Il est à desirer que les grands historiens de la Grèce & de Rome soient rendus par une plume digne de la leur.
Toutes ces entreprises ont été frappées de stérilité, et, quoique dignes d’intérêt précisément parce qu’elles témoignent du besoin énergique que nous signalons, elles ne peuvent inspirer à aucun esprit sensé le désir de les renouveler.
Le comte d’Ericeyra, le digne héritier du Tite-Live de sa patrie, a mis en portugais l’art poëtique de Monsieur Despreaux.
Non qu’il n’y ait que chiffons, en ce chef-d’œuvre monté sur pointes d’aiguilles ; il y a aussi tout ce qui peut paraître suffisamment imposant en Belgique ou ailleurs et digne de la lecture des hommes.
Toute l’époque d’alors, très tournée au furetage historique, accueillit avec la curiosité d’une commère, friande de détails et de médisances de toutes sortes, ce bavardage de portier qu’un bourgeois cynique avait recueilli dans un langage digne de la chose.
Je me contenterai des paroles par lesquelles il termine son jugement sur l’ensemble de la vie du pontife, et où la plume de l’historien a été constamment digne de son sujet : « Cet homme — dit-il en finissant — ne savait inspirer que des sentiments excessifs, la haine la plus violente ou le plus absolu dévouement.
C’est ainsi qu’en foulant d’un pied ignorant ou étourdi le cadavre du Moyen Âge, égorgé par nos pères, nous nous retrouvons les dignes fils de ceux qui l’ont assassiné !
Voilà pourquoi toute critique qui va plus loin que l’œuvre d’art et l’édifice de la composition, ne doit pas laisser circuler, sans avertir et sans y attacher une étiquette, ce sachet de graines vénéneuses, ce haschich préparé pour les têtes ardentes, ce petit poison de Java dans lequel les Tricoteuses des temps futurs peuvent tremper la pointe de leurs aiguilles, et qu’on nous débite, en ce moment, avec des airs vertueux et sensibles dignes de la femme de l’apothicaire de Roméo !
Phénomène digne d’être observé et même étudié.
… N’est-il pas digne d’un véritable historien de se demander si jusqu’ici la viabilité de ce grand corps des États-Unis qui se désunira un jour et dont on a déjà entendu craquer les jointures, n’a pas été une viabilité trompeuse ?
La peur de Pascal était digne de son âme et de son esprit.
Fontenelle, lui, quand, de ses deux doigts que j’adore, il a fini d’écrire son Éloge d’Académie ou son Histoire de l’Académie, qui était aussi un éloge, bien digne d’un ancien madrigaliste comme il l’avait été en l’honneur des dames (car les académies sont des dames aussi, quoique composées de plusieurs messieurs), oui, quand Fontenelle a achevé de tourner ce madrigal suprême, et il le tourne bien, ayant eu jusqu’au dernier moment la grâce et la clarté, cette grâce de la lumière !
Le Bossuet de la stalle en chêne de l’antique église de Metz, digne d’inspirer un poète comme Byron quand Byron devenait catholique et pleurait en entendant l’orgue, ce Bossuet ponctuel comme le Devoir et comme l’Humilité, qui arrivait, quarantième manteau noir, pour l’office de nuit, pendant dix-sept ans, à sa place accoutumée dans le chœur de l’église assombrie, a beaucoup frappé Floquet, qui n’est pas un rêveur, mais un esprit solide.
Et il a enfin été digne de parler de cet homme qu’on enterre un peu trop dans sa grande âme, mais qui était aussi, il faut bien qu’on le sache !
Le dénouement de cette sacrilège passion de l’idolâtre, qui meurt étranglé par un chien (le chien qu’il veut vendre pour quelques sous de plus), en criant, sous les morsures de la gueule implacable, ce nom de Dieu qu’il avait oublié, dont les quatre lettres servaient à ouvrir le mécanisme de son coffre-fort, et qu’il se rappelle tout à coup, en mourant au pied de ce coffre-fort, qui ne s’ouvrira plus, est une invention digne de la tête à combinaison d’Edgar Poe.
Le xviiie siècle riait aux éclats ; il éclaffait, comme eût dit Rabelais, digne d’en être, vaste convive qui les eût tous noyés dans la mousse tombée de son verre s’il avait soupé chez d’Holbach !
Le souffle, chez des poètes dignes de ce nom, vient de l’enthousiasme.
ils sont maintenant vraiment dignes d’être ministres, les éditeurs !
Au moins, Milon le Crotoniate, pris par les poignets dans son chêne fendu et refermé, mourut mangé par les loups, — des gueules dignes de lui !
III Je viens, en effet, de les retrouver ici même, ces gambades, appelées un jour : Odes funambulesques ; je viens de les retrouver dans cette édition définitive, et malgré la préface très spirituelle dans laquelle l’auteur traduit à sa manière et à son profit les critiques qu’on en a faites autrefois, j’en pense, pour ma part, identiquement ce que j’en pensais à, l’époque où Malassis, séduit — comme dit M. de Banville — par le paroxisme de la chose, les publia dans une édition bigarrée comme la jaquette d’un saltimbanque et digne de ces arabesques de Rythme et de Rime d’un lyrisme si enivré qu’il en semblait fou6.
I Je voudrais pouvoir tenir droite et ferme la plume avec laquelle je vais écrire et faire simplement ici de la critique littéraire sur les œuvres et le talent d’un homme le plus digne d’inspirer la Critique et de s’en faire respecter.
C’était là une donnée virile digne de l’esprit viril de Walter Scott, le vieux féodal écossais.
Charrière a prétendu que le Pluchkine de Gogol faisait plus d’effet sur l’imagination que les avares de Balzac, cette légion digne de Rembrandt et de Shakespeare, Gigonnet, Grandet et le terrible Gobseck lui-même ; et la raison qu’il en a donnée est une petite raison de philanthrope politique.
En, un mot la solution que je donne aux problèmes techniques de l’égalitarisme dépend de la conception que je me suis faite tant des fins les plus dignes de la société, que des moyens les plus aptes à les réaliser.
Sa fille Christine eut le même honneur, et à plusieurs égards s’en montra digne.
Je passe rapidement sur tous les discours, pour venir à celui qui a, et qui mérite en effet le plus de réputation ; c’est l’éloge funèbre de Turenne, de cet homme si célèbre, si regretté par nos aïeux, et dont nous ne prononçons pas encore le nom sans respect ; qui, dans le siècle le plus fécond en grands hommes, n’eut point de supérieur, et ne compta qu’un rival ; qui fut aussi simple qu’il était grand, aussi estimé pour sa probité que pour ses victoires ; à qui on pardonna ses fautes, parce qu’il n’eut jamais ni l’affectation de ses vertus, ni celle de ses talents ; qui, en servant Louis XIV et la France, eut souvent à combattre le ministre de Louis XIV, et fut haï de Louvois comme admiré de l’Europe ; le seul homme, depuis Henri IV, dont la mort ait été regardée comme une calamité publique par le peuple ; le seul, depuis Du Guesclin, dont la cendre ait été jugée digne d’être mêlée à la cendre des rois, et dont le mausolée attire plus nos regards que celui de beaucoup de souverains dont il est entouré, parce que la renommée suit les vertus et non les rangs, et que l’idée de la gloire est toujours supérieure à celle de la puissance.
La tâche lui eût pourtant semblé digne de tous ses efforts, et rude, si elle en avait pu mesurer l’étendue et concevoir la beauté. […] Mais serions-nous dignes de vivre pour la pensée et pour la beauté, si nous ne nous félicitions pas de rencontrer, dans nos débats, des adversaires redoutables, mais nobles, et si nous ne les pleurions pas quand ils disparaissent ? […] Sa carrière aussi, cependant, est digne d’admiration. […] Un commerce assidu est nécessaire pour voir clair dans les âmes, dans celles du moins qui gardent quelques richesses, et qui sont dignes de cette attention. […] … Habitude d’enfance, rejet de responsabilité sur les personnes plus dignes… Un peu plus tard, j’aurais pu me dire, le cas échéant, pour calmer ma conscience, si elle s’alarmât : « Monsieur Juillet ?
Avec oisiveté, on va lui chercher, en notre respect et notre admiration, quelqu’un digne de lui succéder. […] Zola, voilà une chose digne de remarque. […] Rien n’était plus digne de fixer sa pensée. […] Œuvre digne de respect, pourtant, et d’émotion. […] Léon Gautier, d’ailleurs si savant et si digne d’estime, semble croire (oserai-je le dire ?)
Et c’est ce qui fait la vie digne d’être vécue. […] Car, être passionnément amoureux, c’est, par définition, préférer une créature à l’univers entier, être prêt à faire pour elle ce qu’on ne ferait pas pour un père ou une mère, pour le plus ancien et le plus fidèle ami, et cela, non parce que l’objet aimé en est digne (il ne peut jamais en être digne), mais pour rien, en vertu d’un attrait que l’amoureux est seul à sentir, pour la couleur d’un œil, la forme d’un nez, la ligne d’une bouche… Quoi de plus absurde et de plus inique, je vous prie ? […] Il eût été beau de nous montrer une collection de faux bonshommes vraiment dignes de ce nom, de rassembler dans un drame les principales espèces d’hypocrisie (et Dieu sait s’il y en a ! […] Encore qu’il soit, ici-bas, de pires misères et des souffrances plus dignes de pitié, je trouve assez mélancolique, au fond, la destinée de M. […] Le digne érotomane, soulevé par une colère de vieux faune qui ne se contient plus et que guette le gâtisme, balbutie des menaces… Avec une noble tristesse et une héroïque fermeté, Rolande répond qu’elle fera son devoir. « Et si je te chassais ?
L’impression d’étrangeté produite par une langue inconnue et des physionomies nouvelles une fois surmontée, ils ont dû reconnaître dans cette Allemagne si calomniée, sur cette terre un peu barbare à leurs yeux, le digne berceau de grandes institutions, de sublimes découvertes. […] Il s’y passe tous les jours des drames très émouvants et très dignes d’être reproduits sur la scène, et qui présentent des péripéties d’embarras ou d’angoisse moitié comiques, moitié sérieux. […] Telle était la tendance des esprits à l’époque où parut un jeune professeur qui était destiné à réunir tous les rayons projetés sur la France et à en former un corps de doctrine d’une espèce nouvelle, parfaitement adapté du reste à son époque, et digne de la génération qu’il devait contribuer à former. […] Elle soutient le sentiment religieux, elle seconde l’art véritable, la poésie digne de ce nom, la grande littérature ; elle est l’appui du droit ; elle repousse également la démagogie et la tyrannie ; elle apprend à tous les hommes à se respecter et à s’aimer”. […] Cet exemple donne une idée de cette critique à l’eau de rose, bien digne de la société superficielle et bourgeoise à laquelle elle s’adressait, et incapable par conséquent de régénérer le sang de la jeunesse littéraire.
Mais écoutez Candaule : — N’est-ce pas qu’il n’est digne que des pauvres De se préoccuper d’être heureux ? […] A l’exclusion de tous autres, les voici maîtres de leur drame, seuls dignes, seuls capables de le jouer. […] Les poètes dignes de lui, dont l’inspiration noble, stoïque et résignée peut encore aujourd’hui s’y exprimer sincèrement, prennent à tâche de le rétablir dans sa pureté primitive. […] Hâtons-nous d’ajouter que, depuis lors, aucun poète digne de ce nom, ne s’en tint à ces conventions rudimentaires. […] Puissent les jeunes gens, d’ici là, produire beaucoup de poèmes, soumis à l’une ou l’autre de ces disciplines — et dignes de chanter en vous, lorsque vous vous promènerez.
Nous sommes convaincu que lorsque Bailey écrivait à Lord Houghton que deux traits essentiels, le sens commun et la bienveillance, distinguaient Keats, le digne archidiacre avait les meilleures intentions du monde, mais nous préférons le véritable Keats, avec son emportement capricieux et volontaire, ses humeurs fantasques et sa belle légèreté. […] Un critique, capable de dire qu’« un nombre assez faible des poésies de Keats sont dignes d’une « grande admiration », ne mérite pas d’être pris au sérieux. […] Morris pour conclure, pour avoir de grandes œuvres, il faut que nous en soyons dignes. […] Mais une culture systématique, et l’étude des meilleurs modèles, si elles s’unissent à un tempérament artistique, à une nature ouverte à d’exquises impressions, peut produire bien des choses admirables, bien des choses dignes d’éloge. […] Matthews, aurait du moins pour effet de détruire tout ce qui reste d’autorité au bon vieux dicton d’après lequel il n’existe au monde que trente-huit bonnes plaisanteries et que trente-sept ne peuvent être dites devant des dames et la section rétrospective serait d’un grand secours pour tout folkloriste digne de ce nom.
Au lecteur d’insister : tant pis s’il n’est pas digne de comprendre ! […] Car il est certaines « valeurs » intellectuelles et morales sur lesquelles s’accorde le plus grand nombre dans une société digne de ce nom : le bien et le mal, le vrai et le faux (je ne dis pas le beau et le laid qui sont des « valeurs » esthétiques, sujettes comme telles à variations dans les mieux faites des sociétés ; réservons, s’il vous plaît, la question esthétique pure). […] Les poètes tragiques ont été conviés à célébrer le plus dignement qu’il se peut la pensée commune, la foi commune, et les plus dignes présentent leur ouvrage au peuple qui donnera la couronne au meilleur — entendez à celui qui aura suscité en lui l’émotion qu’il attend de Prométhée, d’Œdipe, d’Agamemnon, d’Oreste réincarnés pour un jour devant lui. […] Pour le premier, on ne saurait m’en tenir rigueur : je n’ai pu faire état que de ce qu’il me proposait comme digne d’attention et comme matière d’exemple. […] Imaginez une littérature dramatique digne de ce nom, populaire et chrétienne, prenant soudain — ou lentement, car il faudra compter avec des résistances, — la place occupée depuis des siècles par des insanités et des médiocrités sans nom.
Car vous possédez le gouvernement d’une cité où est le public de l’univers, et il faut que vous soyez dignes de cette tâche. […] Qui n’a pas de tempérament n’est pas digne de faire des tableaux, et, — comme nous sommes las des imitateurs, et surtout des éclectiques, — doit entrer comme ouvrier au service d’un peintre à tempérament. […] Avant de passer à l’examen de l’homme qui est jusqu’à présent le plus digne représentant du romantisme, je veux écrire sur la couleur une série de réflexions qui ne seront pas inutiles pour l’intelligence complète de ce petit livre. […] Héritier de la grande tradition, c’est-à-dire de l’ampleur, de la noblesse et de la pompe dans la composition, et digne successeur des vieux maîtres, il a de plus qu’eux la maîtrise de la douleur, la passion, le geste ! […] Dans les écoles, qui ne sont autre chose que la force d’invention organisée, les individus vraiment dignes de ce nom absorbent les faibles ; et c’est justice, car une large production n’est qu’une pensée à mille bras.
Tel est le lot de presque tous, de quelques-uns même des plus dignes. […] Et au nombre des causes de ces mystérieuses vicissitudes, Naudé ne craint pas de mettre « la grande bonté et providence de Dieu, lequel, soigneux de toutes les parties de l’univers, départit ainsi le don des arts et des sciences, aussi bien que l’excellence des armes et établissement des empires, ou en Asie, ou en Europe, permettant la vertu et le vice, vaillance et lâcheté, sobriété et délices, savoir et ignorance, aller de pays en pays, et honorant ou diffamant les peuples en diverses saisons ; afin que chacun ait, part à son tour au bonheur et malheur, et qu’aucun ne s’enorgueillisse par une trop longue suite de grandeurs et prospérités. » C’est là une belle page et digne de Montaigne. […] Une lettre de lui à Peiresc, du 20 juillet 1634 (Correspondance de Peiresc, tome X, manuscrits de la Bibliothèque du Roi), nous trahit le secret de toutes les démarches, sollicitations et suppliques trop peu dignes auxquelles la nécessité et la peur de manquer poussaient Naudé en terre étrangère : il subit l’air du pays.
Notre poète traita lui-même ces divers sujets avec une grande supériorité ; mais, lorsqu’il eut parlé en termes sublimes et un peu mystérieux de la création du monde et des mouvements du soleil, il nous raconte que son hôte se mit à l’examiner avec une plus grande attention, et dit, après un moment de silence, qu’il voyait bien qu’il avait donné l’hospitalité à un personnage plus illustre qu’il ne l’avait d’abord supposé, et que peut-être c’était celui dont on s’entretenait vaguement dans le pays, qui, étant tombé dans l’infortune par suite de quelque faiblesse, était aussi digne, par la nature de sa faute, du pardon des hommes, qu’il était digne de leur admiration par son génie. […] Vous connaissez la gravité et la tenue du Tasse, combien il est digne dans sa parole, sa tournure, son maintien, dans chacun de ses gestes.
Je fis jouer mes pièces de canon sans relâche pendant un mois entier que nous fûmes assiégés, et il m’arriva des choses dignes d’être racontées ; mais j’en laisserai une partie pour n’être pas long, et ne pas trop m’éloigner de mon sujet principal. » IX Le pape, ébloui de ses services, vint plusieurs fois le visiter à son poste. […] D’après ma foi et mon innocence, disais-je, les anges devraient me délivrer de cette prison ; mais je ne suis pas digne d’un tel bienfait, et ils me laisseront soumis à toute la malignité de mon étoile. […] Lorsque j’eus fini mon modèle, je l’enfermai dans une petite boîte, et je dis au duc : Que Votre Excellence soit tranquille, je lui ferai une médaille plus belle que celle du pape Clément, parce que la sienne était la première que j’eusse faite ; et Mgr Laurent, qui a de l’esprit et de la science, me donnera l’idée d’un revers qui soit digne de vous.
Son jeune courage ne montrera plus en lui le digne rejeton des rois. […] Donne-lui l’épée de Caithbat ; car Cuchullin n’est plus digne de porter les armes de ses pères. […] Fingal est, de toute sa famille, le seul rival digne d’Orla… Mais, roi de Morven, si je succombe, puisqu’il faut que tout guerrier périsse un jour, élève ma tombe au milieu du Lena, et que ma tombe domine toutes les autres.
Or quelle est, l’artistique valeur d’Une Capitulation : si, celui que la nécessité de connaître à fond cette œuvre contraignit à une étude d’elle attentive et prolongée, estime qu’une Capitulation, farce digne des Maîtres Chanteurs, digne en son genre de la Tétralogie, en son genre aussi pleinement belle que Tristan et Isolde, comptera plus tard parmi les plus hauts chefs-d’œuvre du Maître vénéré, — juger Une Capitulation est encore, oui, une périlleuse question qui réclame des juges moins troublés, une époque plus sereine. […] Néanmoins on pourrait, et cela pour de puissants motifs intérieurs, regarder le socialisme contemporain comme très digne d’être pris en considération par notre société civile, aussitôt qu’il formerait une alliance étroite avec les trois associations mentionnées plus haut, celle des végétariens, celle pour la protection des animaux et la société de tempérance.
Ils régnaient encore, quand ils étaient dignes d’être aimés, par le souvenir, par la vieille affection du pays et par la déférence volontaire, sur les populations affranchies. […] Il est percé de quinze fenêtres à balcons de pierres moulées sur sa façade ; il est orné d’architecture à peine ébréchée par le temps ; il est décoré, au-dessus de la corniche, par une balustrade élégante plus digne d’une villa de Rome que d’un manoir de la Bourgogne. […] VI Les mœurs, les travaux, les loisirs, les habitudes à la fois dignes et rurales que nous avions là sous les yeux, étaient bien propres à nous façonner l’âme et les sens à la vie antique et patriarcale des hommes homériques de l’Odyssée.
Les peintres qui s’établirent alors en France y moururent sans éleves, du moins qui fussent dignes d’eux, ainsi que ces animaux qu’on transporte sous un climat trop different du leur, meurent sans laisser race. […] Pour dire quelque chose de nos peintres, Freminet et Vouet, qui travailloient sous Louis XIII étoient-ils des précurseurs dignes du Poussin, de Le Sueur et de Le Brun ? […] Il semble du moins que Quellins, qu’on peut regarder comme son dernier peintre, doive mourir sans éleves dignes de lui.
Il dirait volontiers, comme Pline : « Mais ne serait-ce pas une indignité, qu’on ne pût admirer à son aise et tout haut un homme digne d’admiration, parce qu’il nous arrive de le voir, de le connaître et de le posséder ? […] Mais tous ceux qui en étaient dignes y ont participé par quelque endroit précieux, et quiconque l’a entendu est son élève.
Une muse tendre qui a vécu quelque temps sous le même ciel et qui en a respiré l’influence, Mme Valmore, s’est rendue l’écho de cette tradition vaguement charmante sur elle dans les vers suivants, qui sont dignes de toutes deux : …………….. […] du xixe ) serait, dans tous les cas, fort digne de La Monnoye lui-même. — On m’assure que ces deux épigrammes latines sont de M.
L’ami de Chateaubriand et de Lamennais a su rendre la chanson digne de la familiarité et du tous-les-jours de ces hautes imaginations, de ces nobles intelligences. […] Le curé de Saint-Roch ne le chicana en rien à l’article de la mort, et le digne ecclésiastique oublia ou ignora parfaitement qu’en racontant autrefois le refus de prières qui signala l’enterrement de Mlle Raucourt, Cadet Buteux avait chansonné sur l’air : Faut d’ la vertu, pas trop n’en faut… On se rappelle la lettre du bon chanoine que nous avons précédemment citée, et qui témoigne de l’indulgence du clergé en général pour Désaugiers ; il me semble maintenant que nous nous l’expliquons très-bien.
Quant aux individus célèbres, représentants des opinions qu’il partageait, auteurs des écrits dont il se nourrissait dans la solitude, il les aimait, il les révérait sans doute, mais il ne relevait d’aucun, et, homme comme eux, il savait se conserver en leur présence une liberté digne et ingénue, aussi éloignée de la révolte que de la flatterie. […] Pour nous, tâchons seulement qu’elle soit belle et digne d’arrêter les regards.
En se sentant valeureux soldats auxiliaires dans les armées de la France, ils se sont sentis dignes patriotes, nobles citoyens, capables d’indépendance et de toutes les libertés qui constituent l’homme moderne sur leur propre terre ; la France leur a inoculé la gloire ; la France a conçu tout à coup la noble idée de ressusciter l’Italie, l’Italie a conçu la juste volonté de revivre. […] Vous êtes dignes de l’entendre, vous êtes capables de l’accomplir !
Miollis était frère d’un ces évêques si dignes à qui Victor Hugo assigne un rôle si vertueux et si romanesque dans son livre des Misérables. […] Les dons de Dieu lui parurent aussi sacrés que les titres des hommes, le nom de Cimarosa lui parut digne d’honorer la dernière pensée de Consalvi.
Les magnifiques poésies de Mistral, dignes souvenirs d’Homère, nous en sont une preuve récente. […] XIII Après cette touchante et héroïque invocation au héros qu’elle aime, elle écrit à la belle Rocca sa douce amie une lettre en vers pleine des plus habiles leçons de poésie, interrompues par des descriptions dignes de Pétrarque.
On sait le traitement dont le duc de Montausier estimait que l’auteur des Satires était digne pour avoir médit de Chapelain. […] Bourdier s’étant retiré pour n’être pas témoin d’une entreprise aussi téméraire » ; l’éclatant monosyllabe qu’il articula en sortant de l’eau, et que jamais il ne put arriver depuis à faire sortir une seconde fois de son gosier ; enfin son retour à Paris, et toutes les recettes dont il essaye, sans confiance et jamais tout à fait sans espoir, tisane d’érysimum, grains de myrrhe transparente, et même simple eau de poulet, qui avait rendu la voix à un chantre de Notre-Dame : tout cela fait une comédie digne de Molière.
Osons le dire, ces inexactitudes, ces habiletés d’interprétation à demi volontaires, vous les trouverez chez tout historien digne de ce nom, qu’il soit artiste, philosophe ou politique. […] Car l’homme ne jouit longtemps et sans remords Que des biens chèrement payés par ses efforts… Il n’est vraiment heureux qu’autant qu’il se sent digne.
Je suis forcé de vous envoyer un aveu d’incompétence et d’ignorance : comme a dit le poète : Je n’ sais pas, je n’ sais rien Je n’ sais rien, crénom d’un chien… Albert Erlande Je ne possède pas l’érudition nécessaire pour apprécier, comme elle m’en semble digne, la loi formulée par M. […] — Brantôme ; Pierre de Brach ; Berquin ; La Grange-Chancel ; Benech de Cantenac (dont L’Occasion perdue et recouvrée put être facilement attribuée au grand Corneille, car elle en était digne).
Le mardi 3 août, à u heures, eurent lieu les funérailles de Lisztay suivant les cérémonies du culte catholique ; le deuil fut conduit avec une grande et très digne simplicité, et suivi par un cortège nombreux. […] Son noble front, considérablement agrandi, à cet effet, par nos photographes, était bien digne de ces lauriers.
Joseph Dupont, l’habile chef d’orchestre, nous avait initié depuis longtemps aux scènes principales des Maîtres Chanteurs, par la belle transcription symphonique, digne pendant de celle de Lohengrin, qui, avec cette dernière, a fait de tout temps partie du répertoire des concerts d’été à Bruxelles, au même titre que l’intéressante transcription du Vaisseau fantôme, par M. […] En revanche, signalons cette appréciation de la scène religieuse du premier acte : « Il est impossible de rendre l’impression qui se dégage de cette merveilleuse scène : l’âme est emportée bien au-delà de la terre ; on voudrait s’agenouiller à côté de ces pieux chevaliers et rester en contemplation devant la manifestation du divin mystère… Une joie ineffable, une paix mystique, un ravissement digne des élus s’exhalent de cette scène merveilleuse ….
Que l’on observe que les Châtiments sont l’ironique antiparaphrase des paroles officielles placées en épigraphes, qu’il n’est presque point de volume de poèmes qui ne soit digne de porter en titre l’antithèse de Rayons et Ombres, que tous les romans et les drames sont les développements d’une psychologie, d’une situation ou d’une thèse bipartites. […] Hugo, dans un domaine particulier, digne par excellence d’investigations l’âme humaine a de même abondé dans l’irréel et le vulgaire.
Aussi n’y en a-t-il point qui ait la même passion que moi pour votre avancement et pour votre bien.” » Saint Chrysostome ne put résister à un discours si touchant ; et, quelque sollicitation que Basyle son ami continuât toujours à lui faire, il ne put se résoudre à quitter une mère si pleine de tendresse pour lui, et si digne d’être aimée. […] Cette république conservera une paix constante, et se soutiendra sans armée… Ils affectent tous une sainte horreur pour la guerre… S’ils haïssent les armées et les généraux qui se rendent célèbres, cela ne les empêche pas de se battre à coups de plume, et de se dire souvent des grossièretés dignes des halles ; et, s’ils avaient des troupes, ils les feraient marcher les unes contre les autres… En leur style, ces beaux propos s’appellent des libertés philosophiques ; il faut penser tout haut, toute vérité est bonne à dire ; et comme, selon leur sens, ils sont seuls les dépositaires des vérités, ils croient pouvoir débiter toutes les extravagances qui leur viennent dans l’esprit, sûrs d’être applaudis.
A d’autres égards, ils ont, d’abord un caractère plus décent, et ensuite ils ont un caractère plus « humain », comme nous aimons à dire de nos jours, c’est-à-dire qu’ils s’intéressent davantage à l’humanité proprement dite, qu’ils la représentent au naturel beaucoup mieux que les contes proprement dits, et qu’en même temps ils l’enseignent et la renseignent, et lui donnent des leçons qui sont souvent très considérables, très dignes d’attention. […] On la voit rarement s’écarter de sa route ; Elle a peu de replis dans son cours mesuré ; Ce n’est pas un ruisseau qui s’épande en un pré, C’est la fille d’Amphitrite, C’est elle dont le mérite, Le nom, la gloire et les bords Sont dignes de ces provinces Qu’entre tous leurs plus grands trésors Ont toujours placées nos princes.
IV Et de fait, le livre, tel qu’il est, n’est digne ni du sujet qu’il expose et qu’il traite, ni du talent connu de son auteur. […] Nous savons parfaitement la différence qu’il y a entre cet Italien de race, fin et fort, et d’une si naturelle aristocratie, et le Franc-Comtois, digne d’être Auvergnat, le robuste malappris qui méprise également l’art et les femmes.
Une entre autres : Ce qu’on dit à Jeanne toute seule, et qui commence par ces mots : Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi, est d’un tel charme et d’un tel moelleux dans la manière dont les strophes tombent les unes sur les autres, qu’une seule bouche au monde était digne de dire tout haut de pareils vers et qu’on ne les entendra jamais dits comme ils sont écrits, car cette bouche est glacée. […] Victor Hugo voulait-il, oui ou non, atteindre à sa gloire définitive et donner à sa patrie non plus des ouvrages, mais un monument, et, ce qui eut été digne de lui, le monument jusqu’alors impossible ?
Les douleurs de l’adultère sorties de l’adultère, tenant uniquement à ce fait, que les deux amants sont adultères, et se produisant pour emporter le bonheur qui semble préservé par tous les hasards de la vie, voilà le sujet digne d’un observateur profond dans lequel il fallait plonger, et, pour y plonger mieux, il fallait écarter tout ce qui énervait cette donnée terrible de l’adultère, se frappant lui-même et se retournant contre le bonheur qu’il avait donné. […] Le comte de Goyek ne serait pas même digne d’être palefrenier chez feu lord Lovelace.
Il est digne d’observation que, dans toutes les langues, la plus grande partie des expressions relatives aux choses inanimées sont tirées par métaphore, du corps humain et de ses parties, ou des sentiments et passions humaines. […] Une loi anglaise accorde la vie au coupable digne de mort qui pourra prouver qu’il sait lire.
Cette tête si bien assise, si dignement portée, se détache d’un buste éblouissant et magnifique, — se rattache à des épaules d’un blanc mat, dignes du marbre.
Il ne la concevait digne d’être vécue, il ne la supportait qu’entourée et revêtue d’un léger délire58.
C’est à regret et à mon corps défendant que je me suis vu forcé de toucher ce point littéraire et de goût, à la fin d’un récit où toute littérature s’oublie et cesse, où ce serait le triomphe de la peinture elle-même de ne point paraître une peinture, où l’histoire doit à peine laisser apercevoir l’historien, et où la page la plus belle, la plus digne du héros tombé et de la patrie vaincue avec lui, ne peut se payer que d’une larme silencieuse.
C’était un droit pour nous d’examiner avec sévérité ses titres ; et comme nous les avons trouvés de faux aloi, et nuls de toute nullité, nous avons cru de notre devoir de le déclarer bien haut, sans réticence, et dans l’intérêt des plus dignes. » 180.
Ces quatre ou cinq pièces politiques, jointes à tant de délicieuses chansons personnelles, d’une inspiration et d’une fantaisie intimes, telles que Mon Tombeau ; Passez, jeunes Filles ; le Bonheur ; Laideur et Beauté ; la Fille du Peuple, et ce sémillant Colibri, qui est le lutin familier du maître et la personnification éthérée de sa muse comme est la Cigale pour Anacréon ; toutes ces pièces ensemble auraient suffi à composer un charmant recueil final, digne assurément de ses aînés, et la dernière couronne eût brillé verdoyante encore, pour bien des saisons, au front du citoyen et du poëte.
Lefèvre remontait aussi aux poëtes français du seizième siècle ; il notait chez eux les vers dignes de mémoire, les expressions qui méritaient de revivre.
Il en est de plus dignes en apparence, qui croient pouvoir dissimuler, et qui, pour cela, ne trouvent rien de mieux que de renchérir du côté de l’exagéré et de la fausse grandeur.
A vrai dire, quand une philosophie en est arrivée là, quelles qu’aient pu être sa valeur et sa vérité au point de départ, il est temps qu’elle finisse et soit détrônée ; car toute philosophie, digne de ce nom, n’existe qu’à la condition d’être sans cesse en question, sur le qui-vive, et de recommencer toujours.
Deux lettres nous ont semblé particulièrement dignes de méditation : celle à John Taylor, qui lui avait envoyé ses Recherches sur les principes du gouvernement, et l’autre à Samuel Kerchival, qui le consultait sur la nécessité d’une réforme dans la constitution de Virginie.
Cyprien est une de ces jeunes et ardentes âmes, comme Bucheille, que le mal social agite, dévore, mûrit ou tue avant le temps ; mais Cyprien est plus ferme que Bucheille ; sous son accent amer, sous sa parole un peu fatiguée, on sent l’énergie morale ; il vivra et trouvera à sa volonté intelligente quelque application digne d’elle.
Il y a là, derrière la Pologne catholique, un fanatisme héréditaire dont nous n’avons pas assez idée, et qui pourtant n’éclate que trop encore de nos jours par des scènes dignes du siècle de Tarass.
J’ai tâché de rendre ce livre plus digne de l’approbation que des hommes éclairés ont bien voulu lui accorder.
» par cela seul qu’il applaudit, n’a pas l’illusion complète, car il applaudit Talma, et non pas le romain Manlius ; Manlius ne fait rien de digne d’être applaudi, son action est fort simple et tout à fait dans son intérêt.
On n’a pas besoin d’aller à Vaux regarder la peinture de la Nuit ; la voici, et digne du Corrège Par de calmes vapeurs mollement soutenue, La tête sur son bras et son bras sur la nue, Laissant tomber des fleurs et ne les semant pas.
Car vous voulez qu’on dise en le voyant ici : « Ce dernier, digne fils d’une race si haute, Fut un traître et vendit la tête de son hôte !
S’il parle de Mgr l’archevêque de Paris, il sait qu’il convient que le digne prélat soit « un fin prélat », et il lui prête des mots, et il nous entretient avec émotion des bons rapports du cardinal avec l’acteur Berthelier.
j’aurais dépouillé Séville de pain, l’Arcadie de viande, la Sicile de poissons, la Phénicie d’oiseaux, Naples de fruits, l’Espagne d’or, l’Angleterre d’argent, Babylone de tapis, Bologne de soie, la Flandre de pois, et l’Arabie de parfums, pour l’offrir une table assez splendide et digne de ta grandesse ; mais accepte ce que je te présente de bon cœur et d’une main libérale.”
Verlaine s’avance, boitant, soutenu de sa canne, d’autant plus digne qu’il sent davantage le poids des amers.
L’amour ne va pas sans un objet digne de l’allumer, et nous ne saurions rien de Jésus si ce n’est la passion qu’il inspira à son entourage, que nous devrions affirmer encore qu’il fut grand et pur.
La seconde contient « quelques vues générales sur les sources où le poète puise une inspiration digne de son rôle social et de son art ».
Gaiffe l’avait séduit par quelques phrases pittoresques sur son orientalisme, et en lui déclarant qu’à ses yeux il était digne en tout point de devenir le souverain des Ottomans.
Il y a un philosophe inconscient dans tout poète digne de ce nom.
Ces comminges étoient les remarques sur le siècle de Louis XIV ; remarques dénuées la plupart de raisons de vraisemblance, & dignes d’un auteur aguerri contre les aventures humiliantes.
Ce n’est pas qu’ils approuvent les tons forcés, les gestes convulsifs & tout ce qui est hors de nature, dignes sujets de l’admiration des provinciaux.
La plaisanterie sur le caquet des femmes est usée et peu digne de La Fontaine ; d’ailleurs ce caquet des poules n’avait rien de nouveau pour le coq.
Sa maxime était que cette application nous désaccoutume insensiblement de l’usage de notre raison, et nous expose à perdre la route que la lumière nous trace155. » Cette opinion de l’auteur de l’application de l’algèbre à la géométrie est une chose digne d’attention.
Il est malheureux que parmi ces censeurs il faille compter M. de Crebillon le fils ; il étoit digne par son esprit de goûter un écrivain qui en a beaucoup.
Il est trop fier (j’ai déjà parlé de cette fierté pure et solide comme le diamant), il est trop digne, — je ne sais comment dire, — trop lui enfin pour discuter un prix avec l’acheteur : on l’a déjà augmenté, du reste, d’une quarantaine de sous par chef-d’œuvre.
C’est à lui qu’on doit cette coquille qui est digne de passer à la postérité la plus reculée : « Tu fais la honte de mes chapeaux gris !
N’est-ce pas avilir la langue des dieux, que de la prostituer à des choses si peu dignes d’elle ?
Mme Claire de Chandeneux est digne de faire partie de ces Hercules.
Or, pour épuiser ses humbles condescendances de dame de compagnie, elle va jusqu’à porter la queue de la soutane du père Duboscq, auteur assez obscur d’un livre intitulé la Femme héroïque, dans la question de savoir si la chaste Suzanne est plus grande que Lucrèce…, question, du reste, bien digne d’une discussion entre femmes !
Nonobstant cette petite volée de bois vert, comme disait Figaro, appliquée sur l’échine d’un pédant, — car la Chine est bien quelque peu pédantesque, — les uns ont fait du peuple chinois le plus ancien, le plus grand, le plus spirituel, le plus digne, le plus sage de tous les peuples, philosophique et cependant religieux (ce qui, en Chine seulement, n’implique pas contradiction !)
Toute nation ayant une aristocratie, une noblesse militaire, est organisée militairement L’officier prussien est officier parfait, comme gentilhomme, comme noble ; par instruction et par examen il est plus capable ; par éducation plus digne.
« Il a la tête petite », dit Joubert, dans un éclair qui nous le montre bien, et qui est digne de lui, Montesquieu !
., et l’inhabileté constatée au grand art, le plus digne de la mâle raison de l’homme, la politique, l’art de gouverner.
. — Le travail de Champagny nous semblait digne de cette imposante conclusion.
On ne comptait pas en Europe cinq négociants dignes de lui être comparés.
Toute la philosophie sociale de ce formidable penseur, qui a pour la pauvre Europe l’insolence d’un homme repu pour un affamé, et qui nous revient d’Amérique enrichi du moins d’une pacotille d’idées générales et d’observations individuelles, — marchandises mêlées dont nous voulons vous montrer les échantillons ; — toute la philosophie sociale de Bellegarrigue, comme il le dit lui-même en un langage digne des mendiants de Callot, consiste « dans la recherche de la monnaie » (textuel).
Ceux qui sont les plus dignes des lettres leur sont fidèles dans toutes les fortunes.
La conception qu’a Babou de madame de Maintenon est digne d’elle.
c’est un moderne, qui se jette et tombe dans son sujet avec son armature moderne, — et c’est d’une originalité et d’une sensation surprenantes que cette langue moderne, hardie, familière, pittoresque, cette langue que nous parlons tous dans le plain-pied de notre vie : à souper, entre les portants de deux coulisses, partout ; la langue du monde et non de la littérature, qui touche presque à l’argot et au néologisme, qui ne craint ni le mot plaisant, ni le mot débraillé, ni le mot cru, ni le mot nu, et que voici parlée comme les chroniqueurs de notre temps la parleraient dans un journal de notre temps, et appliquée hardiment aux plus hauts sujets et aux plus majestueuses figures, avec une aisance, un sans-façon et un brio dignes de Fervacques et de Bachaumont dans des chroniques d’hier !
Avec l’explication, qu’une Critique historique digne de ce nom aurait hasardée, d’un sacrifice à l’opinion blessée de l’Espagne et dans l’intérêt de sa race, non seulement l’abdication de Charles-Quint devient intelligible, mais encore l’homme qu’il fut à Yuste et qui resterait incompréhensible, si on n’avait pas cette explication !
Saint Louis, qui fut un Roi tout court, le Roi net, comme on disait en Espagne, le Roi père de la société, — de même que le père est le Roi de la famille, ainsi que le voulait dans sa théorie ce vieux imbécile de Bonald, — doit apparaître aux fiers cerveaux du xixe siècle comme un Roi bon tout au plus pour un peuple enfant, digne, sinon du mépris tout à fait, au moins de l’indulgence de l’Histoire… En deux mots, voilà pour le Roi.
Le malheureux et oublié Vitet a fait autrefois des Scènes historiques, Rémusat, son digne collègue à l’Académie et dans l’oubli, en a fait aussi.
» C’est la seule fois qu’il ait parlé de lui avec cette poésie, digne de l’ancien ami de Gray ; car il avait été lié avec le divin poète du Cimetière de campagne.
Charrière a prétendu que le Pluchkine de Gogol faisait plus d’effet sur l’imagination que les avares de Balzac, cette légion digne de Rembrandt et de Shakespeare : Gigonnet, Grandet, et le terrible Gobseck lui-même ; et la raison qu’il en a donnée est une petite raison de philanthrope politique : « La raison, — dit-il, — c’est qu’un tel homme a des esclaves » ; comme si Gobseck, avec les passions qu’il déchaîne en leur montrant son or, n’en avait pas !
Au moins, pour expliquer de cette façon le problème surnaturel de l’homme et de sa destinée, pour revenir en plein dix-neuvième siècle, — après les travaux philosophiques de Hegel et de Schelling, — à ce risible système de la métempsychose, digne tout au plus d’inspirer une chanson au marquis de Boufflers ou à Béranger qui l’a faite, fallait-il se sentir une force d’induction et de déduction irrésistibles ; fallait-il que la grandeur des facultés philosophiques sauvât la misère du point de vue que l’on ne craignait pas de relever.
Certes, s’il fut jamais des hommes dignes de porter dans leurs saintes mains le cœur et le cerveau de l’enfant, ces délicats et purs calices que la vérité doit remplir et qui restent fêlés ou ternis pour toujours, dès qu’un peu de poison de l’erreur y coule, ne sont-ce pas les Jésuites, les pères de la foi, les pères aussi de la pensée, ces premiers éducateurs du monde ?