Dans les recueils importants le repas pourrait être moins bourgeois et présenter des entrées, des relevés, des hors-d’œuvre, des entremets. — Cela vaut tout un système philosophique. […] Cette fois, ce sera non pas comme doctrine littéraire, mais comme doctrine philosophique que je le considérerai ; et ce côté de la question n’en est pas le moins grotesque. […] Il ne se contente que des vues philosophiques qui ramènent tout savoir relatif à un savoir absolu, et qui affermit dans l’esprit humain, toute expérience en la basant sur le nécessaire. […] Proudhon et les femmes Il existe un étrange recueil intitulé : la Revue philosophique et religieuse. […] Son livre a une amertume personnelle, une colère philosophique à la Rousseau qui s’exhale contre la mode, les femmes, les amateurs.
Banales et rebattues, les idées philosophiques de Victor Hugo ne sont que prétexte à métaphores souvent magnifiques et à déclamations souvent insupportables. […] Il reste que Victor Hugo a été préoccupé des questions philosophiques, sociales et morales. […] Le frisson qu’il nous en communique ne cesse d’être philosophique que pour devenir religieux. […] Sully-Prudhomme, dans la Justice et le Bonheur, fait du « long poème » un instrument d’investigation philosophique. […] Et par conséquent quelle place lui appartient dans le mouvement de la pensée contemporaine et dans la suite du développement philosophique ?
En sanscrit, nous trouvons patati, il vole, il plane, il tombe ; patagas et patangas, un oiseau et aussi une sauterelle ; patatram, une aile, la feuille d’une fleur, une feuille de papier, une lettre ; pattrin, un oiseau ; patas, tomber, advenir, accident et aussi chute dans le sens de péché ; — en grec, πέτομαι, je vole ; πετηνός, ailé ; ὡκυπέτης, qui vole ou court rapidement ; ποτή, fuite ; πτερόν et πτέρυξ, plume, aile ; ποταμός, rivière ; πίπτω, je tombe ; ποτμός, chute, accident, destin ; πτῶσις, chute, cas, d’abord dans le sens philosophique, puis dans le sens grammatical ; — en latin, peto, tomber dessus, assaillir, chercher, demander, et ses nombreux dérivatifs : impetus, élan, assaut ; præpes, qui vole rapidement ; penna, plume, anciennement pesna pour petna, etc. « Après ces développements, on comprendra comment les racines ou types phonétiques sont en réalité les derniers faits auxquels remonte l’analyse du langage, et comment, à un point de vue plus haut et philosophique, elles comportent néanmoins une explication parfaitement intelligible.
Sa bibliothèque se composait d’une cinquantaine de volumes philosophiques, épars sur une planche de sapin clouée contre le mur nu de sa chambre. […] VIII Je me reproche d’avoir ici beaucoup trop loué les tendances philosophiques de la Convention.
J’en ai pourtant fait une dont je vous prierai de me rendre raison dans vos loisirs philosophiques : c’est que, depuis Pétersbourg jusqu’à Lübeck, toute cette grande étendue de rivage de la mer Baltique n’est qu’une grande plaine sablonneuse où l’on ne trouve pas un seul rocher, et tout le côté septentrional, en prenant par Vyborg, Fredrikshamn, et les côtes de Suède qui sont opposées, ne sont absolument qu’une grande masse de rochers tout nus6. […] je vous jure que je regrette votre douce amitié, ces promenades si tranquilles, si inconnues, si philosophiques, dignes d’un meilleur climat.
Et, en effet, c’est le métaphysicien qu’il est encore, sans le vouloir, contre la métaphysique ; c’est le philosophe, qui, dans les premières années de sa vie intellectuelle, partit de Condillac pour aller à Hegel, où tout le monde philosophique allait alors, comme on va maintenant à Notre-Dame de Lourdes, puis qui revint à Condillac, dégoûté d’allemanderie, en véritable esprit français fait pour le léger et le clair, et qui, s’il a maintenant perdu la légèreté immatérielle de notre race, en a du moins gardé la clarté, sous les accumulations et les épaississements de son style et de sa manière. […] La philosophie de la sensation, qui commence par le nez dans le Traité de Condillac, cette prise de tabac philosophique, a fait éternuer trop voluptueusement M.
L’effort intellectuel Cette étude a paru dans la Revue philosophique de janvier 1902. […] ROBERTSON, Reflex Speech, Journal of mental Science, avril 1888 ; FÉRÉ, Le langage réflexe, Revue philosophique, janvier 1896.
J’admire les esprits dits philosophiques d’avoir, en telle matière, de ces certitudes.
Sans doute, il est un peu blessé de l’oubli qu’on a fait de sa brigade dans le rapport sur le combat de Lonato ; mais, indépendamment de cela, il obéit à sa disposition philosophique et assez prudente dès qu’il n’est pas au feu.
Et hier encore, une femme qui s’est révélée à elle-même et aux autres en ces tout derniers temps, Mme Ackermann, la docte solitaire de Nice, me donnait une fête de l’esprit en me récitant sa poésie philosophique, le Nuage, admirable d’expression et de couleur comme de vérité.
Ce qu’André Chénier avait exprimé sous une forme morale et philosophique, M.
Je ne réponds pas ici de la rigoureuse exactitude philosophique de cette manière de voir et de dire ; je ne parlais là qu’en littérateur et d’après l’opinion spécieuse généralement reçue (Note des Portraits contemporains, tome II, page 509).
En dehors du mouvement philosophique s’est formé un courant d’études d’archéologie et d’art, qui avaient pour objet les monuments antiques, ruines d’architecture, fragments de peintures statues, vases, débris de toute sorte et de tout âge.
Il y faisait déjà pressentir son évolution dans la préface où il se traçait un vaste système philosophique, rêvant d’évoquer l’humanité en larges fresques, depuis les origines jusqu’aux temps à venir.
Mais comment un homme de quelque sens moral et philosophique a-t-il pu écrire des chapitres intitulés : Conseils pour faire fortune Avis nécessaire à ceux qui veulent être riches Moyens d’avoir toujours de l’argent dans sa poche ?
Article « Larmes », dans le Dictionnaire philosophique.
Le mode d’exposition est également net, lucide, simple, peut-être simple à l’excès, ce qui est bien près de l’inexactitude ; car, quoique la clarté et la simplicité soient des qualités éminemment philosophiques, quand on voit un auteur répondre à une question complexe par une formule nette, prétendre embrasser tous les phénomènes et éclaircir toutes les obscurités, il y a sagesse à se méfier de quelques erreurs.
Je n’ai aucune intention de me professer partisan de l’une ou de l’autre ; toutes deux ayant beaucoup fait pour l’humanité ; toutes deux devant être nécessairement connues de quiconque aborde les questions philosophiques, chacune ayant beaucoup profité des critiques de l’autre.
Les hommes formant des sociétés séparées de celles des femmes ont leurs conversations aussi : ce sont généralement des dissertations philosophiques chez les Allemands, des discussions politiques, économiques et commerciales chez les Anglais.
Les considérations précédentes nous avertissent qu’à côté de cette utilité de connaissance qui fut tout d’abord désignée comme cause de toute invention de réel, il est nécessaire de faire place à une autre utilité, qui s’exprime dans la recherche du bonheur par la sensation, et qui semble jusqu’ici avoir donné naissance à presque toute spéculation philosophique, ainsi qu’à toute conception religieuse, économique ou politique.
On discutera, on disputera de ses vertus philosophiques ou humaines, — mais il aura créé.
À des distances très grandes, à des intervalles de siècles, les corrélations se manifestent, surprenantes ; l’adoucissement des mœurs humaines, commencé par le révélateur religieux, sera mené à fin par le raisonneur philosophique, de telle sorte que Voltaire continue Jésus.
La chaleur sentie est donc, comme la lumière sentie, un phénomène tout subjectif, qui implique la présence de la conscience, non pas sans doute de la conscience philosophique et réfléchie, mais d’une conscience proportionnée à la sensation même.
Cet éminent penseur n’était pas sans doute un philosophe, et il avoue lui-même qu’il avait peu de goût pour la métaphysique ; mais il possédait au plus haut degré et pratiquait merveilleusement la méthode philosophique : il avait cet esprit de réflexion et de généralisation qui, partout dans les faits particuliers, cherche et découvre les lois générales.
Et nous pouvons la suivre jusque dans son acception philosophique et même mathématique.
Ce n’est pas chose à lui reprocher ; mais comme cela nous intéresse de comparer cette religion philosophique aux religions où Dieu est « sensible au cœur » c’est-à-dire à l’intuition immédiate de tout l’être vivant !
Si on ne se taisait pas sur les faits, inexplicables à la Critique philosophique, il fallait en convenir !
Il n’est pas un casseur d’assiettes philosophique.
Voyez ce que sont, à présent, dans la science historique, philosophique et littéraire, les Cours des Villemain, des Cousin et des Guizot, qui firent palpiter les passions politiques de la jeunesse de leur temps !
Et comme, depuis 1830, le matérialisme du xviiie siècle, interrompu par le spiritualisme philosophique de la Restauration, trop vague pour lui résister, a repris la société moderne qu’il s’est définitivement asservie ; comme Sainte-Beuve, sceptique autant que Planche, lui a survécu et est devenu résolument matérialiste au déclin de sa vie, marquant en lui le progrès des esprits vers cette effroyable erreur absolue dans laquelle le monde presque tout entier verse en ce moment, le succès de Manon Lescaut devait grandir et a grandi.
Si je ne craignais d’employer ici un langage purement philosophique et de m’autoriser d’une simple analogie, je dirais que son art est à la fois moniste et panthéiste, et qu’il se rattache par là au principe même de la pensée moderne.
Nous n’avons presque rien aujourd’hui des ouvrages philosophiques de Thémiste ; mais il nous reste une grande partie de ses harangues, ou panégyriques de princes.
Le quatrième aspect est une critique philosophique qui naît de l’histoire des idées mentionnée ci-dessus.
J’ai eu le tort d’ajouter que Moréas, « simple dilettante de lecture et de travail, n’aimait ni l’érudition ni l’histoire » ; qu’il « n’avait pas l’esprit philosophique » ; qu’il « était étranger à toute préoccupation philosophique et morale. » M. […] Et quant à cette blancheur éblouissante qui semble avoir frappé Stendhal, qui dira jamais tout son charme idéal et toute sa vertu philosophique ? […] On se livrait là à d’ahurissantes disputes philosophiques. […] Il ne se lassait pas de m’expliquer ses principes philosophiques, sa doctrine, ses théories, ses procédés. […] Cet ancien polytechnicien était très fier d’avoir réhabilité la poésie philosophique, la poésie d’idées, qu’il opposait à la poésie de couleur et d’images.
À quoi bon t’être dérangé de tes philosophiques études pour faire œuvre de journaliste, si tu ne devais pas t’élever au-dessus du style vulgaire de la polémique courante ? […] » s’écrie, dans un moment de sincère abandon, le philosophique auteur d’Aurora Leigh, Mrs. […] Au rôle ingrat de justicier préférons une indulgence philosophique et facile. […] Mais un système philosophique est, d’un bout à l’autre, un poème complet, une construction idéale de l’esprit, où l’artiste crée tout, son objet et sa forme. […] Voilà l’image complète de l’activité pratique, scientifique et philosophique de l’homme.
De Voltaire on lit encore Candide, quelques « poésies diverses », quelques lettres, quelques articles du Dictionnaire philosophique, et c’est tout. […] Peut-être avions-nous des doutes sur la qualité de son esprit philosophique, et nous plaisait-il de les conserver. […] Si nous voulons bien négliger l’explosion oratoire et philosophique qui nous a peut-être égarés et induits à chercher midi à quatorze heures. […] C’est, proprement, un spectacle philosophique. […] Et cela est aussi très philosophique.
Et Duclos saisit et définit fort bien les vices ou défauts caractéristiques de cette société restreinte : non pas tant encore le dérèglement des mœurs (dont je ne pense pas que Rousseau se crût exempt) que la vanité, la frivolité, l’abus de l’esprit, le « persiflage » (ce que nous appelons aujourd’hui la « blague »), la sécheresse et la dureté du cœur (ce que Gresset avait peint en 1745 dans le Méchant), le tout mêlé a des prétentions « philosophiques ». […] A six ans, il lisait avec son père l’Astrée et les romans de La Calprenède. — A sept ans, Ovide et Fontenelle, mais aussi Plutarque, La Bruyère, Molière et le Discours sur l’Histoire universelle. — De douze à seize ans, tout un cabinet de lecture, au hasard. — Plus tard, et surtout aux Charmettes, en même temps qu’il apprend le latin, il lit Le Sage, l’abbé Prévost, les Lettres philosophiques de Voltaire, mais aussi (avec Locke et Leibnitz) les ouvrages de Messieurs de Port-Royal, Descartes Malebranche, etc… En somme, peu de livres contemporains, mais à peu près tout le xviie siècle dévoré dans la solitude, loin de Paris. […] Je ne parle pas de l’excellent Wolmar, qui recule les limites connues de l’excentricité philosophique : mais il est bien à craindre que Saint-Preux, rappelé, ne redevint d’abord l’amant de Julie, ou qu’il ne fût l’amant de Claire, ou qu’il ne descendit aux servantes, comme le redoute la prévoyante Julie, — et peut-être tout cela successivement, — si ces gens-là étaient dans l’humanité moyenne. […] Le peuple impose sa loi, même en matière philosophique et théologique.
Non que la poésie philosophique, une certaine poésie philosophique, n’existât peut-être avant lui dans notre langue. […] Vigny, lui, a essayé, s’est proposé de traduire en images colorées et mouvantes, vraiment « poétiques », des idées « philosophiques » rigoureusement définies, et dignes de ce nom. […] C’est qu’on en parlait beaucoup alors, autour de nous ; et, sans doute, on sait assez qu’il n’y a rien de plus fâcheux pour une doctrine philosophique que d’être, comme l’on dit, à la mode. […] Philosophique ou scientifique, nous avons vu de nos jours une seule hypothèse — comme celle de Schopenhauer ou celle de Darwin, — renverser de fond en comble les anciennes conceptions de la nature, de l’homme, et de la vie. […] Le style en est sans doute un peu pénible, la phraséologie trop embarrassée de termes scientifiques ou philosophiques.
et ses vers philosophiques ne sont faits que de noms propres […] Que font les Naturalistes des Œuvres philosophiques ! […] Je n’ai point à juger l’œuvre philosophique et religieuse de M. […] Celles-ci se divisent naturellement en religieuses et philosophiques, scientifiques et artistiques. […] En doctrine religieuse et philosophique bien peu de ces jeunes gens ont des informations précises.
Pareillement, lorsqu’on discute avec un Français des mérites de Faust, on s’aperçoit bien vite que ses arguments ne s’appliquent jamais qu’à la première partie, c’est-à-dire à la moitié environ du poëme, à la plus dramatique aussi, sans doute, à la plus émouvante, j’en conviens, mais qui n’en laisse pas moins le sens philosophique de l’œuvre en suspens, et qui semble même lui donner un dénouement en complet désaccord avec la pensée de Gœthe. […] De la méditation des pensées d’autrui, de l’impression reçue, de ce que j’appellerai la consolation passive, qui vient à nous du dehors, par la voix de nos amis, de nos proches dans la vie spirituelle ; de ce premier degré d’acceptation philosophique de la douleur, où s’arrêtent la plupart des hommes, les plus doués s’élèvent encore à une région supérieure. […] Dans sa conception vaste et puissante d’une civilisation philosophique, la trahison à Jésus et la trahison à César, c’est tout autre chose que l’attentat contre une personne, si auguste qu’elle soit ; c’est la main portée sur l’édifice de la création divine ; c’est une sacrilège atteinte à l’ordre politique et religieux de l’univers. […] C’est dans ces vingt-six années refusées à Dante que Gœthe, étouffant de sa propre main les explosions d’un tempérament toujours jeune et les flammes menaçantes des tardives amours, développe dans la calme atmosphère de ses romans philosophiques tout l’ensemble de ses idées sur les rapports de l’homme avec la nature, avec son semblable, avec son Dieu. […] Elle se rapproche des femmes, qui mettront la douceur et la grâce dans une révolution dont on a pu dire qu’elle fut un 93 philosophique plus radical que notre 93 politique.
Il a vu d’une part que le xviie siècle, en France, avait fait le plus noble et le plus glorieux effort que l’on eut tenté pour concilier la religion des anciens âges avec les exigences de la raison philosophique, l’immutabilité de la tradition avec les besoins de la vie moderne de l’esprit. […] Mais nous ne pouvons cependant nous défendre de comparer cette manière philosophique de Massillon à la manière dialectique de Bourdaloue et à la manière dogmatique de Bossuet. […] Lorsque nous la connaîtrons bien, il nous sera permis de passer du dehors au dedans, et d’étudier l’histoire intérieure de la propagande philosophique au xviiie siècle. […] Les économistes avaient, en général, — ce sont les paroles de Grimm, — « une pente à la dévotion et à la platitude bien contraire à l’esprit philosophique ». […] Certainement cette peinture psychologique, ou, comme on l’a nommée, philosophique, suppose les plus rares qualités d’esprit et de réflexion, de composition et de science.
Cela n’est pas poétique, encore moins philosophique, indigne de nous ! […] Dans ses longs tête-à-tête avec lui-même, sa morgue philosophique était bien tombée. […] À ces esprits de choix, au milieu de leur vie commode, de leur loisir occupé, de leur développement tout intellectuel, la religion philosophique suffit ; ce qui leur importe particulièrement, c’est de se rendre raison des choses ; quand ils ont expliqué, ils sont satisfaits : aussi le côté inexplicable leur échappe-t-il souvent, et ils le traiteraient volontiers de chimère, s’ils ne trouvaient moyen de l’assujettir, en le simplifiant, à leur mode d’interprétation universelle.
Ferrero, qui est un long dialogue philosophique à la manière de Renan, un assez curieux personnage, sorte de Caliban en qui se concentre l’essence du béotisme moderne ou encore du futurisme moderne, ce qui est bien près d’être la même chose. […] Vers la fin de la vie de Diderot, les œuvres qui ont le plus fait pour sa réputation, tant près du peuple que près des lettrés, n’avaient pas encore été imprimées et on l’estimait surtout comme l’auteur laborieux de l’Encyclopédie, comme l’écrivain un peu lourd des Pensées philosophiques ou de la Lettre sur les aveugles. […] Il n’y a presque aucun rapport entre le Diderot d’aujourd’hui et le contemporain de d’Alembert, mais malgré tout le Diderot romanesque était bien contenu dans le Diderot philosophique et les paradoxes du Neveu de Rameau étaient en germes dans des écrits plus lourds.
Vous voulez m’« étonner » ; commencez par posséder vous-même ce don de l’étonnement philosophique devant l’univers qui, selon Platon, est le commencement de la philosophie. […] Et parfois ce sentiment est non seulement moral, mais philosophique. […] Le poète, en animant jusqu’aux êtres qui nous paraissent le plus dénués de vie, ne fait que revenir à des idées plus philosophiques sur l’univers.
Détaillons : Musset charma mon adolescence de 15 à 18 ans ; Lamartine eut son tour et fut remplacé par Vigny (le Vigny des poèmes philosophiques s’entend) ; Mallarmé, première manière, vint ensuite. […] D’autres peuvent avoir ému davantage ; leur cri lyrique a peut-être été plus véhément, plus sincère ; leur sentimentalité peut avoir paru plus profonde ; leur sens épique des vérités humaines ou surhumaines a peut-être été plus juste ou plus « philosophique » ; mais aucun n’a plus compté sur les seuls effets du rythme poétique ou sur les ressources verbales du vocabulaire poétique pour être lyrique, sentimental ou épique. […] Il y a des poèmes d’amour de Musset, de douleur de Baudelaire, des élévations philosophiques de Vigny ou de Leconte de Lisle, des frissons de sensibilité moderne de Verlaine ou de Samain dont je ne trouve pas l’équivalent dans Hugo.
Mais je m’aperçois que mon ardeur philosophique m’entraîne trop loin. […] C’est dire en même temps qu’il est philosophique. […] Bien loin d’éluder la question théologique, pour se hâter vers les considérations philosophiques, c’est dans cette question qu’il trouve la philosophie de son sujet. […] Sainte-Beuve, cette réaction anti-pélagienne, qui, par différents affluents, se forme dans le dix-septième siècle et à Port-Royal, et que l’histoire philosophique regardera, non comme un accident, mais comme une nécessité de l’époque. […] Il faut, pour s’en faire quelque idée, se représenter le froid et cruel persiflage de quelque bel esprit du monde, maître passé en rouerie philosophique.
« C’est ainsi, madame (car c’est comme cela qu’il faut commencer pour donner à ses phrases toute l’emphase philosophique), c’est ainsi, dis-je, que lorsque tous les jours de la semaine dernière je prenais tranquillement du thé en parlant raison avec vous, je ne me doutais pas que je ferais avec toute ma raison une énorme sottise ; que l’ennui, réveillant en moi l’amour, me ferait perdre la tête, et qu’au lieu de partir pour Bois-le-Duc, je partirais pour l’Angleterre, presque sans argent et absolument sans but. […] Quant à la conjecture sur l’esprit originel du grand ouvrage, ce n’en est pas une, à vrai dire, et tout ce qui trahit les sentiments philosophiques de l’auteur à cette époque ne laisse pas une ombre d’incertitude. […] Cette idée me paraît la folie la plus spirituelle et la plus profonde que j’aie ouïe, et bien préférable aux folies chrétiennes, musulmanes ou philosophiques, des ier , viie et xviiie siècles de notre ère. […] Comme tribun, comme publiciste, comme écrivain philosophique, il arborait des idées libérales, il épousait des enthousiasmes et des exaltations qui le rangeaient plutôt dans la postérité de Jean-Jacques croisée à l’allemande128. […] Je viens de lire les Mémoires de Noailles, par Millot, ouvrage écrit sagement, un peu longuement, mais pourtant d’une manière intéressante et philosophique.
Et pourtant elle est souvent le ressort caché, l’invisible moteur de la pensée philosophique. […] Supprimez toute intention de ce genre, rendez à la connaissance son caractère exclusivement scientifique ou philosophique, supposez, en d’autres termes, que la réalité vienne s’inscrire d’elle-même sur un esprit qui ne se soucie que des choses et ne s’intéresse pas aux personnes : on affirmera que telle ou telle chose est, on n’affirmera jamais qu’une chose n’est pas. […] Les plus grosses difficultés philosophiques naissent, disions-nous, de ce que les formes de l’action humaine s’aventurent hors de leur domaine propre. […] L’analyse que nous donnons ici de l’idée de néant (pp. 275 à 298) a déjà paru dans la Revue philosophique (novembre 1906). […] Revue philosophique, vol, XI, 1881, pp. 564-568).
Cet instinct du père de famille, dans la démocratie même, prévaut sur les abstractions philosophiques qui ne voient que l’individu. […] XXV Quant à l’égalité civile en elle-même, il y a deux choses qu’on appelle de ce nom et qu’il faut bien distinguer, si l’on veut distinguer en même temps ce qu’il y a de vrai, de sacré, de divin dans l’instinct de l’homme sociable, de ce qu’il y a de paradoxal, de faux, d’injuste dans les utopies philosophiques de Platon, de Fénelon, de J.
Mes maîtres m’enseignèrent, d’ailleurs, quelque chose qui valait infiniment mieux que la critique ou la sagacité philosophique : ils m’apprirent l’amour de la vérité, le respect de la raison, le sérieux de la vie. […] C’est ainsi que Lamartine, formé tout entier par l’éducation cléricale, a bien plus d’intelligence qu’aucun universitaire, quand l’émancipation philosophique vient ensuite, cela produit des esprits très ouverts.
C’est à tort, d’ailleurs, que l’on a voulu voir une fausse renaissance du classicisme dans ces contes philosophiques et satiriques dont M. […] L’histoire politique a incontestablement dominé la pensée sociale et philosophique de M.
Enfin, après le ridicule des détails niais et bestiolets, il y a de plus, dans ce Quatre-vingt-treize, l’odieux du pédantisme de l’érudition la plus assommante, la plus vaine et la plus déplacée, et l’odieux aussi de ce matérialisme insupportable, le fond même de la nature, je ne dirai pas philosophique, mais poétique de Victor Hugo, qui ne lui fait pas métamorphoser en or tout ce qu’il touche, comme le roi Midas, mais en matière, — même jusqu’à la langue, qu’il encombre d’images physiques et qui sous cette main épaisse perd de sa transparence, et même encore jusqu’aux sentiments les plus purs et les plus élevés de l’âme, et, par exemple, ici, la maternité ! […] Quoi qu’il en soit, du reste, la maternité, voilà le sentiment humain, à hauteur des cœurs de la foule, — car les sentiments qui font agir les hommes comme Lantenac ne sont qu’à hauteur de cœur de quelques-uns dans l’humanité, — la maternité, voilà le sentiment dont Victor Hugo, qui, pour le moment, crée des héros vieux et ne met plus d’amour dans ses livres, a voulu tirer des effets dramatiques et touchants… Mais en la peignant avec son matérialisme ordinaire, en l’expliquant avec ce matérialisme qui n’est plus uniquement poétique, mais philosophique par-dessus le marché, cette notion, il l’a déshonorée !
L’essentiel, le seul point que nous tenions à constater, et que le public peut-être voudra bien reconnaître avec nous, est celui-ci : Somme toute, et à travers les nombreux incidents d’une course déjà longue, la Revue a fait de constants et d’heureux efforts pour se fortifier, pour s’améliorer, et, depuis bien des années déjà, pour réparer par l’importance des travaux en haute politique, en critique philosophique et littéraire, en relations de voyages, en études et informations sérieuses de toutes sortes, ce qu’elle perdait peu à peu en caprice et en fantaisie, ce qu’elle ne perdait pas seule et ce que les premiers talents eux-mêmes, le plus souvent fatigués en même temps que renchéris, ne produisaient plus qu’assez imparfaitement.
Un petit-neveu de l’abbé Prevost avait démenti cette anecdote par une lettre adressée à la Décade philosophique (20 thermidor an XI) ; il lui avait suffi de rappeler que le père de l’abbé Prevost n’était mort qu’en 1739, c’est-à-dire à une date où son fils, âgé de quarante-deux ans, avait eu le temps de sortir du cloître et d’épuiser bien d’autres aventures.
Ce dernier sentiment est presque aussi rare que le génie, et presque jamais il n’est séparé des grands talents qui font son excuse ; comme si la Providence, dans sa bonté, n’avait pas voulu qu’une telle passion put être unie à l’impossibilité de la satisfaire, de peur que l’âme n’en fut dévorée : mais l’ambition au contraire est à la portée de la majorité des esprits, et ce serait plutôt la supériorité que la médiocrité qui en éloignerait ; il y a d’ailleurs une sorte de réflexion philosophique, qui pourrait faire illusion aux penseurs mêmes sur les avantages de l’ambition, c’est que le pouvoir est la moins malheureuse de toutes les relations qu’on peut entretenir avec un grand nombre d’hommes.
La vanité est l’ennemie de l’ambition ; elle aime à renverser ce qu’elle ne peut obtenir ; la vanité fait naître une sorte de prétentions disséminées dans toutes les classes, dans tous les individus, qui arrête la puissance de la gloire, comme les brins de paille repoussent la mer des côtes de la Hollande : enfin, la vanité de tous sème de tels obstacles, de telles peines dans la carrière publique de chacun, qu’au bout d’un certain temps le grand inconvénient des républiques, le besoin qu’elles donnent de jouer un rôle n’existera, peut-être, plus en France : la haine, l’envie, les soupçons, tout ce qu’enfante la vanité, dégoûtera pour jamais l’ambition des places et des affaires ; on ne s’en approchera plus que par amour pour la patrie, par dévouement à l’humanité, et ces sentiments généreux et philosophiques rendent les hommes impassibles, comme les lois qu’ils sont chargé d’exécuter.
La langue Pour la langue, les Romains se faisant d’après les Grecs un vocabulaire philosophique, scientifique et même poétique, indiquaient à la nouvelle école la méthode à suivre : et l’on voit tout de suite le danger.
Ces œuvres étaient toutes pleines d’intentions littéraires ; elles voulaient agir sur le public par les sujets et par les idées que les sujets suggéraient, idées polissonnes chez Boucher ou Fragonard, idées voluptueuses ou morales chez Greuze, idées philosophiques chez Bouchardon.
Je veux dire qu’il faut essayer de mettre en lumière l’intérêt ou psychologique, ou philosophique, ou historique (principalement pour l’histoire des idées, du goût, de la civilisation) du texte choisi, et d’en faire sentir la valeur esthétique, la beauté.
Une série de sonnets d’amour porte ce titre coquet et badin : « La battue au sentiment », tandis qu’une série de sonnets presque philosophiques est intitulée : « L’affût au raisonnement ».
Enfin, la fonction du dandy est éminemment philosophique.
Il est d’ailleurs peu philosophique d’introduire dans la considération des rapports de l’homme et de la femme ces idées de supériorité et d’infériorité, l’homme n’étant pas moins « complémentaire » de la femme que celle-ci de l’homme.
D’idées philosophiques, ou historiques, ou morales, ne nous en préoccupons même pas… Gautier n’avait pas plus de sensibilité que d’idées… Dès que Gautier écrit plus de deux pages en vers, il est mortellement ennuyeux.
Quant aux dissertations philosophiques d’un Fabre d’Olivet ou d’un Louis de Saint-Martin, on les classera parmi les doctrines et les recherches.
Le Génie n’a jamais été & ne peut être le partage d’un esclave ; ces coups de pinceau majestueux, ces nuances de grandeur & de justice qui doivent animer les tableaux de l’Ecrivain philosophique, où les puiseroit-il ?
Les matins ou les nuits que j’ai goûté pour la première fois aux Dialogues philosophiques, à la Cousine Bette, à la Chartreuse, à Bouvard et Pécuchet, à En ménage, à Une belle journée, à Sous l’œil des barbares, à L’Écornifleur me demeurent d’émotion inoubliable au point que je pourrais dire maintenant s’il pleuvait ces jours-là ou quel temps il faisait.
Il représente une pure attitude d’abstention sociale ou de révolte antisociale, une mise en théorie de la désobéissance et de l’insoumission, un mépris philosophique des conventions sociales, de la morale, du droit, du pacte social tout entier.
Mais rien de ce qui contribue à donner l’éveil à l’humanité n’est perdu pour le progrès véritable de l’esprit ; jamais la pensée philosophique n’est plus libre qu’aux grands jours de l’histoire.
On prétend** que ces deux célèbres antagonistes, qui combattirent avec tant de chaleur pour des matières de théologie, avoient une façon de penser toute philosophique, & que, s’ils étoient nés à Londres, ils auroient donné l’essor à leur génie & déployé leurs principes, que personne n’a bien connus.
Après avoir abjuré le calvinisme où son père étoit resté par une indifférence philosophique & par tolérantisme, il afficha des idées rigoureuses & singulières.
Trop de détails sur ce sujet ne conviendraient pas à cette étude, plus philosophique après tout qu’anatomique ; mais nous ne devons pas omettre deux des conditions les plus importantes qui ont été signalées : le développement du cerveau d’avant en arrière, — la présence, l’absence, le plus ou moins de complication des circonvolutions cérébrales.
Interdire tel ou tel système anatomique au nom d’une doctrine philosophique, ce serait raisonner comme les théologiens du moyen âge, qui condamnaient le mouvement de la terre au nom de la révélation.
Ayant ainsi appris à mes dépens qu’il ne faut montrer aux hommes, ni la vérité historique qui les blesse, ni la vérité philosophique qui les révolte, mais des vérités froides et palpables, qui ne donnent prise ni à la calomnie ni à la satire, je me suis jeté dans les sciences exactes, et j’ai fait enfin un livre dont on a dit du bien, mais qui n’a été lu de personne.
C’était en ce temps-là un joyeux garçon aux belles dents rieuses, frais comme une rose-pomme épanouie parmi tous ces pâles de Paris, au regard très doux et un peu indécis, un de ces regards qu’on appelle à la Montmorency et dont l’indécision, qui vous lutine, est plus piquante… Il avait de magnifiques cheveux noirs bouclés comme un pâtre de la campagne romaine, et qui, pour boucler, n’avaient pas besoin des papillotes que se plantait le grave Lerminier sur sa forte tête philosophique et législative.
Pour ceux qui pensent autrement que lui, on le comprend, quoiqu’il valût mieux ne pas se taire, quoique la vérité, dite et déduite, vaille toujours mieux que le dédain ; mais pour ceux qui pensent comme l’auteur de l’Histoire de la Liberté religieuse, pour les hommes de la même confraternité politique et philosophique, qui n’ont pas encore parlé de cette histoire, plus intéressante à tous les points de vue que la plèbe de livres qu’ils ont l’habitude de vanter, il serait vraiment incompréhensible qu’ils se fussent tus ou qu’ils eussent dosé à l’auteur si chichement l’éloge, s’il n’y avait à cela une raison tirée de cette Histoire de la Liberté religieuse et que mon devoir de critique est, avant tout, de dégager.
Ravaisson a mis en lumière ce côté artistique et classique de la pensée philosophique française.
Là s’éleva le grand prêtre Manéthon15, qui donna à toute l’histoire de l’Égypte l’interprétation d’une sublime théologie naturelle, précisément comme les philosophes grecs avaient donné à leurs fables nationales un sens tout philosophique.
Je remonte ici de la question de fait à la question philosophique. […] George Sand vient-il à s’occuper d’études philosophiques, la chimère passe à l’état d’utopie sociale ou de thèse socialiste. […] C’est sans doute sous le coup de cette persécution cléricale, qui réduit la presse philosophique au silence et les philosophes à l’exil ou à la prison, que M. […] Ponson du Terrail lui apporta bientôt une espèce de nouvelle philosophique ; c’était, si mes souvenirs ne me trompent pas, l’Icarie. […] Cette observation, présentée au nom de la vérité philosophique, m’amène à en présenter une autre au point de vue de l’art.
Pétrarque, on le sait, était sincèrement attaché aux dogmes catholiques ; ses ouvrages philosophiques et sa correspondance ne laissent aucun doute à cet égard. […] Malgré notre bonne volonté, nos recherches sont demeurées inutiles, et nous déclarons sincèrement qu’Ernest Maltravers n’est pour nous qu’un roman très vulgaire, très peu philosophique, et même très peu littéraire. […] Vainement rappellerait-on qu’Albert Dürer, Poussin et Rubens ont trouvé le moyen de personnifier des idées purement philosophiques ; l’exemple de ces trois grands maîtres ne change rien à la nature des choses. Quand ils ont personnifié des idées purement philosophiques, ils ont toujours pris soin de les transformer avant de nous les offrir. […] Ils se demandent comment un esprit droit, qui a fait de la méditation sa plus constante, sa plus chère habitude, peut s’aveugler au point d’ignorer qu’il ignore la solution et jusqu’aux termes des questions philosophiques.
Ces poèmes-là se piquent de profondeur ; mais la vérité, c’est qu’il est difficile que l’idée « philosophique » qui y est développée se sauve du banal autrement que par l’obscur. […] J’ai souvent constaté que ces prétendus drames philosophiques contiennent tout juste autant de philosophie que tel vaudeville de Labiche et se peuvent ramener aux mêmes axiomes de sagesse courante. […] Elles font songer aux contes philosophiques de Voltaire, aux opéras-comiques de Favart et au théâtre de Musset ; et toutefois elles ne sauraient être que de Meilhac. […] Mais j’ai le soupçon que, si les baisers de son mari étaient plus agréables à Louise, elle trouverait tout de suite la condition des femmes, et le code civil, et son mari lui-même, à peu près bien comme ils sont ; et que les vraies causes de sa révolte sont donc beaucoup plus humbles et infiniment moins philosophiques que celles qu’elle étale. […] Très influençable, lui que je crois formé pour écrire des comédies cordiales et naturellement enclin aux solutions et dénouements optimistes, le voilà qui donne dans le pessimisme éperdument, sans doute parce que le pessimisme est d’apparence plus distinguée et plus philosophique.
Quels que soient nos doutes philosophiques, nous sommes bien obligés d’agir dans la vie comme si nous ne doutions pas. […] Ledrain dans un sens tout à fait philosophique et esthétique. […] La poésie philosophique n’est pas bonne pour le grand nombre. […] Au sens philosophique du mot, ce n’est rien ; au sens vulgaire, c’est la plus triste des vertus. […] De toutes les doctrines philosophiques, le panthéisme est assurément la plus favorable à la poésie.
L’impression de ce drame, d’une rare impartialité philosophique, serait triste, s’il n’était égayé par la peinture la plus exacte et la plus vivante des universités ; rien n’est plus spirituellement comique que ces conspirations d’étudiants pour qui boire est la grande affaire, et qui songent à Brutus en chargeant leur pipe. […] Les natures les plus philosophiques ont de la peine à se faire à ce silence souvent injuste : Displicuit nasus tuus (Ton nez a déplu) est une raison qui se donne aussi bien aux poètes qu’aux femmes dont on est las. […] L’école française a eu pour principaux mérites la sagesse, la clarté, la sobriété, l’intention et la composition philosophique, le dessin spirituel et correct ; mais elle satisfait plus la raison que les yeux. […] À l’âge où l’artiste, jugeant sa jeunesse avec sévérité, prend la maladie du style, Théodore, grâce à sa incessante familiarité avec la nature et à son tempérament robuste, surmonta heureusement celle crise fâcheuse, resta lui-même et se contenta d’admirer, sans les copier, les paysages philosophiques du Poussin. […] La poésie philosophique trouvait un interprète dans Laprade, dont le poème de Psyché contient les développements de l’âme humaine arrivant à une plus haute conscience d’elle-même à travers les phases et les épreuves des civilisations.
Mais l’intérêt attaché au récit des voyages diminue chaque jour, à mesure que le nombre des voyageurs augmente ; l’esprit philosophique a fait cesser les merveilles du désert : Les bois désenchantés ont perdu leurs miracles8 ! […] Tel est le langage terrible que pourrait tenir un jeune homme, en entendant sa condamnation. » En parlant d’abord de l’éducation domestique, M. de Bonald veut qu’on rejette toutes ces pratiques anglaises, américaines, philosophiques, inventées par l’esprit de système et soutenues par la mode. […] Il s’élève contre cette éducation philosophique « qui encombre, dit-il, la mémoire des enfants de vaines nomenclatures de minéraux, de plantes, qui rétrécissent leur intelligence, etc. ». […] C’est donc admettre un contrat social, et retomber dans toutes les chimères philosophiques que les Essais combattent avec tant de succès ?
Dumur est en train de créer un théâtre philosophique, un théâtre à idées, et, parallèlement, de renouveler le roman à thèses, car Pauline ou la Liberté de l’Amour est une œuvre sérieuse, ordonnée avec talent, originalement pensée, et qui implique une rare valeur intellectuelle. […] Aux uns les mouvements du vulgaire semblent négligeables, peut-être parce qu’ils manquent de cet esprit de généralisation philosophique qui élève à la hauteur d’une tragédie l’aventure la plus humble. […] C’est un esprit romanesque et philosophique, de la lignée de Gœthe ; une de ces année, lorsqu’il aura reconnu l’impuissance de la pensée sur la marche des choses, son inutilité sociale, le mépris qu’elle inspire à cet amas de corpuscules dénommé la Société, l’indignation lui viendra, et, comme l’action, même illusoire, lui est à tout jamais fermée, il se réveillera armé de l’ironie : cela complète singulièrement un écrivain : c’est le coefficient de sa valeur d’âme. […] Pour en finir, il faut se borner à de timides insinuations philosophiques et demander si vraiment nous connaissons la « chose en soi », s’il n’y a pas une certaine petite différence inévitable entre l’objet de la connaissance et la connaissance de l’objet ?
Nous ne voulons examiner aujourd’hui que le côté philosophique de l’ouvrage de M. […] Sainte-Beuve n’avait pas eu quelque but élevé, il n’aurait pas profané le scalpel philosophique jusqu’à compter si curieusement toutes les fibres luxuriantes qui tressaillent au cœur de son héros ; il n’aurait pas épuisé la langue de son pays pour en extraire, avec tant de peine, tant d’images lascives, tant de métaphores équivoques, tant de périphrases suspectes, tant de synonymes complaisants, variétés infinies de la même espèce. […] C’est que sa place est ailleurs ; elle est au milieu du mouvement philosophique qui emporte le dix-huitième siècle, au milieu de ces prosateurs austères, harmonieux et sceptiques qui le mènent si doucement à une révolution sociale ; la place de Rousseau est au milieu de ces immortels réformateurs qui sont ses rivaux, mais auxquels il ressemble comme à des frères. […] Cherchons-en le sens, car tous ses ouvrages ont un sens moral, une portée philosophique ; le roman n’est qu’une forme.
Sully Prudhomme est nourri de fortes lectures philosophiques ; il est piquant de retrouver dans quelques-unes de ses poésies la trace évidente de ces lectures. […] Flaubert, et la partie morale, philosophique, dramatique, ayant très peu de valeur. […] Au fond de presque toutes nos controverses philosophiques et religieuses se trouvent des mots dépourvus d’une signification définie… Il est presque impossible de nous exagérer cette influence, car nous ne devons pas penser que l’effet en ait été borné aux ouvrages des philosophes. […] Il n’y a pas de lectures philosophiques qui renferment une plus haute instruction morale que certaines étymologies. […] Si vous parlez, en mangeant, de choses qui doivent nous plaire, parlez haut ; sinon, taisez-vous. » C’est dans la partie philosophique de l’ouvrage, dans les idées et les vues générales, que brille de son propre et véritable éclat la supériorité du grand historien.
Nous trouvions leur manière de vivre trop arrêtée et trop aristocratique, leur poésie froide, leur critique négative, leur philosophie abstruse et pourtant insuffisante, en sorte que nous étions sur le point de nous abandonner, du moins par manière d’essai, à l’inculte nature, si une autre influence ne nous avait préparés depuis longtemps à des vues philosophiques et des jouissances intellectuelles plus libres, plus élevées et non moins vraies que poétiques, et n’avait pas exercé sur nous une autorité, d’abord modérée et secrète, puis toujours plus énergique et plus manifeste. […] Si l’on se reporte aux doctrines littéraires et philosophiques que nous venons d’analyser, on se représentera facilement ce que devait être, dans la pensée de Goethe, son premier drame.
1° En premier lieu, j’essayerai de marquer avec plus de précision qu’on ne l’a fait les origines de la doctrine — les origines philosophiques notamment, — dont les naturalistes, en général, me semblent avoir fait assez bon marché. […] Au point de vue philosophique, ce n’est en effet rien de moins que la question même du progrès qui s’est trouvée d’abord engagée dans la dispute ; je pourrais dire : c’est l’idée de l’évolution. […] Et s’il était enfin besoin d’un coup d’éclat pour convertir jusqu’aux indifférents, il semble que Zaïre, en 1732, le dût être, — Zaïre, et deux ans plus tard, en 1734, la publication tapageuse des Lettres philosophiques. […] Encore la querelle des anciens et des modernes, purement littéraire avec Perrault jadis ; déjà philosophique, nous l’avons vu tout à l’heure, avec Mme de Staël ; religieuse maintenant avec Chateaubriand ! […] Évidemment, érudite ou philosophique, l’histoire jusqu’ici n’a jamais été générale, elle n’a jamais suivi simultanément l’homme dans toutes les carrières où son activité s’est, déployée.
Derrière des lettres philosophiques et déclamatoires, il peut cacher une donnée d’observation comme la Nouvelle Héloïse et Clarisse Harlowe. […] A côté de ces publications, les premières œuvres du véritable inaugurateur de la poésie philosophique, M. […] Par ce moyen on aura, non seulement l’explication des origines et de conséquence d’un ouvrage, mais on pourra porter des jugements philosophiques à peu près certains. […] Sully-Prudhomme résume la sensibilité douloureuse et l’école philosophique lamartinienne ; Banville, c’est la fantaisie païenne et le dilettantisme artiste… M. […] Eu d’autres termes, eu dehors de l’esthétique, n’existe-t-il pas une moralité philosophique ?
Il suit de là que des états définis du cœur sont enveloppés dans des états correspondants de l’intelligence, et que toute doctrine philosophique suppose un cortège d’émotions qui raccompagne. […] Il y a une vue profondément philosophique dans cette hypothèse. […] Une personnalité douteuse, un premier détraquement nerveux, tels sont les deux faits auxquels s’adjoint la diminution des certitudes religieuses et philosophiques. […] Alphonse Daudet, esprit plus sensitif que philosophique, mais parvenu, à force de finesse dans la vision, jusqu’à la psychologie la plus aiguë, qu’est-ce que l’homme ? […] Leurs héros réfléchissent parfois aux circonstances qui les oppriment, et parfois aussi, chez Euripide par exemple ou chez Virgile, formulent d’un mot quelque vue philosophique sur la destinée.
Alors se développe une sorte de poésie philosophique, où le goût a plus de part que le génie, où l’imagination cède la place à l’intelligence, où la raison et la science tiennent lieu d’inspiration. […] La poésie du panthéisme — et la poésie est encore ce qu’il y a de plus philosophique en lui — ressemble à ces vapeurs à demi transparentes qu’on voit s’élever à la campagne par une belle nuit d’été, sur la lisière des bois. […] Ce sont pour elle de nouveaux tours de passe-passe et de haute prestidigitation philosophique. […] Nous craindrions d’y découvrir, sous un respect purement philosophique de l’évangile, et mêlée à de vagues retours de christianisme, une hostilité réelle contre toute doctrine vraiment chrétienne. […] Il a joué un rôle remarquable, au dernier siècle, dans cette école religieuse qui a essayé de concilier la foi et la morale chrétienne avec la liberté philosophique.
Assurément cela est « d’une personne étrangère à l’esprit philosophique. » J’aime d’ailleurs à penser que, dans les « questions scientifiques », M. […] Macaulay, Essais philosophiques, trad. […] … » III « Monsieur, « Vous faites appel aux hommes de bonne volonté : permettez à l’un d’entre eux de vous dire pourquoi il donnera son concours à ceux qui, par tous les moyens légitimes, — c’est mon correspondant qui souligne, — combattront le concordat philosophique que, nouveau Bonaparte, vous êtes allé signer à Rome au nom de la pensée française (en admettant qu’elle tienne dans le Journal des Débats et la Revue des Deux-Mondes)… » J’arrête ici la citation, dont on devine aisément la suite, mais je ne puis me priver du plaisir d’en signaler un bien curieux détail.
Nous n’exigerions pas aujourd’hui, ou qu’un orateur pût parler de tout comme le voulait Cicéron, ou qu’un Newton, expliquant le système du monde, le chantât sur la lyre philosophique de Platon. […] Ce ne sont plus des salons, une cour, un public de cordons bleus, de financiers et de grandes dames, des coteries littéraires ou philosophiques qu’il faut contenter ; c’est la foule, un peuple de quarante millions d’hommes. […] La poésie philosophique trouvait un interprète dans Laprade, dont le poëme de Psyché contient les développements de l’âme humaine arrivant à une plus haute conscience d’elle-même à travers les phases et les épreuves des civilisations. […] L’image dans ses vers s’applique à l’idée philosophique et flotte autour d’elle comme une draperie laissant deviner le corps qu’elle cache et dont elle caresse les contours. […] Cette idée n’est pas exprimée d’une façon philosophique et déclamatoire ; mais elle ressort du fond même des choses.
C’est une conclusion scientifique, philosophique et morale. […] Entrons dans le domaine purement philosophique, terrain sur lequel. […] J’admets bien qu’au point de vue philosophique, des frontières soient des obstacles puérils, mais je pense aussi que ce n’est pas quand la force brutale nous les a ainsi réduites que nous pouvons proposer de les supprimer ; il n’est permis qu’aux vainqueurs de parler de concessions. […] Littérature historique, philosophique et documentaire I. […] Mais il faut les saisir au passage tous ces rêves fugitifs du cerveau humain, évocations de la science de Charcot, de l’Allemagne et de la Scandinavie philosophiques, littéraires et artistiques, fleuve d’idées roulant et chevauchant les unes sur les autres comme des vagues qui courent à un Océan inconnu.
Ce génie même, quand il a abordé les grands sujets religieux, philosophiques, patriotiques, est quelquefois élevé, mais jamais complétement sérieux. […] Quelle ode philosophique moderne égale en sérénité et en flexibilité de poésie l’ode à Délius ?
Et je vous donne en quatre aussi à deviner ce que cela prouve contre cette société qui va en payer les frais dans le roman philosophique de Victor Hugo. […] C’est de la critique philosophique, sociale, morale, historique ; c’est le soulèvement du cœur français contre l’ignobilité du mot qu’on lui prête.
Dès 1672, dans les Femmes savantes, on voit se substituer à la préciosité un pédantisme scientifique et philosophique qui ne se développe visiblement qu’à la fin du siècle et s’épanouit au siècle suivant. […] Ainsi les jeunes gens qui suivent la loi naturelle de l’amour ont raison contre les pères et tous ceux qui les entravent : c’est par raison philosophique, et non seulement par tradition comique, que Molière prend vigoureusement leur parti.
Ce fut l’affaire du romantisme de détruire cette langue d’idéologues et de beaux esprits, de la refaire de philosophique, pittoresque, d’académique, artistique, de signe, forme, de l’organiser à nouveau pour la transmission du sentiment et de la sensation. […] Par là il s’achemina vers la poésie philosophique ; il y fut poussé par une influence générale qui porta tous les nobles esprits de ce temps à souffrir, à espérer, à vivre enfin pour l’humanité tout entière : un large courant d’amour social se répandit après 1830 dans la littérature.
Les croyances religieuses et philosophiques sont une sorte de ciment qui unit les morceaux du moi, l’instinct social et l’instinct personnel. […] J’ai tâché, il y a déjà longtemps, d’étudier de ce point de vue les réalités de la morale dans des articles publiés par la Revue philosophique, sur l’attente et le devoir, le devoir et l’obligation morale, la responsabilité et la sanction.
Ainsi, reliée d’un côté à la physiologie, la psychologie des idées-forces peut, d’autre part, poser les bases de la spéculation philosophique, trop dédaignée des purs observateurs et des purs positivistes. […] Souriau, Revue philosophique, t.
VI La vertu, et non la passion, est le but moral des drames poétiques de l’Inde ; leur poésie, plus philosophique que la nôtre, tend à calmer l’âme du spectateur, et non à la troubler. […] Cette poésie tend aussi à inspirer l’héroïsme, mais un héroïsme qui n’a rien de la fougue, de la brutalité et de la férocité des héros sauvages de la Grèce, de Rome, de la Germanie ; c’est l’héroïsme calme, généreux, supérieur à sa propre colère, protégeant le faible, sorte de chevalerie religieuse et philosophique découverte en germe dans les épopées ou dans les drames de l’Inde primitive.
Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance Cette étude a paru dans la Revue philosophique de décembre 1908. […] LE LORRAIN, À propos de la paramnésie, Rev. philosophique, vol.
On peut se demander (et il le faut même pour avoir une idée précise de l’homme) quels étaient les sentiments philosophiques de Vicq d’Azyr sur la mort, sur la vie, sur Dieu, sur la Providence, toutes questions que les hommes de son temps étaient si prompts et si décisifs à trancher.
Les travaux critiques de Richard Simon sur l’Ancien et le Nouveau Testament, ses interprétations tout historiques et hardies sous forme littérale, et les explications philosophiques qui y étaient en germe, lui firent surtout pousser le cri d’alarme et l’occupèrent durant toutes ses dernières années : il travailla jusqu’au dernier moment à le réfuter, à le faire condamner, à faire supprimer ses livres par l’autorité ecclésiastique et séculière.
Suard était un esprit discret, honnête, et bien que foncièrement adhérent au parti philosophique, incapable de rien inventer et supposer au profit de sa cause ; son témoignage ne laissait pas d’être très embarrassant, et on était réduit à y voir une singulière méprise.
Boileau n’aimait et n’estimait guère rien en dehors des livres ; il n’avait nul goût pour les sciences, pas même la curiosité de se tenir au courant de leurs résultats généraux ; le tour précieux et maniéré, que Fontenelle donna à son livre de la Pluralité des Mondes, l’empêcha toujours d’en reconnaître la vérité et la supériorité philosophique.