L’instinct du sang ne saurait être aboli à ce point dans l’âme d’un fils par les plus graves fautes de son père.
Enfin la joie est l’état véritable de votre âme, et le chagrin vous est plus contraire qu’à qui que ce soit.
J’ai sous les yeux la magnifique édition exécutée à Londres en 1792, avec les nombreux portraits gravés ; je vois défiler ces beautés diverses, l’escadron des filles d’honneur de la duchesse d’York et de la reine ; je relis le texte en regard, et je trouve que c’est encore l’écrivain avec sa plume qui est le plus peintre : Cette dame, dit-il d’une Mme de Wetenhall, était ce qu’on appelle proprement une beauté tout anglaise ; pétrie de lis et de roses, de neige et de lait quant aux couleurs ; faite de cire à l’égard des bras et des mains, de la gorge et des pieds ; mais tout cela sans âme et sans air.
On sent, en lisant M. de Fezensac, que, jusque dans les moments les plus désespérés de l’épouvantable épreuve, il y eut encore quelques âmes de cette trempe énergique et exquise, et c’est ce qui console : Au milieu de si horribles calamités, dit le colonel du 4e, la destruction de mon régiment me causait une douleur bien vive.
que ces âmes inflammables, auxquelles la nature donne de si vigoureuses colères contre le vice, de si éloquents ressentiments de l’injustice, portent en elles le châtiment de leur propre délicatesse, et sont destinées à expier dans leurs personnes les vices qu’elles châtient ?
Ajoutons que le fondateur du positivisme, qui se déclara l’adversaire de toute métaphysique, est une âme de métaphysicien, et que la postérité verra dans son œuvre un puissant effort pour « diviniser » l’humanité.
Voilà bientôt, en effet, trois cents ans — ou même un peu plus — que la critique est vraiment l’âme de la littérature française. […] Mais elle est bien dans les Dialogues ; elle en est l’âme latente et diffuse ; elle en fait après tout l’originalité réelle. […] Toute histoire est dans le temps ; et la chronologie, dont on a tort de se moquer, n’en est pas l’âme sans doute, mais elle en est le support nécessaire. […] En un mot, il n’y avait qu’une âme au xviie siècle pour faire la Princesse de Clèves : autrement il en serait sorti des quantités. Et, en général, il n’est qu’une âme, une forme particulière d’esprit pour faire tel ou tel chef-d’œuvre.
Tout ce que nous avions de différence, d’écart entre nous donnait précisément, était précisément ce qui donnait une valeur, peut-être unique, à cette perpétuelle référence mutuelle, ce qui la rendait peut-être uniquement précieuse ; fructueuse, renseignante ; cette grande distance de classe et de situation sociale ; distance extérieure, mais intérieure, devenue intérieure depuis des générations, entrante intérieure, entrée intérieure, pénétrée intérieure, entrée dans le sang, teinture entrée dans le sang de la race ; et cette grande distance de caractère, de tempérament, d’âme (non de cœur), cette grande distance intérieure, devenue extérieure, sortante extérieure, qui sort par la peau, par (tous) les pores de la peau, qui se manifeste socialement même, qui fait de vous un optimiste si profondément triste, et de moi un optimiste, un pessimiste quelquefois courageux. […] Les chrétiens la considèrent (moins qu’ils ne devraient, mais enfin ils la considèrent, au moins professionnellement, beaucoup politiquement, beaucoup habituellement, usagèrement, quelques-uns, (autrefois tout le peuple), mystiquement), mais professionnellement même pour ainsi dire, justement, par un effet de leur discipline même et de leur orientation, je veux dire très exactement du sens où ils sont tournés, où ils ont l’esprit tourné, où ils ont l’âme tournée, où ils ont le cœur tourné habituellement, usagèrement et même mystiquement ils ne la considèrent guère que venant de l’éternel, du côté de l’éternel, procédant de l’éternel, ab aeterno, ab aeternitate. […] c’est leur sang, c’est leur âme… Ils ont tout commencé : vous avez votre tour.
Alors de mornes désespoirs, où dans le pessimisme momentané qui pousse les choses à l’extrême, il y a des tentations de suicide… et c’est une revue rageuse, dont on s’empoisonne l’âme, de tout ce que, tous deux, nous avons eu de dénis de justice, de mauvaises chances, d’échecs, de faillites du succès, tombant au milieu de cet état maladif qui ne nous laisse pas un jour sans la souffrance de l’un de nous ou l’inquiétude de la souffrance de l’autre. […] Mme Berthelot, une beauté singulière, inoubliable : une beauté intelligente, profonde, magnétique, une beauté d’âme et de pensée, semblable à ces créations de l’extra-monde de Poë. […] Il s’y faisait bâtir une maison, et servir par une espèce de jardinier, qui lui fricotait son petit repas du matin et du soir, et sans vouloir recevoir âme qui vive, il restait sept ans en cravate blanche, sur cette hauteur, à prendre son vol pour l’éternité.
Avec le goût des honnêtes gens, il a l’antipathie non moins prompte et non moins instinctive contre les coquins, les hypocrites, les âmes basses et mercenaires, les courtisans plats et uniquement intéressés. […] Tout cela ensemble forme un air modeste· et de grandeur qui imprime du respect : elle a d’ailleurs toute la beauté d’âme qu’une personne de qualité doit avoir, et elle ira de pair en mérite avec M. le duc de Saint-Simon son époux, l’un des plus sages et des plus accomplis seigneurs de la Cour.
Cette amitié, il s’en fait honneur devant tous ; il en fatigue les jésuites qui le viennent visiter à Auteuil ; les échos de son jardin retentissent de tout ce qu’il dit, non seulement du génie d’Arnauld, de l’étendue de ses connaissances, deux points sur lesquels les jésuites sont d’accord avec lui, mais d’autres qualités qui leur font jeter les hauts cris, la droiture de son esprit, la candeur de son âme, la pureté de ses intentions. […] Nicole a mis toute son âme dans cette douce et persuasive exhortation à la paix.