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721. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Or ces facultés résident en lui d’une façon stable ; par elles, il sent, il se souvient, il perçoit, il conçoit, il combine des images et des idées, il est donc une cause efficiente et productrice. » — On arrive ainsi à considérer le moi comme un sujet ou substance ayant pour qualités distinctives certaines facultés, et, au-dessous de nos événements, on pose deux sortes d’êtres explicatifs, d’abord les puissances ou facultés qui les éprouvent ou les produisent, en suite le sujet, substance ou âme qui possède les facultés162. […] Il en est ainsi du Polyophthalme, chez lequel chaque segment est muni de deux yeux rudimentaires qui reçoivent chacun du ganglion correspondant un filet nerveux, véritable nerf optique. » Chacun de ces segments est un animal, complet, et l’animal total est formé « de plusieurs animaux élémentaires placés à la suite les uns des autres ».

722. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Forcé dans la suite d’implorer la protection des princes d’Italie, il vécut dans différentes cours et mourut en 1321, âgé de cinquante-six ans, chez Gui de Polente, prince de Ravenne. […] Il n’est point de crime qui soit oublié dans la distribution des supplices que le poëte rencontre d’un cercle à l’autre : souvent une enceinte est partagée en différents donjons ; mais toujours avec une telle suite dans la gradation des crimes et des peines, que Montesquieu n’a pas trouvé d’autres divisions pour son Esprit des lois.

723. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Mon esprit était bouché, et je ne compris rien du tout à tout cela : elle m’embrassa, et me dit que si ces dames (les dames de l’intérieur et de la suite) me demandaient pourquoi j’étais si agitée, je devais dire qu’elle m’avait grondée et que je m’étais raccommodée avec elle. […] C’est dans cette suite de transes, d’énigmes et de cauchemars pénibles que se passèrent pour elle les années et le songe d’ordinaire si léger de l’enfance.

724. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Le spectateur, au contraire, part de ce qu’il voit et de ce qu’il entend d’abord ; et il passe de là aux progrès et au dénouement de l’action, comme à des suites naturelles du premier état où on lui a exposé les choses. […] La comédie fait rire, parce que les sottises des petits ne sont que des sottises : on n’en craint point les suites.

725. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Regardez bien ce tableau, Monsieur De La Grenée ; et lorsque je vous disais : donnez de la profondeur à votre scène ; réservez-vous sur le devant un grand espace de rivage ; que ce soit sur cet espace que l’on présente à César la tête de Pompée ; qu’on voie d’un côté, un genou fléchi, l’esclave qui porte la tête ; un peu plus sur le fond et vers la droite, Théodote, ses compagnons, sa suite ; autour et par derrière, les vases, les étoffes, et les autres présens ; à droite, le César entouré de ses principaux officiers ; que le fond soit occupé par les deux barques et d’autres bâtimens, les uns arrivant d’égypte, les autres de la suite de César ; que ces barques forment une espèce d’amphithéâtre couvert des spectateurs de la scène ; que les attitudes, les expressions, les actions de ces spectateurs soient variées en tant de manières qu’il vous plaira ; que sur le bord de la barque la plus à gauche il y ait, par exemple, une femme assise, les pieds pendans vers la mer, vue par le dos, la tête tournée, et allaitant son enfant ; car tout cela se peut, puisque j’imagine votre toile devant moi, et que sur cette toile j’y vois la scène peinte comme je vous la décris ; et convenez que lorsque je vous l’ordonnais ainsi, vous aviez tort de m’objecter les limites de votre espace.

726. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

C’est à la lecture que l’on ne peut plus prendre la fausse monnaie pour la bonne, et des sonorités plus ou moins savantes pour une idée ou un sentiment. « Certains poètes sont sujets, dans le dramatique, à de longues suites de vers pompeux qui semblent fort élevés et remplis de grands sentiments. […] Arcas se réveille et manifeste son étonnement de voir Agamemnon à son chevet, ce qu’il est tout naturel qu’il fasse sans parler encore ; et il va parler, mais Agamemnon, très impatient, fiévreux, comme la suite de la scène le montre, lui dit : « Oui, c’est moi ; j’ai à te parler ».

727. (1887) La banqueroute du naturalisme

Otez-la du roman : la substance en périt, s’en dissipe, s’en évapore ; il ne demeure plus qu’un squelette ou une carcasse, une aventure sans cause, un fait divers sans intérêt, parce que nous n’en voyons ni les commencemens ni les suites. […] Zola, de ses exemples, de ce qu’il prétendait lui-même nous faire admirer dans ses romans, nous avions toutefois espéré d’autres suites et de plus heureux résultats des combats qu’il a livrés.

728. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Le régime alimentaire, le séjour à la campagne ou à Paris, les occupations sentimentales et leurs suites, les maladies ont bien plus d’influence sur un style vrai que les mauvaises lectures. […] C’est au musicien qu’il ressemble ; il est un compositeur qui remplace les notes par des mots, et la mélodie par des propositions plus ou moins complexes, versifiées ou non, et qui, en conséquence, compose des suites d’idées en même temps que des suites de mots » Cette analyse est incomplète de tout le commencement de l’opération, M.  […] Boutmy est extrêmement curieux et probant : « Plusieurs propositions abstraites de suite lui causaient à la fin une sorte de malaise. […] Une page sans clichés estime suite d’énigmes ; cela rebute l’esprit le plus curieux, l’« œdipe » le plus patient. […] Il est d’ailleurs difficile d’oublier que ces deux mots sont latins, et qu’à leur suite vient un cantique d’action de grâces qui a une fonction liturgique.

729. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Alors comme dans la suite, c’était toujours le même homme, soit que pour enseigner la modération aux siens il bravât la mort, soit qu’il la subît pour ne pas proscrire.

730. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Dans le cours de cet ouvrage j’ai montré comment le mélange des peuples du Nord et de ceux du Midi avait causé pendant un temps la barbarie, quoiqu’il en fût résulté, par la suite, de très grands progrès pour les lumières et la civilisation.

731. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Brunetière est incapable, ce semble, de considérer une œuvre, quelle qu’elle soit, grande ou petite, sinon dans ses rapports avec un groupe d’autres œuvres, dont la relation avec d’autres groupes, à travers le temps et l’espace, lui apparaît immédiatement ; et ainsi de suite.

732. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

Par la suite, il a oublié souvent que la nécessaire vertu d’une telle poésie est la sonorité : trop d’alexandrins parurent sourds.

733. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

L’abbé Cottin était aumônier du roi, prédicateur de la cour, ses sermons furent suivis avec ardeur quinze carêmes de suite.

734. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47

Les fautes échappées à son génie, dans cette Piece, prouvent combien ce même génie étoit en état de les proscrire ; & Cinna, les Horaces, Polieucte, Rodogune, devoient dans la suite en déployer toute la profondeur & toute l’étendue.

735. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

Larcher ne s’est pas borné à des Critiques ; on a de lui une excellente Traduction de l’Electre d’Euripide, de quelques Poésies de Pope, & de plusieurs morceaux des Transactions philosophiques de la Société Royale de Londres, dont il se propose de publier la suite.

736. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Clément Marot, et deux poëtes décriés, Sagon & La Huéterie. » pp. 105-113

Donné en nostre palais, ce jourd’y après disner ; scellé de nostre grand scel, & signé Honneur en tout. » Nous verrons dans la suite Marot avoir affaire à d’autres ennemis que des poëtes.

737. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée.

738. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

En voilà suffisamment à ce sujet, d’autant plus que les poësies françoises, comme nous le dirons dans la suite, ne sçauroient prendre le même empire sur les hommes que celles dont Platon craignoit si fort les effets.

739. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 19, qu’il faut attribuer aux variations de l’air dans le même païs la difference qui s’y remarque entre le génie de ses habitans en des siecles differens » pp. 305-312

Pourquoi ne veut-on pas que les enfans élevez en France en certaines années, dont la temperature aura été heureuse, aïent le cerveau mieux disposé que ceux qui auront été élevez durant une suite d’années dont la temperature aura été mauvaise.

740. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Hallays loue le grand écrivain de l’énergie et de l’esprit de suite qu’il montra à se défendre contre les entreprises des badauds.‌

741. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VI. Des éloges des athlètes, et de quelques autres genres d’éloges chez les Grecs. »

Périclès ayant institué un prix de musique, voulut que, chaque année, le sujet du chant fût aussi les louanges de ces deux citoyens, et dans la suite on y ajouta le nom de Thrasibule, qui chassa les trente tyrans.

742. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XII. Des panégyriques ou éloges des princes vivants. »

» On ne peut douter qu’un prince ami de l’humanité, si on avait eu le courage de lui parler ainsi, avant qu’il entendît un de ses panégyriques, n’eût à l’instant congédié l’orateur, et que le peuple assemblé n’eût prononcé des imprécations contre le premier citoyen qui dans la suite oserait renouveler cet usage.

743. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre III. Trois principes fondamentaux » pp. 75-80

Aussi dans toute la suite des temps, dans toute l’étendue du monde, on peut réduire à quatre le nombre des religions principales.

744. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

La suite en dérive par une succession de faits nécessaires, et par un enchaînement de conséquences qui ne doivent jamais tromper l’attente du lecteur dont le souvenir remonte sans cesse au principe que les premiers mots ont posé. […] Une suite uniforme de chants vous traîne de cercles en cercles dans son immense enfer : son génie ne peut y modifier ses images que par la progression des crimes auxquels se proportionnent les supplices. […] Qui dit poème ne dit pas une suite de harangues, mais une suite de chants, or, la prose se parle, et les vers se chantent en récitatif modulé, en haute mélopée ; et sa déclamation devient une sorte de musique, très distinctive du langage nombreux qui lui est spécial. […] La suite du dialogue chez l’un se relâche en des locutions modernes et familières, tandis qu’il se soutient et s’anime chez l’autre, par des tours nobles et antiques. […] Ces mêmes ressorts, mus nécessairement les uns par les autres, produisent des actions et des discours qui ne sont que les suites nécessaires de leur impulsion continuelle.

745. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Et comme l’homme de combat s’en accommode aisément, la suite des déductions paraissant si bien pousser et refouler au loin l’adversaire ! […] — Elle fait la création moins directe, en quelque sorte, et moins immédiate, et c’est ce qui contrarie de Bonald Ainsi de suite. […] Les suites véritables n’en ont point paru tout d’abord. […] Et la suite ! […] Elle lui a permis d’avoir une grande suite d’idées au travers la vie la plus désordonnée qui ait été.

746. (1886) Le roman russe pp. -351

Ceux qui ont tenté les premiers d’initier le public français aux livres de la Russie ne prévoyaient guère toute la suite de leur entreprise. […] Une suite d’efforts généreux les délivre ; l’Asie recule, lentement ; le croissant ne disparaît du Volga qu’après 1550 ; mais son esprit est resté, l’empreinte orientale ne s’effacera pas de sitôt. […] Toute la suite a justifié cette prophétie. […] En 1834, l’auteur leur donna une suite sous ce titre : Récits de Mirgorod. […] Quelles que soient par la suite leurs évolutions, on les reconnaît toujours à leur air de famille et à un signe indélébile ; ce sont les hommes des « années quarante ».

747. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Être l’oracle lui était tourné en habitude, dont sa condamnation et ses suites n’avaient pu lui faire rien rabattre ; il voulait gouverner en maître qui ne rend raison à personne, régner directement, de plain-pied159. » Je reconnais là, pour mon compte, le contradicteur de Bossuet dans l’affaire du quiétisme. […] La suite fera voir d’une façon plus sensible combien Fénelon a mérité le reproche d’avoir trop aimé la domination. […] La suite de sa lettre à le Tellier le fait voir. « Plus on lira cet ouvrage, dit-il, plus on verra que j’ai voulu dire tout sans peindre personne de suite. » On n’en veut pas davantage. Si Louis XIV n’est pas peint de suite dans Télémaque, tout y est dit sur Louis XIV.

748. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Ce fut à toute une suite de circonstances qu’il dut la première idée de sa série des Rougon-Macquart. […]  » Le passage souligné est la clef de tout le caractère : cette Nana, d’ailleurs, est la suite, le développement de la Nana que nous avons vue l’œuvre dans L’Assommoir : n’ayant pas assez de cœur pour être méchante, elle aurait peut-être pu prendre de la raison si elle s’était développée dans un autre milieu ; mais dans la boue où elle a poussé, elle a puisé toute une sève mauvaise  Un peu plus loin, dans les notes dont nous venons de citer quelques fragments, on peut lire cette phrase profonde : « Nana, c’est la pourriture d’en bas, l’Assommoir remontant et pourrissant les classes d’en haut. […] L’auteur des Rougon-Macquart a bien changé depuis ce temps-là : il a grossi, ses cheveux sont un peu tombés, mais il a conservé son bon regard, son sourire bienveillant, cet air tranquille et serein qui lui gagnent de suite la sympathie. […] Flaubert a été fort longtemps imprimé chez Michel Lévy ; ce n’est qu’à la suite d’une vive altercation avec lui qu’il l’a quitté. […] Cette suite est si rigoureuse, qu’elle semble fatale ; malgré cela, Coupeau et Gervaise restent d’un bout à l’autre responsables de leurs actions ; le point auquel ils pourraient s’arrêter et ne s’arrêtent pas, par lâcheté, est soigneusement marqué ; et là est toute la morale de l’œuvre.

749. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Chateaubriand, Mme de Staël, Lamartine, Victor Hugo, Béranger, plusieurs de nos historiens, enfin presque tous nos illustres ont tour à tour fixé l’attention du plus scrupuleux et du plus bienveillant des juges ; il a même consacré quelques-uns de ses Cours d’Académie à une suite de leçons régulières sur la littérature française du xixe  siècle.

750. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Ce que lui inspiraient de transports ces glorieux symboles, qu’il interprétait selon son cœur, ce que le mouvement et la conversation de chaque jour lui apportaient d’espérances, d’enthousiasme croissant, puis par degrés, plus tard, de refroidissement et de mécomptes, il l’écrit chaque soir, en quelques mots, sans beaucoup de suite, mais avec verve et sincérité.

751. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Les générations toutes fraîches tiennent à ne pas se confondre dans ce qui les a précédées, à ne point paraître venir à la suite ; elles veulent à leur tour commencer quelque chose, marcher en tête de leurs propres nouveautés, avec musique et fanfares, et guidées par les princes de leur jeunesse.

752. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

Les anciens de l’École polytechnique ayant fait subir aux nouveaux d’excessives « brimades », et l’administration étant intervenue pour y mettre fin, toute l’École, en guise de protestation, s’est consignée deux dimanches de suite.

753. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

J’ajouterai même que, dans le temps où j’écrivois contre lui, nous étions tous deux fort jeunes, & qu’il n’avoit pas fait alors beaucoup d’Ouvrages qui lui ont acquis dans la suite une juste réputation* ».

754. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

L’une est sa propre apologie, & l’autre est la suite de la Défense de Voiture.

755. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 12, qu’un ouvrage nous interesse en deux manieres : comme étant un homme en general, et comme étant un certain homme en particulier » pp. 73-80

C’est ce que je tâcherai d’expliquer plus au long dans la suite de cet écrit.

756. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Il est l’auteur des Lendemains, d’Apaisement, de Sites, suite de sonnets délicats ; c’est un des plus jeunes poètes du groupe et l’un de ceux qui promettent le plus.

757. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

Après les Philosophes, viendront les Historiens ; après les Historiens, les Poètes ; après les Poètes, les Romanciers ; après les Romanciers, les Femmes (les Bas-Bleus du xixe  siècle) ; après les Femmes, les Voyageurs ; après les Voyageurs, les Critiques, et ainsi de suite, de série en série, jusqu’à ce que le zodiaque de l’esprit humain ait été entièrement parcouru !

758. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ii »

Jamais je n’ai si bien vu le pont entre cette vie et la suite. » (Lettre communiquée.)‌

759. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Suite de la politique héroïque.

760. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre premier. Sujet de ce livre » pp. 101-107

Nous verrons dans la suite que dans ce genre de sagesse, les sages furent les poètes théologiens, qui, à n’en pas douter, fondèrent la civilisation grecque.

761. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

C’est comme une sainte du moyen-âge qui nous apparaît, une sainte du Nord, du treizième siècle, une sainte Élisabeth de Hongrie, ou encore quelque sœur du Grand-Maître des Chevaliers porteglaive, qui, du fond de sa Livonie, attirée sur le Rhin, et longtemps mêlée aux délices des cours, ayant aimé et inspiré les illustres minnesinger du temps, ayant fait elle-même quelque roman en vers comme un poëte de la Wartbourg, ou plutôt ayant voulu imiter notre Chrestien de Troyes ou quelque autre fameux trouvère en rime française, en cette langue la plus délitable d’alors, serait enfin revenue à Dieu, à la pénitence, aurait désavoué toutes les illusions et les flatteries qui l’entouraient, aurait prêché Thibaut, aurait consolé des calomnies et sanctifié Blanche, serait entrée dans un Ordre qu’elle aurait subi, qu’elle aurait réformé, et, autre sainte Claire, à la suite d’un saint François d’Assises, aurait remué comme lui des foules, et parlé dans le désert aux petits oiseaux. […] On trouve, dans l’interminable fatras intitulé Mélanges militaires, littéraires et sentimentaires du prince de Ligne, une suite de Valérie qui n’est qu’une plaisanterie de cet homme d’esprit, par trop écrivain de qualité. […] Mais d’autres émotions survinrent : elle n’y retourna pas ; et c’est dans ce peu de suite que, chez Mme de Krüdner, le manque de discipline, d’ordre fixe, et aussi de doctrine arrêtée, se fait surtout sentir.

762. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Non, tu n’avais pas tué l’amour dans ton cœur ; tu en étais plutôt resté au premier, au timide et novice amour ; mais sans la fraîcheur naïve, sans l’ignorance adorable, sans les torrents, sans le mystère ; avec la disproportion de tes autres facultés qui avaient mûri ou vieilli ; de ta raison qui te disait que rien ne dure ; de ta sagacité judicieuse qui te représentait les inconvénients, les difficultés et les suites ; de tes sens fatigués qui n’environnaient plus, comme à dix-neuf ans, l’être unique de la vapeur d’une émanation lumineuse et odorante ; ce n’était pas l’amour, c’était l’harmonie de tes facultés et de leur développement que tu avais brisée dans ton être ! […] La suite manque, mais l’idée de la pièce avait d’abord été crayonnée en prose. […] Si jamais le troisième Recueil qui fait suite immédiatement aux Consolations et à Joseph Delorme, et qui n’est que le développement critique et poétique des mêmes sentiments dans une application plus précise, vient à paraître (ce qui ne saurait avoir lieu de longtemps), il me semble, autant qu’on peut prononcer sur soi-même, que le jugement de Farcy se trouvera en bien des points confirmé.

763. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

L’esprit scientifique, partout où il pénètre, apporte avec lui l’habitude de rechercher le comment et le pourquoi des choses, l’effort pour établir un enchaînement serré de causes et d’effets, le dessein de condenser une quantité de faits particuliers dans une formule générale, le désir de découvrir des lois constantes dans la suite des phénomènes. […] Adieu dès lors le surnaturel, venant briser la suite logique des événements ; adieu le commode recours aux insondables desseins de la Providence, que chaque historien sondait avec désinvolture et accommodait au gré de ses convictions personnelles ! […] Louis Bouilhet, Victor Hugo (et ils ne sont pas les seuls) ont osé s’aventurer, à la suite du géologue, dans ces époques reculées, dont l’immense lointain donne déjà la sensation de l’infini dans la durée.

764. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Il reste le cas frappant des maladies ou lésions de la moelle épinière, à la suite desquelles on ne sent rien au-dessous de l’endroit blessé. […] Cette activité donne naissance à une suite d’idées, en vertu de la loi d’association. […] Puisque les centres nerveux sont constamment excités par des stimulus internes ou externes, et que cette activité donne naissance à des suites d’idées, l’induction nous amène à conclure que nous pensons toujours, bien que nous en puissions perdre le souvenir.

765. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Ça s’appelle d’Ulysse à Panurge et ça contient : une suite de l’Odyssée ; une suite du Pantagruel ; un conte franciscain imité moins des Fioretti que du Paul Arène qui signait Alphonse Daudet son joyeux Élixir du révérend père Gaucher. […] Les « suites » des ouvrages célèbres ne valent jamais rien.

766. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

C’est une œuvre qui a des ancêtres, et qui vient à son heure dans la suite des temps. […] Zola, dans sa prétention la plus accusée, qui était d’être de la peinture par les mots élevée à sa plus haute puissance plastique, n’est, au fond, qu’une suite parfois très fatigante de nomenclatures à épithètes violentes. […] Émile Zola met sur la couverture de son livre : « Physiologiquement, c’est l’histoire de la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations naturelles, humaines et instinctives, dont les produits prennent les noms de vertus ou de vices… » Ainsi que vous le voyez par cette lourde et pédantesque affiche, les livres de M. 

767. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Envoyez de suite Léonie avec les choses que nous avons peut-être oubliées. […] Sois tranquille, si quelque chose m’arrive de particulier, je t’en avertirai de suite. […] Ces deux vers m’ont tellement tourmentée que j’ai composé la suite, comme Michel-Ange a voulu faire des jambes au fameux torse antique. […] Si c’est de vous, avouez-le franchement, car c’est très beau et à notre prochaine entrevue je vous dirai la suite, car elle est aussi très belle. […] Et de suite on dira : Par qui est-il payé ?

768. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Plus tard, Zola intitulera une suite de récits : Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire. […] Charles de Pomairols, a osé intituler une suite de pièces de vers : Poésie de la propriété. […] C’est une suite de problèmes techniques qui doit être résolue par des hommes spéciaux. […] C’est cet état spasmodique dont les poèmes de Heine et de Musset reproduisent les crises, par leur absence même de plan préconçu et de suite logique. […] Ce journal témoigne combien l’auteur de l’Ensorcelée est demeuré le même à travers une si longue suite de jours.

769. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Ce serait plutôt une suite d’émotions exprimées lyriquement. […] C’est toute une suite de proses, écrites — chantées plutôt — à la gloire d’une saison. […] Lisez la suite de ces poèmes, et convenez avec moi qu’ils possèdent un cachet exotique, qu’ils sont bien un produit de l’esprit hellène, comme il est de nos jours, depuis qu’il s’est transformé par suite du commerce des peuples asiatiques. […] Mais, par la suite, on s’aperçut que ses goûts l’entraînaient sur une pente fatale, et que son amour exagéré pour la forme le précipitait vers les perversions les plus dangereuses et les plus maladives du sens esthétique. […] Il est, au contraire, beaucoup plus convenable d’envisager cet ouvrage comme une suite de pensées et d’opinions dont Napoléon n’aurait été que le prétexte.

770. (1925) Dissociations

Autrement il devient une rengaine et vraiment, on l’a tant prodigué, qu’il donne plutôt l’envie de se réfugier chez soi que de courir à sa suite. […] Je l’ai trouvée dans une citation, dois-je dire, et il est probable que je n’en connaîtrai jamais ni le commencement ni la suite. Mais y a-t-il une suite ? […] Vous n’obtiendrez que très difficilement, dans une confiserie, cent grammes de gomme, et il y a même des chances pour qu’on ne vous comprenne pas ; mais si vous énoncez un quart, vous êtes servi de suite. […] Si tous les noms anciens en a sont féminins, bon nombre de noms en us le sont aussi et, par la suite, le grec fournit au latin beaucoup de noms en a qui furent qualifiés de neutres.

771. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Les plus attrayantes couleurs de notre idéal, par la suite, sont dérobées à ces reflets d’une époque légèrement antérieure où nous berce la tradition de famille et où nous croyons volontiers avoir existé. […] Celui à qui pareille faute arriverait deux fois de suite, ce serait preuve qu’il n’aimait pas vraiment ; il y a quelque chose dans l’air qui avertit. — De tels mots, comme vous pouvez croire, rachetaient en moi l’effet de bien des médiocrités. […] Bientôt après, le 12 avril 1830, Jacquemont pénétra dans l’intérieur de l’Himalaya, avec une suite de près de cinquante personnes, tant domestiques que porteurs et soldats d’escorte. […] La conquête ouvre la marche, la civilisation arrive à la suite ; le percepteur des finances ne vient que longtemps après. […] Julien harassé de fatigue, essaya de monter derrière une des voitures de suite, mais le postillon lui commanda brutalement de descendre.

772. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Mais tout cela, et la suite plus ou moins imprévue des aventures, ce sont les moyens d’un roman, ce n’est pas son essence ni son noyau. […] Ce n’est donc pas seulement du groupe de Médan, mais de toute une suite de petits romanciers encore florissants qu’on pourrait dire avec MM.  […] La suite de la littérature française est une suite bien composée, une vie humaine dont les quatre âges équilibrent et fondent en une plénitude plus savante leurs quatre plénitudes harmonieuses. […] Et on conçoit fort bien, et même on doit concevoir une suite indéfinie de récits dont chacun apporterait un éclairage nouveau et impliquerait peut-être une autre réponse. […] Estaunié nous apparaissent comme la suite de ses Solitudes.

773. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Dans une jolie pièce, le Bal, il se montrait d’une grâce aimable, et en même temps plus moderne, plus direct d’inspiration, plus souple de ton qu’il ne se permettra de l’être dans la suite. […] Je viens de relire une douzaine, de lettres de lui qui se rapportent à cette année et aux suivantes, et j’y ai retrouvé toute une image de ces temps de vive ardeur et de sympathie mutuelle, les témoignages précieux d’une expansion trop réprimée dans la suite et trop combattue. […] En vérité, à la bien voir, cette vie n’est qu’une suite de jougs ; on croit s’en délivrer en en changeant. […] Je soupçonne fort qu’il en fut ainsi : aux yeux de M. de Vigny, toute son œuvre se présentait comme une suite de cellules plus ou moins mystérieuses ou de sanctuaires qui se commandaient et dont l’un menait nécessairement à l’autre ; il y fallait, selon lui, quelque initiation.

774. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Lui qui a si ingénieusement et si justement comparé la suite des âges et des siècles à la vie d’un seul homme, lequel, existant depuis le commencement du monde jusqu’à présent, aurait eu son enfance, sa jeunesse, sa maturité, comment n’a-t-il pas reconnu que cet âge de jeunesse qu’il rejetait dans le passé était en effet le plus propre à un certain épanouissement naturel et riant, dont l’à-propos ne se retrouve plus ? […] Autant m’est odieux l’architecte qui chercherait à élever une maison égale à la cime du mont Oromédon, autant je hais, tous tant qu’ils sont, ces oiseaux des Muses qui s’égosillent à croasser à rencontre du chantre de Chio. »— Ainsi la ligne littéraire de Théocrite, comme nous dirions aujourd’hui, est nettement dessinée : il vient à la suite des maîtres et n’a d’ambition que de se voir accueilli par eux ; il se sépare des criailleurs de son temps, c’est le mot qu’il emploie ; mais, d’autre part, il ne croit nullement que la barrière soit fermée, ni qu’il n’y ait plus rien à faire en poésie. […] C’est ainsi que, tout en s’inclinant pieusement devant Homère et les grands, il a mérité de prendre place à la suite, et dans la perspective des âges il nous apparaît encore comme le dernier venu du groupe immortel. […] Mais il sut trouver le remède, et, assis sur une roche élevée, les yeux tournés vers la mer, il chantait des choses telles que celles-ci… » Vient alors la célèbre complainte où il apostrophe Galatée, l’appelant à la fois dans son langage « plus blanche que le fromage blanc, plus délicate que l’agneau, plus glorieuse que le jeune taureau, plus dure que le raisin vert. » Après une longue suite de traits plus ou moins naïfs et passionnés, ou même spirituels (car le poëte se joue par moments), l’idée du début se retrouve à la conclusion, et la pièce finit sur ce retour : « C’est ainsi que Polyphème conduisait son amour en chantant, et cela lui réussissait mieux que s’il avait donné de l’or pour se guérir. » Un poëte bucolique des âges postérieurs, né en Sicile comme Théocrite, Calpurnius, a résumé heureusement la recette du maître dans ce vers d’une de ses églogues : Cantet, amat quod quisque : levant et carmina curas.

775. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

On voit que c’est strictement la même suite d’événements que dans le poème ultérieur. […] Ce drame de Wotan n’est donc point, ainsi qu’il pourrait paraître, parallèle à l’autre, il en est l’âme même ; la suite des aventures est ici fortuite, et n’a un sens nécessaire et éternellement vrai que vue réfléchie dans l’âme de Wotan, laquelle est devenue la seule chose essentielle. […] » — Et ainsi de suite. […] Voici, par exemple, quelques détails intéressants, mais qui viendront à l’appui de ce que j’avance. — Déjà en 1848, plusieurs mélodies qui aujourd’hui sont une partie importante de la charpente symphonique du Ring existaient. — Le thème principal de la Chevauchée des Walküres, par exemple, et la mélodie que le jeune Siegfried joue sur son cor sont de cette époque (Tappert), quoique les drames dans lesquels ils apparaissent maintenant pour la première fois et dans lesquels ils acquièrent leur caractère particulier et leur signification poétique n’existassent point à ce moment. — Des lettres de 1849 et 18 50 nous montrent Wagner impatient de se mettre à la partition de sa Mort de Siegfried, dont, dit-il, « la musique lui démange les doigts ». — De suite après avoir écrit son Jeune Siegfried, en 1851, il se mit à la musique, et nul doute que de nombreuses parties du premier acte et du second de notre Siegfried sont, pour la déclamation et pour le dessin mélodique général ; de cette année.

776. (1909) De la poésie scientifique

Savant, d’hier aussi, qui publie maintenant une suite de livres se commandant, poèmes dont le premier, Comme la Sulamite, est un chant d’une suavité émotive pressante s’élevant sur la pensée évolutionniste à une philosophie altruiste. […] Expressions d’ondes vibratoires que l’un, le Verbe, extériorise sous l’empire de la conscience, ils sont une suite de mouvements mesurée de diverses durées émotives  et, par là, ils se produisent à soi-même le Rythme… Il serait trop long de même résumer ma complexe technique du Vers et du Rythme-évoluant, ni ce que comporte encore « l’Instrumentation verbale » : construction harmonique de la période, substituée à la strophe, du poème, du livre, de l’œuvre, succession et rappel des motifs, etc. […] Sous les puissances expansives de l’Idée qui s’exprime émotivement par la suite dramatique des timbres-vocaux, le Rythme se marque donc et se mesure donc essentiellement en leurs valeurs vibratoires, en un dessin continu et variable d’ondes sonores de toutes longueurs et de toutes intensités. […] Figuration excellente en ce sens qu’elle dénonce la vérité de l’évolution de la Matière et des êtres animés, d’accord avec les théories évolutionnistes  mais la «  spirale », si elle rend compte du mouvement d’expansion, ne laisse pas entendre en même temps le mouvement de condensation qui en est la suite nécessaire, qu’on ne saurait nier dans l’ordre naturel, ni anthropologique.

777. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Pierre Louÿs, son style lucide, d’une si insaisissable fluidité lui ont valu une suite nombreuse. […] Ce classement serait possible qui diviserait ainsi les romanciers ; par exemple : La Suite de Mérimée, la Suite de Stendhal, l’École de Gérard de Nerval, les Lecteurs de Restif de la Bretonne, La suite de Flaubert, etc… De pareilles divisions ont l’avantage de manifester autant l’érudition et la perspicacité du critique que le manque d’originalité des auteurs.

778. (1926) L’esprit contre la raison

Le culte des apparences, les préoccupations techniques certes étaient moins angoissantes et nous savons très bien comment, à l’exemple de tel ou tel animal qui peut tomber en sommeil s’il regarde longtemps un point fixe, les réalistes d’une part et, à leur suite, les esthètesac qui n’avaient d’yeux que pour les attitudes, d’oreilles que pour les mots, d’attention que pour les objets, ne se dédiaient ainsi à tout cet attirail que par un confus mais réel désir de somnolence. […] Les annales criminelles qui lui fournirent ce que les critiques appellent un sujet, dans leur brutalité officielle, n’avaient même pas cette valeur objective intangible, objet de la foi positiviste, puisqu’il put en dérouler la bouleversante suite de récits, de pensées, d’images que l’on sait. […] Mais la suite de la phrase montre que le bon patriote français ne diffère en rien de son épouvantail — « le boche » — dans son culte des apparences clinquantes, des démonstrations de force et du scientisme capitaliste. […] Aigues-Mortes, que la suite du texte érige en emblème de l’imposture barrésienne, est le cadre de son roman Le Jardin de Bérénice, troisième volume du Culte du moi publié en 1910.

779. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il sert sous son ancien général Laudon au siège de Belgrade (septembre-octobre 1789) ; il l’y aide efficacement par une suite d’attaques bien ménagées, et vers la fin par une batterie imaginée à la pointe d’une île, et qui fait merveille. […] Le prince de Ligne est au moment des grandes choses ; il a cinquante-cinq ans, et sa constitution robuste, remise des suites de Belgrade, peut encore fournir à bien des fatigues.

780. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Niel, bibliothécaire au ministère de l’Intérieur et amateur éclairé des arts et de l’histoire, publie depuis 1848 une suite de portraits ou crayons des personnages célèbres du xvie  siècle, rois, reines, maîtresses de rois, le tout formant déjà plus d’un volume in-folio. […] Le mariage, du reste, eut peu de suite, et le roi, dès qu’il le put, se hâta de le faire régulièrement casser.

781. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Son défaut principal dans cette réponse où il entre tant de bonnes raisons de détail, c’est de pencher tout entière d’un côté, de ne voir que l’Antiquité et rien de plus, de crier sur cette fin de Louis XIV à la décadence des lettres et à l’invasion de l’ignorance parce que la forme du savoir est près de changer, de croire « que c’est l’imitation seule qui a introduit le bon goût parmi nous », et de ne tenir aucun compte du génie naturel qui a mille façons de se produire dans la suite des âges et qui recommence toujours. […] Le seul point qui serait peut-être fondé, c’est qu’il y aurait eu à Saumur, du vivant de son père, un projet de mariage très avancé entre Mlle Le Fèvre et un libraire de la ville appelé Jean Lesnier, mariage qui manqua et n’eut point de suite.

782. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Ma sœur me manda le dernier vœu de ma mère : quand la lettre me parvint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus ; elle était morte aussi des suites de son emprisonnement. […] Et après cette première citation : Dans un autre endroit, continue Chateaubriand, je peins ainsi les tombeaux de Saint-Denis avant leur destruction : « On frissonne en voyant ces vastes ruines où sont mêlées également la grandeur et la petitesse, les mémoires fameuses et les mémoires ignorées, etc. » Je supprime encore ce second morceau, inséré à la suite du premier, et qui prêterait aux mêmes observations comparatives ; mais je vais donner toute la fin de la lettre avec son détail mélangé, afin que le lecteur en reçoive l’impression entière, telle qu’elle ressort dans son désordre et son abandon : Je n’ai pas besoin de vous dire qu’auprès de ces couleurs sombres on trouve de riantes sépultures, telles que nos cimetières de campagne, les tombeaux chez les sauvages de l’Amérique (où se trouve le tombeau dans l’arbre), etc.

783. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Ludovic Lalanne, publie pour la première fois62 un texte plus exact et véritablement naturel des Mémoires de d’Aubigné, qui ne se lisaient jusqu’à présent que dans une version arrangée et rajeunie : il a mis à la suite du texte tous les fragments tirés de l’Histoire universelle du même auteur, qui se rapportent à sa vie. […] Il semble même accorder volontiers à ceux de ses lecteurs qui ne se plaisent point à un endroit du livre de courir à un autre, et de jouer du pouce comme il dit ; tout cela est vrai, et cependant si l’on chemine avec lui et si l’on s’attache à sa suite, on est dédommagé, on a mieux que des faits originaux et singuliers, on rencontre de belles, d’admirables scènes.

784. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Sarazin, dans sa jolie pièce de la pompe funèbre, a pu présenter les exploits d’esprit de Voiture en une suite d’épisodes et de chapitres distincts comme ceux d’un roman. […] Dans sa correspondance, les dernières lettres en date ne sont pas les moins bonnes ; elles font une suite ; elles sont adressées à l’un de ses aimables patrons, M. d’Avaux, alors plénipotentiaire à Munster, et dont il était le commis et l’ami.

785. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il pensa à l’établir grandement et le fît duc et pair (1602) : il avait eu l’idée d’abord de le marier à une princesse de Suède ; ce projet n’ayant pas eu de suite, Rohan épousa la fille de Sully et devint le gendre de l’homme qui gagnait chaque jour en importance dans l’État et en crédit auprès du maître. […] Ceux qui ont vu le règne de Charles IXe, avec la suite des maux que la France a soufferts depuis, jugeront facilement le danger où elle est.

786. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Son corps fut porté à l’Escurial, dans la sépulture des Princes à côté du Panthéon. » On le traitait jusqu’au bout en fils de roi, bien qu’il y eût fort à dire sur l’authenticité et la légitimité de cette bâtardise ; mais Philippe IV l’avait reconnu — Le marquis de Villars a tracé de lui le portrait suivant, qui, dans un ton simple, est d’une belle langue : « Sa naissance lui avait donné un grand rang et de grands emplois, mais on ne vit point la suite de sa vie répondre à cette éducation : on le vit malheureux dans la plupart de ses entreprises, souvent battu à la guerre, toujours éloigné de la Cour ; son dernier malheur fut d’être devenu enfin la première personne de l’État. […] Paul de Saint-Victor, l’occasion de peindre, dans une suite d’articles insérés dans le journal la Presse (20 et 24 mai, 1, 4 et 31 juillet, 2, 28 et 30 août 1802), l’Espagne et sa Cour au xviie  siècle.

787. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Suite et fin. […] Renan me paraît le plus certainement atteint et convaincu de déisme latent, quoi qu’on en dise, c’est qu’il conçoit l’œuvre de l’humanité comme sainte et sacrée, qu’il y admire et y respecte, dans la suite des développements historiques, un ordre excellent, — non pas cet ordre tel quel, qui résulte nécessairement, fût-ce après coup, des rapports et de la nature des événements en cours et des éléments en présence, mais un ordre préétabli, et qui a tout l’air d’avoir été conçu quelque part dans un dessein supérieur et suprême.

788. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Il n’y a que les grands hommes qui comptent ; leurs héritiers affaiblis, leurs disciples pâlissants ne viennent qu’à la suite et se confondent en eux. […] Après le siècle du génie et du goût, on a eu le siècle de l’esprit et de la philosophie ; après le siècle de l’Encyclopédie, aboutissant à la plus terrible des Révolutions qui a remis les fondements de la société à nu, on a le siècle de la critique historique, du passé admirablement compris sous toutes ses formes, de l’art réfléchi et intelligent : voilà les vraies successions, les vraies suites, les grandes routes et les larges voies.

789. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Quoi qu’il en soit, le xviiie  siècle, eut-il eu une reprise de Fronde sous la Régence, n’eût jamais pu entièrement prévoir 89 et ses suites. 93 a été une de ces choses qui ne se prévoient pas. […] La bonté est essentielle, selon lui, et dans la nature de Dieu ; la sévérité n’a été qu’accidentelle et en raison des circonstances : Ita prior bonitas Dei, secundum naturam ; severitas posterior, secundum causam ; illa ingenua, hæc accidens ; illa propria, hæc accommodata ; illa edita, hæc adhibita  ; et ainsi de suite.

790. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) Lundi, 13 octobre 1862. […] J’ai eu le plaisir de dîner plusieurs fois avec lui en petit comité, et je l’ai entendu parler plusieurs heures de suite avec une présence d’esprit prodigieuse : tantôt avec finesse et originalité, tantôt avec une éloquence et une chaleur de jeune homme.

791. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Je n’examine pas le fond ; mais le temps a assemblé et amassé autour de ces établissements antiques et séculaires tant d’intérêts, tant d’existences morales et autres, tant de vertus, tant de faiblesses, tant de consciences timorées et tendres, tant de bienfaits avec des inconvénients qui se retrouvent plus ou moins partout, mais, à coup sûr, tant d’habitudes enracinées et respectables, qu’on ne saurait y toucher et les ébranler sans jouer l’avenir même des sociétés… » On voit la suite. […] Scherer, le mieux préparé des juges sur un tel sujet, a fait dans le journal le Temps une suite d’articles qui disent tout.

792. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

… À chaque rappel d’un souvenir, il lui dit comme Juliette à Roméo : « Ne pars pas ; non, ce n’est pas l’aurore… » Et dans une suite de couplets, réitérant sa supplication tendre, il lui nomme tour à tour, en manière de refrain, les constellations qui tiennent encore leur place nocturne dans le ciel : « Non, ce n’est, pas l’aurore, l’étoile de Vénus est encore loin. — Non, ce n’est pas l’aurore, près du Cygne rayonne encore Jupiter. — Non, ce n’est pas l’aurore, la constellation de la Lyre est encore au zénith. » Tout ce motif est poétique et charmant. […] Deux tours inférieures s’élèvent à la suite, les tours du portail, et plus loin deux autres encore, la tour du Lion et la tour Goquesart.

793. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Ce qui est certain, c’est qu’il y a dans son talent des masses un peu fortes, des suites un peu compactes et continues, et où l’éclat et la magnificence même n’épargnent pas la fatigue. […] S’il a interrogé (et il aime à le faire), ç’a été d’une manière pressée, avec suite et dans un but, pour répondre à la pensée qu’il avait déjà.

794. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

(Suite) Lettres et documents inédits des archives de Dresde, publiés par M. le comte Vitzthum d’Eckstaedt. […] Sur la reine Marie-Leckzinska, y revenant à deux reprises et marquant tous les devoirs qu’il faudra que la dauphine remplisse envers elle avec exactitude, il satisfait d’ailleurs et tranquillise l’orgueil saxon en ajoutant que ce n’est que pour la forme et la bienséance : « Car cette princesse, je l’ai déjà dit, ne peut rien et n’a pas assez de génie pour pouvoir quelque chose. » Tous ces succès le mettent, on le conçoit, en belle humeur et en gaieté ; il joue avec le ministre de son frère, le comte de Bruhl, dont il n’avait pas toujours eu à se louer ; il le raille en passant, et faisant allusion aux conditions politiques très peu onéreuses que Louis XV mettait au mariage : « Il ne tient donc plus qu’à vous, écrivait-il, de conclure l’affaire qui est grande, belle et magnifique, et aura des suites encore plus grandes ; mais, pour l’amour de Dieu, concluez et n’apportez ni délais ni difficultés.

795. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Essai sur Talleyrand (suite.) […] Il est donc très-certain encore, pour ne s’en tenir qu’à ce qui a éclaté, que Talleyrand, ministre des relations extérieures sous le Directoire, profita de la saisie des navires américains à la suite du traité de commerce des États-Unis avec l’Angleterre, pour attirer à Paris les commissaires de cette république munis de pleins pouvoirs et tâcher de les rançonner19.

796. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Mais la suite a-t-elle répondu ? Cette suite, chez M. de Lamartine, ne se compose encore, il est vrai, que d’un seul poëme, mais qui a tout déjoué.

797. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Un beau jour, tentative de suicide à la suite d’hallucinations. […] Nous sommes bien heureux vraiment que, à la suite d’une observation si détaillée, l’auteur n’ait pas ajouté un chapitre d’histologie, et nous ait fait grâce de l’autopsie » 86.

798. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Il faut consacrer le goût en littérature à l’ornement des idées ; son utilité n’en sera pas moins grande ; car il est prouvé que les idées les plus profondes, et les sentiments les plus nobles ne produisent aucun effet, si des défauts de goût remarquables détournent l’attention, brisent l’enchaînement des pensées, ou déconcertent la suite d’émotions qui conduit votre esprit à de grands résultats, et votre âme à des impressions durables. […] Je dirai plus, une suite de hasards peuvent conduire un homme à se faire remarquer par quelques faits illustres, sans qu’il soit doué cependant ou d’un génie supérieur, ou d’un caractère héroïque ; mais il est impossible que les paroles, les accents, les formes qu’on emploie envers ceux qui nous environnent, ne caractérisent pas la vraie grandeur de la seule manière inimitable.

799. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Elle n’analyse pas, elle ne pénètre pas dans les plis du cœur ; d’un mot, elle règle toute une suite de mouvements qui naissent les uns des autres ; une même prescription s’étend à toutes les sortes d’infractions possibles. […] Leur imagination se repaît des choses présentes ; leur raison ne pénètre pas au-delà, et ne voit que les effets dans leur suite et leur ordre matériel.

800. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Lebègue, sorte de mystagogue, nourri à l’école de Plotin, qui nous entraînait, éperdus à sa suite, au milieu d’un vol d’anges, dans son ascension au septième ciel et nous la finissions avec Gabriel Séailles, positiviste, qui nous reculbutait sur terre et nous montrait le bonheur dans l’édification de la Salente socialiste. […] C’est le 28 septembre 1864 que se dissout l’association internationale des travailleurs au meeting de Saint-Martin’s Hall à Londres, à la suite du coup d’état de l’allemand Karl Marx qui s’en est proclamé le dictateur.

801. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Nous nous y plaisions car le lieu était frais et solitaire, avant que le corbillard de Verlaine, menant à sa suite une horde étrange, n’y soulevât l’amère poussière des réclames. […] Ce vers primitif de Mallarmé est devenu par la suite : Aboli bibelot d’inanité sonore.

802. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Jamais, durant sept années de suite qu’il fut à la guerre à côté de lui, Commynes ne le vit une seule fois depuis convenir d’une fatigue, ni témoigner une incertitude. […] Il s’enquiert de ceux qui l’ont retenu par force dans le premier moment, et les chasse tous de sa maison, moins par colère réelle que par feinte, et pour servir d’exemple à ceux qui seraient tentés dans la suite d’user de sa faiblesse pour empiéter en quoi que ce soit : « Car il étoit maître, dit Commynes, avec lequel il falloit charrier droit. » Avant même d’avoir retrouvé toute sa tête, il fait semblant de comprendre les dépêches qu’on lui apporte et qu’on lui lit ; il les prend en main, et fait mine de les lire à son tour, bien qu’il soit encore hors d’état d’y rien voir : c’est le roi qui se réveille en lui avant l’homme.

803. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Et avec toutes ces lectures nécessairement très variées et disparates, on ne parvient à former qu’une suite d’accidents, d’anecdotes littéraires, sans rapport et sans lien. […] La difficulté, en de tels sujets, est de trouver une biographie déjà faite, écrite avec assez d’intérêt pour être lue de suite sans froideur.

804. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Mme de Maintenon s’y appliqua avec tout le soin et toute la suite dont elle était si capable. […] La duchesse de Bourgogne y jouait un rôle : Cet amusement, dit l’auteur de la Notice, se renouvela souvent et avec succès… La vie de la duchesse de Bourgogne, jusqu’en 1705, fut donc une suite non interrompue de plaisirs choisis et d’instructions exquises.

805. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Venue à Paris pour s’y fixer, vers l’âge de douze ou treize ans (1758), à la suite d’un revers de fortune, elle y débuta sur le pied d’un petit prodige et d’une rare virtuose : musette, clavecin, viole, mandoline, guitare, elle jouait de tout à merveille, mais la harpe était de préférence son instrument. […] Pour faire un vrai portrait de Louis-Philippe, il faudrait le surprendre dès cette première éducation et dans l’extrait de Journal qu’on a publié de lui (1790-1791), et qui en est la suite naturelle.

806. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Son habileté et son bonheur seront au comble s’il parvient seulement à mettre en harmonie d’anciens préjugés avec les nouveaux, les intérêts qui précédèrent et ceux qui suivirent la Révolution : fragile mais désirable alliance de l’autorité monarchique et de la liberté, contre laquelle lutteront sans cesse les souvenirs, soit de la toute-puissance royale, soit de l’indépendance révolutionnaire… Il pressentait combien le génie français, toujours dans les extrêmes, et composé d’insouciance et d’impatience, était peu propre à cette lutte continuelle, à cet équilibre qui exige suite, vigilance, et modération jusque dans le conflit. […] Il y dressa aussitôt sa batterie de guerre, son Mercure britannique, publication destinée à combattre avec suite, et par des tableaux mêlés de discussions, la politique du Directoire : « L’expérience est perdue, disait Mallet, si on ne la grave pas au moment même par des écrits qui en fixent l’impression. » La passion déclarée et le parti pris de l’attaque n’empêchent point dans ce Mercure la sagacité et, jusqu’à un certain point, l’impartialité des jugements.

807. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Je jetai d’abord la vue sur les agitations de ma vie passée, les desseins sans exécution, les résolutions sans suite et les entreprises sans succès. […] Regnard esquisse là, dans cette suite de pensées, une véritable épître d’Horace, et cette philosophie, si elle n’est pas la plus difficile à inventer, n’est pas pour cela la moins bonne, ni surtout la plus aisée à pratiquer1.

808. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Ainsi les lois mécaniques ne sont pas une suite analytique des vérités mathématiques, et ne reposent pas non plus sur des jugements synthétiques a priori. […] On peut aussi bien la concevoir comme suite que comme condition du mouvement. […] La physique, dès lors, ne sera qu’une suite de la mécanique. […] A la suite de Reid, Jouffroy croit apercevoir, sous les phénomènes, les facultés qui y président et, sous les facultés, la substance même qui possède ces facultés. […] D’une manière générale, la nécessité des suites ne préjuge pas celle de l’origine.

809. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Sur le Louis XVI de M. Amédée Renée » pp. 339-344

Homme et roi, il eût fait acte de vigueur ; philanthrope, il eût fait acte de philanthropie envers la nation, en lui épargnant par là même, à elle comme à lui, les suites funestes que devait avoir sa captivité.

810. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

Cette longue suite d’opérations critiques est coupée par mon expédition de Lausanne en 1837-1838, où je fais Port-Royal et le bâtis entièrement, sauf à ne le publier qu’avec lenteur.

811. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Il acheva ses Considérations sur le gouvernement français dont il avait lu au club les premières ébauches et qui lui valurent dans la suite une honorable mention de Rousseau.

812. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

L’Île-de-France peut dire : « J’ai Paris » ; la Lorraine : « Je suis la frontière » ; la Flandre : « J’ai lutté pour la liberté des communes et j’ai vu quelques-unes des plus belles batailles de la Révolution » ; l’Auvergne : « J’ai Vercingétorix » ; la Normandie : « J’ai conquis l’Angleterre, qui, par malheur, a bien rendu ce mauvais procédé à la France » ; la Bretagne : « Je suis celtique, et les Celtes sont les aînés des Francs » ; la Provence : « Je suis romaine, et Rome fut l’éducatrice des Gaules » ; et ainsi de suite. — Mais l’Orléanais, c’est la France la plus ancienne, vera et mera Gallia ; son histoire ne fait qu’une avec celle de la royauté, et le sort de votre ville a été, à maintes reprises, celui de la France même.

813. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre premier. Impossibilité de s’en tenir à l’étude de quelques grandes œuvres » pp. 108-111

D’abord on brise ainsi l’enchaînement des faits ; et Turgot a dit, au siècle dernier, avec une admirable précision : « Tous les âges sont enchaînés par une suite de causes et d’effets qui lient l’état présent du monde à tous ceux qui l’ont précédé. » Cette pensée doit être pour l’historien comme un phare qui le guide dans la nuit et les brouillards des âges révolus.

814. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Chapitre XXXIV Suite de 1676 (continuation de la huitième période). — Passades du roi. — Madame de Louvigny, madame de Théobon, madame de Soubise. — Rapprochement avec madame de Montespan. — Madame de Maintenon occupe le roi. — Il embellit Maintenon. — Inquiétude jalouse de madame de Maintenon. — Efforts de madame de Montespan pour se rajeunir. — Elle danse, elle se pare. — Le roi se plaît à la parer.

815. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Mais ce qu’il ne faut point perdre de vue, c’est que les parties d’éducation publique qui paraîtront superflues dans ce moment pourront devenir nécessaires avec le temps ; à mesure que le grand ouvrage de la civilisation s’avancera, les intérêts divers, les relations entre les sujets se multiplieront, et c’est cet avenir que Sa Majesté Impériale doit prévénir par sa sagesse, si elle redoute d’abandonner la suite de ses projets à l’ignorance ou aux caprices de la folie.

816. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

On a rendu en cela un grand service au public, car on ne lit pas deux fois L’Arioste de suite, et en passant du premier chant au second, et de celui-là aux autres successivement, mais bien en suivant independamment de l’ordre des livres les differentes histoires qu’il a plûtôt incorporées qu’unies ensemble.

817. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — I. Takisé, Le taureau de la vieille »

Si tu ne nous fais de suite griller « ces graines de sésame, nous allons te tuer « et nous jetterons ton corps dans la fosse « des cabinets. » Takisé, effrayée par cette menace, s’approche du feu pour faire griller les graines de sésame dans un canari, et, à mesure qu’elle en surveillait la torréfaction, son corps fondait comme beurre au soleil et se transformait en une graisse fluide qui donna naissance à un grand fleuve.

818. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

»‌ Il repassa ainsi toute la suite de son développement intellectuel, et je ne sais pas de problème psychique sur lequel on possède de meilleurs renseignements que sur cette vie intérieure de l’auteur des Souvenirs d’enfance et de jeunesse.‌

819. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

À sa suite, la souveraineté ecclésiastique s’étend sur toute l’Europe. […] C’est l’esprit espagnol, et non pas un homme né de l’Espagne, mais supérieur à elle et qui l’élève à sa suite. […] Maintenant, par cette puissante commotion qu’un homme supérieur donne à ses contemporains, des génies secondaires naîtront à sa suite. […] Figurez-vous vingt strophes qui commencent chacune par ce mot Roma ; et ce mot chaque fois ramène une suite de reproches outrageux. […] Elle a gardé dans la suite l’emploi des formes ingénieuses que, dès le treizième siècle, l’alliance du génie méridional et de la langue des trouvères donnait aux chansons d’un comte de Champagne, roi de Navarre.

820. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

On aurait une suite de chapitres : Mme de Staël et Benjamin Constant ; — Mme de Staël et Matthieu de Montmorency ; — Mme de Staël et Guillaume Schlegel ; — Mme de Staël et M. de Barante, etc., etc. […] Une bienveillance toute particulière, une confiance dont je me sens honoré108 me remet entre les mains une suite de lettres de cette femme illustre qui ont échappé au double désastre d’une ruine et d’un incendie. […] On a pu dans la suite rappeler contre Camille Jordan telle page, telle lettre qui lui était échappée alors et qui pouvait à la rigueur le faire ranger parmi les royalistes ; mais il ne le fut jamais dans le sens direct qu’on attache à ce mot, c’est-à-dire à titre de partisan des princes déchus : il put de bonne heure être royaliste de doctrine et partisan en théorie de l’autorité d’un seul ; mais il ne conspira jamais contre la forme républicaine tant qu’elle prévalut. […] L’écrit parut d’abord sans nom d’auteur ; mais la première édition ayant été saisie et l’imprimeur (ou celui qui avait remis la copie à l’imprimeur) ayant été inquiété ou même incarcéré, Camille Jordan crut devoir se faire connaître, et l’affaire n’eut point d’autres suites. […] Je mets à la suite plusieurs de ces lettres et billets qui montrent si bien l’active bonté de Mme de Staël et la sollicitude avec laquelle elle entrait dans toutes les affections de ses amis : « Voulez-vous bien, mon cher Camille, me retenir une chambre à l’hôtel d’Europe pour dimanche 45 ?

821. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Entre tant d’exemples, je ne citerai que celui-ci : ne devrait-on pas créer un droit de suite pour la vente des lettres autographes, droit analogue au droit de suite qui existe, depuis peu d’années il est vrai, sur les ventes de tableaux ? […] Or, il est bien certain, qu’après sa divulgation, il n’y avait aucun remède qui pût en effacer les suites : Caillaux est encore aujourd’hui l’homme du « Rubicon ». […] C’est ainsi qu’une guerre catastrophique apparaît comme une suite d’actions glorieuses et désirables ; un régime tyrannique devient une époque idyllique. […] Et ainsi de suite pour le drame, la critique, les voyages, etc. […] Dès la fin du xixe  siècle, Sade, à la suite du « divin Arétin », est surnommé le « divin marquis ».

822. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Lorsque, à la suite d’une longue séparation, Donna Marie revoit Antoine et s’attache à lui « avec les grands mouvements de l’être », écoutez ses accents : « Vous êtes mon jardin refleuri, ma maison retrouvée, ma volupté vivante ; vous êtes ma tristesse et ma bouche. […] Mme Lucie Delarue-Mardrus est donc une fille de la riche Normandie : circonstance qu’il faut se garder de négliger, puisque tel élément, d’apparence extérieur à l’être, par la suite devient cause efficiente et constitutive de sa personnalité. […] Ce n’est pas moi, non certes, ce n’est pas moi, qui viendrai m’inscrire en faux contre une doctrine qui, après avoir connu tant de faveur, tomba par la suite dans le plus injuste discrédit. […] Se représenter des états d’âme différents de ceux que l’on éprouve, des suites de réactions opposées à celles qui constituent notre mentalité, ce n’est pas seulement la condition de tout art objectif, mais encore de toute compréhension intégrale de la vie ! […] Certains y verront une suite de la tendance ancestrale à laquelle la Femme fut redevable de subsister, elle et ses enfants, et sans laquelle ne se serait pas opérée la sélection indispensable à la race.

823. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

En une suite d’exemples tous aussi authentiques qu’invraisemblables, M.  […] En un mot, vous étiez digne de moi et ainsi qu’on dit dans le commerce, vous preniez la suite de mes affaires. […] Anatole France qui contient une suite de récits ou plutôt de vivantes évocations, de véritables restaurations d’événements que le temps a fait disparaître dans son lointain. […] Puis c’est une suite d’historiettes amoureuses contées par Flaubert, Tourguéneffe, les unes très douces, les autres un peu vives. […] Et ainsi de suite !

824. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

Elle se soutient bien jusques ici : et il y a grand sujet d’en espérer beaucoup pour la suite.

825. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

. — une longue suite de rois illégitimes en france. — le petit roi jean ier. — scepticisme historique. — badauds comme des byzantins. — propos de table de luther. — poetæ minores.

826. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Mais par son caractère aristophanesque et par les suites qu’elle aurait eues sans la spirituelle indulgence de Henri IV, elle tomba dans le domaine du chroniqueur, et son récit nous en a conservé les principaux traits.

827. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

Il n’y a pas d’autre exemple du crurifragium appliqué à la suite du crucifiement.

828. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Les gens de lettres doivent bien se persuader que la littérature de tous les temps reçoit des directions inévitables des mœurs régnantes dans la nation, et que c’est une des lois du mouvement en politique et en morale, d’amener à la suite d’une longue période de dissolution, une période de réserve affectée et de pruderie.

829. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Il manque au moins de cette familiarité que l’usage a fait entrer à la suite dans la conversation et qu’on y exige plus que jamais.

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