’elle est encore là à l’état naissant ou plutôt évanouissant, et qu’elle guette seulement l’occasion de s’intensifier ; il faut en effet s’attendre à des crises quand on est rhumatisant. […] Mais que le reste de la morale traduise un certain état émotionnel, qu’on ne cède plus ici à une pression mais à un attrait, beaucoup hésiteront à l’admettre. […] C’est leur voix même que nous entendons quand une grande injustice a été commise et admise. […] Le philosophe de la fourmilière n’en répugnerait pas moins à l’admettre ; il persisterait sans doute à attribuer un rôle positif, et non pas négatif, à l’intelligence. […] Nous la rattachons d’ailleurs à un principe qu’il est impossible de ne pas admettre.

436. (1894) Critique de combat

Il était admis que, pour avoir droit au titre de penseur, il fallait être vaguement teinté de mysticisme ou bien savoir osciller artistement entre Oui et Non. […] Faut-il admettre que la poésie symbolique, avec le clair-obscur qu’elle comporte, convient mal à notre race affamée de clarté ? […] Faut-il admettre que cet internat est une nécessité fâcheuse, mais inévitable ? […] Terrible question, je le sais, à laquelle pourtant on ne saurait échapper, dès qu’on admet dans l’histoire littéraire des apogées, des déclins, des renaissances ! […] Faguet admet sans scrupule.

437. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Indulgente pour les déformations spontanées, œuvre de l’ignorance, sans doute, mais d’une ignorance heureuse et instinctive, elle admettrait avec joie les innovations du parler populaire ; elle n’aurait peur ni de gosse, ni de gobeur et elle n’userait pas de phrases où figure kaléidoscope 113 pour réprouver les innovations telles que ensoleillé et désuet 114.

438. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »

Quand l’esprit humain fait un pas, il faut que tout marche avec lui ; tout change avec ses clartés ou ses ombres : ainsi il nous fait peine à présent d’admettre de petites divinités, là où nous ne voyons plus que de grands espaces.

439. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Louis-Michel Vanloo » pp. 191-195

Il semble qu’il faudrait bannir la plupart des chaux, toutes les substances salines, et n’admettre que des terres pures et bien lavées.

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