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1343. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Si vous voulez peindre les travers contractés dans les professions, soit de la robe ou de l’épée, soit de l’église ou de la cour, des arts ou des métiers, observez que ceux-là résultent du manque de convenances relatives à ces mêmes professions, dont les humeurs ou les habitudes vicieuses du personnage le font sortir.

1344. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Peut-être même, à ce propos, vous souvient-il que l’ancienne Église interdisait à ses fidèles de provoquer bruyamment la persécution ? […] et qui soutiendra que son « devoir » fût d’abandonner Pauline, contre la foi jurée, contre le commandement de l’Église, pour s’offrir à un martyre qu’au contraire son vrai « devoir », à tous égards, était précisément d’éviter ? […] Et l’hypocrite de religion, comment enfin, Messieurs, voudriez-vous qu’il ne fût pas d’Église ? […] Une fois, en 1677, dans un confessionnal de l’église des jésuites de la rue Saint-Antoine, on trouvait un billet sans signature portant qu’il existait un projet d’empoisonner le roi et le dauphin.

1345. (1903) Propos de théâtre. Première série

Au sortir d’une lecture de Sophocle, il entre dans une église, prie, se recueille, puis laisse sa pensée suivre sa pente inévitable, et, malgré lui, sans qu’il s’en aperçoive même, toujours retrouvée. […] Les gestes, les mouvements, les groupes mouvants d’acteurs nombreux ; la décoration simple mais vaste et vraie, qui dit au spectateur où l’on est, et exprime déjà les sentiments généreux du peuple où se passe l’action ; un vrai palais, étrange et colossal, si nous sommes chez le roi des Perses ; un temple, si les terreurs religieuses d’Oreste doivent être le fond du drame ; — autre chose encore : quand l’exaltation du sentiment amène naturellement le lyrisme dans l’expression, quand la parole intérieure chante, l’acteur chantant en effet, et appelant une musique simple et grave, mais expressive, pour soutenir sa voix : tout cela c’est le drame complet, varié, puissant, exprimant l’âme humaine tout entière… Cette église où je suis est admirable.

1346. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Pédant assez mince de son vivant, car il ne savait pas le grec et peu le latin, et dans la littérature française ne se doutait pas de ce qui a précédé Boileau, il est devenu un père de l’église classique, voici comment.

1347. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Il envoie des poésies lamentables aux journaux du comté, commence un poëme épique, une tragédie où meurent seize personnes, une histoire foudroyante des jésuites, et défend en loyal tory l’Église et le roi.

1348. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

L’église est renversée 48 . […] À sortir en apparence de l’église dont il se déclarait l’adepte, et dont il voulait le triomphe, pour aider à l’éclosion d’une école dont il se proclamait l’adversaire, et dont certainement il eût souhaité la ruine.

1349. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

— Dans une société qui serait une aristocratie, mais une aristocratie de capacités ouverte au peuple, se recrutant largement jusque dans les intelligences ouvrières, je rêverais un gouvernement qui essaierait de tuer la misère, abolirait la Fosse commune, décréterait la Justice gratuite, nommerait des avocats de pauvres payés par le seul honneur de l’être ; établirait devant Dieu à l’église la gratuité et l’égalité pour le baptême, le mariage, l’enterrement : un gouvernement qui donnerait, dans l’hôpital, une hospitalité magnifique à la maladie ; — un gouvernement qui créerait un ministère de la Souffrance publique.

1350. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Le père, en suisse d’église avec une vieille hallebarde, dans une veste Louis XV, fleur de pêcher, et sur le ventre un gilet de soie à astragales jaunes comme les gilets des tableaux de Largillière.

1351. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Depuis le duc de Wellington jusqu’à lord Grey, depuis sir Robert Peel jusqu’à lord John Russell, il n’y a pas un homme d’État, à quoique opinion qu’il appartienne, qui ne s’inquiète de l’Irlande ; il n’y en a pas un qui ose prendre une décision de quelque gravité en ce qui touche l’Église, le droit criminel ou l’administration municipale, sans se demander si cette décision ne suscitera pas de nouveaux cœurs d’acier. […] Or, les cendres de Byron sont à quelques lieues de Newstead Abbey, dans une église de village, et quoique nous sachions, par le témoignage de Washington Irving, avec quel soin le colonel Wildman, aujourd’hui propriétaire de Newstead Abbey, a recueilli tout ce qui se rattache au souvenir de Byron, cette assurance n’excuse pas l’ingratitude de l’Angleterre envers le seul poète quelle puisse mettre à côté de Shakespeare et de Milton.

1352. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Un miracle de la grâce transformé en divertissement profane, les vérités de notre sainte religion exposées sur les planches par la bouche d’excommuniés, l’Église au théâtre, un martyre de saint là où l’on avait vu tant de suicides d’amoureux… tout cela déconcertait, refroidissait les spectateurs. […] J’imagine qu’aujourd’hui encore quelque patricienne élevée au Sacré-Cœur, si elle était tentée de la même façon que Phèdre, éprouverait les mêmes sentiments, aurait les mêmes troubles, les mêmes terreurs, les mêmes appels à Dieu et, dans le coin de quelque église, les mêmes effusions. […] cher Orphée, si délicieusement chanté par Virgile, j’ai, après tout, le soupçon que tu n’avais pas dit à l’âme humaine le dernier mot qu’elle voulait entendre ; mais comme on devait être bien dans ta petite église, et quelle douce halte l’élite de l’humanité à dû y faire !

1353. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Mon père, ma mère, mon Église, avec l’encens de tant d’âmes, était-ce donc un rêve ? […] Le suicide accompli dans un sentiment de piété et de recueillement, le suicide revêtu d’un caractère religieux, transformé en sacrifice auguste et solennel, assimilé aux sacrements de l’Église catholique, quel renversement d’idées ! […] Sous le chevet de la jeune fille, dans la mansarde de l’ouvrière, le roman se glissait avec des images décevantes, avec des pensées corruptrices, pareil à l’esprit tentateur qui, caché derrière Marguerite agenouillée à l’église, lui souffle dans l’oreille les paroles envenimées.

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