Sa Constitution, à lui, était toute dans les vers de Pope : « Laissez les fous combattre pour les formes de gouvernement ; celui, quel qu’il soit, qui est le mieux administré, est le meilleur. » Les événements qui suivirent ne furent que trop propres à le confirmer, sans doute dans cette pensée favorite, que« la cause du genre humain était désespérée », et que la seule ressource était tout au plus, çà et là, dans quelque grand et bon prince que le sort accorde à la terre, dans « une de ces âmes privilégiées » qui réparent pour un temps les maux du monde.
Necker, en s’attaquant à Turgot « comme n’ayant que le désir et le soupçon de la grandeur sans en avoir la force », semblait se désigner assez distinctement en plus d’un endroit à titre de ministre bien préférable : « S’il y avait constamment à la tête de l’administration, disait-il, un homme dont le génie étendu parcourût toutes les circonstances ; dont l’esprit moelleux et flexible sût y conformer ses desseins et ses volontés ; qui, doué d’une âme ardente et d’une raison tranquille, etc. » Si l’on ne pense pas à soi en parlant ainsi et en décrivant si complaisamment celui qu’on appelle, il y a au moins manque de tact, puisqu’on fait croire à tout le monde qu’on y a pensé.
BAROT, L’Ame soudanaise.
Chateaubriand, après autant d’années, Chateaubriand, génie de rêverie, de mélancolie et de silence, n’avait pas pardonné à Rivarol cette supériorité de conversation écrasante qu’il avait eu à subir quand il le rencontra dans sa jeunesse, et le vaniteux des Mémoires d’outre-tombe, le jaloux de Napoléon et de lord Byron, associa Rivarol aux deux seules jalousies de son âme, et le grandit par ses ressentiments… Quant à nous, venus longtemps après Rivarol, le piano de Liszt ou le violon de Paganini ont pu seuls nous donner la sensation de cette conversation inspirée qu’il exécutait, a dit Sainte-Beuve, à la manière d’un virtuose ; mais les idées, ces idées qu’exprime la parole et que n’exprime pas la musique, elles ne sont plus, et rien ne saurait les rappeler !
Plus nous nous accoutumerons à cette idée d’une conscience qui déborde l’organisme, plus nous trouverons naturel que l’âme survive au corps.
L’autre apparition a l’apparence, dans le ciel ténébreux, d’une longue et courbe et molle larve blanche enveloppée d’une chevelure ; c’est l’âme de la petite servante Okikou. […] Cette déesse, dont les prières ont pour but de faire arriver à la rive des bienheureux, les âmes pécheresses retenues de l’autre côté du fleuve, est représentée dans une glorieuse image avec la sérénité bouddhique de son visage se détachant d’un nimbe d’or pâle, et toute volante dans sa robe d’un rose mourant éparpillée sur la nuit du fond. […] XXVII En 1818 Hokousaï illustre Hokousaï Gwakiô, Le Miroir des dessins d’Hokousaï ou Dénshin Gwakiô, Miroir des dessins qui viennent de l’âme . […] C’est le poète japonais Nakamaro, devenu ministre en Chine, qui a fait, en sa nouvelle patrie, un poème où il dit que, lorsque son âme se promène dans le ciel et qu’il voit cette lune qu’il a vue aux flancs de la montagne de Mikasa, près de Kasouga, cette lune le console, lui fait oublier les misères de l’existence, lui rappelle son Japon, — une pièce qui fut cause de sa disgrâce, par le témoignage qu’elle apportait de son attachement pour son ancienne patrie.
On avait alors, et lui plus que tout autre, de ces préventions et de ces animosités de profession et de métier ; on était de sa robe, l’un du Parlement, l’autre de la Sorbonne, un autre de la faculté de médecine ; on y mettait toutes ses passions, toute son âme ; c’était trop.
Cette confidence m’avait plu beaucoup, et elle m’avait donné la mesure de son âme.
comme ils ne sont pas nés dans les hauteurs métaphysiques de l’âme et descendus par degrés des nuages de la pensée !
Qu’on se rappelle, au milieu même des joies, des accidents burlesques ou des turpitudes de Paris le soir, cette figure de femme au bras d’un jeune homme, et qui se baisse vers un groupe de pauvres petits mendiants couchés à terre et endormis, avec cette légende : « Le plaisir rend l’âme si bonne !
C’est pourquoi ne point fuir le doux désir, mais le poursuivre, c’est ce que je dis à tous : l’Amour est la pierre à aiguiser de l’âme. » D’autres épigrammes (et il en est de très belles en ce genre) sont pour décrire des tableaux ou des statues.