Sa marche est simple, mais ses expressions s’élevent quand les circonstances l’exigent ; ses raisonnemens sont toujours d’accord avec la saine Logique & avec les vrais principes de la Littérature.
La richesse, l’opulence, la noblesse, le crédit, seroient-ils donc des titres pour avoir raison en littérature ?
La Langue Latine comporte, il est vrai, un peu plus cette figure que la nôtre ; mais il est aussi vrai de dire que la vigueur du raisonnement, l’élévation des pensées, l’étendue de littérature, la solidité de morale, répandues dans tous ses Discours, le dispensoient de ces petites ressources pour plaire, instruire, intéresser.
Ce n’est point une préoccupation d’art ou de littérature qui les domine. […] La littérature contemporaine se prête plus qu’aucune autre à cette analyse. […] Au tarissement des intuitions créatrices, à l’incertitude de l’idéal à poursuivre, s’ajoute l’influence grandissante des littératures étrangères. […] Dès lors les méthodes impersonnelles des sciences physiques font leur entrée dans la littérature. […] Des écrits similaires, portés comme eux par l’inspiration chrétienne, les entourent en grand nombre et forment, de la littérature sacrée à la littérature profane, une insensible transition.
Vous avez là un soupirail qui s’entr'ouvre sur ces antres ténébreux de notre littérature.
— De l’influence en littérature (1900).
Au sortir de la boue et des marécages de la littérature décadente, nous retrouvons dans ce livre l’air salubre et vivifiant des purs sommets.
[Cours familier de littérature (1856-1868).]
Sa vie trop brève et les circonstances ne lui ont pas permis de se faire connaître du public, mais cet inconnu doit être considéré comme un des logiciens du sentiment les plus extraordinaires que compte notre littérature… Il a sombré, ne laissant dans l’histoire littéraire, pour indiquer la place qu’il méritait, que cinq ou six cents lignes !
LAPLACE, [Pierre-Antoine de] de l’Académie d’Arras, né à Calais en 1709, Traducteur du Théatre Anglois, Ouvrage qui manquoit à notre Langue, & par lequel M. de Laplace s’est rendu utile à notre Littérature.
L'Abbé Terrasson avoit beaucoup d'esprit, en effet, mais il l'appliqua aussi mal en littérature qu'en finances.
Même nom de baptême, nom également substitué à son vrai nom de famille ; il a fait, comme lui, époque* dans notre Littérature ; l’un & l’autre sont nés avec beaucoup d’esprit & de talent ; l’un & l’autre ont ambitionné la Monarchie Littéraire, & la manie de dominer leur a également suscité une foule d’ennemis ; tous deux ont habité successivement l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne & la Suisse ; tous deux ont été fêtés à la Cour des Rois, & tous deux, par la suite des événemens, ont été forcés de vivre loin de leur patrie.
Quelle y fut la part de l’imagination et celle de la « littérature » ? […] On ne lit plus la littérature dont il procéda, du moins comme on la lisait alors… À qui le Vicaire de Wakefield paraîtrait-il aujourd’hui un roman à sensation ? […] Herder, Wieland et Goethe, c’étaient les trois premiers noms de la jeune littérature allemande. […] Toujours est-il que, pendant cette période, il se rapproche de la littérature française, de la littérature du XVIIIe siècle, de la littérature « rococo ». […] s’écria l’honnête Rehberg dans la Gazette générale de la littérature, de Halle.
Elle a encore agrandi son désir de tous les désirs des grands poètes, et grossi sa propre ardeur de tous les apports des littératures. […] Avec quel soin cultivé elle revivifie, pour un suprême épanouissement, les littératures desséchées, les ranimant de la sincère et douloureuse rosée de son sentiment. […] Réservoir insensé de tout le tumulte d’un siècle, elle meurt, pour avoir voulu consciencieusement se bâtir une vie, un nid, avec des plumes de poète et des brindilles de littérature. […] L’esprit français, quoi qu’on en ait dit, est imperméable à certaines idées allemandes ; c’est une question de race, d’espèce : et ce que nous aimons dans les littératures du Nord, c’est toujours notre propre littérature. […] Dr Paul Voivenel, Littérature et Folie, I vol. in-8e.
Si nous réussissions à souhait et selon tout notre idéal, un bon nombre de ces articles médiocrement sévères et de ces portraits ne seraient guère autre chose qu’une manière de coup d’œil sur des coins de jardins d’Alcibiade, retrouvés, retracés par-ci par-là, du dehors, et qui ne devraient pas entrer dans la carte de l’Attique : cette carte, c’est, par exemple, l’histoire générale de la littérature, telle que la professait ces années précédentes et que l’écrira bientôt, nous l’espérons, notre ami Ampère, ou quelqu’un de pareil. […] Son nom est à ajouter à cette liste d’illustres étrangers qui ont cultivé et honoré l’esprit français, la littérature française au dix-huitième siècle, tels que le prince de Ligne, Mme de Krüdner. […] Pensez-y un moment, mon cher frère, et vous me direz si vous trouvez autant d’avantage à pouvoir verser notre cœur dans le sein d’un ami, à lui découvrir nos fautes et nos alarmes, à recevoir ses avis et ses consolations, qu’il y a d’amertume à pleurer sa mort ou à compatir à ses souffrances… » Et en post-scriptum ajouté après la mort de son frère : « Il m’a fait éprouver celle de ce premier chagrin. » Mlle de Zuylen lisait et parlait l’anglais, et possédait cette littérature. […] En littérature, si l’on y regarde, c’est encore pis qu’ailleurs : l’esprit seul désormais y fait loi. […] Dans le Nouveau Journal de Littérature, Lausanne, 15 juin 1784 le ministre Chaillet prit en main la défense des Lettres Neuchâteloises contre ses compatriotes, dans un spirituel article et pas du tout béotien, je vous assure.
Pope veut se venger de ses ennemis littéraires, et chante la Sottise, auguste déesse de la littérature, « fille du Chaos et de la Nuit éternelle, lourde comme son père, grave comme sa mère », reine des auteurs affamés, et qui choisit Théobald pour son fils et pour son favori. […] Elle suscite le roman, elle dépossède la philosophie, elle produit l’essai, elle entre dans les gazettes, elle remplit la littérature courante, comme ces plantes nationales qui pullulent sur tous les terrains. […] On pourrait appeler la littérature environnante la bibliothèque de l’homme sensible. […] Toujours, au moment d’écrire, se dresse un modèle auguste, une sorte de maître d’école qui pèse sur eux de tout son poids, de tout le poids que cent vingt ans de littérature peuvent donner à des préceptes. La prose est toujours l’esclave de la période ; Samuel Johnson, qui fut à la fois le La Harpe et le Boileau de son siècle, explique et impose à tous la phrase étudiée, équilibrée, irréprochable, et l’ascendant classique est encore si fort, qu’il maîtrise l’histoire naissante, le seul genre qui, dans la littérature anglaise, soit alors européen et original.
La littérature diplomatique. […] II Or ces diplomaties parlent et écrivent ; leurs manifestes, leurs protocoles, leurs dépêches, leurs notes, sont leur littérature : grande littérature en action des rois, des assemblées, des peuples, qui bouleverse ou reconstruit les nations ; qui fait droit aux faibles, résistance aux oppresseurs ; qui lance la guerre, justice de la mort, ou qui maintient la paix, la paix, première propriété de l’espèce humaine, puisque c’est la propriété de la vie. III Les bibliothèques de ces actes de la littérature diplomatique sont les archives de nos ministères des affaires étrangères. […] Quant à nous, que l’âge, la retraite, la distance, l’isolement des partis rendent, non indifférent, mais impartial, prenons hardiment cet homme supérieur à deux siècles pour type de la littérature diplomatique ; feuilletons à la fois sa vie et ses pensées sur les intérêts permanents de la France sous tous ces gouvernements transitoires. […] Ce sont ces conseils présumés de M. de Talleyrand dans les circonstances où s’est trouvée et où se trouve aujourd’hui la France, qui vont faire le sujet de ce second entretien sur la littérature diplomatique.
Elle ne doit pas reproduire les bruits naturels, ni les phénomènes de la matière, ni les actions, ce triple objet de la musique descriptive, parce que la machinerie théâtrale, et la peinture, et la littérature y peuvent parvenir aussi bien, et mieux qu’elle. […] Camille Benoit s’est fait une place à part dans la littérature musicale par sa connaissance approfondie de l’œuvre de Wagner. […] Dujardin discerne plusieurs parties dans la littérature wagnérienne. […] Il s’intéresse surtout aux idées esthétiques et philosophiques de Wagner et recherche en particulier l’influence du wagnérisme aussi bien sur la littérature, la peinture, que la musique. […] Auteur d’ouvrages de médecine, il écrivit aussi des articles sur la littérature, la musique… Il est en particulier l’auteur de Notas musicales y literarias, 1883.
C’est la même chose dans la carrière de la littérature : la décision des connaisseurs peut seulement avoir un effet plus lent, parce qu’elle se trouve d’ordinaire traversée d’un trop grand nombre de décisions injustes et bruyantes. […] Ce qu’il y a de plus honteux pour les grands et pour la littérature, c’est que des écrivains qui déshonorent leur État par la satire, trouvent des protecteurs encore plus méprisables qu’eux. […] Il est une dernière sorte d’amateurs qui méritent avec quelque raison d’être plus considérés que les autres, et qu’on peut regarder comme des protecteurs plus réels de la littérature ; ce sont ceux qui cherchent à contribuer au progrès des sciences et des arts par leurs bienfaits. […] Quelle leçon que l’exemple de M. l’abbé de Saint-Pierre pour certains bienfaiteurs souvent aussi avares que vains, qui se croient les pères de la littérature pour quelques bienfaits très légers, fort au-dessous de leur fortune, et qu’ils prennent même le soin de divulguer secrètement ? […] Il n’est pas absolument sans exemple de voir ces despotes de la littérature, célébrés par les étrangers et par les Français, survivre, pour la frayeur de leurs semblables, à leur réputation littéraire, lorsqu’ils cessent, par le changement des circonstances, de pouvoir faire ni bien ni mal.
La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. […] II Un si beau jour, dans un si beau lieu, est admirablement choisi pour parler du beau dans la littérature et dans l’art. […] XLV Voici donc ce que moi, ignorant, j’écrivais de hasard sur cette littérature en pierre qui parle à nos yeux du haut du Parthénon. […] Tout cela est donc encore de la littérature, et, en commentant le Parthénon de Périclès et Phidias, je suis encore dans mon sujet.
Bien que M. de Chateaubriand n’eût aucune faveur pour moi, cependant, dans les Mémoires de sa vie, il me reconnaît en politique une parenté avec les grands hommes d’État, et en littérature avec les deux noms immortels de toute poésie antique et moderne, Virgile et Racine. […] C’est le prophète de l’isolement, le patriarche des forêts ; c’est à ce don de la solitude de son génie qu’il a dû, dès ses premiers ouvrages, la sauvage immensité de ses conceptions et l’infinie tristesse de ses images : la mélancolie est née avec lui dans la littérature française. […] Cette œuvre n’était pas entièrement nouvelle ; elle ne valait pas le Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, ce livre parfait, où la poésie des tropiques sert de cadre à la religion et à la sensibilité de l’Europe ; mais les couleurs américaines et le contraste du délire de la nature amoureuse des forêts sauvages avec les rigueurs de l’ascétisme chrétien en font un tableau à part dans la littérature de cette époque ; c’est le catholicisme espagnol vu à travers les ombres terribles des horizons transatlantiques d’un nouveau monde. […] Atala était le roman de l’espérance et de l’immortalité ; c’était la séve nouvelle qu’un jeune émigré chrétien était allé chercher sous les lianes des forêts vierges, pour rajeunir une littérature épuisée en Europe et lui rendre la vitalité de la nature.
Puis Dumas s’en empare817 et le dérive hors de la littérature, hors de l’art, pour l’amusement de la foule. […] Enfin, élevée à courir par les traînes du Berry, elle a appris de toute la littérature depuis Rousseau la valeur littéraire des impressions qu’on ramasse au contact de la nature. […] Nous pouvons laisser de côté les théories politiques, sociales et philosophiques de George Sand : elles attestent la force de ce grand courant d’idées humanitaires, démocratiques et socialistes qui a traversé la société et la littérature après 1830, et surtout entre 1840 et 1850. […] Il n’y a guère dans la littérature de personnages plus complets et plus vivants que Colomba, que Carmen : nous les voyons pleinement, dans toutes leurs particularités morales et physiques ; et leur individualité singulière n’en fait pas des êtres d’exception : nous en sentons la solide humanité, revêtue d’une forme unique.
— Certainement le théâtre n’a plus l’exclusive importance qu’il avait dans l’antiquité, lorsqu’il était à peu près le seul moyen de communication artistique, mais précisément parce que l’influence de la littérature est si grande, et que le peuple a naturellement la part la plus mauvaise, il importerait que l’état s’occupât du théâtre. […] Appuyé sur les documents que fournissent l’histoire de l’église, la littérature de l’époque et les arts plastiques, M. […] On pourra se reporter également à la communication de Jacques De Decker, Wagner chez les Belges [http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications.html], Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2011. Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Mais son succès (sans contradicteurs de son vivant) ajoute à son bonheur, — au bonheur littéraire d’un homme qu’on pourrait appeler le Polycrate, tyran de Samos, de la littérature… Le succès des IIIe et IVe volumes de La Légende des Siècles, quand ils parurent, sembla compléter sa destinée. […] certes, il faut que nous soyons de bien bons enfants en littérature, si nous sommes en politique de mauvais garçons ; il faut que nos besoins d’originalité ne soient pas bien grands, à nous autres éreintés de l’époque actuelle, pour que nous soyons si aisément satisfaits de la répétition des mêmes idées, des mêmes sentiments, du même langage et presque des mêmes mots, des mêmes tableaux et de la même manière de peindre, et que nous en jouissions avec autant de pâmoison de plaisir et de furie d’enthousiasme que si tout cela était inconnu, inattendu, virginal, et tombé, pour la première fois, du ciel ou du génie d’un homme. […] De quel nom ces petites choses-là, quand on les publie isolées, peuvent-elles se nommer en littérature ? […] Je ne suis point républicain et je ne crois à l’égalité pas plus en littérature qu’en politique, je n’ai donc point traité le poète, en Victor Hugo, comme j’en eusse traité un autre se permettant de parler comme lui.
Cet Auteur que nous avions, par erreur, annoncé pour mort, dans les précédentes éditions de cet Ouvrage, est depuis long-temps établi en Allemagne, où il cultive avec succès la Littérature Françoise.
Auroit-il traité d’Ecolier impudent, qui, mourant de honte & de faim, se fit Satirique pour avoir du pain **, un Critique estimable qui n’eût eu d’autre tort que d’éclairer la Littérature & de venger le bon goût ?
On peut lire avec fruit quelques-uns de ses Ouvrages de Physique, de Littérature & de Morale ; car il s’est également exercé dans les Sciences & dans les Belles Lettres.
Ils sont oubliés aujourd’hui pour l’honneur de sa politesse : ses Vers & ses Traductions le sont aussi pour l’honneur de sa littérature.
Quiconque saura apprécier un style noble sans emphase, correct sans sécheresse, précis sans obscurité ; les richesses du savoir & l’art de les mettre en œuvre sans affectation ; le talent de l’analyse & celui du récit ; la profondeur & la justesse des idées, réunies à la vivacité de l'expression qui les anime & à la netteté qui les rend sensibles, admettra sans peine Madame de Saint-Chamond parmi les la Fayette, les Dacier, les Chatelet, & les autres femmes qui ont honoré leur sexe & notre Littérature par leur imagination ou par leur savoir.
Un goût décidé pour les Beaux-Arts, a fixé ses délassemens sur la Poésie & la Littérature.
En attendant, il entra dans le monde et se mit à vivre de la vie la plus répandue et la plus diversement amusée : il allait d’abord dans le monde de la finance, où se rencontraient toutes sortes de gens de qualité ; il voyait beaucoup les coryphées de la littérature, La Motte, Rousseau, La Faye et bien d’autres. […] Il cultivait avec succès la musique, la poésie et la littérature légère. […] [NdA] Les amateurs de la bonne littérature historique apprendront avec plaisir que M.
En littérature même, il me semble fort supérieur à toute l’Académie qui le jugeait. […] A le juger tel qu’il se montre dans ces Souvenirs, je le vois en politique, en littérature, en art, en tout, n’ayant rien de bien tranché ni de saillant, il est pour la Charte en 1814, et cela ne l’empêche pas d’avoir des restes d’impérialisme, d’aller rendre visite dans ses voyages aux principaux membres dispersés de la famille de Napoléon. […] Il n’est pas non plus un pur classique en littérature, ni encore moins un romantique décidé ; il est ballotté entre les deux.
Il avait ses raisons pour penser et dire, comme il fit dans la suite : « Trop de littérature effémine l’esprit, qui finit par mourir phtisique. » Il n’eut guère jamais que la littérature nécessaire, celle qui lui servait d’arme et d’argument, non pas celle qui est agrément, douceur, oubli, passe-temps et délices. […] Dans le CXLIXe Entretien du Cours familier de littérature, page 331.
On retrouverait en lui partout et dans le meilleur sens l’élève des jésuites et du Père Du Cerceau ; quand les jésuites ne se mêlaient pas de théologie, mais seulement de littérature, ils avaient de ce genre d’esprit dont Gresset représente la fleur la plus brillante et la plus mondaine : il suffit de nommer Commire, Cossart, Rapin, Porée, Bougeant et tant d’autres. Cette littérature tout intérieure et confinée aux ornements des écoles avait de la gaieté, et laissait à ces aimables maîtres (encore un coup, je ne parle que de ceux qui ne faisaient pas les théologiens) une certaine enfance de mœurs et d’esprit qui de près n’était pas sans charme. […] « On a prétendu, dit Craufurd dans ses Essais sur la Littérature française, que la duchesse de Chaulnes (depuis Mme de Giac) avait fourni plusieurs traits à Gresset ; et cela est vraisemblable : il ne connaissait pas beaucoup le monde alors, et la conversation de Mme de Chaulnes était semée de traits du genre de ceux qui ont fait le succès du Méchant. » 35.
… Cependant que se meurt notre théâtre, notre littérature, reste forte. […] Néanmoins, Les Corbeaux et Grand-mère sont des essais délicieux de ce qui, dans cette littérature, pourrait remplacer le tragique, trop grand, et le comique, trop gros pour nous. […] Seulement, pas plus que le spectacle, cette littérature ne sauvera le théâtre, parce qu’elle aussi est autre chose.
J’attends les arrière-héritiers de Fiorentino et de Saint-Victor, pour savourer l’art avec lequel ils rendront compte, en leurs cinq cents lignes hebdomadaires, des productions véreuses d’un art enterré… VI … Cependant que se meurt notre théâtre, notre littérature reste forte. […] Néanmoins, les Corbeaux et Grand’mère sont des essais délicieux de ce qui, dans cette littérature, pourrait remplacer le tragique, trop grand, et le comique, trop gros pour nous. […] Seulement, pas plus que le spectacle, cette littérature ne sauvera le théâtre, parce qu’elle aussi est autre chose.
D’après ce qui nous est transmis de ces conversations, on sent combien l’instinct de Napoléon excédait et débordait le cadre de la littérature de son temps : soit qu’il causât avec Arnault, soit que plus tard il causât avec Fontanes, il demandait évidemment autre chose que ce qu’on lui offrait. […] Il lui arriva alors ce qui est arrivé à bien d’autres gens de talent : ce genre, qu’il n’adopta d’abord que comme diversion et comme un simple délassement sans importance, lui devint peu à peu essentiel et lui procura ses plus naturelles inspirations ; il mit en œuvre et comme en jolie monnaie ses trésors de raison, d’expérience, de malice et de gaieté ; et, si l’on voulait aujourd’hui prouver à quelque incrédule, à quelqu’un de ceux qui nient absolument la littérature de l’Empire, qu’Arnault était un homme de beaucoup d’esprit et un homme de talent, il faudrait laisser ses grands ouvrages et dire simplement : Prenez ses fables. […] La littérature n’a rien à voir là où les passions politiques sont à ce point exaspérées.
Mais, malheureusement pour nous qui n’étions pas de son temps, et pour lui qui n’est plus d’aucun temps, il préféra le monde à la littérature et les salons à la postérité. […] Voluptueux aussi en littérature, d’une délicatesse presque morbide, mais naturaliste de fin fond, malgré les convenances morales de la surface, Sainte-Beuve a été séduit sans nul doute par cet enchanteur de Rivarol, qu’il a classé parmi les délicats qu’il aime, et chez lequel le critique du dix-neuvième siècle, assez indifférent· aux idées, a vu surtout les grandes qualités oratoires qui auraient pu devenir si aisément de grandes qualités littéraires. […] Tel est le mérite de ces pages de Rivarol, tirées si tard, mais enfin tirées de l’ombre et replacées sous nos yeux, et qui révèlent en cet homme, d’une littérature que sa phénoménale conversation a fait oublier, un autre homme qu’on n’y cherchait passait pour l’histoire et les choses sévères de l’histoire.
Au lieu de rester ce qu’il était, un délicieux poète, d’une puissante suavité, un filleul des fées, une voix mystérieuse planant sur le monde comme la voix de la symphonie pastorale de Beethoven, il n’a plus été que l’écho d’inspirations grotesquement hideuses, un carbonaro germanique à tu et à toi avec les carbonari de tous les pays, un jacobin de littérature, par désespoir de n’être pas un jacobin politique, un vulgaire étudiant à béret rouge, en attendant que le béret fût un bonnet de même couleur ! […] Seulement, au milieu du cornet, vous trouverez deux diamants à plusieurs carats : c’est l’article sur le Don Quichotte et celui sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, que je recommande aux amateurs de critique littéraire non anatomique mais vivante, et qui s’essaient en ce genre dangereusement facile des comptes rendus dans les journaux. […] Dans l’article sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, qui finit par une si grande position faite à Goethe, et qui me plaît moins, de toute la différence qu’il y a pour moi entre Goethe et Cervantes, le critique, très jeune, du reste, quand il écrivit ce morceau, aie mérite de son article borné par son admiration exagérée de jeune homme pour Goethe, admiration qui s’amortit plus tard dans l’esprit devenu plus mâle de Henri Heine, lequel commença bien par toutes les idolâtries de son temps, mais fut plus fort qu’elles.
Il n’y a pas de danger qu’on se méprenne sur ce mot Éloge : il ne saurait s’appliquer qu’au grand écrivain toujours debout et subsistant ; l’homme et le caractère sont dorénavant trop connus, trop percés et mis à jour pour que l’éloge puisse y prendre pied décidément, et quoique les appréciations de ce genre soient sujettes à de perpétuelles vicissitudes, quoiqu’il semble qu’en littérature et en morale les choses ne se passent point comme dans la science proprement dite et que ce soit toujours à recommencer, je pense toutefois qu’il y a, dans cet ordre d’observations aussi, de certaines conclusions acquises et démontrées sur lesquelles il n’y a pas lieu pour les bons esprits à revenir. […] « Je me suis convaincu depuis longtemps », m’écrivait à ce sujet un étranger qui sait à merveille notre littérature, « que, pour presque tout le monde, la vérité dans la critique a quelque chose de fort déplaisant ; elle leur paraît ironique et désobligeante ; on veut une vérité accommodée aux vues et aux passions des partis et des coteries. » Et, pour me consoler, cet étranger, qui est Anglais, ajoutait qu’une telle disposition à se révolter contre une entière vérité et sincérité de critique appliquée à de certains hommes et à de certains noms consacrés, était poussée plus loin encore en Angleterre qu’en France, où l’amour des choses de l’esprit est plus vif et fait pardonner en définitive plus de hardiesse et de nouveauté, quand on y sait mettre quelque façon.
C’est à regret et à mon corps défendant que je me suis vu forcé de toucher ce point littéraire et de goût, à la fin d’un récit où toute littérature s’oublie et cesse, où ce serait le triomphe de la peinture elle-même de ne point paraître une peinture, où l’histoire doit à peine laisser apercevoir l’historien, et où la page la plus belle, la plus digne du héros tombé et de la patrie vaincue avec lui, ne peut se payer que d’une larme silencieuse. […] Je ne sais pas dans la littérature des nations 250 pages plus grandes de sujet ni plus simples. — Non, nous ne sommes pas en décadence.
Toutes les fois que le Constitutionnel ne s’en tient pas à la littérature payée, c’est-à-dire à la librairie, il parle avec une urbanité qui lui est propre et un ton qui fait éclat. […] En vérité, il serait temps qu’un journal qui se pique de représenter quelque chose en France songeât à purger sa littérature do tant de vénalité jointe à tant d’ineptie, et qu’il essayât au moins de la rajeunir comme sa vieille politique.
Au temps déjà lointain où j’apprenais l’histoire de la littérature française sur les bancs du collège, un nom m’avait frappé parmi ceux des poètes de la Pléiade : Ponthus de Thyard. […] On l’a souvent remarqué : la littérature a été prise, un peu après 1850, d’un grand désir d’exactitude et de vérité, et les poètes parnassiens obéissaient, sans s’en douter, au même sentiment que Dumas fils dans ses premières pièces, Flaubert dans son premier roman, Taine dans ses premières études critiques.
est-ce un effet de la perspective trop courte il me semble qu’il y a beaucoup d’esprits intéressants et singuliers, et cela justement parce qu’ils sont tard venus ; parce qu’ils ont derrière eux toute une littérature accumulée ; parce que, même ignorants, ils savent néanmoins ou devinent beaucoup de choses et se trouvent tout formés pour aller très loin dans la sensation violente et raffinée ; parce que, tout ayant été dit (et voilà deux cents ans que cela (mot illisible) a été dit), ils donnent naturellement dans l’osé, le bizarre et le fou, et que leur extravagance fleurit elle-même sur un passé trop riche, comme ces fleurs étranges qui poussent mieux dans un humus composé d’innombrables débris de végétaux morts. […] Silvestre ressemble parfois à celle des Védas, et je suis fort tenté de croire que ses vers sont peut-être, dans notre littérature, ce qui se rapproche le plus de ce lyrisme grandiose, éblouissant, vite ennuyeux, débordant d’images toujours les mêmes, où tout l’univers vit d’une vie énorme et confuse, où chaque métaphore, démesurée, est toute prête à devenir un mythe.
Il se refuse obstinément à faire autre chose que de la littérature. […] Le baudelairisme n’est peut-être pas une fantaisie négligeable dans l’histoire de la littérature.
Année 1852 Fin de janvier 1852 L’Éclair, Revue hebdomadaire de la Littérature, des Théâtres et des Arts, a paru le 12 janvier. […] » Et là-dessus il la menace, il la terrorise de ne jamais arriver, si elle ne lit pas son feuilleton, si elle n’est pas au fait de la littérature, si elle ne fait pas comme Talma, comme Mlle Mars, qui ne manquaient jamais un feuilleton important.
J’ai relevé ce mot et le suivant, car il s’agit de les prendre en des livres de littérature, dans une étude de M. […] Nodier disait déjà, en 1828 : « La langue des sciences est devenue une espèce d’argot moitié grec, moitié latin… Il faut prendre garde de l’introduire dans la littérature pure et simple… « Le mal est fait.
Ces deux littératures roulent sur le même fond de sable : l’homme et ses vieux malheurs ; très souvent, ils s’en vont, parallèles, l’un à fleur de terre, l’autre dedans, — portant au même but, le définitif oubli, d’identiques barques. […] Adieu, ô mes père et mère, adieu tous mes amis, je m’en vais au ciel. » Une telle ballade ne provient ni des latins, ni des grecs, ni des poètes d’académie, ni d’aucune littérature écrite ; l’art en est très spécial, si spécial que nul poète, même un poète allemand, n’en pourrait faire un pastiche acceptable .
Point de genre de littérature qu’il n’ait embrassé. […] Ce ton cynique qu’il avoit en plaidant, il l’apporta dans la littérature.
Considérons maintenant les effets du christianisme dans la littérature en général. […] Entêtés de leurs calculs, les géomètres-manœuvres ont un mépris ridicule pour les arts d’imagination : ils sourient de pitié quand on leur parle de littérature, de morale, de religion ; ils connaissent, disent-ils, la nature.
Avec les vertus qu’il a fait descendre dans leurs mœurs, il a fait descendre dans leurs arts, leurs sciences et leurs littératures, des inspirations inconnues, d’une beauté que les peuples les plus spirituels de la terre, comme la Grèce et Rome, ne soupçonnaient même pas ! […] Torquemada (un historien renseigné comme vous allez le voir), Torquemada, dit ingénument Faliés, parle beaucoup de la littérature des Astèques, qui était superbe, mais qu’il ne connaît pas.
Ce littérateur amateur, qui ne fit point de littérature comme nous autres les faiseurs de livres, ce paresseux occupé, ce penseur pour la volupté pure de penser, cet écrivain qui, comme il l’a dit, et même comme il en a fait un précepte, attendait, pour écrire un mot, que la goutte d’encre qui devait tomber de sa plume se changeât en goutte de lumière, ce sybarite de l’esprit qui passa sa vie à bien déplier ses feuilles de rose pour ne pas en trouver le repli qui l’aurait fait souffrir, fut une rareté dans la littérature française en ne voulant rien être du tout.
Dans les chapitres de son livre, qui n’a que des chapitres et dont l’unité n’existe que dans la personnalité très particulière de l’auteur, ceux-là qui sont intitulés : La Lumière et la Foule, Les Ténèbres et la Foule, Les Sables mouvants, Les Préjugés, Les Caractères, Les Passions et les Âmes, La Charité intellectuelle, sont de ces choses qu’il est difficile dénommer, parce qu’elles n’ont pas d’analogue en littérature… Le côté que j’oserai appeler le côté divin de cette critique, échappera sans nul doute à ceux qui ont le mépris insolent et bestial du mysticisme de l’auteur. […] Il faut avertir toute la littérature chrétienne qu’elle est livrée aux bêtes, et à des bêtes qui n’en veulent pas !
La Révolution française, ses arts et sa littérature, attestent avec une assez triste éloquence que si l’esprit grec avait charmé ceux qui firent cette révolution à deux faces, — par un côté si grandiosement originale, par l’autre si grotesquement postiche, — l’esprit romain les avait aussi enivrés. […] … Ainsi, excepté quelques aperçus tout-puissants d’un grand écrivain oublié, de ce Saint-Évremond tué et enterré par Montesquieu en vertu de la loi cruelle qui veut que le génie tue toujours celui qu’il a pillé, excepté la préface si hardie des Études historiques de Chateaubriand et quelques pages profondes, majestueuses et amères de Bonald dans ses Mélanges de littérature, on n’avait rien de jugé, de satisfaisant, rien de conclu sur Rome par la raison moderne, quand le livre de Champagny parut.
Dans l’indigence de la pensée publique qui se rue si badaudement aux Expositions, et le néant des œuvres qu’on publie, la Critique est heureuse de pouvoir, en se retournant, mettre la main sur un livre resté dans l’obscurité de son mérite, — le destin, d’ailleurs, de tout ce qui est élevé en littérature. […] Mais lui, lui qui n’était pas un tombé de la littérature, il ne devait pas être le roi fainéant d’un esprit qui voulait agir toujours.
Les lettres furent peut-être, en ce moment, le meilleur de la littérature. […] Ses lettres s’ajoutent aujourd’hui au torrent de lettres qui nous vient du xviiie siècle, et, comme les autres lettres de ce magnifique roman de Delphine, c’est le dernier soupir, ardent et pur, que cette littérature épistolaire qui allait se taire ait poussé.
Nicolas Gogol25 I En voyant ce titre singulier et piquant sur la couverture de ces deux volumes : Les Âmes mortes, les braves gens naïfs qui se prennent au titre des livres, et qui ne sont pas, d’ailleurs, très au courant de la littérature de Russie, ne se douteront guères, à distance, de ce qu’exprime un titre pareil. […] C’est un écrivain d’imitation plus ou moins souple, plus ou moins délié, plus ou moins habile, imprégné plus ou moins des influences européennes, mais manquant, pour toutes ces raisons, du caractère de tout ce qui est supérieur en littérature : — la sincérité.
Vous le voyez, il fallait du renfort peut-être pour expliquer cette élection, désintéressée de tout, comme on le sait, excepté de littérature, et à laquelle jusque-là personne n’avait pensé, pas même le nouvel académicien ! […] Le talent qu’elle aurait reconnu, en l’admettant dans son sein, était, il est vrai, un talent oratoire, mais l’Académie, qui donne des prix d’éloquence, ne répugne pas aux orateurs, quoi que le but de son institution ne soit pas le développement de l’art oratoire, mais bien de la littérature.
Mais il n’écrivait plus ; il avait donné sa démission de la littérature… L’ancien éventailliste du premier Figaro, dégoûté des Célimènes et des journaux pour lesquels il avait travaillé, dégoûté même des livres qu’il avait écrits, dégoûté des philosophies par lesquelles il avait passé, s’était fait chrétien pour en finir avec tous ces dégoûts, qui sont les égouts de nos cœurs… Il était devenu chrétien, — mais le christianisme de Brucker n’était pas ce haut balcon d’où l’on peut cracher sur le monde méprisé. […] III Ce livre des Docteurs du jour domine de beaucoup la littérature, et c’est même ce qui en expliquerait les défauts littéraires, car il en a, que la Critique est en droit d’y relever.
Car, nous en sommes à l’heure funèbre des Écoles ; nous en sommes à l’heure de ces essais de galvanisme impuissant qu’on pratique toujours sur les littératures épuisées. […] Roger de Beauvoir dont la nature ouverte et sympathique s’imprègne des contagions aussi bien que des parfums, a dû porter sur sa pensée l’influence de la littérature générale de l’époque qu’il a trop étreinte avec le feu de son esprit.
Alchimiste de littérature, comme l’avaient été de leur temps Shakespeare et Molière, Balzac était le Balthazar Claës de sa Comédie. […] Ajoutez à cela les mille angoisses que connut Balzac, le plomb des exigences de librairie, les tyrannies des marchands érigés en Mécènes, les Fourches Caudines sous lesquelles sont obligés de passer les plus fiers écrivains, l’inspiration que l’on chasse et la commande que l’on fait, les instincts bas dont les colporteurs de littérature risquent le plaidoyer, l’argent à la main, pour tenter la faim qui doit prêter l’oreille, malgré le proverbe, enfin la levée de boucliers des esprits sans lumière et sans vie contre les réfractaires qui s’obstinent à vouloir être ce qu’ils sont, et dites-vous si le massacre n’est pas organisé, — de haute lice et de nécessité, — et s’il n’est pas besoin d’une force intellectuelle redoutable pour ne pas périr au moins dans quelques parties de son âme et de son talent ?
Il continuera d’être distingué, malgré l’impopularité de la distinction parmi les égalitaires de la littérature. […] III Le véritable Arthur de Gravillon, — celui qui n’est le souvenir de personne, mais l’espérance de tous, l’espérance de tout ce qui aime la littérature et lui souhaite l’aubaine d’originalités inconnues, — le véritable Arthur de Gravillon a paru pour la première fois dans le livre de J’aime les Morts.
Mais ce n’est pas de la littérature. […] Il sent autour de lui le recul dédaigneux, non seulement des écrivains aventureux qui forment l’avant-garde de la littérature, mais même des simples lettrés, des bons humanistes imprégnés de littérature classique. […] Et voici qui vient encore embrouiller nos affaires : Pugnol a vraiment trop de littérature. […] monsieur, disaient-ils au professeur de littérature, il y a tant d’histoire à apprendre ! […] Ça, c’est de la littérature.
Il croit que ce succès le regarde ; lui, il n’a ni goût, ni littérature, — rien.
C'est tout à fait un homme de la littérature du jour.
Si quis piorum manibus locus, nous retrouverons cet art et cette littérature d’outre-tombe, qui seront la joie du paradis qu’il est permis de rêver.
[Tableau historique de l’état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (éd. de 1834).]
[Cours familier de littérature (1856-1868).]
. — Propos de littérature (1894). — Émile Verhaeren (1895). — Stéphane Mallarmé, un héros (1899).
Armand Renaud s’était « inspiré aux hautes sources étrangères », et avait « moissonné la passion en toute littérature et en tout pays ».
Rien ne peut tenir lieu de quelques écrits excellents, publiés de nos jours, sur des points particuliers de l’histoire de notre littérature, les uns plus curieux de détails de biographie intime, les autres plus occupés des applications morales.
M. l’Abbé Batteux est du petit nombre des Auteurs qui ont rendu de vrais services à la Littérature.
M. l’Abbé Bergier à composé aussi quelques Ouvrages de pure Littérature, qu’on peut regarder comme les préludes de sa plume, qui devoit dans la suite s’exercer sur les plus grands objets.
Il n’a pas prétendu sans doute qu’on l’en crût sur sa parole ; une pareille décision donne une idée trop foible de son jugement & de sa Littérature, pour être adoptée par ceux qui connoissent combien cette Société a été féconde en bon Littérateurs.
Bussy, [Roger de Rabutin, Comte de] de l’Académie Françoise, né à Epiri dans le Nivernois en 1618, mort à Autun en 1693 ; Bel-Esprit de la Cour de Louis XIV, & un des plus polis Ecrivains de son siecle ; nous ne disons pas des meilleurs, parce qu’avec de la vivacité dans l’esprit, de la facilité pour écrire, il a peu de littérature, trop de penchant à la satire, plus de finesse que de justesse dans le raisonnement, & sur-tout un ton de prétention qui dépare toutes ses bonnes qualités.
Ses Traductions de l’Iliade & de l’Odissée, des Poésies d’Anacréon & de Sapho, du Plutus & des Nuées d’Aristophane, de l’Amphitrion, de l’Epidicus, du Rudens de Plaute, de toutes les Comédies qui nous restent de Térence ; ses Commentaires sur plusieurs Auteurs Grecs & Latins, établiroient solidement la réputation d’un docte & excellent Ecrivain ; à plus forte raison doivent-ils immortaliser une femme qui a rendu de si grands services à la Littérature.
Celui-ci est plus connu dans la Littérature, & a acquis plus de droit sur la reconnoissance des Gens de Lettres, pour avoir professé avec distinction les Humanités pendant plus d’un demi-siecle.
MOINE D’ORGIVAL, [Henri le] Curé de Gouvieux, près de Chantilly, où il est né vers l’an 1719, Auteur de quelques Ouvrages de Littérature, qui annoncent plus de talens naturel & d’érudition, que de goût & de solidité.
Il sait fort bien que le peu de bruit qui se fait autour de ses livres, ce ne sont pas ces livres qui le font, mais simplement les hautes questions de langue et de littérature qu’on juge à propos d’agiter à leur sujet.
— Un événement politique qui touche de près à la littérature est l’élévation de Victor Hugo à la pairie.
Occupé toute sa vie d’autres travaux, et sans titres d’aucune espèce pour parler de littérature, si malgré lui ses idées se revêtent quelquefois d’apparences tranchantes, c’est que, par respect pour le public, il a voulu les énoncer clairement et en peu de mots.
Étudiant en droit, puis en médecine, passionnément épris et profondément instruit des littératures orientales, il a joint à cette riche et multiple expérience intellectuelle celle des grands voyages et de la vie cosmopolite.
Classique, il se fit plus calme, dirigea correctement le Journal des arts agricoles, exécuta d’honnêtes traductions pour la collection Panckouke, professa un cours de littérature très sage à l’Athénée ; et, d’une inspiration régulière et rangée, concourut, sans tapage, aux prix de vers ou de prose proposés par l’Académie française.
Il y a la tradition, la tradition qui conseille à la littérature d’avant-garde l’opposition le plus à gauche.
Un esprit éclairé, une raison droite, une littérature étendue, une théologie lumineuse, un style pur, facile, & souvent élégant, sont les principaux traits qui dominent dans ses Ouvrages, dont la plupart ont pour objet la défense de la Religion contre les attaques des Incrédules.
Des vûes excellentes, une grande connoissance dans la Littérature ancienne & moderne, étrangere & nationale, dans la Morale & la Politique, prouvent que cet Auteur a bien su choisir la matiere de ses lectures, qu’il les a bien digérées & en a tiré parti.
La postérité aura peine à croire que le même génie qui a brillé dans tant de négociations importantes, ait pu se pénétrer assez de tous les genres de Littérature, pour prononcer avec tant de justesse sur les meilleurs Poëtes anciens & modernes.
Ceux qui se sont occupés à compiler des Vers médiocres ou frivoles, sous le titre d’Elite de Poesie, du plus joli des Recueils, du Porte-feuille d’un Homme de Goût, compilations qui toutes démentent leurs titres, auroient dû s’attacher à faire revivre ces premiers fruits de notre bonne Littérature.
Ceux qui auroient désiré encore, pour l'honneur de la Philosophie, que l'Histoire de notre Littérature n'offrît point un trait si propre à la dégrader, ignorent également que la Philosophie est terrible, quand on résiste à son zele pour l'instruction & le bonheur du genre humain : Discite justitiam moniti, & non temnere Divos.
Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie.
Sans vouloir préjuger de l’avenir probablement heureux qu’atteindront les efforts de cette littérature neuve il demeure aujourd’hui indéniable que l’attention du dilettante se doit astreindre à connaître des œuvres si bruyamment discutées.
Mardi 2 novembre J’ai l’intime conviction que tout homme, chez lequel ne se trouve pas un fond d’amour déréglé pour la femme, ou le cheval, ou le jeu, ou la bouteille, ou les bibelots, enfin pour n’importe quoi, que l’homme en un mot, qui n’est par un côté, déraisonnable, dément, ne fera jamais rien en littérature. […] La chose que voit avant tout dans la littérature, un universitaire : c’est une fonction, un traitement, et c’est pour cela qu’en général un universitaire n’a pas de talent. La littérature doit être considérée comme une carrière qui ne vous nourrit, ni ne vous loge, ni ne vous chauffe, et où la rémunération est invraisemblable, et c’est seulement quand on considère la littérature ainsi, et qu’on y entre, poussé par le diable au corps du sacrifice, du martyre, de l’amour du beau, qu’on peut avoir du talent. […] C’est vraiment un nom, que j’ai quelque droit de porter en littérature.
Religion, liberté, ordre public, littérature, rien ne s’est développé parmi nous qu’avec effort, au milieu de luttes sans cesse renaissantes, et sons les influences les plus diverses. […] La littérature ne prospère que lorsque, intimement unie avec les goûts, les habitudes, toute la vie d’un peuple, elle est pour lui une occupation et une fête, un amusement et un besoin. […] C’est ainsi qu’en France le siècle de Richelieu et de Louis XIV connut et posséda cette portion de liberté qui nous a valu une littérature et un théâtre. […] D’époque en époque notre littérature en fait foi. […] La littérature de l’Espagne, fruit naturel de sa civilisation, possède déjà son caractère original et distinct.
Toutes les époques, toutes les formes de littérature et d’art l’ont éduqué. […] Les deux sources d’inspiration qu’ils avaient trouvées sont peut-être les plus authentiquement poétiques qui se soient jamais déversées dans notre littérature. […] Que l’on jette un regard rapide sur l’ensemble de la littérature, bien peu d’œuvres apparaissent sans déchets ni scories. […] Bataille, que Marcel Schwob plaçait côte à côte, avaient persévéré dans cette voie délicieuse, peut-être eussent-ils laissé une empreinte ineffaçable sur la littérature de leur temps. […] Son contenu se rapporte essentiellement aux choses de l’art et de la littérature — aussi bien la vie et l’activité de l’auteur leur sont-elles entièrement dévouées.
C’est parce que je l’employai jadis pour spécifier mon attitude dans la littérature que plusieurs en tirèrent cet argument triomphal : « M. […] Néanmoins, sauf cet ami, personne, dans la littérature, ne me soutint. […] La Jeune Littérature On entend par Jeune Littérature un certain nombre de personnes, âgées de dix-sept à quarante-cinq ans, qui font profession d’écrire et de publier. […] Pour eux, la littérature française prend fin avec le xviie siècle. […] Lumet, dénoncent « l’invasion des littératures étrangères ».
Il est même unique dans notre littérature et, je crois bien, dans toutes les littératures du monde. […] (Son œuvre elle-même apparaît dans la littérature comme une éruption morbide.) […] Il continue à faire de la littérature et de la musique. […] Ce n’était que de la littérature. […] La littérature du temps était, avouons-le, un peu desséchée.
« Bocage était le représentant, en chair et en os, de la littérature exubérante de son temps… (Ceci est écrit en 1867.) […] On est convenu d’appeler autrement, en littérature, l’emportement lyrique qui touche aux nuages. […] Toute cette littérature poétique nous paraît aujourd’hui un peu démodée. […] Un historien de la littérature française qui voudrait être complet — mais qui peut l’être ? […] Albert du Bois considère le théâtre classique français comme la plus grotesque partie de la littérature dramatique en particulier et de la littérature en général.
Nous savons bien que Ferry, mort depuis longtemps, n’occupe pas, tant s’en faut, la place qui lui est due dans notre littérature. […] Sans doute, il n’y a rien d’exquis dans ces volumes, et ils ne sont pas de ceux qui enrichissent une littérature. […] Nisard tonnait dans son Manifeste sur la littérature facile. […] Flaubert occuperait une des deux ou trois premières places de notre littérature. […] Nous en sommes particulièrement heureux, parce que l’on est trop souvent tenté de confondre la littérature non facile avec la littérature classique, et que l’exemple de M.
Nous voulions, adepte de sa technique, tenter l’analyse des tableaux de pathologie mentale relevés — innombrables — dans notre actuelle littérature, mettre en relief la valeur des névroses considérées comme matériaux artistiques2, esquisser, en un mot, une brève Esthétique des Idées-malades.
[Tableau historique de l’état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (édit. de 1834).]
. — La République et la Littérature (1879). — Nana (1880). — Le Roman expérimental (1880). — Les Soirées de Médan (1880). — Documents littéraires (1881). — Le Naturalisme au théâtre (1881)
Il est vrai que cette liberté de prononcer sur les Ecrivains, qui, en général, ne demandent que des Panégyristes, lui attira des disgraces, & en occasionna la suppression pour quelque temps : mais l’autorité comprit bientôt qu’il n’étoit pas moins essentiel de maintenir les loix de la Littérature, que celle de la subordination dans les autres ordres de l’Etat ; qu’il sera toujours avantageux aux Littérateurs d’être instruits, redressés, & contenus dans les bornes qu’ils ne doivent pas franchir ; que le bon usage des connoissances & des talens est un objet essentiel à l’intérêt & aux agrémens de la société ; que l’abus de ces deux puissans ressorts, dignes de toute l’attention de la Politique, entraîne toujours des suites dangereuses ; qu’un esprit éclairé, courageux, inflexible, mérite de l’encouragement, & ne doit point être livré à d’injustes persécutions.
Ce Voyage ne vaut pas, à beaucoup près, celui de M. de Choiseul-Gouffier, intitulé Voyage pittoresque de la Grece, qui annonce un amateur profondément versé dans la Littérature ancienne, & un Ecrivain aussi ingénieux & poli, qu’élégant & correct.
Un Mécene dans les fers est peut-être un exemple unique dans la Littérature.
Je les donne ici, non comme un modèle de littérature, mais comme un témoignage de respect à madame Victor Hugo, et de souvenir affectueux de nos jeunesses à un ancien ami.
Si haut qu’on remonte dans le moyen âge, on trouve dans la littérature le culte et l’imitation des lettres antiques. […] Il forme une littérature qui n’est pas ou qui est peu nationale. […] Enfin l’humanisme forme, ou a de très grandes chances de former une littérature d’imitation indéfinie. […] La littérature ne vit pas uniquement d’idées, mais elle vit d’idées essentiellement. […] Il n’y a pas de poème plus inspiré de la littérature latine, même plus copié sur elle que le Roman de la Rose.
Mme de Coigny dit que j’ai tort de trouver cette histoire trop longue, et que c’est là une nécessité de ce genre de littérature. […] Or il y avait en ces années trois personnes, trois femmes distinguées qui, dans la rue d’Anjou, s’occupaient à la fois de littérature sacrée et des Pères4. […] Je parle au point de vue du public, et je ne doute pas que de ces trois volumes qui sont presque inédits on n’en pût tirer un qui plairait à tout le monde, et qui placerait à un bon rang dans notre littérature morale le nom de Mme de Tracy.
Andrieux, ce goût qui, avec la meilleure volonté du monde, reste le plus opposé aux habitudes, aux lenteurs et à la bonne foi germaniques, et comme il savait spirituellement le définir, quand il disait : « Les Français sont dans une situation singulière avec la littérature allemande ; ils sont tout à fait dans la position de l’adroit renard qui ne peut rien tirer du vase à la longue encolure : avec la meilleure volonté, ils ne savent que faire de nos livres ; ce que nous avons travaillé avec art n’est pour eux qu’une matière brute qu’ils doivent remanier. […] Énumérons un peu : — Riemer, bibliothécaire, philologue, helléniste : avec lui Gœthe revoit ses ouvrages au point de vue de la langue et cause de littérature ancienne ; — Meyer, peintre, historien de l’art, continuateur et disciple de Winckelmann : avec lui, Gœthe causera peinture et se plaira à ouvrir ses riches portefeuilles où il fait collection de dessins et de ce qui est parfait en tout genre ; — Zelter, musicien : celui-là est à Berlin, mais il ne cesse de correspondre avec Gœthe, et leur correspondance (non traduite) ne fait pas moins de six volumes ; Zelter tient Gœthe au courant des nouveautés musicales, des talents et des virtuoses de génie, et, entre autres élèves célèbres, il lui envoie un jour Mendelssohn, « l’aimable Félix Mendelssohn, le maître souverain du piano », à qui Gœthe devra des instants de pure joie par une belle matinée de mai 1830 ; — puis Coudray encore, un architecte, directeur général des bâtiments à la cour. […] Eckermann donne la réplique au maître, ne le contredit jamais, et l’excite seulement à causer dans le sens où il a envie de donner ce jour-là : avec lui, Gœthe cause de lui-même, de la littérature contemporaine en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en France, en Chine, partout ; et après des années d’un commerce intime, il lui rendra ce témoignage qui fait aujourd’hui sa gloire : « Le fidèle Eckart est pour moi d’un grand secours.
Il savait très-peu l’antiquité et était faible sur les langues et lès littératures anciennes ; il ne s’y est jamais remis depuis. […] En littérature où je m’entends un peu mieux, je dirai peut-être un jour ce que j’en pense. […] Mais je laisse pour cette fois la littérature : en art, quel ton hautain que le sien !