En voilà bien assez, j’espère, si tout est prouvé et nous renvoyons nos lecteurs à la réfutation pour faire descendre cette production si prônée de son haut rang d’histoire, et pour la réduire à la simple condition des Mémoires piquants et Suspects, dont on peut retirer quelque profit, quand on les consulte avec beaucoup de défiance.
On avait mis dans un beau bassin propre de Versailles des poissons qui bientôt y mouraient : « Ils sont comme moi, disait-elle, ils regrettent leur bourbe » ; ce que M. de Balzac paraphrase ainsi : « Ils regrettent leurs vases obscures. » Eh bien, il a dans son expression, là même où l’on ne peut le contredire par une autorité historique, beaucoup de ces sortes d’impropriétés : ce style, sans cesse remué, s’alanguit et s’étire.
On veut arriver aux grands effets par beaucoup de nuances, et l’on ne peut alors employer les mêmes moyens dont se servait Shakespeare pour entraîner le flot populaire qui se précipitait à ses pièces.
Beaucoup de jeunes gens ont trop de pente à laisser leur mémoire faire la tâche de leur intelligence, pour qu’on leur offre encore ici cette tentation.
Je dois dire que j’ai été secrètement récompensé de ma piété par les remerciements de beaucoup de bonnes âmes.
Mais, comme il avait pourtant une imagination de poète et beaucoup de sincérité, il lui arrivait d’exprimer, avec un accent assez pénétrant, la tristesse de sa solitude morale et la mélancolie d’une âme qui se croit supérieure à sa destinée.
Car on sait que la beauté de certains vers dépend beaucoup de la disposition d’âme de ceux qui les lisent.
Albert Arnay On a colporté beaucoup de mal au sujet de M.
Il y eut dans cette génération beaucoup de goût pour la justice et la vérité.
Madame de Sévigné, fort aimée de madame Scarron, était instruite, comme madame de Coulanges, de beaucoup de particularités secrètes des relations de la gouvernante avec madame de Montespan et le roi.
Ses amis, ses parens, beaucoup de personnes de la lie du peuple, s’étoient avancés par son canal, & remplissoient les places les plus importantes.
Le chef de cette bande étoit Mellin de Saint-Gelais, qui, pour avoir quelque chose de plus que les autres, avoit acquis beaucoup de réputation envers les grands, principalement auprès du roi, s’efforçoit, par envie, de troubler l’eau pégasine à ce nouvel Apollon, ayant l’ame touchée de tant d’envie & de présomption que d’oser blasonner & de reprendre les œuvres dudit Ronsard aux yeux de sa majesté, pour le rendre odieux. » Ces plaintes sont terminées par ce conseil.
On peut, sans conséquence et sans honte, ignorer beaucoup de choses hors de son état.
Suivant notre auteur la nation françoise a beaucoup de pente vers l’affectation, et dans les tems où elle cessoit d’être grossiere sans être encore polie, elle a voulu montrer plus de gentillesse qu’elle n’en avoit.
Mais je ne condamnerois pas de même celui qui reprendroit dans cette piéce de Racine beaucoup de choses pleinement démenties par ce que nous sçavons positivement des moeurs et de l’histoire des romains de ce tems-là.
M. de La Fontaine étoit né certainement avec beaucoup de génie pour la poësie ; mais son talent étoit pour les contes et encore plus pour les fables, qu’il a traitées avec une érudition enjoüée, dont ce genre d’écrire ne paroissoit pas susceptible.
On trouve presque par toute la France que le tuf est de marne ou d’une espece de pierre grasse, blanchâtre et tendre, et dans laquelle il y a beaucoup de sels volatils.
On remarque parmi les enfants beaucoup de petits moqueurs qui saisissent bien les ridicules des grandes personnes et de leurs camarades et qui se font par là une petite royauté, comme d’autres par la force ou par l’instinct et les qualités du commandement.
On en peut tout d’abord sourire ou rire, sans malice, comme ont fait beaucoup de gens bienveillants et doux, lesquels n’ont pas manqué de dire : « Eh !
Il a distingué d’abord : « l’ignoble petit bourgeois prudhomme, important et tracassier des villes du Centre. » Voici comment il définit les fonctionnaires : « beaucoup de petites gens, mécontents, avares, désespérés, économes, mais point de désespoirs éclatants.
Il fit graver les portraits de tous les hommes les plus célèbres du dix-septième siècle, et rassembla beaucoup de mémoires sur ceux dont les succès avaient été éclatants et la vie obscure.
J’ai dit mon impression sur beaucoup de mes compagnons de travail, et souvent sur de plus forts que moi. […] Il est fier de sa fortune : c’est qu’il s’est donné beaucoup de mal pour la gagner et que, d’ailleurs, la fortune attire aux hommes beaucoup de considération. […] Nous devons passer beaucoup de choses à qui a su écrire Germinie Lacerteux. […] J’ai fait beaucoup de citations. […] Et Jésus dit à Simon : « Beaucoup de péchés lui seront remis parce qu’elle a beaucoup aimé ».
Il y a en lui beaucoup de Joseph de Maistre. […] On parle beaucoup de nos jours de la solidarité. […] Ce n’est pas en vain que les hommes ont dans beaucoup de langues attribué la même dénomination à « l’amour » et à l’amour de Dieu. […] Je vois beaucoup de soldats. Puissé-je voir beaucoup de guerriers !
Je ne crois pas que beaucoup de critiques l’auraient compris, comme a fait M. […] On en trouve des échos dans beaucoup de discussions actuelles : c’est surtout parce que M. […] Ce qui fait que l’humanité aura toujours beaucoup de complaisance pour M. […] Beaucoup de personnes qui, les unes par malice, les autres par austérité, regrettaient que M. […] La comtesse Favié, qui n’a point connu beaucoup de joie dans son ménage, est cependant restée la patiente compagne d’un oublieux époux.
Cependant Musset lisait les journaux avec beaucoup de calme et d’attention. […] Musset y avait mis beaucoup de lui-même, et l’on sait s’il était « ondoyant et divers ». […] George Sand répondait avec beaucoup de sens à l’un de ces indiscrets : « Il y a tant de choses entre deux amants dont eux seuls au monde peuvent être juges ! […] Il ne nous est rien arrivé, à mon frère ni à moi, que beaucoup de fatigue. […] Les événements de ces longues années sont quelques petits voyages et beaucoup de passions pour rire.
Albalat parvient-il à superposer ces trois moments, qui n’en font qu’un, de l’œuvre littéraire, je ne saurais l’exprimer sans beaucoup de tourment. […] Tout est déjà parfaitement arrêté et il est rare que ma partition diffère beaucoup de ce que j’avais auparavant dans ma tête. […] beaucoup de chances d’être suivis. […] Dans les grands centres, elle a créé des associations puissantes et dans beaucoup de petites villes de province des sections vivantes. […] « Même dans certains établissements libres, on consacre beaucoup de temps et de soins à l’étude de la langue française.
Alors, il se réfugiait, avec un peu de colère, avec beaucoup de chagrin, dans sa certitude. […] On réprouve ; on a beaucoup de peine à l’analyser. […] Beaucoup de vieux principes ont reçu le dédaigneux surnom de préjugés : ils tombent en désuétude. […] Beaucoup de géomètres ont admis ce principe tout de go ; et on les appelle euclidiens. […] Beaucoup de musiciens, fort désinvoltes, se moquent un peu trop du poème.
Beaucoup de documents anciens, sont, au contraire, mal localisés, anonymes et sans date. […] Beaucoup de bibliothécaires rédigeaient jadis leurs catalogues de cette manière, qui est aujourd’hui condamnée. […] Déchiffrer des rébus, résoudre de petits problèmes exactement circonscrits, est pour beaucoup de bons esprits une occupation attrayante. […] — 2° A-t-il été très étendu, de façon que beaucoup de gens l’aient vu (une bataille, une guerre, l’usage de tout un peuple) ? […] Il faut sacrifier beaucoup d’individus et beaucoup de faits.
La plupart des auteurs qui ont écrit sur le rire ont lu beaucoup de comédies. […] Il y a beaucoup de vrai ici et c’est une observation très fine qui est à retenir. […] Cependant il me semble qu’il restera beaucoup de vrai de la remarque de M. […] Gazier, a ici beaucoup de valeur. […] Cette conclusion qui, avec beaucoup de goût, n’est qu’indiquée, est amusante.
Pour beaucoup de gens, la vie n’est plus qu’un méchant bout de rôle, à jouer avec des comparses médiocres, entre deux coulisses mystérieuses. […] Il n’y a pas beaucoup de moyens d’échapper à cette mortelle angoisse, que nous inflige une connaissance trop précise de la nature des choses. […] En 1864, elles n’étaient point passées de mode, et beaucoup de critiques estimés en paraient leurs écrits. […] « Ceux qui lisent beaucoup de livres, a-t-il dit, sont comme des mangeurs de haschich. […] L’église bouddhique de Paris est déjà fréquentée par beaucoup de fidèles.
Il le fit sentir à ses confrères dans son discours de réception, et se vengea de son premier échec avec beaucoup de délicatesse et d’esprit. […] Beaucoup de gens souffrent de le lire. […] De là plusieurs défauts et plusieurs mérites : en beaucoup d’endroits, il ennuie beaucoup de gens. […] Au-dessous d’eux il y a beaucoup de Dieux, et tous ensemble, sous la présidence du Père, forment le pouvoir suprême qui organise et améliore les mondes. […] Si beaucoup de Mormons se contentaient d’une femme ce n’était pas leur faute ; il n’y en avait pas assez dans le pays.
Selon le docteur Malone, la comédie de Beaucoup de bruit pour rien aurait été composée en 1600, et imprimée la même année. […] On s’étonna beaucoup de la hardiesse avec laquelle il venait ainsi au milieu de ses ennemis. […] C’est une remarque qui n’a pas échappé à Schlegel au sujet du vénérable religieux que nous avons déjà vu dans la comédie de Beaucoup de bruit pour rien. […] La dame, qui le savait très agréable à son mari, lui donnait beaucoup de marques de bienveillance, ce dont le More était très satisfait. […] Biron et Rosaline sont l’ébauche des caractères inimitables de Bénédick et de Béatrice dans Beaucoup de bruit pour rien.
Aux époques de loisir, on y mêlait beaucoup de superflu ; nous l’avons réduit au strict nécessaire. […] On confond quelquefois le bon air avec l’agrément ; il y a pourtant beaucoup de différence. « Le bon air, dit le chevalier, se montre d’abord, il est plus régulier et plus dans l’ordre. […] Enfin, m’étant remis le mieux que je pus, j’entrai dans un cabinet fort propre où je fis la révérence à la plus belle femme qu’on ait jamais vue ; je me baissai avec beaucoup de respect pour lui baiser la robe, mais elle m’en empêcha et me voulut bien saluer aussi civilement que si je n’eusse pas été déguisé. […] J’eus beaucoup de peine à me défaire de cette mauvaise habitude quand j’allai dans le monde, et même à ne pas user de ces certains termes qui n’y sont pas bien reçus, outre que je me trouvois si neuf et si mal propre à ce que les autres faisoient que je ne m’osois montrer en bonne compagnie.
Il me la passa, et j’y bus un peu de mauvais vin blanc avec beaucoup de plaisir ; je lui rendis le coco. […] « J’approchai mon cheval de la charrette, et je lui tendis la main ; elle me donna la sienne machinalement, et en souriant avec beaucoup de douceur. […] Ça ne l’empêche pas de faire tout ce qu’on lui dit, et cela avec beaucoup de douceur. […] — Beaucoup de philosophes embrassent sa cause et la plaident, comme des avocats généreux celle d’un client pauvre et délaissé ; leurs écrits et leurs paroles aiment à s’empreindre de ses couleurs et de ses formes, leurs livres aiment à s’orner de ses dorures gothiques, leur travail entier se plaît à faire serpenter, autour de la croix, le labyrinthe habile de leurs arguments ; mais il est rare que cette croix soit à leur côté dans la solitude. — Les hommes de guerre combattent et meurent sans presque se souvenir de Dieu.
C’est beaucoup de graver dans la mémoire l’expression concise et forte de la vérité ; mais c’est plus encore de découvrir la vérité elle-même et de la mettre dans tout son jour. […] « Mettre à la suite les unes des autres ces sentences n’est point la tragédie, la fable et l’action bien tissues, c’est bien plus ; les pensées ne viennent qu’au troisième rang. » Ce genre de poésie doit finir par le malheur ; voyez Euripide : « Aussi, l’on a grand tort de blâmer Euripide de suivre cette même combinaison dans ses pièces, et de faire finir beaucoup de ses tragédies par le malheur. […] « Quand on suppose que les gens ne vous comprendront pas, si l’on ne prend la peine de leur tout expliquer, on se donne beaucoup de mouvement, comme ces mauvais mimes qui pirouettent sur eux-mêmes pour imiter un disque qui tourne, ou qui tirent à eux le Coryphée quand ils jouent, aux sons de la flûte, la Scylla attirant les navires sur l’écueil. […] Certes, je serais heureux de m’être trompé ; mais j’ai fait tout ce qu’il a dépendu de moi pour me défendre de toute prévention et de toute erreur ; et je crois pouvoir affirmer, en résumant cette longue et pénible discussion, que si, dans la question de l’âme, Aristote s’est éloigné beaucoup de son maître, il ne s’éloigne pas moins de la vérité.
Beaucoup de ceux qui les voyaient auraient voulu les connaître. […] Beaucoup de ceux qui l’entendirent étaient si irrités qu’ils auraient voulu l’attaquer à l’instant. […] L’audacieux Dancwart en acquit beaucoup de gloire. […] Emmenez hors de ce palais peu ou beaucoup de gens, excepté mes ennemis.
Le temps, en effet, ne marche que pour ceux et pour celles qui ont à dépenser beaucoup de talent, beaucoup d’esprit, beaucoup de cœur ; quant aux autres, aux immobiles, aux oisifs, aux inutiles, aux inconnus, aux esprits blasés, aux beautés hors d’âge, ils se figurent qu’ils restent jeunes, parce que nul ne s’amuse à compter leurs cheveux blancs. […] Cette noble femme restera, pour les comédiennes à venir, un encouragement, un conseil, un exemple en beaucoup de choses. […] Avec beaucoup moins de respect pour de royales infortunes, et pour peu que l’on y mît beaucoup de délicatesse et de réserve, quel parallèle on pourrait faire entre ces deux femmes, venues au monde ensemble, et sous deux astres si contraires !
Kirby a remarqué, et j’ai observé moi-même, que le tarse ou pied antérieur de beaucoup de Bousiers, est souvent enlevé. […] Car si ces tarses manquent presque toujours chez beaucoup de Bousiers, c’est qu’ils se perdent généralement à un âge peu avancé ; et, par conséquent, ils ne peuvent leur être d’une grande importance ou d’un grand usage. […] Il est encore vrai que beaucoup de plantes grasses ne peuvent endurer un climat humide. […] Si la sève afflue avec excès vers un organe, elle afflue rarement, au moins avec excès, vers les autres : c’est ainsi qu’il est difficile d’obtenir une Vache qui donne beaucoup de lait et qui pourtant s’engraisse aisément.
Je voyais dans l’esprit de beaucoup de gens mes louanges crouler devant le simple titre d’un écrit et auquel on a pris garde : Madame de Pontivy. […] J’espère pouvoir, sans beaucoup de peine, faire dans peu de temps le 2e art., que je crois avoir tout entier dans la tête. […] C’est à cause de cela que la psychologie systématique et savante restera toujours, pour les découvertes, en arrière d’une âme qui, douée de beaucoup de vie intérieure, involontairement se réfléchit sans cesse elle-même. […] Je ne sais si beaucoup de gens se douteront de l’importance morale et de l’intérêt poétique du premier morceau du recueil, et qui a donné son titre au volume entier ? […] La théologie n’est qu’une philosophie dont la base est donnée ; ce qui n’empêche pas qu’il n’y ait dans la théologie beaucoup de spontanéité, beaucoup de sympathie avec la nature humaine, et même beaucoup de correspondance avec toutes les préoccupations dont une époque peut être agitée.
Ironie, causticité rentrée, pénétration compréhensive, explication déliée et naturelle de beaucoup de faits qu’il réduit à paraître simples, d’extraordinaires qu’ils avaient semblé, ce sont ses qualités, dont quelques-unes touchent à des défauts. […] Enfin, on a la conclusion très exacte, très judicieuse, et le dernier mot dans le passage suivant écrit par Mme Du Deffand au moment où il a pris congé d’elle : (26 octobre)… Pour le Gibbon, c’est un homme très raisonnable, qui a beaucoup de conversation, infiniment de savoir, vous y ajouteriez peut-être, infiniment d’esprit, et peut-être auriez-vous raison ; je ne suis pas décidée sur cet article : il fait trop de cas de nos agréments, il a trop de désir de les acquérir ; j’ai toujours eu sur le bout de la langue de lui dire : Ne vous tourmentez pas, vous méritez l’honneur d’être Français.
Son Nouvel Abrégé chronologique de l’histoire de France parut pour la première fois en 1744, et, grâce à la position sociale de l’auteur, obtint à l’instant beaucoup de succès et un succès mérité : Hénault, fameux par vos soupés Et par votre chronologie, etc. […] J’ai eu de bonne heure assez d’amis, et beaucoup de connaissances ; et le hasard a fait que ces amis et connaissances ont occupé dans la suite les plus grandes places : en sorte que, pour le dire en passant, je me suis toujours trouvé, par ce même hasard, dans l’intimité avec les hommes les plus considérables de mon temps, ce qui a pu faire dire et ce qui a fait dire en effet que je recherchais la faveur.
S’il est vrai, ce que vous croyez, que j’aie montré le chemin à beaucoup de gens, comme j’avoue qu’ils y ont fait plus de progrès que moi, ils ne peuvent pas nier que je ne leur aie ouvert le passage en leur montrant le chemin. […] La science de Costar une fois mise en cause, il fut à peine question désormais du gentil Voiture, mais beaucoup de Pausanias, d’Eusèbe, de Lactance, et surtout d’un passage très peu agréable d’Hérodote sur la maladie des Scythes.
C’est là presque tout le prix qu’il faut attendre de la culture des belles-lettres ; beaucoup de mépris quand on ne réussit pas, et beaucoup de haine quand on réussit.
Il se livra à l’étude ; pendant deux années, il lut toutes sortes de livres ; il s’appliqua avec suite aux mathématiques : « J’ai conçu beaucoup de choses dans cette science, disait-il, mais je n’ai pas une tête à calcul, et ma santé est trop faible pour supporter l’extrême contention qu’exige cette étude. » Il se considérait dès lors comme un solitaire un peu cacochyme, que son organisation éloigne de la vie active et des affaires, et qui est plutôt fait pour se replier et se renfermer au dedans. […] Son idéal en ce genre, autant qu’on l’entrevoit à travers ses regrets, serait une sorte de gouvernement paternel et de famille, avec des influences locales et territoriales et beaucoup de décentralisation.
Aucune espèce de société, beaucoup de cohues… Comme ils passent neuf mois de l’année en famille où avec très peu de personnes, ils veulent, lorsqu’ils sont dans la capitale, se livrer au tourbillon… « Toutes les villes de province valent mieux que Londres ; elles sont moins tristes, moins enfumées ; les maisons en sont meilleures. […] Il ne m’est plus possible que de lire les ouvrages de notre ami, qui a laissé beaucoup de manuscrits pour l’impression.
Elle a consenti à se taire, à attendre, à souffrir pour retourner au milieu de tout ce qui lui est cher ; mais elle a refusé toute action, toute parole qui fût un hommage à la puissance… » Tous les personnages du groupe de Mme de Staël reviennent sans cesse dans ces lettres de Sismondi et y sont présentés avec beaucoup de naturel et de vérité. […] Mais ce qu’avait voulu le docte et impertinent Schlegel dans sa brochure, c’était surtout de se divertir avec ironie et de nous irriter, et comme il l’a dit ensuite lui-même : « C’était une expérience que je m’amusais à faire sur l’opinion littéraire, sachant d’avance qu’un orage épouvantable éclaterait contre moi. » Un autre Allemand, moins distingué et plus bizarre, un hôte de passage, le poète tragique et mystique, Zacharias Werner, qui séjourna à Coppet et qui passa ensuite par Florence, est annoncé par Sismondi à la comtesse en des termes assez piquants, et plus gais qu’on ne l’attendrait d’une plume aussi peu badine ; mais Werner y prêtait : « Werner, disait Sismondi, est un homme de beaucoup d’esprit ; — de beaucoup de grâce, de finesse et de gaieté dans l’esprit, ce à quoi il joint la sensibilité et la profondeur ; et cependant il se considère comme chargé d’aller prêcher l’amour par le monde.
La seconde période devint moins facile ; l’agitation politique s’y mêla aux soins des intérêts de la ville. » Ce fut durant cette seconde mairie que Montaigne plus exposé montra à un moment beaucoup de zèle, bien de l’habileté et de l’activité, et aussi, vers la fin, quelque faiblesse ou du moins quelque lassitude. […] Il y avait d’ailleurs beaucoup de mesure à observer dans ces communications avec le roi de Navarre, pour ne pas donner ombrage à l’esprit ultra-catholique et ligueur.
Louis XIV, malgré son amitié pour Catinat, avait fini par être un peu ennuyé de cette disposition rétive, raisonneuse, de cette résistance continuelle ; et un jour Barbezieux, écrivant au maréchal, crut devoir lui en toucher un mot (22 décembre 1694) : « Par toutes les lettres que le roi reçoit de vous, il lui paraît que vous faites beaucoup de difficultés sur l’entrée de l’armée de Sa Majesté en Italie, et elle estime par tout ce que vous lui mettez devant les yeux sur cela, que votre goût n’est point de faire une guerre offensive. […] Ainsi l’imposteur n’aurait eu rien qui le payât de sa peine… » À cette date, dans le public, on s’occupait donc beaucoup de Catinat, et l’on commentait sa conduite et celle que la Cour avait tenue envers lui.
Necker et à son collègue, M. de Montmorin ; mais il ne put jamais décider le premier, qui, voyant et analysant avec beaucoup de sagacité les inconvénients de chaque mesure, se complaisait dans la balance. […] Necker, à Versailles, à un grand dîner où beaucoup de députés étaient présents : parmi lesquels M.
» — « Le paysan annonce sans cesse que le pillage et la destruction qu’il fait sont conformes à la volonté du roi. » — Un peu plus tard, en Auvergne, les paysans qui brûlent les châteaux montreront « beaucoup de répugnance » à maltraiter ainsi « d’aussi bons seigneurs » ; mais ils allégueront que « l’ordre est impératif, ils ont des avis que « Sa Majesté le veut ainsi743 » À Lyon, quand les cabaretiers de la ville et les paysans des environs passent sur le corps des douaniers, ils sont bien convaincus que le roi a pour trois jours suspendu les droits d’entrée744 Autant leur imagination est grande, autant leur vue est courte. « Du pain, plus de redevances, ni de taxes », c’est le cri unique, le cri du besoin, et le besoin exaspéré fonce en avant comme un animal affolé. […] J’ai vu dans le dépôt de Rennes plusieurs maris arrêtés sur la seule dénonciation de leurs femmes, et autant de femmes sur celle de leurs maris ; plusieurs enfants du premier lit à la sollicitation de leur belle-mère ; beaucoup de servantes grosses des œuvres du maître qu’elles servaient, enfermées sur sa dénonciation, et des filles dans le même cas, sur la dénonciation de leur séducteur ; des enfants sur la dénonciation de leur père, et des pères sur la dénonciation de leurs enfants : tous sans la moindre preuve de vagabondage et de mendicité… Il n’existe pas un seul jugement prévôtal qui ait rendu la liberté aux détenus, malgré le nombre infini de ceux qui ont été arrêtés injustement. » — Supposons qu’un intendant humain, comme celui-ci, les élargisse : les voilà sur le pavé, mendiants par la faute de la loi qui poursuit la mendicité et qui ajoute aux misérables qu’elle poursuit les misérables qu’elle fait, aigris de plus, gâtés de corps et d’âme. « Il arrive presque toujours, dit encore l’intendant, que les détenus, arrêtés à vingt-cinq ou trente lieues du dépôt, n’y sont renfermés que trois ou quatre mois après leur arrestation, et quelquefois plus longtemps.
Sainte-Beuve mêle avec beaucoup de grâce les deux méthodes, apprécie quelquefois, mais plus souvent décrit, juge encore les œuvres d’après la tradition, du goût classique, mais élargit cette tradition, s’applique plus volontiers, se promenant à travers toute la littérature, à faire des portraits et des biographies morales, et fournit je ne sais combien de pièces, éparses, mais exquises, à ce qu’il appelait si bien l’histoire naturelle des esprits. […] Il définit quelque part avec beaucoup de force et distingue le moraliste et le psychologue.
Le Moyen Âge connut beaucoup de choses de l’antiquité grecque, mais rien, absolument rien, de première main 116 ; de là des méprises incroyables. […] Et encore ceux qui savent comment se font la plupart de ces recensions sont d’avis que, dans beaucoup de cas, le monographe ne saurait compter sur un seul lecteur.
Thiers disait : Je n’ai pas craint d’entrer dans le détail des emprunts, des contributions, du papier-monnaie ; je n’ai pas craint de donner le prix du pain, du savon, de la chandelle ; je révolterai, j’ennuierai ou je dégoûterai beaucoup de lecteurs (il s’exagérait l’inconvénient), mais j’ai cru que c’était un essai à faire que celui de la vérité complète en histoire. […] Thiers avec beaucoup de finesse.
« Elle n’avait pas beaucoup de tons dans la voix, mais elle savait les varier à l’infini, et y joindre des inflexions, quelques éclats, et je ne sais quoi d’expressif dans l’air du visage et dans toute sa personne, qui ne laissait rien à désirer. » Elle excellait dans les gradations, dans ces passages subits d’un ton à un autre qui expriment les vicissitudes de la passion. […] » Si je suis sérieuse, parce qu’on ne peut être fort gaie au milieu de beaucoup de gens qu’on ne connaît pas : « C’est donc là cette fille qui a tant d’esprit ?
Quicherat vient d’ajouter un volume à part, une sorte d’introduction, dans laquelle il donne avec beaucoup de modestie, mais aussi avec beaucoup de précision, son avis sur les points nouveaux que ce développement complet des actes du procès fait ressortir et détermine plus nettement.
Il lisait avec cela beaucoup de romans qui ne contribuaient pas à lui régler l’esprit. […] Dans les conversations que nous eûmes ensemble, il me parla avec beaucoup de vérité sur la situation de la France, avec intérêt sur celle du roi, avec mépris sur l’Assemblée et sur les partis qui la divisent ; il me témoigna un désir extrême qu’on rendît au roi sa dignité, sa liberté, son autorité ; à la monarchie son ancienne constitution, ou du moins à quelques changements près, que les circonstances rendaient inévitables.
En ce qui est de Retz, il y a malheureusement beaucoup de raisons d’induire que chez lui l’aventurier, l’audacieux, le téméraire, comme disait Richelieu, faisaient la partie la plus essentielle et le fond même de sa nature, et qu’ils eussent de tout temps compromis l’homme d’État dont il n’embrassait l’idée que par l’esprit. […] [NdA] Mme de Motteville nous apprend, dans ses Mémoires, que M. de Senneterre lui dit, le dernier jour de l’année 1647, « qu’il craignait qu’à l’avenir l’État ne fût troublé par beaucoup de malheurs ».
Son père, obligé de s’expatrier à la suite d’un malheur causé par une imprudence généreuse, s’était établi près de Bourg-en-Bresse ; c’est là que Joseph Michaud, l’aîné des enfants, fit ses études : « Il fut, selon le témoignage de son frère, un excellent rhétoricien : son style avait l’abondance, la solennité semi-poétique, si recommandées par les professeurs aux élèves ; il composait des vers français avec facilité. » Son père mort, et sa mère n’ayant que peu de bien avec beaucoup de famille, il entra dans une maison de librairie à Lyon. […] Ce qu’il ne disait pas et ce que peut-être il ne voyait pas assez, c’est que beaucoup de ces choses qu’il jugeait perdues n’étaient pas si éloignées de renaître dans le temps même où il les regrettait.
Les affaires, d’ailleurs, l’occupèrent bientôt entièrement : il y déployait beaucoup de capacité. […] Je ne sais s’il vous plairait, je crois qu’oui à beaucoup d’égards ; dans la société, il est fort naturel et fort gai ; beaucoup de franchise ; il parle peu, est souvent distrait… Il y a des jours où M.
Necker, était à Saint-Brice ; il courut à Saint-Ouen pour l’y visiter, lui et surtout Mme Necker, à laquelle il avait voué beaucoup de vénération. […] Beaucoup de gens ont parlé après lui de l’accord parfait de la morale et de la politique ; il n’en parlait pas seulement, il y croyait, et s’y astreignait aussi scrupuleusement que possible en toute circonstance ; mais il entendait cette morale au sens strict et particulier de l’homme de bien agissant dans la sphère privée.
De même que l’on peut faire beaucoup de portraits différents d’une même personne et tous ressemblants (aucun d’eux n’étant un portrait absolu, ce qui est contradictoire), de même les divers systèmes sont les expressions diverses, les interprétations variées d’un même objet. […] La conscience que l’idée prend d’elle-même par la philosophie peut s’éclaircir de plus en plus et lui révéler beaucoup de choses que Hegel n’a pas aperçues.
La visite des papillons est absolument nécessaire à beaucoup de nos Orchidées pour mouvoir leurs masses polliniques et les féconder. […] La quantité de substance nutritive contenue dans les graines de beaucoup de plantes, comme par exemple les Pois et les Fèves, semble d’abord indifférente et sans aucune relation directe avec leurs succès sur les autres plantes ; mais la vigueur de sève que manifestent les jeunes sujets issus de telles graines, lorsqu’ils germent et lèvent au milieu de hautes herbes, peut faire supposer que la nourriture contenue dans la graine a principalement pour but de favoriser la jeune plante, pendant qu’elle lutte avec d’autres espèces qui croissent vigoureusement autour d’elle.
Dans ce Mémoire contre eux, il a relevé et compté avec beaucoup de soin et de détail tous les bâtards des races royales qui ont successivement régné sur la France, et que la faiblesse de leurs générateurs a fait sortir de l’obscurité à laquelle les mœurs et les lois de ce pays, qui fut la monarchie française, condamnaient toutes les bâtardises, et on peut s’étonner du petit nombre de ces bâtards. […] … Que Faugère continue de nous rapporter des papiers inédits de Saint-Simon beaucoup de chefs-d’œuvre comme celui-là, et nous l’accueillerons avec joie, même avec les préfaces qu’il y ajoutera.
Presque tous les observateurs qui ont examiné beaucoup de dégénérés établissent expressément le contraire. […] Une seule et même qualité appartient à beaucoup de phénomènes. […] Avec le temps, les préraphaélites ont dépouillé beaucoup de leurs bizarreries du début. […] C’est une chose caractéristique, que beaucoup de symbolistes ont donné à leurs livres des titres faits pour éveiller des idées musicales. […] Chez beaucoup de personnes, les sons éveillent censément des sensations de couleur.
Ce n’est pas sans un sentiment pénible que je suis arrivé bien lentement, et après beaucoup de réflexions, à me déjuger de la sorte ; mais la vérité avant tout !
A-t-il occasion d’observer que beaucoup de choses se passent en deux années, il cite en preuve la première Restauration, les Cent jours et la seconde Restauration.
L’interruption littéraire dans la Grèce moderne ne date que du xve siècle ; depuis lors la langue, en tombant à la merci du simple peuple, s’est amoindrie, s’est appauvrie, et a subi la loi des idiomes qui se décomposent ; elle a conservé pourtant beaucoup de son vocabulaire, de ses tours et de son harmonie.
L’ambitieux, en apercevant ces hameaux, entourés de tous les dons de la nature, demande si le gouverneur de ce canton a beaucoup de crédit, ou si les paysans qui l’habitent peuvent élire un député.
III Maintenant, supposons qu’au lieu de m’appesantir sur ce mot Tuileries et d’évoquer les diverses images qui lui sont attachées, je lise rapidement la phrase que voici : « Il y a beaucoup de jardins publics à Paris, des petits et des grands, les uns étroits comme un salon, les autres larges comme un bois, le Jardin des Plantes, le Luxembourg, le bois de Boulogne, les Tuileries, les Champs-Élysées, les squares, sans compter les nouveaux parcs qu’on arrange, tous fort propres et bien soignés. » Je le demande au lecteur ordinaire qui vient de lire cette énumération avec la vitesse ordinaire : quand ses yeux couraient sur le mot Tuileries, a-t-il aperçu intérieurement comme tout à l’heure quelque, fragment d’image, un pan de ciel bleu entre une colonnade d’arbres, un geste de statue, un vague lointain d’allée, un miroitement d’eau dans un bassin ?
Majestueux dans sa figure, dans ses attitudes, dans son style, il l’était aussi dans son caractère : il avait une vraie noblesse d’âme, beaucoup de bon sens, de solidité, d’honnêteté, point de vanité, aucun sentiment bas ou mesquin.
Je ne vous les donne pas pour très neufs ni lui non plus, je pense… C’est beaucoup de tristesse et de férocité à la fois.
Beaucoup de ces opinions sont de purs anachronismes.
Vivre, ce n’est pas glisser sur une agréable surface, ce n’est pas jouer avec le monde pour y trouver son plaisir ; c’est consommer beaucoup de belles choses, c’est être le compagnon de route des étoiles, c’est savoir, c’est espérer, c’est aimer, c’est admirer, c’est bien faire.
Chacun avoit beaucoup de prétentions & les mêmes défauts, se plaisoit à conter longuement, à faire parade d’érudition.
Qui qu’il en soit, la maxime que cette Société a osé donner comme un conseil, ou plutôt comme un précepte, et qu’elle a même prise dans tous les temps pour règle de sa conduite, est le résultat d’une affreuse et triste vérité, dont l’expérience journalière, et particulièrement la mauvaise opinion que beaucoup de gens ont encore de Sénèque, sont malheureusement une preuve sans réplique.
Si vous en exceptez le clair de lune de Vernet que beaucoup de gens ont admiré sur parole, il n’y en a peut-être pas un autre qui ait arrêté autant de monde et qu’on ait plus regardé que celui-ci.
Beaucoup de personnes mettent tous les jours une partie considerable de leur bien à la merci des cartes et des dez, quoiqu’elles n’ignorent point les mauvaises suites du gros jeu.
On appelle génie, l’aptitude qu’un homme a reçû de la nature, pour faire bien et facilement certaines choses, que les autres ne sçauroient faire que très-mal, même en prenant beaucoup de peine.
Ceci n’a pas beaucoup de sens.
C’est ainsi qu’un autre homme du même talent, de la même honnêteté délicate que ces quatre ou cinq prophètes des peuples, a vu les misères de son siècle et de tous les siècles, a été touché du généreux désir de les pallier, a pris la plume et a écrit les Misérables, livre plus puissant et aussi inconséquent que les livres de ses devanciers sur la route des songes ; livre populaire, qui fera beaucoup de mal au peuple, en le dégoûtant d’être peuple, c’est-à-dire homme et non pas Dieu ! […] Je vous avoue que cette promenade pas à pas dans l’âme de l’évêque de Provence, quoique un peu longue, m’a fait beaucoup de bien au commencement, et que je ne l’ai pas trouvé aussi niais que l’on dit, parce qu’il est vraiment bon pour nous autres pauvres gens. […] « … Le conventionnel mourant, le buste droit, la voix vibrante, était, dit-il, un de ces grands octogénaires qui font l’élément du physiologiste ; la révolution a eu beaucoup de ces hommes proportionnés à l’époque ; on sentait, dans ce vieillard, l’homme à l’épreuve ; si près de sa fin, il avait conservé tous les gestes de la santé ; il y avait dans son œil clair, dans son accent ferme, dans ses robustes mouvements d’épaules, de quoi déconcerter la mort.
Sans accorder à ses contradicteurs qu’il était aussi instruit en toutes choses qu’homme de son siècle, et de beaucoup le plus instruit dans les matières de science et de philosophie, on peut dire que l’antiquité, qu’il avait arrachée de sa mémoire, comme corps de doctrines, y était restée comme méthode générale ; et c’est par l’effet d’une illusion qu’il crut inventer beaucoup de choses qu’il retrouvait. […] Il y avoue que, s’il a choisi le livre de Sénèque pour le proposer comme un entretien qui pourrait être agréable à cette princesse, « il a eu seulement égard à la réputation de l’auteur et à la dignité de la matière, sans penser à la façon dont il la traite, laquelle ayant depuis été considérée, ajoute-t-il, je ne la trouve pas assez exacte pour être suivie25. » Ailleurs il dit : « Pendant que Sénèque s’étudie ici à orner son élocution, il n’est pas toujours assez exact dans l’expression de sa pensée26. » Et plus loin : « Il use de beaucoup de mots superflus. » Et encore, parlant de diverses définitions que donne Sénèque du souverain bien : « Leur diversité, dit-il, fait paraître que Sénèque n’a pas clairement entendu ce qu’il voulait dire : car, d’autant mieux on conçoit une chose, d’autant plus est-on déterminé à ne l’exprimer qu’en une seule façon27. » Ce jugement admirable est une critique indirecte de Montaigne, et accuse en général la façon de penser du seizième siècle, où l’on goûtait si fort cette inexactitude de Sénèque. […] Les imitateurs ne font pas ainsi : ils n’avouent pas celui qu’ils imitent, l’imitation n’étant qu’une médiocrité d’esprit, mêlée de beaucoup de vanité, qui cache ses emprunts, ou quelquefois ne s’aperçoit même pas qu’elle emprunte.
Beaucoup de contre sens viennent de là, et beaucoup de fautes de jugement, d’erreurs de jugement. […] Beaucoup de contre sens que l’on voit qui se répandent ou plutôt un contre sens global que l’on voit qui se répand sur le bergsonisme, sur l’ancien et le moderne, sur le classique et le romantique tomberait si l’on voulait bien une fois déclasser le raide du ferme et du dur.
Nous n’avons pas même la ressource de les diviser suivant qu’ils pratiquent le vers libre ou la prosodie traditionnelle, en effet beaucoup de poètes ont usé alternativement de ces deux métriques. […] Il possède des dons très réels d’évocateur, mais il y a encore beaucoup de morale et de philosophie dans ses vers, avec une mélancolie incurable. […] Depuis… ç’a été une avalanche, un délire irraisonné et irraisonnable, qui a éloigné de Mme de Noailles, beaucoup de ses plus sincères admirateurs.
Il n’y a pas lieu de s’étonner beaucoup de l’importance que la politique a prise dans l’esprit des philosophes français de 1800 à 1830. […] Supposer rien pour commencer, et ce rien, grâce à une immense bonne volonté et beaucoup de temps, insensiblement devenant tout, c’est la théorie du langage sans Dieu, comme c’est la théorie du monde sans créateur. […] En disant aux hommes : vous êtes tous égaux, on développe en eux les pires passions et les meilleures ; on fait beaucoup de déclassés et quelques hommes nouveaux supérieurs, et c’est une question qui reste au moins pendante de savoir si un génie utile qui a pu naître ne compense pas une foule de non-valeurs créées du même coup. […] Cela est pour briser beaucoup de faibles et d’étourdis, pour décupler l’énergie des énergiques.
Il est très vrai qu’il y a toujours beaucoup de hasard dans les unions ; mais il n’en saurait être autrement. […] J’ai beaucoup de peine à admettre que les choses s’y passeraient ainsi. […] Mais ce n’est donc plus qu’un pauvre idiot auquel j’aurai beaucoup de peine à m’intéresser. […] Fiammette, déchaînée, y montre beaucoup de tempérament ; non plus « petite flamme », mais incendie. […] On dresse avec beaucoup de soin le signalement du prisonnier.
Mais, dès qu’on descend dans la pratique expérimentale, on trouve que, dans beaucoup de cas, cette séparation est très difficile à faire et que parfois même elle entraîne de l’obscurité. […] Le point de vue anatomique a dominé la science depuis son début jusqu’à nos jours ; et il compte encore beaucoup de partisans. […] Ce qui n’empêche pas que beaucoup de travaux de chimie et de physique physiologiques, conçus d’après ce faux point de vue, n’aient pu rendre de grands services à la physiologie. […] Or, si l’on veut avoir beaucoup de fruits, la première chose est de soigner les pépinières des arbres à fruits. […] Depuis lors beaucoup de physiologistes ont répété la même opération dans le but de vérifier ou d’expliquer les modifications de l’œil que Pourfour du Petit avait le premier signalées.
On m’apprit, je ne m’en doutais pas, que j’avais eu beaucoup de courage. […] Un peu de science vraie permet d’en étaler beaucoup de fausse. […] C’est une question controversable, s’il est sage de dire de soi-même beaucoup de bien ? […] Mais, comme ce sentiment est égoïste, l’aveu qu’on en fait risque beaucoup de n’être pas au goût de tout le monde, et il sera toujours prudent de n’en point faire un étalage trop naïf. […] Après avoir détruit beaucoup de pirates, il finit par succomber sous l’attaque de toute une flottille.
Puis nous avons beaucoup de mal à croire que l’on meure d’amour. […] Il fallait de toute nécessité qu’Olivier eût beaucoup de mauvais en lui. […] Aussi, quand elles sont bien nées, ont-elles toujours beaucoup de peine à violer les derniers commandements de la pudeur. […] Je ne vois pas Froufrou vieille, j’ai même beaucoup de peine à voir Froufrou mûre. […] C’est donc un retour par le plus long, avec beaucoup de complications et de cérémonies.
Prieur, qui était (comme beaucoup de bourgeois de Paris en ce temps-là) un homme fort lettré. […] Émile Zola qui a modelé beaucoup de pages sur le patron de Théo. […] Plût à Dieu que nous eussions encore beaucoup de Fabricius, de Thraséas et de Cremutius Cordus ! […] Beaucoup de gens se lamentaient. […] On cause avec les éclusiers… Enfin il ne négligea point la Lère du Quercy, simple “affluent” dont beaucoup de fleuves pourraient être jaloux.
Nous avons, à présent, beaucoup de lanceurs d’excommunication. […] Enfin, le lecteur de beaucoup de livres n’est pas facilement dupe de tout ce que les poètes lui racontent. […] Avec beaucoup de finesse et de justesse, il y a démêlé ce qui est populaire et ce qui est savant. […] Cependant, beaucoup de moralistes se plaignent de son esprit positif et qui les désole. […] Il fallait examiner avec beaucoup de soin les faits et voir s’ils confirmaient ou s’ils démentaient l’hypothèse.
Dans ce moment, se fait leur véritable mariage ; et cet acte imposant, cet acte… pour ainsi dire religieux… ne demande-t-il pas, d’un côté, beaucoup de respect, de l’autre, la plus grande modestie ? […] Le Médecin malgré lui doit aussi beaucoup de choses au Medico Volante, dont nous avons déjà parlé. […] Il me tarde de voir ce que votre feuille dira d’Elmire : beaucoup de bien ; ne l’a-t-elle pas mérité ? […] L’avarice d’Euclion n’est-elle pas plus fortement prononcée, lorsque, voulant acheter quelque chose pour le repas de noce de sa fille, et trouvant la viande et le poisson trop chers, il laisse à Mégadore le soin d’acheter tout ce qu’il faut pour le festin ; encore est-il fâché de voir apporter beaucoup de vin. […] La pièce eut beaucoup de succès, d’abord à la cour dont elle fit les délices pendant tout le carnaval, et quelques mois après sur le théâtre du Palais-Royal, où elle eut beaucoup de reprises.
Il eut ensuite beaucoup de peine à continuer son voyage. […] Après beaucoup de familiarité, la bonne réputation des lettres et l’honneur de l’art y demeurent sans accrocs. […] Mais, sans doute, d’Aubigné était brave, comme beaucoup de ses contemporains, papistes ou huguenots. […] Il étudia le droit à Bourges, sous Cujas, puis il plaida au barreau de Paris avec beaucoup de succès. […] Quelques retouches délicatement posées, et beaucoup de ses ouvrages seraient au point.
Cette conférence en quatre parties, tout animée des ardeurs de la brillante polémique littéraire qui en fut l’occasion, fit-elle parmi les auditeurs de l’Athénée de 1866 beaucoup de prosélytes ? […] M. de Pourceaugnac est un des personnages qui ont fait dire à beaucoup de critiques, et de grands critiques, à Fénelon, par exemple, à Vauvenargues, et même un peu à Boileau, que les personnages de Molière étaient outrés. […] Pas beaucoup de choses. […] Nous avons sans doute une vanité, qui sert également à nous donner beaucoup de travers et à nous rendre infatigables dans l’observation des travers d’autrui. […] Il a le don de plaire : cela n’est que trop sûr au gré de beaucoup de gens.
À ce mot beaucoup de gens sincères avec eux-mêmes, et qui croyaient leur âme fermée à la poésie, respirent ; pour la trop aimer, ils croyaient ne pas l’aimer. […] Beaucoup de gens âgés sont classiques de bonne foi : d’abord ils ne comprennent pas le mot Romantique ; tout ce qui est lugubre et niais, comme la séduction d’Éloa par Satan, ils le croient romantique sur la foi des poètes-associés des bonnes lettres. […] La Pandore du 29 mars 1824 dit avec des injures ce que la lettre que je viens de transcrire présente avec beaucoup de politesse et d’esprit. […] D’où je conclus que les d… auront beaucoup de mérite à l’avenir, et en même temps toute l’hilarité d’un lord anglais. […] Pour faire des drames romantiques (adaptés aux besoins de l’époque), il faut donc s’écarter beaucoup de la manière de Shakspeare, et par exemple ne pas tomber dans la tirade chez un peuple qui saisit tout à demi-mot et à ravir, tandis qu’il fallait expliquer les choses longuement et par beaucoup d’images fortes aux Anglais de l’an 1600.
Elle est longue, elle est ovale, il y a place pour beaucoup de monde. […] Là-dessus, le curé fit une semonce à Julie, et Louise eut beaucoup de peine à rétablir la paix. […] et beaucoup de lettres familières rentrent dans la catégorie des paroles envolées. […] Mes peintures sur bois demandaient beaucoup de temps et ne faisaient pas tant d’effet que le moindre décalquage au vernis. […] J’aurais pu faire comme tant d’autres, chercher des leçons pour enseigner beaucoup de choses que je ne savais pas.
Une bonne pièce est une pièce où il y a beaucoup de bonnes choses. […] Larcena est un fantoche de vaudeville qui se donne beaucoup de mal pour être plaisant. […] La chose publique n’en ira pas plus mal ; et beaucoup de pauvres abandonnées pourront mieux vivre. […] Il n’y eut jamais cécité plus voluptueuse, ni anémie ou neurasthénie plus contente de soi. — La fin a beaucoup de grâce morbide. […] Chacun y dit ce qu’il doit dire, et le dit avec beaucoup de force ; et tous deux ont magnifiquement raison.
Cela approche beaucoup de la vérité. […] Les cinquante-deux commentateurs de Shakspeare, au lieu de nous apprendre beaucoup de choses inutiles, auraient dû s’attacher à découvrir les beautés qui appartiennent à cet homme extraordinaire, et celles qu’il n’a fait qu’emprunter. […] Mais il est remarquable que le comique du Tartufe et du Misanthrope, par son extrême profondeur, et, si j’osais le dire, par sa tristesse, se rapproche beaucoup de la gravité tragique. […] Ossian a peint avec des couleurs différentes, mais qui ont aussi beaucoup de charmes, une jeune femme morte loin de son pays, dans une terre étrangère. […] Platon, avec ses harmonies, Descartes avec ses tourbillons, Gassendi avec ses atomes, Leibnitz avec ses monades, n’étaient que des espèces de poètes qui imaginaient beaucoup de choses.
Il importe beaucoup de ne pas s’y tromper. […] C’est qu’à vrai dire, si le procédé ne laisse pas d’enlever quelque naturel au style, il y ajoute beaucoup de comique ; et voilà le grand point pour Le Sage. […] La nature a si bien établi le commerce de l’amour qu’elle n’a pas laissé beaucoup de choses à faire au mérite. […] Beaucoup de petites raisons ont eu part à leur querelle, de ces raisons vulgaires et même lamentables qui peuvent aussi bien diviser deux portiers. […] qu’elle diffère beaucoup de celle que l’on nous donne ici ?
Beaucoup de personnes, en effet, éprouvent quelque réconfort à lire dans le Figaro, chaque lundi, les articles de M. […] Émile Faguet ait écrit beaucoup de livres. […] Le jour où un professeur s’avisa de découvrir le romantisme des classiques, il dut faire envie à beaucoup de ses collègues, car il avait réalisé un modèle du genre. […] Les grandes lois de la passion y sont notées de façon fort exacte, et souvent avec beaucoup de finesse. […] Marcel Boulenger ne nourrissait pas beaucoup de tendresse à l’égard des socialistes.
Les herbes ont chacune leur propriété, leur naturel et singularité ; mais toutefois le gel, le temps, le terroir, ou la main du jardinier y ajoutent ou diminuent beaucoup de leur vertu : la plante qu’on a vue en un endroit, on est ailleurs empêché de la reconnaître. […] Cette amitié-passion n’a pas été connue de beaucoup de ceux même qui ont le mieux parlé de l’amitié.
Quoique l’auteur ait dit dans une note que ce portrait est le seul qui s’applique réellement à une personne déterminée, je ne saurais croire que le portrait d’Ismène ou de la beauté sans prétention, à qui il n’a manqué pour être célèbre que de mettre enseigne de beauté ; que celui de Glycère, la femme à la mode, et qui « s’est fait jolie femme il y a vingt ans sans beauté, comme on se constitue homme d’esprit sans esprit, avec un peu d’art et beaucoup de hardiesse » ; — je ne puis croire que le portrait d’Herminie si entourée, si pressée d’adorateurs, si habile à les tenir l’un par l’autre en échec, et qui n’aime mystérieusement qu’un seul homme sans esprit, sans figure, qui n’est plus jeune, qui se porte très bien toutefois, et qui est… son mari ; — que le portrait d’Elvire, la femme de cinquante ans, qui s’avise soudainement d’un moyen de se rajeunir en s’attachant à un homme de soixante-quinze ; — que tous ces portraits si nets et si distincts n’aient pas eu leur application dans le monde d’alors. […] [NdA] Comme pendant et contrepartie de cette idée qu’on doit faire peu de confidences à l’âge où l’on vieillit et où l’on perd, M. de Meilhan avait dit, une autre fois, avec beaucoup de justesse : « L’homme a besoin, quand il est jeune, de se répandre ; il se plaît à faire des confidences ; il ne se connaît pas et se croit un être curieux et rare ; il n’a pas enfin la force de garder son secret, et la présomption le porte à croire qu’il inspire un intérêt sincère qui le fera écouter avec plaisir. »
Les jugements et témoignages de d’Argenson sur les écrivains qu’il a connus et les livres d’eux qu’il a lus sont plus sûrs et ont beaucoup de prix à nos yeux. […] [NdA] Pour bien comprendre cet endroit, il faut se rappeler une remarque qui revient souvent chez d’Argenson, à savoir que le courage spirituel est très distinct du courage corporel, et que Voltaire, qui a dans l’âme beaucoup de hardiesse et même de témérité, devient peureux et poltron dès qu’il s’agit du moindre danger pour son corps : il jette le gant et ne soutient pas la gageure.
C’est une chose remarquable dans la Révolution que le courage passif et la résignation, tandis que rien n’est plus rare qu’un courage actif et entreprenant… Et comme il y a cependant, au milieu de cette apathie publique, d’admirables exemples de ce premier genre de courage, comme on voit des vieillards, des femmes, des jeunes gens à peine sortis de l’enfance, qui marchent à la mort de sang-froid : Beaucoup de gens ressemblent, pour le courage, à ces avares qui gémissent à chaque petite somme qu’ils sont forcés de dépenser, et qui sont capables d’en donner une très grosse sans en être affectés. […] Ma bibliothèque était composée en grande partie de livres sur la jurisprudence et sur l’histoire de France ; un de mes oncles qui était évêque m’avait, laissé une collection complète des procès-verbaux du Clergé, etc., etc. » ; et il montre que la Révolution qui s’accomplit a déjà mis beaucoup de ces livres à la réforme, et qu’elle va simplifier bien des sciences.
Plus d’un laboureur dut se dire comme le vieillard de la comédie grecque, chez cet antique Philémon dont on n’a que des fragments : Les philosophes cherchent, à ce qu’on m’a dit, et ils perdent à cela beaucoup de temps, quel est le souverain bien, et pas un n’a encore trouvé ce que c’est. […] Telle était la fin du règne du bon Henri IV, qui fut la fin de beaucoup de biens et le commencement d’une infinité de maux, quand une Furie enragée ôta la vie à ce grand prince.
. — J’ai passé une bonne journée, car j’ai vu beaucoup de choses, et beaucoup de choses différentes qui, malgré cela, en se réunissant dans ma tête, deviennent homogènes par le but auquel je me rattache sans cesse, celui de voir partout de la peinture.
Ce n’est point par le goût que brille ordinairement Corneille ; mais ici, pour peu que l’on compare avec la pièce espagnole, on verra qu’il a eu, relativement à nous, Français, et à notre public d’alors, beaucoup de goût, c’est-à-dire beaucoup de choix.
Eugène Véron (par des articles récents de la Revue de l’Instruction publique)… ; j’y suis moi-même entré depuis bien des années, et en affichant si peu d’intention systématique que beaucoup de mes lecteurs ou de mes critiques ont supposé que j’allais purement au hasard et selon ma fantaisie. […] Deschanel, et un homme de beaucoup de mérite, qui, dans une situation plus ou moins analogue à la sienne, est resté sombre, triste dans sa critique, amer aux personnes, souvent injuste et sujet aux préventions, appliqué à éviter certains noms et à en chercher d’autres, affecté d’une sorte de préoccupation constante en écrivant.