— les facettes d’un esprit taillé à facettes comme un diamant, et qui rayonne dans tous les sens où l’esprit d’un homme puisse rayonner. […] l’homme qui a pensé Julien Sorel et l’abbé Fabrice, parce qu’il était ces deux hommes, qui, du reste, n’en font qu’un, avait sous la peau du marbre dont les diplomates doivent être faits, comme les statues. […] C’est déjà beau et difficile que cette manière d’écrire l’Histoire, et l’homme qui réussit à l’écrire est aussi grand qu’elle. Tacite vaudrait tous les Césars du monde, s’ils étaient de grands hommes et qu’il les racontât… Monstres au lieu d’être de grands hommes, il est, lui, à les raconter, un prodige, comme ils sont des monstres. […] Le poète, l’historien, le savant dans tous les genres, l’homme surtout qui a pratiqué toute sa vie les hommes et les choses de la politique, ont contribué à faire et à parfaire ce livre de La Renaissance.
Est-ce un homme d’imagination qui s’amuse ou qui s’est grisé ? […] Serait-ce plutôt un homme atteint d’une passion qui touche à la folie, et qui n’y touche pas assez encore pour qu’on n’en rie plus ? […] C’était, de plus, c’était, avant tout, l’homme de Hugo, son féal, son vassal, son commensal, — mieux que cela, son mameluck ! […] Cela donne de l’aplomb à un homme ! […] nous aussi, nous disons — s’écrie-t-il — que personne n’est la propriété de personne, que l’amour n’est pas l’esclavage, et que tout homme et toute femme ont le droit de se reprendre à la femme et à l’homme qu’ils n’aiment plus.
… Gogol est présentement26 un des hommes les plus célèbres de la Russie. […] Laissons Cervantes, laissons Rabelais, Richardson et Fielding, et Molière et Balzac, et quand un homme n’est pas même Swift, ne tourmentons pas notre trompette de traducteur et soufflons dedans des airs plus doux. […] » Eh bien, tel pays et tel homme ! […] Rien n’entre mieux dans le cœur des hommes que leur propre image qu’on leur rapporte ; car jamais ils ne pourront croire que les réfléchir, ce ne soit pas les admirer ! […] Charrière, un homme du premier ni du second ordre, que Nicolas Gogol, l’auteur des Âmes mortes.
On s’est glissé et tortillé dans quelques grands journaux, et hier encore un homme considérable, M. […] Homme d’esprit, qui a le sentiment du ridicule, ce sentiment préservateur, M. […] Or, qui a pour soi messieurs les ignorants et messieurs les superficiels doit être un homme fièrement accompagné ! […] Comte a pour homonyme un homme dont on a beaucoup parlé autrefois. […] Tout cela balayé du cerveau de l’homme d’un seul coup !
Ce fut sa destinée, à cet homme qui avait réellement du génie, mais pour qui le génie fut toujours une force perdue, de mériter dix gloires pour une, et toutes ces dix, de les manquer ! […] Malechance de facultés énormes, destinée inouïe et providentiellement incompréhensible, — si tant d’infortune ne fut pas plutôt la faute des hommes ! Et, de fait, de ceux-là même parmi les hommes qui l’ont connu et apprécie, combien maintenant y en a-t-il que le silence qui s’étend sur son nom désespère ? […] Il y a Paul Féval, — Paul Féval, le converti de Brucker, — qui l’a peint, dans ses Étapes d’une conversion, de manière à donner de cet homme la grande idée qu’on doit en garder. […] … Malheureux homme !
Elle passe sur plus d’hommes et de choses qu’elle n’en immole. […] On pouvait laisser dans son néant la vie privée de ces hommes, qui n’ont plus le droit d’occuper d’eux le genre humain. […] c’était évidemment plus animé et plus utile, que de refaire, à froid, une petite gloire d’une minute, à des hommes qui n’en eurent déjà qu’une trop grande de leur vivant. […] puisque c’est du professeur à l’homme d’esprit. L’homme d’esprit, en face des modernes, est moins respectueux que le professeur en face des Grecs.
Qui pourrait dégoûter l’homme de lui-même ? […] Seulement, il n’a pas cru que ce fût une mauvaise interruption apportée à des travaux plus vastes et plus sévères, qu’un livre où il est question de l’âme de l’homme, quand même l’homme y dirait ce « Je » que haïssait Pascal. […] Et d’ailleurs l’homme, comme l’eau des fleuves, n’est-il pas tout entier dans le premier flot de sa source ? […] Contradiction plus commune qu’on ne croit entre la pensée d’un homme et la nature de son génie ! […] L’homme enseigne avec tout.
L’homme est un. Edgar Quinet doit être le même homme dans la science que dans la poésie. […] Sur le premier homme, qui est une question quand on parle de la Création, ce naturaliste de quatre jours et de quatre sous donne sa démission et confond l’homme avec l’histoire. […] Seulement, les grands et les petits faits font plus spectacle à l’imagination fastueuse d’un homme qui a besoin du luxe des mots pour couvrir l’indigence de sa pensée. […] Quand Bonald, qui ne s’occupait pas de la langue des oiseaux pour expliquer la langue de l’homme, quand le grand Bonald, auprès duquel le gros Quinet paraît bien petit, discutait, comme il savait discuter, la création du langage de l’homme, et s’arrêtait à l’idée la plus simple, qui est aussi la plus profonde, que ce langage avait été révélé à l’homme par Dieu même, Bonald parlait bien de création, et non, comme Quinet, de chose créée.
On faisait son roman sur un homme ou une femme, et c’était tout. […] Où il n’y avait que l’homme, on mit toute une société. […] Quel homme ayant vécu ne les a pas rencontrées ? […] Il ne fait point le catéchisme de la vertu à l’usage des bégueules du temps, hommes ou femmes ; car les hommes parfois sont aussi de vieilles demoiselles ! […] À coup sûr, un tel homme doit insurger les pédants de toutes les espèces.
Présentement, il est surtout un homme de lettres très compétent et très sérieux. […] Telle est l’explication d’une obscurité dans laquelle a été trop tenu comme romancier un homme digne du grand jour par tous les côtés de son esprit. L’homme de lettres, aux travaux considérables, a intercepté le conteur ; mais aujourd’hui, ramené par Christian de l’érudition des livres à l’érudition du cœur, plus intéressante et plus amère, Francis Wey, s’il persévère dans la route où il vient de faire un nouveau pas, devra plus tard effacer l’homme de lettres sous le conteur, — le conteur, plus cher que tout dans les vieilles littératures ! […] Il guérit par l’amour d’une femme pieuse qui le sauve et qui met en relief cette pensée, le vrai fond du livre : — les femmes, malgré l’infériorité de leur sexe, peuvent plus que les hommes à cette heure, car elles ont une éducation moderne unitaire, et les hommes ne l’ont pas ! […] Il garde sa force, et cette force est celle d’un homme, d’un véritable homme dans l’écrivain.
Enfin, dans sa vieillesse, menacé par un homme puissant : « Ne sais-tu pas, lui dit-il, qu’à mon âge on ne craint plus ? » Mais par quel art ces hommes singuliers pouvaient-ils parvenir à parler sur-le-champ avec éloquence sur toutes sortes de sujets ? […] Je défie tout homme sensible de penser une heure à Marc-Aurèle, et de ne pas faire mieux. […] On doit estimer l’orateur qui loua un grand homme ; mais on souhaiterait que ce grand homme n’eût pas souffert qu’on le louât de son vivant. […] Dès que Niger fut proclamé, aussitôt un de ces hommes qui se hâtent les premiers d’être vils, dès qu’un autre devient puissant, composa son panégyrique, et voulut le lui réciter.
Il est aussi rare de voir des hommes nez sans le sentiment dont je parle, qu’il est rare de trouver des aveugles nez. […] Les hommes ont du moins autant d’envie de dire ce qu’ils sçavent, que d’apprendre ce qu’ils ne sçavent pas. […] Tous les hommes doivent donc être en possession de donner leur propre suffrage, quand il s’agit de décider si les poëmes ou les tableaux font l’effet qu’ils doivent faire. […] Quand même un des spectateurs d’une tragédie generalement désapprouvée feroit une mauvaise exposition des raisons qui font qu’elle ennuïe, les hommes n’en défereroient pas moins au sentiment general. […] On en croit l’homme, même quand on ne comprend pas le raisonneur.
Qui ne sait pas l’écart de compas qu’il faudrait pour mesurer cet homme, qui va du génie à la plus grande âme, de la plus grande àme à l’esprit le plus séduisant, et chez qui toutes les qualités simplement aimables ne font pas croire, comme chez la plupart des autres hommes, à un affaiblissement dans la puissance ? […] Deux ou trois personnes tout au plus surent les misères de ce pauvre grand homme, qui s’est plaint heureusement dans ces lettres, mais comme jamais ne se plaignit un homme qui a droit de se plaindre. […] car Joseph de Maistre est certainement le seul homme au monde qui ait fait passer tous les sentiments de la vie, les plus offensés et les plus résistants, à travers la réalité d’un respect qui ne se démentit jamais, quand tout aurait dû, à ce qu’il semble, le faire éclater. […] Nous nous doutions bien de la haine de Joseph de Maistre contre celui qu’il appelle le Dæmonium meridianum, mais nous savions aussi à l’avance que cette haine ne serait jamais mesquine, et, de fait, la haine de de Maistre est taillée à la grandeur de l’homme qui l’inspire ! […] l’homme de la rage sainte, concluant comme saint François de Sales qu’il ne faut pas dire trop de mal même du diable, et ajoutant à son talent à force de vertus, voilà pour nous la grande affaire.
Tout homme qui pense, — tout moraliste, — tout physiologiste, — se sentira saisi d‘une ardente curiosité devant le phénomène de cette existence mise en dehors de l’humanité par l’énergique volonté et la passion religieuse d’un homme, et voudra la scruter et s’en rendre compte philosophiquement… Voilà pour la science et pour la pensée ! […] Il est vrai que l’amour de Dieu est l’amour que nous comprenons le moins de tous les amours mystérieux du cœur de l’homme… Mais voyons, messieurs les penseurs ! […] et dans lequel il est dit aux hommes que les bienheureux sont ceux qui souffrent et qui pleurent. […] Il y a ajouté l’amour de celui qui le prononça sur le Thabor, et montré ce que cet amour pouvait devenir dans un cœur d’homme, aux hommes, qui l’avaient oublié ! […] Cet homme, à peine vivant sous ses haillons quelquefois sanglants, le plus souvent pourris, fulgurait d’une vie surnaturelle.
Et voilà comment les sottises des hommes de talent ne tombent jamais par terre et peuvent toujours germer dans les têtes qui viennent après eux ! […] Cette vieille époque affaiblie, qui n’a plus d’intense que ses sentiments de vanité et d’envie, et qui, comme Tarquin, sans être Tarquin, voudrait couper tout à hauteur de pavot sous sa baguette égalitaire, a fait de Dieu un homme, et même un charmant homme pour les petites femmes, sous la plume de Renan ; — des grands hommes les produits d’un milieu, sous la plume de Taine ; — et sous celle de beaucoup d’autres, et même de Gérard du Boulan, des types du génie des symboles, pour que partout, dans toutes les sphères, la supériorité divine ne soit plus ! […] l’homme aux rubans verts est peut-être un des messieurs Arnauld ! […] C’est un homme. […] … Je cherche un endroit écarté Où d’être homme d’honneur on ait la liberté !
Certes, un homme peut se chercher longtemps, mais enfin il faut qu’il se trouve. […] Cet homme est mort le cœur brisé par l’angoisse, comme Lamennais. […] L’homme en lui était prodigieusement extérieur ! […] Fastueux comme un fermier général, cet homme de palette, — car M. […] Pour sa peine, il fut salué et proclamé homme de génie.
Lerminier n’a pu s’empêcher de faire ainsi, et nous ne lui en voulons pas ; cette perspective, selon laquelle il dispose et il étage ses hommes, perspective qui n’est pas tout à fait la nôtre, est peut-être celle du lointain et de l’avenir. Béranger, le poète, me disait un jour qu’une fois que les hommes, les grands hommes vivants, étaient faits types et statues (et il m’en citait quelques-uns), il fallait bien se garder de les briser, de les rabaisser pour le plaisir de les trouver plus ressemblants dans le détail ; car, même en ne ressemblant pas exactement à la personne réelle, ces statues consacrées et meilleures deviennent une noble image de plus offerte à l’admiration des hommes. […] Lerminier a dit en parlant de madame Roland : « Cette femme de génie assujettie à un homme médiocre. » Or, M. Roland, sans être un homme de génie, était un esprit rare et un plus rare caractère. […] pas un homme !
… Or, la renommée qui pare les hommes les déguise souvent, et Swift a été très paré. […] Aussi l’oubli des hommes ou leur dédaigneuse ignorance n’ont pas pour lui la cruauté d’une injustice. […] Quoi de moins comique que ce prétendu comique qui consiste à rapetisser ou à allonger physiquement la taille des hommes, pour perturber entre eux tous les rapports ! […] Si le bon sens suffisait pour être un homme de génie, Swift l’eût été, mais il faut plus, pour la gloire de la pensée et même pour le bonheur de la vie. […] Il avait écrit, dans une distraction de sincérité, un mot, qui n’est pas une ironie, sur les bassesses de l’ambition : « L’homme a la même posture, qu’il rampe ou qu’il grimpe !
Ces deux hommes sont Goethe et Stendhal. […] Mais dans un homme d’idées, il y a l’homme et il y a ses idées. […] Elle fait de l’homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d’hommes différents qu’il y a de variétés en zoologie. […] et rien d’autre, et il n’est pas un mauvais homme. […] (L’homme est pour l’homme plus loup que les loups mêmes.)
Le poëme de M. de Lamartine nous rendait la pure lumière du ciel d’Italie ; mais les autres points plus solides de la réalité, tout ce qui était marbre, figures peintes ou hommes vivants, nous ne l’avions pas. […] C’est lui qui pousse aux cieux les chênes les plus hauts ; C’est lui qui fait toujours les hommes les plus beaux. […] Il s’est tu, il s’est laissé oublier ; puis, après quelque vingt ans et plus, on a vu paraître sous le nom d’Auguste Barbier, dans la Revue Française et ailleurs, de petits vers hésitants, faiblets, puérils, gentillets, florianesques et tout à fait naïfs : c’était à jurer que ce n’était ni du même poëte ni du même homme. […] Dans ses vers même sur l’Italie, et malgré de très-beaux passages, il se trahissait déjà beaucoup d’incertitude et d’indécision : Vigny disait à propos du Pianto : « C’est beau, mais ce n’est déjà plus lui. » Il m’est arrivé à moi-même de le comparer dès lors à un homme qui marche dans un torrent et qui en a jusqu’au menton ; il ne se noie pas, mais il n’a pas le pied sûr : il tâtonne et vacille comme un homme ivre. […] il a maudit l’homme du premier Empire : tout péché lui est à l’instant remis ; toute justice est rendue au poëte : il sera nommé, il est mûr.
Homme, il faut qu’il sache ce qu’il doit à l’homme ; citoyen, il faut qu’il apprenne ce qu’il doit à la société ; prêtre, négociant, soldat, géomètre ou commerçant, célibataire ou marié, époux, fils, frère ou ami, il a des devoirs qu’il ne peut trop connaître. […] Les leçons sur la morale, les devoirs et la vertu, les hommes, la bonne foi, la jurisprudence usuelle sont d’une tout autre nature. […] Elle pense que la crainte des peines à venir a beaucoup d’influence sur les actions des hommes, et que la méchanceté que la vue du gibet n’arrête pas, peut être retenue par la crainte d’un châtiment éloigné. […] Je ne connais guère sur la connaissance de l’homme qu’elle suppose que le petit traité d’Hobbes intitulé : De la Nature humaine, que j’ai déjà recommandé. […] Les Devoirs de l’Homme et du Citoyen, tels qu’ils lui sont prescrits par la loi naturelle, traduits par Barbeyrac.
Ce colosse, cet homme redoutable et retardataire, prolongateur des haines, pacificateur sur ses vieux jours, mais pacificateur par la crainte et la compression, qui eût dit que le jeune Empereur, jadis son élève favori, oserait y toucher ? […] Et le peuple allemand ne s’est aucunement ému de la chute de l’homme à qui il doit tout précisément parce qu’il lui doit trop, surtout parce qu’il lui doit plus qu’il ne lui avait demandé, et peut-être enfin parce qu’il sent confusément que ce grand homme est l’homme du passé. […] il l’ignore et cela l’effraie d’autant plus), il se sent réellement responsable du sort matériel et moral des millions d’hommes que Dieu lui a confiés ; il sent qu’il est leur maître pour leur bien, pour le bien de tous, et particulièrement des plus humbles. […] Un attentat a été commis il y a vingt ans contre la plus chère liberté de près d’un million d’hommes. Le doux et pieux autocrate que je me figure rendrait à ces hommes leur patrie, ou, du moins, leur indépendance.
Ils disent : « Si ces découvertes étaient certaines, invariables, nous pourrions concevoir l’orgueil qu’elles inspirent, non aux hommes estimables qui les ont faites, mais à la foule qui en jouit. […] C’est cette impuissance de créer qui découvre le côté faible et le néant de l’homme. […] Voyez l’homme à ses travaux ; quel effrayant appareil de machines ! […] S’il nous est permis de le dire, c’est, ce nous semble, une grande pitié que de trouver aujourd’hui l’homme mammifère rangé, d’après le système de Linnæus, avec les singes, les chauves-souris et les paresseux. […] Lorsqu’on n’a point de religion, le cœur est insensible, et il n’y plus de beauté : car la beauté n’est point un être existant hors de nous ; c’est dans le cœur de l’homme que sont les grâces de la nature.
Il semble que les hommes ouvrent tout d’un coup les yeux et voient. […] C’est que la condition des hommes s’améliore et qu’ils le sentent. […] Ces hommes ont les sens neufs et n’ont point de théories dans la tête. […] Qu’est-ce qu’un lever de soleil pour un homme ordinaire ? […] Sir Thomas Browne. — Son esprit. — Son imagination est d’un homme du Nord
Qu’est-ce donc que cet homme-là ? […] Or, l’interprète est ici un homme de génie, et me paraît, tout compte fait, un homme excellent. […] c’est qu’il est homme. […] On y sentirait un profond mépris des hommes. […] À peine ce pauvre homme est-il un homme.
Ces deux entités elles-mêmes de « l’homme nouveau » et du « vieil homme », il les emprunte aux Écritures : mais « l’homme ancien » et « l’homme moderne », Bossuet ne sait pas leurs différences. […] Chez lui l’homme est tout près de devenir un homme. […] Le Poëte, du moins, y échappe, sinon l’homme. […] l’homme ne consiste qu’en ses organes. […] Mais comme tout Homme digne d’être Homme, c’est Dieu qu’il cherche.
Il entretient une énorme correspondance avec une foule d’hommes distingués. […] Je ne puis concevoir qu’un homme change aussi rapidement. […] » et qu’il conclut : « Homme généreux ! […] Il est l’honnête homme au sens complet du mot, le brave homme, et encore l’homme joyeux, qui puise sa gaîté dans la pureté de son âme. […] des hommes ainsi que nous.
C’est un homme aux traits de peuple, aux yeux clairs, clignotants sous des paupières maladivement rouges, à la longue barbe flave, aux cheveux coupés ras, à la tête ronde, la tête du doux et obstiné entêtement — un homme tel que je me figure les disciples de Jésus-Christ. […] Et il dit : « Il y a des moments féroces, où il n’y a plus d’humanité dans l’homme ; il n’est plus qu’une bête qui a faim et soif ! […] Mais, vive, vive le gagneur d’argent, vive l’homme qui fait du métier, sans aucune aspiration. […] L’autre l’interrompt, s’écriant : « Allons, vous avez bien vu ce que cet homme est ici ! […] Cette humanité peinte me semblait une figuration d’hommes et de femmes, ayant la jaunisse dans la demi-nuit d’une cave.
Je voudrais connaître cet homme-là. […] Taine a consacrées au même grand homme. […] Hostie délicieuse et divine surtout celle-ci, par qui l’homme se transforme et devient l’Homme. […] Leur dieu c’est l’homme ! […] Nous vanterons donc les vertus de l’Homme.
Les hommes n’avaient jamais été si savants. […] La douleur a fait de moi un homme nouveau. […] quel homme as-tu fait de moi ? […] Aujourd’hui l’homme d’action doit être en même temps un homme de pensée. […] Mais c’était un petit homme très remuant.
Par amour du raisonnement et de la discipline, on mettait tout l’homme dans l’âme, et toute l’âme dans la raison. […] Et cet homme ainsi réduit va s’écourtant tous les jours. […] Quand on a trop longtemps regardé l’homme, on ne souhaite plus le regarder. […] Il est bien fourré, sans doute, et en riche homme, largement et chaudement habillé. […] Si vous insistez trop longtemps, comme font les Indiens, les conteurs du moyen âge, Chaucer, Dryden, l’animal efface l’homme, ou l’homme efface l’animal.
Il y a des hommes de lettres qui ont dit : — « Nous condamnons la littérature du dix-neuvième siècle parce qu’elle est romantique. » — Et pourquoi est-elle romantique ? […] Plusieurs causes ont contribué de nos jours au peu d’attention que font aux vers les hommes d’une littérature très grave. […] Une autre erreur, à laquelle sont même sujets certains hommes de lettres, c’est de croire qu’il n’y a qu’une manière de bien écrire, qu’un vrai type de style. […] On corrige quelques détails dans son style, on ne le change pas, Autant d’hommes de talents, autant de styles. […] Ces quatre hommes n’en sont pas moins quatre poètes divins.
On l’appellera désormais « l’homme à la boîte » en littérature, et ce sera une distinction. […] C’est comme la fourchette de L’Homme à la fourchette, dont on tant parlé ! […] Mais les hommes finissent comme les littératures. Les hommes finissent par de l’enfance, et les littératures par des enfantillages. […] … Il a toujours le froid d’un homme qui calcule ses effets.
Chanter, c’est éclater devant l’homme ou devant Dieu. […] L’homme ne peut entendre ces concerts sans y mêler lui-même sa voix. […] Les temples, pleins de l’ombre de Dieu, sont aussi pleins du chant des hommes ; les cantiques sont l’encens des cœurs ; ils jaillissent des lèvres dès que l’homme se croit en présence de la Divinité. […] je suis le roi des hommes ! […] L’homme tout entier se monte comme un instrument d’enthousiasme.
La vie de l’homme ajoute au crédit du penseur. […] Croyons-en donc de Maistre : chaque homme a sa part dans les épreuves des sociétés et dans la destinée des gouvernements. […] Au dix-neuvième siècle, les plus belles poésies ne sont plus des peintures de l’homme dans des cadres appelés genres. […] C’est la pensée de Pascal retournée : l’univers connaît l’homme, et s’il écrasait l’homme, il saurait qu’il l’écrase. […] Les ïambes ont jeté sur les hommes et les choses de cette époque une lumière sombre, qui ne s’éteindra jamais.
Tout savant est un peu cadavre ; cet homme était un savant. […] L’Homme qui Rit est fait du contraste de la passion idéale et de la passion voluptueuse ; les Misérables sont la lutte de l’individu contre la société, les Travailleurs de la Mer, celle de l’homme contre les éléments. […] Hugo apparaîtra comme le poète des choses sombres, en qui se répercute et se magnifie tout ce que les hommes appréhendent et redoutent. […] Il ne concevra d’hommes vertueux que saints, d’aurores que radieuses. […] Etre de cet ensemble inouï un fragment notable, suffit à la gloire d’un homme.
Mais entre le mari et l’amant, il n’a vu, comme les autres, que deux hommes, dont l’un trompe et l’autre est trompé ! […] Il n’a pas vu enfin que là où il croyait deux hommes il n’y en avait qu’un en réalité, et que l’autre n’était pas un homme, mais la fonction sociale, cette chose auguste qui s’appelle la Fonction. […] On met à son compte ce qui devrait être au compte seul de l’adultère, et on se dit que si l’amant de Fanny était un autre homme, un homme de vigueur et d’intelligence, il n’y aurait plus ni tant d’orage, ni tant de honte, ni tant de tortures, et que les coupables, après tout, pourraient être heureux ! […] Voilà ce qu’il faut redire sur tous les tons à un homme de talent comme M. […] dans les bras de l’homme qui l’a séduite, avec la pesanteur engourdie de toute cette chair flamande et de tout ce sang qui lui gonfle les veines et qui lui porte, sans doute, au cerveau.
Rendre la faute à qui est la faute, c’est-à-dire à l’homme, qui est fort, et au fait social, qui est absurde. […] En regard de ces deux femmes ainsi faites poser deux hommes, le mari et l’amant, le souverain et le proscrit, et résumer en eux par mille développements secondaires toutes les relations régulières et irrégulières que l’homme peut avoir avec la femme d’une part, et la société de l’autre. […] Enfin, au-dessus de ces trois hommes, entre ces deux femmes poser comme un lien, comme un symbole, comme un intercesseur, comme un conseiller, le dieu mort sur la croix. […] Peindre, chemin faisant, à l’occasion de cette idée, non seulement l’homme et la femme, non seulement ces deux femmes et ces trois hommes, mais tout un siècle, tout un climat, toute une civilisation, tout un peuple. […] Si peu de chose qu’il soit, comment reculerait-il, encouragé qu’il est par l’adhésion des esprits d’élite, par l’applaudissement de la foule, par la loyale sympathie de tout ce qu’il y a aujourd’hui dans la critique d’hommes éminents et écoutés ?
Il suffit qu’ils soient hommes et qu’Œdipe soit malheureux. […] Ce qui pourrait un peu affaiblir le mérite de l’auteur de Mahomet, c’est qu’il eut affaire à un auteur, a un homme de lettres plus sensible à la louange qu’un autre homme. […] Corneille, en honorant un homme de cette espèce, ne se déshonorait, pas lui-même. […] Quel homme oserait trancher une pareille question ? […] les hommes ont-ils d’autres droits que les nôtres ?
L’idée d’instruire, d’enseigner, d’agir sur la conduite des hommes, de prouver une vérité, n’était plus distincte de l’idée des ouvrages d’esprit. […] Le même homme qui le premier en avait prononcé le nom, et qui en allait donner au moins la première image. […] Tous les deux ont été d’excellents précepteurs pour le public, qui devient à son tour le meilleur précepteur des hommes de génie. […] Avouez-moi que ce n’est pas un petit effet de la Providence de s’être visiblement opposée au premier genre de vie qu’avait choisi un homme si dangereux12. » Quel est donc cet homme ? […] Mais l’exemple en était utile ; et si Balzac n’eut pas de génie, il enseigna du moins que l’homme de génie n’est qu’un homme de bien qui a le don de trouver et d’exprimer la vérité.
… Le goût d’un homme n’est pas toujours d’accord avec son genre de génie. […] Ils sont différents comme l’homme et la femme, qui, séparés et unis pourtant, font ce prodigieux Androgyne que l’on appelle l’humanité. […] C’étaient, à la distance de quelques siècles, les mêmes hommes, les mêmes institutions, les mêmes temps, les mêmes mœurs qu’il avait à peindre. […] Sur quels hommes et sur quelles œuvres a-t-il conservé sans inconséquence, sans titubation, une opinion indéfectible et écrite avec la pointe du diamant, le ne varietur du critique ? […] C’était pour son article qu’il conversait, cet homme qui n’aimait pas tant la conversation qu’on l’a dit, si ce n’est dans les intérêts de son article.
) Ce Boileau était décidément un brave homme. […] Les hommes sont si loin de lui ! […] mon homme ! […] » Et le brave homme essayait. […] « Quel est cet homme ?
La réaction antijacobine, commencée par les thermidoriens, et à laquelle la masse de la Convention prit part jusqu’au 29 prairial de l’année suivante, frappa tour à tour les choses et les hommes de la Terreur. […] Nous n’insisterons ici que sur la réaction contre les hommes. […] Les premiers cris de vengeance qui s’élevèrent furent poussés contre Fouquier-Tinville et Lebon, et il faut avouer que, si dans les révolutions les victimes expiatoires servaient à apaiser les hommes ou les dieux, le choix ne pouvait tomber sur des têtes plus maudites. […] que nous est-il arrivé qui n’arrive à tous les hommes jetés à une distance infinie du cours ordinaire de la vie ? […] Homme était un homme simple et austère ; Goujon était jeune, beau et doué de qualités heureuses ; Bourbotte, aussi jeune que Goujon, joignait à un rare courage l’éducation la plus soignée ; Soubrany était un ancien noble sincèrement dévoué à la cause de la Révolution.
L’objet de la morale consiste à élever l’âme et à l’empêcher de s’abaisser ; mais on sait qu’il est plus facile à l’homme de déchoir que de monter. […] Si le Christ reste pour moi le sauveur des hommes, je suis chrétien, lors même que je ne verrais aucun phénomène surnaturel dans sa mission et dans celle de ses apôtres. […] Le miracle écarté, il reste encore l’idée de la Divinité et de son action incessante sur l’univers ; il reste le sentiment religieux qui unit l’homme à Dieu. Or il y a dans l’histoire certains hommes qui ont éprouvé au plus haut degré le sentiment de l’union de l’homme et de Dieu ; ceux-là sont les initiateurs religieux, ce sont des médiateurs. […] Soit ; mais si l’idée de Dieu est trop pauvre et trop froide pour réunir les hommes en un sentiment commun, avouez alors que c’est une idée vaine, et rendez les armes aux athées.
Alexandre Dumas fils, plus féroce, a procédé avec la furie d’un homme mystifié, en voulant déférer l’indiscrétion de la dame inconnue aux tribunaux… Oui, le croira-t-on ? […] Alexandre Dumas fils, un homme de lettres et un homme du monde, qui devrait avoir assez de fierté et de hautaine indifférence pour endosser la responsabilité de ses opinions devant tous les genres de publics, a fait, nous dit-on, saisir tous les exemplaires où se trouvait sa lettre. […] Mais l’effréné bas-bleu entend peut-être que les femmes soient prêtresses, comme les hommes sont prêtres. […] Il veut à présent non plus d’égalité entre la femme et l’homme, mais la supériorité de la femme sur l’homme ; et c’est en Amérique, le pays du bas-bleuisme à outrance, que nous sommes en train d’imiter avec cette moutonnerie simiesque qui nous distingue, que se dresse, en ce moment, ce fier système, étayé sur cette mâle interprétation de la Bible, que, pour séduire le premier couple, le Serpent s’était adressé de préférence à la femme, comme à la plus intelligente des deux, et qu’il avait pris avec elle la peine de faire des raisonnements qui décidèrent la chute et que l’homme n’aurait pas compris ! […] Inouïe et scandaleuse en soi, cette thèse est de plus incroyable, venant d’un homme comme M.
On a beau s’être voué au culte sévère de l’Histoire et s’efforcer de grandir en soi ce sentiment de l’impartialité qui fait de l’homme plus qu’un homme, on est entraîné par la nature de son esprit vers les sujets qui ont avec cet esprit de mystérieuses analogies. […] Il n’a pas ce genre d’imagination, difficile à dompter, qui maîtrise et entraîne un homme vers les spectacles pressentis par l’âme qui les aime et qui doit en recevoir l’impression à pleins bords et avec d’inexprimables frémissements. […] Préoccupé surtout des résultats généraux, il nous a montré presque exclusivement par les côtés de leur action publique les hommes qui s’y meuvent, et en cela il a obéi aux exigences de son sujet. […] , laisse l’esprit à peu près tel qu’elle l’a trouvé, sans modifications intérieures, — les seuls enseignements que les hommes subissent et que les livres puissent donner. […] L’auteur des Quinze ans du règne de Louis XIV rencontrera-t-il plus tard, sur l’homme et le règne dont il a commencé de raconter le déclin, une idée qui dépasse toutes celles qu’on trouve dans la majorité des esprits ?
c’est bien plutôt la noire résignation de l’homme accablé par ces circonstances qui sont les conséquences inévitables du mal commis. […] Si on en lave son caractère, on en tache son génie, et c’est en lui tout l’homme d’État qu’il faut accuser. […] Gracieux grand homme de la race des César et des Alcibiade, dédaigneux de la mort comme du pouvoir, parce qu’il se sentait si puissant ! […] Richelieu disait qu’il n’avait jamais eu pour ennemis que les ennemis de l’État ; Sixte, qu’il ne craignait que le péché, et non les hommes. Toute la différence entre ces deux hommes est dans ces deux mots.
Aborder avec un regard ferme cette Amérique éblouissante et surprendre le secret de tous les mirages avec lesquels elle dupe la pensée, voilà ce qui doit tenter tout homme qui se sent la vue d’un historien. […] … Il est, je le sais, beaucoup d’hommes politiques de ce faible temps, dont l’âme domptée par la matière et tremblant devant elle prend l’énormité pour la grandeur et l’obésité territoriale pour la force. […] Et il a eu raison, ce démocrate, dans l’emploi de ce procédé aristocratique ; car, dans le pays qu’on appelle le plus le pays des institutions, il faut voir, comme partout, avant tout, les hommes. De toutes ces biographies, la plus intéressante peut-être est celle du général Jackson, parce que dans celui-là, justement, il y a plus d’homme et surtout plus d’américain que dans les autres. […] … Puisqu’il est sceptique et moderne, je ne reproche à Eyma que comme aux hommes de ce temps, et qui n’en dépassent pas la hauteur, toutes les pusillanimités de son histoire.
C’est un homme du xviiie siècle. […] Matter le fait l’homme d’une tradition, qu’il résume, précise et exalte : « tout homme, si créateur qu’il soit, — prétend M. Matter, — étant l’homme de son siècle, et devant toujours à son siècle plus que son siècle ne lui doit ». […] Et toute la visée, qui va devenir une vision, de cet homme, est d’être le secrétaire intime de Dieu et d’écrire directement sous sa dictée. […] Un homme lumineux ou un ange (c’était le premier de toutes les séries d’anges qui allaient suivre !)
Cet homme, qui fut mon ami, c’est Amédée Pommier. […] L’envie, ce mal de presque tous les hommes, qui est deux fois le mal des poètes, n’approchait point de sa candeur. […] Il avait, comme l’a dit Jean-Paul, les racines horizontales et verticales qui attachent un homme à la terre. […] … Amédée Pommier était de cette génération d’hommes nés pendant l’Empire, qui semblent avoir gardé sous leur peau un peu de la trempe bronzée des canons du temps. […] Les Œuvres et les Hommes, IIIe vol. : Les Poètes.
* ** Faut-il traiter les hommes en égaux ? […] Nous ne nous demandons plus seulement s’il faut ou non traiter les hommes en égaux, et en quel sens, mais pourquoi il le faut ou non. […] La solution de problèmes tels que ceux que nous avons énumérés nous permet de porter, sur l’idée de l’égalité des hommes, des jugements d’estimation morale, non d’explication scientifique. […] * ** Pour réaliser l’idée de l’égalité des hommes, que faut-il faire, et quelle organisation imposer aux sociétés ? […] Si nous réclamons une certaine répartition des richesses ou des libertés, c’est que nous avons adopté, en dehors de toute observation scientifique, une certaine idée de la valeur des besoins ou des devoirs des hommes.
Un homme qui a plus que du talent, un grand esprit et une plume éloquente, c’est nommer M. […] En un mot, ce n’était plus le texte seul de Pascal qu’on mettait en cause, c’était l’homme même et le chrétien. […] Ne pouviez-vous respecter un peu moins les reliques de l’homme, et un peu plus la vérité du sujet ? […] On se flatte d’atteindre plus au cœur de l’homme en fouillant ses moindres papiers. […] « Les hommes ont mépris pour la religion, dit-il encore ; ils en ont haine, et peur qu’elle soit vraie.
Mais aucun, peut-être, ne marque davantage en lui cette qualité, qui met le cachet à toutes les autres, que l’homme de mérite et de haut talent duquel notre série73 ne saurait plus longtemps se passer. […] « Ainsi, ajoutait-il en se résumant, depuis l’origine de la monarchie, ce sont moins les hommes qui ont mené les choses que les choses qui ont mené les hom mes. […] Autrefois on faisait des éditions ad usum Delphini : cette édition-ci fut à l’usage des fils des hommes du tiers-état, c’est-à-dire de tout le monde. […] Un homme de passion et de génie sortit de ces flots par lesquels il avait sauvé son pays, et c’est Guillaume III qui a suscité Marlborough et tous les succès de la reine Anne. […] Qu’ils le soient seulement dans l’intérêt général et en vue du bien de l’État, comme disait Richelieu, les voilà plus qu’absous, et ils font de grands hommes.
Tout l’homme, toute la nature, la politique, la science, et même la religion, tout se revêtait indifféremment du style burlesque. […] Il ne suffit pas de dire que les hommes sont les mêmes dans tous les temps : il faut préciser et sortir des abstractions. Ce n’est pas seulement l’homme juge des œuvres, qui ne change pas : c’est la nature, aussi matière des œuvres. […] Et d’abord, sans y songer, sans en faire une règle expresse, moins par une disposition particulière de son goût que par l’impossibilité de penser autrement en son temps, il ne semble pas supposer que le modèle imité par le poète puisse être autre chose que l’homme ; je veux dire l’homme intérieur et moral. […] La poésie en effet, depuis l’origine, peint l’homme, le type éternel de l’homme : qui n’en veut plus, et veut du nouveau, ne peut faire que des « monstres ».
A quel signe reconnaissons-nous d’ordinaire l’homme d’action, celui qui laisse sa marque sur les événements auxquels la fortune le mêle ? […] Avec l’homme seulement, un saut brusque s’accomplit ; la chaîne se brise. […] Cette direction est la ligne d’évolution qui aboutit à l’homme. […] Vous entendrez dire que ces hommes travaillent pour la gloire et qu’ils tirent leurs joies les plus vives de l’admiration qu’ils inspirent. […] Rien de ce qui concerne l’homme ne saurait se dérober de parti pris à l’homme.
La nue s’ouvrait encore sur le fils de l’homme ; les anges montaient et descendaient sur sa tête 478 ; les visions du royaume de Dieu étaient partout ; car l’homme les portait en son cœur. […] Les climats froids, en obligeant l’homme a une lutte perpétuelle contre le dehors, font attacher beaucoup de prix aux recherches du bien-être et du luxe. […] Les animaux des champs sont mieux vêtus que l’homme le plus opulent, et ils ne font rien. […] Des utopies de vie bienheureuse, fondées sur la fraternité des hommes et le culte pur du vrai Dieu, préoccupaient les âmes élevées et produisaient de toutes parts des essais hardis, sincères, mais de peu d’avenir. […] « Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui tous les jours faisait bonne chère.
Prescott n’est qu’un homme, après tout, de son pays et de son siècle. C’est un esprit moderne, qui a remplacé toutes les religions par la religion de la civilisation, dont le Dieu est l’homme. […] Il a sur les Croisades, par exemple, les opinions raccourcies qu’on avait au xviiie siècle, et qu’il est honteux pour un homme instruit d’avoir à présent. […] Il ne peint pas les hommes : il les raconte. […] Sa manière détachée d’y parler des hommes va bien à cet Américain, dont, à chaque instant, on reconnaît et on salue la race, dans cette Histoire de Philippe II.
Luther, lui, préférait le Turc au Pape, et c’était bien naturel… c’était parfaitement logique à Luther, avec la situation qu’il s’était faite dans le monde, cet aimable homme ! […] Dans l’impossibilité de comprendre la croyance parce qu’ils étaient incrédules, ils s’en tiraient en disant qu’on mentait, et ce n’était pas particulier à Mahomet, le mensonge qu’ils inventaient, mais c’était particulier à tout homme qui tombait à genoux devant Dieu ! […] Il n’a pas tiré tout seul de son cerveau cette vaste organisation d’une religion que l’on jette aux hommes. […] La Bible et l’Évangile ont été les deux mamelles auxquelles il a bu longtemps en silence, et qui l’ont fait de force à créer ces trois choses, dont une seule suffît pour l’immortalité d’un homme : — une religion, un peuple, un empire ! […] Il y a, enfin, dans le Mahomet retrouvé d’aujourd’hui, un homme de génie qui croit à son génie, et ce génie, le plus grand de tous aux yeux d’un monde qu’il sauve, s’appelle le génie religieux.
Si tu vis seul, il te faudra te manger toi-même ; si tu vis parmi les hommes, les hommes te mangeront. […] La femme a spéculé sur la vanité de l’homme. […] Il y avait, là aussi plus d’ombres qu’il n’y avait d’hommes. […] C’était un homme d’un autre temps. […] Traducteur, c’est un tout autre homme.
Rien n’est mieux tenu, et il est impossible de voir de plus beaux hommes. […] Arrivé en Égypte, à Alexandrie, il voit tout, il note tout, et l’homme de sens ne se sépare. […] Horace Vernet reste homme en voyageant ; il ne se fait pas plus féroce que nature. […] Les hommes, sachons-le bien, sont plus complexes et plus harmonieux qu’on ne pense. […] N’était-ce pas, sinon une révélation, du moins un aspect nouveau et assez imprévu de l’homme ?
Toujours l’histoire de la séduction de l’homme par la femme. […] Montrez-nous un amoureux qui ne soit pas un homme supérieur ! […] Ce sont des « hommes du monde » : nous voudrions des hommes dessous. […] Or cela est contestable, l’homme n’étant pas un animal très logique. […] Il est bien surprenant, cet homme si fort qui sans doute, dans la pensée de M.
» Ainsi, en 1696, la pensée de son livre était de ramener les hommes à Dieu. […] La Bruyère ne serait pas le seul exemple d’un homme simple ayant de la prétention comme écrivain. […] Mieux placé que la Rochefoucauld, qui, durant l’âge où se formait le trésor de ses pensées, n’avait vu que la cour et les grands seigneurs, ou cette espèce d’hommes avides ou crédules qu’on appelle les hommes de parti, La Bruyère, par son emploi, avait vue sur la cour, et, par sa condition, sur la ville, et il mêlait dans ses peintures les grands et les petits. […] Il est trop souvent littérateur ; les autres ne sont qu’écrivains, c’est-à-dire hommes d’action par la plume. […] De l’Homme.
Un Magistrat allait par son mérite à la première dignité, il était homme délié et pratique dans les affaires ; il a fait imprimer un ouvrage moral, qui est rare par le ridicule. […] Il y a beaucoup plus de vivacité que de goût parmi les hommes ; ou pour mieux dire, il y a peu d’hommes dont l’esprit soit accompagné d’un goût sûr et d’une critique judicieuse. […] Quand même on ne le considère que comme un homme qui a écrit. […] Mais quel homme on aurait pu faire de ces deux comiques ! […] La gloire ou le mérite de certains hommes est de bien écrire ; et de quelques autres, c’est de n’écrire point.
Les deux compositions sont l’une à l’autre comme les caractères des deux hommes. […] L’assemblée des dieux ne sera pas tumultueuse comme celle des hommes, ni celle des hommes faits, comme celle des enfants. […] C’est un homme vigoureux qui écrase la poitrine à un autre, comme vous embrasseriez votre ami. […] Les hommes courent après les vieilles idoles et après les opinions nouvelles. […] Supposez, mon ami, devant ce tableau un artiste, et un homme de goût.
Un homme n’est pas une passion abstraite. […] Quand on veut construire un homme, il faut creuser jusqu’aux fondements de l’homme, c’est-à-dire, se définir à soi-même la structure de sa machine corporelle et l’allure primitive de son esprit. […] Heureux, heureux homme que je suis ! […] » crie le pauvre homme. « Mon neveu, sauvez-moi ! […] Là sont des fées malicieuses qui, comme Obéron et Titania, égarent les hommes en des mésaventures.
C’est notre sort à tous ; tu l’as dit, ô grand homme ! […] Vous expliquez l’homme par son temps. […] On comprend l’homme par sa vie avant de le comprendre par ses œuvres. […] Un mystère plane sur le temps et sur l’homme. […] Cela n’a qu’un défaut : l’homme y manque ; l’homme est le plus grand sujet d’intérêt de toute langue.
L’homme a dans ses rêves des refuges splendides, dans son amour des joies inépuisables. […] Le thème principal c’est l’homme, l’homme naturel et vrai, et sur ce thème les temps et les lieux font à l’indéfini des variations. […] C’est à croire qu’un seul homme les habite tous ! […] les hommes ont réussi à franchir les montagnes et les mers. […] « Là où il y a une idée de l’homme, écrit M.
Au premier coup d’œil, je distinguai ces deux grands hommes, non seulement de la foule, mais l’un de l’autre. […] Des lectures nombreuses, le commerce habituel de cet homme supérieur, donnèrent à l’esprit de Swift, avec l’instruction qui lui manquait, une étendue et une solidité qui le distinguèrent plus tard des hommes de lettres engagés comme lui dans la politique sans y avoir été introduits, comme lui, par la main expérimentée d’un homme d’État. […] « Homme de lettres parmi les gens du monde, homme du monde parmi les gens de lettres4 », Temple s’était prononcé pour les anciens et appuyait leur incontestable supériorité sur les Lettres de Phalaris. […] Les choses défendues ne semblent-elles pas plus douces ; la soie prohibée fait les délices des femmes, et le vin de contrebande celles des hommes. […] Tout le monde voyait cet homme et le prenait pour le domestique du duc.
des femmes qui se vantent comme des hommes ; qui feraient voir avec vanité les portraits de tous les hommes qu’elles eurent, comme le maréchal de Richelieu, de toutes les femmes qu’il avait ! […] Il est impossible de le présenter mieux au public comme une chose à soi, de mieux raconter cette liaison tout entière avec un homme qui tombe du haut de sa fierté et de son génie dans le plus bête de tous les amours ! […] Le crime de ces Enchantements de Prudence, qui sont plutôt des envoûtements, c’est d’avoir fait avec l’homme qu’elle dit avoir aimé ce que les fils de Noé firent avec leur père ! […] il est évident qu’une femme ne peut pas avoir beaucoup de respect pour un homme quand elle l’a vu dans de certaines attitudes. […] Aussi pourquoi s’aviser d’aimer un bas-bleu, — une de ces Goules de vanité qui s’engraissent de l’honneur des hommes assez imbéciles pour les aimer ?
L’homme qui a fixé ces souvenirs fut un professeur savant et modeste, qui, doué des aptitudes les plus rares de la pédagogie, dévoua sa vie à l’enseignement et ne chercha que là sa gloire. […] L’estime des hommes est un sentiment pur de toute épouvante. […] Vaultier nous a laissé de petits portraits, encore trop grands, de ces mirmidons, dont le plus grand homme fut Louvet, l’auteur de Faublas. […] Il souscrit au mot ivre de Valady : « Barbaroux, cet étourdi sublime, qui dans dix ans sera un grand homme. » Sa mort l’empêcha de tromper cette espérance : les dix ans ne seraient jamais venus ! […] L’homme est si lâche que l’affreux lui impose ; mais voici l’antidote à côté du poison !
… Forneron croit justement qu’il l’a perdue par la faute des hommes, — par ce que nous nommons, nous autres catholiques, le Péché, et ce que les mondains appellent seulement des fautes, — et c’est la vérité ! Mais il n’a pas assez dégagé la Cause des hommes qui l’ont souillée ou trahie. […] Il n’en est pas assez sorti pour rentrer dans l’idée du catholicisme et pour la comprendre, comme doit la comprendre même l’homme qui fait l’histoire de sa défaite. […] Ils sont toujours prêts à se dégrader à l’envi, dans une Cause que les hommes ne peuvent jamais dégrader, même en se dégradant : la Cause de Dieu ! […] Voir Les Historiens (10e vol. des Œuvres et des Hommes).
. — Remarquons seulement ici que les hommes, sortis de leur liberté native, et domptés par la sévérité du gouvernement de la famille, se trouvèrent préparés à obéir aux lois du gouvernement civil qui devait lui succéder. […] Thésée fonde Athènes en élevant l’autel des malheureux, nom bien convenable à ceux qui erraient auparavant, dénués de tous les biens divins et humains que la société avait procurés aux hommes pieux. […] L’ignorance et la grossièreté sont naturellement soupçonneuses ; aussi les hommes ne pouvaient connaître les engagements de bonne foi. […] Les contrats de société étaient inconnus, par un effet de l’isolement naturel des premiers hommes. […] Mais à cette époque où les hommes avaient encore tout l’orgueil farouche de la liberté bestiale, cette simplicité grossière où ils se contentaient des productions spontanées de la nature pour aliments, de l’eau des fontaines pour boisson, et des cavernes pour abri pendant leur sommeil ; dans cette égalité naturelle où tous les pères étaient souverains de leur famille, on ne peut comprendre comment la fraude ou la force eussent assujéti tous les hommes à un seul.
Car le bas-bleu réussit à ne pas trop différer des hommes lâches et incomplets, de ceux dont on dit qu’ils ne sont pas des hommes. […] Une femme est aimée d’un homme. […] L’homme a pourtant plus de forces de révolte. […] Le pauvre homme ! […] Il est incontestable que la femme doit être l’égale de l’homme ; il ne l’est pas moins qu’un homme doit être l’égal d’un autre homme et une femme l’égale d’une autre femme.
J’essaierai ici, après m’être éclairé et environné des plus sûrs témoignages91, de bien marquer ce caractère et de l’homme de lettres et de l’homme public en M. […] Adieu, mon cher ami, continuez de vous faire homme, et aimez-moi comme je vous aime. […] voilà peut-être bien près cet homme heureux qu’on allait chercher si loin. […] Cet homme heureux n’avait pas de chemise. […] Heureux qui vit à portée d’un grand homme et qui a l’honneur d’être distingué par lui !
Mais Balzac n’était pas homme à s’en tenir là. […] Ce second ouvrage eut peu de succès, et ce n’était déjà plus le goût du temps ni des mondains, qui ne s’étaient jamais représenté Voiture comme un homme d’étude et de science. […] Ainsi Voiture est à la mode, l’engouement pour lui est à son comble, sa mort précoce exalte avec encore plus de vivacité les admirations et les tendresses : et cependant voilà un homme appelé Paul Thomas, sieur de Girac, un provincial, un propriétaire campagnard, un homme d’un autre monde et d’un autre camp, qui va trouver à dire, sur cette fleur des pois et cette coqueluche des grâces appelée Voiture, toutes les choses raisonnables et justes, et qui va faire toutes les saines réserves. […] Toutefois, le bon sens y est ; dès qu’un certain nombre d’hommes sont en présence, il est toujours quelque part, grâce à la diversité et à la contrariété des natures ; et si, plus tard, la postérité croit trouver la première les jugements justes et se flatte en quelque sorte de les inventer, c’est qu’elle n’a pas été informée des contradictions et protestations contemporaines : mais, après tout, les hommes qui se voient de près ne sont pas tous dupes ou enthousiastes, ils se connaissent et se jugent ou tout haut ou tout bas, mais aussi bien qu’on le fera jamais. […] Le grand homme raillé était assez vain pour ne sentir qu’à demi le vinaigre dans l’encens.
C’est un maître admirable de logique, et qui fait apercevoir, quand on se familiarise avec sa dialectique, combien le vulgaire des hommes est inconséquent, raisonne mal, et est susceptible d’être trompé ou de se tromper lui-même. […] Je me complaisais dans les espérances qu’il me donnait ; il avait la sagesse d’un homme formé, avec le feu de son âge ; il avait le cœur noble et plein d’émulation, se poussant à tout de lui-même, apprenant ce qu’il ne savait pas avec passion. […] Mais la vraie oraison funèbre, la page immortelle (autant qu’une page humaine peut l’être), c’est cette lettre qu’on vient de lire, écrite dans l’effusion de la douleur par un roi qui ne veut être qu’un homme, un homme affligé, et avec des expressions non cherchées et naïves, dignes par leur tendresse de la jeune et aimable figure qui a disparu. […] L’homme est fait pour agir ; et comment agirons-nous jamais plus utilement qu’en brisant le joug tyrannique que les Autrichiens veulent imposer à l’Allemagne ? […] [1re éd.] où il trouve des hommes de tous les temps aussi fous ag.
Gabriel Lucas-Montigny, fils de l’homme honorable qui a si bien mérité de l’illustre souche des Mirabeau. […] Ce n’est plus le temps où un homme de qualité rougit des talents que lui peut disputer un homme de rien… Peut-être ne fais-je qu’affermir ici chez vous une résolution prise ; il m’en est même transpiré quelque chose ; mais j’en demande l’aveu à votre amitié. […] quels hommes produit cette Provence ! […] un homme de condition est-il bien placé de passer les plus belles années de sa vie à Verdun ? […] [NdA] Les curieux peuvent aller chercher dans L’Ami des hommes (3e partie, chap. 8), une certaine comparaison qu’il fait de lui et de Montesquieu ; il ne s’y flatte pas.
Elle peut considérer les œuvres, les hommes ou les idées. […] Mais cette explication des livres par les hommes, et des hommes par la race et le milieu, n’est souvent qu’un leurre. […] Il a même habité l’Espagne et le Maroc, et je vous demande un peu ce que le Maroc pouvait lui dire, à lui le méditatif, l’homme du songe intérieur ! […] Je me disais : Quel faible roué que cet homme qui s’imagine être si fort ! […] Armand de Querne, c’est l’homme d’aujourd’hui, un homme qui a conçu et éprouvé tous les états d’âme analysés dans les Essais et qui résume en lui toute la distinction morale et intellectuelle où s’est élevé l’effort des deux dernières générations.
Et encore que ce siècle fût passé, je fis semblant de ne m’en pas apercevoir, et j’ai perpétué parmi toi la race des grands hommes et des talents extraordinaires. […] Meister, homme de sentiment et de nuance, qui a écrit sur lui longtemps après. […] Il est aisé, avec ces mêmes traits, on le sent, de faire de Grimm un homme très laid et une caricature ; ceux qui savent combien la physionomie dispense les hommes de beauté s’en tiendront, sur son compte, à l’impression d’une femme d’esprit et d’un ami délicat. […] Voyant une femme vive et généreuse, pleine de sollicitude pour le bien-être de l’homme de talent infortuné, il l’avertit assez sévèrement de son imprudence. […] On lui demanda s’il était homme à en livrer autant dans quinze jours.
En voici cette fois une édition très soignée, très agréable à l’œil, jouant l’Elzévir à s’y méprendre, et pour laquelle un libraire homme de goût n’a rien négligé. […] Bachaumont était le fils d’un président à mortier au parlement de Paris, et il fut quelque temps conseiller clerc au même parlement, homme d’esprit avant tout et de plaisir, frondeur durant la Fronde, chansonnier sans prétention, et qui se convertit dans sa vieillesse. […] Son père, homme riche, amateur de philosophie et de savoir, grand et intime ami de Gassendi, au point qu’on pouvait dire à celui-ci que M. […] Son père ne tarda pas à voir que ce fils n’était bon qu’à être un homme d’esprit en toute liberté, tantôt dans la bonne compagnie, tantôt dans la mauvaise. […] Voiture même passa pour un homme grossier. » On sent tout le piquant dont cela devait être.
Si vous ne l’avez pas lu, lisez-le », me disait l’un des hommes qui se plaisent le plus aux saines lectures (M. de Sacy). […] Les devoirs de famille sont aussi de grands ennemis de l’étude : de ceux-ci, il n’ose se plaindre ; il est l’homme des devoirs et des tendresses. […] Mais tout cela est bien naturel, dira-t-on, et tout homme de science, qui en même temps est père, l’a pu éprouver. Je le sais bien, et c’est précisément ce qui me touche en Casaubon : il est resté le plus naturel des hommes sous son latin bariolé de grec et d’hébreu. […] Il avait d’ailleurs le plaisir de trouver à qui parler, dans la familiarité de ce roi homme de lettres et quasi confrère.
Je ne me ferai pas homme du monde pour cela ; il y aurait duperie de ma part avec un cœur resté jeune. […] Les hommes ne sont-ils pas bien singuliers ! […] Aurons-nous toujours l’idole, et jamais l’homme ? […] Il se souvient toujours que ce digne homme a porté la soutane, ce que celui-ci oublie perpétuellement. […] Elle reviendra. » Voilà l’homme.
Quel homme, ce chanoine Docre ! […] On m’a nommé officier et mes hommes m’adoraient. […] Cet homme a mis ma patience à une forte épreuve. […] Il témoigne du mépris de l’homme des montagnes pour l’homme des villes. […] pour nous, hommes, il importe avant tout d’être hommes dans le sens le plus complet du mot.
Il faut l’extrême profusion à la suprême galanterie, et l’on est d’autant plus un homme du monde que l’on est moins un homme d’argent. […] » — Du moins elles font comme si elles n’en avaient pas, et les hommes de même. […] Après tout, l’homme est encore la plus grande source de bonheur comme de malheur pour l’homme, et, dans ce temps-là, la source toujours coulante, au lieu d’amertumes, n’apportait que des douceurs. […] L’homme n’est pas habituellement mécontent, aigri, préoccupé comme aujourd’hui. […] Ne soyez point époux, ne soyez point amant, Soyez l’homme du jour et vous serez charmant.
Qui oserait enlever le repentir aux plus grands hommes ? […] Jamais une si sincère confraternité n’avait uni deux âmes d’hommes de lettres. […] Cet homme lui éclipsa les défaites et les malheurs de l’Allemagne. Il parut passer du côté du destin représenté, à ses yeux, par l’homme de la force brutale. […] L’âge instruit l’homme, mais ne corrige pas sa nature.
Qu’on mette pour Amour et Or, Dieu et Mammon, Sagesse et Science, tout ce que l’on voudra, et pour Wotan un homme quelconque, innommé, mais c sachant » (un homme qui a étreint la toute-sage Wala de ses bras désespérés !). […] Mais tandis que les uns étudiaient l’œuvre et l’homme, d’autres à côté se passionnaient pour l’œuvre et négligeaient l’homme ; d’autres enfin, pour des motifs quelconques, détestaient l’homme, sans d’ailleurs comprendre l’œuvre. […] Un tel homme valait mieux que de devenir la pomme de discorde entre toutes les médiocrités. […] Les amis et les ennemis de Wagner sont entrés en lice pour voir qui écrira le plus de sottises sur ce pauvre homme. […] Wagner, qui dans ses lettres de Zurich traite déjà les premières brochures de ses admirateurs de « tas de fatras », Wagner, qui ne cessait de demander « des hommes, des hommes, et pas de mannequins » !
Tous les hommes de sa génération subirent cette action troublante. […] Les républicains de la Chambre, manquant d’hommes, l’accueillirent malgré son passé compromettant et le sacrèrent chef. […] Personne n’accusera ces hommes d’État de pactiser avec les socialistes et les ennemis de la propriété. […] La Bourgeoisie donna une preuve significative de son identification avec « le grand homme » qu’elle enterrait au Panthéon. […] Au fond c’est le même homme.
Le pauvre homme bafouille. […] Cet homme d’un si rare bon sens est aussi un homme d’imagination hardie et d’inépuisable humour. […] Qu’Hélène sente un homme, un homme plus fort qu’elle, un homme chaste contre qui elle ne peut rien… — Et faut-il qu’André provoque Brétigny ? […] Brave homme du reste. […] des hommes, tout simplement.
Aucune preuve n’a la même force, aucune idée la même évidence, aucune image le même charme pour tous les esprits ; mais je serais, je l’avoue, beaucoup moins flatté que l’homme de génie se retrouvât dans quelques-unes de mes pensées, que s’il arrivait à l’homme de bien de se reconnaître dans mes sentiments. […] Il y a telles de vos notes qui sollicitent une place dans les savants recueils de notre Académie des inscriptions : d’autres montrent de la finesse, du goût, de la philosophie, de la hardiesse ; toutes annoncent l’ami des hommes, l’ennemi des méchants, et l’admirateur du génie. […] Si les hommes avaient sous la tombe quelque notion de ce qui se passe sur la terre, de quels sentiments de reconnaissance pour vous, pour M. le baron d’Holbach, pour vos dignes collègues MM. […] tu es et tu seras à jamais, avec Socrate, avec tous les illustres malheureux, avec tous les grands hommes de l’antiquité, un des plus doux liens entre mes amis et moi, entre les hommes instruits de tous les âges, et leurs amis. […] Si la calomnie disparaît à la mort de l’homme obscur, la célébrité lui sert de véhicule, et la porte jusques aux siècles les plus reculés ; penchée sur l’urne du grand homme, elle continue d’en remuer, la cendre avec son poignard.
L’homme, le caïman et le lapi. […] Vis-à-vis de l’homme, c’est en ami qu’il se comporte toujours106. […] Le singe, comme l’homme son semblable, y incarne l’ingratitude (V. […] Voir Arcin, (L’homme le caïman et le lapin, op. cit. […] Voir p. l’homme, Ingratitude, L’hyène machiavélique et, Arcin, L’homme, le caïman et le lapin.
Depuis ce Poëte divin, quelle foule de grands hommes la Grèce n’a-t-elle pas produits ? […] Les hommes ne sont, que ce que les circonstances veulent qu’ils soient. […] Ce n’est point au sein des richesses & de l’abondance que se forment les Héros & les grands hommes. […] Avec quel respect, cet homme sublime dans son art, traita-t-il toujours Lulli ? […] C’est ainsi que l’homme de génie montre sa supériorité, & associe sa gloire à celle des grands hommes qui l’ont précédé.
Questions de l’année Il y a en M. de Girardin l’homme positif, pratique, qui a le tact et le sentiment des situations, des occasions décisives et des crises ; il y a l’homme de théorie et de système ; les deux coexistent sans se confondre et sans se nuire. […] Mais, vers 1844-1846, il devint une plume active, — cette plume nette, vive, courte et fréquente, qu’on a sans cesse rencontrée depuis, — avec des titres d’articles qui saisissent l’attention, des formules qui piquent et qu’on retient : Les Faiseurs. — Les hommes et les choses. — Changer les choses sans changer les hommes. — Pas de concessions, des convictions., etc. […] Dans un naufrage on un incendie, l’homme de cœur, de résolution, devient un homme public, et il acquiert, par son coup d’œil et par son sang-froid, une importance qu’on lui refusait la veille. […] Il goûte particulièrement en celui-ci l’homme de son idée favorite et de son rêve, un réformateur aussi déclaré que possible et qui n’était en rien un révolutionnaire. […] Une vieille nation n’offre point une table rase ; nous ne sommes pas des hommes tout neufs ni des hommes quelconques.
M. de Talleyrand est un sujet des plus compliqués ; il y avait plusieurs hommes en lui : il importe de les voir, de les entrevoir du moins, et de les indiquer. […] Un homme public, comme tous les hommes, a ses défauts, ses passions ou même ses vices ; mais il ne faut point, comme à Talleyrand, que ces vices prennent toute la place et occupent tout le fond de sa vie. […] Rein-hard, qui l’avait remplacé, était natif de Wurtemberg, c’était un homme honnête et d’une capacité ordinaire. […] Selon cette version, Talleyrand aurait envoyé deux hommes à lui, de Perray lui-même et un autre, pour prendre aux Tuileries les précieux papiers et l’aider à les visiter. […] Dans tous les cas, il est terrible pour la moralité d’un homme qu’on ne puisse opposer de meilleure raison à son active intervention dans un cas de cette nature, que le peu d’intérêt qu’il y avait.
Ce don se réduit à fort peu de chose chez les hommes des temps primitifs et de l’âge moyen des civilisations. […] Or la visite complète de cet immense univers n’était guère permise et facile qu’à un homme de la fin de ce siècle. […] Aujourd’hui encore les simples et les trois quarts des hommes cultivés ne voient pas. […] Et alors les délices de l’île paradisiaque prennent pour l’homme du vieux monde une saveur de fruit défendu. […] Du reste, il n’y en a pas tant Ou bien : « La nature, dans ces romans, n’accable-t elle pas un peu l’homme ?
Il a, en ce sens, bien du rapport avec Voltaire, avec qui il partage l’honneur d’être peut-être l’homme le plus spirituel de son temps ; je prends le mot esprit avec l’idée de source et de jet perpétuel. […] Il se montra un digne élève de Pâris-Duverney, ayant en lui de ce qu’avaient les Orry, les Gourville, ces hommes à expédients, ces spéculateurs entendus et modérément scrupuleux. […] C’est un homme de quarante ans, dont tout jusque-là peut sembler équivoque, même l’esprit. […] … — Quel homme ! […] Tel était chez Beaumarchais l’homme vrai, non seulement plus vrai que celui des libelles, mais qui s’est quelquefois forcé et, je dirai, calomnié lui-même dans Figaro.
Les gouvernements ne sont pas faits d’une autre pâte que les hommes auxquels ils commandent. […] Dans tous les gouvernements, d’ailleurs, il y a à courir la bordée des grands hommes ou des imbécilles. […] L’attitude poétique cache quelquefois l’homme. L’homme, nous le trouvons et nous le tenons aujourd’hui. […] Les Œuvres et les Hommes.
Jouffroy fut un homme intérieur. […] Comme un marin qui n’observe le ciel et les astres que pour prévoir les dangers, diriger sa course et atteindre le port, il n’étudiait la nature et l’homme que pour régler sa vie et conjecturer ce qui suit la mort. […] Il était si possédé de sa passion, qu’il l’apercevait en tout le monde et l’imposait au genre humain ; le fond de l’homme, à ses yeux, est la connaissance de la vérité morale. […] L’homme réfléchi le trouve misérable, et, comme il n’y en a pas d’autre, il juge que la joie n’est pas. […] Et surtout, est-il possible que cet homme soit M.
Un grand homme n’est pas seulement, comme on dit, fils de ses œuvres : un grand homme est avant tout fils de son siècle, ou plutôt un siècle se fait homme en lui : voilà la vérité. […] Ainsi, au moment dont nous vous entretenons, la monarchie s’était faite homme dans Louis XIV, la Bible s’était faite homme dans Bossuet, l’Évangile s’était fait homme dans Fénelon, la comédie s’était faite homme dans Molière, la langue poétique moderne s’était faite homme dans Racine. […] De ce moment il devint un autre homme. […] Ce sont ses imitations qui l’avaient fait homme de style ; c’est sa foi qui le fit homme de génie. […] Il dépouille le vieil homme.
Dans la théorie de la faculté maîtresse, l’intérieur de l’homme était encore ce qui dominait ; mais M. […] Suivant les hégéliens, un grand homme est une incarnation de l’idée éternelle, c’est par la participation avec l’absolu et avec le divin qu’un homme est grand. […] C’est donc dans l’idée des grands hommes et surtout des grands philosophes qu’il faut étudier l’histoire. […] Vous faites la science de l’homme, et vous supprimez le corps humain, comme si l’homme n’était qu’un esprit pur, ou s’il était dans le corps, selon l’expression d’Aristote, comme un pilote dans son navire ! […] Dans la théodicée vulgaire, c’est Dieu qui crée l’homme ; dans votre théodicée, c’est l’homme qui crée Dieu : cette seconde création est-elle plus intelligible que la première ?
L’émigré, homme de cour, continue d’écrire dans la langue élégante qui était en usage et à la mode au moment de sa sortie. Le réfugié, homme de religion, a des habitudes et des plis de langage qui dénotent la secte, le conventicule. […] Ici, les rapports vont à l’homme, à l’homme en tant qu’il est sociable et qu’il se garantit du ridicule, et, généralement parlant, ils ne manquent pas de justesse, ni l’ouvrage de dignité. […] On y loue comme par arrêt des hommes loués déjà, et qui doivent être loués de nouveau dans toute la suite des temps. […] Elle portait autrefois plus d’hommes distingués qu'elle n’en pouvait contenir, elle en envoyait de tous côtés à l’étranger.
— Ce rôle sérieux, franchement conçu et embrassé tout d’abord, de la manutention des études et des esprits, méritait d’occuper tout un homme, un homme tel que lui, et on ne le lui aurait pas disputé. […] Il avait parmi ses amis politiques des hommes de grand sens et d’expérience, qui voyaient plus loin, et M. […] Molé, avec infiniment moins de talent et de science que messieurs les doctrinaires, était par l’esprit plus homme d’État qu’eux, et avait des parties supérieures pour le gouvernement, l’art de concilier et de gagner, le ménagement des hommes, le sentiment et le tact des situations. […] C’est assez parler de l’homme d’État, lequel d’ailleurs n’est pas au bout de ses récits : l’orateur politique nous appelle. […] On cite une grande bataille en Espagne (au temps des guerres civiles), et qui même illustra l’un des généraux de ce pays, dans laquelle il n’y eut qu’un homme tué : dans les victoires de tribune, il n’y a pas même cet homme tué.
Des hommes sont morts d’un coup d’épée parce qu’un maladroit leur avait froissé l’orteil, qui, délivrés du joug de la coutume, n’eussent point songé à mettre en péril la vie même de leur offenseur. […] Le premier, est le Bovarysme de l’homme de génie, le second, celui du snob. […] Or, beaucoup d’autres grands hommes commirent dans les appréciations qu’ils portèrent sur eux-mêmes des fautes de critique analogues. Chateaubriand, qui ne restera dans la mémoire des hommes que pour avoir écrit quelques phrases d’une sonorité, d’une construction et d’un rythme parfaits, adéquates aux sentiments de mélancolie passionnée qu’il y exprima, Chateaubriand estimait en lui le politique et l’homme d’État qui portait ombrage au premier consul. […] Enfin si par hasard son admiration s’adresse à quelque objet admirable en vérité, il peut se faire que des hommes éminents se laissent prendre à sa mimique.
On acclama surtout l’écrivain parce qu’il se doublait d’un homme politique. […] et ce fut sans doute le cas de l’homme qui nous occupe ici. […] L’homme ! l’homme sans cesse ! […] Mais, en tant qu’homme, quelle âme et quelle intelligence étrangement ordonnées.
Cependant que de choses créées par l’homme ; depuis, depuis… jusqu’au céleste d’un air d’orgue. […] C’est l’œuvre unique sortie d’une main d’homme, au-delà de laquelle on ne rêve rien. […] * * * — Les fautes que les hommes d’État font sur le théâtre de la politique, ils les feraient comme hommes, en famille ou dans la société, qu’on les enfermerait. […] La littérature chez les hommes de lettres que je vois, ne me semble plus qu’un moyen de mettre le gratis dans beaucoup de choses de la vie. […] * * * — Il y a des hommes, il y a la femme.
Il avait aimé toute sa vie, mais il n’avait jamais aimé assez longtemps pour être autre chose que le plus heureux des hommes… Cependant, voici la bande noire à l’étoffe rose : il mourut seul, dans un hôtel garni, je crois. […] Rien qui fasse plus rêver et sourire, et qui nous explique mieux l’homme que fut Sterne, l’humouriste qui, à force d’être aimable, se fait tout pardonner. […] Il n’y a que ce qui honore un homme ou ce qui le déshonore qu’il faille mettre à son compte, quand d’ailleurs ce compte est déjà fait. […] De tous les hommes qui ont jamais écrit, — Sterne, en Angleterre, comme La Fontaine, en France, — n’est-il pas le plus facile à reconnaître ? […] Hédouin, qui a fait précéder sa traduction d’un rapide essai que l’on voudrait, quand on le lit, plus rapide encore, ne juge pas mieux l’homme dont il parle que le livre qu’il s’est donné mission de traduire.
Le penseur, — comme on dit ambitieusement, — le philosophe, le politique, l’homme religieux ou irréligieux, nous savons ce qu’ils sont tous, ces divers hommes-là, dans M. […] Pour faire pardonner aux hommes, naturellement railleurs, une occupation de cette nature, M. […] De 1843 à 1855, le poète retardé a eu le temps de devenir enfin un homme. […] Mais enfin il l’a chanté avec des accents qui honoreraient un homme de génie. […] Hugo elle-même, mais moins réussie ; une flatterie… à incommoder un homme fier.
Nul homme n’a soumis les mots à une pareille torture. […] Vous ne savez pas choisir un homme. […] Un instant après, c’est contre quatre hommes. […] Quelle joie peut rester à un homme assiégé de tels rêves ? […] Quel chef-d’œuvre que l’homme !
Ces hommes d’État, si sûrs de leur fait, se sont trouvés des enfants. […] La légèreté des hommes de : 1848 fut vraiment sans pareille. […] Les hommes de bonne volonté qui s’y compromirent ne furent pas soutenus. […] Une assemblée n’est jamais un grand homme. […] L’homme n’est soutenu que par l’effort et la lutte.
L’homme ne l’intéressa pas moins que la nature. […] Rousseau descendit plus profondément au cœur de la société, et il en tira l’homme du peuple, l’homme dans toute sa simplicité, l’homme dépourvu de toutes les grâces, de toutes les faveurs sociales. […] Sous ce rapport, c’est la femme qui fut homme, et l’homme qui céda souvent aux caprices d’une imagination féminine. […] Cousin est l’homme de notre époque qui a été le plus discuté. […] Il y a dans cet homme une simplicité antique mêlée à une foi vigoureuse, qui le distinguent de tous les autres hommes de notre époque.