Ces innombrables expériences personnelles sont un facteur de l’évolution du principe ; elles en réalisent pratiquement les conséquences bonnes ou mauvaises ; elles en montrent l’insuffisance ; finalement, quand l’heure est venue, ces révoltes individuelles, prenant mieux conscience d’elles-mêmes, préparent la révolution générale et l’avènement d’un principe nouveau. […] Plus étroit : celui qui manie les formes d’art sans originalité, sans pensée, sans amour, n’est pas un artiste, quelle que soit son habileté ; c’est un ouvrier, souvent un mauvais ouvrier, un plagiaire, un charlatan.
On voit pourtant aujourd’hui certains Ecclésiastiques se signaler par des sacrifices beaucoup plus grands ; ils s’exposent à faire de mauvais ouvrages dans l’espérance d’obtenir une petite chapelle. […] Celles-ci se ressembloient à-peu-près toutes ; leur pouvoir étoit le même, leur caractere également mauvais, & elles n’usoient guere du premier que pour satisfaire le second.
Il y subit un mauvais régime, l’oppression des maîtres et des grands.
M. de Tocqueville, au reste, ne presse pas trop cette sinistre pensée ; dans l’impartialité philosophique qui le commande, il se contente d’indiquer du doigt à l’horizon l’une des chances mauvaises, et il ne se livre à aucun mouvement vague de découragement ou de plainte.
Comme il traversait ainsi la forêt, un homme de mauvaise mine, sans autre vêtement qu’une méchante cotte blanche, se jette tout à coup à la bride du cheval du roi, criant d’une voix terrible : « Arrête, noble roi, ne passe pas outre, tu es trahi !
Le poète a conçu et a voulu exprimer que, dans une âme mauvaise, un effort énergique de volonté, appuyé sur certains sentiments, la lassitude, la désillusion, le dégoût, pouvait engendrer la générosité.
* * * Autre problème annuellement tiraillé chez Ledoyen. « On reçoit trop de mauvais tableaux, on est trop indulgent. » — « On refuse trop de bonnes choses, on est trop dur. » D’où la question : Du choix des tableaux et du tempérament du jury.
Son exemple a fortifié à travers les générations le dogme absolutiste et mystique de la souveraineté de la Loi, même mauvaise, injuste et oppressive.
Philon, qui vivait dans un grand centre intellectuel, et qui avait reçu une éducation très complète, ne possède qu’une science chimérique et de mauvais aloi.
Telle est la faiblesse de l’esprit humain que les meilleures causes ne sont gagnées d’ordinaire que par de mauvaises raisons.
Il s’en faut que la mauvaise direction religieuse représentée par le pharisaïsme régnât sans contrôle.
On lui a persuadé dès son enfance, et depuis il n’en a pas douté, qu’un fils ne peut jamais s’acquitter de tout ce qu’il doit à une mère, voire à une mauvaise mère qui est devenue sa marâtre, et qu’un citoyen est toujours obligé à sa patrie, voire à son ingrate patrie et qui l’a traité en ennemi. » Plus loin, il montre le consul romain à la tête de l’armée.
Le inonde se divise pour nous en ce qui est désirable et ce qui est redoutable, en amis et ennemis ; il y a pour l’animal des choses bonnes ou des choses mauvaises, des êtres bons ou des êtres méchants, c’est-à-dire des formes qui attirent et des formes qui repoussent, des images de jouissances ou des images de souffrances sous tel aspect visible, tangible, etc.
Et alors, pourquoi s’étonner que les gouvernements et les princes fassent de temps en temps un mauvais emploi de leur liberté, quand ce ne serait que pour la constater ?
Mais tous ces principicules allemands, qui jouaient au Louis XIV avec la rage de leur petitesse et de leur insignifiance, dans des Versailles de paravent, taillés sur le modèle du vrai Versailles, ne forçaient, eux, que le trait des mauvaises mœurs, et ne trouvaient pas dans une conscience en proie à l’orgueil et à la négation protestante une seule raison pour enrayer sur cette pente-là.
Certes, je ne trouve nullement mauvais qu’il se crût né pour l’empire.
Il ne faut pas s’extravaser… Il n’y avait guères sur Gustave III de connu, en France, que de mauvais livres, écrits par de basses plumes du xviiie siècle, comme le livre de l’abbé Roman, par exemple, les Cours du Nord, romanesques et suspectes ; de Brown, et l’assommant Coxe, traduit comme ils traduisaient l’anglais au xviiie siècle !
Il roule du Christianisme involontaire, du Christianisme séculaire, dans les veines pourries des plus mauvaises générations.
cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire.
De tous les professeurs de cette époque qui ont brillé en dehors de leur enseignement, c’est un de ceux que je place le plus haut… On a beaucoup vanté About, qui a les mauvaises qualités françaises sans en avoir les bonnes, — qui est un esprit sans profondeur, sans consistance, sans élévation ; qui se donne des airs de Voltaire, mais qui n’en a pas les grâces.
Il n’y a que la Philosophie, la victime habituelle des idées fausses, qui puisse être victime à ce point des sentiments faux et qui soit destinée à confondre l’affection et la mauvaise rhétorique avec l’expression des cœurs vrais !
Eh bien, cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire !
C’est par là que sortait ce souffle dont le marquis de Louvois, blessé certainement par quelque épigramme de Sophie, disait, avec la haine qui trouve le mot comme le génie : « Savez-vous pourquoi elle sent si mauvais, Sophie Arnould ?
Un homme, un champion de la vérité historique comme M. l’abbé Gorini, ne désarme que quand il n’y a plus le moindre petit mauvais texte à tuer.
Il n’y a que la Philosophie, la victime habituelle des idées fausses, qui puisse être victime à ce point des sentiments faux et qui soit destinée à confondre l’affection et la mauvaise rhétorique avec l’expression des cœurs vrais !
Et l’inquiétude qu’il éprouve n’est pas seulement pour ses propres raisonnements ou pour la destinée d’un livre qui peut paraître la plus mauvaise des plaisanteries à ceux qui prennent les choses par le côté plaisant, mais c’est une inquiétude plus haute, plus nette et plus fondée… La pudeur du philosophe qui rougit de ces vésanies d’une ignominieuse extravagance, ne l’empêche pas de jeter sur le temps où ces vésanies courent le monde et ambitionnent de le dominer le regard inquiet de l’homme pénétrant que le philosophe ne peut abuser… C’est ici le côté profond de cette Étude sur le Pessimisme au xixe siècle.
Prêché sur le Thabor, dans la lumière d’une Transfiguration prochaine, Benoit-Joseph Labre l’a repris, et, par son exemple, l’a prêché dans toutes les obscurités des mauvais chemins d’une vie dénuée et vagabonde.
Dans ce volumineux factum en faveur des mauvais ménages, et dans lequel il quêtait pour eux le divorce à la porte du gouvernement, on reconnaît à peine le Dumas auquel nous étions accoutumés.
Plus d’un courageux esprit a lutté avec elles ; car ce n’est pas une idée d’aujourd’hui ou d’hier, mais un besoin qui date de loin dans l’Église, qu’une concorde lumineuse des Évangiles devant laquelle la mauvaise foi et la mauvaise science fussent obligées de baisser le ton et les yeux.
un mauvais légume.
Avant qu’une génération soit écoulée, peut-être on n’en parlera pas plus que de ce Rétif de La Bretonne, par exemple, qui fut aussi un grand producteur, qui fut aussi le Diderot du peuple et des mauvais lieux et l’annonciateur à sa manière du Socialisme contemporain.
Gaston Paris ayant changé d’opinion, nous ne courions cette mauvaise chance de le critiquer à contresens, ou de le louer impertinemment. […] Que viennent faire ces mauvais plaisants dans une Bibliographie des principales éditions originales ? […] C’est ainsi que, dans l’édition originale de l’Instruction sur les états d’oraison, on avait d’abord imprimé cette phrase : « Faites-moi oublier, Seigneur, les mauvais fruits des mauvaises racines que j’ai veuës autrefois germer dans le lieu saint » ; mais on fit tout exprès un Erratum pour, au lieu de veuës, qui est la leçon des éditions modernes, nous faire lire veû, sans accord. […] Les mauvais plaisants s’égayent volontiers là-dessus, mais ce sont les mauvais plaisants. […] Ils l’ont mal lu ; — voilà ce qu’ils devront se dire, et surtout, ils lui ont rendu le mauvais service, en le copiant maladroitement, d’abuser un moment l’opinion sur son compte.
Il a traversé, on le voit, et avec quelles hardies expériences, on le devine, les plus mauvais gîtes de la ville impudique. […] Ce sera, pour l’empereur romain, la curiosité du mauvais artiste, l’affectation du cabotin pourpré. […] Ils vont tomber dans la bourbe des mauvais chemins, « comme des hirondelles blessées », ces premiers beaux songes. […] Tel qu’il est, ou bon ou mauvais, ou admirable ou détestable, cet organisme fonctionne comme il existe, par une nécessité invincible. […] La Révolution pose encore, avec l’auteur de l’Emile, cette idée que l’homme est naturellement raisonnable et bon ; c’est la société mal faite qui le rend mauvais.
C’est lui qui établit les mauvaises réputations, et le fait d’être cité entre Bob Walter, Alfred Jarry, Tristan Klingsor, dans cette galerie de grotesques ou d’odieux, n’a rien qui puisse tenter les jeunes écrivains, soucieux de leur dignité. […] Ce n’est pas de notre côté qu’on a de mauvaises manières. […] Cela paraît mauvais à M. […] Maurice Barrès, nous savons qu’il n’a rapporté du Palais-Bourbon que le seul souvenir d’excellents cigares, une ambition fort mesquine et le canevas d’une mauvaise comédie14. […] Ceux-là sont mauvais Et ceux-ci sont bons.
Tout ce qu’il y avait de mauvaises et même de bonnes passions, l’ardeur du pillage et le zèle religieux, sont enflammés à la fois. […] Tu règnes méchamment, Rome ; que Dieu t’abatte en ruine, parce que si faussement tu règnes par argent ; Rome, tu es de mauvaise race, et parjure. […] « Rome, avec faux appeaux, tu tends tes filets, et tu manges maints mauvais morceaux. […] tant il y avait de chevaliers félons, de mauvais châtelains qui n’observaient pas leurs serments, et dépouillaient les malencontreux voyageurs ! […] Mais la dette une fois acquittée par la guerre et le pillage, il juge l’événement ; il s’aperçoit que c’est une mauvaise action.
Il semble que cette femme conclut la défaite d’un parti devenu mauvais depuis qu’elle le sert. […] Il sait l’instant mauvais, il en voudrait sortir ou en avoir raison. […] Guy de Maupassant a fait des vers : ils sont mauvais ; M. […] Les mots effacés ont reparu sous la rature : elle était de mauvaise encre. […] Maurice Rollinat est la plus intéressante victime de cet instant mauvais.
Et cependant c’était une sorte d’éloquence où sombrait et reparaissait tour à tour une docte attitude, où une gaminerie saltait par la rue, où se vautraient des vocables et des accents de mauvais lieux. […] Mais quelque chose de mauvais venait de resurgir en lui : — Non ! […] Ils espèrent, en la jouant, vous jouer en même temps un mauvais tour. […] Un artiste très sincère, qui tente de se frayer un chemin nouveau, qui recherche des effets inédits, est, du moment que le public ne l’a pas compris du coup, un mauvais plaisant qui a voulu mystifier son monde. […] Schuman, touffue comme celle de Mendelssohn, se rapproche par les défauts des mauvaises tendances de la troisième manière de Beethoven.
Que les mauvais livres aillent se faire vendre ailleurs ! […] Je le dis comme je le pense ; je préférerais avoir un vêtement mauvais, une redingote cochonnée plutôt qu’un caleçon faible ou banal. […] Une jeune fille, douée d’assez mauvais instincts qu’une éducation négligée n’a fait qu’aggraver, devient la maîtresse du mari de son amie. […] Les mauvais choix sont nécessaires à l’existence de cette assemblée. […] dit mon bon maître, vous allez trop vite, monsieur, et risquez de faire de mauvaise besogne.
Il est rare d’ailleurs qu’un écrivain prêche le mal, et l’on compte les conseillers de mauvaises mœurs. […] Cette vie est-elle bonne ou est-elle mauvaise ? […] Et les temps ne sont pas si mauvais que la foi ne puisse encore soulever des montagnes. […] S’il est laïque, on l’accusera d’incompétence d’abord, et ensuite de mauvaises intentions. […] Ils se sont obstinés à ne voir dans le siècle que ce qu’il a de mauvais.
Mais il y a un bon et un mauvais usage : qu’est-ce que le bon usage ?
Le lecteur me trouvera mauvais fils, il aura raison. » En supposant même que tous les griefs de Stendhal aient été fondés, on se dit qu’il y a des sentiments qu’on peut sans doute éprouver malgré soi, mais qu’il est odieux de s’y complaire, de les développer par écrit, parce qu’ils offensent, tout au moins, des conventions trop anciennes, trop nécessaires à la vie des sociétés, et vénérables par là même.
Je ne veux pas lui donner la mauvaise posture du génie méconnu.
Avec les optimistes qu’on en est venu à plus de simplicité sinon de sincérité ; — ou avec les pessimistes que, dans l’impossibilité d’imposer gravement des théories auxquelles on ne croit pas à un public qui y croirait peu, on a dépouillé tout dogmatisme, le bon comme le mauvais, et suivant une distinction de mots que nous emprunterons, petite pédanterie, Pascal, on n’ose plus essayer de convaincre et l’on se contente d’agréer.
Mais sans aigreur dans la dispute, sans entêtement dans ses idées, sans acharnement contre ses Adversaires, l’Archevêque de Cambrai se contenta d’exposer ses raisons, & les abandonna dès qu’il eut lieu de connoître qu’il défendoit une mauvaise cause.
Enfin ces symphonies qui nous semblent si belles, quand elles sont emploïées comme l’imitation d’un certain bruit, nous paroîtroient insipides, elles nous paroîtroient mauvaises, si l’on les emploïoit comme l’imitation d’un autre bruit.
Il est certainement plus facile de ne point faire de mauvaises remarques sur des poesies dont a connu les auteurs, et qui parlent des choses que nous avons vûes, ou dont une tradition encore récente a conservé les explications, ou si l’on veut, les applications, qu’il ne le sera dans l’avenir, quand toutes ces lumieres seront éteintes par le temps et par toutes les revolutions ausquelles les societez sont sujettes.
Mais le public qui sçait discerner entre les défauts de l’art et les fautes de l’artisan, ne trouve pas que les inventions nouvelles soient de mauvaises choses, parce qu’on en abuse.
Ainsi un philosophe dénué d’organe, eût-il d’ailleurs tout le reste, sera un mauvais juge en matière de poésie.
Louis XVI arrivait dans les plus heureuses circonstances, car c’est toujours une chance favorable et charmante que de succéder à un mauvais roi.
Alors, les mauvaises mœurs rongeaient la société chrétienne jusqu’au cœur du prêtre, et l’hérésie, cette autre corruption spirituelle, pourrissait l’esprit même du sacerdoce.
Assurément, et surtout en histoire, tous les travaux, même les plus petits, même les plus enfantins, peuvent avoir leur utilité, même ceux de la « petite horde » dans Fourier ; mais ce grattage des mots éloquents ou expressifs dans l’histoire, lesquels, vrais ou arrangés par l’art qui suit la gloire et aime à la parer, illuminent d’un jour vrai tout un caractère, est un travail mauvais en soi et d’une tendance funeste, car on ne va à rien moins, en faisant ainsi, qu’à désillustrer l’histoire sous prétexte de la purifier !
Par exemple, maintenant que j’ai lu Segretain, je connais mieux Henri de Guise, cet ambitieux non par lui-même, mais par influence de famille, trop négligemment et fièrement grand pour être ambitieux, s’il n’avait pas eu des parents qui le poussaient vers le pouvoir comme les mauvais Génies de son génie, et qui, pour le faire roi, auraient été forcés de le porter à bras, lui et son cheval, jusqu’au milieu du chœur de la cathédrale de Reims !
Le livre qu’il publie aujourd’hui comme pourraient être publiés les plus mauvais et les plus chétifs par le talent et par la forme, n’en est pas moins relativement dangereux.
La Fille Élisa n’est qu’un mauvais livre inutile.
Plus heureux que le conquérant par les armes, le conquérant par la plume s’était établi, fortifié et étendu dans sa conquête… Et encore à cette mauvaise heure, quand nous avons l’épée de l’Allemagne à moitié dans le cœur, d’où nous ne pouvons l’arracher, Gœthe reste triomphant dans nos esprits, dont nous ne pouvons l’arracher davantage.
Il en a fait un homme politique, un de ces cuisiniers de révolutions et de gouvernements impossibles, qui empoisonnent la France depuis près d’un siècle… Le journalisme, qui, si l’on n’y prend garde, donne de si mauvaises habitudes à la pensée, a donné à Pelletan tous les défauts qui sautent aux yeux dans son nouveau livre : l’inconsistance, la frivolité, les passions de parti et leurs faux jugements et leurs injustices, et surtout cette terrible et misérable faculté de se monter la tête, de suer à froid, comme disait Beaumarchais, en parlant des avocats, ces journalistes du bec comme les journalistes sont les avocats de la plume, et de se faire illusion à soi-même pour mieux faire illusion aux autres.
Les Contes inconnus que Champfleury a traduits et mis en lumière, sont assurément les plus mauvais qu’ait jamais écrits cette fée de cabaret que l’on appelle la fantaisie d’Hoffmann.
Je n’ai point à examiner si cette peur, qui était pour l’âme immatérielle de Pascal ce que serait une hypertrophie pour nos cœurs de chair, était légitime ou exagérée, mauvaise ou salutaire ; si elle avait le droit philosophique ou religieux d’exister, ou si elle n’était pas plutôt un manque d’équilibre et un égarement dans des facultés toutes-puissantes.
Les mauvaises traductions sont la meilleure épreuve des poètes.
Depuis qu’il existe, il a toujours préféré à tout les facultés altières de l’esprit, les brutalités de sa force et la profondeur de ses perfidies… Mais lui démontrer, à propos de ce merveilleux et pauvre prêtre, — saint Vincent de Paul, — que Renan, ce rude connaisseur, ne trouvait ni imposant ni poétique, et dont il faisait tout au plus un saint bonhomme ; lui démontrer que ce saint bonhomme pouvait avoir dans la tête, à la même place précisément que Richelieu ou Napoléon, un génie égal ou supérieur au génie des plus fiers, des plus impérieux, ou même des plus mauvais qui aient mené un jour les hommes et dompté les choses, ne vous y trompez pas !
ce n’est pas simplement manque de franche hardiesse et besoin de saints qui lui ont fait, sans cérémonie, voler les nôtres pour les mettre dans la mauvaise compagnie des siens, ç’a été aussi l’aveuglement de l’erreur et la confusion de toutes les idées.
Catholique pour son propre compte, ayant accepté par conséquent le dogme et la tradition catholiques sur la question des influences surnaturelles et l’existence des bons et des mauvais esprits, il a voulu faire pour d’autres que pour lui même la preuve d’un fait auquel il croit, lui, mais que les autres auxquels il s’adresse repoussent et nient.
Seulement, en supposant qu’il en eût, ce serait du génie de bien mauvais ton ; et il a raison, je pense comme lui, il faudrait décourager les jeunes gens d’en avoir comme cela.
Quand il arrive à la jeunesse de Cortez, d’ailleurs peu connue, de ce grand homme qui commença par le ribaud, de ce mauvais sujet obscur dont le visage physique, « couleur de cendre, — dit-il, — mais aux yeux de braise », n’a été illuminé plus tard que par la gloire, José-Maria de Heredia a moins l’aisance de son talent, trop large pour s’étrangler dans une biographie qui tourne au portrait.
Joséphin Soulary au premier rang dans cette École, aux préoccupations mauvaises, qui, confondant l’Art avec la Poésie, fait tenir, de préférence et de système, l’œuvre poétique dans la circonférence d’une médaille ou le tour d’une bague, encore plus étroit, et s’imagine que le fini du détail répond à toutes les exigences.
Fénelon, cet homme de foi et d’amour au xviie siècle, s’il avait senti passer sur lui les mauvais courants du xixe n’aurait peut-être été non plus qu’un sceptique, versant, de désespoir de n’être pas davantage, dans une espèce de fatalisme chrétien, comme Alfred de Vigny — il faut bien le dire, car le livre l’atteste, — y avait versé.
Si la Critique, comme je l’entends du moins, n’était pas plus haute que la sensation, le sentiment et tous les genres de critiques de ce temps matérialiste, sentimentalement niais et individuel, le livre, je l’avoue, aurait passé avec moi un mauvais quart d’heure.
L’ironie est un mauvais génie, même quand elle est puissante ; mais l’ironie de M.
Jamais on n’aurait trouvé dans Fanny, dans Catherine d’Overmeire, ni dans Daniel (le plus mauvais de ses romans avant ceux d’aujourd’hui), quelque chose de comparable au commencement d’Un Début à l’Opéra, qui est purement et simplement une dissertation technique et numérotée sur l’intérieur de l’Opéra, l’administration supérieure, le directeur, les sujets de la danse, les protecteurs du corps du ballet, les auteurs, compositeurs, professeurs, maîtres de ballet, les habilleuses, les coiffeurs, les chefs de claque, les abonnés, les feuilletonistes ; et qui, placée là en dehors du roman, comme un feuilleton à part, pouvait se publier toute seule, puisqu’elle ne se rattache en aucun lien appréciable à l’économie du récit qui va suivre.
Des principes évoqués vous pourrez déduire que l’idée en question est bonne ou mauvaise, respectable ou détestable : ils ne vous apprendront pas quelles sont ses causes, ses conséquences, avec quels faits elle est en rapports constants.
Il ne permettra pas plus qu’à des lois utiles et saintes, on joigne une mauvaise loi, qu’il ne permettrait qu’on mît un esclave au rang de ses enfants.
Loin d’avoir abandonné le monde, l’enthousiasme, l’ardeur de l’âme, autrefois dispersés sur les intérêts nombreux de la vie publique et souvent corrompus par les mauvaises passions qui s’y mêlent, s’étaient épurés, et brillaient d’une flamme plus vive dans le foyer caché du sanctuaire.
Ce sont ces lignes qui jouèrent à Sainte-Beuve un si mauvais tour. […] Et encore une fois il n’est pas mauvais que la perspective du présent ne soit pas la perspective du passé. […] Il n’est pas mauvais que la critique des journaux et la critique de la chaire soient exercées par deux personnels différents. […] (Notons d’ailleurs que Chateaubriand, qui a su imiter largement et intelligemment dans ses Mémoires et la Vie de Rancé la prose de Hugo et de Michelet, ne parle des romantiques que sur le ton irrité d’un vieux rival mauvais joueur.) […] Cela ne doit pas nous empêcher de parler de bon goût et de mauvais goût, de croire à un bon goût et à un mauvais goût, ou plutôt à de bons goûts et à de mauvais goûts.
Il affirme que jamais un mauvais gouvernement n’a suffi pour perdre une nation. […] Un mauvais drôle de trente-quatre ans, dont toute la science se borne à la lecture, à l’écriture et au calcul… qui prétend réformer l’Église, qui se dit le prophète Elie réincarné ! […] Jeter un voile sur les frasques de La Fontaine, se dérober au moment de reproduire une épigramme ou une chanson sous prétexte qu’elle est trop leste, c’est une mauvaise plaisanterie. […] Cette discrétion de mauvais augure s’aggrave d’adjectifs troublants : c’est ainsi que M. […] Au surplus, on a tellement insisté en ces dernières années sur la nécessité des disciplines, qu’il n’est pas mauvais que la thèse contraire garde quelques défenseurs.
ou l’ascète douloureusement attentif à la fermentation du « mauvais levain mis dans l’homme dès l’heure qu’il est formé » ? […] Il a décrit bien des conditions diverses, bien des catégories de gens, bien des sortes de lieux, les mauvais surtout, avec des haltes complaisantes dans les pires. […] Et la tempête, les coups de bélier de la houle, les sifflets aigus, les hurlements, toute la musique d’effroi des mauvais jours, qui donc en a ainsi noté l’orchestration ? […] Lintilhac s’en porte garant, il s’armera et luttera contre les mauvaises tentations. […] Je ne sais pas résister à ses violences, ses colères me gagnent, même parfois ses injustes et mauvaises colères, et il me faut du temps pour me ressaisir.
Leurs suites morales et politiques sont l’affaire du Souverain ; la nôtre est de les suivre paisiblement et de ne jamais déclamer contre elles. » — Et sur la pureté de mœurs d’Eugène dans sa vie de garnison : « Pour lui le mauvais exemple était nul, ou changeait de nature ; il n’avait d’autre effet que de le porter à la vertu, par un mouvement plus rapide, composé de l’attrait du bien et de l’action répulsive du mal sur cette âme pure comme la lumière. » Au moment où la Révolution éclate, on dirait que l’auteur lui emprunte son plus mauvais style pour la peindre : « Un épouvantable volcan s’était ouvert à Paris : bientôt son cratère eut pour dimension le diamètre de la France, et les terres voisines commencèrent à trembler. […] … » Et ailleurs : « Aussi vile que féroce, jamais elle (la Révolution) ne sut ennoblir un crime ni se faire servir par un grand homme ; c’est dans les pourritures du patriciat, c’est surtout parmi les suppôts détestables ou les écoliers ridicules du philosophisme, c’est dans l’antre de la chicane et de l’agiotage qu’elle avait choisi ses adeptes et ses apôtres. » Ce style-là, loin d’être du bon de Maistre, n’est que du mauvais La Mennais. […] La foule comprend ces dogmes, donc ils sont faux ; elle les aime, donc, ils sont mauvais. […] , mais dans un but plus sérieux et plus grave, pour suggérer aux doctes dans l’usage et l’administration de leur science un meilleur régime, de meilleures méthodes, une prudence et une sagacité plus éclairées. « Il y a lieu, ajoute-t-il en concluant, de se donner le spectacle des mouvements et des perturbations, des bonnes et des mauvaises veines, dans l’ordre intellectuel comme dans l’ordre civil, et d’en profiter. » — Ainsi s’exprime Bacon en termes formels, et ce n’est que de nos jours, et depuis très-peu d’années, qu’en France une telle histoire est ébauchée à grand’-peine !
Et il y avait à tout cela, notez-le, de la bonté et une sorte de courage ; car la petite fille, jolie à la vérité, était si mal mise et avait si mauvaise façon, qu’un élégant un peu vain ne se serait pas soucié d’être vu dans les rues avec elle. […] — Pas absolument mauvaise, dit le père, puisque cette fille en est née. […] Un portrait du père de M. de Bompré était dans le salon d’en bas, mauvaise peinture, mais ressemblante : il faut que le portrait se cache et monte d’un étage.
Mais cette assez mauvaise prose poétique, cette flatterie plus que française, cette reconnaissance trop italienne, tous ces défauts du panégyrique composent, dans le cas présent, une très belle et très noble action, à savoir la défense et l’apologie, aux pieds du Saint-Siège, de la science et de la philosophie, hier encore persécutées240. […] Ainsi, à propos de l’Alcoran, dont les paroles, dit Mascurat (page 345), sont très-belles et bonnes, quoique la doctrine en soit fort mauvaise, Saint-Ange se récrie, et Mascurat répond entre autres choses : « … Joint aussi qu’il est hors le pouvoir d’un homme, tant habile qu’il soit, de connoître quelle est la religion des Turcs, soit pour la foi ou les cérémonies, par la seule lecture de l’Alcoran ; tout de même, sans comparaison toutefois, qu’un homme qui n’auroit lu que le Nouveau Testament, ne pourroit jamais connoître le détail de la religion catholique, vu qu’elle consiste en diverses règles, cérémonies, établissements, institutions, traditions et autres choses semblables que les papes et les conciles ont établies de temps en temps, et pièces après autres, conformément à la doctrine contenue implicité ou explicité dans ledit livre. » On a le venin. […] Il réitère et développe cette pensée avec une rare énergie au chapitre IV de ses Coups d’État : « … Ses plus belles parties (de la populace) sont d’être inconstante et variable, approuver et improuver quelque chose en même temps, courir toujours d’un contraire à l’autre, croire de léger, se mutiner promptement, toujours gronder et murmurer ; bref, tout ce qu’elle pense n’est que vanité, tout ce qu’elle dit est faux et absurde, ce qu’elle improuve est bon, ce qu’elle approuve mauvais, ce qu’elle loue infâme, et tout ce qu’elle fait et entreprend n’est que pure folie. » Ce sont de telles manières de voir, avec leur accompagnement politique et religieux, qui faisaient dire plaisamment à Guy Patin que son ami Naudé était un grand puritain ; il entendait par là fort épuré des idées ordinaires.
Mes yeux sont mauvais. […] Seigneur, je ne suis pas l’homme qui ai rendu à votre grâce Les plus mauvais offices. […] imaginez que ces bonnes œuvres Serviront à cacher vos mauvaises.
« J’entendis une bonne et une mauvaise musique. […] Peut-être trouverez-vous que c’est trop et ne le comprendrez-vous pas ; mais à Versailles il n’y a ni carrosses de remise ni fiacre ; il n’y a que des chaises à porteurs ; chaque course coûte douze sous ; et, comme bien souvent nous avons eu besoin sinon de trois, au moins de deux chaises, nos transports nous ont coûté un thaler par jour et plus, car il fait toujours mauvais temps. […] « Je crains de trouver de bien mauvais chemins, car il y a des pluies effroyables.
Dès le premier entretien il me dit : « On vous a sans doute dit des horreurs de moi ; que j’étais un athée, que je me moquais des quatre lettres de l’alphabet qui nomment ce qu’on appelle Dieu, et des hommes, ces mauvais miroirs de leur Dieu. […] Je crois seulement que je ne crois à rien ; je me trompe cependant, je crois à ce qu’on appelle conscience, soit instinct, soit mauvaise habitude d’idées, soit effet de préjugés et de respect humain. […] Ce n’est point à nous de protester contre les égarements monarchiques, comme nous avons résisté aux égarements funestes de la république de mauvaise odeur et d’odieuses doctrines de 1793.
Le désir d’une grande richesse lui amena une mauvaise fin. […] Qui que ce soit, dans ce pays, qui vous les a faites, quand le mauvais démon lui viendrait en aide, il devrait le payer de sa vie. […] Mais le mauvais démon étendit le désastre sur tous.
Cette distinction du Réel, qui est l’Unité, bonne, et du Sensible, qui est l’Apparence, mauvaise, Richard Wagner, dans tous les écrits théoriques de cette dernière période la reprendra, mais toujours comme un point de départ à des conclusions pratiques, sur la question qui l’occupe : à quoi doit servir l’œuvre d’art, et à qui ? […] Dans la Destination de l’Opéra (Leipzig, 1871), il explique que l’ancien opéra est voisin du drame religieux ; le drame est seulement la définition correcte de ce dont l’opéra est une mauvaise traduction. […] Aussi toute religion divine a-t-elle pour dogme l’amour universel, la défense d’attenter à la vie animale, tandis que la volonté mauvaise porte l’homme, fatalement, à la destruction.
Nous voïons même que le goût de dessein est mauvais communément dans les ouvrages d’Angleterre qui en demandent. […] Petrone écrit que les égyptiens ne formoient que de mauvais peintres. […] Tout le monde sçait que les bas-reliefs du plus grand de ces deux arcs de triomphe sont de mauvaise main.
Au milieu de ce labyrinthe d’intrigues, de ce mauvais air d’antichambre, de police et de sales manèges, qui est comme le fond de ces deux volumes, on sent battre le cœur du pays à travers la frontière, on entrevoit quelque chose de vengeur, quelque chose de dessouillant, comme disait Napoléon, qui va venir et qui s’approche, et l’écrivain, qui est très habile, prépare admirablement le coup d’État final de son héros. […] Mauvais milieu pour le bien voir ! […] Il avait plus de bonne humeur contre l’ennemi que de mauvaise.
Outre le scribe, ils ont avec eux les garnisaires, gens de la plus basse classe, mauvais ouvriers sans ouvrage, qui se sentent haïs et qui agissent en conséquence. « Quelques défenses qu’on leur fasse de rien prendre, de se faire nourrir par les habitants ou d’aller dans les cabarets avec les collecteurs », le pli est pris, « l’abus continuera toujours680 ». […] Et il est si mauvais, que Malouet, l’intendant de la marine, le refuse pour ses employés « Sire, disait en chaire M. de la Fare, évêque de Nancy, le 4 mai 1789, sire, le peuple sur lequel vous régnez a donné des preuves non équivoques de sa patience… C’est un peuple martyr, à qui la vie semble n’avoir été laissée que pour le faire souffrir plus longtemps. » VIII.
Il est doux, même pour les misérables, de contempler ces félicités complètes ; elles leur prouvent que, si le bonheur est rare, au moins il est possible en ce triste monde, et que, parmi tant de mauvais rêves, il y a aussi de phénoménales réalités. […] Le plus grand patriote de l’Europe peut être un détestable poète, quoiqu’il soit excellent citoyen, et le premier poète de Rome a pu être un très mauvais citoyen (nous voulons dire ici Horace).
C’est ce que je fis, monsieur, jusqu’à ce qu’un bruit singulier, que je n’avais jamais entendu auparavant, montât du bas de la cour de la prison jusqu’à la meurtrière qui me servait de fenêtre, et que ce bruit me fît me dresser sur mes pieds, comme en sursaut, quand on se réveille d’un mauvais rêve. […] — Celle-là, poursuivit-il en passant devant la loge silencieuse d’une pauvre jeune femme en costume de montagnarde, qui allaitait un petit enfant tout près des barreaux, celle-là est bien de la mauvaise race des Maremmes de Sienne, dont les familles récoltent plus sur les grandes routes que dans les sillons ; cependant l’enfant ne peut faire que ce que son père lui a appris.
« La terre des allées, détrempée par la pluie, empêchait les chevaux d’avancer ; la voiture versa ; le buste en plâtre d’Homère sauta par la portière et se brisa : mauvais augure pour le poëme des Martyrs, dont je m’occupais alors. […] Il dut sa popularité politique à un mauvais acte, et il s’obstina à la conserver et à la raviver pendant toute l’époque qui sépare 1814 de 1815.
L’influence de l’opinion publique sur le théâtre est toujours mauvaise. […] — Certainement le théâtre n’a plus l’exclusive importance qu’il avait dans l’antiquité, lorsqu’il était à peu près le seul moyen de communication artistique, mais précisément parce que l’influence de la littérature est si grande, et que le peuple a naturellement la part la plus mauvaise, il importerait que l’état s’occupât du théâtre.
Elle peut la couper d’un geste ; elle peut, d’un mot, la siffler, comme une mauvaise bouffonnerie. […] L’appartement d’un célibataire, quel que soit l’éclat de ses bonnes fortunes, n’est, après tout, ni un mauvais lieu ni un antre.
» Mais, de même que l’on peut faire une mauvaise tragédie « dans les règles », ainsi peut-on se tromper en raisonnant parfaitement juste. […] Aux lecteurs qui seraient tentés de trouver ce jugement un peu sévère, je ne ferai pas cette mauvaise plaisanterie de leur demander s’ils connaissent la philosophie de Duns Scot, — dont Renan, dans L’Histoire littéraire de la France, t.
Ce ne sont pas de mauvais vers, mais ce sont des vers qui ne portent pas du tout le cachet de Voltaire, à moins qu’il ne s’agisse des discours moraux ou philosophiques qu’il introduit dans ses drames et qui, alors, sont tout simplement du Voltaire proprement dit, du Voltaire des Discours sur l’homme ; il y a certainement là la marque de Voltaire ; mais tout le reste, tout ce qui est dialogue, tout ce qui est tirades, tout ce qui est récit, cela pourrait être écrit par de Belloy aussi bien que par Voltaire. […] Je n’ai pas retrouvé Statira ; mais l’analyse qu’en donnent les frères Parfaict dans leur Histoire du Théâtre français n’y signale que du « romanesque » et de la « fade galanterie », n’indique comme y étant aucune bassesse et les soixante-huit vers qu’ils en citent sont mauvais, mais du plus pur pompeux.
Contentons-nous donc de ses fantômes couronnés, de sa démocratie à deux têtes, de ses courants bifurqués, de ses révolutions à double entente qui répondent au sourire de Démocrite et aux pleurs éternels d’Héraclite sur cette scène du monde livrée aux deux principes d’Oromaze ou d’Arimane, sans que l’on puisse le plus souvent discerner lequel d’entre eux est le mauvais génie. » Nous avons voulu citer, dans leur monstruosité expresse, les paroles de M. […] Les plus mauvais rois de Pavie sont auprès de lui des philosophes et des saints.
Et cela ressemblerait à une mauvaise plaisanterie que de poser seulement la question : Lequel était le plus religieux de Rousseau ou de lui ?
J’eus toutefois la satisfaction de voir que ceux qui avaient le plus anciennement, le plus habituellement vécu dans le même monde et les mêmes sociétés que M. de Chateaubriand, et qui en jugeaient sans prévention, reconnaissaient la vérité de la plupart de mes remarques, et y retrouvaient leurs propres souvenirs dans leur mélange, « de très bons souvenirs, et parfois d’assez mauvais. » C’est ce que m’écrivait l’illustre chancelier M.
La crainte de la mort et des enfers lui semblait en particulier le principe générateur de toutes les mauvaises passions.
L’amour d’Éthel et d’Ordener, l’invincible union du noble couple, le dévouement fabuleux du héros, composent le fond essentiel, l’âme de l’action : le chapitre xxiie, qui est le point central et culminant du livre, ne nous montre pas autre chose ; on y trouve le canevas exactement tracé, le motif d’un des plus touchants souvenirs d’amour des Feuilles d’Automne ; mais la crudité du dessin, l’impitoyable précision que l’auteur a mise à décrire les portions hideuses, cruelles, et à faire saillir le nain, le bourreau, le mauvais conseiller Musmédon, a donné le change aux autres sur son intention, et par moments l’en a dérouté lui-même.
S’il a conscience du mal secret qu’il enferme en soi, et de sa gestion mauvaise, aura-t-il la force, aura-t-il seulement la pensée d’y échapper ?
Aurait-il été déterrer le mauvais conte d’Arsace et Isméme pour avoir le droit de ranger Montesquieu parmi les conteurs impudiques ?
Quoi qu’il en soit, il est bien sûr pour nous, en ce moment, que le siècle va grand train, qu’une étrange activité l’accélère dans tous les sens ; qu’à lui tâter le pouls chaque matin, sa vie semble une fièvre, et que, si dans cette fièvre il entre bien des émotions passagères, de mauvais caprices, d’engouements à la minute, il y a aussi là-dedans de bien nobles palpitations, une sérieuse flamme, des torrents de vie et de génie, et toute la marche d’un grand dessein qui s’enfante.
Ce qu’il y a de pis, c’est que nous mettons de la vanité à soutenir que ces mauvaises habitudes sont fondées dans la nature.
Mais il ne faut jamais perdre de vue deux choses : l’une, que celui-là sera un mauvais maître de littérature qui ne travaillera point surtout à développer chez les élèves le goût de la littérature, l’inclination à y chercher toute leur vie un énergique stimulant de la pensée en même temps qu’un délicat délassement de l’application technique ; c’est là qu’il nous faut viser, et non à les fournir de réponses pour un jour d’examen ; l’autre, que personne ne saura donner à son enseignement cette efficacité, si, avant d’être un savant, on n’est soi-même un amateur, si l’on n’a commencé par se cultiver soi-même par cette littérature dont on doit faire un instrument de culture pour les autres, si enfin, tout ce qu’on a fait de recherches ou ramassé de savoir sur les œuvres littéraires, on ne l’a fait ou ramassé pour se mettre en état d’y plus comprendre, et d’y plus jouir en comprenant.
Les baillis et prévôts pillent le pauvre monde ; les marchands vendent cher de mauvaises denrées ; et pour les ouvriers, Ils veulent être bien payés Et petit de besogne faire.
Au moment où Rousseau remue si profondément les âmes de nos compatriotes, et celles de ses contemporains par toute l’Europe, l’Angleterre nous envoie Thomson, Young, Macpherson586 : les Saisons de Thomson réveillent le goût de la nature chez nos mondains ; et nos spirituels peintres des choses champêtres, les Saint-Lambert, les Roucher, sont de mauvais copistes d’un bon original.
Wolff en constatant la mauvaise qualité de son style, si j’ajoute aussitôt qu’il sait merveilleusement son métier de chroniqueur, ce qui est un don aussi rare peut-être que celui de bien écrire.
Puis elle prophétise vaguement et magnifiquement la religion future et le triomphe du juste et du vrai… A ce moment on apprend que Romulus a tué son frère. « Mauvaise nouvelle !
Oratio se plaint de sa mauvaise fortune et maudit la présence de ces comédiens dont vient tout le mal ; il s’exprime surtout en termes injurieux à l’égard de Vittoria qui lui a joué ce méchant tour.