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1351. (1925) Dissociations

Il est même parfait qu’il n’ait jamais bu que de l’eau, ce qui prouve la vertu conservatrice de cet élément.

1352. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Cette communication inattendue avait réveillé son zèle scientifique ; c’était comme un noble défi d’ajouter par ses observations personnelles aux expériences déjà si décisives de ces deux savants célèbres ; il espérait découvrir au pied des Ghates, et sur leurs croupes, des couches tertiaires et alluviales, et trouver, dans les accidents de leur stratification sur ces montagnes, des éléments supérieurs à toutes les conjectures précédentes pour la solution du problème important de leur âge géologique.

1353. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Elle a toujours vingt procès ; la chicane est son élément & sa vie, & dès qu’elle vous rencontre, vous voilà pris de maniere à subir une conversation de quatre à cinq heures sur les prétendues injustices qu’on lui fait. […] La liberté donnée aux insurgens a singuliérement favorisé le commerce maritime ; au lieu qu’auparavant il falloit en quelque sorte demander aux Anglais la permission de courir les mers, comme si l’usage de ce fier élément n’étoit pas accordé à tous les hommes indistinctement par celui qui l’a créé, & qui le tient dans sa puissance pour le faire servir à nos besoins.

1354. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Et d’abord cet avertissement : « Le génie de Lamartine, l’importance de son œuvre ne nous imposeront pas de nous arrêter à lui, si, sans pouvoir, certes, être rangé parmi les antagonistes du courant romantique, il n’a d’autre part révélé ni développé aucun élément nouveau de la sensibilité romantique, si la poésie n’est, par rapport aux thèmes de cette sensibilité, qu’un écho merveilleusement musical. » L’auteur de Le Romantisme français peut parler ainsi sans scrupule, car il n’eut point le dessein d’entreprendre un ouvrage de critique littéraire proprement dite. […] S’ils répètent un drame de Victor Hugo, l’élément absurde saute aux yeux tout de suite et repousse dans l’ombre des beautés réelles.

1355. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Cette frénésie, ce pêle-mêle de sensations n’est peut-être que la mise en fusion d’éléments nouveaux, qui attendent un grand poète pour être fixés en art.

1356. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Un mot est simple relativement aux autres mots qui en sont formés, pour exprimer avec la même idée quelqu’autre idée particuliere qu’on lui associe ; & ceux-ci sont les composés, dont le simple est en quelque sorte l’élément. […] Que signifient les plaintes que nous entendons faire tous les jours sur les irrégularités de notre alphabet, sur les emplois multipliés de la même lettre pour représenter divers élémens de la parole, sur l’abus contraire de donner à un même element plusieurs caracteres différens, sur celui de réunir plusieurs caracteres pour représenter un élément simple, &c ? […] Si la lettre h est muette, elle n’indique aucune explosion pour le son de la voyelle suivante, qui reste dans l’état naturel de simple émission de la voix ; dans ce cas, h n’a pas plus d’influence sur la prononciation que si elle n’étoit point écrite : ce n’est alors qu’une lettre purement étymologique, que l’on conserve comme une trace du mot radical où elle se trouvoit, plûtôt que comme le signe d’un élément réel du mot où elle est employée ; & si elle commence le mot, la lettre finale du mot précédent, soit voyelle, soit consonne, est réputée suivie immédiatement d’une voyelle.

1357. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

La nature qui nous a formés de quatre éléments guerroyant dans nos poitrines pour l’empire, nous apprend à tous à former d’ambitieuses pensées ; nos âmes, dont les facultés peuvent concevoir la prodigieuse architecture du monde et mesurer la course de chaque planète errante, aspirant toujours après une science infinie et toujours en mouvement comme les sphères sans repos, veulent que nous nous consumions nous-mêmes, sans nous reposer jamais, jusqu’à ce que nous ayons atteint dans sa plénitude le fruit de tous nos efforts, ce bonheur parfait et cette unique félicité, la douce jouissance d’une couronne terrestre. » C’est peut-être, dans toute cette vaste tragédie, ce que Tamerlan nous dit déplus clair et de plus précis sur son caractère et sur les mobiles de ses actes. […] Les personnages d’Homère, dont la naïveté est authentique, et qui n’ont point lu Rousseau, ne parlent point de « nature », de « sensibilité », ni de « bienfaisance »… Mais, au reste, comme les œuvres d’art les plus intéressantes à mon gré) sont peut-être celles où se soudent les éléments les plus contradictoires, j’ai beaucoup d’estime pour la trilogie florianesque, et j’y sens un charme tout à fait original. […] Or, il est impossible de faire exactement le départ de ces divers éléments.

1358. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Mais si l’on se rappelle que la France, d’après le recensement de 1866 (Almanach de Gotha) compte 38 millions d’âmes, et, avec l’Algérie, 42 millions, vous conviendrez qu’une diminution de trois quarts de million ne change rien à l’importance de la France vis-à-vis de l’étranger ; tout au contraire, elle laisse à ce grand État les mêmes éléments de puissance à l’aide desquels il a été en mesure d’exercer, dans la guerre d’Orient comme dans la guerre d’Italie, une influence si décisive sur les destinées de l’Europe. […] Là-bas, dans cet empire peuplé par quatre cents millions d’habitants, le chiffre énorme de la population décuple les éléments de désordre, centuple les instruments de rapine et de meurtre.

1359. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Ainsi Goethe puisait à son insu dans tout ce qui se passait sous ses yeux les éléments de ses futures créations ; non seulement chaque observation réfléchie, mais encore chaque impression involontaire de son enfance et de sa jeunesse déposait dans son esprit le germe d’un sentiment ou d’une œuvre poétique. […] Il n’a pas plus tôt senti l’élément humide, qu’il se figure qu’on veut le noyer.

1360. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Le prince de Danemark s’entoure de comédiens et de comédiennes à qui il enseigne les premiers éléments de leur art, qu’ils ignorent ; il est à lui-même son propre bouffon ; il rit aux éclats de cette parodie qu’il joue tout bas et qui sera sanglante.

1361. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

C’est au point de vue littéraire une curiosité que j’ai cru devoir signaler ; comme on le voit, le roman français tend à se modifier, et c’est à l’étranger qu’il va demander ses éléments de rénovation. […] Il fut cruel sans raison, féroce sans excuse, et barbota dans le sang comme dans son élément naturel.

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