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389. (1887) Discours et conférences « Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M. Berthelot »

Dilater le pomœrium, c’est-à-dire reculer l’enceinte de la ville, était, à Rome, l’acte de mémoire le plus envié.

390. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Table »

Le jeune prix de Rome et le vieux Wagnériste, entretien familier, par Catulle Mendès.

391. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

Rome et Athènes, parties de l’état de nature pour arriver au dernier degré de civilisation, parcourent l’échelle entière des vertus et des vices, de l’ignorance et des arts.

392. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Il le réclame bien encore, il affecte de rester intransigeant sur cette question de la reddition de Rome. […] Rome se sauvera toute seule très bien, Les destins sont écrits et nous n’y ferons rien ! […] Zola se résout à revenir de Rome un peu moins avancé que lorsqu’il est revenu de Lourdes. […] Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome ! […] J’ai déjà vu, sur les places, Cavour tenant le décret de l’annexion lombarde, et Cadorna, le général qui prit Rome en 1870, mais pas de Napoléon III.

393. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Ruiner son lecteur, excéder son lecteur… Et dans la seconde partie il démontre aux rois qu’ils doivent être partisans de l’imprimerie, parce que c’est le livre qui les a affranchis du joug de Rome : Rois ! […] … Pourquoi les cocos réussissent ils aux Indes et ne réussissent-ils pas à Rome ?  […] En particulier les dieux de Rome n’existent pas. […] Rome se vantait d’être une ville sainte par sa fondation, consacrée dès son origine par des auspices divins et dédiée par son auteur au Dieu de la guerre. […] Rome, en subjuguant la Judée, avait compté le Dieu des Juifs parmi les dieux qu’elle avait vaincus : le vouloir faire régner, c’était renverser les fondements de l’Empire, c’était haïr les victoires et la puissance du peuple romain.

394. (1890) L’avenir de la science « A. M. Eugène Burnouf. Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. »

Ce jour-là, je me demandai plus sérieusement que jamais s’il n’y avait rien de mieux à faire que de consacrer à l’étude et à la pensée tous les moments de sa vie, et, après avoir consulté ma conscience et m’être raffermi dans ma foi à l’esprit humain, je me répondis très résolument : « Non. » Si la science n’était qu’un agréable passe-temps, un jeu pour les oisifs, un ornement de luxe, une fantaisie d’amateur, la moins vaine des vanités en un mot, il aurait des jours où le savant devrait dire avec le poète : Honte à qui peut chanter, pendant que Rome brûle.

395. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Épilogue »

Je ne crois pas qu’il y en ait de plus honteuse que celle d’un peuple qui fut mâle et qui va mourir en proie aux femelles de son espèce… Rome mourut en proie aux Gladiateurs ; la Grèce, aux Sophistes ; Byzance, aux Eunuques : mais les Eunuques sont encore des débris d’hommes.

396. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Ces deux écrivains ont à eux seuls occupé l’espace de tout leur siècle ; ils ont tellement confondu leur nom avec le nom même de leur patrie qu’on ne peut dire Cicéron sans que Rome tout entière se présente à l’imagination du lecteur, et qu’on ne peut dire Voltaire sans que la France apparaisse avec toutes ses grandeurs littéraires, tous ses talents et tous ses défauts, à l’esprit de l’Europe. […] Retiré à Twickenam, dans le voisinage de Londres, aux bords arcadiens de la Tamise, ce grand poëte, lié avec toute l’aristocratie politique et lettrée de son temps, rappelait Horace à Tibur ; comme Horace, il entendait de là le bruit de la Rome britannique ; favori de la cour, consulté par les orateurs du Parlement, oracle des hommes de génie dans ses Épîtres, fléau des médiocrités littéraires dans ses Satires, philosophe dans l’Essai sur l’homme, distrait par le badinage classique dans la Boucle de cheveux enlevée, Pope, centre d’une société d’hommes de lettres secondaires mais excellents, fut évidemment le modèle d’élégance attique sur lequel Voltaire aurait voulu mouler sa vie, si la France eût été libre dans ses opinions comme l’était l’Angleterre. […] Cette littérature puissante et rude comme le climat et comme le temps, n’a rien de commun avec la littérature grecque ou latine, encore moins avec les molles et perverses imitations de la Grèce ou de Rome par l’Italie moderne, par l’Espagne ou par la France jusqu’à Corneille. […] Le gouvernement du second empire, par sa campagne de Rome en faveur du pouvoir temporel du pape et par son alliance avouée à l’intérieur avec la religion d’État, atténua en apparence, mais exalta en réalité l’influence future de Voltaire sur l’esprit français.

397. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Dans tous les pays qui restèrent en communion avec Rome, en France comme ailleurs, il se produisit un réveil puissant de la foi, mais un réveil aussi de l’ardeur morale du christianisme, et le catholicisme restauré ne lutta pas moins contre le libertinage naturaliste de la Renaissance que contre les doctrines hétérodoxes des sectes protestantes. […] L’autorité civile, se souvenant du siècle précédent, craignit que la secte religieuse ne contînt le germe d’un parti politique, et crut de son intérêt de faire cause commune avec les jésuites, servant ainsi ceux qui devaient la combattre et persécutant ceux qui devaient la défendre dans ses rapports avec Rome. […] Ces vigoureux pamphlets firent une impression profonde : le Parlement de Provence les condamna, Rome les condamna (sept. 1657) : à Paris, en 1660, sur le rapport d’une commission ecclésiastique, le Conseil d’État fit brûler la traduction latine que Nicole, sous le pseudonyme de Wendrocke, avait donnée des Provinciales : il est vrai que l’arrêt visait surtout une note du traducteur, où l’on vit une offense à Louis XIII. […] Pascal rend justice à la pureté de la vie des Pères, et ne leur prête nulle part le dessein exprès de favoriser la corruption : il dit que la Société poursuit un but politique, la domination des consciences pour le compte de Rome, et fait plier la morale de l’Évangile à sa politique, pour attirer les âmes par la religion aimable et le salut facile.

398. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Les premières imitations du théâtre antique sont de l’époque où du Bellay exhortait, avec tant de chaleur, les poètes ses contemporains à mettre la Grèce et Rome au pillage. […] C’est Nicomède défiant Rome dans la personne de Flaminius ; c’est Sertorius, du fond de l’Espagne, disant à Pompée : Rome n’est plus dans Rome ; elle est toute où je suis.

399. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Il eût fallu pour cela demander à la cour de Rome une institution canonique dont le gouvernement impérial ne se souciait pas. […] Boyer, lors de son voyage à Rome, eut une discussion avec Grégoire XVI sur les propositions gallicanes. […] Il diminuait, il est vrai, sa victoire en avouant que personne à Rome ne le prit au sérieux et qu’on rit beaucoup au Vatican de l’uomo antediluviano : c’était lui que l’entourage du pape appelait ainsi. […] Des hommes moins détachés qu’eux de tout amour-propre auraient triomphé le jour où le maître de ces brillants paradoxes, Lamennais, qui les avait presque argués d’hérésie et de froideur pour le Saint-Siège, devint lui-même hérétique et se mit à traiter l’Église de Rome de tombeau des âmes et de mère d’erreurs.

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