Quel autre que lui pouvait avoir cette patience facile, quoique obstinée au travail, de rechercher dans cet océan de documents financiers, administratifs, diplomatiques, surtout militaires, qu’il fallait réunir et compulser pour présenter des états de situation de cet immense empire, depuis le dernier centime perçu sur le dernier contribuable de Hollande, de Prusse, d’Espagne, d’Italie, de France, jusqu’au dernier soldat recruté directement ou auxiliairement par tout le continent, des bords du Tage aux bords de l’Elbe ou aux embouchures de l’Escaut ?
« À ces signes funestes, quelques étrangers nous ont crus tombés dans un état semblable à celui du Bas-Empire, et des hommes graves se sont demandé si le caractère national n’allait pas se perdre pour toujours.
Cet état convient mieux au pécheur qui va se régénérer ; il va plus mal au poète, qui doit toujours marcher simple et le front levé, à qui il faut l’enthousiasme ou les amertumes profondes de la passion.
Nous avons ici de puissants ennemis, et il ne faut s’avancer qu’en bon état de défense.
D’où, chez le général, un malaise et une angoisse, le sentiment d’une disconvenance croissante entre sa personne et son emploi, entre ses facultés et le milieu où elles ont à s’exercer, entre son idéal de vie et l’état politique de la société où il est condamné à vieillir.
De son état il n’avait conservé que la décence.
Mais qu’en plein xixe siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société ; enfin, qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, — Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, — la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner !
J’ai eu vraiment des semaines pénibles, où il m’a fallu quelque courage pour aller faire mes deux leçons à la Sorbonne, et dans l’intervalle rien, mais rien du tout… Bref, un état supportable à peine pour un oisif qui laisserait glisser les heures sans les compter… « La Sorbonne fait pourtant tout ce qu’elle peut pour me payer des peines qu’elle m’a données.
« Si vous voulez que je vous parle des affaires publiques, écrivait donc Malherbe à M. de Mentin, j’en suis content ; aussi bien sont-elles en si bon état, que si mon affection ne me trompe, le vieux mot : εύρήxαμεν, συγχαίρωμεν140, ne fut jamais dit si à propos, comme nous le pouvons dire aujourd’hui.
L’hypocrisie vient, s’en va et varie selon l’état des mœurs, de la religion et des esprits ; aussi voyez comme l’hypocrisie de Pecksniff est conforme aux dispositions de son pays !
L’homme s’humilie et se réduit à l’état d’instrument sous la main divine.