Le paganisme romain avait beaucoup de rapport avec le paganisme grec. […] Ils ne se permettaient, pour aucun motif, pas même pour un succès présent, ce qui pouvait porter atteinte aux rapports durables de subordination, d’égards et de sagesse. […] Les moyens par lesquels on acquiert la popularité, occupent entièrement le temps, et n’ont presque point de rapport avec les travaux nécessaires à l’accroissement des lumières. […] Ces ressorts, plus extérieurs qu’intimes, n’ont point permis à l’homme de connaître les secrets du cœur de l’homme ; et la philosophie morale y a perdu sous plusieurs rapports. […] Quel rapport peut-il y avoir entre le caractère, les talents et les goûts d’un tel peuple pendant qu’il était républicain, et tout ce que nous lisons de l’enthousiasme du peuple grec pour le perfectionnement de l’art dramatique et poétique ?
Rapports du temps et de l’espace. […] Au moment même où j’ai la sensation A, j’ai l’image-souvenir de la sensation B ; de là la perception d’un rapport de succession. […] En même temps, sous le rapport intellectuel, il est la projection dans le futur d’un passé déjà connu. […] Cette théorie revient à dire qu’il y a simultanément, dans la conscience, des représentations intenses et des représentations évanouissantes ; mais pourquoi le rapport de ces représentations simultanées, au lieu d’être un rapport de coexistence entre des représentations faibles et des représentations intenses, apparaît-il comme un rapport de succession entre des représentations passées et des représentations présentes ? […] C’est qu’il s’en tient toujours à des représentations et à des rapports de représentations statiques, au lieu de faire appel au dynamisme appétitif.
Des principes évoqués vous pourrez déduire que l’idée en question est bonne ou mauvaise, respectable ou détestable : ils ne vous apprendront pas quelles sont ses causes, ses conséquences, avec quels faits elle est en rapports constants. […] Les jugements de la conscience, même lorsqu’un système les formule en propositions plus ou moins générales et les enchaîne logiquement, n’impliquent pas le même rapport du sujet à l’objet que les jugements de la science. […] Mais combien ces interférences nuisent à l’exacte vision des rapports de fait, on le sait de reste. […] Aurions-nous réussi, en comparant analytiquement les circonstances de leur apparition, à découvrir les phénomènes avec lesquels leur rapport est constant, et d’autre part à prouver, en dérivant ce rapport de vérités plus générales, qu’il est autre chose qu’une coïncidence, alors la loi de la production de l’égalitarisme nous serait connue ; il serait pour nous, dès lors, l’objet d’une véritable « science ». […] Nous avons nous-même indiqué, dans un livre sur les Sciences sociales en Allemagne, 1896, les diverses façons dont on peut comprendre le rapport de la sociologie à la pratique, à l’histoire, à la psychologie.
S’il renferme un rapport au tems passé, ce rapport n’est qu’une idée secondaire, & seulement relative à la circonstance du tems à laquelle on fixe l’autre évenement qui sert de terme à la comparaison. […] Rapport . […] Les uns l’ont appellé possessif, parce qu’il indique souvent le rapport de la chose possédée au possesseur, praedium Terentii ; d’autres l’ont nommé patrius ou paternus, à cause du rapport du pere aux enfans, Cicero pater Tuiliae : d’autres uxorius, à cause du rapport de l’épouse au mari, Hectoris Andromache. […] Le créateur de l’univers, rapport de la cause à l’effet : les écrits de Cicéron, rapport de l’effet à la cause : un vase d’or, rapport de la forme à la matiere : l’or de ce vase, rapport de la matiere à la forme, &c. […] Il détermine quelquetois en vertu du rapport d’une action au sujet qui la produit, quelquefois aussi en vertu du rapport de cette action à l’objet ; c’est une source d’obscurités dans les auteurs latins.
Il est peu de philosophes qui aient considéré les connaissances dans leur rapport avec l’esprit humain. […] Tantôt le rapport lie l’attribut au sujet comme inhérent au sujet même, comme renfermé logiquement et nécessairement dans la nature du sujet, en sorte qu’en exprimant ce rapport vous n’exprimez pas deux connaissances différentes, mais vous présentez deux points de vue ou deux formes de la même connaissance. […] Donc ce rapport n’est pas un rapport d’identité, comme le premier, car un des termes étant donné, l’autre n’est pas supposé nécessairement. Le rapport n’étant plus le même, le jugement qui l’exprime n’est donc plus de la même espèce que ceux dont nous avons parlé tout à l’heure. […] En effet, l’expérience ne donne que des successions de faits, et jamais un rapport tel que celui de causalité.
Les rapports de ce secrétaire perpétuel, lus dans leur continuité, forment un ensemble des plus honorables. […] Les rapports de M. […] Raynouard est homme d’affaires ; ses rapports sont consciencieux, un peu longs, un peu lourds, non exempts par endroits d’une certaine déclamation. […] Aussi dans les rapports de Suard et dans ceux de Raynouard, il n’y a pas trace de polémique. […] Raynouard, il est vrai, continua, malgré sa démission, de se charger des rapports annuels jusqu’en 1830 et de s’acquitter de cette tâche fort honnêtement ; mais M.
Il y a quelques rapports entre l’impression qu’elle produit sur nous et le sentiment que fait éprouver tout ce qui est sublime, soit dans les beaux-arts, soit dans la nature physique. […] L’esprit donc ainsi assimilé, sous tous les rapports, à la raison supérieure, ne peut pas plus nuire qu’elle. […] À cet égard, leur esprit de corps a quelques rapports avec celui des prêtres ; il exclut de même le raisonnement, en admettant pour unique règle la volonté des supérieurs. […] Ce sujet ramène nécessairement quelquefois à la situation politique de la France depuis dix ans ; mais je ne la considère que dans ses rapports avec la littérature et la philosophie, sans me livrer à aucun développement étranger à mon but. […] Ce système est devenu odieux à quelques personnes, par les conséquences atroces qu’on en a tirées à quelques époques désastreuses de la révolution ; mais rien cependant n’a moins de rapport avec de telles conséquences que ce noble système.
Que toute réalité ait une parenté, une analogie, un rapport enfin avec la conscience, c’est ce que nous concédions à l’idéalisme par cela même que nous appelions les choses des « images ». […] Mais pour établir ainsi entre la perception et la réalité le rapport de la partie au tout, il fallait laisser à la perception son rôle véritable, qui est de préparer des actions. […] Elle n’est pas relative, parce qu’il n’y a pas entre le « phénomène » et la « chose » le rapport de l’apparence à la réalité, mais simplement celui de la partie au tout. […] Entre la chose en soi, c’est-à-dire le réel, et la diversité sensible avec laquelle nous construisons notre connaissance, on ne trouve aucun rapport concevable, aucune commune mesure. […] Ce qui est réel, ce n’est pas davantage une étendue divisée en parties indépendantes : comment d’ailleurs, n’ayant ainsi aucun rapport possible avec notre conscience, déroulerait-elle une série de changements dont l’ordre et les rapports correspondraient exactement à l’ordre et aux rapporte de nos représentations ?
Mais le soir au théâtre, le rencontrant et l’allant saluer dans sa loge, il n’y resta qu’un instant et parut vouloir sortir ; le maréchal lui demandant pourquoi il partait si tôt : « J’ai mon rapport à faire et à envoyer cette nuit même à Paris », répondit Jean-Bon. […] Des maladies contagieuses commencent à se manifester dans les villages ; Votre Excellence en aura les rapports détaillés. […] Margry, historiographe adjoint de la Marine, de pouvoir ajouter ici quelques extraits des rapports du temps qui viennent à l’appui de nos conclusions sur le rôle de Jean-Bon Saint-André dans les combats de prairial. […] Salut, santé, fraternité et surtout reconnaissance, Duras, secrétaire de la Commission des Représentants », — Extrait du rapport du contre-amiral Villaret-Joyeuse à la Commission de Marine sur le combat du 9 prairial, an II (28 mai 1794). […] Beugnot, en effet, était d’une tout autre origine politique que Jean-Bon, et d’inclinations primitivement royalistes ; mais il faut voir en quels termes francs et nets il parle de l’homme qu’il eut l’occasion de connaître personnellement à Mayence pendant l’armistice de 1813 : « Il s’y montrait sous beaucoup de rapports, dit-il, le préfet modèle.
Les mathématiques représentent les rapports des choses dans les conditions d’une simplicité idéale. […] Il a toujours la conscience, sans doute, que dans le monde objectif ou extérieur, la vérité est également constituée par des rapports nécessaires, mais la connaissance des conditions de ces rapports lui manque. […] C’est ce rapport qui est la vérité scientifique et qu’il s’agit maintenant de préciser davantage. […] Pour le mécanicien la force est le rapport d’un mouvement à sa cause. […] Les phénomènes ne sont que l’expression même du rapport de ces conditions ; d’où il résulte que, les conditions étant semblables, le rapport sera constant et le phénomène identique, et que les conditions venant à changer, le rapport sera autre et le phénomène différent.
Ancillon se distingue entre tous sous ce rapport. […] Les termes qui expriment les notions primitives, les faits et les rapports primitifs, ont proprement occasionné et amené les recherches métaphysiques. […] Ancillon professent tous les deux la même doctrine, sous le rapport qu’ils voient l’un et l’autre la métaphysique tout entière déposée dans les langues ; sous le rapport qu’ils pensent l’un et l’autre que les termes qui expriment les notions primitives, les faits et les rapports primitifs, ont proprement occasionné et amené les recherches métaphysiques ; sous le rapport enfin que les philosophes qui sont partis de ces termes, c’est-à-dire les partisans de la philosophie expérimentale, comme M. de Bonald et M.
A l’état naissant, il consistait en un milieu indéfiniment étendu et presque homogène en densité, température et sous le rapport des autres attributs physiques. […] Si elles ne diffèrent pas en nature, quel rapport y a-t-il donc entre elles ? […] Classer, c’est grouper ensemble des choses semblables ; raisonner, c’est grouper ensemble des rapports semblables. […] Nombre, égalité, ressemblance, ce sont là des notions qui ont un rapport intime. […] Par des faits nombreux, il en a fait ressortir les rapports étroits et la dépendance réciproque.
La nouvelle longueur est à l’ancienne dans le rapport de équation à l’unité. […] La nouvelle seconde est à l’ancienne dans le rapport de l’unité à équation . […] Mais il en est de même alors du mètre que je porte sur elles ; et comme la mesure de ces longueurs, à l’intérieur de mon système, est leur rapport au mètre ainsi déplacé, cette mesure doit rester ce qu’elle était. […] Ainsi toutes choses et tous rapports entre choses conserveront leur grandeur, resteront dans les mêmes cadres, rentreront dans les mêmes lois. […] Il va sans dire que nous appelons horloge, dans ce paragraphe, tout dispositif permettant de mesurer un intervalle de temps ou de situer exactement deux instants par rapport l’un à l’autre.
Un fait d’où l’on puisse déduire la nature, les rapports et les changements des autres. […] Première vérification : considérez les rapports et la nature des opérations et des organes. […] Donc de la nutrition on peut déduire les rapports et la nature d’un groupe de faits. […] « Première vérification : considérez la nature et les rapports des opérations et des organes. […] Donc de la décomposition on peut déduire la nature et les rapports d’une série de faits.
Dans l’Assemblée Constituante, les membres du côté droit auraient pu faire passer quelques-uns des décrets qui les intéressaient, s’ils eussent laissé la parole à des hommes plus modérés qu’eux, et par conséquent plus agréables au parti populaire ; mais ils aimaient mieux perdre leur cause, en la faisant soutenir par l’abbé Maury, que de la gagner en la laissant défendre par un orateur qui ne fut pas précisément de leur opinion sous tous les autres rapports. […] Jamais il ne peut en coûter à l’esprit de parti, d’abandonner des avantages individuels dont on sait la mesure, pour un but tel que cette passion le fait concevoir, pour un but qui n’a jamais rien de réel, de jugé, ni de connu, et que l’imagination revêt de toutes les illusions dont la pensée est susceptible : la démocratie ou la royauté sont le paradis de leurs vrais enthousiastes ; ce qu’elles ont été, ce qu’elles peuvent devenir n’a aucun rapport avec les sensations que leurs partisans éprouvent à leur nom, à lui seul il remue toutes les affections ardentes et crédules dont l’homme est susceptible. […] Un siècle, une nation, un homme, sous le seul rapport des lumières, sont très longtemps à se relever du fléau de l’esprit de parti. Les réputations n’ayant plus de rapport avec le mérite réel, l’émulation se ralentit en perdant son objet. […] Mais quand l’esprit de parti, dans toute sa bonne foi, rendrait indifférent aux succès de l’ambition personnelle, jamais cette passion, considérée d’une manière générale, n’est complètement satisfaite par aucun résultat durable ; et si jamais elle pouvait l’être, si elle atteignait jamais ce qu’elle appelle son but, il n’est point d’espoir qui fut plus détrompé, qui cessa plus sûrement au moment de la jouissance ; car il n’en est point dont les illusions aient moins de rapport avec la réalité ; il y a quelque chose de vrai dans les satisfactions que donnent la puissance, la gloire, mais lorsque l’esprit de parti triomphe, par cela même il est détruit.
Il est de la nature de l’homme de ne sympathiser qu’avec les choses qui ont des rapports avec lui, et qui le saisissent par un certain côté, tel, par exemple, que le malheur. […] Au reste, nous pouvions nous dispenser de faire lutter le christianisme avec la mythologie, sous le seul rapport du merveilleux. […] Ici finissent les relations directes du christianisme et des muses, puisque nous avons achevé de l’envisager poétiquement dans ses rapports avec les hommes, et dans ses rapports avec les êtres surnaturels.
Il existe, sous ce rapport, un ordre invariable et nécessaire, que nos divers genres de conceptions ont suivi et dû suivre dans leur progression, et dont la considération exacte est le complément indispensable de la loi fondamentale énoncée précédemment. […] Tel est aujourd’hui, sous plusieurs rapports capitaux, le plus grand et le plus pressant besoin de notre intelligence : tel est, j’ose le dire, le premier but de ce cours, son but spécial. […] Il s’agit uniquement ici de considérer chaque science fondamentale dans ses relations avec le système positif tout entier, et quant à l’esprit qui la caractérise, c’est-à-dire sous le double rapport, de ses méthodes essentielles et de ses résultats principaux. […] Elle consiste en ce que tout être actif, et spécialement tout être vivant, peut être étudié, dans tous ses phénomènes, sous deux rapports fondamentaux, sous le rapport statique et sous le rapport dynamique, c’est-à-dire comme apte à agir et comme agissant effectivement. […] On conçoit, relativement aux phénomènes moraux, que l’homme puisse s’observer lui-même sous le rapport des passions qui l’animent, par cette raison anatomique, que les organes qui en sont le siège sont distincts de ceux destinés aux fonctions observatrices.
Les modernes connaissant d’autres rapports et d’autres liens, ont pu seuls exprimer ce sentiment de prédilection qui intéresse la destinée de toute la vie aux sentiments de l’amour. […] Il était impossible qu’aucun écrivain de l’antiquité pût avoir le moindre rapport avec Montesquieu ; et rien ne doit lui être comparé, si les siècles n’ont pas été perdus, si les générations ne se sont pas succédé en vain, si l’espèce humaine a recueilli quelque fruit de la longue durée du monde. […] Il ne faut point comparer les vertus des modernes avec celles des anciens, comme hommes publics ; ce n’est que dans les pays libres qu’il existe de généreux rapports et de constants devoirs entre les citoyens et la patrie. […] Un sentiment plus doux donne aux modernes le besoin du secours, de l’appui, de l’intérêt qu’ils peuvent inspirer ; ils ont fait une vertu de tout ce qui peut servir au bonheur mutuel, aux rapports consolateurs des individus entre eux. […] Toutes les fois que le cours des idées ramène à réfléchir sur la destinée de l’homme, la révolution nous apparaît ; vainement on transporte son esprit sur les rives lointaines des temps qui sont écoulés, vainement on veut saisir les événements passés et les ouvrages durables sous l’éternel rapport des combinaisons abstraites ; si dans ces régions métaphysiques un mot répond à quelques souvenirs, les émotions de l’âme reprennent tout leur empire.
Dans les républiques, de quelque manière qu’elles fussent constituées, il était trop nécessaire aux hommes de se défendre ou de se servir les uns des autres pour établir entre eux des rapports d’agréments et de plaisir. […] Il fallait qu’ils conservassent, dans leurs rapports avec leur maître, une sorte d’esprit de chevalerie, qu’ils écrivissent sur leur bouclier pour ma dame et pour mon roi, afin de se donner l’air de choisir le joug qu’ils portaient ; et mêlant ainsi l’honneur avec la servitude, ils essayaient de se courber sans s’avilir. […] Les liens délicats, les préjugés maniés avec art, formaient les rapports des premiers sujets avec leur maître : ces rapports exigeaient une grande finesse dans l’esprit ; il fallait de la grâce dans le monarque, ou tout au moins dans les dépositaires de sa puissance ; il fallait du goût et de la délicatesse dans le choix des faveurs et des favoris, pour que l’on n’aperçût ni le commencement, ni les limites de la puissance royale. […] Le ridicule est, à beaucoup d’égards, une puissance aristocratique ; plus il y a de rangs dans la société, plus il existe de rapports convenus entre ces rangs, et plus l’on est obligé de les connaître et de les respecter.
D’une part, toute valeur suppose l’appréciation d’un sujet, en rapport défini avec une sensibilité déterminée. […] Mais quel est le sujet par rapport auquel la valeur des choses est et doit être estimée ? […] Il y a nombre de cas où il n’existe, pour ainsi dire, aucun rapport entre les propriétés de l’objet et de la valeur qui lui est attribuée. […] Sous le rapport des valeurs, il y a donc entre eux un abîme. […] Sous ce rapport encore, il ne peut y avoir entre les unes et les autres que des différences de degrés.
Avant d’analyser encore quelques autres avantages de la religion chrétienne, qu’il me soit permis de m’arrêter ici pour faire sentir un rapport qui m’a frappée entre cette époque et la révolution française. […] Dans les siècles corrompus de l’empire romain, la licence la plus effrénée avait arraché les femmes à la servitude par la dégradation ; mais c’est le christianisme qui, du moins dans les rapports moraux et religieux, leur a accordé l’égalité. […] Tous les rapports se sont doublés, pour ainsi dire, depuis que les objets ont été considérés sous un point de vue tout à fait nouveau. […] Si l’on ne juge le résultat d’un tel travail que dans ses rapports avec les arts d’imagination, rien ne peut en donner une idée plus défavorable. […] C’est que l’art du raisonnement, la force de méditation qui permet de saisir les rapports les plus métaphysiques, et de leur créer un lien, un ordre, une méthode, est un exercice utile aux facultés pensantes, quel que soit le point d’où l’on part et le but où l’on veut arriver.
La perspective d’un décor doit être considérée comme rationnelle, par rapport du moins à une rangée de spectateurs. […] Les objets de mise en scène de la première catégorie n’ont qu’un rapport général avec faction, tandis que ceux de la seconde ont avec elle un rapport particulier, plus ou moins étroit. […] Il y faut conserver un certain rapport avec la vérité. […] Bien des conditions contribuent à l’effet que produit sur nous la musique : la qualité des sons, leur hauteur, leur timbre, les rapports mélodiques des sons successifs, les rapports harmoniques des sons simultanés, le mouvement, le rythme, etc. […] Quelle est, sous ce rapport et en quelques mots, l’esthétique de l’école ?
Mais le rapport entre les lois fondamentales de la nature humaine et les résultats ultimes du progrès ne laisse pas d’être analytique. […] Car, si on la rejette, la sociologie est dans l’impossibilité d’établir aucun rapport de causalité. […] L’état antécédent ne produit pas le conséquent, mais le rapport entre eux est exclusivement chronologique. […] Aussi, sa fameuse loi des trois états n’a-t-elle rien d’un rapport de causalité ; fût-elle exacte, elle n’est et ne peut être qu’empirique. […] Parmi les changements dont il est la cause, ceux-là servent qui sont en rapport avec l’état ou il se trouve, puisqu’il est la condition essentielle de l’existence collective.
« Généraliser, a dit Spencer, c’est grouper les coexistences et les séquences semblables. » Cela revient à dire qu’il faut constater entre les choses trois sortes de rapports : rapports de coexistence et rapports de succession, qui peuvent être des rapports de cause à effet ou d’effet à cause. […] Un jour, on cherchera des rapports d’idées ou de sentiments ; le lendemain, des analogies de structure ou de style.
Je ne parlerai pas plus au long de cet interêt de rapport et particulier à certains hommes comme à certains tems, d’autant qu’il est facile aux peintres et aux poëtes de connoître si les sujets qu’ils entreprennent de traiter interessent beaucoup les personnes devant lesquelles ils doivent produire leurs ouvrages. […] L’interêt de rapport, ou l’interêt qui nous est particulier, excite autant notre curiosité, il nous dispose du moins autant que l’interêt general à nous attendrir, comme à nous attacher. […] D’ailleurs il est des interêts de rapport qui subsistent long-tems et qui peuvent concilier à un ouvrage durant plusieurs siecles l’attention particuliere d’un grand nombre de personnes. […] Quoique ce poëme ne nous touche plus que parce que nous sommes des hommes, il nous touche encore assez pour nous attacher : mais un poëte ne sçauroit promettre à ses ouvrages une fortune pareille à celle de l’éneïde, qui est celle de toucher sans cet interêt qui a un rapport particulier au lecteur, à moins d’une grande présomption, principalement s’il compose en françois.
Rapport de la mémoire avec la sensibilité et l’activité. […] Sous ce nouveau rapport, à combien d’objets divers n’a-t-on pas comparé le cerveau ! […] Elle reproduit moins l’intensité des constituants originels que leur qualité et leurs rapports complexes. […] Pour nous, l’idée est l’effet conscient, l’expression d’un certain état total de l’esprit, en relation avec telle ou telle action extérieure : c’est un rapport déterminé et constant du moi au non-moi. […] Le premier de ces problèmes, c’est le rapport de la mémoire avec la sensibilité et avec l’activité.
La vraie durée a-t-elle le moindre rapport avec l’espace ? […] L’extensif diffère par hypothèse de l’inextensif ; et à supposer que l’extension ne soit qu’un rapport entre des termes inextensifs, encore faut-il que ce rapport soit établi par un esprit capable d’associer ainsi plusieurs termes. […] L’école anglaise s’efforce en effet de ramener les rapports d’étendue à des rapports plus ou moins complexes de succession dans la durée. […] Extérieures les unes aux autres, elles entretiennent entre elles des rapports où la nature intime de chacune d’elles n’entre pour rien, des rapports qui peuvent se classer : on dira donc qu’elles s’associent par contiguïté, ou par quelque raison logique. […] Pillon, que le rapport de coexistence suffit à la construction du nombre.
Leurs rapports avec l’appétition et la motion I. […] Les rapports du rythme ou de la symétrie, par exemple, ne nous plaisent pas seulement, comme le supposait Euler, parce qu’ils accroissent notre connaissance des choses ; on peut dire plutôt qu’ils nous les font connaître et apprécier par le plaisir même qu’ils nous causent. […] Le plaisir causé par un mets savoureux est sensitif ; le plaisir causé par une pensée, par un raisonnement, par la compréhension d’un rapport de cause à effet, de moyen à fin, de tout à parties, est intellectuel ; les plaisirs causés par l’exercice de l’activité volontaire et motrice, par exemple le plaisir de vouloir, le plaisir de résister à la volonté d’autrui ou, au contraire, de coopérer à cette volonté, le plaisir de mouvoir ses muscles, ses membres, etc., sont des plaisirs volitifs. […] Il est une dernière classe d’émotions qui demanderait une longue étude et dont nous ne pouvons dire ici que quelques mots : les émotions esthétiques, ainsi appelées parce qu’elles sont liées à la nature même de notre sensibilité et à ses rapports avec nos autres puissances.
À mon retour, en 1837, il me vint à l’esprit qu’on pourrait peut-être faire avancer cette question en accumulant, pour les méditer, les observations de toutes sortes qui pourraient avoir quelque rapport à sa solution. […] Quand on réfléchit à ce problème de l’origine des espèces, en tenant compte des rapports mutuels des êtres organisés, de leurs relations embryologiques, de leur distribution géographique et d’autres faits analogues, il semble naturel tout d’abord qu’un naturaliste arrive à conclure que chaque espèce ne peut avoir été créée indépendamment, mais doit descendre, comme les variétés, d’autres espèces. […] Il est évident qu’on ne saurait attribuer la structure de ce parasite, et ses rapports si compliqués avec plusieurs êtres organisés distincts, à l’influence des conditions extérieures, des habitudes, ou de la volonté de la plante elle-même. […] Cependant, ces rapports sont de la plus haute importance, car ils déterminent l’état présent, et, je crois, le sort futur et les modifications de chaque habitant de ce monde.
rapport du duc de broglie sur la loi de l’enseignement secondaire. — lettre de m. dupanloup a m. de broglie. — m. de montalembert compromet sa cause par sa violence. […] Le beau Rapport de M. de Broglie a été lu avidement malgré sa longueur, et il a excité des mécontentements en sens inverse malgré son impartialité : malgré ou à cause, et c’est bon signe que cette plainte à la fois des purs universitaires et des ultra-cléricaux. Au fond les gens sages du clergé en passeront par ce Rapport et seront trop heureux si les conclusions en sont adoptées.
. — Rapport de l’ordre et de l’originalité On affecte souvent de mépriser cette partie du travail qui consiste à disposer ses idées et à marquer d’avance tous les points de la route où l’on doit passer. […] Il n’y a pas de maçon bâtissant une grange qui ne s’abandonne plus à l’instinct du génie que Michel-Ange construisant Saint-Pierre de Rome : il n’y mit point une pierre, pour ainsi dire, sans savoir d’avance pourquoi, sans en avoir médité l’utilité, les rapports avec tout l’édifice, ce qu’elle ajoutait à lu solidité de la masse, ce qu’elle devait porter de poids et fournir de résistance. […] En effet, comme l’invention consiste alors à découvrir des rapports inaperçus, à créer des liaisons nouvelles d’idées et de sentiments, elle est inséparable de l’ordre, et ne pourra se réaliser et s’exprimer que par lui. Invention, création, originalité, nouveauté, tout cela, en dernière analyse, se réduira à la conception d’une forme, c’est-à-dire d’un enchaînement, d’une subordination, d’une proportion, qui mettent en lumière des rapports nouveaux entre des pensées anciennes, et leur attribuent des valeurs nouvelles. […] Dans la forme, dans l’empreinte particulière que l’artiste met sur un sujet banal : en d’autres termes, dans la combinaison nouvelle des éléments, dans l’expression de rapports inexprimés jusque-là ; il innove, suivant son tempérament personnel, suivant ses habitudes d’esprit et ses formules d’art, dans la distribution des lumières et des ombres, dans la composition des plans ; il change les proportions des parties, modifie leur valeur : enfin, par un agencement nouveau, il renouvelle une vieille matière.
C’est en raison des rapports généalogiques que nous classons les individus des deux sexes et de tous les âges dans une même espèce, bien qu’ils aient parfois peu de caractères communs. […] La connaissance de ces rapports mutuels entre des formes en apparence différentes constitue la Morphologie. […] Les organes rudimentaires, chez les individus de la même espèce, sont très sujets à varier dans leur degré de développement ou sous d’autres rapports. […] Il y a, ou l’ordre de succession dans le temps, ou l’ordre de succession dans l’espace, ou les rapports de cause à effet, et d’antécédent à conséquent, qui interviennent. Le nombre de ces rapports augmente avec la complexité des êtres à classer, et il en résulte que l’échelle la plus complexe de rapports appartient aux êtres vivants qui de tous les objets devraient être, par conséquent, les plus difficiles à classer.
Ils considèrent toutes les idées dans leurs rapports naturels ; les institutions qui existent chez eux sont trop contraires aux plus simples notions de la philosophie, pour qu’ils puissent en rien y soumettre leur raison. […] Il n’y a rien d’assez grand ni d’assez libre dans les gouvernements, pour que les philosophes puissent préférer les jouissances du pouvoir à celles de la pensée ; et leur âme ne se refroidit point par des rapports trop continuels avec les hommes. […] Mais en lisant les tragédies allemandes qui ont acquis de la célébrité, l’on trouve souvent des mots, des expressions, des idées qui vous révèlent en vous-même des sentiments étouffés ou contenus par la régularité des rapports et des liens de la société. […] Les Allemands ressemblent aux Anglais sous quelques rapports ; ce qui fait qu’ils s’égarent beaucoup moins en étudiant les auteurs anglais qu’en imitant les auteurs français. […] Je n’ai point prétendu faire une analyse de tous les livres distingués qui composent une littérature ; j’ai voulu caractériser l’esprit général de chaque littérature dans ses rapports avec la religion, les mœurs et le gouvernement.
A la conscience immédiate du moi actuel vient alors s’ajouter une idée symbolique du moi, qui est une abstraction et une construction complexe, représentant un moi possible dans l’avenir et son rapport avec le moi présent. […] Le désir, en effet, peut s’attacher à un objet soit parce qu’il est immédiatement agréable, soit parce qu’il devient un substitut symbolique d’agrément par son rapport à la satisfaction idéale du moi. […] Au sentiment concret des termes se joint le sentiment concret de leur rapport. L’être n’abstrait pas ce rapport, mais il n’est pas dans la même attitude mentale sous l’influence d’impressions unies et concordantes que sous l’influence d’impressions désunies et discordantes. […] Comme la vie, la pensée suppose évidemment une certaine union, puisqu’elle est d’abord une harmonie de sensations, puis une harmonie de rapports entre ces sensations, rapports qui eux-mêmes ont toujours un côté sensitif et appétitif.
On sait que, dans son Irréligion de l’avenir, Guyau considère la religion comme étant, par essence, un « phénomène sociologique », une extension à l’univers et à son principe des rapports sociaux qui relient les hommes, un effort, en un mot, pour concevoir le monde entier sous l’idée de société. […] Aussi l’histoire nous montre-t-elle l’effet civilisateur des arts sur les sociétés, ou parfois, au contraire, leurs effets de dissolution sociale. « Sorti de tel ou tel milieu, le génie est un créateur de milieux nouveaux ou un modificateur des milieux anciens. » L’analyse des rapports entre le génie et le milieu permet de déterminer ce que doit être la critique véritable. […] La vie telle que nous la connaissons, en solidarité avec toutes les autres vies, en rapport direct ou indirect avec des maux sans nombre, exclut absolument le parfait et l’absolu. […] Zola, avec Balzac, voit avec raison dans le roman une épopée sociale : « Les œuvres écrites sont des expressions sociales, pas davantage ; la Grèce héroïque écrit des épopées ; la France du dix-neuvième siècle écrit des romans. » Le roman, dit Guyau, raconte et analyse des actions dans leurs rapports avec le caractère qui les a produites et avec le milieu social ou naturel où elles se manifestent. […] Zola comme de Balzac, c’est précisément qu’ils ont voulu peindre les hommes dans leurs rapports sociaux ; c’est qu’ils ont fait surtout des romans « sociologiques », et que le milieu social, examiné non dans les apparences extérieures, mais dans la réalité, est une continuation de la lutte pour la vie qui règne dans les espèces animales. « De peuple à peuple, chacun sait comment on se traite.
Les Egyptiens, comme les Grecs, eurent une notion confuse des rapports de la parole avec la pensée ; leur langue écrite ou parlée nous en apporte le témoignage. […] L’intimité des rapports du langage avec la pensée, son utilité pour penser, sa nécessité pour penser les idées générales, ce sont là dans la philosophie moderne de véritables lieux communs. […] 3° Simultanéité du mot et de l’idée. — Sur les rapports du mot et de l’idée dans le temps, le même parti pris conduit Bonald à une autre erreur, erreur de fait et de logique à la fois. […] VI, § 8], ajoutant à cette occasion, ce qui est une vue très féconde, que la parole aide puissamment l’attention aux idées, et, par suite, l’analyse de leurs éléments et de leur rapports [ch. […] Voir l’étude de Mesnet, Annales médico-psychologiques, juillet 1865, et le rapport de Cerise, Académie de médecine, 1865.
Mais quels sont les rapports des phénomènes entre eux ? […] Entre ces diverses séries, il y a des rapports à établir. […] La proposition examine ce rapport à l’aide de mots. […] Dans le premier moment, on cherche un rapport de causalité. […] On voit souvent, si l’on n’emploie que cette seule méthode, un rapport de causalité là où il n’y a qu’un rapport de séquence.
Il y a là, dit-il, une résolution de l’âme, un mouvement du corps, et une force qui attache le mouvement du corps à la résolution de l’âme ; j’aperçois à la fois et directement ces deux faits et leur rapport. Ce rapport n’est point connu par raisonnement, au moyen d’un axiome étranger. Ce rapport n’est point connu par expérience répétée, au moyen d’une généralisation préalable. […] On a commencé, avec Duns Scot, par métamorphoser les rapports en substances, et l’on finit, comme les mystiques, par fabriquer des théories de la grâce et de l’illumination23. […] Rapports du physique et du moral, p. 24.
Or, de même que pour déterminer les rapports véritables des phénomènes physiques entre eux nous faisons abstraction de ce qui, dans notre manière de percevoir et de penser, leur répugne manifestement, ainsi, pour contempler le moi dans sa pureté originelle, la psychologie devrait éliminer ou corriger certaines formes qui portent la marque visible du monde extérieur. — Quelles sont ces formes ? […] Enfin, dans leurs rapports entre eux, et en tant qu’une certaine unité se conserve à travers leur multiplicité, ils paraissent se déterminer les uns les autres. — Intensité, durée, détermination volontaire, voilà les trois idées qu’il s’agissait d’épurer, en les débarrassant de tout ce qu’elles doivent à l’intrusion du monde sensible et, pour tout dire, à l’obsession de l’idée d’espace. […] Par là il fut conduit à croire que les mêmes états sont susceptibles de se reproduire dans les profondeurs de la conscience, comme les mêmes phénomènes physiques dans l’espace ; c’est du moins ce qu’il admit implicitement quand il attribua au rapport de causalité le même sens et le même rôle dans le monde interne que dans le monde extérieur. […] C’est de quoi les Kantiens et même leurs adversaires ne paraissent pas s’être aperçus : dans ce prétendu monde phénoménal, fait par la science, tous les rapports qui ne se peuvent traduire en simultanéité, c’est-à-dire en espace, sont scientifiquement inconnaissables. […] Nous verrions que, si notre action nous a paru libre, c’est parce que le rapport de cette action à l’état d’où elle sortait ne saurait s’exprimer par une loi, cet état psychique étant unique en son genre, et ne devant plus se reproduire jamais.
Saisie par eux des affaires, elle ne se réunit que pour entendre, applaudir, adopter leurs rapports et conclusions. […] Et qu’on ne pense pas que cette unité de marche, que nous signalons, soit l’effet d’une illusion historique ; elle est empreinte dans chaque acte émané de cette Assemblée célèbre, dans ses allures brèves, dans ses sommations, ses ordres du jour et ses rigueurs ; elle est surtout explicitement professée dans les rapports de Saint-Just et de Barrère. […] « Il fallait à la fois, dit l’historien, mettre la population debout, la pourvoir d’armes, et fournir, par une nouvelle mesure financière, à la dépense de ce grand déplacement ; il fallait mettre en rapport le papier-monnaie avec le prix des subsistances et des denrées ; il fallait disposer les armées, les généraux, convenablement à chaque théâtre de la guerre, et enfin satisfaire la colère révolutionnaire par de grandes et terribles exécutions. » De là, d’abord, la levée en masse, la mise en disponibilité de la population entière, et cet inépuisable fond d’armée nationale, dans laquelle se recrutaient les autres ; armée majestueuse, solennelle, échelonnée par rang d’âge et mise en ordre de bataille par générations. […] Déjà l’énergie du Comité, ou, pour mieux dire, du triumvirat qui en était sorti, n’était plus en rapport avec les besoins publics ; sa tyrannie, dès lors, parut exorbitante, intolérable, elle dut cesser ; et, comme les tyrannies ne cessent jamais de bon gré, et que celle-ci s’était fermé tout retour par ses excès, elle croula de force, et comme de toutes pièces, sur la tête des oppresseurs.
II Sous le nom de termes relatifs, l’auteur étudie les diverses idées de rapport. […] On dit qu’il y a un rapport entre deux objets, lorsqu’il y a un fuit simple ou complexe saisi par les sens ou autrement, dans lequel tous deux figurent. Deux ou plusieurs objets, physiques ou intellectuels, sont en rapport l’un avec l’autre, en vertu de quelque état de conscience complexe où ils entrent tous deux, quand même cet état de conscience complexe se réduirait simplement à les penser ensemble. Par exemple, les faits connotés par le mot père et connotés aussi par le mot fils, forment une longue série de phénomènes dont père et fils sont des parties : de là vient qu’il y a un rapport entre eux.
Non ; il faut pour cela un rapport entre elle et d’autres sensations. La place d’un point ne peut pas être déterminée sans un rapport à d’autres points ; établissons donc en principe que toute localisation suppose un certain nombre de sensations simultanées. […] Une personne ouvrant pour la première fois les yeux à la lumière perçoit immédiatement « l’étendue plane avec les rapports de grandeur et de position des figures qui peuvent s’y trouver dessinées ». […] Nous sommes obligés de construire et de dessiner nous-mêmes, par nos mouvements de réaction, la forme des objets, et c’est le rapport entre ces mouvements successifs de réaction qui nous permet de nous représenter le rapport des éléments sensitifs transmis sous la forme passive de pures sensations rétiniennes. […] Tous les rapports d’étendue se résoudraient, au fond, en rapports d’activités coexistantes clans le temps.
Quel est le rapport de cette modification cérébrale aux objets extérieurs ? […] Dans la première hypothèse, ils seront tels que nous les aurons perçus, et le reste de notre perception sera dès lors autre chose : il y aura, entre eux et le reste, un rapport de contenu à contenant. […] Le rapport du cerveau au reste de la représentation était dès lors, nous le répétons, celui de la partie au tout. […] Comme si l’on avait le droit d’étendre au détail des parties, rapportées chacune à chacune, ce qui n’a été observé ou inféré que des deux touts, et de convertir ainsi un rapport de solidarité en une relation d’équivalent à équivalent ! […] Précisément parce que les conséquences où elle conduit et les postulats qu’elle recèle couvrent, pour ainsi dire, tout le domaine de la philosophie, il nous a paru que cet examen critique s’imposait, et qu’il pouvait servir de point de départ à une théorie de l’esprit, considéré dans ses rapports avec le déterminisme de la nature.
La succession des pensées révèle son existence, leurs rapports révèlent son identité ; les pensées sont donc les signes de la pensée. […] 2° Nous nous servions tout à l’heure des rapports mutuels des idées pour prouver qu’elles conservent toujours quelque spécificité consciente. Ajoutons maintenant que les mêmes rapports créent pour chaque idée une spécificité indirecte, qui, s’ajoutant à la première, a pour effet d’en compenser en quelque mesure la faiblesse. […] L’esprit est moins vivement touché de ce qui lui est transmis par l’oreille que des tableaux offerts au rapport fidèle des yeux (v. 180-181) et perçus sans intermédiaire par le spectateur (v. 182). […] I avec deux Houyhnhnms pour le rapport avec l’onomatopée chevaline, Swift, Œuvres, Gallimard, « Pléiade », 1965, p. 234-235).
Son rapport à l’appétit et au mouvement. […] En effet, tout reste présent, et le rapport avec le passé n’existe pas encore ; or, ce rapport est essentiel pour qu’on puisse dire : je me souviens. […] Ces classifications résultent : 1° du caractère intrinsèque des représentations, 2° de leurs rapports mutuels, 3° de leur rapport au sujet pensant et voulant. […] Le cours des simples images est un véritable flux, tandis que les choses perçues ont une stabilité relative, surtout par leur rapport à l’espace. […] Reconnaître, c’est donc saisir à la fois des différences et des ressemblances, saisir des rapports, comparer.
Approfondissons ce dernier rapport. […] Changez les objets, modifiez leur rapport à mon corps, et tout est changé dans les mouvements intérieurs de mes centres perceptifs. […] La question posée entre le réalisme et l’idéalisme devient alors très claire : quels sont les rapports que ces deux systèmes d’images soutiennent entre eux ? […] Et on ne saurait l’accepter sans obscurcir profondément le triple problème de la matière, de la conscience et de leur rapport. […] Mais la vérité est qu’elle n’est pas plus dans les centres sensoriels que dans les centres moteurs ; elle mesure la complexité de leurs rapports, et existe là où elle apparaît.
Nous avons décrit jadis le mécanisme de cette opération ; nous avons montré aussi comment les difficultés soulevées par les philosophes autour de la question du mouvement s’évanouissent dès qu’on aperçoit le rapport de l’instant au temps spatialisé, celui du temps spatialisé à la durée pure. […] On estime que la dimension n’est pas un absolu, qu’il y a seulement des rapports entre dimensions, et que tout se passerait de même dans un univers rapetissé à volonté si les relations entre parties étaient conservées. […] Il est vrai qu’une certaine doctrine accepte le témoignage des sens, c’est-à-dire de la conscience, pour obtenir des termes entre lesquels établir des rapports, puis ne conserve que les rapports et tient les termes pour inexistants. […] Et, à vrai dire, c’est par abstraction que nous distinguons des termes, par abstraction aussi des rapports : un continu fluent d’où nous tirons à la fois termes et rapports et qui est, en plus de tout cela, fluidité, voilà la seule donnée immédiate de l’expérience. […] C’est peut-être pour n’avoir pas analysé d’abord notre représentation du temps qui coule, notre sentiment de la durée réelle, qu’on a eu tant de peine à déterminer la signification philosophique des théories d’Einstein, je veux dire leur rapport à la réalité.
Être sentimental, intelligent et actif1, il n’est tout cela que par ses rapports avec l’humanité et la nature, c’est-à-dire avec Dieu. […] Du moment que Dieu n’est plus conçu comme un être à part et hors du monde, du moment qu’il est inséparable de la nature et de l’humanité, et qu’il se manifeste uniquement en elles et par elles, du moment enfin que le mal cesse d’être un principe positif ennemi du bien, dès lors l’homme n’a plus peur de Satan, de même qu’il n’a plus besoin de médiateur pour entrer en rapport avec Dieu ; la communication est directe, immédiate ; il sent l’influence divine dans chacune de ses relations avec les hommes et avec les choses ; il ne s’imagine aucunement devoir recourir à des envoyés mystérieux, à des anges ; et les anges, les envoyés mystérieux, les démons ne lui viennent pas. […] Une religion n’est donc pas un simple système de visionnaire sur l’avenir ou le passé métaphysique de l’homme, sur son avenir ou son passé dans une autre vie ; le fait essentiel de toute religion est de produire un nouveau rapport plus parfait entre l’homme et ce qui l’entoure, entre l’homme et Dieu. Bien que ce rapport ne soit point nécessairement un lien de plus de l’homme avec le monde, puisque dans le cas du christianisme c’était du mépris et un complet détachement, toutefois la conception nouvelle qui établit ce rapport tend toujours à se réaliser socialement ; elle s’empare en souveraine de l’existence actuelle de l’homme ; elle le prend et l’enserre de ses plis et replis en cette vie, sans lui donner relâche ni trêve ; elle l’associe sous une forme plus saisissante et plus large à la fois que toutes les formes qui ont précédé ; elle le presse et le soulève tour à tour de tout le poids d’une institution forte et sainte. […] Pour nous, l’acte se rapporte toujours au rapport que le moi établit, entre lui et l’extérieur ; par conséquent, lorsque nous parlons d’activité, c’est de l’action matérielle de l’homme sur l’univers et de sa puissance motrice qu’il est question.
Même quand on conçoit la relativité dans le second sens, on la voit encore un peu dans le premier ; car on a beau dire que seul existe le mouvement réciproque de S et S′ par rapport l’un à l’autre, on n’étudie pas cette réciprocité sans adopter l’un des deux termes, S ou S′, comme « système de référence » : or, dès qu’un système a été ainsi immobilisé, il devient provisoirement un point de repère absolu, un succédané de l’éther. […] Nous pourrons donc dire, à volonté, que S′ se meut par rapport à S, ou que S se meut par rapport à S′, ou mieux que S et S′ se meuvent par rapport l’un à l’autre. […] Il a le choix ; mais il serait plus près encore de l’expérience en disant que A et B se meuvent par rapport l’un à l’autre, ou plus simplement que l’écart entre A et B diminue ou grandit. […] Mais s’en tenir à cette formule eût été considérer globalement le rapport de tout à tout ; on ne pouvait obtenir une solution, fût-elle provisoire, des problèmes particuliers qu’en découpant et en isolant plus ou moins artificiellement des parties dans l’ensemble : or, dès qu’on néglige de la relation, on introduit de la force. […] Nous appellerons donc « système de référence » le trièdre trirectangle par rapport auquel on conviendra de situer, en indiquant leurs distances respectives aux trois faces, tous les points de l’univers.
Du groupe de caractères qui constituent un corps terrestre, Newton n’en avait conservé qu’un, la propriété d’être une masse en rapport avec une autre masse ; il avait éliminé le reste. Du groupe de caractères qui constituent une planète, il n’en avait conservé qu’un, la propriété d’être une masse en rapport avec une autre masse ; il avait aussi éliminé le reste. […] Voilà donc la position du point définie par le rapport mutuel de deux grandeurs auxiliaires. — À présent, au lieu d’un point unique, supposons une série continue de points, c’est-à-dire une ligne telle, que ce rapport soit le même pour tous ses points ; la ligne et sa forme seront entièrement définies, et définies par un caractère commun de leurs éléments. […] Ainsi, quand un corps se refroidit, le rapport entre les variations élémentaires de la chaleur et du temps est la vraie raison du rapport qui s’établit entre les variations de ces mêmes grandeurs quand elles ont acquis des valeurs finies. […] Mais, une fois en possession de l’idée du premier rapport, nous nous conformons à la nature des choses, en faisant de lui le principe d’explication de la valeur que l’observation assigne au second rapport.
Si l’évolutionnisme est légitime, c’est à la condition de ne pas réduire ainsi l’expérience tout entière à son mode externe et passif, qui est l’enregistrement des rapports extérieurs dans le cerveau par voie de répétition fréquente. […] Il faut donc montrer le rapport intime qui relie les croyances nécessaires, principalement les principes d’identité et de raison suffisante, aux lois biologiques des réactions motrices et aux lois psychologiques du désir ou du vouloir. […] Est-ce qu’un miroir n’est identique à lui-même que grâce à ce qu’il ne reflète jamais des contradictoires, par exemple une chose à la fois blanche et noire sous le même rapport ? […] Le principe d’identité pose la volonté en elle-même, le principe d’intelligibilité exprime le rapport uniforme des volontés entre elles. […] C’est l’action transitive qui constitue la causation proprement dite, c’est-à-dire le rapport, d’agent à patient.
L’empirisme, en effet, sentant vaguement ce qu’il y a d’artificiel dans les rapports qui unissent les termes entre eux, s’en tient aux termes et néglige les rapports. […] D’où vient alors l’irrésistible tendance à constituer un univers matériel discontinu, avec des corps aux arêtes bien découpées, qui changent de place,) c’est-à-dire de rapport entre eux ? […] Établir ces rapports tout particuliers entre des portions ainsi découpées de la réalité sensible est justement ce que nous appelons vivre. […] À vrai dire, personne ne se représente autrement le rapport de la quantité à la qualité. […] On allègue, il est vrai, que la vue finit par devenir symbolique du toucher, et qu’il n’y a rien de plus, dans la perception visuelle des rapports d’espace, qu’une suggestion de perceptions tactiles.
Si l’imagination, justement frappée des crimes dont nous avons été témoins, les attribue à quelques causes abstraites, ou devient passionné contre des principes, comme on pourrait l’être contre des individus ; et cette vaste prévention, dont un principe peut être l’objet, s’étend à toutes les pensées qui en dépendent par les rapports les plus éloignés. […] L’on est déjà parvenu, sous quelques rapports, à appliquer avec succès la méthode des mathématiques à la métaphysique de l’entendement humain. […] L’esprit admet une à une chaque proposition, sans avoir essayé de les juger ; il crée ensuite des rapports factices dont l’apparente vérité lui plaît et l’exalte ; car l’imagination est saisie par ce qui est abstrait, tout aussi fortement que par les tableaux les plus animés. […] On présente comme une vérité mathématique, le sacrifice que l’on doit faire du petit nombre au plus grand : rien n’est plus erroné, même sous le rapport des combinaisons politiques. […] C’est sous le premier rapport surtout que l’idée contraire a causé de grands maux.
— Il est encore d’autres rapports importants entre les espèces des grands genres et les variétés qui en dépendent. […] Sous ce rapport, les espèces des plus grands genres ont donc plus de ressemblance avec des variétés que celles des genres plus pauvres. […] De plus, les espèces des grands genres ont entre elles les mêmes rapports que les variétés dans chacune de ces espèces. […] Mais il y a aussi quelque raison de croire que les espèces qui sont très voisines de quelque autre, et qui sous ce rapport ressemblent à des variétés, ont aussi fort souvent une extension très restreinte. […] Sous ces divers rapports, les espèces des grands genres présentent de fortes analogies avec les variétés.
Elle ne dit presque rien sans renchérir sur l’idée naturelle ou sur l’expression, en y cherchant quelque rapport inusité. […] et puis toujours des rapports ; ce terme de rapports est continuel dans sa langue. […] L’autre grande amitié de Mme Necker fut pour Thomas, pour cet écrivain estimable et moral, qu’il est de mode de venir railler aujourd’hui, mais qui eut des talents littéraires distingués et des qualités de cœur touchantes : Nous fûmes unis dans notre jeunesse par tous les rapports honnêtes, lui écrivait Mme Necker (1778), et jamais une idée moins pure ne vint ternir votre amitié. […] Entrée dans la société de Paris avec le ferme propos d’être femme d’esprit et en rapport avec les beaux esprits, elle a su préserver sa conscience morale, protester contre les fausses doctrines qui la débordaient de toutes parts, prêcher d’exemple, se retirer dans les devoirs au sein du grand monde, et, en compensation de quelques idées trop subtiles et de quelques locutions affectées, laisser après elle des monuments de bienfaisance, une mémoire sans tache, et même quelques pages éloquentes. […] Les curieux peuvent chercher des considérations très fines sur ces rapports des esprits et du pays, au tome second, p. 1191, de l’ouvrage intitulé Le Canton de Vaud, sa vie et son histoire, par M.
Il n’aurait point sans doute, comme le fit plus tard l’illustre auteur du Génie du Christianisme, porté ses principales couleurs sur le côté magnifique ou touchant du catholicisme, considéré surtout dans ses rapports avec la société ; il n’aurait pas cependant négligé les grandeurs et les beautés aimables de la religion. […] Elle servira en même temps à bien fixer le point de départ de nos rapports, sur lesquels des critiques estimables (M. […] Je ne veux pas vous dissimuler l’espèce d’effroi qui m’a saisi en me voyant tirer du demi-jour qui me convenait si bien vers une lumière si vive et si inattendue ; ce sentiment est excusable : il y va de trop pour moi, sous toutes sortes de sérieux rapports, d’être jugé avec une si extrême bienveillance dans un article dont vous êtes l’auteur et que vous avez signé. […] Mais vous m’avez trop généreusement donné de votre temps pour que je veuille vous en dérober ; et j’aime mieux, monsieur, employer le reste de cette lettre à vous dire combien, sous d’autres rapports que ceux qui frapperont tout le monde, il m’est précieux d’avoir un moment arrêté votre attention.
L’opinion qui domine est un centre avec lequel les individus conservent toujours de certains rapports ; et l’esprit général du siècle, s’il ne change pas le caractère, modifie les formes que l’on choisit pour le montrer. […] La morale de Cicéron a pour but principal l’effet que l’on doit produire sur les autres ; celle de Sénèque, le travail qu’on peut opérer sur soi : l’un cherche une honorable puissance, l’autre un asile contre la douleur ; l’un veut animer la vertu, l’autre combattre le crime ; l’un ne considère l’homme que dans ses rapports avec les intérêts de son pays ; l’autre, qui n’avait plus de patrie, s’occupe des relations privées. […] Tacite, sous tous les rapports, l’emporte de beaucoup sur les meilleurs historiens latins. […] Mais en avançant dans la littérature, on se blase sur les jouissances de l’imagination, l’esprit devient plus avide d’idées abstraites, la pensée se généralise, les rapports des hommes entre eux se multiplient avec les siècles, la variété des circonstances fait naître et découvrir des combinaisons nouvelles, des aperçus plus profonds ; la réflexion mérite du temps.
Si chimérique même qu’ait paru la phrénologie, et quoiqu’il s’y soit mêlé beaucoup de charlatanisme, c’est elle cependant qui a été le point de départ et qui a donné le signal des belles études expérimentales de notre temps sur les rapports du cerveau et de la pensée. […] Leuret et Gratiolet, intitulé : Anatomie comparée du système nerveux chez les animaux et chez l’homme dans ses rapports avec le développement de l’intelligence. […] Celui-ci, esprit net, rigoureux, sans déclamation, mais un peu systématique, incline à exagérer les rapports physiologiques du cerveau et de la pensée. […] N’oublions pas toute une classe d’ouvrages qui doivent être encore lus et étudiés par ceux qu’attire le grand problème des rapports du cerveau et de la pensée.
Chapitre VIII La mécanique cérébrale Jusqu’ici, nous ne nous sommes occupé que des rapports extrinsèques de la pensée et du cerveau, En effet, que la masse, le poids absolu ou relatif, les lésions matérielles, les développements anormaux, puissent correspondre à un certain degré d’intelligence, ce sont là des relations tout empiriques qui ne disent rien à l’esprit, de simples rapports de coïncidence et de juxtaposition qui laissent parfaitement obscure la question des vrais rapports, des rapports intrinsèques et essentiels du cerveau et de la pensée.
Cette société, dans ses rapports avec les directeurs de théâtre, fonctionne et procède de la manière la plus régulière. […] Mais, en accueillant la plainte avec attention, en lui donnant déjà une certaine satisfaction par la publicité de ses rapports, il lui est le plus souvent impossible d’entrer dans les moyens et les expédients qu’on lui propose. […] Premier Rapport de M.
Le rapport hypnotique et l’électivité. […] De là un « rapport » subsistant entre la mère et l’enfant, entre l’hypnotisé et l’hypnotiseur. […] L’hypnotiseur, s’emparant de ce « rapport » spécial, intervient pour arrêter à moitié chemin le processus de somnolence. […] Là encore physique et mental sont inséparables : ce sont deux rapports différents d’une même série de faits. […] D’autres fois, le rapport consiste en une simple similarité d’occupation mentale au moment de la vision.
C’est qu’en effet, avec cette manière d’étudier l’homme, il ne s’agit plus de rechercher des causes, mais simplement de constater des rapports et de déterminer des lois. […] Toute espèce de rapport entre les phénomènes se réduit à un rapport de succession ou de concomitance. […] Il suffit d’une première intuition pour qu’il aperçoive la nécessité logique de pareils rapports. […] Maine de Biran, Rapport du physique et du moral de l’homme, t. […] Maine de Biran, Rapports du physique et du moral, p. 23.
Aurait-on par hasard constaté quelques rapports constants entre telle altération et telle espèce de folie ? […] Quel rapport y a-t-il par exemple entre l’adhésion des méninges et l’aberration des facultés intellectuelles ? […] Dans l’état normal, ce même fait se reproduit souvent : nous sentons notre esprit traversé par des idées fortuites, accidentelles, qui rompent la suite de nos conceptions ; mais nous avons la force de les écarter pour suivre un certain ordre d’idées, ou, si nous nous y livrons, c’est avec conscience, et sans prendre des rapports tout subjectifs pour des rapports réels. […] C’est là un rapport psychologique, et non organique.
La société ne repose plus sur les mêmes bases, et les peuples ont besoin d’institutions qui soient en rapport avec leurs destinées futures. […] Il peut paraître hardi de nous présenter dans un tel état de dénuement sous le rapport des institutions : mais cela est exactement vrai ; car il ne faut point oublier que le peuple français est le représentant et le législateur de la grande société européenne. […] Mais ne cherchons point ici l’analogie que d’autres ont cru trouver : les rapports qui peuvent exister entre les temps où s’établit le christianisme, et les temps où nous vivons, ne sont que des rapports d’apparences grossières : nous aurons plus d’une fois occasion de remarquer les différences réelles et intimes. […] Nos châteaux représentaient les temps de la chevalerie et de la féodalité ; il faut qu’ils disparaissent ; et les anciens propriétaires eux-mêmes, au défaut de la bande noire, s’empresseraient de détruire des demeures fastueuses qui ne sont plus en rapport avec nos besoins et nos existences.
Des rapports que les habitants des îles peuvent avoir avec ceux des continents les plus voisins. — De la colonisation émanant de la source la plus voisine avec des modifications subséquentes. — Résumé de ce chapitre et du précédent. […] L’archipel entier présente bien sous ce rapport quelques anomalies ; et en quelques cas il est très difficile de décider si la naturalisation de certains mammifères ne doit pas être attribuée à l’intervention de l’homme. […] Des rapports que les habitants des îles peuvent avoir avec ceux des continents les plus voisins. […] Or, d’après ma théorie, ces divers rapports, dans le temps comme dans l’espace, sont parfaitement intelligibles. […] Il faudrait d’abord établir que ces deux ordres de faits sont nécessairement liés par quelque rapport pour conclure avec droit de l’un à l’autre.
Inspiration d’un génie divin ou œuvre d’un génie tout personnel, voilà à quoi se résume toute leur critique ; nulle idée de rapport avec la nature extérieure, la race ou la société à laquelle appartiennent les artistes. […] Sous ce rapport, ses livres sont encore une école de politique, sinon de morale, comme les livres des historiens antiques. […] Toute la méthode de cette science est dans une définition de l’Esprit des lois ; « les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses ». […] Chercher les rapports qui existent entre les divers ordres de faits historiques, dégager par l’observation comparée et l’induction les rapports constants et par suite nécessaires qui dérivent de la nature même de ces faits, telle est la véritable méthode scientifique de l’histoire, qui ne devait être complètement pratiquée que dans notre siècle, mais dont Montesquieu a donné le précepte et parfois l’exemple. […] Il n’y a donc qu’une méthode vraiment féconde pour les études historiques et esthétiques, aussi bien que pour les études psychologiques : c’est la méthode qui voit les choses d’ensemble et en embrasse les rapports.
pendant longtemps encore la passion que l’on ressent rend impossible de croire qu’on ait cessé d’intéresser l’objet de sa tendresse : il semble que l’on éprouve un sentiment qui doit se communiquer ; il semble qu’on n’est séparé que par une barrière qui ne vient point de sa volonté ; qu’en lui parlant, en le voyant, il ressentira le passé, il retrouvera ce qu’il a éprouvé ; que des cœurs qui se sont tout confiés, ne peuvent cesser de s’entendre, et rien ne peut faire renaître l’entraînement dont une autre a le secret, et vous savez qu’il est heureux loin de vous, qu’il est heureux souvent par l’objet qui vous rappelle le moins ; les traits de sympathie sont restés en vous seule, leur rapport est anéanti. […] L’amour est l’histoire de la vie des femmes, c’est une épisode dans celle des hommes ; réputation, honneur, estime, tout dépend de la conduite qu’à cet égard les femmes ont tenue, tandis que les lois de la moralité même, selon l’opinion d’un monde injuste, semblent suspendues dans les rapports des hommes avec les femmes ; ils peuvent passer pour bons, et leur avoir causé la plus affreuse douleur, que la puissance humaine puisse produire dans une autre âme ; ils peuvent passer pour vrais, et les avoir trompées : enfin, ils peuvent avoir reçu d’une femme les services, les marques de dévouement qui lieraient ensemble deux amis, deux compagnons d’armes, qui déshonoreraient l’un des deux s’il se montrait capable de les oublier ; ils peuvent les avoir reçus d’une femme, et se dégager de tout, en attribuant tout à l’amour, comme si un sentiment, un don de plus, diminuait le prix des autres. Sans doute, il est des hommes dont le caractère est une honorable exception ; mais telle est l’opinion générale sous ce rapport qu’il en est bien peu qui osassent, sans craindre le ridicule, annoncer dans les liaisons du cœur la délicatesse de principes, qu’une femme se croirait obligée d’affecter si elle ne l’éprouvait pas. […] Il peut exister des femmes dont le cœur ait perdu sa délicatesse ; elles sont aussi étrangères à l’amour qu’à la vertu, mais il est encore pour celles qui méritent seules d’être comptées parmi leur sexe, il est encore une inégalité profonde dans leurs rapports avec les hommes, les affections de leur cœur se renouvellent rarement ; égarées dans la vie, quand leur guide les a trahi, elles ne savent ni renoncer à un sentiment qui ne laisse après lui que l’abîme du néant, ni renaître à l’amour dont leur âme est épouvantée. […] Je crains qu’on ne m’accuse d’avoir parlé trop souvent, dans le cours de cet ouvrage, du suicide comme d’un acte digne de louanges ; je ne l’ai point examiné sous le rapport toujours respectable des principes religieux, mais politiquement, je crois que les républiques ne peuvent se passer du sentiment qui portait les Anciens à se donner la mort ; et dans les situations particulières, les âmes passionnées qui s’abandonnent à leur nature, ont besoin d’envisager cette ressource pour ne pas se dépraver dans le malheur, et plus encore, peut-être, au milieu des efforts qu’elles tentent pour l’éviter.
Il y a en nous des changements qui sont faibles ou même nuls, sous le rapport du plaisir ou de la peine, mais qui sont importants comme transitions, c’est-à-dire comme différences. […] « Nous ne connaissons que des rapports ; un absolu est, à proprement parler, incompatible avec notre faculté de connaître. […] Mais d’abord quel rapport y a-t-il entre la réalité et l’idée ? […] « Le monde, nous dit-il, ne peut être connu que par son rapport avec l’esprit. […] Il est presque inutile de dire que l’auteur reste constamment fidèle à sa méthode de description complète ; que chaque groupe de sensations est examiné séparément, puis dans ses rapports avec les autres.
Nul rapport, nul besoin réel entre les êtres qu’elle rassemble ; et l’esprit la rejette comme absurde. […] Quel rapport y a-t-il entre une querelle de chiens et de chats, et le combat des élémens, dont il résulte une harmonie qu’on ne peut concevoir, et dont le fabuliste ne parle pas ? […] C’est un faux rapport que celui qui a été saisi entre les deux écrevisses, et celui d’une mère vicieuse que sa fille imite. […] C’est qu’il fallait de l’esprit pour faire la réponse que fait l’animal mangé des mouches ; et sous ce rapport, le renard a paru mieux convenir. […] et quel rapport cela a-t-il avec les mauvais auteurs ?
Entre « l’impureté croissante », qui efface les caractéristiques des races, et la démocratie, il y a un rapport de cause à effet : les idées égalitaires sont bien des idées de « raisonneurs métis ». — Les disciples de Gobineau iront plus loin. […] Son succès résulterait alors du rapport qui unit les individus, non de leur structure cérébrale, c’est-à-dire d’un phénomène social, non d’un phénomène biologique. […] Il n’en est pas moins vrai qu’on peut chercher, dans les rapports mêmes de ces consciences, la raison, ou du moins l’une des raisons des idées qu’elles forment. […] L’observation réunirait alors toutes les conditions nécessaires à une induction, et nous pourrions affirmer qu’un rapport constant unit la centralisation à l’égalitarisme. […] Si l’histoire ne nous laisse pas « constater » avec assez de précision les rapports qui unissent telle forme sociale au succès de l’égalitarisme, il nous faudra bien tenter de les « démontrer ».
L’esprit est ainsi conduit à découvrir des liaisons secrètes ou des contrastes imprévus entre les choses : quelquefois, par sa volonté même de les associer, il crée entre elles le rapport de sympathie ou d’antipathie. […] Elle doit être en germe dans l’esprit ; il faut que l’on sente plus ou moins vaguement un rapport. […] Quand l’imagination est forte et capable de suivre dans leur développement parallèle une double série d’images successives, sans jamais en perdre de vue le rapport, la comparaison initiale aide puissamment à l’invention.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes. […] La perception rapide des rapports démesurément inattendus que l’auteur établit soudainement entre les choses, tout en alignant des phrases idiotes de reporter, me frappe d’un heurt qui me désagrège l’esprit comme le choc électrique désagrège les corps. […] Est-il défendu d’imaginer qu’une Puissance inconnue, ayant d’abord permis aux hommes d’établir entre les choses et les mots des rapports constants, universels et publics, a voulu enfouir en même temps dans les ténèbres des idiomes humains certains rapports secrets, absurdes et réjouissants des mots avec les objets ou des vocables entre eux, et en a réservé la découverte à quelques privilégiés du rire et de la fantaisie ?
De là, et surtout avec les progrès de l’érudition, ces histoires littéraires qui ne sont que de vastes répertoires disposés en un ordre arbitraire, avec ici ou là quelques chapitres où les rapports intimes de la littérature et de la vie apparaissent comme par hasard ou comme une exception. […] Or, la réflexion philosophique nous impose cette certitude, que les rapports de la vie et de la littérature sont constants, de tous les instants et de tous les individus. […] Entre ces deux ordres de faits il y a un rapport mathématique : la parcelle est plus libre à mesure que grandit le groupe dont elle dépend. Ce rapport qu’il y a entre le facteur de l’espace (groupes) et celui du temps (principes) est d’une importance capitale ; c’est un rapport de réciprocité. […] À mesure qu’on verra mieux le rapport intime de la littérature avec la vie totale, on connaîtra mieux aussi l’ascension de la vie et la mission du poète.
Un style ne consiste pas en des choses, mais en des rapports. […] Ainsi le style écrit stylise les choses en rapports. […] Cette notion de rapport est familière au mathématicien et au philosophe, qui arrivent à penser rapports plus naturellement et plus clairement encore que le vulgaire ne pense choses. […] Les colonnes, dans le temple, ne figurent pas seulement des supports, mais aussi des rapports. […] Dès qu’a lui l’éclair en lequel elle s’acquitte de sa fonction de rapport, son rôle est fini.
Kahn dénonça, dans un air général, des rapports évidents en plusieurs points, avec ma théorie de « l’Instrumentation verbale » qui occupait, depuis 1885, tous les esprits, poétiques21. […] Et constamment, il pourra et devra suggérer sa présence innombrable et ses lois, et signifier émotivement toute chose particulière en rapport, donc, avec la Signification totale. […] Or, lorsqu’en méditant le plus des rapports existants entre lui et l’univers et en en prenant savoir et conscience, l’Homme tâche à son unité, il recrée par là même l’unité du Monde qui avec allégresse se pense et se connaît en lui ! […] Œuvre où continuement avec la pensée évolutionniste partout présente et vivante en elle, s’établissent, non plus des analogies, mais des rapports essentiels entre tous les actes de l’univers de ses origines à ses fins, et de ceux-ci aux actes humains. Le détail se réfère continuellement à l’ensemble, et tout phénomène naturel ou humain, de rapports en rapports, se rattache, d’élargissement en le sens universel, aux diverses séries évolutives.
Il me semble que le bonheur consiste dans la possession d’une destinée en rapport avec nos facultés. […] Le bonheur est tellement composé de sensations relatives, que ce ne sont pas les choses en elles-mêmes, mais leur rapport avec la veille ou le lendemain, qui agit sur l’imagination. […] Ils nous maintiennent en rapport avec la nature ; on peut l’aimer sans le secours de ces médiateurs aimables, mais ils apprennent cependant à la mieux goûter. […] -C. recommande sans cesse à l’homme de ne point s’occuper de la vie en elle-même, mais de ses rapports avec l’immortalité. […] Qui de nous sait quel rapport est établi entre les souvenirs de la terre et les jouissances célestes ?
On soupçonnait, depuis Homère, qu’il y a des rapports, des correspondances, des affinités entre certains sons, certaines formes, certaines couleurs et certains états d’âme. […] Mais on pensait que ces ressemblances et ces rapports sont un peu fuyants, n’ont rien de constant ni de rigoureux, et qu’ils nous sont pour le moins indiqués par le sens des mots qui composent la phrase musicale. […] On conçoit qu’il y ait un rapport, une ressemblance entre le souvenir et le crépuscule, entre la mélancolie du couchant, du jour qui se meurt, et la tristesse qu’on éprouve à se rappeler le passé mort. […] C’est que, dans le sommeil, on attachait à ces mots des significations particulières qu’on ne retrouve plus ; on les unissait par des rapports qu’on ne ressaisit pas davantage. […] Verlaine, les rapports de nombre entre les hémistiches varient trop souvent pour nos faibles oreilles.
L’Harmonie, en ce sens, comprend les timbres aussi bien que les harmonies proprement dites, ou rapports organiques des tons sonores ; elle est tout ce qui est son, c’est à dire vibration et rayonnement. […] L’harmonie proprement dite me paraît correspondre à ce que sont les rapports des « valeurs » dans un dessin ou un tableau ; mais elle peut, par son objectivité, susciter aussi le reflet d’une pose arrêtée et permanente. […] Ces rapports de Rythme à geste (ou attitude) et d’attitude à harmonie, servent de transition entre la musique et la plastique : l’orchestique est leur trait d’union. […] Voici : Comme je l’écrivais tout à l’heure, la grande question, au point de vue des techniques récentes, est le rapport du rythme à l’analyse logique. […] Mais les correspondances de rapports lumineux (ce qu’on appelle « valeurs » en peinture) à harmonie (rapport des tons sonores) et de timbre à coloris, ne pourraient être démontrées sans une dissertation longue et subtile que je n’oserais tenter aujourd’hui ; d’ailleurs, je m’en aperçois, les dissertations de ce genre font écrire de bien mauvaise prose.
Le premier volume est divisé en trois sections ; la première traite successivement de l’influence de chaque passion sur le bonheur de l’homme ; la seconde analyse le rapport de quelques affections de l’âme avec la passion ou avec la raison ; la troisième offre le tableau des ressources qu’on trouve en soi, de celles qui sont indépendantes du sort, et surtout de la volonté des autres hommes. […] L’organisation de la puissance publique, qui excite ou comprime l’ambition, rend telle ou telle religion plus ou moins nécessaire, tel ou tel code pénal trop indulgent ou trop sévère, telle étendue de pays dangereuse ou convenable ; enfin c’est de la manière dont les peuples conçoivent l’ordre social, que dépend le destin de la race humaine sous tous les rapports. […] Ce discours avait plus de rapport avec la langue de Voltaire, que les vers ampoulés de Brébeuf ou de Chapelain. […] À la fin d’un semblable ouvrage, cependant, sous quelque point de vue général que ces grandes questions fussent présentées, il serait impossible de ne pas finir par les particulariser dans leur rapport avec la France et le reste de l’Europe. […] Ces deux idées premières dans l’existence, s’appliquent également à toutes les situations, à tous les caractères, et ce que j’ai voulu montrer seulement, c’est le rapport des passions de l’homme avec les impressions agréables ou douloureuses qu’il ressent au fond de son cœur.
Les émotions de l’âme ont leur source dans les rapports inhérents à la nature humaine ; la gaieté n’est souvent que le résultat des relations diverses, et quelquefois bizarres, établies dans la société. […] Celles même qui ont pour but, comme dans Candide, de se moquer de l’espèce humaine, ne conviennent point sous plusieurs rapports dans un gouvernement républicain. […] Les ridicules de ce dernier genre doivent être en beaucoup moins grand nombre dans les pays où l’égalité politique est établie ; les relations sociales se rapprochant davantage des rapports naturels, les convenances sont plus d’accord avec la raison. […] Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre ; c’est l’observation de la nature dans ses rapports avec les sentiments qu’elle fait éprouver à l’homme. […] Nous sommes arrivés à une période qui ressemble, sous quelques rapports, à l’état des esprits au moment de la chute de l’empire romain, et de l’invasion des peuples du Nord.
Un tel livre est dû tout entier au génie de l’auteur ; il n’a point de rapports avec le caractère général de la littérature italienne. […] On a réuni les deux genres en Italie ; l’invasion des peuples du Nord a transporté dans le Midi la tradition des faits chevaleresques, et les rapports que les Italiens entretenaient avec l’Espagne ont enrichi la poésie d’une foule d’images et d’événements tirés des contes arabes. […] L’Italie possédait les monuments anciens, et avait des rapports immédiats avec les Grecs de Constantinople ; elle tira de l’Espagne le genre oriental, que les Maures y avaient porté, et que négligeaient les Espagnols. […] Les Italiens, arrêtés par leurs gouvernements et par leurs prêtres dans tout ce qui pouvait avoir rapport aux idées philosophiques, n’ont pu que repasser sur les mêmes traces, et par conséquent s’affaiblir. […] D’abord les images qui conviennent au climat du Midi, diffèrent entièrement de celles qu’inspire le climat du Nord, et, en second lieu, l’imagination religieuse des Juifs n’a pas le moindre rapport avec celle qui anime encore les descendants des poètes scandinaves et des bardes écossais.
Enfin, on peut imaginer tels progrès de la science des rapports de la pensée avec le cerveau qui permettront d’étayer l’hypothèse psychologique sur l’organisation mentale d’un artiste, par une hypothèse physiologique sur la conformation de son cerveau ; une supposition de ce genre pourra même être confirmée par l’examen histologique de l’encéphale qui en aura été l’objet. […] Il convient de rappeler à ce propos que les analyses esthopsychologiques que nous recommandons, seront appelées à trancher la question pendante des rapports de la folie avec le génie. […] Le texte auquel Hennequin fait ici allusion est La psychologie morbide dans ses rapports avec la philosophie de l’histoire, ou De l’influence des névropathies sur le dynamisme intellectuel (Masson, 1859). […] Concernant cette question des rapports entre génie et folie, au moins aussi vieille que le Problème XXX, 1 d’Aristote, Hennequin, comme on le voit, fait partie ici des détracteurs de la théorie biologisante. […] Selon la formule célèbre, l’esprit, dans la perspective tainienne, anti-spiritualiste, est un « polypier d’images », et un perpétuel rapport de forces entre ces images.
Quand vous découvrez une pensée nouvelle, il y a dans la nature une image qui sert à la peindre, et dans le cœur un sentiment qui correspond à cette pensée par des rapports que la réflexion fait découvrir. […] Les aperçus fins, les pensées subtiles et déliées qui n’entrent point dans la grande chaîne des vérités générales, l’art de saisir des rapports ingénieux, mais qui exercent l’esprit à se séparer de l’âme, au lieu de puiser en elle sa principale force, cet art ne place point un auteur au premier rang. […] Un discours sur les intérêts les plus importants de la société humaine, peut fatiguer l’esprit, s’il ne contient que des idées de circonstance, s’il ne présente que les rapports étroits des objets les plus importants, s’il ne ramène pas la pensée aux considérations générales qui l’intéressent. […] Jamais, dans nos crises révolutionnaires, jamais aucun homme n’aurait parlé cette langue dont j’ai cité quelques mots remarquables ; mais dans tout ce qui nous est parvenu des rapports qui ont existé par écrit entre les magistrats d’Amérique et les citoyens, l’on retrouve ce style vrai, noble et pur dont la conscience de l’honnête homme est le génie inspirateur. […] Le lecteur ne s’aperçoit pas d’abord que ce mot est nouveau, tant il lui paraît nécessaire ; et frappé de la justesse de l’expression, de son rapport parfait avec l’idée qu’elle doit rendre, il n’est pas détourné de l’intérêt principal ni du mouvement du style, tandis qu’un mot bizarre distrairait son attention, au lieu de la captiver.
Aucune des relations de l’œuvre et de l’auteur n’était négligée : biographie, origines intellectuelles, place dans l’histoire du roman, place dans l’histoire et la comédie, influence sur le roman anglais, rapport avec la peinture de Watteau ou de Chardin, rapports avec les divers mouvements des idées morales et littéraires au XVIIIe siècle. […] Donc, tout en rendant hommage à la science et au talent du candidat, la Faculté ne put s’empêcher de protester contre l’énormité du volume « qui paraît, dit le rapport, quelque peu disproportionné avec l’importance et la nature du sujet ». […] Car malgré son enthousiasme de collégien pour les rythmes larges et les sonorités cuivrées du style de Taine, Larroumet, dès qu’il réfléchit, se détourna de la philosophie systématique que construit la littérature, et préféra la souplesse désossée de Sainte-Beuve, le style à mille faces qui réfléchit tous les rapports des choses, la phrase au développement onduleux qui en dessine la mobilité vivante, l’information curieuse et l’induction aiguë qui ne substituent jamais des vues de l’esprit à l’observation du réel. […] Naturellement orienté vers les réalités plutôt que vers les abstractions, très artiste, très attentif aux rapports de la littérature et des beaux-arts, il regardait ses auteurs comme un peintre, ou comme un romancier naturaliste peut faire.
n’est-ce pas exposer l’esprit des jeunes gens à saisir un faux rapport entre la violence que les différentes espèces d’animaux exercent les unes à l’égard des autres, et les injustices que les hommes se font mutuellement ? […] Cependant, quel rapport y a-t-il, à cet égard, entre les animaux et les hommes ? […] Rapports de position, convenances de société, calculs d’amour-propre, intérêt de vanité, et nombre d’autres combinaisons qui vont même jusqu’à le rendre ridicule. […] Quel rapport y a-t-il entre Hercule ayant obtenu l’apothéose par des travaux utiles aux hommes (c’est ainsi du moins qu’il faut l’envisager dans l’Apologue), quel rapport, dis-je, entre ce dieu et un aventurier faisant une action folle, dangereuse, utile aux autres, ou qui ne peut-être utile qu’à lui-même ?
Brunetière est incapable, ce semble, de considérer une œuvre, quelle qu’elle soit, grande ou petite, sinon dans ses rapports avec un groupe d’autres œuvres, dont la relation avec d’autres groupes, à travers le temps et l’espace, lui apparaît immédiatement ; et ainsi de suite. […] Lire un livre pour en jouir, ce n’est pas le lire pour oublier le reste, mais c’est laisser ce reste s’évoquer librement en nous, au hasard charmant de la mémoire ; ce n’est pas couper une œuvre de ses rapports avec le demeurant de la production humaine, mais c’est accueillir avec bienveillance tous ces rapports, n’en point choisir et presser un aux dépens des autres, respecter le charme propre du livre que l’on tient et lui permettre d’agir en nous… Et comme, au bout du compte, ce qui constitue ce charme, ce sont toujours des réminiscences de choses senties et que nous reconnaissons ; comme notre sensibilité est un grand mystère, que nous ne sommes sensibles que parce que nous sommes au milieu du temps et de l’espace, et que l’origine de chacune de nos impressions se perd dans l’infini des causes et dans le plus impénétrable passé, on peut dire que l’univers nous est aussi présent dans nos naïves lectures qu’il l’est au critique-juge dans ses défiantes enquêtes.
Chez les nations les plus sauvages et les plus barbares, nul acte de la vie n’est entouré de cérémonies plus augustes, de solennités plus saintes, que ceux qui ont rapport à la religion, aux mariages, aux sépultures. […] Les rapports des voyageurs modernes nous prouvent que maintenant encore plusieurs peuples barbares partagent cette croyance. […] Bayle a sans doute été trompé par leurs rapports, lorsqu’il affirme, dans le Traité de la Comète, que les peuples peuvent vivre dans la justice sans avoir besoin de la lumière de Dieu .
Le rapport doit être absolu et cette induction serait certaine si nous connaissions bien exactement tous les termes du rapport. […] Sous ce rapport, la physiologie est d’accord avec l’anatomie. […] Rapports des nerfs avec la glande sous-maxillaire. […] Sous le rapport physiologique, le même rapprochement a constamment été soutenu, et J. […] Sous ce rapport, le suc pancréatique et la salive se comportent donc encore différemment.
Une série de rapports, des abstractions. […] À cette métaphysique on ne pense guère, et c’est inconsciemment que tout poète dans la plus petite œuvre solutionne les rapports de l’être avec la nature. […] La science au contraire, ayant pour objet la simple connaissance du relatif, c’est-à-dire des lois et des rapports entre les phénomènes, est plus vraie que réelle et se réduit en définitive à une création logique de l’esprit, — un rapport étant manifestement une abstraction. […] Cette communion avec le Tout supprime les rapports et, comme l’indique le verbe μύεῖν, cette union est mystique, non symbolique. […] Taine en effet, a montré que « l’altération des rapports réels des choses », en vue d’un effet à obtenir, a été le principe essentiel de très grandes écoles.
Elle dut commencer par des signes, des gestes, des indications matérielles dans un rapport naturel avec les idées : aussi λόγος, parole, eut en outre chez les Hébreux le sens d’action, chez les Grecs celui de chose. […] Si on se rappelle deux axiomes (48, Il est naturel aux enfants de transporter l’idée et le nom des premières personnes, des premières choses qu’ils ont vues, à toutes les personnes, à toutes les choses qui ont avec elles quelque ressemblance, quelque rapport. […] La seconde langue, qui répond à l’âge des héros, se parla par symboles, au rapport des Égyptiens. […] Ce sont des maximes pour l’usage de la vie, dont le sens est le même, mais dont l’expression varie sous autant de rapports divers qu’il y a eu et qu’il y a encore de nations58. […] Ceux des Crétois chantaient de même la loi de leur pays, au rapport d’Élien. — À ces observations joignez plusieurs traditions vulgaires.
Est-ce que vous lui avez découvert quelque rapport bien évident et bien intime avec la langue romance ou romane ? […] Il y a une discordance absolue entre les rats et les grenouilles, tandis qu’un intime rapport de noblesse et de grandeur existe entre Achille et Hector. […] Quel rapport trouvez-vous entre les laves qui ont consumé votre maison et l’épi de blé qui vous nourrit ? […] Le goût, qui n’est autre chose que l’autorité en littérature, leur a enseigné que leurs ouvrages, vrais pour le fond, devaient être également vrais dans la forme ; sous ce rapport, ils ont fait faire un pas à la poésie.
Elles n’ont de rapport avec l’espace, de caractère extensif, que par le but extérieur auquel elles tendent, par la représentation de tel effet à atteindre dans l’étendue ; en elles-mêmes, elles n’apparaissent qu’avec un caractère d’intensité. […] De même, c’est sur tel ou tel point que l’éclair jaillit du nuage ; mais l’éclair n’en est pas moins la résultante, le signe de la totalité des tensions existant dans le nuage et de leur rapport avec les tensions simultanées des autres nuages. On raisonne trop souvent dans l’hypothèse de facultés distinctes qu’on met en rapport et en conflit l’une avec l’autre, au lieu de considérer l’évolution interne comme développement continu et total. […] Entre ce commencement et l’exécution complète, il n’y a qu’une différence : 1° de prolongation dans le temps ; 2° d’intensité ; 3° de spécification qualitative ; enfin, 4° d’extension au dehors et de rapport à l’étendue. […] Mais parler ainsi, c’est passer du point de vue psychologique et physiologique au point de vue philosophique et métaphysique, je veux dire au problème des rapports généraux entre le mental et le physique.
Ce sont là les effets délétères de l’art, mais il en est d’autres qui contribuent à une modification favorable des rapports des hommes entre eux. […] Par ce point, l’esthopsychologie touche à l’éthique, et tranche définitivement la question des rapports de l’art et de la morale. […] Considérant plus particulièrement les relations de l’artiste avec son groupe d’admirateurs, nous avons reconnu qu’au lien de dépendance qui unit ces deux facteurs, on peut assimiler les rapports qui existent entre les grands hommes et la masse pour accomplissement d’une entreprise. Ce rapport dépend, selon nous, du principe de l’imitation entre organismes psychiques semblables, qui est une variété particulière du fait de la répétition, et qui semble être la forme de ce fait, propre à la société humaine, beaucoup plus que l’hérédité. […] Cf., la théorie de l’imitation sociale dans Bagehot [L’économiste britannique Walter Bagehot (1826-1877) est l’auteur des Lois scientifiques du développement des nations dans leurs rapports avec les principes de la sélection naturelle et de l’hérédité (1869).
Enfin, en recherchant les rapports de cette évolution littéraire avec l’histoire politique et sociale, en remontant aux périodes plus anciennes, en étudiant de ce point de vue d’autres littératures encore, je vis se dessiner peu à peu la loi universelle et logique que les pages suivantes vont exposer. […] Enfin, et surtout, les rapports de l’évolution littéraire avec les conditions sociales et politiques apparaîtront avec une évidence telle, que les faits littéraires seront en quelque sorte le graphique du développement des nations, et le témoignage le plus sûr des crises et des renaissances morales de l’humanité. Sans doute, ces rapports ont été souvent déjà devinés, affirmés, et prouvés en tel cas particulier ; on en trouvera ici la démonstration générale, constante et rigoureuse. […] On pourrait aller plus loin, et, sans tomber dans le fétichisme des formes et des règles, étudier les rapports intimes du contenu avec le contenant. […] Du point de vue historique que je développe ici, les œuvres de valeur relative ont leur grande importance ; elles reflètent les mœurs et les goûts de leur époque avec une fidélité particulière ; elles eurent souvent un succès plus grand que les œuvres de valeur absolue ; chez celles-ci, c’est l’individu en ce qu’il a d’éternel qui l’emporte ; chez celles-là, c’est l’esprit général d’une époque disparue ; il faut donc en tenir grandement compte pour l’histoire des genres littéraires qui sont en rapport intime avec le développement politique et social de la nation ; la démonstration de ce rapport sera un des résultats essentiels de mon étude.
Il y a une autre sorte de propriété du langage qui consiste non plus dans le rapport en quelque sorte théorique de l’idée et du mot, mais dans le rapport du mot à l’intelligence des gens auxquels on s’adresse. Si votre lecteur ignore le sens du mot dont vous vous servez, si ce mot n’évoque pas en autrui l’idée qui pour vous lui tient par un rapport nécessaire et universel, la propriété de votre expression ne lui donne pas la clarté, et dans ce cas, trop de justesse nuit : on se fait mieux entendre en parlant improprement, Ovide exilé parmi les Scythes disait : « C’est moi qui suis le barbare ici, puisque je ne me fais pas comprendre. » La plus belle harangue en beau langage latin ne valait pas alors pour lui trois mots de jargon scythe tant bien que mal assemblés, plus ou moins écorchés.
C’est en grande partie la conversation que j’eus avec lui qui me décida à choisir pour sujet de ma conférence à la Sorbonne les rapports de l’esprit scientifique et de l’islamisme. […] L’empire romain, avec lequel la conquête arabe a tant de rapports, a fait de la langue latine l’organe de l’esprit humain dans tout l’Occident, jusqu’au XVIe siècle. […] Un côté par lequel j’ai pu paraître injuste au cheik, c’est que je n’ai pas assez développé cette idée que toute religion révélée est amenée à se montrer hostile à la science positive, et que le christianisme n’a sous ce rapport rien à envier à l’islam.
Au théâtre, le rapport est renversé ; les spectateurs se sentent forts contre le poète ; ils sont deux mille contre un. […] Cela n’a pas de rapport avec la couleur locale des romantiques. […] Voilà en effet ce qu’il s’est attaché le plus souvent à éclaircir ; il les considère en un mot dans leur valeur expressive et dans leur couleur propre, et il en marque le rapport à la nature d’une part, à l’esprit d’autre part. […] On ne concevra point non plus les genres comme des systèmes fermés, sans rapport et sans dépendance réciproques, se juxtaposant sans se pénétrer à la façon des tourbillons de Descartes. […] Pour la vérité et pour l’agrément, il faut que l’ouvrage soit composé : et tout le développement, ses dimensions, ses proportions, le rapport des parties sont nécessités par le sujet que l’on traite et par l’impression qu’on veut produire.
Cette qualité ne se mesure ni au nombre des mots ni à la longueur des phrases, pas plus qu’au nombre des lettres ou des syllabes : elle est toute dans le rapport des mots et des choses, lorsqu’il n’y a rien de trop dans l’expression, et qu’on n’y peut rien retrancher sans enlever aussi de l’idée. […] Le style est net, d’abord si la conception est nette, si l’écrivain a bien déterminé la qualité, l’étendue et le rapport de ses pensées, s’il a pleine conscience, en un mot, de ce qu’il pense et sent, ensuite s’il donne à chaque idée l’expression propre qui la découvre tout entière et clairement. […] L’ordre des mots et des propositions, la construction des phrases et des périodes contribuent pour beaucoup à la netteté : elle s’affaiblit, si les rapports grammaticaux des mots ne sont pas apparents, si les propositions incidentes et subordonnées s’enchevêtrent et se contrarient, ou s’accrochent avec peine aux principales, enfin si l’on oblige le lecteur à débrouiller son texte comme un écolier sa version.
Le même fait se passe pour la parole extérieure, et c’est là entre les deux paroles un nouveau rapport à ajouter à ceux que nous avons énumérés au commencement de ce chapitre : nous écoutons notre parole, mais notre attention néglige les sensations tactiles qui l’accompagnent. […] Le rapport des deux termes corrélatifs est renversé : c’est l’extériorité qui est la raison de la spatialité. […] Les premiers sont souvent reliés entre eux par un rapport spécial, qui est l’acte propre de l’esprit, le rapport d’analogie, racine et type de tous les rapports logiques ; ils ont encore un autre lien, celui-ci plus constant : c’est l’action toujours sensible d’une force permanente, la volonté mentale ou l’attention, qui, à différents degrés, s’exerce à chaque moment sur eux et de laquelle dépendent, dans une certaine mesure, leur intensité, leur durée, leur ordre même. […] Voir la deuxième partie de notre présentation pour l’intérêt de ce passage sur les rapports entre la parole intérieure et la voix quant au problème ultérieur de l’élaboration d’un idiolecte dans le monologue rapporté — et de ses liens avec la conversation. […] Voir dans la deuxième partie de notre présentation le commentaire de l’intérêt de ce passage extrêmement riche p. 70-71 si on le met en rapport avec la nouveauté formelle future du monologue intérieur du point de vue littéraire.
Notre esprit, percevant soudain une qualité commune en deux objets différents, ou créant entre eux un rapport qui les assimile, nomme l’un du terme qui convient ou qui appartient à l’autre : il fait une métaphore. […] Vouloir classer les métaphores usitées serait faire le dénombrement de tous les rapports perçus dans l’univers par l’esprit de l’homme : vouloir répartir en catégories les métaphores possibles serait aussi chimérique que de prétendre faire le tableau des découvertes futures de l’humanité. Tout tient à tout ; tout peut se comparer à tout, il suffit d’un moment pour qu’un rapport inaperçu soit perçu et qu’il existe au moins dans l’esprit qui le perçoit. Cependant on a distingué certaines espèces de métaphores13, dont il est assez aisé de donner la formule : ce sont celles où l’idée que l’on a dans l’esprit, et celle dont on applique l’expression à la première, sont entre elles dans un rapport simple, nettement défini, permanent même, et dépendant le moins possible de la fantaisie de l’écrivain, connu de tous ou facilement perceptible à tous. […] Tout peut se comparer à tout : mais il faut bien saisir et bien montrer le rapport.
Taine a apporté dans la critique un esprit autrement clair et fort : il cherche le rapport de l’auteur avec son œuvre, et le rapport des auteurs avec l’ensemble social dont ils font partie. […] Si l’on veut estimer la « valeur d’art », il ne suffit point de noter la qualité ou la quantité des émotions accessoires que suscite l’œuvre, et il ne s’agit pas seulement de savoir si elle provoque en nous un sentiment de vive sympathie ou d’ardent patriotisme ; il faut étudier la langue même de l’émotion, le rapport choisi entre les perceptions qui en sont l’instrument, la « mise en œuvre ». […] Le rapport est enfin beaucoup plus lâche, il faut bien le dire, des qualités de l’œuvre à celles de ses admirateurs, qu’il ne l’est à celles de son auteur.
Rappelons-nous pourtant que, malgré leur indépendance, les éléments organiques n’ont d’effet physiologique que par l’ensemble de leurs rapports. […] Le raisonnement et l’expérience nous montrent qu’il faut encore placer, sous ce rapport, l’homme au premier rang. […] De là résulte que ces deux organes culminants de la machine vivante sont dans des rapports incessants d’action et de réaction. […] Ces rapports peuvent être constants ou passagers, varier avec le sexe et avec l’âge. […] C’est ce rapport, établi par l’observation, qui permet à l’astronome de prédire les phénomènes célestes c’est encore ce même rapport, établi par l’observation et par l’expérience, qui permet au physicien, au chimiste et au physiologiste non seulement de prédire les phénomènes de la nature, mais encore de les modifier à son gré et à coup sûr, pourvu qu’il ne sorte pas des rapports que l’expérience lui a indiqués, c’est-à-dire de la loi.
II, § 7, 8, 9], a toujours un objet idéal ; les seuls jugements spontanés qui soient normalement et régulièrement portés sur elle sont ceux que le langage vulgaire réunit sous le nom de comprendre : quand je me parle, je me comprends, c’est-à-dire que je mets des idées sous les mots et des rapports d’idées sous leurs relations syntactiques. […] La reconnaissance est un jugement, ou du moins contient un jugement qui en est l’élément principal ; comprendre consiste également en jugements, ou du moins contient des affirmations de rapports, c’est-à-dire des jugements. […] De deux choses l’une alors : ou ces deux pensées se confondent, et l’expression trouvée devient l’expression définitive d’une pensée mixte, incohérente ; — ou bien elles restent distinctes : c’est que l’esprit, sous le prétexte de comparer à sa pensée les termes qu’il a d’abord trouvés pour l’exprimer, compare deux pensées qu’il sait différentes par leur origine, et aperçoit ainsi les rapports et les différences de nature qu’elles peuvent présenter248. […] La vraie formule d’une idée, celle qui lui permettra de se répandre et de durer, est celle qui associera la destinée du groupe mental nouveau aux destinées de groupes plus simples solidement enracinés dans l’esprit, celle qui rattachera l’idée nouvelle aux habitudes les plus anciennes de l’intelligence comme une conséquence rigoureuse à des principes indiscutés ; chacun des termes de la formule doit donc réveiller une idée élémentaire bien connue, et leur agencement forcer l’esprit à apercevoir entre ces éléments un rapport plus ou moins imprévu ; ce rapport est l’invention même à laquelle il s’agit d’ouvrir les esprits rebelles et d’assurer l’avenir. Et, de même, chercher l’expression de sa pensée, c’est l’analyser, parce que c’est chercher le rapport de cette pensée avec des idées élémentaires dont les termes sont depuis longtemps fixés.
Quant aux associations partielles de toute espèce, parfois éphémères et souvent volontaires, par lesquelles les membres des peuples entrent en rapports, elle les laissait volontiers dans l’ombre : il est plus difficile de leur appliquer les métaphores naturalistes. […] Et d’abord, c’est du nombre même et des rapports de ces groupements partiels qu’il faut tenir compte si l’on veut classer sociologiquement les grands êtres de l’histoire. […] * ** L’histoire, d’abord, nous révèle-t-elle quelque rapport entre l’accroissement de la complication sociale et le progrès des idées égalitaires ? […] Ainsi, parce qu’une différenciation sociale coexiste souvent avec l’esprit anti-égalitaire, ne nions pas les rapports de l’esprit égalitaire avec la complication sociale : la multiplication des cercles veut être distinguée de leur intersection. […] La notion des rapports qui relient les créatures à Dieu devenait ainsi capable de bouleverser celle des rapports des créatures entre elles.
Il faut donc croire que nous traduisons l’intensif en extensif, et que la comparaison de deux intensités se fait ou tout au moins s’exprime par l’intuition confuse d’un rapport entre deux étendues. […] Quant aux sensations proprement dites, elles sont manifestement liées à leur cause extérieure, et, quoique l’intensité de la sensation ne se puisse définir par la grandeur de sa cause, il existe sans doute quelque rapport entre ces deux termes. […] Déjà Fechner réduisait le sentiment de l’effort d’attention, dans un organe des sens, au sentiment musculaire « produit en mettant en mouvement, par une sorte d’action réflexe, les muscles qui sont en rapport avec les différents organes sensoriels ». […] Me voilà averti de l’accroissement de la cause : mais quel rapport établir entre cet avertissement et une différence ? […] Et il ne sert à rien de répondre, comme font souvent les adversaires de la psychophysique, que toute mesure implique superposition, et qu’il n’y a pas lieu de chercher un rapport numérique entre des intensités, qui ne sont pas choses superposables.
Si le voyageur est secoué, c’est évidemment que les points matériels dont son corps est fait ne conservent pas des positions invariables par rapport au train ni, en général, par rapport les uns aux autres. […] Nous venons de considérer le rapport de S″ immobile à S en translation uniforme, puis le rapport de S″ immobile à S′ en état de mouvement varié. […] Reste alors à envisager directement le rapport de S en translation uniforme à S′ en état de mouvement varié. […] Mais alors, entre S réel et S′ réel, quel est le véritable rapport ? […] Mais, si nous le plaçons maintenant en S′, qui se trouvera ainsi immobilisé, il constatera que le rapport de S à S′ est identiquement ce qu’était tout à l’heure le rapport de S′ à S : c’est maintenant S qui quitte S′ et qui vient le rejoindre.
On apperçoit sans peine ses fautes relatives, quand on a sous les yeux en même-tems les objets qui n’ont pas entre eux le rapport qu’ils doivent avoir. […] Pour remarquer les fautes relatives d’un poëme, il faut se rappeller ce qu’on a déja vû ou entendu, et retourner pour ainsi dire sur ses pas afin de comparer les objets qui manquent de rapport ou de proportion.