À la voir au-dehors, et telle qu’elle se produit au premier aspect depuis quelques années, la poésie offre beaucoup de hasard, de dispersion et de mélange. […] Ainsi les genres ne meurent pas ; ils peuvent s’éclipser, se laisser dominer par d’autres plus en vogue ; mais ils durent, ils se perpétuent, et ils sont là en réserve pour offrir aux talents nouveaux, quand il s’en présente, des cadres et des points d’appui tout préparés. […] Il a publié, il y a vingt ans, le joli recueil de Marie, qui offrait quelques élégies douces, discrètes, et d’une qualité rare. […] Elle lui offrit sa main. […] Chacun de ces poètes que j’effleure en passant, mériterait une étude ; mais on doit comprendre maintenant qu’une poésie, dont la culture offre de ces variétés à chaque pas, n’est pas morte.
Quand des soldats se sont offerts et meurent pour la France, le prêtre les reconnaît pour ses modèles et reçoit d’eux avec prodigalité l’enseignement qu’il leur donnait la veille. « Leur mort leur a valu la sainteté suprême. […] Pendant cette relève, je songerai à la Cène et à cette nuit affreuse du Jardin des Oliviers… Si vous voulez mon sang, ô mon Dieu, je vous l’offre en union au sang de mon divin Sauveur. […] L’abbé Ligeard, du grand séminaire de Lyon, caporal au 28e bataillon de chasseurs alpins, avant de partir pour l’action, le jour même de sa mort, écrit : « J’offre ma vie pour que se dissipent les malentendus qui existent entre le peuple de France et les prêtres. » (Communiqué par l’A. […] Le Père Frédéric Bouvier, érudit spécialisé dans l’histoire comparée des religions, tué à Vermandovillers, le 17 décembre 1916, en assistant des blessés, offre sa vie « pour ses compagnons d’armes du 86e, pour que tant d’hommes droits et bons à qui il ne manque plus que de vivre en Dieu et de vivre conformément à leur foi, se tournent définitivement vers lui ». […] Il prépare les siens au deuil : « Prie le bon Dieu bien fort, chère petite femme, pour que le grand déclanchement qui ne peut tarder beaucoup désormais soit couronné de succès… Dis-toi que la souffrance est une grâce qui nous est offerte par Dieu et un bienfait pour qui sait en profiter.
Sa Tragédie de Mahomet II offre des beautés qui justifient le succès qu’elle a eu, & dont elle jouit encore. […] Car enfin cette Piece offre des détails très-piquans, & des Vers que tout le monde fait par cœur.
Herriot lui a offert son bras, Painlevé approuve, Thibaudet se réjouit. […] Une source pétrifiante offerte au désespoir humain. […] Vêtu d’une très élégante robe blanche, courbé sous la croix, au départ, Jésus offrait l’échine. […] Mais combien de sacrifices humains, la foi catholique, la foi protestante n’ont-elles pas offerts au Dieu des chrétiens ? […] Vienne le temps des haillons, elle offre, en guise de calorifère, son puant giron.
Les oraisons funèbres de madame de Montausier, de la duchesse d’Aiguillon et de la dauphine de Bavière, ne pouvant offrir des événements, offrent une foule d’idées morales qui en sortent et qui les embellissent. L’oraison funèbre de Marie-Thérèse est du même genre et offre les mêmes beautés. […] Cette oraison funèbre offre cependant des morceaux qui ne sont pas indignes du sujet.
Assurément le serment du jeu de paume offrait à André Chénier un thème riche en développements de toute sorte. […] Lebrun et de Brazais, offre un touchant éloge de l’amitié. […] Hugo offrent des personnages si singuliers. […] Les regrets donnés à la dynastie exilée offraient à l’auteur un point de départ naturel. […] Sir Edward n’a pu voir Madeleine sans l’aimer ; il lui offre sa fortune et sa main.
Pierre Jeannin, l’une des gloires de la Bourgogne, né à Autun, en 1540, d’un père tanneur qualifié citoyen et échevin de la ville, et qui, bien que sans lettres, était réputé homme de très grande vertu et de très grand sens, offre par son exemple une preuve de plus qu’avec du mérite, et tout en étant du tiers état, on s’élevait et on parvenait très haut dans l’ancienne monarchie ; même avant la Ligue, il était dans une belle voie d’honneur et de considération dans sa province. […] Il existe un éloge de lui par Pierre Saumaise, conseiller au parlement de Bourgogne et cousin de l’érudit : cet éloge, où il y a bien du mauvais goût, offre aussi des parties de talent et des traits d’éclat qui méritent d’en être détachés. […] On raconte qu’après avoir entendu son premier plaidoyer, un riche bourgeois vint lui offrir sa fille en mariage. […] En même temps Henri III écrivait de sa main une lettre au président Jeannin à Dijon, par laquelle il lui faisait la même déclaration à l’endroit du duc de Mayenne, et lui recommandait de ne point l’abandonner en cette crise, mais de lui donner le conseil de se contenir dans le devoir et d’agréer la satisfaction offerte. Dans le premier moment de douleur et de surprise, Mayenne en effet, se croyant sans ressources, fut près d’en passer par cette offre accablante et de se soumettre à la nécessité.
Dès 1821, on offrait au jeune écrivain de faire une Histoire de la Révolution française ; on lui proposait aussi de donner un cours à l’Athénée de Paris, et il y professa une année sur la Réformation et le xvie siècle, une autre année sur la Révolution et la Restauration d’Angleterre. […] Ils étaient très-convaincus à l’avance de l’impossibilité radicale qu’il y aurait pour les Bourbons à accepter les conditions du gouvernement représentatif, du moment que ces conditions s’offriraient à eux dans toute leur rigueur, c’est-à-dire le jour où une majorité parlementaire véritable voudrait former un cabinet et porter une pensée dirigeante aux affaires. […] Ce jeune homme à la physionomie aimable et à l’élégante chevelure offrait à la fois quelque chose d’austère et de cultivé, un mélange de réflexion et de candeur. […] On se l’explique à merveille : l’auteur portait, pour la première fois, l’ordre et la loi dans des récits qui jusque-là, sous d’autres plumes, n’avaient offert qu’anarchie et confusion comme leurs objets mêmes. […] Cette publication met, en quelque sorte, la diplomatie79 à la portée de ceux qui ne bougent pas de leur fauteuil, et l’offre en spectacle et en sujet de méditation à l’homme d’étude et au moraliste ; elle leur permet de saisir le fin du jeu et d’en extraire la philosophie à leur usage.
Si nous n’avions pas consacré à l’histoire du clergé et de ses bienfaits la quatrième partie de notre ouvrage, il nous serait aisé de faire voir à présent combien le caractère du prêtre, dans notre religion, offre plus de variété et de grandeur que le même caractère dans le polythéisme. […] Quant aux pompes extérieures, nulle religion n’en offrit jamais de plus magnifiques que les nôtres.
Aussi, dès qu’une occasion s’offre, il brise sa muraille, il envahit, il possède, il hâte et décore tout ce développement nouveau, il cherche à tout enserrer dans une muraille nouvelle qui soit encore marquée à sa devise et à son nom. […] N’aurait-il pas pour effet possible de lui offrir l’idéal permanent des sentiments de fils, de frère, d’amant, de prêtre évangélique, comme toute belle âme non tourmentée les conçoit encore ? […] La portion de progrès, telle qu’elle s’offre par M. de Lamartine, n’a rien d’âcre ni de blessant ; jamais de bile ni au bord ni au fond ; on a beau presser, il est impossible qu’aucun sentiment équivoque sorte de là. […] Ou plutôt il ignore tout cela ; il ne songe qu’à se plonger dans l’ivresse sereine de ces hauts lieux, à remercier l’Auteur, à bénir sur la montagne pendant le bouleversement de la terre, sur la montagne où sa vallée est pendue au rocher comme un nid, et offerte au soleil comme une corbeille. […] Jocelyn nous offre beaucoup plus de particularités dans le détail, de curiosité pittoresque, domestique, locale, que les précédents poëmes de Lamartine, et marque en ce sens chez lui une nouvelle manière.
Au milieu de ce fanatisme universel en faveur de la nouvelle loi, les images durables dont une postérité reconnaissante avait fait hommage à nos grands hommes, ont été sur le point d’être brisées et de vous être offertes en débris, comme un holocauste digne de votre génie5. […] Attristé de toutes ces idées, et comme je vous l’ai dit, prévoyant tous les orages de l’avenir, j’ai brisé ma plume… Quoique fatigué d’avoir écrit plus de cinquante ouvrages, je sentais pourtant encore le désir d’offrir au public les derniers fruits de mon expérience… Mais dans ces temps de folie et de dévergondage littéraire, quel aurait été le prix de mes efforts ? Je n’aurais pu comme vous, comme tous vos imitateurs, offrir ces hardiesses dramatiques qui font reculer d’horreur, ces héros de potence, ces tueurs du moyen âge, ces brigands de nos révolutions, ces assassins, ces voleurs de nos jours, ces prostitutions de filles publiques, ces viols accomplis presque sur la scène. […] Si c’est déjà un avantage que celui d’offrir à une partie de nos jeunes gens une honnête distraction, j’en vois encore un plus grand dans la réunion de cinq ou six cents personnes instruites qui seront comme le noyau d’un véritable public. […] J’ai cru de mon devoir de faire connaître au public mes idées sur un art que j’ai cultivé si longtemps, d’offrir au gouvernement le moyen de sauver le Théâtre-Français de sa perte prochaine, et de garantir la société des effets corrupteurs d’un système qui a déjà détruit toutes les règles du savoir et rompu tous les freins de la morale.
Un Dieu montait sur son char, un prêtre offrait un sacrifice ; mais ni le Dieu ni le prêtre n’enseignaient ce que c’est que l’homme, d’où il vient, où il va, quels sont ses penchants, ses vices, ses fins dans cette vie, ses fins dans l’autre. […] Depuis Moïse jusqu’à Jésus-Christ, depuis les Apôtres jusqu’aux derniers Pères de l’Église, tout offre le tableau de l’homme intérieur, tout tend à dissiper la nuit qui le couvre : et c’est un des caractères distinctifs du christianisme d’avoir toujours mêlé l’homme à Dieu, tandis que les fausses religions ont séparé le Créateur de la créature.
Flourens nous a offert, tout éclairci, tout épuré de son faux goût, et dont il a comme inauguré le buste. […] Mais Boileau n’était pas assez de sang-froid ni assez philosophe pour aller chercher et goûter une pensée saine dans une expression qui ne l’était pas : et Fontenelle, à son entrée dans le monde, offrait les vérités, bonbonnière en main, absolument comme on offrirait des dragées ou des pastilles. […] Les trois ou quatre Lettres du chevalier d’Her…, qui roulent sur le mariage clandestin d’une prétendue cousine, offrent encore un trait caractéristique de cette jeunesse de Fontenelle. […] Le portrait offert en passant par La Bruyère nous a mené loin, et nous avons à revenir pour dégager du milieu des fadeurs et des formes frivoles l’esprit sérieux et le philosophe. […] Ce livre des Mondes offre, en quelque sorte, deux aspects, et il aboutit par une double influence à deux ordres d’écrits tout différents.
Que subsiste-t-il en eux du vieil Israël pieux, et quel secours celui-ci offre-t-il à ses fils engagés dans la guerre ? […] ne cesse-t-il de leur répéter, en fin de compte, c’est un enrichissement d’images et de sensations : Je suis heureux comme un homme à qui l’on offrirait une touffe de roses à respirer. […] Toute chaude, toute noble, profondément douloureuse pour ceux qui l’écoutent avec une parfaite sympathie, mais pour lui nuancée de paix joyeuse : Je me suis interdit de porter des jugements de valeur sur les événements de ma vie ; je les accepte tous comme des occasions que m’offre le sort pour mieux me connaître et m’améliorer. […] Roger Cahen, Robert Hertz, Amédé Rothstein, toutes ces figures vigoureusement caractérisées offrent quelque chose de rare et de singulier. […] » J’insiste sur ce sentiment instinctif de patriotisme ; je voudrais que l’on nous connaisse mieux, nous autres juifs, qui n’avons pas honte de notre race et qui n’usons pas de notre fortune pour offrir des chasses aux gens ruinés à particule.
Quant aux hommes, il est vrai, l’historien ne s’occupe guère de les gourmander ou de les louanger à propos de chaque action, il les prend pour ce qu’ils sont, les laisse devenir ce qu’ils peuvent, les quitte, les retrouve, suivant qu’ils s’offrent ou non sur sa route, et se garde surtout de faire d’aucun son héros ou sa victime. C’est à cette manière si naïve de voir et de peindre qu’on doit tant de figures originales, piquantes ou, pour mieux dire, effrayantes de contrastes, et jusqu’ici envisagées trop absolument d’un seul côté : Danton, Desmoulins, Chaumette, Clootz, Saint-Just, Robespierre lui-même : un roman de Walter Scott n’offre pas des personnages plus vivants. […] Assez d’autres, il est vrai, à défaut de lui, s’offrirent pour les remplir ; les instruments impurs ne manquent jamais ; mais lui, homme pur, il n’a qu’à rentrer dans son foyer, à s’y asseoir jusqu’à des jours meilleurs, et, s’il le faut, à y mourir.
En effet, si l’on sent vivement, la conception peut être en retard sur l’émotion ; l’intelligence n’arrive pas à se mettre au même pas que la sensibilité et l’imagination : alors la figure qui traduira le désir ou la passion sera vague et n’offrira point une idée claire à l’esprit. […] Et si l’on songe aux facilités qu’offre une langue déjà vieille par la multitude des phrases toutes faites et des figures ajustées d’avance, on concevra comment tant de métaphores ou d’hyperboles, qui naissent spontanément au premier effort de la pensée, ne sont que de vains échappatoires par lesquels on se dispense de faire acte de réflexion en donnant une espèce de satisfaction à la sensibilité. […] Les figures sont ainsi bien souvent des consolations que l’impuissance offre à la vanité, et que les grands mots déguisent à nos yeux.
Il refusa le chapeau de cardinal que le pape, Paul III, lui offrit, ainsi que le grand Léon X avoit voulu le donner à Raphaël. […] Chacun a son ton, son caractère : le génie offre tant de faces différentes. […] César Scaliger (ou de l’Escalle) se présenta & offrit de faire répentir Erasme des vérités qu’il avoit osé dire.
Ces Essais forment treize volumes, & il n’en est aucun qui n’offre d’excellentes leçons de sagesse & de vertus. […] C’est cette inaction du cœur qui donne au style de ce Moraliste de la froideur & de la sécheresse, quoiqu’il offre assez constamment de la pureté, de l’élégance, & de la clarté.
le bourgeois se risque ; il pose sa fille sur la table, la fait sonner, comme un sac qui vient de la Banque, et l’offre à brûle-pourpoint au jeune gentilhomme, sans lui demander de reçu. […] Il faut le voir chiffrer, à première vue, le mariage que lui offre son client Roussel, vérifier l’addition, approuver le compte et l’inscrire sur le carnet de son cœur. […] Aussi, sommes-nous prêts de crier à l’invraisemblance, lorsque nous la voyons fascinée par une rivière de diamants que vient lui offrir un certain M. […] Baudel vient de lui donner en arrhes, elle détache une perle pour la lui offrir. […] Le marquis offre cinq cent mille francs, la moitié de sa fortune ; ce n’est pas assez : dans cinq ans, elle aura gagné le double.
Le présent travail offrira peut-être cette utilité d’en établir la coordination et l’ensemble : il n’a point d’autre ambition ? […] Et sa palette d’artiste lui offre toujours, à point nommé, des couleurs entre toutes adéquates et reconnaissantes. […] Dans ce vaste ensemble que nous offre le roman provincial au cours des années écoulées, MM. […] Boylesve nous offre un détour aisé pour arriver au groupe des romanciers néo-classiques que domine M. […] L’ensemble du roman, dont la donnée fut discutée, offre une réelle séduction.
L’Histoire des Vaudois & celle des Albigeois offrent les mêmes défauts & les mêmes agrémens. […] L’Oraison funebre de Jean-George II, Prince Danhalt-Dessau, offre le portrait d’un Prince Chrétien, bien supérieur à ce vain étalage de vertus équivoques & fragiles, que la Philosophie moderne préconise si fort dans les Princes qu’elle regarde comme ses disciples….
La première lettre qu’il reçut de Paris était d’un homme déjà célèbre lui-même par ses voyages, par des fatigues de tout genre et des périls encourus pour la science : M. de Humboldt, sur ce qu’il avait entendu dire de son mérite et de ses malheurs, lui offrait son amitié. […] Condorcet le premier sentit qu’il était temps d’exposer les vrais titres des hommes éminents dont l’Académie des sciences s’était honorée ; mais, malgré le mérite de quelques-uns de ses éloges, il ne sut point offrir de parfaits modèles de ce genre nouveau. […] Au milieu des exposés les plus scientifiques et les plus désintéressés, s’il s’offre de côté quelque allusion possible à des circonstances politiques, à des émotions bruyantes et passagères, et qui seront demain oubliées, il ne dédaigne pas de faire une sortie et de la marquer avec vigueur. […] Arago, caractérisa heureusement l’intelligence à la fois forte et subtile de son ami, quand il la compara à la trompe, si merveilleusement organisée, dont l’éléphant se sert avec une égale facilité pour saisir une paille et pour déraciner un chêne. » Cela n’est pas tout à fait exact : Jeffrey n’a pas dit une telle chose ; c’est en parlant de la machine à vapeur et de ses merveilleux effets, et non de l’intelligence de Watt, qu’il a dit : « La trompe d’un éléphant qui peut ramasser une épingle ou déraciner un chêne n’est rien en comparaison. » Parlant de l’esprit de Watt, Jeffrey le peint plus délicatement : Il avait, dit-il, une promptitude infinie à tout saisir, une mémoire prodigieuse et une faculté méthodique et rectifiante pour tirer, comme par une chimie naturelle, quelque chose de précieux de tout ce qui s’offrait à lui, soit dans la conversation, soit dans la lecture. Tout sujet d’entretien lui était bon ; il acceptait volontiers celui qu’on mettait sur le tapis, et il étonnait les indifférents par les trésors qu’il tirait à l’instant de la mine qu’ils lui avaient offerte sans y songer.
C’est ce cours oral, nullement écrit d’abord, improvisé et très-médité, qu’il a rédigé depuis et qu’il offre aujourd’hui au public, en le plaçant sous les auspices de Celle à qui il a dû de l’entreprendre. […] Dans la première partie de son livre, Bossuet s’est proposé de parcourir les diverses époques indiquées, et d’offrir la série des faits, leur assemblage dans chaque époque, leur synchronisme. […] L’auteur semble éviter les développements qui s’offrent d’eux-mêmes et qui le tentent ; il est maigre sur Cicéron ; sur César, il est la sécheresse même, pas un portrait. […] C’est la seconde partie qui est la principale et qui fait le corps de l’ouvrage ; c’est celle-là seule qui, avec la troisième, offre de véritables et grandes beautés. […] Les dates y sont empruntées d’Usserius, et assurément elles n’ont pas toute l’exactitude possible ; mais c’est un chef-d’œuvre dont la première partie offre un tableau chronologique des événements mémorables depuis la Création jusqu’à Charlemagne.
quel triste sort nous offrez-vous donc sans mobile, sans intérêt et sans but ? D’abord ce n’est pas du bonheur dont j’ai cru offrir le tableau : les alchimistes seuls, s’ils s’occupaient de la morale, pourraient en conserver l’espoir ; j’ai voulu m’occuper des moyens d’éviter les grandes douleurs. […] Il faut compter dans chaque caractère les douleurs qui naissent des contrastes de bonheur ou d’infortune, de gloire ou de revers dont une même destinée offre l’exemple ; il faut compter les défauts au rang des malheurs, les passions parmi les coups du sort, et plus même, les caractères peuvent être accusés de singularité, plus ils commandent l’attention du philosophe ; les moralistes doivent être comme cet ordre de religieux placés sur le sommet du mont St. […] On dit, qu’en s’abandonnant à la pitié, les individus et les gouvernements peuvent être injustes ; d’abord les individus d’une condition privée ne sont presque jamais dans une situation qui commande de résister à la bonté ; les rapports avec les autres sont si peu étendus, les événements qui offrent quelque bien à faire, sont dépendants d’un si petit nombre de chances, qu’en se rendant difficiles sur les occasions qu’on peut saisir, on condamne sa vie à l’inutile insensibilité. […] Vos ennemis sont vaincus, ils n’offrent plus aucune résistance, ils ne serviront plus à votre gloire, même par leurs défaites ; voulez-vous encore étonner ?
Pouvoit-il ignorer que le premier devoir d’un Historiographe est d’être en garde contre son imagination ; qu’un esprit réfléchi est plus judicieux qu’un esprit plein de chaleur ; qu’il est plus essentiel de s’occuper à chercher, à démêler, à établir, à présenter la vérité, qu’à la défigurer en la chargeant d’ornemens ; qu’une histoire doit être regardée comme irréprochable, quand la narration est claire, suivie, exacte, quand les faits n’offrent rien de falsifié ou d’exagéré ; le style, rien d’artificieux & de passionné ; la chronologie, rien d’obscur ni d’embrouillé ? […] Cet Eloge n’empêche pas qu’il n’y ait des fautes dans son Histoire : ces sortes d’Ouvrages ne deviennent parfaits qu’avec le temps, qui offre chaque jour de nouvelles découvertes ; le meilleur ne sauroit être que celui qui a le moins de défauts.
Loin de nous, en Savoie, en Russie, au ciel de Naples, il semblait s’être conservé exprès pour nous venir offrir, dans sa trop courte visite, à l’âge de près de soixante-seize ans, l’homme le plus moralement semblable à ses ouvrages qui se puisse voir, le seul de nos jours peut-être tout à fait semblable et fidèle par l’âme à son passé, naïf, étonné, doucement malin et souriant, bon surtout, reconnaissant et sensible jusqu’aux larmes comme dans la première fraîcheur, un auteur enfin qui ressemble d’autant plus à son livre qu’il n’a jamais songé à être un auteur. […] xxxv), cherchée, cueillie autrefois si fraîche dans la serre un jour de carnaval, avec tant d’émotion, offerte à Mme Hautcastel à l’heure du bal, et qu’elle ne regarde même pas ! […] Il n’en fut pas aussi satisfait que moi : la douleur aride et quelquefois rebelle du Lépreux lui paraissait, me dit-il, comme une autre lèpre qui desséchait son âme ; cet infortuné (ajoutait-il), révolté contre le sort, n’offrait guère à l’esprit que l’idée de la souffrance physique, et ne pouvait exciter que l’espèce de pitié vulgaire qui s’attache aux infirmités humaines. […] Le plus savant des docteurs de Salerne lui a dit qu’il ne pourrait être guéri que par le sang d’une jeune vierge librement offert, et l’amour le lui fait trouver38. […] En même temps que le comte Xavier de Maistre s’est offert à nous comme un de ces hommes dont la rencontre console de bien des mécomptes en littérature et réconcilie doucement avec la nature humaine, il y a, dans la publicité insensible et croissante de ses ouvrages, un mouvement remarquable qui peut encore, ce semble, rassurer le goût.
Mais nous ne l’avons pas, au contraire, appelé charmeur, exprimant ainsi cette impression ineffable de prédilection qu’ont éprouvée, pour tout ce qui est sorti de cette plume experte, ceux qui l’ont pu suivre, sans songer à ce que ses sujets offrent de vitalité intense, au souci qu’ils accusent du cas compliqué et à l’intelligence qu’ils révèlent de la difficulté sentimentale. Qui ne voit d’ailleurs que les grandes lignes du roman, c’est-à-dire le sujet dans sa floraison mouvante, ne sauraient constituer à elles seules le roman, ni surtout le roman d’analyse ; que, par suite, le sujet ne saurait être entièrement séparé de sa portée psychologique, et nous entendons par l’auteur, — dont le dogmatisme n’est une charge d’état que parce qu’il y a des significations multiples derrière les événements les plus futiles en apparence, derrière les moindres affirmations de la réalité où tout s’enchaîne, tout le passé à tout le présent, dans une constante, rigoureuse et subtile logique. — On ne peut nier non plus que, si les faits présentés, si peu alourdis qu’ils soient de complications matérielles, se distinguent des ordinaires accidents ressassés, par une idée, — il en résulte souvent un ensemble capable d’offrir des ressources d’émotion et d’intérêt, mille fois plus puissantes sur le cœur que ne l’ont jamais été sur l’imagination les ficelles du roman à physionomie unilatérale, comme le roman d’aventures, par exemple. […] Loti, mais qui en offre de, si l’on peut dire, normales ou rationnelles, — parce qu’aussi bien M. […] France offre à la sienne, il n’y a pas aussi loin que du style de M. […] Les choses, à même lesquelles la pensée du philosophe se forme, n’offrent pas d’harmonie tangible ; elles en offrent d’intelligible.
Après avoir essayé de se jeter dans le parti opposé au nouveau roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, il est reçu de lui avec distinction ; mais la place qu’on lui offre dans l’artillerie n’est que de quarante ducats par an : « Cette offre m’humilie, écrit-il à M. […] Hennin à cette lettre, réponse que les éditeurs ont eu le tort de supprimer, on voit cet homme de sens combattre la détermination de Bernardin, et lui représenter qu’il n’y a rien d’humiliant dans l’offre qui lui est faite ; que le premier pas est l’essentiel, et que le reste ne peut manquer de suivre : « Considérez, monsieur, que dans un pays où les sujets manquent, vous auriez été le premier employé. […] C’était Bernardin qui avait écrit : « La nature offre des rapports si ingénieux, des intentions si bienveillantes, des scènes muettes si expressives et si peu aperçues, que qui pourrait en présenter un faible tableau à l’homme le plus inattentif le ferait s’écrier : Il y a quelqu’un ici ! […] Elle venait d’être signée hier lorsque le ministre m’a renvoyé votre inconcevable lettre où vous rejetez ce qui vous est offert de la part du roi. […] Jamais on ne refuse les bienfaits du roi, à moins qu’ils ne soient humiliants, et celui qui vous est offert est honorable.
Elle a donc eu lieu cette séance tant attendue, tant désirée, et qui devait être la plus curieuse de toutes les fêtes que l’Académie française a offertes jusqu’ici à son brillant public : car c’est proprement un bal de beaux esprits qu’une séance de réception. […] Tous les thèmes qu’offrait la carrière si noblement parcourue par M. de Tocqueville ont été traitésk. […] Tous les thèmes qu’offrait la carrière si noblement parcourue par M.
Vinet lui-même, considéré dans son œuvre et dans sa vie, qu’il offrait en quelque sorte l’image d’un Pascal réduit et modéré, d’un Pascal plus aisément circoncis dans ses essors et dans ses désirs, mais dont le centre moral était le même et dont le cœur était comme taillé sur le cœur de l’autre. […] Vinet n’est que le premier de ceux qui paraîtront successivement, et qui nous offriront les Œuvres complètes du savant et pieux auteur. […] Il me semble qu’après beaucoup d’éloges un peu de sympathie doit vous plaire ; j’offre la mienne à l’emploi que vous faites de votre talent, qui ne s’est pas contenté d’intéresser l’imagination et d’effleurer l’âme, mais qui veille aux intérêts sacrés de la vie humaine ; et moi, qu’une espérance sérieuse a pu seule faire écrivain, je suis heureux que vous ayez reconnu en moi cette intention, que vous l’ayez aimée ; et j’accepte avec reconnaissance les vœux par où vous terminez votre article.
La triste connaissance du cœur humain fait, dans le monde, de l’exercice de la bonté un plaisir plus vif ; on se sent plus nécessaire, en se voyant si peu de rivaux ; et cette pensée anime à l’accomplissement d’une vertu à laquelle le malheur et le crime offrent tant de maux à réparer. […] La bonté ne demande pas, comme l’ambition, un retour à ce qu’elle donne ; mais elle offre cependant aussi une manière d’étendre son existence et d’influer sur le sort de plusieurs ; la bonté ne fait pas, comme l’amour, du besoin d’être aimé son mobile et son espoir ; mais elle permet aussi de se livrer aux douces émotions du cœur, et de vivre ailleurs que dans sa propre destinée : enfin, tout ce qu’il y a de généreux dans les passions se trouve dans l’exercice de la bonté, et cet exercice, celui de la plus parfaite raison, est encore quelquefois l’ombre des illusions de l’esprit et du cœur. […] Si vous rencontrez Almont, quand votre âme est découragée, sa vive attention à vos discours vous persuade que vous êtes dans une situation qui captive l’intérêt, tandis que, fatigué de votre peine, vous étiez convaincu, avant de le voir, de l’ennui qu’elle devait causer aux autres ; vous ne l’écouterez jamais sans que son attendrissement pour vos chagrins, ne vous rende l’émotion dont votre âme desséchée était devenue incapable ; enfin, vous ne causerez point avec lui, sans qu’il ne vous offre un motif de courage, et qu’ôtant à votre douleur ce qu’elle a de fixe, il n’occupe votre imagination par un différent point de vue, par une nouvelle manière de considérer votre destinée ; on peut agir sur soi par la raison, mais c’est d’un autre que vient l’espérance.
Sans elle, on aura beau s’abreuver de toutes les rhétoriques, se consumer sur les sujets particuliers qui s’offriront, on n’arrivera jamais qu’à se souvenir et à amplifier ; on n’aura jamais une façon d’écrire naturelle et personnelle. […] Les lettres lui offraient dans la prose, dans la poésie, au théâtre, dans la chaire, des réflexions sur l’âme humaine, exactement liées et logiquement déduites. Il était impossible de lire distraitement même un roman, de tourner les pages avec une langueur somnolente, en sautant tout ce qui prend l’air sérieux : dans ces formidables romans en dix tomes, diffus, interminables, bourrés de conversations et de dissertations, débordant de distinctions et d’analyses, l’histoire, les faits étaient peu de chose, et s’ils offraient à la curiosité frivole l’attrait de l’actualité et des allusions, c’était par les caractères finement dessinés, dont il fallait regarder de près les ressemblances.
Un jour un athlète qui avait remporté le prix aux courses de mules lui offrit une somme d’argent pour chanter sa victoire. […] Le vainqueur tripla la somme offerte. […] Quelques autres fables, comme celle des animaux malades de la peste, présentent peut-être des leçons plus importantes, offrent des vérités qui ont plus d’étendue, mais il n’y en a pas d’une exécution plus facile.
Un prote généreux offre de se brûler la cervelle. […] Il en résultait des glorioles d’enfant, et n’en est-ce pas la meilleure preuve que cet exemplaire raturé de Louis Lambert, rehaussé d’une riche reliure romantique et offerte par lui en cadeau à M. […] Deberny a eu l’obligeance de m’offrir un fac-simile.
Il attendait dans son coin qu’on lui offrît le monde ; il enrageait d’attendre, mais il n’eût pas allongé la main pour le saisir. […] Cette communication entre le dogme catholique et toutes les parties vivantes de l’âme, il l’avait rétablie en lui-même : il offrait au public les remèdes dont il avait usé. […] C’était en deux mots la poésie et l’art que Chateaubriand ramenait à la place de la rhétorique et de l’idéologie : c’était le sentiment de la nature et l’inquiétude de la destinée qu’il offrait comme thèmes d’inspiration, pour remplacer la description des mœurs de salon et la mise en vers de toutes les notions techniques. […] Les Martyrs aussi nous offrent des élégances épiques qui font regretter le naturel de Télémaque. […] Il a offert sa phrase artiste, harmonieuse, expressive, simple, tantôt nerveuse, tantôt onduleuse, tantôt large et calme ; et sa prose a fait entendre ce que pouvaient être des vers.
Il offre d’ailleurs quelques Episodes intéressants. […] Il est aussi merveilleux par le fond, que tous les Romans qui l’avoient précédé ; mais il offre un ton d’ingénuité, des traits de critique, & même des traits de génie, que nul d’entre eux ne présente. […] Quelle autre production romanesque offrit jamais des détails aussi brillants joints à des vues aussi profondes ? […] On peut, cependant, reprocher à son style un peu de langueur, d’afféterie, & de précieux ; mais il offre aussi quelquefois le véritable langage du sentiment. […] Il ne faut donc lui offrir que l’aliment qu’elle exige.
Les poëtes anglais, tels que William Cowper, ou ceux qu’on a compris sous le nom de Lakistes, offrent à chaque page des pièces dans ce genre moral, familier, domestique, que j’aurais voulu voir se naturaliser en France, et que j’ai tout fait à mon heure pour y introduire. […] Pour moi, l’année entière, Dans sa succession muable et régulière, Ne m’offre tour à tour que diverses beautés, Toutes en leur saison. — Au déclin des étés, Ce feuillage, là-bas, dont la frange étincelle, Et qui, plus jaunissant, rend la forêt plus belle Quand un soleil oblique y prolonge ses feux ; Tout ce voile enrichi ne présage à tes yeux Que l’hiver, — l’hiver morne, aride.
Je n’entends pas dire par là que le théâtre n’offre que des agréments de cette nature, mais il en offre toujours de cette nature, même alors qu’il contient, par exception, des éléments d’un ordre élevé, et ce sont ces petites misères qui ont prise sur le plus grand nombre. […] Ces deux hommes peuvent d’ailleurs ne faire qu’un ; Stendhal nous en offre un excellent exemple. […] Aussi me paraît-il naturel que, malgré les mérites qu’il offre encore, il puisse contenter la société contemporaine. Toutefois, il offre cette indiscutable supériorité : obliger les gens à être sincères. […] « Aujourd’hui comme hier, il y a des gens capables de lire et de comprendre, mais à condition qu’on leur offre des idées véritablement nouvelles et des sensations d’art originales.
Il leur offrit les sujets antiques dans ses tableaux d’Homère et de Virgile (1757). […] Le Chénier qu’elles nous offrent est un homme du monde, qui n’a que des sens, qui court après « le plaisir », et ne spiritualise point l’amour. […] Il a même, comme Ronsard, et avec le même succès, tenté l’ode pindarique ; une de ses odes offre la strophe, l’antistrophe et l’épode. […] Il a été mieux inspiré quand il a importé l’ïambe : à vrai dire, ce n’était pas une forme tout à fait nouvelle ; à ne compter que le nombre des syllabes, les Adieux de Gilbert à la vie offrent précisément le même mètre.
Ces cailloux, qui prennent la parole, offrent de plus une sorte de personnification presque inconnue au poète de l’Ionie113. […] Certes, tu es quelqu’un des Dieux habitants du secret Olympe ; mais sois-nous favorable, nous t’offrirons des victimes sacrées et des ouvrages d’or merveilleusement travaillés. […] Joseph, après avoir fait mettre une coupe dans le sac de Benjamin, ordonne d’arrêter les enfants de Jacob ; ceux-ci sont consternés ; Joseph feint de vouloir retenir le coupable : Juda s’offre en otage pour Benjamin ; il raconte à Joseph que Jacob lui avait dit, avant de partir pour l’Égypte : « Vous savez que j’ai eu deux fils de Rachel, ma femme. […] Tobie offre des ressemblances touchantes avec quelques scènes de l’Iliade et de l’Odyssée : Priam est conduit par Mercure, sous la forme d’un jeune homme, comme le fils de Tobie l’est par un ange, sous le même déguisement.
Ainsi, dans sa comédie des Esprits, Larivey n’a vu Plaute qu’à travers Lorenzino de Médicis, et la fusion de l’Aululaire et de la Mostellaria s’est offerte à lui toute faite dans l’Aridosio du prince florentin. […] La comédie de Molière nous offre un vaste tableau de la France du xviie siècle, étonnant de couleur et de vie. […] Il sera facile à tout le monde de distinguer les deux points de vue, et de réduire chaque pièce tantôt à être un tableau de mœurs disparues, tantôt à offrir simplement des types sans date ni existence historique. […] De là vient que, parmi tous les sujets qui se sont ‘ offerts à son génie, il a choisi toujours de préférence ceux qui louchaient aux conditions du bonheur domestique et de la vie de famille. […] Nombre de comédiens393 se mêlent d’écrire, et l’ont prédominer dans leurs œuvres, selon la tradition offerte parle répertoire qu’ils jouaient ordinairement, l’intrigue à surprises et la bouffonnerie haute en couleur.
Mais si l’évangile de Luc est daté, ceux de Matthieu et de Marc le sont aussi ; car il est certain que le troisième évangile est postérieur aux deux premiers, et offre le caractère d’une rédaction bien plus avancée. […] L’histoire littéraire offre du reste un autre exemple qui présente la plus grande analogie avec le phénomène historique que nous venons d’exposer, et qui sert à l’expliquer. […] Il est clair que leurs récits offriraient de nombreuses erreurs, de fortes discordances. […] Les deux écrits offrent la plus complète identité de style, les mêmes tours, les mêmes expressions favorites. […] Matthieu n’offre cette particularité qu’une fois (XXVII, 46).
Véron, directeur du Constitutionnel, apprenant mon retour, eut l’obligeance de m’offrir les colonnes de son journal pour chaque lundi. […] Ce qu’il m’offrait me parut possible, et dès lors, lui aidant et Le Constitutionnel s’y prêtant en toute bonne grâce, j’entrai en matière résolument.
Il sera tué dans le combat mais, à ce prix, je vous garantis la victoire. » Chacun alors de s’offrir pour ce mortel honneur mais Malick Sy resta inébranlable jusqu’à ce qu’un jeune homme du nom de Mamadou ou (Yamadou) Hâve se fût proposé. […] » « — Voilà qui est bien, dit Yamadou aux Peuhl, mais, puisque je m’offre pour votre salut, je vous demande de consentir à votre tour à mes demandes !
Guizot se prononce décisivement en faveur de celles-ci : « Pour moi, dit-il, arrivé au terme d’une longue vie pleine de travail, de réflexions et d’épreuves, d’épreuves dans la pensée comme dans l’action, je demeure convaincu que les dogmes chrétiens sont les légitimes et efficaces solutions des problèmes religieux naturels que l’homme porte en lui-même, et auxquels il ne saurait échapper. » L’auteur, ou plutôt le penseur chrétien, ne s’arrête point, dans les Méditations qu’il nous offre aujourd’hui, à ce qui divise entre eux les chrétiens des diverses communions ; il ne s’attache en ce moment qu’aux dogmes fondamentaux dont la suite exacte et l’enchaînement satisfait aux doutes qui agitent l’âme humaine, dès qu’elle se recueille et s’interroge à la manière de Pascal. […] trop bien que c’est là une dernière forme trompeuse, un dernier mirage que s’offre à elle-même et que projette devant elle l’imagination des hommes. […] Quand on est meublé comme mon savant et mon critique, on n’invite pas les autres à venir chez soi ; on n’y laisse monter que les rares amis et les adeptes ; on n’aura rien, de bien longtemps, à offrir aux foules, aux auditoires, aux diverses sortes de publics. […] Dans ce qu’il nous offre comme une solution générale, je reconnais et j’étudie avant tout l’empreinte personnelle distincte : là où il prétend me donner une philosophie, une théologie, je vois un homme, l’homme d’État, l’historien encore, et son portrait, en achevant de se graver dans mon esprit, n’obtient et n’entraîne rien de plus sûr ni de plus sincère que mon respect 21. […] Mais je me souviens trop bien des phases morales par lesquelles j’ai passé dans ma jeunesse, de mes sensibilités et de mes inconstances poétiques, de l’âge où j’ai rêvé les Consolations de celui où j’ai écrit Volupté et nombre de pages de Port-Royal , pour avoir jamais la prétention de m’offrir à l’état d’un type quelconque.
Pendant que la Chambre des communes excluait Steele, pour avoir publié la Crise, les lords écossais obligèrent le ministère à offrir 300 livres au dénonciateur de l’Esprit Public des Whigs. […] Au commencement de 1712, elle avoua son amour à Swift et lui offrit sa main. […] L’état déplorable de ce pays, l’oppression politique et industrielle de ces populations misérables, l’indignèrent et lui offrirent une nouvelle occasion de jouer un grand rôle dans le monde. […] Après l’universelle clameur de l’Irlande, personne n’avait osé comparaître pour une pareille cause, quoique le gouvernement offrît les frais du voyage et les indemnités des témoins. […] Wood peut offrir sa monnaie, et nous avons pour la refuser, la loi, la raison, la liberté et la nécessité.
Des associations d’idées s’offrent que je traduis, je m’extériorise et note des représentations, — et c’est un premier procédé. […] Chaque pensée créera sa forme et le vers, enfin sensibilisé, nous offrira le minutieux, graphique des convulsions de l’âme. […] Si donc je me suis offert le plaisir de condenser quelques principes, c’est sans doute que je les ai découverts épars et comme flottants dans l’air. […] Trop d’autres illustres, trop d’autres, mes maîtres, ont offert des modèles définitifs du genre, pour que je me permette de les ignorer. […] Je le ferais volontiers si j’offrais ici autre chose qu’un sommaire de questions à traiter ultérieurement.
Les secondes ruines sont plutôt des dévastations que des ruines ; elles n’offrent que l’image du néant, sans une puissance réparatrice. […] Nous nous promenâmes longtemps au milieu des pierres sépulcrales de marbre noir, semées çà et là sur la terre ; les unes étaient totalement brisées, les autres offraient encore quelques restes d’épitaphes.
Mettons immédiatement en regard de ce qui eut lieu pour Dom Juan, ce qui se passa pour Le Tartuffe, et nous aboutirons, dans le rapprochement qui s’offre à nous, à des résultats non moins curieux et non moins frappants. […] Après lui avoir offert une collation, Liseo le fait reconduire par ses valets. […] J’ai un grand nombre d’envieux… C’est bien assez d’avoir complu à sa seigneurie en consentant, par le respect que je lui dois, à goûter les quelques morceaux qu’elle a daigné m’offrir.
Bain nous a offert le type le plus complet. […] L’économie politique nous offre des exemples encore plus nombreux ; elle est en grande partie une enquête sur l’action des motifs, et elle se fonde sur ce principe que les voûtions humaines sont sous l’influence de causes précises et déterminables. La hausse et la baisse, les fluctuations du change, les variations de l’offre et de la demande, le retour du papier chez le banquier après une émission excessive, la disparition des espèces, tous les faits de cette nature résultent de causes déterminées qui agissent avec régularité.
Les merveilles, les triomphes, les calamités qu’ils retracent, n’offrent rien dont nous n’ayons été témoins. […] Notre sacerdoce nous offre la même consolation ; car, à peine sommes-nous dévoués aux châtiments du péché, que la grâce siège au milieu de nous sous la figure du Messie. […] Le sage Despréaux leur dit : « N’offrez point un sujet d’incidents trop chargé. […] C’est là que le pasteur Glaucus le trouve, et lui offre l’hospitalité. […] Ici la vision est sublime, et l’antiquité n’en offre pas de plus parfaite.
Raynouard offrent, avec une incontestable vérité, l’intérêt le plus vif et le plus nouveau. […] Elle offre la plus vive image de l’esprit du temps. […] La langue romane offrit d’abord ces types, qu’elle recevait directement du latin. […] Hugues reçoit tous ces présents et les offre à Saladin, qui les lui rend avec la liberté. […] Les romans historiques, mélangés de faux et de vrai, sans fiction surnaturelle, offriraient un intérêt de plus.
Chacun des trois volumes des précédentes éditions représentait la manière de l’auteur à trois moments, et pour ainsi dire à trois âges différents ; car, sa méthode consistant à amender son esprit plutôt qu’à retravailler ses livres, et, comme il l’a dit ailleurs, à corriger un ouvrage dans un autre ouvrage, on conçoit que chacun des écrits qu’il publie peut, et c’est là sans doute leur seul mérite, offrir une physionomie particulière à ceux qui ont du goût pour certaines études de langue et de style, et qui aiment à relever, dans les œuvres d’un écrivain, les dates de sa pensée. […] Les Odes historiques, qui constituent le premier volume, et qui offrent sous un côté le développement de la pensée de l’auteur dans un espace de dix années (1818-1828), ont été partagées en trois livres.
Ne sit ancillae amor pudori pourrait dire maître Guérin, qui sait du latin, qui a le mot pour rire, et qui, de temps à autre, régale ses clients d’une citation d’Horace, comme il leur offrirait une prise de tabac : — « En usez-vous ? […] C’est encore une scène habilement conduite que celle où la dame, flattée plutôt que touchée d’un si grand amour, se fait offrir ce sacrifice auquel elle ne tient pas autrement. […] La jeunesse dorée d’aujourd’hui offrait un autre sujet au scalpel d’un satirique résolu à attaquer les plaies vives. […] Le baron la prend à témoin de l’abîme, aussi postiche qu’une trappe de théâtre, où il prétend avoir fait tomber sa victime, et de l’offre qu’il lui fait de sa main pour l’en retirer. […] Elle lui offre d’abord de payer pour lui les huit cent mille francs de ses différences.
Il n’y avait plus en effet de texte imprimé qui offrît une base fixe à l’examen ; les anciennes éditions étaient toutes suspectes à bon droit, et, à vrai dire, avilies, par le fait des inexactitudes qu’on y avait dénoncées ; la nouvelle édition, dont le Mémoire de M. Cousin démontrait et créait à la fois la nécessité et l’urgence, offrait des difficultés extrêmes, tellement que dans l’intervalle le Pascal des Pensées était provisoirement suspendu. […] M. de Monmerqué a dès longtemps offert l’exemple pour madame de Sévigné. […] On leur propose de s’occuper des papiers de Pascal mort depuis quelques années, et d’en tirer quelque chose d’utile, d’édifiant, de digne d’être offert à l’Église d’alors et aux fidèles, un volume enfin qui puisse être montré aux amis et aux ennemis. […] Si donc il vous convenait de vous trouver au Luxembourg sur les cinq heures, je vous offre place dans ma calèche.
Le poète critique attribue même un peu trop à Homère quand, se souvenant à son sujet d’un mot d’Horace pour le réfuter, il dit que là où nous voyons une faute et une négligence, il n’y a peut-être qu’une ruse et un stratagème de l’art : « Ce n’est point Homère qui s’endort, comme on le croit, c’est nous qui rêvons. » Le beau rôle du vrai critique, Pope l’a défini et retracé en divers endroits pleins de noblesse et de feu, et que je rougis de n’offrir ici que dépolis et dévernis en quelque sorte, dépouillés de leur nette et juste élégance : « Un juge parfait lira chaque œuvre de talent avec le même esprit dans lequel l’auteur l’a composée : il embrassera le tout et ne cherchera pas à trouver de légères fautes là où la nature s’émeut, où le cœur est ravi et transporté : il ne perdra point, pour la sotte jouissance de dénigrer, le généreux plaisir d’être charmé par l’esprit. » Et ce beau portrait, l’idéal du genre, et que chaque critique de profession devrait avoir encadré dans son cabinet : « Mais où est-il Celui qui peut donner un conseil, toujours heureux d’instruire et jamais enorgueilli de son savoir ; que n’influencent ni la faveur ni la rancune ; qui ne se laisse point sottement prévenir, et ne va point tout droit en aveugle ; savant à la fois et bien élevé, et quoique bien, élevé, sincère ; modeste jusque dans sa hardiesse, et humainement sévère ; qui est capable de montrer librement à un ami ses fautes, et de louer avec plaisir le mérite d’un ennemi ; doué d’un goût exact et large à la fois, de la double connaissance des livres et des hommes ; d’un généreux commerce ; une âme exempte d’orgueil, et qui se plaît à louer, avec la raison de son côté ? […] Celui qui n’a pas l’œil fait pour observer toutes ces choses, et qui ne peut d’un seul regard distinguer chaque nuance et chaque teinte dans sa variété, sera d’autant insuffisant par là même dans une des plus essentielles qualités du poète. » Pope n’est certes pas dénué de pittoresque ; il sentait la nature, il l’a aimée et décrite dans sa forêt de Windsor ; condamné par sa santé à une vie sédentaire et ne pouvant voyager vers les grands sites, il avait le goût de la nature champêtre, telle qu’elle s’offrait riante et fraîche autour de lui : il dessinait même et peignait le paysage, il avait pris des leçons, pendant une année et demie, de son ami Jervas ; et comme on lui demandait un jour : « Lequel des deux arts vous donne le plus de plaisir, la poésie ou la peinture ? […] Taine, tel qu’il s’offre dans cette première forme une et entière, subsistera comme une des œuvres les plus originales de notre temps. […] Taine, comme ont paru le faire ceux même qui le défendaient le mieux, j’aurais essayé, en le prenant tel qu’il s’offre, de présenter et de faire valoir, moins encore en sa faveur que dans l’intérêt de l’illustre Compagnie, une seule considération que je crois digne d’être méditée. […] André Chénier, lorsqu’il a dit dans une Épître, parlant de son art composite et de ce métal de Corinthe auquel il compare son style : Tout ce que des Bretons la muse inculte et brave, Tout ce que des Toscans la voix fière et suave ……………………………………………… M’offraient d’or et de soie est passé dans mes vers, se souvenait probablement de ce passage de Pope.
Mais dans une composition assez analogue que nous offre l’Étude treizième, et où il nous montre un voyageur jeté par un naufrage dans une île inconnue, qui se trouve être l’île de Naxos, il a excédé la mesure : appliquant le même procédé d’idéalisation à l’antique histoire d’Ariane, il montre cette jeune fille de Minos, dans le récit légendaire d’un berger, pleurant nuit et jour l’infidèle Thésée et ne pouvant même être consolée par les jeunes Naxiennes qui lui versent du vin dans des coupes d’or. […] Les lettres des admirateurs se mirent à lui pleuvoir de toutes parts dans sa solitude : Des âmes sensibles m’adressent des lettres pleines d’enthousiasme ; des femmes, des recettes pour mes maux ; des gens riches m’offrent des dîners ; des propriétaires, des maisons de campagne ; des auteurs, leurs ouvrages ; des gens du monde, leurs sollicitations, leurs protecteurs, et même de l’argent. […] Et Bernardin ajoutait naïvement : « Si le clergé m’offre une pension, je l’accepterai avec reconnaissance, moi qui n’ai vécu jusqu’ici que des bienfaits du roi. » Il y eut, en effet, un moment où le clergé eut l’idée singulière d’adopter Bernardin comme adversaire de Buffon et du parti encyclopédiste, et de lui faire une pension comme à son avocat. […] Je dis cela de Paul et Virginie plutôt que de La Chaumière indienne qui, malgré sa grâce et sa fraîcheur, me paraît seulement offrir sous forme exquise les banalités de la morale de 91. […] Cet ouvrage des Harmonies offre encore de très beaux tableaux, aussi beaux que dans aucun des ouvrages précédents, mais aussi toutes les exagérations de système et de style naturelles à l’auteur, et où s’est complu sa vieillesse.
J’aurais eu regret cependant que l’auteur eût complètement supprimé dans le volume offert à notre public deux ou trois morceaux. « La crise de la foi » est un beau chapitre intérieur, et qui rappelle, à quelques égards, le touchant monologue de Jouffroy au moment où il s’aperçut que la foi première sur laquelle il s’appuyait s’était écroulée dans son cœur. […] Scherer nous offre, dans cette suite d’études premières, le spectacle d’une âme, d’une intelligence en travail, en marche continuelle, en évolution permanente : c’est une variante moins orageuse et sous forme toute scientifique, une variante qui a son intérêt pourtant, de la lutte et de la recherche que nous offre l’homme de Pascal dans les Pensées, avec cette différence qu’au lieu d’acquérir de la foi, il va la perdant, ce semble, de plus en plus, mais en s’obstinant à ne jamais la perdre tout à fait. […] Scherer a raison de dire que « Lamennais est, avec Chateaubriand, le plus grand maître d’invective que nous offre la langue française ».
À la mort de Scarron madame d’Albret et madame de Richelieu offrirent à l’envi un logement dans leur hôtel a sa veuve, qui préféra de se retirer dans un couvent. […] Elle offre des dons sans mesure aux plus longues distances de temps et de lieux, dans des pays où vous n’irez jamais, dans des temps que vous ne verrez point, et ne vous assure pas un verre d’eau pour le moment où vous aurez soif : et cependant on a foi dans ses promesses. […] Il offre tant de sympathies diverses à satisfaire, il soumet les sympathies physiques à tant de sympathies morales et intellectuelles, il présente tant de points de défense et d’attaque en même temps, il fait naître tant désirs au-delà du désir même, il offre tant à conquérir au-delà de la dernière conquête, il donne tant de jeu aux craintes, aux espérances, il arrête les progrès si près du but et y rappelle si puissamment par l’effort même qui en éloigne, enfin il y a tant de distance entre les voluptés que l’art le plus exercé ou le naturel le plus aimable peuvent donner à l’abandon et le charme de cette retenue mystérieuse qui arrête les mouvements d’un cœur passionné, que rien n’est impossible à une grande passion dans le cœur d’une telle femme.
Par là, sans doute, il mérita d’être imité de l’antiquité latine, plus que nous ne le savons ; car, si le hasard de quelques petits fragments dispersés, si quelques grains de cette poudre d’or conservés dans les scoliastes, nous offrent tantôt un vers entier, tantôt une image allégorique, tantôt un mot heureux qu’a dérobé l’abeille de Tibur, combien d’autres larcins nous aurait décelés l’œuvre grecque entière, que lisait Horace ! […] Deux vers isolés cependant offrent peut-être la trace, non d’une fiction poétique, mais d’un tourment réel : « Ma douce mère, je ne puis tisser ma toile, toute vaincue que je suis par la pensée de ce jeune homme, grâce à l’entraînante Aphrodite. » D’autres fragments bien courts, et par lit d’un sens douteux, pourront faire croire que Sapho vit le mariage de sa fille chérie, et chanta pour elle : « Heureux gendre, l’union que tu souhaitais s’est accomplie, tu as la vierge que tu aimais ! […] Des listes de ces suicides ou réels ou apparents se conservaient ; et un scoliaste grec nous en offre encore une, où manque précisément le nom de Sapho. […] S’il fuit maintenant, il poursuivra bientôt ; s’il n’a pas accepté de dons, il en offrira ; s’il n’aime pas, bientôt il aimera, même en dépit des refus. — Viens à moi encore aujourd’hui, ô déesse !
C’est lui qui, dans une vive discussion sur l’entreprise d’Égypte, répond à Bonaparte, qui prononce le mot de démission : « Je suis loin de vouloir qu’on vous la donne ; mais si vous l’offrez, je suis d’avis qu’on l’accepte. » Enfin, s’il succombe lui-même au 30 prairial, si les Conseils, prenant la revanche du 18 fructidor, l’expulsent par violence d’un poste où il défend intrépidement une Constitution dont on ne veut plus, ce n’est pas à la peur ni aux prières qu’il cède, c’est à la conviction de son impuissance, au vœu trop manifeste de ses concitoyens, et, en se retirant, pauvre, à pied, dans sa petite maison d’Andilly, il emporte avec lui la dignité et la force du Directoire. […] Si nous voulions relever tout ce que ces deux volumes offrent de neuf et de remarquable, notre tâche ne serait pas près de finir. […] « Elle n’est pas venue, dit-il : elle viendra. » Espérons-le avec lui : il est de ceux qui ont le plus droit de la promettre ; car il la sert, il en hâte le triomphe ; et certes, lorsqu’à la lecture de son livre nous voyons ce que nos pères ont souffert pour elle, et que nous sentons en nos cœurs ce que nous serions prêts à souffrir nous-mêmes, quand il nous semble qu’à travers les larmes, le sang et d’innombrables douleurs, tout a été préparé par une providence attentive pour son mystérieux enfantement, nous ne pouvons imaginer que tant de mal ait été dépensé en pure perte, que tant de souffrances aient été vainement offertes en sacrifice ; et dût-il nous en rester encore quelque part à subir, nous croyons plus fermement que jamais au salut de la France.
Moréas s’était rendu compte que le Symbolisme, utile à son heure, n’offrait que les caractères d’un Art transitoire, et qu’à le suivre inconsidérément, au lieu de s’acheminer à la Terre promise, on risquait de choir dans un cul-de-sac. […] Moréas offre ses Stances à la Revue des Deux Mondes qui les repousse comme indignes d’elle et l’Académie française lui refusé le prix Archon-Despérouse que ses admirateurs avaient, à son insu, sollicité pour lui. […] Les civilisations disparues y revivent mêlées à la nôtre et nous offrent leur plus gracieux sourire, leurs richesses et toutes leurs tentations.
» La vérité est qu’ils sont beaucoup, mais non pas trop, car tous offrent un intérêt particulier. […] Il entasse du vide, et c’est ce soin de sa parade, cette façon d’offrir entre deux doigts la moindre des sornettes comme une perle, incomparablement précieuse puisqu’elle vient de lui, qui complique d’irritation l’ennui qu’il vous fait subir.
Si on en excepte un petit nombre, dont la réputation se soutiendra dans tous les siecles, le reste n’offre qu’une multitude d’Ecrivains qui paroissent avoir méconnu l’esprit & le ton du genre auquel ils se sont attachés. […] Sa narration, qui pourroit être plus serrée, plus soutenue, offre néanmoins un style noble & gracieux par intervalles.
Le souvenir le plus tendre que l’on pût offrir au fils de Pélée, après lui avoir rappelé son père, était sans doute l’âge de ce même père. […] L’image du délaissement du vieux monarque, peut-être accablé par de puissants voisins pendant l’absence de son fils, la peinture de ses chagrins soudainement oubliés, lorsqu’il apprend que ce fils est plein de vie ; enfin, cette comparaison des peines passagères de Pélée avec les maux irréparables de Priam, offrent un mélange admirable de douleur, d’adresse, de bienséance et de dignité.
On n’ignorait pas dans le pays que jamais il n’avait offert à manger à quelqu’un et qu’il ne remettait jamais à sa femme le mil nécessaire pour leur nourriture qu’après l’avoir soigneusement mesuré par poignées. […] C’est ce qui fait que je n’ai rien à t’offrir ».
Stendhal, offrit aux âmes la salutaire vérité de son optimisme. […] Et notre musique, pareillement, n’offre aucun sens aux oreilles des Arabes. […] Mais à qui offert ? […] Il s’en est tenu, parmi les cas avérés, à ceux qui offraient des particularités amusantes. […] Et ce furent les voix secrètes des choses qui lui offrirent un concert.
et que parfois les paradoxes offrent à l’esprit plus de brillantes facettes pour y étinceler, que les raisons ne présentent de solides arguments à l’éloquence ? […] Il avait senti sur la comédie ce que j’entreprends sur toute la littérature, et offert en approximation ce que je veux réduire en formules positives. […] Où trouver en eux rien qui marque la caricature, et qui nuise à la ressemblance du ridicule qu’il veut offrir ? […] Sur l’application du ridicule ; analyse de quelques pièces offertes en exemples. […] Là Molière approfondit son sujet dans un long et plaisant monologue qui m’offre encore l’occasion de distinguer le burlesque faux du vrai comique.
« Il s’inclina courtoisement et lui offrit ses remerciements. […] Mon compagnon d’armes vous offre son salut et à vous et à tous ses parents. […] Vous offrirez mes services à tous ces héros hardis et bons. […] « — Merci pour ses services qu’il me fait offrir. […] « Ma maîtresse vous offre, dit Swemel, fidélité et service.
Ils leur offraient du lait, du vin, de l’huile, des parfums, et ils immolaient une victime. […] Comme les Grecs et les Italiens lui offrent le vin, l’Hindou lui verse la liqueur fermentée qu’il appelle soma. […] Il n’avait pas le droit d’offrir le repas funèbre et la famille ne se perpétuait pas par lui. […] Le jour de la fondation venu, il offre d’abord un sacrifice. […] Avant toute délibération, le président offrait un sacrifice et prononçait une prière.
Il offre de gros prix aux rédacteurs ; il a pris Rolle, le rédacteur des feuilletons du théâtre au National ; il a acquis la collaboration de madame Sand pour qui la Revue indépendante était une ressource un peu maigre. […] Faute d’autre, la question des jésuites s’est offerte et on s’y est jeté avec activité, on l’a cultivée, on l’a réchauffée, et elle a produit.
J’y trouvais, moi, pauvre homme du Centre, plus d’assent » que d’accent, c’est-à-dire plus de Midi que d’Humanité ; trop de « poivrons » et de « fromageons », trop de « mas », de « nouvelets » et de « Gabrielous »… Et je ne sais pas bien encore, à l’heure qu’il est, si la tragédie d’Aubanel est shakespearienne ou tartarinesque… La légende est belle ; et si, comme on me l’a affirmé, c’est Aubanel lui-même qui l’a inventée de toutes pièces, il l’en faut louer grandement, car elle offre tous les caractères des légendes populaires… Pour trouver de ces choses belles et obscures, pour inventer un symbole qui semble vieux de plusieurs centaines d’années et qui a l’air d’avoir subi les déformations et les additions de plusieurs siècles, certes il ne faut pas être un médiocre poète, et je n’ai pas dit que Théodore Aubanel en fût un. […] Elle s’écoula presque tout entière en Avignon, comme on dit là-bas, où il était né et où il mourut, après y avoir vécu cinquante-sept ans (1829-1886)… Son œuvre offre partout la clarté native du génie latin.
Ils offrent cependant, par intervalles, plusieurs traits d’une éloquence vive, noble, & digne du ton qui convient à la Chaire. […] L’Académie la mit au dessous de celle de M. l’Abbé du Jarry, que le Public trouva très-mauvaise quand elle parut, & qui commence par ces trois Vers : « Enfin ce jour paroît où le saint Tabernacle, D’ornemens enrichi, nous offre un beau spectacle ; La mort ravit un Roi plein d’un projet si beau, &c. » « L’Académie ne s’apperçut point de tous les défauts de cette Piece, qui est très-plate, très-prosaïque, & où l’on trouve des Pôles glacés & où des Pôles brûlans, & jugea à propos de la couronner.
Tandis que Socrate honorait la mémoire des justes, le paganisme offrait à la vénération des peuples des brigands dont la force corporelle était la seule vertu, et qui s’étaient souillés de tous les crimes. […] Le chœur des saints rois, David à leur tête ; l’armée des confesseurs et martyrs vêtus de robes éclatantes, nous offriraient aussi leur merveilleux.
Les autres écrits de Nicole ne valent pas celui-ci ; il offre beaucoup de vérités communes exprimées longuement ; quoiqu’on y sente un philosophe qui connoît le cœur humain ; un philosophe qui est toujours chrétien. […] Si son Emile & ses autres ouvrages offrent de choses dangereuses, on a réduit ce qu’il a écrit aux seules vérités utiles, en publiant le recueil de ses Pensées. On a fait disparoître dans cette collection le sophiste hardi, pour n’offrir que l’écrivain brillant, l’homme sensible, le moraliste penseur.
Horace Walpole, dans la description des fêtes qu’il donna à sa résidence de Strawberry-Hill en l’honneur de Mme de Boufflers, nous la montre fort agréable, mais arrivant fatiguée, excédée de tout ce qu’elle avait eu à voir et à faire la veille : « Elle est arrivée ici aujourd’hui (17 mai 1763) à un grand déjeuner que j’offrais pour elle, avec les yeux enfoncés d’un pied dans la tête, les bras ballants, et ayant à peine la force de porter son sac à ouvrage. » En fait de Français, Duclos était de la fête, lui « plus brusque que vif, plus impétueux qu’agréable », et M. et Mme d’Usson, cette dernière solidement bâtie à la hollandaise et ayant les muscles plus à l’épreuve des plaisirs que Mme de Boufflers, mais ne sachant pas un mot d’anglais. […] Je vous salue avec grande affection et respect pour la dernière fois. » Certes, la femme qui inspirait à un sage mourant de tels sentiments suprêmes d’intérêt et d’amitié n’était point une âme ordinaire ; et ce seul témoignage, qui rattache son souvenir à celui d’une des plus belles morts que la philosophie nous offre, suffirait pour empêcher son nom à elle-même de mourir. […] Un jour que cette Cour était au château de La Muette, la duchesse de Polignac à qui Mme de Boufflers avait dit obligeamment de vouloir bien disposer, le cas échéant, de sa maison d’Auteuil, crut pouvoir profiter de l’offre ; mais la comtesse Amélie eut un caprice, et sa belle-mère, pour ne pas la contrarier, fut obligée de se dédire ; elle se permit donc de refuser très-poliment ce qu’elle avait offert de bonne grâce, et elle termina sa lettre d’excuse par les vers suivants : Tout, ce que vous voyez conspire à vos désirs : Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs ; La Cour en est pour vous l’inépuisable source, Ou si quelque chagrin en interrompt la course. […] La citoyenne Boufflers donne un cheval à la nation. » En 1793, 21 mai, dans l’État de la recette faite par le citoyen Rouvaux, secrétaire greffier provisoire, sur la liste des secours offerts pour l’expédition de la Vendée, on trouve la citoyenne Boufflers mère portée pour 200 livres, et sa belle-fille pour 100 livres.
Diderot trouve que cette pêche offerte par Calypso est une sottise, et que Télémaque a bien plus d’esprit que la nymphe et que son peintre, car il continue le récit de ses aventures sans prendre la pêche qu’on lui offre. Mais si cette pêche était bien offerte, si la lumière y tombait d’une certaine façon, si l’expression de la nymphe y répondait, si en un mot le tableau était d’un Titien ou d’un Véronèse, cette pêche-là aurait pu être un chef-d’œuvre, malgré la sottise que l’esprit croit y apercevoir ; car ici, dans un tableau, le récit des aventures qu’on n’entend pas, et que l’offre de la pêche court risque d’interrompre, n’est que très secondaire ; nous n’avons que faire de nos oreilles, et nous sommes tout yeux. […] Il est plein de reflets de nature et de verdure ; il en offre même infiniment plus que le style de Buffon et celui de Jean-Jacques.
Les Mémoires de Lauzun en cet endroit, surtout si on les complète par les exemplaires manuscrits qui contiennent quelques détails de plus, tendent à montrer qu’il n’eût tenu qu’à lui, à un certain jour, d’abuser de la tendre préférence que lui témoignait la reine : « Je fus tenté, dit-il, de jouir du bonheur qui paraissait s’offrir. […] On a beaucoup parlé d’une certaine plume de héron blanche que la reine avait remarquée au casque de Lauzun, qu’elle avait désiré avoir, et qu’il avait donnée à Mme de Guémené pour la lui offrir. […] On raconte que l’exécuteur se présentant le matin, pendant qu’il déjeunait dans sa prison, pour l’avertir qu’il était l’heure de partir : « Vous me permettrez bien encore une douzaine d’huîtres », lui dit gaiement Biron, et il lui offrit un verre. […] Voilà ce qu’offrent de plus saillant les prétendus Mémoires du duc de Lauzun, qui depuis quelque temps circulent manuscrits, et dont j’ai une copie entre les mains. […] De tout temps, des âmes passionnées ou mercenaires ont abusé des facilités que leur offraient des mémoires particuliers, inédits, pour répandre, sous le nom d’autrui, le venin dont elles étaient remplies.
L’unique consolation comme l’unique idéal qu’on lui offre dans sa misère, c’est le travail mécanique, abrutissant, le travail sans cause et sans but, agitation vaine qui se résout en un simple jeu d’excitations et de mouvements réflexes. […] La réalité étant dégoûtante ou indifférente en soi, elle ne pouvait offrir d’intérêt que mise en drame ou en roman d’écriture jolie. […] Ils ne s’apercevaient donc pas, ces hommes, que la réalité commence au point précis où finit l’artifice littéraire et qu’il faut absolument sortir de l’atmosphère factice des Cénacles si l’on veut offrir à l’art une pâture digne de lui ? […] Les romans et les nouvelles de Théophile Gautier offriraient peut-être la preuve la plus concluante que ce fut une lourde méprise. […] Nous autres, ce n’est pas une basilique neuve dont les pierres sans foi ne recouvrent que le vide et le silence, c’est une âme et un sang purifiés que nous voulons offrir au bon Génie des ancêtres !
On y sentait non seulement l’observateur déjà éprouvé et mûr, mais une nature passionnée, avide d’action, par moments une manière d’ambitieux pour qui l’histoire s’offrait comme une suite de rôles qu’il eût aimé à transporter et à réaliser dans le présent. […] Gilbert a rassemblé à ce propos différents passages de ses maximes et de ses caractères, qui se rapportent évidemment à cette situation personnelle ; on le soupçonnait auparavant, on en est sûr désormais : et par exemple dans ce portrait de Clazomène qui est tout lui : « Quand la fortune a paru se lasser de le poursuivre, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, la mort s’est offerte à sa vue ; elle l’a surpris dans le plus grand désordre de sa fortune ; il a eu la douleur amère de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, et n’a pu sauver sa vertu de cette tache. » L’amitié si tendre, si familière, que nous voyons établie entre Vauvenargues et Saint-Vincens nous permet de nous figurer en la personne de ce dernier un de ces amis dont La Fontaine avait vu des exemples autre part encore qu’au Monomotapa : Qu’un ami véritable est une douce chose ! […] Cette mauvaise fortune, et cette extrême délicatesse morale qu’il y conserve, le rendent un peu susceptible dans ses rapports avec Saint-Vincens ; et lorsque celui-ci, qui paraît encore plus aimé de Vauvenargues qu’il ne l’aime, et qui est assez irrégulier dans ses lettres, tarde un peu trop à lui répondre, Vauvenargues s’alarme, il suppose que le souvenir de l’argent prêté entre pour quelque chose dans ce ralentissement, que son ami en a besoin peut-être et n’ose le lui dire ; il se plaint, il offre de s’acquitter, et il a ensuite à se justifier envers son ami qui a cru voir de l’aigreur dans la chaleur de ses reproches : Je te supplie, du moins, de croire qu’en t’offrant, comme j’ai fait, de m’acquitter avec toi, je n’ai jamais été fâché un seul moment de te devoir. […] Je vous remets, mon cher ami, la disposition de tout ce qui me regarde : offrez mes services, pour quelque emploi que ce soit, si vous le jugez convenable, et n’attendez point ma réponse pour agir ; je me tiendrai heureux et honoré de tout ce que vous ferez pour moi et en mon nom.
Celles-ci, les femmes du xviiie siècle antérieures à Rousseau (et Mme de Staal-Delaunay en offre l’image la plus accomplie et la plus fidèle), sont purement des élèves de La Bruyère ; elles l’ont lu de bonne heure, elles l’ont promptement vérifié par l’expérience. […] Villemain de cette manière et de cette nuance de style dont Mme de Staal nous offre la perfection ? […] L’inconvénient pour elle de sa première éducation et de cette culture exclusive, c’eût été plutôt, comme elle l’indique assez véridiquement, d’offrir une teinture scientifique un peu marquée, d’aimer à régenter, à documenter toujours quelqu’un auprès de soi, comme cela est naturel à une personne qui a lu l’Histoire de l’Académie des Sciences, et qui a étudié la géométrie. […] Je voudrois que l’ambition vous en pût offrir.
Les écrivains qui joignent la finesse des idées à celle du style, offrent plus de ressources au traducteur que ceux dont l’agrément est dans le style seul. […] Quel plaisir peut faire dans une traduction de l’Énéide, l’endroit où les Harpies enlèvent le dîner des Troyens ; dans une traduction de Cicéron, les plaisanteries froides et quelquefois grossières qui déparent ses harangues ; dans la traduction d’un historien, les endroits où sa narration n’offre rien d’intéressant, ni par les choses, ni par le style ? […] Préjugé de traducteur à part, comme il est sans comparaison le plus grand historien de l’antiquité, il est aussi celui dont il y a le plus à recueillir ; mais ce que j’offre aujourd’hui suffira, ce me semble, pour faire connaître les différents genres de beautés dont on trouve le modèle dans cet auteur incomparable, qui a peint les hommes avec tant d’énergie, de finesse et de vérité, les événements touchants d’une manière si pathétique, la vertu avec tant de sentiment ; qui posséda dans un si haut degré la véritable éloquence, le talent de dire simplement de grandes choses, et qu’on doit regarder comme un des meilleurs maîtres de morale, par la triste, mais utile connaissance des hommes, qu’on peut acquérir par la lecture de ses ouvrages. […] La seule grâce que je désire d’obtenir de ceux que je reconnais pour mes vrais juges, c’est de ne point se borner à relever mes fautes, mais de m’offrir en même temps le moyen de les corriger quand ils les auront aperçues.
Les Sénèque et les Claudien de cette courte époque n’offrent déjà plus que des titres de livres aux bibliographes, des noms inconnus dans notre chronologie littéraire. […] Pour commencer par le point qui offre le plus de prise aux conjectures ; lorsque notre régime constitutionnel sera affermi, lorsque nos habitudes sociales seront prises, nous imposerons à tous les peuples une éloquence parlementaire inconnue jusqu’à présent. […] Nous devons regretter sans doute que nous ayons été si peu habiles à user des trésors de la poésie qui nous étaient offerts, à toutes les époques de notre existence sociale. […] Nos préjugés classiques ont trop longtemps maintenu les mythes païens qui ne pouvaient pas nous offrir des systèmes de composition originale.
Une transmission problématique de facultés d’ailleurs indéterminées et dont la genèse reste inconnue, voilà tout ce que l’anthropologie peut nous offrir pour l’explication du succès de l’égalitarisme ; n’est-il pas naturel que nous en cherchions autre part des raisons moins obscures et moins incertaines ? […] Mais il faut bien dire qu’à notre goût scientifique elle offre, si elle prétend se suffire à elle-même et se passer du secours de la sociologie, peu d’aliment. […] Admettons que la méditation consciente transfigure et « dénature » les matériaux qui lui sont apportés par le milieu : il n’en est pas moins vrai que, en poussant aussi loin que possible l’explication sociologique de ses inventions mêmes et en montrant, par exemple, comment certaines conditions sociales devaient, suivant les lois générales de la formation des idées, amener les esprits des philosophes jusqu’à l’égalitarisme, nous gagnons sur l’inconnu ; et que par suite, toutes circonstances égales, notre hypothèse, offrant un essai d’explication là où l’autre n’offre que l’adoration d’un mystère, devait être préférée. […] * ** La sociologie nous offre-t-elle, et à quelles conditions, de pareilles hypothèses ?
Green, historien du peuple anglais, il insiste sur la largeur de vues, sur l’hospitalité qu’offre l’anglicanisme aux divergences dogmatiques. […] La langue roumaine offre des analogies avec le latin. […] Il ne diminue point les grandeurs qu’offre la guerre à l’homme, mais il est l’exemple que l’héroïsme est aussi grand de lutter contre elle. […] Tant de diplômes prématurément obtenus, trois licences, et qui, pourtant, devaient offrir quelques garanties ! […] Sa poignée de main s’était faite protectrice, mais ne pouvant encore nous offrir des bureaux de tabac, il nous proposait gentiment des cigarettes.
Les chefs-d’œuvre de la littérature classique, parce que simples de sentiment et d’action, doivent d’abord être offerts aux auditeurs. […] Maurice Bouchor nous offre ainsi un recueil de poèmes composés dans un but moral, dont la lecture n’est point ennuyeuse.
Elles offrent en effet une tournure d’esprit agréable, de la finesse, des détails piquans, des comparaisons ingénieuses, des images riantes, un coloris brillant, une touche délicate & facile, & une peinture assez vraie des travers aimables qui caractérisent notre Nation. […] Ses Tragédies même, malgré leurs disgraces, offrent plusieurs traits dignes d’un Eleve de Melpomene.
Iphigénie et Zaïre offrent, pour le caractère de la fille, un parallèle intéressant. […] En un mot, le christianisme n’enlève rien au poète des caractères naturels, tels que pouvait les représenter l’antiquité, et il lui offre de plus son influence sur ces mêmes caractères.
Il est puéril d’en appeler contre la civilisation raffinée à l’état sauvage ; il faut en appeler à la civilisation vraie, dont la Grèce nous offre un incomparable exemple. […] Il est vrai qu’à ce dernier égard notre société offre une lacune difficile à combler. […] La vie brahmanique offre le plus puissant modèle de la vie possédée exclusivement par la conception religieuse, ou pour mieux dire sérieuse, de l’existence. Je ne sais si le tableau de la vie des premiers solitaires chrétiens de la Thébaïde, si admirablement tracé par Fleury, offre une telle auréole d’idéalisme. […] Les fils de Pandou, pendant leur séjour à la forêt, vont à la chasse, et leur femme Draupadi offre aux étrangers qu’elle reçoit dans son ermitage du gibier que ses époux ont tué.
III L’idée chrétienne avec les multiples emprunts que lui ont faits pour se constituer divers groupes sociaux, offre, avec mille nuances, des exemples de l’une et de l’autre aventure. […] Le christianisme, en son essence, n’est rien d’autre, ainsi que le boudhisme, qu’une attitude pour se résigner et, au besoin, pour mourir : les faibles, convaincus de leur faiblesse, renoncent à la lutte pour la puissance, ils renoncent à jouer une partie qui n’offre pas même d’aléa et où ils savent qu’ils ne peuvent gagner. […] Or elle offre, entre toutes les autres, un exemple admirable du parti qu’un groupe social peut tirer de l’idée religieuse, soit ici de l’idée chrétienne, comme instrument de règne. […] Amalgame du renoncement évangélique et des modes d’activité où le génie anglo-saxon excelle, l’idéal humanitaire tel qu’il nous est offert sournoisement, sous le masque d’une vérité de raison, ne peut exercer sur nous que son action évangélique et déprimante. […] La France actuelle offre encore ici un exemple d’une clarté saisissante.
Après une courte hésitation, — elle offrit au jeune homme une place dans sa voiture, — et elle l’emmena chez elle, où elle lui offrit de partager son dîner qui l’attendait. […] Un machiniste s’offre pour remplacer l’acteur démissionnaire. […] Seulement, pour se prouver sa reconnaissance, — il s’ouvre sa tabatière et s’offre une prise, — qu’il se refuse. […] C’est mademoiselle B… qui a fixé ce chiffre ; — offre-t-on moins ? […] Après lui avoir offert des bonbons, l’artiste s’informa du motif qui lui valait cette visite.
Dans l’Examen qu’il fit du Cid vingt-cinq ans plus tard, il indique avec complaisance quelques-unes de ces adresses qu’il a employées : il est aussi quelques-unes des beautés premières, tout à l’espagnole, qu’il a l’air de vouloir rétracter et dont il fait mine de se repentir : ainsi, à un endroit, l’offre que fait Rodrigue de son épée à Chimène et sa protestation de se laisser tuer par don Sanche « ne me plairaient pas maintenant, dit-il ; ces beautés étaient de mise en ce temps-là, et ne le seraient plus en celui-ci. […] Cette scène offre le parfait exemple de ces vers à double compartiment qui sont de l’essence de la tragédie, mais qui appartiennent plus particulièrement à la forme de Corneille : « Es-tu si las de vivre ? […] Vieux et inutile, mais vengé désormais et content, il s’offre lui-même en victime pour apaiser le sang qui crie par la bouche de Chimène ; que son fils vive pour continuer l’honneur de sa race, pour servir son roi et son pays, il n’aura plus de regret. […] Il lui offre ses bons offices et son épée contre Rodrigue : « Souffrez qu’un cavalier vous venge par les armes. » Cette voie est plus sûre et plus prompte que la justice du roi. […] C’est sur cet éclat que Rodrigue sort brusquement de l’endroit d’où il l’entendait, et s’offre tout entier à sa colère.
Qu’il me soit permis, messieurs, de m’honorer à vos yeux d’une mission que je dois à l’amitié de cet homme célèbre… » Ce rapprochement de Raynal et de Franklin ne pouvait passer que grâce à l’illusion de l’amitié : Franklin, véritable patriarche, par un mélange unique de simplicité, de finesse et de douce ironie, avait offert à quiconque l’avait approché dans sa vieillesse le modèle du sage, conseillant à demi-voix et souriant, un des vrais pères ou parrains de la société de l’avenir. […] Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Mably sont morts avant d’avoir vu fructifier les germes qu’ils avaient semés dans les esprits : vous vivez, vous qui avez avec eux préparé les voies de la liberté ; et, comme dans ces associations ingénieuses où les vieillards qui survivent héritent de toute la fortune de leurs confrères morts, on se plaisait à voir accumuler sur votre tête le tribut de reconnaissance et d’hommages que l’on ne peut plus offrir qu’à leur cendre… » L’abbé Raynal, devenu homme de génie à l’ancienneté, en héritant successivement des morts, et par le mouvement naturel de la tontine des réputations, un homme de génie par survivance, c’était bien cela ! […] Aussitôt qu’il voit le premier décret qui le met en jugement, il court chez l’ambassadeur de France à Londres, M. de Chauvelin, pour lui demander un passe-port, son intention étant d’aller s’offrir à la Convention pour défendre Louis xvi. […] Malouet, écrivait, à cette même date, miss Burney, qui a le singulier courage de s’offrir pour plaider la cause du monarque déchu, au milieu de ses féroces accusateurs ; et comment M. de Chauvelin se hasarde-t-il à transmettre une pareille demande101 ? […] Decrès, ministre de la marine, lui fit offrir par M. de Vaines la préfecture de Santo-Domingo, lors de l’expédition du général Leclerc ; il n’était ni d’un âge ni d’un état de santé à accepter.
Bernardin de Saint-Pierre offrit l’un des premiers le triste spectacle d’un talent élevé, idéal et poétique, en chicane avec les libraires. […] Maintenant, quand on lit dans un grand journal l’éloge d’un livre, et quand le nom du critique n’offre pas une garantie absolue, on n’est jamais très-sûr que le libraire ou même l’auteur (si par grand hasard l’auteur est riche) n’y trempe pas un peu. […] C’est là sans doute une économie politique bien élémentaire et bien mesquine en fait de propriété littéraire ; elle doit faire pitié à bien des illustres ; il y a particulièrement de quoi faire hausser les épaules à plus d’un de nos douze maréchaux de France, comme les appelle le président actuel de la Société des Gens de Lettres dans une lettre récemment publiée135 ; car un maréchal de France en littérature, c’est un de ces hommes, sachez-le bien, qui offrent à l’exploitation une certaine surface commerciale. […] Voilà donc une Société qui recevra tous ceux qui s’offriront pour gens de lettres, et qui les aidera, et qui les organisera en force compacte ; et dans toutes les questions, les moindres, les moins éclairés, les moins intéressés à ce qui touche vraiment les lettres, crieront le plus haut, soyez-en sûr. […] Au reste, nous parlons d’autant plus à l’aise de cette Société des Gens de Lettres, que, le grand nombre nous en étant parfaitement inconnu, une portion suffisante du moins nous semble offrir, par les noms, toute sorte de garanties.
Augier a placé sa comédie au dix-huitièmesiècle, sous Louis XVI, à cette époque de politesse raffinée et de mœurs exquises, ou la galanterie française mettait l’encens en bonbonnière et l’offrait aux dames, avec des grâces infinies. […] Aux désenchantements je ne veux pas m’offrir. […] Philiberte ressent vivement le dédain que renferme l’offre de cette main goutteuse. […] Ainsi agit Philiberte, et elle n’a pas de peine à faire tomber à ses pieds cet écervelé de chevalier, qui lui offre son cœur, sa main et l’héritage de son oncle par-dessus le marché. […] La scène est belle, éloquente, indignée ; elle n’a qu’un tort, celui de s’être fait trop longtemps attendre, et de retenir le soufflet que Spiegel suspend un instant sur la joue du misérable, au moment où il ose, après tant de bassesses, offrir de l’argent à sa fiancée, pour l’indemniser de la trahison.
Mais il a suivi sa trace ; il l’a relancée jusqu’à Paris, où il apprend qu’elle est devenue veuve ; et maintenant il prie son ami Paul, qui est connu d’elle, d’aller, de sa part, lui offrir solennellement son nom et sa main. […] Ce n’est pas un faux amour décommandé, c’est une amitié désintéressée et loyale qu’il offre à mademoiselle de Birague. […] Elle se lève, et lui offre de couvrir, à elle seule, en cas d’insuccès les quatre cent mille francs de sa souscription. […] Le baron la prenait à témoin de l’abîme aussi postiche qu’une trappe de théâtre, où il prétendait avoir fait tomber sa victime, et de l’offre qu’il lui faisait de sa main pour l’en retirer. […] Voyez-vous d’ici ces gentlemen se rassemblant, dans leur club, pour juger la moralité du cheval offert à mademoiselle Rosa !
Hubert Krains Peu de carrières artistiques offrent l’exemple d’une rectitude aussi absolue que celle de M. […] Comme rien ne le lui offrait autour de lui, ni le monde matériel, ni les philosophies, ni les religions, il a tenté l’entreprise gigantesque de se le forger lui-même.
Peu d’Ouvrages offrent autant d’exemples de ce sublime, qui consiste dans l’expression simple d’une grande pensée. […] La question est facile à résoudre, & offre un exemple qu’on ne sauroit trop imiter.
N’est-ce pas l’influence des raisonnements de notre âge qui a refroidi les tableaux offerts à sa raison suprême, et substitué la métaphysique des maximes au mouvement des caractères ? […] Toutes plairont, si l’auteur les offre sous leur aspect vrai, parce qu’il n’est pas d’objet que l’art ne rende agréable en l’imitant bien, et en l’embellissant de sa magie sans le dénaturer. […] Comme elle m’offre bien la preuve du principal axiome sur lequel je fondai tout mon cours de littérature ! […] Conséquemment il passera de l’une à l’autre de ces trois conditions, en se modifiant toujours sur elles, de façon à offrir les nombreuses variétés qu’elles exigent. […] Plus loin, il offre Psyché condamnée à périr et transportée sur un rocher.
Chez les oiseaux, la lutte offre souvent un caractère plus paisible. […] Si bien que des champs entiers de Trèfle rouge offriraient en vain une abondante récolte de nectar à notre Abeille domestique. […] Cela résulte, du reste, de ce fait : que les espèces les plus communes sont celles qui offrent le plus grand nombre de variétés reconnues ou d’espèces naissantes. […] Celles d’entre ces variations qui offrent quelque avantage aux individus chez lesquels elles se manifestent pourront seules se conserver et seront naturellement élues. […] D’après ma théorie, l’existence permanente d’organismes inférieurs n’offre aucune de ces difficultés ; car la sélection naturelle n’implique aucune loi nécessaire et universelle de développement et de progrès.
Les cavaliers de Zerbin les enveloppent, mais un bois ténébreux offre un asile impénétrable aux deux amis ; ils s’y jettent, on les suit. […] Le flanc opposé de la montagne offrait un aspect bien plus agréable et était bien différent de celui que Roger avait été forcé de gravir. […] Bastide me démontre que ce n’était qu’une protection personnelle et une escorte d’honneur et de sûreté offertes au souverain pontife. […] Il résulte que nous nous sommes bornés à faire précisément ce que vous nous reprochez de n’avoir point fait : à offrir au pape un asile. […] Je vous remercie de l’occasion que vous m’avez offerte de repousser encore une fois un de leurs mensonges.
toi qui as brisé la force des ennemis furieux, alors que Moïse, étendant les bras, offrit la figure de la croix, cette arme puissante ! […] Ainsi, avec joie, j’échappe à l’envie ; et, sorti d’une grande tempête, j’ai jeté le câble dans le port, où désormais, élevant mon cœur par d’innocentes pensées, j’offrirai à Dieu mon silence, comme autrefois ma parole. […] Au roi des dieux nous offrons une couronne, une victime non sanglante, la libation de nos chants. […] Permets-moi de me confondre dans la lumière créatrice ; permets que, sous ta garde paternelle, avec le chœur céleste, je t’offre des hymnes saintement spirituels ! […] Tu es roi ; je t’offre l’or : la myrrhe conviendra pour ta tombe. — Ta présence a purifié la terre, et les flots de la mer, et les routes où passa le démon, les plaines liquides de l’air et les profonds abîmes de la terre.
Sandeau, son auteur de prédilection ; le premier dîner en tête-à-tête qu’il offre à celui-ci chez Bignon ; le dîner qui lui est rendu à un restaurant plus modeste hors barrière, le père Moulinon, où se réunissaient les gens d’esprit pauvres et un peu bohèmes, les « surnuméraires de l’art et de la littérature » ; puis, au sortir de là, une soirée de lecture dans un salon à la mode où il est présenté et où, pour payer sa bienvenue, il se pique de spirituelle impertinence. […] Un jour qu’il était ruiné, un libraire de Londres lui offrit je ne sais combien de guinées pour qu’il écrivît ses Mémoires et qu’il y dit une partie de ce qu’il savait sur la haute société anglaise avec laquelle il avait vécu. […] Voici un petit livre que je vous offre ; abonné à la Presse pendant cette saison d’été, j’y lisais vos articles, et le charme de ces lectures augmentait mon désir de devenir un jour votre justiciable. […] Et puis, quand je rentre dans mes quartiers non lettrés et tout populaires, quand je m’y replonge dans la foule comme cela me plaît surtout les soirs de fête, j’y vois ce que n’offrent pas à beaucoup près, dit-on, toutes les autres grandes villes, une population facile, sociable et encore polie ; et s’il m’arrive d’avoir à fendre un groupe un peu trop épais, j’entends parfois sortir ces mots d’une lèvre en gaieté : Respect à l’âge !
Louis XIV avait épuisé sa colère : vieillissant lui-même et devenu dévot, il sentait tout bas peut-être qu’il avait de ce côté quelque compte à rendre, quelque expiation à offrir au Ciel. […] Plus d’une personne de la famille offrait l’image des vertus chrétiennes. […] Vauvenargues nous a offert par lui-même, et dans la personne de son ami Hippolyte de Seytres, l’idéal d’un jeune militaire dévoué à son roi, à sa patrie, à ses devoirs, amoureux de la gloire dans l’âge des plaisirs, et sachant associer au culte moderne de l’honneur quelque chose de la vertu telle que l’entendaient les Anciens. […] La jeune épouse, qui, dans des lettres familières, est appelée ma Heine ou ma petite Huchette, de même que le jeune époux avait pour sobriquet Mlle Colette, ne nous offre que des traits assez peu définis.
L’idée personnelle de gloire chez les souverains comme Louis XIV dénatura bientôt ce qu’il y avait eu de légitime et d’équitable dans la pensée d’un Richelieu : ce règne superbe eut pourtant l’honneur d’offrir l’exemple du plus beau talent et de la plus haute vertu militaire dans Turenne. […] Pendant ces travaux où il faisait preuve d’habileté pratique et de connaissance des détails, il avait l’œil aux grands événements qui se déroulaient et qu’il considérait de haut et d’ensemble comme d’un belvédère, ou mieux encore comme du centre d’une fournaise ; car la Suisse, en ces années d’occupation et de déchirement, devenue un champ de bataille dans toute sa partie orientale, offrait « l’aspect d’une mer enflammée. » Jomini y suivit de près les fluctuations de la lutte, les habiles manœuvres de Masséna pendant les sept mois d’activité de cette campagne couronnée par la victoire de Zurich, les efforts combinés de ses dignes compagnons d’armes, les Dessolle, les Soult, les Loison, les Lecourbe : ce dernier surtout « qui avait porté l’art de la guerre de montagne à un degré de perfection qu’on n’avait point atteint avant lui. » Mais, s’il estimait à leur valeur les opérations militaires, il ne jugeait pas moins les fautes politiques, et ce qu’il y avait de souverainement malhabile et coupable au Directoire à avoir voulu forcer la nature des choses, à avoir prétendu imposer par décret une unité factice à treize républiques fédérées, à s’être aliéné une nation amie, à avoir fait d’un pays neutre, et voué par sa configuration à la neutralité, une place d’armes, une base d’opérations agressives, une grande route ouverte aux invasions. […] Le maréchal Ney, auquel il s’adressa ensuite, eut l’honneur le premier de le comprendre, de l’accueillir ; non seulement il lui avança des fonds pour l’impression de son livre, mais il lui offrit de l’emmener au camp de Boulogne comme volontaire, lui promettant de le faire nommer plus tard son aide de camp. […] Les gens qui pensent à la retraite avant le combat peuvent rester chez eux. » Le jeune officier piqué au vif offrait déjà sa démission ; Ney revint vite : ce n’était qu’une boutade.
Molé, qu’a-t-elle fait, sinon de se donner l’élu que lui aurait offert en tout temps, et lorsque la chose comme le nom existait le plus, la société française elle-même ? […] Sa précocité acheva de s’y développer ; sa nature offrait alors, à ce qu’il paraît, un caractère méditatif qui s’est dérobé depuis sous le positif des affaires et la bonne grâce du monde. […] Un brave capitaine, homme instruit, lui conseilla de sortir de ce vague douloureux par des études précises, et s’offrit de lui enseigner les mathématiques. […] La seconde édition des Essais de Morale et de Politique (1809) contenait de plus une Vie de Mathieu Molé, où se mêlent avec convenance, à une manière nette et tout à fait saine, quelques traits d’imagination et de sentiment : « Pendant que Troie était en flammes, écrit l’auteur en commençant, peu de gens ont imité le pieux Énée ; pour moi, moins heureux que lui, je n’ai pu sauver mon père, mais je ne me suis jamais séparé de mes dieux domestiques. » Les dernières pages offrent quelque chose de méditatif, une sorte de reflet détourné, mais sensible, du jeune contemporain de René : « Au terme de sa carrière, dit-il de son grand-aïeul, on ne vit point se réveiller en lui ces regrets si ordinaires aux vieillards.
La férocité guerrière, l’ignorance dominatrice, offraient à l’homme épouvanté des crimes opposés aux bassesses du Midi, mais plus redoutables dans leurs effets, quoique moins corrompus dans leur source. […] Ils offraient des victimes humaines à leurs maîtresses comme à leurs dieux. Leur climat sombre n’offrait à leur imagination que des orages et des ténèbres ; ils désignaient la révolution des jours par le calcul des nuits, celle des années par les hivers. […] L’Évangile qui commande des vertus privées, une destinée obscure, une humilité pieuse, offrait aux femmes autant qu’aux hommes les moyens d’obtenir la palme de la religion.
D’abord la terre, creusée jusque dans son centre, offre dix grandes enceintes, qui sont toutes concentriques. […] Quant à ses idées les plus bizarres, elles offrent aussi je ne sais quoi de grand et de rare qui étonne et attache le lecteur. […] Il serait difficile de faire des recherches satisfaisantes sur l’origine de ces factions et du nom singulier qu’on leur donna : l’histoire n’offre que des incertitudes là-dessus. […] Tels sont sans doute aussi les beaux vers de Virgile et d’Homère ; ils offrent à la fois la pensée, l’image et le sentiment : ce sont de vrais polypes, vivants dans le tout, et vivants dans chaque partie ; et dans cette plénitude de poésie, il ne peut se trouver un mot qui n’ait une grande intention.