De même le style des écrivains étrangers doit toujours nous échapper en grande partie. […] Or il doit y avoir, à coup sûr, quelque chose de semblable chez les étrangers. […] J’ajoute encore que le réalisme de ces étrangers est plus chaste que ne fut le nôtre. […] En somme, on voit dans quelle mesure ces étrangers nous ont rendu service. […] Les jeunes gens sont moins sensibles à la belle forme latine, moins choqués de l’absence de cette forme chez les étrangers.
C’est que les étrangers qui se sont habituez dans quelques païs que ce soit, y sont toujours devenus semblables après un certain nombre de generation aux anciens habitans du païs où ils se sont établis. […] Il est vrai que ces peuples étrangers ont aboli l’ancienne langue. […] Un talent particulier aux françois et dont toute l’Europe les loüe comme d’un talent qui leur est propre spécialement, c’est une industrie merveilleuse pour imiter facilement et bien les inventions des étrangers. […] Les Ptolomées et les autres souverains de l’égypte qui ont été soigneux d’avoir de bonnes troupes, y ont toujours entretenus des corps d’étrangers. […] L’égypte depuis sa conquête par les perses a toujours été le joüet d’une poignée de soldats étrangers.
Ferdinand Hérold — dont les hasards du flux littéraire nous mettent, ce mois, un admirable volume sous les yeux — un écrivain fécond, étranger aux étranges scrupules de la stérilisation préméditée, un écrivain qui, suivant son instinct, procrée… Avons-nous dit tout le bien que nous pensons de M. […] Hérold est l’un des plus objectifs parmi les poètes nouveaux ; il ne se raconte guère lui-même ; il lui faut des thèmes étrangers à sa vie, et il en choisit même qui semblent étrangers à ses croyances ; ses reines n’en sont pas moins belles ni ses saintes moins pures.
Un barde en cheveux blancs s’avance vers nous. « D’où sont ces étrangers ? […] On alluma mille flambeaux que Fingal avait conquis sur l’étranger. […] Un chef étranger, épris aussi de la belle Moïna, arrive au palais de Reuthamir. […] Étranger, qu’as-tu fait de ma bien-aimée ? […] Mais tu tomberas comme l’illustre Morar ; l’étranger sensible viendra s’asseoir et pleurer sur ta tombe.
L’art est heureusement étranger à tout leur « ail de basse cuisine ». […] Les idiomes étrangers envahissent terriblement notre pauvre français, et, quand je dis les idiomes, je devrais dire les argots… celui des courses, par exemple. […] Eh bien, combattez le préjugé qui nous a fait croire que nous avions été battus en 1870 parce que nous ignorions les langues étrangères. […] Il faudrait renoncer aux langues étrangères. […] Oserais-je espérer que l’on trouvera le moyen de se passer de l’apprentissage des langues étrangères ?
La poésie provençale ne devra nous arrêter, comme toutes les littératures de langue étrangère, qu’autant qu’elle aura exercé quelque influence capable de modifier le cours de la véritable littérature française. […] Dans l’époque moderne, la Révocation de l’Édit de Nantes a jeté en Hollande un petit monde de théologiens érudits et militants, qui firent pour un temps de ce pays étranger un grand producteur de livres et de journaux français. […] Je ne parle point d’une expansion d’un autre genre : celle où la littérature porte la langue avec elle au lieu de la suivre, celle qui résulte de l’éclat de la civilisation française et de l’influence intellectuelle exercée à l’étranger par nos écrivains. Dès le moyen âge, la séduction de nos idées et de nos écrits fait délaisser à des étrangers leur langue nationale pour la nuire ; le Florentin Brunetto Latino, au xiiie siècle, se fera une place parmi les prosateurs français comme au xviiie le Napolitain Galiani et le Prussien Frédéric.
On ne sçauroit recuser le témoignage des étrangers à qui l’usage de la langue françoise est beaucoup plus familier aujourd’hui que l’usage de la langue latine. […] Enfin les françois et les étrangers, je parle de ceux qui sçavent notre langue aussi bien que nous-mêmes, et qui ont été élevez un Horace dans une main et un Despreaux dans l’autre, ne sçauroient souffrir qu’on mette en comparaison les vers latins et les vers françois considerez mécaniquement. […] L’étranger qui fait plûtôt fortune dans une cour, qu’un homme du païs, est réputé avoir plus de merite que celui qu’il a laissé derriere lui.
Il est aussi rare dans les païs étrangers de trouver un cabinet sans un Moliere que sans un Terence. […] Il y a même aujourd’hui des troupes de comédiens françois qui ont des établissemens fixes dans les païs étrangers. […] Qu’on ne dise point que la vogue où la langue françoise est depuis soixante ans, est la cause de la vogue que nos poësies peuvent avoir dans les païs étrangers. Les étrangers nous diront eux-mêmes que ce sont nos poëmes et nos livres, qui plus qu’aucun autre évenement ont contribué à donner à la langue dans laquelle ils sont écrits un si grand cours, qu’elle a presque ôté à la langue latine l’avantage d’être cette langue que les nations apprennent par une convention tacite pour se pouvoir entendre. […] Les étrangers se plaignent même que notre langue envahisse, pour ainsi dire, les langues vivantes en introduisant ses mots et ses phrases à la place des anciennes expressions.
Il y en a quelques-uns, il est vrai, de très nouveaux et de très étonnants, mais il y en a plusieurs — et c’est le plus grand nombre — qui ne sont pas étonnants du tout, ou qui le sont comme il faudrait qu’ils ne le fussent pas… Ernest Hello étonne trop, quand, de la plume qui a écrit Ludovic, les Deux étrangers, Caïn, qu’as-tu fait de ton frère ? […] Les Deux étrangers et le Caïn, qu’as-tu fait de ton frère ? […] Les Deux étrangers ont justement ce caractère mystérieux et solennellement alarmant qu’Edgar Poe, le magnétique démoniaque, communique à son lecteur avec tant de puissance, quoique le malheureux ne crût probablement pas à cet abîme de toute terreur : le démon ! […] Un reproche pourtant que la critique pourrait hasarder, c’est d’avoir laissé un des Deux étrangers trop dans le vague de l’ombre, et de n’avoir pas mis assez de clarté dans ce redoutable personnage… On croit bien pressentir qu’il est l’Homme des Sciences occultes, quelque Magicien investi de sataniques pouvoirs, puisqu’il promet la Science universelle au docteur Williams, lequel meurt de ce funeste don ; mais le conteur aurait précisé davantage cette grandiose et inquiétante figure que son conte n’aurait été ni moins effrayant, ni moins mystérieux. […] où le mystère physiologique a remplacé le mystère surnaturel des Deux étrangers… La donnée du Caïn, qu’as-tu fait de ton frère ?
Ni étranger ni citoyen n’a le droit de la franchir. […] On ne les montrait jamais aux étrangers. […] Le citoyen et l’étranger. […] Elle ne permettait ni à l’étranger d’hériter du citoyen ni au citoyen d’hériter de l’étranger, parce que toute transmission de biens entraînait la transmission d’un culte, et qu’il était aussi impossible au citoyen de remplir le culte de l’étranger qu’à l’étranger celui du citoyen. […] Il était devenu un étranger dans la ville.
Il faudrait se débarrasser de cette pensée étrangère qui encombre encore notre esprit. […] Le triomphe de ces étrangers sur la littérature ethnique de nos pays nous semble plus terrible et mauvaise que l’invasion dos conquérantes armées allemandes. […] La mode nous imposa des romances, des odes, des allégories d’auteurs étrangers. […] Et, en effet, l’antipathie que l’Allemagne et les étrangers inspirent à la masse populaire, nous la possédons également.