Tel est le lever, une pièce en cinq actes Sans doute on ne peut mieux imaginer pour occuper à vide une aristocratie : une centaine de seigneurs considérables ont employé deux heures à venir, à attendre, à entrer, à défiler, à se ranger, à se tenir sur leurs pieds, à conserver sur leurs visage l’air aisé et respectueux qui convient à des figurants de haut étage, et tout à l’heure les plus qualifiés vont recommencer chez la reine180.
XIV Les principaux caractères de sa vie, écrits par lui-même tels que nous venons de vous les raconter, furent la naïveté souvent un peu féroce de ses sentiments et de ses actes.
— Je ne raconte pas ce trait pour m’en glorifier ; mais cet acte est tout à fait dans ma nature.
Or, ce railleur est tellement ingénu qu’il est un des trois ou quatre de nos contemporains qui ont fait des tragédies oui, des tragédies en cinq actes où tout est pris grandement au sérieux, où se déroulent des événements imposants, où des personnages royaux se débattent dans des situations douloureuses et terribles, où s’entre-choquent les passions les plus violentes et où s’énoncent en alexandrins les sentiments les plus nobles et les plus hauts dont l’humanité soit capable.
Que ce lettré vaillant ce soit vous, je ne m’en étonne point, ni que ce soit la Revue des Revues, coutumière de ces actes de justice, qui vous donne des pages à remplir pour cette exécution nécessaire.
Béranger compose une chanson comme un poème épique ou comme un drame en cinq actes.
Cela ne vous apprend-il pas qu’il y a autant d’intérêt et de ce qu’on appelle poésie dans la domesticité d’une maison bien tenue que dans la solennité des actes de la vie héroïque, et que tout le génie de celui qui raconte une histoire ou un poème comme celui-là est de faire sortir, par la fidélité de sa description, ce que Dieu a mis de grâce, de beauté, de dignité et de sentiment en toute chose humaine ?
D’après l’hypothèse ordinaire de la création indépendante de chaque espèce, il nous faudrait attribuer le renflement de la tige de ces trois plantes, non plus à la vera causa d’une communauté d’origine, et à la tendance à varier de la même manière qui doit en être la conséquence, mais à trois actes de création distincts, quoique très connexes.
Catholique d’hier, animé d’un enthousiasme d’homme renouvelé, et qui ne s’en ira pas comme s’en vont de nos cœurs, les uns après les autres, tous nos pauvres enthousiasmes de la terre, Paul Féval a voulu affirmer son catholicisme plus expressément encore que par un roman, et à l’œuvre que j’attendais il a préféré une œuvre plus militante, — une œuvre qui ressemblât davantage à un acte, ainsi qu’il convient à un chrétien pour qui l’art, si grand qu’il soit, n’est plus maintenant le but principal de la vie.
Et quant aux talents fourbus et tombés en enfance qui n’ont pas le courage et le bon sens d’abdiquer, nous dresserons leur acte de déchéance, et nous le soumettrons à la sanction du public, leur juge suprême. […] cet abîme, cette mer aussi vaste et plus profonde que l’Océan, que faisait fouetter Xerxès. — Si l’acte n’était pas moins insensé de la part de l’écrivain que du roi vaincu, je me plais à reconnaître que la folie de M. de Pontmartin se faisait presque pardonner à force de talent, de style et de hardiesse d’esprit.
Et, maintenant que je l’ai lu, ce livre, je ne puis penser, sans un redoublement d’indignation et de révolte, que le parfait artiste qui l’écrivit est séparé de la vie et subit un affreux supplice pour des actes qui ne sont ni des crimes, ni des délits ; des actes fâcheux, il est vrai, mais qu’il était libre de commettre et dont personne n’avait à lui demander compte, car, je ne cesserai de la répéter, ils ne relèvent que de sa conscience et de notre dégoût. […] N’est-ce donc point une chose abominable que, pour réprimer des actes qui ne sont point punissables en soi, on risque de tuer quelque chose de supérieur aux lois, à la morale, à tout : de la beauté !