N’est-elle pas victime, la pauvre femme, de sa curiosité d’Ève, de ses instincts d’élégance, de ses aspirations continuelles à des sphères plus élevées, de la vulgarité immorale et niaise de son mari, de la stupidité du prêtre à qui elle demande secours contre ses mauvais penchants ? […] Il est impossible de peindre avec plus de précision, avec une réalité plus poignante, plus brutale, l’avilissement de cette malheureuse femme, que semblent excuser pourtant les circonstances de sa vie. […] Flaubert ajoute ce détail au sujet des ravages que causent les catapultes : « Dans la rue de Kinisdo, une femme qui accouchait fut écrasée par un bloc de marbre, et son enfant avec le lit emporté jusqu’au carrefour de Cinasyn, où l’on retrouva la couverture. » Admirable exactitude ! […] Ce Mâtho est une nature de feu, un Hercule africain ; l’auteur a placé auprès de lui un esclave récemment affranchi, le Grec Spendius, ancien marchand de femmes, rusé, subtil, audacieux, qui va aiguillonner la souffrance du monstre pour le précipiter contre Carthage : au camp, dans les marches, dans les négociations avec les envoyés de la république, Spendius est toujours là, soufflant la guerre et attisant le feu qui dévore le Libyen. […] Je ne sais, mais ceci cache encore quelque intention de réalisme archéologique, car cette singulière image revient avec une persistance opiniâtre : les hommes se tassent , les femmes se tassent , la multitude se tasse sur les terrasses , Hamilcar tasse les soldats de son armée en masses orbiculaires .
L’adultère de la femme eut du même fait des conséquences d’une extraordinaire gravité : par la substitution possible d’un étranger à l’enfant légitime, les ancêtres se voyaient en effet privés des bénéfices du culte qu’ils ne pouvaient recevoir que de leurs descendants. […] De l’autre, les femmes furent écartées de l’héritage paternel et furent considérées comme impropres à fonder en droit un lien de parenté, en sorte que la famille reconnue par la loi ancienne différa de la famille telle que l’établissent les liens du sang. […] Le culte dont ils devaient être honorés exigeait que la terre dont ils avaient pris possession fût transmise indéfiniment à toute la série des descendants chargés successivement d’accomplir les rites. « L’individu, dit Fustel de Coulanges, ne l’a qu’en dépôt, elle appartient à ceux qui sont morts et à ceux qui sont à naître. »12 Si la femme est exclue de l’héritage, c’est pour un motif de même ordre, c’est parce qu’en se mariant elle déserté le foyer et s’éloigne du tombeau des ancêtres. […] Il en était de même du fils de cette femme qui reconnaissait pour aïeul, le père ce son père, mais non pas le père de sa mère. […] Il suivit de là que la parenté par les femmes n’exista pas.
Vers la fin de ce repas, il demande du vin à sa femme, qui, suivant les usages de ces temps, est à la fois la dame et la ménagère du château. […] Schiller, pour se rapprocher du goût de son siècle, avait cru devoir diviser le chœur en deux moitiés, dont chacune était composée des partisans des deux héros, qui, dans sa pièce, se disputent la main d’une femme. […] Son mécontentement contre la nature, qui, en lui donnant une figure hideuse et difforme, semble l’avoir condamné à ne jamais inspirer d’amour ; ses efforts pour vaincre un obstacle qui l’irrite, sa coquetterie avec les femmes, son étonnement de ses succès auprès d’elles, le mépris qu’il conçoit pour des êtres si faciles à séduire, l’ironie avec laquelle il manifeste ce mépris, tout le rend un être particulier. […] Aucun des personnages de femmes que nous voyons sur la scène française n’en peut donner l’idée. […] Nos héroïnes tendres, Monime, Bérénice, Esther, Atalide, sont pleines de douceur et de grâce, mais ce sont des femmes faibles et timides ; les événements peuvent les dompter.
« la lance, dit Mézerai, étoit autrefois la plus noble de toutes les armes dont se servissent les gentilshomes françois » : la quenouille étoit aussi plus souvent qu’aujourd’hui entre les mains des femmes : delà on dit en plusieurs ocasions lance pour signifier un home, et quenouille pour marquer une femme : fief qui tombe de lance en quenouille, c’est-à-dire, fief qui passe des mâles aux femmes. […] Sanadon croit que (…) comprend ici, même les jeunes filles : voici sa traduction : les combats, qui sont pour les femmes un objet d’horreur. […] Nous avons un recueil ou abrégé des loix des anciens françois, qui a pour titre, (…) : parmi ces loix il y a un article qui exclut les femmes de la succession aux terres saliques, c’est-à-dire, aux fiefs : c’est une loi qu’on n’a observée inviolablement dans la suite qu’à l’égard des femmes qu’on a toujours excluses de la succession à la courone. […] Xantipe, femme du philosophe Socrate, étoit d’une humeur fâcheuse et incomode : on a doné son nom à plusieurs femmes de ce caractère. […] Distributif vient de (…), qui veut dire distribuer, partager. la femme aime à parler : cela est vrai en parlant des femmes en général ; ainsi le mot de femme est pris là dans un sens collectif ; mais la proposition est fausse dans le sens distributif, c’est-à-dire, que cela n’est point vrai de chaque femme en particulier.
Au départ, il pria toutes les femmes de ses terres de dire pour lui, chaque samedi, sept fois l’Ave Maria. […] L’intendant et le corps des officiers des dragons de Piémont y assistent, mais non leurs femmes. […] Et le survivant des deux frères continue ces mémoires, recueil copieux et panaché où passent des notes d’art, des paysages, des portraits d’hommes et de femmes, de toutes les sortes de femmes, des silhouettes de grâce, de vulgarité, d’indécence, des pochades de toutes choses, … des riens. […] Et je ne lui en fais pas grief ; elle est femme, elle écrit avec ses nerfs. […] En même temps que lui, une femme philosophe s’est trouvée pour mettre en vers la haine de la vie.
» Le choix fut heureux au Petit-Bayreuth : Madame Hellman, qui si elle n’était une femme du monde, serait bien aujourd’hui l’une de nos premières chanteuses dramatiques, M. […] » ; les chœurs, alternants, d’hommes et de femmes, souhaitent aux deux amants « des délices éternelles à Walhall ! […] A une heure si ineffable, quel cœur de femme n’eut point fait un retour sur cette affection si dévouée dans son humble désintéressement ? […] Il aperçut, à lui s’offrant dans l’élégance apaisée de leurs poses, deux jeunes femmes, étrangement séduisantes et jolies. […] Le drame exige neuf voix de femme de premier ordre.
Il ne doit point faire écrire des phrases de ce calibre, facile à reconnaître, en parlant de la Reine Élisabeth : « Cette marquise de Rambouillet qui avait pour ruelle l’alcôve impériale, cette femme savante ayant pour canif le glaive et le globe pour serre-papier, régnant non sur des cuisines, mais sur un empire, dirigeant non un ménage, mais une société, et donnant des ordres non pas à Martine, mais à tout un peuple. […] il l’est même beaucoup moins ; car les femmes de Shakespeare sont toutes la même femme, et Coleridge, vainqueur d’Hazlitt sur ce grand terrain de Shakespeare, en donne éloquemment une raison profonde : « Le manque de prééminence (prééminence), — dit-il, — qui était pour Pope l’occasion d’un sarcasme, est la beauté bénie du caractère de la femme, et ce manque de prééminence ne vient point, ne le croyez pas ! d’une indigence dans sa nature, mais de la plus parfaite harmonie de toutes les parties de son être moral, pris de tête à cœur… « En la peignant dans sa foi, dans sa patience, dans sa fidélité, dans sa fortitude, avec son intuition heureuse et son tact fin, qui n’a besoin de l’intervention d’aucune faculté discursive, en la peignant dans la lumière de ses affections à travers laquelle elle voit tout, en la peignant enfin dans la seule erreur qui soit la sienne, l’exagération de l’amour, Shakespeare a peint toutes les femmes dans la même femme ; car lorsqu’il y a individualité chez la femme, c’est toujours les circonstances qui la font. […] Ils ont vu en lui ce qu’on voit dans les nuages du ciel, les flots de la mer et le regard de la femme aimée : c’est-à-dire tout ce qu’on veut y voir.
Il est là dans sa langue naturelle ; il s’en sert pour écrire à des femmes, à Béatrix, à Mathilde. […] La pauvre femme alla se plaindre au cadi de Cordoue. […] Il avait enlevé la femme du vicomte de Châtellerault, et l’avait épousée du vivant de son mari. […] Un des caractères de ces récits, c’est un esprit presque religieux de galanterie, un culte idéalisé pour les femmes. […] Il recherche curieusement qui a parlé le premier de l’homme ou de la femme.
Le retour du roi de Pologne Henri III et son arrivée en France, le démenti donné du premier coup aux espérances qu’on avait de lui, ne sont pas moins bien notés ; ce dernier des Valois arrive avec le dessein, qui lui a été suggéré par de sages princes et conseillers qu’il a vus au passage (en Autriche, à Venise et en Savoie), d’octroyer la paix à tous ses sujets et de rétablir l’ordre et la concorde avec traitement égal pour tous ; mais, à peine arrivé, il fait défaut, se laisse retourner par la reine sa mère, s’engage dans je ne sais quelle petite guerre et quel petit siège qu’il est obligé de lever avec mille sortes de reproches et d’injures que lui lancent du haut des murailles les femmes et les enfants : Ce honteux décampement, dit Sully, l’aversion que le roi témoigna dès lors de toutes choses généreuses et de la vraie gloire, qui ne s’acquiert que par les armes, et une inclination et disposition portée toute au repos, aux délices et plaisirs, le firent tomber en mépris qui engendra la haine, et la haine l’audace d’entreprendre contre lui, de laquelle procéda sa perdition avec infamie. […] Sully eut, dans sa vie, deux femmes ; on a mal parlé de la seconde ; mais cette première est toute pure, gentille d’esprit, et telle qu’on peut se la figurer à souhait auprès de ce mari sérieux et sévère. Quand on ouvre, au Cabinet des estampes, le cahier où sont les portraits de Sully et de sa femme, on y voit le Sully tel qu’il nous a été transmis par la gravure et qu’il est fixé dans la mémoire, c’est-à-dire vieux, le front haut et chauve, la figure sillonnée et rude, l’air fâché, avec barbe longue et moustache grise, le tout encadré dans cette fraise bien roide que nous savons, et son écharpe sur l’armure. […] Pendant une peste ou maladie contagieuse qui avait régné dans le pays de Rosny en 1586, il était venu la visiter, la tranquilliser ; il l’avait trouvée enfuie du château, réfugiée dans celui d’une tante, avec trois ou quatre de ses gens ; et là, s’étant enfermé avec elle, et n’ayant lui-même pour tout monde avec lui qu’un de ses gentilshommes, un secrétaire, un page et un valet de chambre, il demeura tout un mois en compagnie de sa douce moitié, sans être visité de créature vivante, tant chacun fuyait la maison comme pestiférée : Et néanmoins, écrivent les secrétaires, à ce que nous vous avons souvent ouï dire depuis, vous n’avez jamais fait une vie si douce ni moins ennuyeuse que cette solitude, où vous passiez le temps à tracer des plans des maisons et cartes du pays ; à faire des extraits de livres ; à labourer, planter et greffer en un jardin qu’il y avait léans ; à faire la pipée dans le parc, à tirer de l’arquebuse à quantité d’oiseaux, lièvres et lapins qu’il y avait en icelui, à cueillir vos salades, les herbes de vos potages, et des champignons, columelles et diablettes que vous accommodiez vous-même, mettant d’ordinaire la main à la cuisine, faute de cuisiniers ; à jouer aux cartes, aux dames, aux échecs et aux quilles… Et n’allons pas oublier le dernier trait que notre fausse délicatesse supprimerait et qui sent son vieux temps : « à caresser madame votre femme, qui était très belle et avait un des plus gentils esprits qu’il était possible de voir ».
Il était le lion du jour ; chaque femme élégante voulait avoir son géomètre, et Maupertuis était celui de plusieurs. Helvétius racontait que c’était à Maupertuis qu’il devait de s’être fait littérateur ; car, traversant une après-midi le jardin des Tuileries, il vit le brillant académicien tellement entouré et caressé des plus jolies femmes, qu’il en conclut qu’il fallait aussi devenir célèbre pour être adoré du beau sexe. […] N’oubliez point, si vous le pouvez, d’amener quelqu’un d’aimable avec vous ; si vous pouviez trouver quatre bons acteurs, deux hommes et deux femmes, ce serait une acquisition fort utile pour notre théâtre, qui est, en vérité, dans la misère de bons sujets. […] Si vous pouviez trouver quatre bons acteurs, deux hommes et deux femmes, ce serait une acquisition fort utile pour notre théâtre, qui est, en vérité, dans une grande indigence de bons sujets.
Un vrai père, moins altier, moins égoïste, devait venir à la pension au moins une ou deux fois l’an, quand il était sûr de ne pas rencontrer sa femme. […] Pour moi, cette petite Aurélie se conduit très mal en ce moment, et si je faisais comme M. de Pontmartin et que je montasse sur mes grands chevaux, je dirais qu’il est affreux, qu’il est indécent de nous montrer une jeune fille si pure, qui paraît justifier par son procédé ce vilain propos d’un poète : « Toute femme a le cœur libertin. […] Grâce à Dieu, cette moralité de convention est chaque jour démentie dans la réalité et dans la pratique : les filles de femmes célèbres et même trop célèbres, de celles qui ont été le plus bruyamment admirées ou critiquées, ont chance, si elles sont belles et pleines de mérite, de devenir, selon les rangs et les fortunes, ou femmes d’avocats distingués, ou marquises et même duchesses.
Jay estime, que les anciens rédacteurs du Constitutionnel et du Mercure ont connu ; que plusieurs littérateurs de cinquante ans regardent comme aussi ingénieux que modeste ; dont les femmes ont lu le livre de l’Amour, un peu sur la foi du titre, et que les jeunes gens de notre âge se rappellent peut-être avoir vu figurer dans quelque réquisitoire sous la Restauration ; — M. de Sénancour a eu, à tous égards, une de ces destinées fatigantes, malencontreuses, entravées, qui, pour être venues ingratement et s’être heurtées en chemin, se tiennent pourtant debout à force de vertu, et se construisent à elles-mêmes leur inflexible harmonie, leur convenance majestueuse. […] La Révolution française, le trouvant absent, le suspecta comme émigré : la révolution suisse le priva, du côté de sa femme, des ressources qui mainte fois lui auraient été précieuses. […] Deux enfants nés de son mariage, sa femme atteinte d’une lente et mortelle maladie, les difficultés politiques et sociales d’alors, l’assujettirent, autant qu’il semble, à diverses nécessités qui contrariaient ses penchants. […] Dans le nombre des pages admirables qu’il nous plaît de nommer de grandes élégies, nous noterons celles des Deux Pères, celles de la Brouette, de la Bibliothèque, du Goûter de Fraises, de la Femme qui chante vers quatre heures, etc., etc.
Pour les femmes, même honnêtes, c’est un ragoût ; elles vont, elles courent dès le réveil, sans le savoir, à l’attrait illicite et voilé. […] Quand cette saison n’est pas venue, les femmes de la ville ne s’y promènent pas encore, et, quand elle est passée, elles ne s’y promènent plus. » Certes, sur cette levée où se promenaient les bourgeoises du temps de La Bruyère, il y avait plus d’honnêtes femmes que de celles qui ne l’étaient pas, et pourtant elles s’y promenaient et y faisaient foule — innocemment. […] — Cette citation aurait très-bien pu trouver place précédemment, dans le post-scriptum qui termine l’article Eugène Sue, tome II, page 91. — Il y a une jolie épigramme de Paul le Silentiaire, qui confine d’assez près à la pensée de La Bruyère, la voici : c’est sur un bain public où il y avait séparément le côté des hommes et le côté des femmes : « Tout proche est l’espérance de l’amour, mais il n’y a pas moyen de le satisfaire : une toute petite porte suffit pour arrêter la grande Vénus.
Il a l’air d’une femme… Eh ! […] Une femme, mon Dieu ! […] Jacques a l’air en peine, il a vu Marthe… Tremblant, honteux, il s’est arrêté… Le prêtre n’y tient plus : de sa voix forte, pleine, qui épouvante le péché : « Jacques, quelle est cette femme ? » Et, comme un criminel, Jacques baissant la tête : « La mienne, monsieur le curé, la mienne… Je suis marié. » Un cri de femme part, le prêtre se retourne… Ce cri, on le sent, c’est celui de Marthe : mais ne croyez pas qu’elle pleure ni qu’elle soupire.
Jamais il ne parle des Grecs qu’avec mépris et dédain comme d’une nation de femmes et d’enfants , ne songeant qu’au plaisir, et qui, dans leurs arts, « ôtèrent la pudeur même à la chasteté » 55 : ou encore comme d’une « nation d’athlètes » devenue bien vite un peuple de rhéteurs et de sophistes, et qui, en philosophie, « ne cherchèrent jamais la sagesse que hors des voies de la raison ». […] Il y avait longtemps qu’il s’était dit : « C’est par l’état social des femmes qu’on peut toujours déterminer la nature des institutions politiques d’une société. » On peut regretter seulement que, là comme ailleurs, il ait compliqué les excellentes raisons de tout genre qu’il produisait, par d’autres trop absolues, trop abstruses et trop particulières. […] L’irréligion sied mal aux femmes ; il y a trop d’orgueil pour leur faiblesse. […] À un homme d’esprit il ne faut qu’une femme de sens : c’est trop de deux esprits dans une maison.
Une bienveillance toute particulière, une confiance dont je me sens honoré108 me remet entre les mains une suite de lettres de cette femme illustre qui ont échappé au double désastre d’une ruine et d’un incendie. […] et quelle serait donc cette superstition philosophique qui nous préviendrait contre des cloches, à peu près comme une superstition populaire y attache les femmes de nos villages ? […] Je n’ai jamais vu une aversion du chiffre et du millésime aussi complète que dans les lettres de cette femme supérieure. […] « Mes compliments à votre enfant et à la mère, si elle le permet. » Cette sorte de crainte que Mme Camille avait de Mme de Staël et cette première glace à briser, de la part d’une jeune femme timide en présence d’une femme supérieure, ne tinrent pas, et d’autres lettres nous la laissent voir en tiers avec son mari et celle qui savait si bien se proportionner. […] nous aurons fait la guerre pendant quinze ans pour qu’une femme aussi célèbre que madame vôtre mère écrive un livre sur l’Allemagne et ne parle pas de nous !
Il est intéressant, il est beau de voir Othello, si amoureux au premier acte, tuer sa femme au cinquième. […] Macbeth, honnête homme au premier acte, séduit par sa femme, assassine son bienfaiteur et son roi, et devient un monstre sanguinaire.
Écrivain savant, il eût pu, par des histoires sur le cœur des femmes adultères, se saisir de la faveur publique, de l’argent, de la renommée. […] Entre sa femme et sa fille, deux grands caractères, il vécut, doux, accueillant et paisible.
Voilant à dessein les exceptions honteuses, il inspirerait la vénération pour la vieillesse, en montrant la vieillesse toujours grande ; la compassion pour la femme, en montrant la femme toujours faible ; le culte des affections naturelles, en montrant qu’il y a toujours, et dans tous les cas, quelque chose de sacré, de divin et de vertueux dans ces deux grands sentiments sur lesquels le monde repose depuis Adam et Ève, la paternité, la maternité.
On a comparé les talens de nos bons écrivains à celui de nos femmes, qui, sans être plus belles que les autres femmes de l’Europe, le paroissent davantage ; parce qu’elles se mettent mieux, qu’elles ont porté plus loin l’art de la parure & saisi plus surement les graces nobles, simples & naturelles.
Le silence est l’hommage pur et parfait à la femme ; mais elle s’en lasse, et invite les lèvres closes au péché de s’ouvrir. […] La femme alors eut un caprice. […] Son goût pour les analogies rappelait celui des femmes pour les harmonies de la toilette. Et la Dernière Mode, dans l’exquis raccourci de ses huit numéros, forme autour de la femme un jeu d’analogies galantes. […] A Madame de Staël lui demandant quelle sorte de femme il préférait, Napoléon répondit : Celle qui fait le plus d’enfants.
En voici la substance : Au pays de Brabant était une femme très belle, qui avait hérité du royaume de son père. […] C’est ainsi que la douce femme perdit son époux. » Ce court récit de Wolfram est conforme à la version française septentrionale. […] On voit donc que le baiser de Kundry, lui faisant comprendre la femme et son pouvoir, ne fait que compléter l’œuvre de ces différentes influences ; et, quand il bondit en criant « Amfortas ! […] Le seul sentiment qui s’ajoute encore à la mission révélée, c’est une sorte de compassion pour la femme qui pleure à ses pieds. […] Tardieu intitulées les Femmes de Wagner, et Dictionnaire de la Walküre.
Cette scène, que j’accepterais sans bégueulerie si elle était passée aux flammes de la passion, purificatrices comme le feu, mais que j’accuse de la plus dégoûtante indécence, est surtout impossible par la raison que toute femme assez affolée pour, comme la femme de Putiphar, déchirer le manteau d’un homme, oublie tout, quand la terrible furie de ses sens l’emporte, ne songe point à parler alors, comme un vieux et froid faiseur d’éroticum, d’Amphitrite qui s’est livrée au cyclope, d’Urgèle qui s’est livrée à Bugryx, de Rhodope qui a aimé Phtah (l’homme à la tête de crocodile), de Penthésilée, d’Anne d’Autriche, de madame de Chevreuse, de madame de Longueville, et ne se livre pas, en ce moment décisif et décidé, au plaisir érudit de faire, qu’on me passe le mot ! […] Il y a là, dans cette blanche peau de la duchesse Josiane, bourrée à froid de cantharides, un affreux pédant qui s’appelle Victor Hugo, et qui, de cette femme, rend tout à coup grotesque la tragique monstruosité ! […] Il résulte du récit, discuté à mesure qu’il se développe, du nouvel historien d’Alexandre, que pendant toute sa vie de cardinal ce singulier Héliogabale ne commit qu’une seule faute, dont le reprit paternellement Pie II (le grand Piccolomini), et cette faute énorme fut d’être demeuré un peu trop longtemps à un bal où des femmes dansaient sans leurs maris. […] La mère n’est plus femme. […] Son Lantenac, la plus grande figure de son livre parce qu’il ne l’a pas faite, — car Lantenac, c’est Charette, c’est Charette, avec les femmes de moins et les années de plus. — oui !
Quand Dorine raconte à Orgon la maladie de sa femme, et que celui-ci l’interrompt sans cesse pour s’enquérir de la santé de Tartuffe, la question qui revient toujours : « Et Tartuffe ? […] Un mari persécuté croit échapper à sa femme et à sa belle-mère par le divorce. Il se remarie ; et voici que le jeu combiné du divorce et du mariage lui ramène son ancienne femme, aggravée, sous forme de nouvelle belle-mère. […] Ainsi L’École des Femmes ne fait que ramener et reproduire un certain effet à trois temps : 1er temps, Horace raconte à Arnolphe ce qu’il a imaginé pour tromper le tuteur d’Agnès, qui se trouve être Arnolphe lui-même ; 2e temps, Arnolphe croit avoir paré le coup ; 3e temps, Agnès fait tourner les précautions d’Arnolphe au profit d’Horace. […] Une femme acariâtre exige de son mari qu’il fasse tous les travaux du ménage ; elle en a consigné le détail sur un « rôlet ».
et ces blessures, il les sent toutes infligées par des mains de femme : Ô la femme ! […] La femme, malgré toute science, est retombée à sa misère initiale, au geste de petite fille qui ne sait ; l’effort est rompu et perdu en elle. […] C’était une âme très sensible, très diverse, très vibrante, non pas une âme femme, comme dit M. […] Godelieve pour Borluut, c’est la femme et c’est l’agneau. […] Une jolie voix de femme se fait entendre à l’écart du cénacle, celle de Mme Desbordes-Valmore.
Il ne lui restait plus qu’il se faire femme de lettres, et, en effet, c’est alors qu’elle écrivit ses romans. […] C’est encore une femme auteur, et elle s’est elle-même racontée dans ses Mémoires. […] ou aux femmes du genre de celles que nous venons de citer ? […] Non, sans doute, puisque Molière et Boileau se sont assez moqués des femmes savantes. […] Les femmes aussi, comme on l’a vu, s’en mêlent.
Il n’avait pas cette joie : sa femme était morte en 1839 ; sa fille s’était mariée en 1843 ; son fils vivait loin de lui. […] La femme n’a nul doute que l’enfant ne devienne un ange. […] L’Amour et la Femme, malgré des crudités inutiles et des puérilités choquantes, sont des livres d’une haute inspiration, écrits pour montrer dans la famille et dans la femme la base de toute éducation et de toute société. […] Il est vrai qu’à ce sentiment paternel se mêle autre chose ; car cet enfant adoptif est toujours dans sa pensée une petite fille, qui deviendra une femme, et nous voyons l’auteur de l’Amour et de la Femme dans celui qui a écrit les pages admirables du Journal sur les femmes et sur l’amour, l’amour plus fort que la mort. « Oui, la femme vit, sent et souffre tout autrement que l’homme.
Un seul point inquiétait encore l’observateur : c’était de savoir si la condition des femmes chez ces peuples est aussi inférieure qu’on le dit, et si elles y sont entièrement soumises et subordonnées à l’homme. […] Une après-midi qu’il était avec son truchement à interroger le chef de famille, deux femmes entrèrent brusquement sous la tente, et l’une d’elles assaillit de paroles très vives le pauvre homme qui était son mari et qui se tenait coi, l’oreille basse. […] À ces paroles bienveillantes et bien sonnantes, rapportées par le truchement, la physionomie de la mère de famille s’éclaircit, la volubilité d’injures cessa, la paix rentra dans le ménage ; mais le voyageur moraliste put s’assurer que là, comme presque partout ailleurs, la femme, dès qu’elle veut en prendre la peine, est aisément maîtresse au logis.
Si la fougue animale des colères ou des convoitises primitives l’a poussé au meurtre et au vol, plus tard, après l’assouvissement, aux jours du malheur ou de maladie, sur les conseils de sa concubine ou de sa femme, il se repent ; il restitue au double, au décuple et au centuple, il prodigue les donations et les immunités3. […] En ce temps de guerre permanente, un seul régime est bon, celui d’une compagnie devant l’ennemi, et tel est le régime féodal ; par ce seul trait, jugez des périls auxquels il pare et du service auquel il astreint. « En ce temps-là, dit la chronique générale d’Espagne, les rois, comtes, nobles et tous les chevaliers, afin d’être prêts à toute heure, tenaient leurs chevaux dans la salle où ils couchaient avec leurs femmes. » Le vicomte dans la tour qui défend l’entrée de la vallée ou le passage du gué, le marquis jeté en enfant perdu sur la frontière brûlée, sommeille la main sur son arme, comme le lieutenant américain dans un blockhaus du Far-West, au milieu des Sioux. […] Ils seront ses serfs ; ses mainmortables ; quelque part qu’ils aillent, il aura le droit de les ressaisir et ils seront, de père en fils, ses domestiques-nés, applicables au métier qu’il lui plaira, taillables et corvéables à sa merci, ne pouvant rien transmettre à leur enfant que si celui-ci, « vivant à leur pot », peut après leur mort continuer leur service. « Ne pas être tué, dit Stendhal, et avoir l’hiver un bon habit de peau, tel était pour beaucoup de gens le suprême bonheur au dixième siècle » ; ajoutons-y pour une femme celui de ne pas être violée par toute une bande.
J’entends que ma mère mourra, Et le sait bien, la pauvre femme ; Et le fils pas ne demeurera. […] Si l’on accuse certaines personnes, et les femmes surtout, de manquer de logique, c’est que, dans leurs raisonnements, les images viennent brusquement expulser les idées, et introduire des objets concrets qui intéressent la sensibilité : l’argumentation commencée selon l’ordre de la raison se poursuit selon l’ordre du cœur ; la conclusion n’a plus la valeur d’une nécessité universelle, mais d’une volonté individuelle. […] Tel ce voyageur anglais, qui, dans je ne sais quel canton de France, servi par une fille d’auberge aux cheveux roux, notait sur son calepin qu’en ce pays les femmes étaient rousses.
Chrisoforo sait que le père de son jeune maître, le vieillard Polidoro, maintenant veuf de son épouse légitime, a toujours une première femme et une fille qu’il a laissées autrefois à Nicosie, et que cette fille, nommée Emilia, doit bien avoir à présent une vingtaine d’années. […] Enfin Chrisoforo, malgré toutes ses fourberies, triomphe, et lui aussi se marie avec une suivante de Lucida ; Lucida devient la femme légitime du vieux Polidoro, ce qui ne fait pas moins de quatre mariages au dénouement. […] « Le duc fit une sévère réprimande à ses gens, et envoya cent louis à la femme de Mezzetin, qui n’avait rien promis. » 64.
Louer à tout moment sa mère comme une femme de génie, comme un modèle de sensibilité expressive et de beauté, prenez garde, c’est déjà un peu se louer soi-même, surtout quand toutes ces louanges vont à conclure qu’on est en personne tout son portrait vivant. […] Un spirituel romancier qui, de nos jours, a inventé un genre, M. de Balzac, a décrit aussi la femme de trente ans, et il ne l’a pas fait avec des traits plus choisis et plus délicieusement disposés ; mais, en la décrivant, il ne décrivait pas une mère. […] « On comprend, dit M. de Lamartine, rien qu’à voir ce portrait, toute la passion qu’une telle femme dut inspirer à mon père, et toute la piété que plus tard elle devait inspirer à ses enfants. » Oui, l’on comprend la passion, mais non la piété.
Il déprave le roi, il le corrompt, il l’abrutit ; il le pousse à la tyrannie, à l’ignorance, au vice ; il le lâche à travers toutes les familles des gentilshommes, lui montrant sans cesse du doigt la femme a séduire, la sœur à enlever, la fille a déshonorer. […] Un jour, au milieu d’une fête, au moment même où Triboulet pousse le roi a enlever la femme de M. de Cossé, M. de Saint-Vallier pénètre jusqu’au roi et lui reproche hautement le déshonneur de Diane de Poitiers. […] L’auteur accepte pour juges de la sévérité austère de son style les personnes mêmes qui s’effarouchent de la nourrice de Juliette et du père d’Ophélia, de Beaumarchais et de Regnard, de l’École des Femmes et d’Amphitryon, de Dandin et de Sganarelle, et de la grande scène du Tartuffe, du Tartuffe accusé aussi d’immoralité dans son temps !
Autrefois c’étoit la passion des femmes de se faire peindre en Junon, en Diane, en Hébé, en Vénus. […] Les vers d’Alain lui procurèrent l’estime & l’affection de Marguerite d’Ecosse, première femme du dauphin de France depuis Louis XI. […] C’étoit un tissu d’anecdotes scandaleuses sur la plupart des femmes de la ville.
Les attaques qu’il dirige contre ses adversaires sont, il est vrai, plus mordantes, mais aussi moins scandaleuses, et à part le seul La Fontaine, qu’il accuse de tirer profit des galanteries de sa femme, il est rare qu’il les poursuive dans le secret de la vie privée. « Je n’ai fait, dit-il, aucun reproche à mes parties qui regardât les mœurs ; je ne les accuse pas d’être faussaires, adultères, ni malhonnêtes gens…5 », quoique (ajoute-t-il) ce ne soit pas faute de matière, ni de preuves. […] Dès lors cet homme, cet ancien ami, ce poète inimitable, dont le style naïf et marotique fait tant d’honneur aux fables des anciens et ajoute de grandes beautés aux originaux 6, n’est plus qu’un misérable écrivain licencieux, auteur de contes infâmes, un Crétin mitigé, tout plein d’ordures et d’impiétés, un fauteur de débauche digne du bourreau ; Furetière pousse l’animosité jusqu’à reproduire à la suite de son libelle la sentence de police portant suppression de ses contes, et l’accuse, comme je l’ai déjà dit, de spéculer sur sa propre turpitude, en vivant de la prostitution de sa femme. […] La maison du procureur, son intérieur, son mobilier, son jargon, ses plaisirs, le caquet de sa femme, et jusqu’au menu de ses repas et de ses festins, y sont pour la première fois décrits avec la fidélité et la minutie d’un procès-verbal ; les personnages s’y montrent non pas tels qu’il a plu au romancier de les faire, mais tels qu’ils ont dû être rigoureusement par rapport à leur époque et à leur fonction, et l’on sent parfaitement, à la façon dont ils se conduisent, que l’auteur se préoccupe bien moins de leur faire jouer un rôle que d’accuser scrupuleusement jusqu’aux moindres circonstances de leurs habitudes et jusqu’aux moindres détails de leur physionomie.
Christophe, qui fait des femmes géantes cachant leur tête et montrant leur derrière. Pourquoi refaire ce qui a été fait ; la sculpture peut s’amuser aux petites femmes nues — la femme est toujours nue pour l’homme, cependant, après les petites cochonneries de Pradier, que reste-t-il à faire en ce genre. […] Un chien sera une fleur, une fleur sera un caillou, un caillou sera un poisson, un poisson, vu ses couleurs changeantes, sera une femme, une femme sera une étoile, une étoile sera un oiseau, un oiseau sera un ballon, un ballon sera un navire, un navire sera une brouette ; et voilà la création refaite. […] Le Lélia de George Sand est-elle une femme ?… C’est une contradiction perpétuelle ; une raisonneuse qui déraisonne, une forte femme qui se conduit en bourgeoise, une amoureuse qui n’aime pas ; c’est un personnage qui n’est ni femme, ni homme, ni Auvergnat, qui est trop de choses enfin pour être quelque chose ; c’est une rêverie et pas un caractère.
Vers la même époque, il est très répandu à Paris, dans le monde aristocratique ; des femmes s’intéressent à lui ; des copies de ses vers circulent ; on commence à s’apercevoir qu’il est quelqu’un. […] Une strophe du Chant d’amour sur les mouvements harmonieux d’une jeune femme entraîne la citation d’un distique de Tibulle. […] C’est ainsi que ce juste élevait dans son âme, Comme une hache au coeur, ce souvenir de femme. […] Les tribus sont ennemies entre elles, se pillent, s’enlèvent leurs femmes et leurs enfants pour les faire esclaves. […] Les personnages du drame sont un jeune homme, Isnel, une jeune femme, Ichmé, et un enfant de six mois, leur fils.
Elle se composait du comte de Maistre, ambassadeur de Sardaigne à Pétersbourg, rentrant après une longue absence dans sa patrie, et prêt à publier ses grands et étranges livres qui gonflaient son portefeuille, et qui sont devenus la controverse d’aujourd’hui ; de sa femme et de ses filles, retrouvées à cette halte après une longue séparation. Elle se composait du colonel de Maistre, propriétaire du domaine de Bissy ; de sa femme, toujours souriante, et de quelques nièces aussi enjouées et aussi avenantes que cette tante. […] Il laissa sa femme à Chambéry, pour y préserver leur petite fortune, et il émigra à Lausanne. […] Ces deux volumes de correspondance, tantôt intime comme les soupirs d’un exilé vers sa patrie, sa femme, ses enfants, ses frères, tantôt politique, sont une des meilleures parties de ses œuvres. […] Le temps semble glisser sur cette femme comme l’eau sur la toile cirée.
La vanité des criminels, dit Lombroso, est encore supérieure à la vanité des artistes, des littérateurs et des femmes galantes. […] Denaud et sa maîtresse tuèrent, l’un sa femme, l’autre son mari, afin de pouvoir, en se mariant, sauver leur réputation dans le monde. « Je ne redoute pas la haine, disait Lacenaire, mais je crains d’être méprisé. » Et sa condamnation à mort lui causa moins d’émotion que la critique de ses vers. […] Leurs passions prédominantes, presque les seules, sont la vengeance, l’amour de l’orgie et les femmes. […] Ma femme est morte, je suis libre ! […] C’est comme le fard sur les joues d’une femme naturellement belle, un assaisonnement nouveau pour l’esprit. » 312.
» La population, brassée par l’enthousiasme journalistique, jeta trois cent mille hommes, femmes et enfants, derrière le char du pauvre qui emportait le poète au Panthéon, et un million sur les places, les rues et les trottoirs par où il passait. […] Les brasseries à femmes du boulevard Saint-Michel débordaient sur le trottoir en échafaudage ; on achetait au poids de l’or le droit d’y cuire au soleil, en s’arrosant de bière frelatée. […] L’administration ferait alors compter à ces enfants à titre de dot, savoir aux hommes 600 francs, et aux femmes 500 francs ». […] La philanthropie bourgeoise qui a inventé la prison cellulaire, le travail forcé des femmes et des enfants dans les ateliers, qui valse et minaude dans les bals de charité pour apaiser la faim des affamés, devrait reprendre le projet du général Hugo et en faire le complément de la loi des récidivistes16. […] Ces détails biographiques, que par une modestie déplacée, Victor Hugo supprima dans l’autobiographie, qu’il dicta à sa femme, ont été rétablis dans l’étude si érudite et si spirituellement écrite de M.
Au début d’une vie qu’on connaît à peine, tant elle fut modeste, on s’imagine que l’esprit d’Audin, gracieux, svelte et pur, devait ressembler à l’esprit et à l’âme d’une femme ; mais la religion et l’étude ouvrirent la poitrine à cet enfant bien fait et le développèrent. […] Il l’avait trop, en effet, cet esprit facile, que les femmes mêmes ont ou peuvent avoir, pour débuter par cette sévère abstraction du temps où l’on vit qu’on appelle l’étude de l’histoire ; Audin avait la sensibilité et l’imagination d’un artiste. […] L’honneur des peuples est comme l’honneur des femmes : si les violées de l’histoire sont des héroïnes parce qu’elles ont tué leurs Tarquins ; un peuple catholique, violé dans sa conscience et violé dans son territoire, devait-il laisser faire ses profanateurs ? […] Ce fut aux environs d’Orange, que, dans la voiture qui le ramenait de Marseille à Lyon, il expira sans agonie, la tête sur l’épaule de sa femme. […] Jean-Paul a dit avec sa manière à lui : « Les femmes ont la délicatesse de l’hermine.
Il a dormi dans les maisons d’amour, et connu la rancœur du grand jour éclairant, avec les rideaux flétris, le visage plus flétri de la femme vendue. […] Le grand observateur qui était dans Benjamin Constant a systématiquement refusé toute espèce de trait individuel à cette femme. […] La robe de cette femme flotte devant les yeux de Frédéric et l’empêche d’aimer vraiment ses maîtresses. […] qui je donnerais volontiers toutes les femmes de la terre pour avoir les mains de Cléopâtre ! […] Ainsi font les poètes et les amoureux… Une femme délicate et malheureuse se trouve seule dans son salon intime, par un après-midi voilé d’hiver.
Dupin doit l’adorer ; car Vatout, c’est l’esprit de basoche qui se fait élégant : il doit être l’homme du monde idéal pour Dupin. — Un fonds d’idées très commun, mais en très belle humeur. — Il a tout l’esprit que peut comporter et concevoir la femme de l’agent de change ; c’est l’Hercule-Farnèse, l’Hercule-Boufflers de la finance, de la rue Laffitte, de la place Saint-Georges. […] dit Lamartine quand on lui dit ses erreurs ; j’ai pour moi les femmes et les jeunes gens, je puis me passer du reste. » — Oh ! […] Cousin n’aimait ni le luxe, ni la bonne chère, ni les femmes (malgré ses faux airs), ni beaucoup d’autres choses encore : on peut l’en louer si l’on veut ; mais il aimait la domination, la prépondérance, et il n’était pas bon de le croiser ni de le côtoyer dans sa ligne à certains moments. […] Molé dans l’action est, m’assure-t-on, d’une extrême faiblesse ; il est d’une méfiance, d’une susceptibilité qui entrave les affaires ; il a des nerfs comme une femme ; mais dans le conseil et dans le devis des choses il a la clairvoyance, la justesse de coup d’œil : c’est là qu’est sa supériorité […] Bientôt la femme nuisit en elle à l’artiste ; je veux dire que son genre de vie, au lieu d’aider à son talent, y nuisit.
Tout le monde sait quelle a été la triste marche et l’humiliante entrée de Louis XVI ramené de Versailles à Paris dans la journée du 5 octobre : Son cortège, étonnant par sa composition, affreux par sa contenance féroce et ses cris, mit trois heures à passer dans la rue Royale où j’étais (dit un spectateur qui n’est autre que M. de Meilhan) ; des troupes à pied ou à cheval, des canons conduits par des femmes, des charrettes où, sur des sacs de farine, étaient couchées d’autres femmes ivres de vin et de fureur, criant, chantant et agitant des branches de verdure ; ensuite le roi et sa famille escortés de La Fayette et du comte d’Estaing, l’épée à la main à la portière, et environnés d’une foule d’hommes à cheval, voilà ce qui se présenta successivement à mes yeux pendant l’espace de trois heures. […] C’est une chose remarquable dans la Révolution que le courage passif et la résignation, tandis que rien n’est plus rare qu’un courage actif et entreprenant… Et comme il y a cependant, au milieu de cette apathie publique, d’admirables exemples de ce premier genre de courage, comme on voit des vieillards, des femmes, des jeunes gens à peine sortis de l’enfance, qui marchent à la mort de sang-froid : Beaucoup de gens ressemblent, pour le courage, à ces avares qui gémissent à chaque petite somme qu’ils sont forcés de dépenser, et qui sont capables d’en donner une très grosse sans en être affectés. […] Le souvenir de la liaison de Mme du Deffand et d’Horace Walpole se présente aussitôt à l’esprit, et l’on se demande involontairement : « N’y eut-il rien, chez Mme de Créqui, de ce sentiment possible à tout âge chez une femme, et qui la porte avec un intérêt tendre vers un homme dont quelques qualités la séduisent ?
On est femme après tout, et elle s’était persuadé d’après son ton que c’était un grand savant et qu’il lui dévoilerait les mystères de la langue : il lui a corrigé ses épreuves assez exactement, non pas sans lui retrancher quelques grâces. […] Il écrit donc à sa femme et à ses amis comme il aurait causé avec eux, et cette sincérité, telle quelle, est incomparable. […] Tu as entendu parler d’un rocher du haut duquel les femmes, en voulant fuir, se précipitaient ? Représente-toi, sur un monceau de plus de cent cadavres de femmes et d’enfants, que les Kabyles dépouillaient ou achevaient lorsqu’ils respiraient encore, un sergent et un soldat du 17e leur disputant, les armes à la main, un pauvre petit être de quatre ans, encore attaché au corps de sa mère morte.
Il paraît devoir être très-hardi et extrêmement porté pour les femmes. […] En arrivant à Tolède, la nouvelle reine fut reçue par don Carlos, et, à la vue de ce jeune prince déjà malade de la fièvre et tout exténué, cette jeune femme fut saisie d’un mouvement de compassion et de tendre pitié qui se peignit sur son visage et dans son regard : don Carlos le sentit, fut touché de son accueil, et « dès ce moment il conçut pour elle des sentiments de respect et de déférence qui ne se démentirent jamais depuis. » C’est à cette limite qu’il convient de s’arrêter, et rien de ce que les romanciers et poètes ont imaginé d’un sentiment mutuel entre la reine et son beau-fils n’a le moindre fondement ni même le moindre prétexte historique. […] Étant à Alcala, où on l’avait envoyé pour le bon air, il eut envie, quoique en général il fût assez peu porté pour les femmes, de rencontrer la fille du concierge qui était à son gré et qu’on voulait l’empêcher de voir. […] Passe encore quand ce sont des femmes comme Marie Stuart que vous mettez en scène, il y a place jusqu’à un certain point au roman ; mais les hommes d’État, mais les caractères connus, définis, ceux dont on a pu lire dans la matinée quelque parole ou acte mémorable, quelque dépêche mâle et simple, peut-on raisonnablement les entendre déclamer, rêver, rimer, métaphoriser, même en beaux vers, le soir ?
C’est un ogre lascif qui dans ses bras infâmes A son repaire affreux porte sept jeunes femmes ; Renaud de Montauban, illustre paladin, Le suit l’épée au poing : lui, d’un air de dédain, Le regarde d’en haut ; son œil sanglant et louche, Son crâne chauve et plat, son nez rouge, sa bouche Qui ricane et s’entr’ouvre ainsi qu’un gouffre noir, Le rendent de tout point très singulier à voir : Surprises dans le bain, les sept femmes sont nues ; Leurs contours veloutés, leurs formes ingénues Et leur coloris frais comme un rêve au printemps, Leurs cheveux en désordre et sur leur cou flottans, La terreur qui se peint dans leurs yeux pleins de larmes Me paraissent vraiment admirables ; les armes Du paladin Renaud faites d’acier bruni, Étoilé de clous d’or, sont du plus beau fini : Un panache s’agite au cimier de son casque, D’un dessin à la fois élégant et fantasque ; Sa visière est levée, et sur son corselet Un rayon de soleil jette un brillant reflet. […] Une jeune fille noble, de vingt ans environ, d’un esprit hardi, d’un caractère entreprenant, poussée aussi par le vague instinct d’une nature moins uniquement féminine chez elle qu’elle ne l’est d’ordinaire chez ses semblables, s’est souvent dit que les jeunes filles, les femmes du monde ne connaissaient pas les hommes et ne les voyaient qu’à l’état d’acteurs et de comédiens ; elle a désiré savoir ce qu’ils se disent quand ils sont entre eux et qu’ils ont jeté le masque. […] Il a trois désirs : « les armes, les chevaux, les femmes. » Trois choses lui plaisent avant tout : « Tor, le marbre et la pourpre ; éclat, solidité, couleur. » Tous ses rêves sont faits de cela.
On ferait ressortir, d’après les simples faits et dates relatés dans ce Journal, les inexactitudes matérielles des autres récits ; on n’oublierait pas d’y joindre la lettre écrite par Jean-Bon à sa femme, qui était à Montauban et qui partageait avec ardeur ses sentiments patriotiques. […] Quelques femmes françaises nous regardaient à travers leurs croisées entr’ouvertes et pleuraient… » Arrivé à Constantinople, les illusions du prisonnier continuent : il persiste à se croire en pays civilisé ou du moins non entièrement barbare ; une captivité politique ne l’effrayait pas : « Quelque fâcheux qu’il fût pour moi de me voir prisonnier, je regardais d’abord comme très-consolant d’être réuni à d’autres Français dont la société pouvait me procurer quelques douceurs. […] Les effets de l’antipathie qu’on avait pour nous se firent sentir par les outrages de la soldatesque, les criailleries des femmes, les poursuites des enfants. […] Les femmes, même celles de l’aga, se mettaient aux fenêtres pour nous lapider à notre passage.
Ainsi, écrivant à sa sœur naturelle, la princesse de Holstein, qu’il fit dans un temps venir en France et qu’il pilota au début, il disait, non sans finesse, mais en exagérant un peu, je l’espère : « Comme il est d’usage en France que les femmes marchent comme les capucins, deux à deux, je ferai venir de Paris sur votre route une femme qui s’appelle Mme de Narbonne, qui est de fort bonne compagnie, et qui, ayant vécu toujours dans le grand monde français, en connaît parfaitement les usages ; elle a le bon ton, a été très riche, a de l’esprit, avec tout cela fort peu de cervelle ; mais c’est la chose du monde la plus rare dans ce pays-ci, et dont on fait le moins de cas. » Voilà pour le compte des femmes. […] On m’y a fait courir le cerf tout en arrivant… J’ai trouvé une merveilleuse émulation parmi les femmes de la Cour ; il y a des nuées de tracasseries ; jamais la Cour n’a été si brillante et si nombreuse.
Simple, candide, embarrassé et timide en paroles ; assez gauche, mais fort sincère et respectueux en amour, Corneille adore une femme auprès de laquelle il échoue, et qui, après lui avoir donné quelque espoir, en épouse un autre. […] Ce n’est que quinze ans après, que ce triste et doux souvenir, gardien de sa jeunesse, s’affaiblit assez chez lui pour lui permettre d’épouser une autre femme ; et alors il commence une vie bourgeoise et de ménage, dont nul écart ne le distraira au milieu des licences du monde comique auquel il se trouve forcément mêlé. […] Corneille s’en montra reconnaissant au point de donner à son jeune ami le nom touchant de père ; et certes s’il nous fallait indiquer, dans cette période de sa vie, le trait le plus caractéristique de son génie et de son âme, nous dirions que ce fut cette amitié tendrement filiale pour l’honnête Rotrou, comme, dans la période précédente, ç’avait été son pur et respectueux amour pour la femme dont nous avons parlé. […] On sent que Corneille connaissait peu les femmes.
Ce fameux épisode de la Lésine, ce n’est pas une allégorie inventée, c’est le lieutenant criminel Tardieu et sa femme, qui logeaient au quai des Orfèvres, proches voisins de Boileau, qui dès l’enfance a ri de leur ladrerie, avec tout le quartier. […] Représentez-vous ce magistrat Couvert d’un vieux chapeau de cordon dépouillé, Et de sa robe, en vain de pièces rajeunie, À pied dans les ruisseaux traînant l’ignominie ; et la femme vêtue De pièces, de lambeaux, de sales guenillons De chiffons ramassés dans la plus noire ordure. […] Voici enfin la femme de la fin du siècle, qui montre la voie à la duchesse de Berry et devance la Régence ; la voici Qui souvent d’un repas sortant tout enfumée, Fait même à ses amants, trop faibles d’estomac, Redouter ses baisers pleins d’ail et de tabac. […] Pour nous mettre sous les yeux toute une série d’études de femmes, qu’il avait en portefeuille, il imagina de haranguer un ami fictif, supposé enclin à se marier ; il se donna un caractère déplaisant de célibataire grincheux : mais au moins, d’une suite de portraits, il avait fait un sermon et une Satire.
On parle d’une première liaison galante qu’il aurait eue avec une femme de qualité. […] La Branche surtout se flatte d’être rentré dans la bonne voie ; il sert un jeune homme appelé Damis : « C’est un aimable garçon, dit-il : il aime le jeu, le vin, les femmes, c’est un homme universel. […] Gil Blas est au fond candide et assez honnête, crédule, vain, prenant aisément à l’hameçon, trompé d’abord sous toutes les formes, par un parasite de rencontre qui le loue, par un valet qui fait le dévot, par les femmes ; il est la dupe de ses défauts et quelquefois de ses qualités. […] Lesage ayant perdu Montmesnil, étant trop vieux pour travailler, trop haut pour demander, et trop honnête homme pour emprunter, se retira à Boulogne-sur-Mer, chez son fils le chanoine, avec sa femme et sa fille.
Peut-être même, chez un peuple dont l’humeur sociable et douce aime à communiquer ses sentiments et ses idées, et chez qui les femmes de tout temps exercèrent leur empire, la parole dut se perfectionner et s’adoucir un peu plus tôt que chez d’autres nations, qui avaient moins le goût et le besoin de la société que nous. […] Elle s’éloigna de la simplicité naïve de l’autre, pour prendre un caractère de délicatesse et de dignité, qui est une suite de notre gouvernement, et de l’influence que la cour, les femmes et les grands doivent avoir sur la langue dans une monarchie. […] On présentait les accusés en deuil, les pères avancés en âge qui redemandaient leurs fils, les femmes et les enfants désolés. […] Aussi l’orateur de Rome, dans un des livres qu’il a composés sur l’éloquence, nous apprend que plusieurs orateurs célèbres s’assemblaient chez les femmes romaines les plus distinguées par leur esprit, et puisaient dans leur société une pureté de goût et de langage, que peut-être ils n’auraient pas trouvée ailleurs.
Comme, grâce à toi, cette source a parfois des rires de femme lascive ! […] LES FEMMES. […] On avait permis à nos femmes et à nos enfants de nous dire adieu. […] Mais nos femmes et nos enfants nous criaient : « Cela ne fait rien ! […] Et les femmes et leurs sourires et leurs joyaux sont réduits en cendres
. — Le rôle des trois femmes dans Lucrèce. […] — La femme de quarante ans, par M. d’Onquaire 265 LXVIII. — Histoire du Consulat et de l’Empire, par M.
Elles jettent un grand jour sur les événements, et fixent l’opinion sur les deux femmes célèbres qui s’écrivent. […] Je prends la liberté, Madame, de vous demander là-dessus une explication un peu plus intelligible, pourvu néanmoins que vous le puissiez faire. » Et comme on lui répond discrètement qu’en France on n’aime pas que les femmes parlent d’affaires, « tant mieux alors, s’écrie-t-elle avec l’orgueil de son sexe ; nous aurons bien des choses à reprocher aux hommes, puisque nous n’y aurons point eu de part. » Philippe et sa cour furent obligés d’abandonner Madrid pour la seconde fois devant les armes de l’archiduc.
Le spectacle de la nature et des montagnes dans les tempêtes, les miracles de la végétation, et en particulier le chêne qui en est le roi, enfin l’humanité et la femme, ce chef-d’œuvre de la création, y sont tour à tour célébrés comme racontant le nom et la gloire du Créateur. […] Il est.. il serait tout, s’il ne devait finir, Si le cœur d’un mortel le pouvait contenir… Mais lui-même il passe ; la mort le brise ou le temps l’use ; il périt dans le déchirement, ou il s’éteint dans l’indifférence : Je vois passer, je vois sourire La femme aux perfides appas Qui m’enivra d’un long délire, Dont mes lèvres baisaient les pas !
De toutes les poésies de nos jours, aucune n’est, autant que la sienne, selon le cœur des femmes, des jeunes filles, des hommes accessibles aux émotions pieuses et tendres. […] Mais c’est aussi une espèce d’originalité bien rare et désirable, que celle qui s’accommode si aisément des idées reçues, des sentiments consacrés, des préjugés de jeunes filles et de vieillards ; qui parle de la mort comme en pense l’humble femme qui prie, comme il en est parlé depuis un temps immémorial dans l’église ou dans la famille, et qui trouve en répétant ces doctrines de tous les jours une sublimité sans efforts et pourtant inouïe jusqu’à présent.
Plus tard, marchant de moins près sur les pas de ces précurseurs étrangers, il ne laisse pas de leur demander ce qu’il dédaigne ou néglige d’inventer : les nœuds de l’intrigue et les surprises du dénouement ; par exemple, ces filles enlevées dans leur jeunesse qui retrouvent leurs parents à la fin du cinquième acte de L’École des femmes, de L’Avare, des Fourberies de Scapin, viennent plus directement de la comédie italienne que de la comédie antique : celle-ci les avait léguées à celle-là, qui avait singulièrement grossi l’héritage. […] autour de M. de Pourceaugnac, avaient auparavant persécuté Arlequin, lequel leur échappait, comme le gentilhomme de Limoges, en se déguisant en femme.
Il avoit mauvaise opinion des femmes, & s’égayoit sur leur compte par des comparaisons applaudies de son temps, & fort insipides aujourd’hui. […] Sa femme & ses amis recueillirent ses dernières paroles ; elles furent toutes d’un sage.
la loi me défend de mener cette femme au marché des esclaves pour vous désintéresser avec le prix qu’elle représente… Si nous étions en Amérique… mais nous ne sommes pas en Amérique. […] Noble femme !
Les étrangers sont admis aux séances de cette Académie, et cette fois il y avait autant de monde que la salle en pouvait tenir ; pas de femmes, mais des personnages d’élite, principalement politiques ; M. […] Lorsque mourut la princesse, sa femme, qui depuis 1815 n’habitait plus avec lui, il prit soin que l’inscription funéraire n’indiquât que le plus légèrement possible le lien qui les avait unis, un lien purement civil. […] Il est assez piquant de remarquer que M. de Talleyrand a été peint deux fois, et pas en beau, par les deux femmes supérieures de ce siècle : Mme Sand a fait de lui un portrait affreux, d’un parfait idéal de laideur. […] Se rappeler, dans Célimare le bien-aimé, le mari qui vient dire à l’amant de sa femme le mot convenu : « Ma femme m’a dit de venir te demander les Nord. » 59.
Pourquoi, pénétrant rapidement dans la classe moyenne de la société nouvelle, n’aurait-il pas pour lot d’initier, les femmes surtout, au sentiment poétique qui doit tempérer des habitudes de plus en plus positives ? […] Si l’on a deviné que Laurence, l’angélique enfant, n’est qu’une femme, on sera reporté aussi à des scènes du pèlerinage de Paul et Virginie dans la Montagne-Noire. […] Quant au vicaire (curate), il est admirable et touchant de vérité naïve : sa science dans les classiques grecs ; sa pauvreté, la maladie de sa femme ; ses quatre filles si belles et si pieuses, ses cinq fils qui s’affligent avec lui ; ce mémoire de marchand, entre deux feuillets, qui le vient troubler au milieu du livre grec qu’il commentait dans l’oubli de ses maux ; sa joie simple, triomphante, un matin qu’il a lu au réveil et qu’il annonce à sa famille qu’une société littéraire (il le tient de bonne source) se fonde enfin, pour publier les livres des auteurs pauvres ; toutes ces petites scènes successives composent un ensemble fini qui ne peut être que de Wilkie ou de Crabbe. […] Coleridge, dans sa jeunesse, a fait d’admirables Poëmes méditatifs, dans lesquels la nature anglaise domestique, si verte, si fleurie, si lustrée, décore à ravir, et avec une inépuisable richesse, des sentiments d’effusion religieuse, conjugale ou fraternelle ; soit que le soir dans son verger, entre le jasmin et le myrte, proche du champ de fèves en fleur, il montre à sa douce Sara l’étoile du soir, et se perde un moment, au son de la harpe éolienne, en des élans métaphysiques et mystiques, qu’il humilie bientôt au pied de la foi ; soit qu’il abandonne ensuite ce frais cottage, de nouveau décrit, mais trop délicieux, trop embaumé à son gré pendant que ses frères souffrent (vers l’année 93), et qu’il se replonge vaillamment dans le monde pour combattre le grand combat non sanglant de la science, de la liberté et de la vérité en Christ ; soit qu’envoyant à son frère, le révérend George Coleridge, un volume de ses œuvres, il y touche ses excentricités, ses erreurs, et le félicite d’être rentré de bonne heure au nid natal ; soit qu’un matin, visité par de chers amis, dans un cottage encore, et s’étant foulé, je crois, le pied, sans pouvoir sortir avec eux, du fond de son bosquet de tilleuls où il est retenu prisonnier, il fasse en idée l’excursion champêtre, accompagne de ses rêves aimables Charles surtout, l’ami préféré, et se félicite devant Dieu d’être ainsi privé d’un bien promis, puisque l’âme y gagne à s’élever et qu’elle contemple ; soit enfin que, dans son verger toujours, une nuit d’avril, entre un ami et une femme qu’il appelle notre sœur, il écoute le rossignol et le proclame le plus gai chanteur, et raconte comme quoi il sait, près d’un château inhabité, un bosquet sauvage tout peuplé de rossignols chantant à volée, en chœur, et entrevus dans le feuillage sous la lune, au milieu des vers luisants : Oh ! […] Lamartine, très-probablement, ayant fait le même pèlerinage, eût entonné son hymne d’actions de grâces, au sommet, sans s’arrêter à cette comparaison, fort belle d’ailleurs, mais cherchée, de l’oiseau et du poisson, avec l’âme qui monte, tandis que le corps est étendu immobile. — S’il arrivait devant la hutte d’un Highlander, avec une femme, une dame, pour compagne de voyage, qui marquerait quelque répugnance à entrer dans cette hutte enfumée, il la lui décrirait avec détail, avec grâce, comme il fait pour Valneige, et se complairait bientôt magnifiquement à la bénédiction de Dieu sur les cœurs simples qui y sont cachés, mais sans trop s’arrêter et sans plus revenir à l’hésitation de sa compagne.
Boccace raconte comment quelques jeunes hommes et quelques jeunes femmes, se rencontrant un matin sous les cloîtres lugubres de Santa Maria del Fiore, se groupèrent comme un essaim de colombes sous un coup de vent, s’entretinrent, se concertèrent, se convièrent à quitter ensemble la ville infestée, et à se réunir, en dépit de la mort, dans une de ces délicieuses villas qui blanchissent au milieu des pins, des oliviers, des cyprès et des cascades de marbre sur les collines de Florence. […] Le grincement des roues des charrues, qui fendent la glèbe fumante des champs au penchant des collines ; les mugissements des troupeaux sortant des étables ; le sifflet des bergers enfants, qui gazouille à l’orée des bois ; la clochette qui tinte au cou des chèvres sur les rochers ; les branles sonores de la cloche, qui appellent les femmes du hameau à l’église ; le roulis des sabots de bois des paysannes sur la roche vive des sentiers qui descendent des deux flancs de montagnes vers le cimetière ; la fumée du feu du matin, qui s’élève çà et là à travers les châtaigniers, comme autant de drapeaux bleuâtres arborés par les toits disséminés des chaumières ; les ombres et les éclats du jour, qui se combattent, se déplient et se replient alternativement, au gré des légers brouillards de rosée, depuis le faîte des sapins noyés dans l’aurore jusqu’au creux des prairies noyé dans la brume blanche du matin : voilà les bruits et les aspects qui tintent à l’oreille ou qui éclaboussent les yeux des hôtes, au réveil du château. […] XII Ce jour-là, nous reposions, paisiblement adossés aux arbres, la tête à l’ombre, les pieds au soleil, les cheveux au vent, dans les poses des jeunes poètes et des jeunes femmes de Boccace, épars à l’abri des pins parasols et des cyprès de Florence dans les tableaux du Décaméron. […] Et puis le cœur s’amollit avec l’âge, vous aimerez un père, une mère, une amante, une femme, des enfants. […] Les jeunes femmes et les jeunes filles, assises en silence autour du groupe de chênes voisins, ne goûtaient pas ces froides dissertations ; elles exprimaient, par des gestes d’impatience et par des chuchotements dont je comprenais le sens, le vif désir d’entendre, de la bouche de ce jeune et pâle poète, quelques-uns de ces vers qu’elles ne connaissaient encore que par mon admiration : « Vous voyez ?
Je vois maintenant un prince révolutionnaire demander grâce tour à tour aux royalistes d’être un fils de la Convention, aux républicains d’être un roi sur un trône, aux étrangers d’être l’élu d’une insurrection, aux bonapartistes d’être un Bourbon, à la démocratie d’être un petit-neveu de Louis XIV, à l’aristocratie d’être l’élu d’une démocratie ; je le vois forcé de faire effacer ses armoiries sur les portes de son palais, comme un crime de sa naissance envers un peuple qui ne veut plus d’ancêtres ; forcé de donner à sa nièce, dans les cachots de Blaye, la question de la pudeur sacrée de la femme, de constater le flagrant délit de son sexe pour déconsidérer, par-devant témoins, ses partisans ; supplice que l’antiquité n’avait pas inventé et qu’un parti acharné contre la royauté exige d’elle comme une concession à l’ignobilité de sa haine. […] La seconde femme de Danton, qu’il avait épousée à l’âge de quinze ans, vivait à l’époque où j’écrivais les Girondins, et vit, je crois, encore aujourd’hui. […] XV J’appris par hasard qu’une des filles du menuisier Duplay, de la rue Saint-Honoré, existait encore, sous le nom de madame Lebas, dans la rue de Tournon ; qu’elle était la tradition vivante de cette famille qui avait donné à Robespierre une si longue et si intime hospitalité dans son intérieur, depuis son arrivée à Paris, pour siéger à l’Assemblée constituante, jusqu’à sa mort, dans laquelle il avait entraîné Duplay, sa femme et une partie de la famille Duplay. […] Je trouvai dans madame Lebas une femme de la Bible après la dispersion des tribus à Babylone, retirée du commerce des vivants dans le haut étage d’un appartement modique, conversant avec ses souvenirs, entourée des portraits de sa famille décimée au 18 fructidor, de ses sœurs dont Robespierre avait dû épouser la plus belle, de Robespierre lui-même dans tous ces costumes élégants dont il s’enorgueillissait de présenter le contraste sur sa personne avec la veste, le bonnet rouge, les sabots, signes sordides, flatteries ignobles des Jacobins à l’égalité et à la misère des populaces. […] La jeune fille était devenue femme, mère, veuve ; elle avait vieilli d’années et de visage, sans rappeler par ses traits aucune beauté passée, mais sans aucun signe de vieillesse ou de caducité.
Il avait dix-huit mois quand sa mère mourut : comme si le sort voulait que la femme ne tint aucune place dans sa vie, pas même par la pure tendresse maternelle. […] La femme de Diderot lui donnait six sous pour aller disputer à la Régence ; Boileau et ses amis, s’il faut en croire la tradition, consommaient plus largement, et n’étaient pas toujours fermes sur leurs jarrets, quand ils regagnaient leurs logis. […] Il n’y va pas pour le même intérêt que Racine : nulle fougue des sens, nulle ivresse du cœur ne l’entraîne, et l’on ne saisit même pas dans son œuvre, comme dans un coin du livre de La Bruyère, la trace d’une joie ou d’une souffrance qui lui soit venue par la femme. […] Cotin ne disparut qu’après les Femmes savantes. […] La littérature prenait un train qui n’était pas pour le réjouir : on arrivait à l’Académie par les femmes, sans avoir écrit une ligne.
Étant femme, elle a évité l’ordinaire écueil des romans et du théâtre, la jeune fille ; elle est sortie des formules banales et convenues. […] Il fait concurrence à Eugène Sue, et à Dumas père, dans Ferragus, et les Treize, dans la Dernière Incarnation de Vautrin, dans Une ténébreuse affaire, dans la Femme de Trente Ans, dans maint épisode ou incident des meilleurs romans. […] Voici les employés, et la stupide vie de bureau : l’employé vaudevilliste, l’employé loustic, l’employé abruti, le plat intrigant qui avance, l’honnête imbécile ou le travailleur naïf qui marquent le pas, les « potins », les protections, la collaboration des femmes à l’avancement des maris, et la cour obligatoire aux femmes des chefs. […] Le curé de Tours, César Birotteau, des parties d’Ursule Mirouet, de la Vieille Fille, certains morceaux des Paysans, de Un grand homme de province à Paris, etc., sont de curieuses scènes de mœurs locales ou professionnelles : même dans cette extravagante Femme de Trente Ans, ou dans ces fastidieux Employés, il y a quelques tableaux d’une réalité intense.
Les femmes d’ailleurs en sont exclues, comme s’il leur était interdit de pénétrer dans le sanctuaire des lettres, elles qui comptent dans leurs rangs des écrivains que leur envient les nôtres. […] Ce n’étaient pas seulement des étudiants qui y apportaient leur turbulence habituelle ; des gens du monde, des fonctionnaires de l’état, y venaient avec leurs distractions accoutumées ; des femmes même s’empressaient d’y montrer l’élégance de leur toilette. […] Un pair, du Luxembourg immobile ornement, Avec un député discutait humblement, Cherchant à lui prouver, dans la France légale, Que des pouvoirs égaux la puissance est égale… Un conseiller d’État, un président de cour Parlaient sans s’écouter, mais chacun à son tour Le Clergé, le Barreau, l’Institut et l’Armée Avaient envoyé là plus d’une renommée ; On y comptait encor trois femmes, beaux esprits… C’était à la campagne un salon de Paris. […] « Les femmes, dont surtout il cherche le suffrage, « En faveur du lecteur applaudiront l’ouvrage. » Aussitôt fait que dit : le jeune homme charmé De ses doigts délicats tire un gant parfumé, Caresse, d’une main plus blanche que l’ivoire, Sa blonde chevelure et sa moustache noire, Et, se levant au bruit d’un murmure flatteur, Reçoit le manuscrit sans regarder l’auteur. […] Notre but étant d’offrir aux gens du monde, aux femmes surtout, un moyen d’étendre et de perfectionner des connaissances déjà acquises, nous espérons que les mères de famille comprendront l’utilité de nos Matinées littéraires.
Et ce ne sont pas des femmes que j’insulte ici. […] Je crains bien qu’il n’y ait plut aujourd’hui de virilité morale que chez quelques femmes. […] Gaston Deschamps fait dans le Temps des femmes et des affaires parce qu’il est le gendre, si j’ose dire, d’une grosse maison, le gendre de l’École Normale elle-même. […] Charles-Brun évite avec grand soin de telles banalités, Car tout le monde a, plus ou moins, perdu son père, Été trahi par une femme, ou bien encor Eu mal aux dents un jour qu’il ventait un peu fort ; Et faire là-dessus une fade élégie, C’est une chose en soi qui n’entend point magie, Ce n’est pas que M. […] Charles-Brun, d’un geste qui de sa part semble un peu vif, se jette à genoux en poussant ce cri d’amour : Ô femme, toi qui n’es qu’une senteur perverse !
Dix-huit strophes y recommandent de confondre l’antique au biblique et au moderne ; dix pages de vers envolés et fugaces constatent que la femme ne se livre plus en don gratuit ; seize pages à quatre strophes redisent de mille façons ironiques que Dieu n’a pas besoin de l’homme pour parachever ses œuvres. […] Des personnages de son théâtre, aux héros de la Légende des Siècles aux femmes et aux enfants qui traversent certains poèmes, tous sont ainsi peints au décuple, saisis une première fois d’un coup, repris, traités à nouveau, enclos de mille contours semblables et déviants, obsédés et retouchés par une main sans cesse retraçante. […] La création de la femme lui apparaît comme le travail d’un potier, celle d’une sauterelle comme l’œuvre d’un forgeron. […] Il n’est pas de femme qui soit la femme, ni de pourpre vermeille qui mérite d’être appelée le rouge.
Ayant à parler de l’enthousiasme, j’ai d’abord nommé cette femme. […] Aucune autre femme n’a ramassé cette vieille mode et les hommes en ont fait un tapis de pied. […] Vous racontez que vous avez été beaucoup aimé des femmes, et c’est cette circonstance qui m’a éclairé sur votre véritable vocation. […] ces croquis, c’étaient des ébauches d’infâmes priapées ; les lignes qu’il lut, — ces lignes d’une longue et fine écriture de femme ! […] Il faut être tout à fait Flor O’Squarr pour avoir l’idée d’une femme qui règne sur la messe.
. — Une seule remarque encore, c’est que ces huit convives, mâles et femelles (car on ne peut pas les appeler hommes et femmes), ont tous les huit des vices incarnés dans la débauche et dans l’égoïsme le plus révoltant. […] Une autre femme, toute jeune encore, s’avançait à ce spectacle, portant un sac de nuit et un autre enfant. […] « L’enfant de cette femme était un des plus divins êtres qu’on pût voir. […] Hugo ; il demandait aux hommes de la bonne volonté, aux femmes des mœurs pures, à tous de la probité. Il avait divisé les ateliers afin de séparer les sexes, et que les filles et les femmes pussent rester sages.
C’est ce qui fit qu’il marqua tant de respect pour la femme et pour la mère de Darius, et qu’il montra tant de continence ; c’est ce qui le fit tant regretter des Perses. […] Alexandre prit des femmes de la nation qu’il avait vaincue ; il voulut que ceux de sa cour en prissent aussi ; le reste des Macédoniens suivit cet exemple. […] « Dans les pays du Midi, une machine délicate, faible, mais sensible, se livre à un amour qui dans un sérail naît et se calme sans cesse, ou bien à un amour qui, laissant les femmes dans une plus grande indépendance, est exposé à mille troubles. […] Celle sur les mariages est très-peu chrétienne et très-libre : il admet la réclusion des femmes dans les États conservateurs. […] « On y pourrait contenir les femmes, faire des lois pour corriger leurs mœurs, et borner leur luxe ; mais qui sait si on n’y perdrait pas un certain goût qui serait la source des richesses de la nation, et une politesse qui attire chez elle les étrangers ?
La religion était au premier plan, mais n’excluait rien : le Dauphin lut Térence, pour apprendre à se garder des pièges de la volupté et des femmes. […] L’hérésie quiétiste, condamnée à Rome432, reparut en France, où elle fut renouvelée principalement par un prêtre et par une femme de mœurs pures et d’imagination désordonnée, par P. […] Cette femme séduisante réunit autour d’elle une petite église, fanatique et dévouée ; l’abbé de Fénelon fut gagné, et Mme de Maintenon, qui laissa l’esprit de Mme de Guyon se répandre à Saint-Cyr. […] Il distingua dans les communautés de femmes quelques âmes délicates et pures, qu’il consentit à diriger : il écrivit pour elles ses Méditations sur l’Évangile et ses Élévations sur les mystères. […] Bossuet s’abandonne librement ici à ses facultés de poète : il écrit pour des femmes, en qui il veut redoubler la ferveur, en leur faisant sentir le charme puissant des Livres Saints.
Considéré par Philippe le Hardi, en rébellion déclarée contre Philippe le Bel, que ses mesures fiscales avaient rendu odieux à la noblesse, il se rapprocha de Louis le Hutin, et ce fut à la prière de la reine, femme de ce prince, qu’il dicta ses mémoires, étant plus que nonagénaire. […] La femme d’Edouard III, Philippe de Hainaut, le prit sous sa protection. […] L’honneur d’avoir entrevu pour la première fois le véritable caractère de l’histoire pourrait appartenir à une femme très-célèbre au commencement du xive siècle, aujourd’hui oubliée, Christine de Pisan. […] Christine de Pisan n’eut que du savoir, et la prétention d’une femme qui se hausse à des sujets virils. Elle est restée aussi loin de la grâce et du naturel d’une femme, que de la force de pensée d’un homme.
mais ses chants de colère disent l’amour, cruel et fatal, et, le spécial amour de la femme, lascif. […] Le Vaisseau-Fantôme est la vieille histoire de ce Juif errant de la mer qui fatiguera sans fin les flots épouvantés tant qu’il n’aura point rencontré l’amour d’une femme fidèle jusqu’à la mort. […] En un clin d’œil le théâtre s’encombre de bourgeois, d’ouvriers, de femmes ; le thème de la sérénade grotesque sonne de tous côtés. […] Il s’agit de la fin de la première partie qui définit la musique comme une femme. […] Wagner annonce la femme authentique (amante et mère), et ses noces avec le poète d’où naîtra le drame.
Tu me rappelles ces femmes fanatiques qui croient travailler à leur propre salut en forçant leur mari à manger du hareng et des pommes de terre le vendredi. […] Elle s’exprimait en termes indignés sur le projet des représentations de Lohengrin, et annonçait son intention d’écrire à M.Carvalho, de s’opposer de tout son pouvoir aux représentations … Le 24, la lettre suivante était adressée à quelques notabilités : Paris, le 24 décembre 1885 LA NOUVELLE REVUE 25, boulevard Poissonnière PARIS Direction Madame Adamm, avant de s’adresser aux femmes du Siège de Paris, prie M*** de vouloir bien venir l’assister de ses conseils pour empêcher la représentation de Lohengrin. […] Il y a, dans le grand monde, dans la bourgeoisie et dans le peuple, des femmes de France qui sont légion et qui éprouvent le patriotisme comme moi. […] Quant aux femmes — savez-vous une façon qu’elles ont, la meilleure de toutes, de se montrer patriotes ? « Il y a, dit Mme Adam, il y a dans le grand monde, dans la bourgeoisie et dans le peuple, des femmes de France qui sont légion et éprouvent le patriotisme comme moi. » Puisque ces femmes sont une légion, il en est, parmi elles, qui sont aptes à enfanter ; eh bien !
Dès le premier instant qu’il eut à commander à d’autres, dès qu’il eut à porter enseigne, dit-il, il voulut savoir ce qui est du devoir de celui qui commande, et se faire sage par l’exemple des fautes d’autrui : « Premièrement j’appris à me chasser du jeu, du vin et de l’avarice, connaissant bien que tous capitaines qui seraient de cette complexion n’étaient pas pour parvenir à être grands hommes. » Il développe ces trois chefs, et particulièrement, et avec une verve singulière, les inconvénients de l’avarice en un capitaine : « Car si vous vous laissez dominer à l’avarice, vous n’aurez jamais auprès de vous soldat qui vaille, car tous les bons hommes vous fuiront, disant que vous aimez plus un écu qu’un vaillant homme… » Il ne veut pas qu’un homme de guerre, pareil à un citadin ménager, songe toujours à l’avenir et à ce qu’il deviendra en cas de malheur ; le guerrier est enfant de l’État et du prince, et il pose en maxime « qu’à un homme de bien et vaillant, jamais rien ne manque. » — Après ces trois vices qui sont à éviter à tout prix, car ils sont ennemis de l’honneur, il en touche plus rapidement un quatrième dans lequel, sans raffiner sur les sentiments, il conseille du moins toute modération et sobriété : C’est l’amour des femmes : ne vous y engagez pas, cela est du tout contraire à un bon cœur. […] Cette fois pourtant il le fut : il avait fait un vœu à Notre-Dame-de-Lorette, et quand, peu après, la ville de Capistrano fut prise et mise à sac, il envoya prier son lieutenant La Bastide de lui garder autant de femmes et de filles qu’il se pourrait pour les préserver des outrages, « espérant que Dieu, pour ce bienfait, l’aiderait. » On lui en amena donc quinze ou vingt, les seules qu’on put sauver. […] Il avoue ses opiniâtretés, ses colères, qui sentent le cheval de sang et de race : « Il ne me fallait guère piquer pour me faire partir de la main. » Quelquefois aussi, chez lui, c’était méthode et tactique ; on le verra user de sa réputation terrible pour obtenir de prompts et merveilleux résultats : ainsi, à Casal, ville presque ouverte, où il se jette (1552) pour la défendre, et où il lui fallut improviser des fortifications et de grands travaux de terrassement en peu de jours, il donnera ordre à tout son monde, tant capitaines, soldats, pionniers, qu’hommes et femmes de la ville, d’avoir dès le point du jour la main à l’ouvrage « sous peine de la vie » ; et, pour mieux les persuader, il fit dresser des potences (dont sans doute cette fois on n’eut pas à se servir) : « J’avais, dit-il, et ai toujours eu un peu mauvais bruit de faire jouer de la corde, tellement qu’il n’y avait homme petit ni grand, qui ne craignît mes complexions et mes humeurs de Gascogne. » Et en revanche, sans se fier plus qu’il ne faut à l’intimidation, il allait lui-même, sur tous les points, faisant sa ronde jour et nuit, reconnaissant les lieux, « encourageant cependant tout le monde au travail, caressant petits et grands. » Ces jours-là, où il était maître de lui-même, il savait donc gouverner les esprits autant par les bons procédés que par la crainte, et il s’entendait à caresser non moins qu’à menacer.
La nouvelle qui a obtenu le second prix, et qui a pour titre Le Chant des Hellènes, est une confession, ou du moins une confidence, celle d’une femme à une jeune amie qu’elle veut prémunir contre un travers dont elle n’a pas pu se garder elle-même. « Préserver son imagination de tout écart n’est qu’un simple calcul de bonheur pour une femme vertueuse » : cette épigraphe, empruntée à Mme Necker de Saussure, se trouve justifiée par le récit ; mais ce récit est facile, naturel, coulant, et n’a rien d’une prédication. […] Serait-ce être indiscret de chercher encore sous ce nom et d’y entrevoir un gracieux talent de femme ?
Son petit-fils, le duc de Luynes, celui dont on nous donne aujourd’hui les Mémoires, aussi pieux que son aïeul, mais plus apaisé d’imagination, vivait en homme de grande naissance à la Cour dans la familiarité de la reine Marie Leczinska, dont la duchesse, sa seconde femme, était dame d’honneur. […] Il est vrai que cette première maîtresse de Louis XV n’abusa point de sa faveur, ne l’afficha point trop hautement, qu’elle n’en parut surtout point jalouse, et que, sauf quelques petits accès d’humeur et de caprice qu’on lui entrevoit, elle était la plus accommodante des femmes. […] La mort subite de Mme de Vintimille à Versailles, à la suite de sa première couche, vient tout confondre et porter un coup bien rude au cœur de Mme de Mailly comme à sa fortune ; et quand une autre sœur (car on ne sort point d’abord de cette famille de Nesle) se présente pour disputer l’héritage de Mme de Vintimille, cette fois c’est une rivale qui s’annonce, une ambitieuse véritable, non plus une femme à rien partager : Mme de La Tournelle, la future duchesse de Châteauroux, veut et impose des conditions éclatantes, qui vont mettre fin au règne traînant de son aînée.
C’est alors qu’après un léger à-compte payé, on obtint de leurs officiers de les emmener à Sicca, à quelques journées de marche dans l’intérieur ; mais, au lieu de garder à Carthage même, comme d’ailleurs les Mercenaires le demandaient, leurs femmes, leurs enfants et leur butin, ce qui eût pu servir ensuite de garantie et d’otages, on expulsa du même coup et on leur fit emporter tout ce qui leur appartenait. […] A un moment, Salammbô, qui en a fini de ses chants mystiques, se met à interpeller directement les Barbares : « Salammbô n’en était plus au rythme sacré : elle employait simultanément tous les idiomes des Barbares, délicatesse de femme pour attendrir leur colère. […] « C’est que chez nous, disait le Gaulois, lorsqu’une femme fait boire un soldat, elle lui offre par là même sa couche. » A peine la phrase est-elle finie que Narr’Havas, amoureux déjà et jaloux comme un tigre, bondit, et, tirant un javelot de sa ceinture, le lance contre Mâtho, dont il cloue le bras sur la table.
Et osera-t-on bien comparer aussi, du plus loin qu’on veuille s’y prendre, à cette dame plus que vulgaire de Tourvoie, Mme de Montesson, qui tenait dans les dernières années la Cour du duc d’Orléans et qui réussit à être épousée ; celle-ci, une vraie madame de Maintenon en diminutif, un parfait modèle de maîtresse de maison dans la plus haute société, faible auteur de comédies sans doute, mais actrice de salon excellente, ingénieuse dans l’art de la vie et dans la dispensation d’une fortune princière, personne « de justesse, de patience et de raison », qui ne pouvant, sur le refus du roi, être reconnue pour femme légitime, sut par son tact sauver une position équivoque, éviter le ridicule et désarmer l’envie, saisir et observer, en présence d’un monde malin et sensible aux moindres nuances, le maintien si délicat d’une épouse sans titre ? […] Il y a, on le sent, un abîme entre de tels noms de femmes qui font honneur à qui les aime, et Mlle Leduc que le comte de Clermont, même livré à elle et soumis, n’estimait pas. […] Elle ne lui prêta aucun secours pour les relations qu’une femme distinguée est habile à nouer autour d’un personnage isolé par l’étiquette et défendu par son rang : elle ne lui fit pas d’illustres amis.
« Au nom de Dieu le Créateur », il est déclaré « qu’illustre et sage seigneur le Parlement de Paris y prend pour sa femme et légitime épouse puissante et bonne dame la Ville de Paris, comme pareillement ladite dame prend, etc., etc., pour être lesdits seigneur et dame joints et unis perpétuellement et indissolublement ». […] Lors des conférences multipliées qu’il eut de nuit au Palais-Royal et ailleurs avec la reine, il est à croire que dans ces oratoires mystérieux, où elle le recevait pour conférer plus librement, il essaya s’il ne pourrait pas intéresser en elle la femme ; qu’il regarda souvent ses belles mains, dont Mme de Motteville nous a parlé ; qu’il eut l’air par instants rêveur et distrait aux questions mêmes de la politique ; mais la coquetterie de la reine ne prit pas à ce manège ; son cœur était fixé. […] Une plaisanterie qu’il laissa échapper contre la reine, et qui revint à celle-ci (il l’avait appelée Suissesse), irrita la femme, et contribua à la vengeance finale plus peut-être que ne l’auraient pu faire les seules infidélités politiques de Retz.
Mais, en général, les hommes et les femmes, cette partie vivante et intrinsèque de l’histoire, sont la partie faible de ce long récit. […] Bonne, prodigue et frivole, point belle, mais parfaitement élégante, douée d’un charme infini, elle savait plaire beaucoup plus que les femmes qui lui étaient supérieures en esprit et en beauté. […] « Madame Bonaparte était une véritable femme de l’ancien régime, dévote, superstitieuse, et même royaliste, détestant ce qu’elle appelait les jacobins, lesquels le lui rendaient bien ; ne recherchant que les gens d’autrefois, qui, rentrés en foule, comme nous l’avons dit, venaient la visiter le matin. […] C’était une femme d’un cœur très faible. […] Elle se rappelait à ce sujet la singulière prédiction d’une femme, espèce de pythonisse alors en vogue, qui lui avait dit : “Vous occuperez la première place du monde, mais pour peu de temps.”
Et il y a une incontestable pose dans le goût des femmes qui prétendent n’aimer plus Bourget. […] Deux mois après les Nouvelles lettres de femmes, où j’ai plaisir à reconnaître que le libertinage grossier a disparu par quoi les premières étaient tachées, voilà qu’il nous donne Les Demi-Vierges. « Les Demi-Vierges, centième mille !
« … Dans notre démocratie, écrit Zola, la femme, dès qu’elle est enceinte, devient auguste. […] Chacun de nous peut être aussi brave que Mathieu, et je ne connais pas une femme à qui la vaillance de Marianne soit impossible.
Deux femmes, rivales & beaux esprits, se mettent à la tête des factions. […] Madame de Sévigné, à qui la langue est redevable d’avoir un caractère de plus, cette femme unique pour le stile épistolaire & pour conter agréablement, dit toujours que Racine n’ ira pas loin : c’est qu’elle le desiroit, ainsi que tous ceux de son parti, lequel, à la honte des talens & de la raison humaine, fut très-nombreux.
Ainsi passe, en se tenant par la main, le plus superbe couple qui s’unit jamais dans les embrassements de l’amour : Adam, le meilleur de tous les hommes qui furent sa postérité ; Ève, la plus belle de toutes les femmes entre celles qui naquirent ses filles. […] Adam, quoiqu’à peine né et sans expérience, est déjà le parfait modèle de l’homme : on sent qu’il n’est point sorti des entrailles infirmes d’une femme, mais des mains vivantes de Dieu.
Les femmes accoucheuses ne pourront être admises, je ne dis pas à l’exercice de leur profession, mais même à l’examen des commissaires de la faculté, sans avoir assisté plusieurs années et aux leçons de l’anatomie qui leur est propre et aux leçons de pratique de leur art. […] Ensuite, ils expliqueront la nature et le traitement des maladies particulières aux femmes et aux enfants.
IV Tel ce livre chrétien, — d’un christianisme hostile aux prêtres, qui y sont fort malmenés dans la personne d’un abbé imbécile et ridicule, et qui remplace le confesseur par une femme en robe blanche, laquelle n’a été effleurée (sic) que par une tasse de lait depuis la sainte Eucharistie et par les lis du bouquet de la Vierge qu’elle a touchés… Est-ce assez M. […] La main qui a tracé la figure connue (trop connue) de cette femme sensuelle aux lèvres retroussées et à la bouche rouge, qui doit mordre dans son amant comme dans les biftecks saignants qu’elle dévore, est bien la main, à peu de chose près, de M.
Les Romains célébraient les mariages par l’emploi solennel de l’eau et du feu : parce que les premiers mariages furent contractés naturellement par des hommes et des femmes qui avaient l’eau et le feu en commun, comme membres de la même famille, et dans l’origine comme frères et sœurs. […] Des familles composées de serviteurs, antérieures à l’existence des cités, et sans lesquelles cette existence était impossible Au bout d’un laps de temps considérable, plusieurs des géants impies qui étaient restés dans la communauté des femmes et des biens, et dans les querelles qu’elle produisait, les hommes simples et débonnaires, dans le langage de Grotius, les abandonnés de Dieu dans celui de Pufendorf, furent contraints, pour échapper aux violents de Hobbes, de se réfugier aux autels des forts.
Elle raconte tout à Mme Amédée Fleurissoire, sœur de Mme Armand Dubois et de Mme de Baraglioul et femme d’un marchand d’objets de piété. […] La femme du pasteur, soumise, mais hostile, la nettoie en rechignant : le pasteur lui-même entreprend de l’instruire. […] Moins perspicace que sa femme pourtant si bornée, il a mis longtemps à se rendre compte qu’il aimait Gertrude. […] C’était encore un des avantages de la privation de la vue surtout pour les femmes. […] Il emmène en Suisse son nouveau secrétaire et une certaine Laura, femme d’un professeur nommé Douviers, qu’elle a trompé avec Vincent Molinier, autre neveu du même Édouard.
Comme si cette soif de sang ne pouvait s’étancher dans les meurtres juridiques, les massacres s’ajoutaient aux supplices ; les femmes, les enfants, les vieillards, tout était trouvé bon pour mourir. […] Quand il revint à lui, sa première parole à sa tante, bonne et pieuse femme, qui priait agenouillée au pied de son lit, fut celle-ci : « Eh bien ! […] Il entrait dans saseptième année, quand il perdit son père ; sa mère, femme d’un esprit remarquable, alla chercher à Genève, pour ses deux fils, une de ces éducations fortes qu’on ne trouvait plus à cette époque en France. […] Ce sentiment qui revient sans cesse dans les premières poésies de M. de Lamartine, est un des motifs qui les fit accueillir avec tant d’enthousiasme par les femmes. […] La réhabilitation de la femme est le cachet du poëte spiritualiste et chrétien, comme l’avilissement de la femme, réduite à la condition d’un instrument de volupté, est le signe irrécusable du poëte épicurien qui puise ses inspirations dans les doctrines matérialistes et athées.
Les femmes, je parle de la majorité des femmes, ne le permettent pas. […] Le peuple où la femme est forte, sans être d’une moralité absolue, ni même extraordinaire, est maintenu, par la dignité de la femme, très loin de la basse immoralité. […] Les gouvernements despotiques sont des femmes jalouses. […] Les Français sont un peuple qui ne parle que de politique générale ou de femmes. […] L’homme passionné pour les femmes ou pour le jeu ou pour l’alcool, ne songe à rien qu’à l’alcool, au jeu ou aux femmes.
Est-il trop de deux bras pour étreindre une femme — qui se refuse ? […] Agréez ce festin, enfant que j’eus de la triste femme. […] Quelques femmes de Puvis lâchées là-dedans ! […] Alors, ma femme : « C’est donc bien précieux, cet article, et vraiment utile ? […] Ajalbert » murmurait la vieille femme !
Dans les admirables nus de femmes, la lourdeur de l’après-midi suspend les gestes en grappes aux branchages. […] Et n’est-ce pas elle qui se tient dans le fond comme une femme voilée par l’ombre et retirée ? […] Louis Laine et Thomas Pollock prétendent mépriser ces liens profonds qui les unissent à leurs partenaires : ils tentent· d’échanger leurs femmes. […] Tu es la femme députée au Dieu terrible, afin que, l’ayant vue, elle est si pitoyable qu’il ne puisse plus nous refuser sa miséricorde. […] Et qu’importe enfin si la femme qu’il trouve n’est que l’image sans vie de celle qu’il a désirée ?
On croit de par le monde qu’il a été l’amant de ma femme. […] Et d’abord les divers poèmes de ce Livre d’amour se rapportent-ils à la même femme ? […] Cette hypothèse rendrait ce recueil analogue à ces Nuits de Musset, consacrées à des femmes si évidemment différentes. […] Combien cette femme ressemble à Mme Victor Hugo ! […] Le jeune homme a enlevé une femme mariée qui a cru pouvoir emporter de chez elle une somme égale au montant de sa dot.
Une fois ayant jeté les yeux sur une estampe qui représentait un soldat tué, et à côté de lui sa femme, son enfant et son chien dans la neige, tout d’un coup, involontairement, il fondit en larmes. […] Arrivé à Édimbourg, il fut fêté, caressé, admis sur le pied d’égalité dans les premiers salons, parmi les grands et les lettrés, aimé d’une femme qui était presque une dame. […] Sa femme accouchait de son cinquième enfant. […] Unwin, et sa femme, bonnes gens bien pieux et bien réguliers, l’avaient recueilli. […] Autrement je finirai par expliquer en vers qu’hier mon chien s’est cassé la patte, et que ce matin ma femme a mis ses bas à l’envers.
Avec les femmes il recommande les procédés qui servent à montrer l’esprit tout en favorisant le sentiment. […] Je ne puis vivre en l’état où je suis, et je n’ai plus à garder ni mesure, ni bienséance. — Je savois que son mari avoit deux enfants encore jeunes, d’une première femme, et je m’allai mettre dans l’esprit de feindre que j’étois de ces précepteurs libertins qui courent, le monde. […] — Je lui répondis que j’avois laissé mon paquet chez une femme proche du château, pour me présenter plus respectueusement et pour offrir mon service de meilleure grâce. — C’est bien fait, me dit-il, et je me doute que vous savez chanter et faire quelques méchants vers. […] Enfin, m’étant remis le mieux que je pus, j’entrai dans un cabinet fort propre où je fis la révérence à la plus belle femme qu’on ait jamais vue ; je me baissai avec beaucoup de respect pour lui baiser la robe, mais elle m’en empêcha et me voulut bien saluer aussi civilement que si je n’eusse pas été déguisé. […] Aussi je m’en allois si l’on ne m’eût retenu, et je n’ose vous écrire combien la débauche fut grande ; vous le pouvez conjecturer par l’emportement du sage ***, qui ne se contenta pas de nous parler des secrètes beautés de sa femme, et qui vouloit encore que nous en pussions juger par nous-mêmes.
Il y a une cause de Suicide, qui intéresse presque tous les cœurs de femme : c’est l’amour ; le charme de cette passion est sûrement le principal motif des erreurs qu’on commet dans la manière de juger l’homicide de soi-même. […] Une femme d’esprit a dit que l’ennui se mêlait à toutes les peines , et cette réflexion est pleine de profondeur. […] Mais peut-on présenter comme le sublime de la raison, de la religion et de l’amour un assassinat mutuel ; peut-on donner le nom de vertu à la conduite d’une femme qui se délie volontairement des devoirs de fille, d’épouse et de mère ! […] cette femme se confie assez dans l’action qu’elle commet pour écrire en mourant : qu’elle veillera du haut des cieux sur sa fille . […] Alors d’un consentement mutuel l’homme a brûlé la cervelle à la femme, et s’est tué lui-même l’instant d’après.
Là étaient attirés les chevaliers et tentés de sensuels amusements ; s’ils cédaient, ils devenaient captifs ; ainsi se pourrait-il qu’un jour le Gral, vide de ses gardiens, fût capturé ; et Amfortas, roi présomptueux, dit « j’arrêterai le mal » ; il décrocha la sainte lance, la poignit et s’en fut vers le jardin abominable ; il voulait tuer Klingsor ; mais, arrivé dans le jardin, il se rencontra à une femme belle et nommée Kundry, et se coucha entre ses bras ; alors Klingsor rit, et il accourut ; il arracha la bonne lance au pauvre roi, l’en frappa d’un grand coup et s’enfuit. […] Titurel, Gurnemanz, les Graliens : La femme de mon amour repose en la délice de la chasteté ; adorons ! le baiser de la femme de mon amour confond nos âmes : prions ! […] Kundry : Je suis le Parsifal féminin ; le désir et l’erreur… Ich sah ihn… je l’ai vu, lui, l’amant, et j’ai ri… « Moi Hérodias, Gundryggia, Kundry, L’Innommée, l’Eve, Femme de tous les temps, j’ai fait ceci : par les antiques villes très joyeuses et tranquilles des âges omni-historiques, fille errante et nubile d’amour, j’allais les attentes de l’Amant ; et vint l’instant des destinées : c’était en d’incertaines occurrences, à l’exemple de soirs d’automne, et dans la ville ; des plus éloignés lointains sortait-il ? […] Kundry (continuant) : Car je suis femme, et, de par la primitive Chute, méconnaissance, aveuglement, erreur.
Ces spectres, ce sont ceux de trois femmes aimées, qui sont trois remords. […] Pascal est une sorte de Prométhée qui s’est soumis, immolé, et qui a honte même d’aimer une femme, une « inconnue », dont les hommes ont à peine « murmuré le nom » : L’image fugitive à peine se dessine : C’est un fantôme, une ombre, et la forme En divine, passant devant nous garde son voile au front. […] Une femme seule. […] L’idéal enfin qu’imaginait Ce furieux, soudain redevenu benêt C’était de ployer tout, cités, hameaux campagne, Hommes, femmes, enfants, sous le niveau du bagne. […] Femmes à falbalas, servantes de lavoir, Malgré leurs pis tombants, leurs paupières bridées, Leurs peaux, par la sueur ou le fard oxydées.
Ne nous arrêtons pas à l’excellente Christine Pisan114, bonne fille, bonne épouse, bonne mère, du reste un des plus authentiques bas-bleus qu’il y ait dans notre littérature, la première de cette insupportable lignée de femmes auteurs, à qui nul ouvrage sur aucun sujet ne coûte, et qui pendant toute la vie que Dieu leur prête, n’ont affaire que de multiplier les preuves de leur infatigable facilité, égale à leur universelle médiocrité. […] Coquillard, prêtre et juriste, plus lourd bien que Champenois, moins aisé et moins net, se donne le double plaisir de dauber la justice par la forme, et les femmes par le fond de ses impudentes satires. […] Il fréquenta aussi la maison du prévôt de Paris, Robert d’Estouteville, dont la femme, Ambroise de Loré, « moult sage, noble et honneste dame », faisait bon accueil aux poètes. […] Sa femme était dévote, en sorte que l’Église dut lui interdire de faire aucun vœu sans l’autorisation de son confesseur : tant elle avait voué de pèlerinages impossibles, dont elle était obligée ensuite de se faire délier. […] Prisonnier à Azincourt, il ne fut mis en liberté qu’en 1440, et prit une 3e femme, Marie de Clèves.
« Et, de plus en plus, les mères et les pères économes te redoutent pour leurs fils ; et les jeunes femmes tremblent que ton odeur ne détourne leurs maris. » (Notez que ma traduction est médiocre et que la grâce des strophes saphiques en est forcément absente.) […] Pendant trente ans Vigny fut le garde-malade patient et assidu de sa femme, massive, paralytique, demi-aveugle et qui, nous dit M. de Ratisbonne, « née en Angleterre, avait oublié l’anglais et n’avait jamais réussi à apprendre le français, ce qui rendait la conversation assez difficile » ; ne la quittant jamais, s’interdisant pour elle toute distraction, tout voyage, presque toute absence. […] L’action divine se traduit, chez l’homme et la femme, par des signes sensibles et corporels. […] Toutefois, venu à Paris, il continue de gaspiller ses jours et les présents des fées : mais une femme — sa femme — le recueille, l’apaise à la fois et le fortifie, et, en apportant à ce tzigane l’ordre et la paix du foyer, le fait capable de tâches sérieuses et de beaux livres.
Sa sœur Frédérique Brun, femme d’un riche banquier, était elle-même un écrivain distingué, sentimental ; c’était Matthisson qui l’avait liée avec Bonstetten, dans un voyage de cette dame en Suisse. […] Il nous manque un mot pour exprimer l’amitié d’homme à femme, de Klustine à Bonstetten : Et tu serais la volupté Si l’homme avait son innocence99. […] Il y a plus : le français est, selon moi, la langue la plus ingrate, la plus sourde, la plus pauvre, la moins souple, mais de toutes la plus soignée ; semblable aux femmes françaises qui, moins belles comme race qu’aucune autre race européenne, sont de toutes les femmes les plus habiles à se faire valoir par les grâces, l’esprit et le tact si rare de toutes les convenances du lieu et du moment.
« Lorsqu’il venait à considérer que cette créature qui brilla a la Cour avec plus d’éclat qu’aucune femme de son siècle n’était plus, que ses enchantements avaient disparu, que c’en était fait pour jamais de cette personne qui l’avait choisi entre tant d’autres, il s’étonnait que son âme ne se séparât pas de son corps. […] C’était l’année des Femmes savantes, avant la dernière heure de Molière. […] Voyez défiler la procession des morts : Chaulieu, Cideville, Thieriot, Algarotti, Genonville, Helvétius ; parmi les femmes, la princesse de Bareith, la maréchale de Villars, la marquise de Pompadour, la comtesse de Fontaine, la marquise du Châtelet, madame Denis, et ces créatures de plaisir qui traversent en riant la vie, les Lecouvreur, les Lubert, les Gaussin, les Salle, les Camargo, Terpsichores aux pas mesurés par les Grâces, dit le poëte, et dont les cendres légères sont aujourd’hui effleurées par les danses aériennes de Taglioni. […] « Voici qu’un matin quelque chose de presque insensible se glisse sur la beauté de cette passion, comme une première ride sur le front d’une femme adorée.