Descartes, Bayle, Pascal, Molière, La Bruyère, Bossuet, les philosophes anglais qui appartiennent aussi à la même époque de l’histoire des lettres, ne permettent d’établir aucune parité entre le siècle de Louis XIV et celui d’Auguste, pour les progrès de l’esprit humain.
Il accomplit les actions ordinaires de la vie comme dans un état de somnambulisme ; tout ce qui pense, tout ce qui souffre en lui, appartient à un sentiment intérieur, dont la peine n’est pas un moment suspendue.
Les tons en littérature sont d’autant plus beaux qu’ils sont plus vrais et plus purs ; à l’érudit, au critique appartiennent l’universalité et l’intelligence des formes les plus diverses ; au contraire, une note étrangère ne pourra qu’inquiéter et troubler le poète original et créateur.
C’était un homme avec qui il fallait compter, pour qui le roi n’eut toujours des égards infinis et beaucoup de confiance, et monseigneur une déférence totale tant qu’il vécut, et qui bien que peu affligé de sa mort, a conservé toujours pour tout ce qui lui a appartenu, et jusques à ses domestiques, toutes sortes d’égards et d’attentions. » Saint-Simon ajoute à ces graves notions, celle-ci, qui n’est pas sans mérite : « La propreté de M. de Montausier, qui vivait avec une grande splendeur, était redoutable à sa table, où il avait été l’inventeur des grandes cuillers et des grandes fourchettes qu’il mit en usage et à la mode. »
Voyons cette lettre en entier : c’est au lecteur qu’il appartient d’en déterminer le sens.
Du moment qu’elle devint confidente et dépositaire des sentiments et des pensées du roi, et même des secrets de l’État, elle cessa de s’appartenir à elle-même : ce fut un devoir pour elle de donner au roi une parfaite sécurité sur le dépôt que sa confiance mettait à la discrétion de son amie ; elle lui devait de rompre toute familiarité qui aurait pu compromettre ce dépôt : il n’y a rien de si difficile à cacher qu’un secret avec tes personnes à qui l’on parle habituellement à cœur ouvert ; et il y a des secrets à la cour qui se découvrent par le soin de les cacher ; si bien qu’affecter de taire certaines choses, c’est les dire.
Lafontaine, à qui appartient cette maxime, a la gloire de s’être fait un genre à lui-même, & de ne rien devoir à personne.
Clément est-il mieux fondé à avancer que « le style de du Fresnoyest à lui ; qu’il s’est formé sur Lucrèce & sur Horace, mais qu’il ne les a point mis à contribution ; que l’Abbé de Marsy a le style de tous les Poëtes Latins de Collége ; que ce sont des membres de Vers, pris çà & là dans Virgile, dans Ovide ; qu’il n’a rien qui lui appartienne, rien qui lui soit propre, & c. » ?
Il est vrai que le génie s’éleve où l’esprit ne sauroit atteindre : mais l’esprit embrasse au delà de ce qui appartient au génie.
L’abbé Desfontaines soutint que la pièce ne pouvoit appartenir qu’à M.
La réponse de la jeune veuve est un mot qui appartient encore à la passion ou du moins le paraît.
J’oubliois parmi des bons portraits de moi le buste de Mademoiselle Collot, surtout le dernier qui appartient à Mr Grimm, mon ami.
Ciceron ne tombe pas d’accord de cette societé, et il prétend que Panurgus, c’est le nom de l’esclave, devoit être censé appartenir en entier à Roscius qui l’avoit instruit, parce que la valeur du comédien excedoit de bien loin la valeur de la personne de l’esclave.
… Eh bien, cette plaisanterie, qui est, en fin de compte, tout le livre, cette plaisanterie qui pourrait être originale et appartenir au tour d’esprit de l’écrivain, cette plaisanterie qui n’est pas française, puisqu’elle n’est pas gaie, il me semble que j’en connais l’accent, et qu’ailleurs je l’ai entendue !
Si vous réduisiez ce livre, impudent de citations, aux idées strictes de Taine, tout se réduirait à quelques pages dont l’idée même ne lui appartiendrait pas : « Sensation et image, — dit-il en commençant, — voilà toute l’intelligence humaine !
Il appartient à l’école sans âme des penseurs politiques qui se perdent par leur impersonnalité même.
En aurait-on une immensité à son service, si on est de ces races, la personnalité la plus robuste et la plus profonde naît marquée d’un caractère de nationalité inévitable ; comme, au contraire, il en est d’autres où le génie, quand il y a génie, appartient davantage à l’homme qui en est investi et reste franc du collier de force de la race.
Et ce n’était même pas le mot bouche qui venait à la bouche en regardant celle-là… Or celle-là qui, disait-on, chantait, devait appartenir à M.
Paul Meurice, — qui va seul pourtant, autant que peut aller seul un homme qui s’est donné à un autre homme comme autrefois on se donnait au diable, et qui lui appartient comme un de ses plus fidèles mamelouks, — Paul Meurice est allé souvent deux.
Le droit de parler au peuple assemblé, dans Rome libre, avait appartenu aux magistrats, et dans Rome esclave, aux empereurs ; ce droit faisait partie de la souveraineté ; c’était une espèce de magistrature d’autant plus puissante, qu’elle commandait aux volontés en dirigeant les opinions, et que toute opinion, dans un peuple assemblé, a une force terrible, parce que la force de chacun s’y multiplie par la force de tous.
Pour nous, nous commencerons à traiter de la politique des premiers âges, en prenant pour point de départ ces serviteurs ou famuli, qui appartiennent proprement à l’étude de l’économie.
sont du meilleur goût de langue et de poésie, et semblent appartenir à l’âge de Catulle et d’Horace.
Chacun de nous appartient à la société autant qu’à lui-même. […] Elle a d’ailleurs singulièrement facilité les choses en intercalant des intermédiaires entre nous et elle : nous avons une famille, nous exerçons un métier ou une profession ; nous appartenons à notre commune, a notre arrondissement, à notre département ; et, là où l’insertion du groupe dans la société est parfaite, il nous suffit, à la rigueur, de remplir nos obligations vis-à-vis du groupe pour être quittes envers la société. […] Du centre à la périphérie sont disposés, comme autant de cercles concentriques de plus en plus larges, les divers groupements auxquels l’individu appartient. […] L’individu n’obéit d’ailleurs pas seulement par habitude de la discipline ou par crainte du châtiment : le groupe auquel il appartient se met nécessairement au-dessus des autres, ne fût-ce que pour exalter son courage dans la bataille, et la conscience de cette supériorité de force lui assure à lui-même une force plus grande, avec toutes les jouissances de l’orgueil. […] Il faut tenir compte de la qualité comme de la quantité : la loi du talion ne s’appliquera qu’à l’intérieur d’une classe ; le même dommage subi, la même offense reçue, appellera une compensation plus forte ou réclamera une peine plus grave si la victime appartenait à une classe plus haute.
« magie suggestive », disait Baudelaire, sans prendre garde que le pouvoir de suggérer, d’évoquer, s’adresse exclusivement à nos facultés de surface, appartient à la prose pure. […] Avant cette aurore, avant cette sorte de transmutation ou de mainmise, tous ces éléments appartiennent à la prose ; après, ils sont poésie. […] Valéry appartiendrait au deuxième type. « on ne voit en lui aucune nécessité qui le contraigne à être expressément poète. » à propos de la poésie pure, Thibaudet vient de reprendre ce thème. […] Il y a, dans tout poème, des éléments divers-pensées, images, sentiments-qui, pris en soi, et si on pouvait les isoler, appartiennent tous à la prose pure ; traversés par les mystérieuses vibrations que nous avons dites, ils deviennent poésie. […] -ce poème est à moi, dira la prose, l’analyse n’y retrouvera jamais que des éléments qui m’appartiennent, des idées, des images, des sentiments.
., aussi à l’aise que dans le dix-huitième, je n’ai pas de peine à deviner qu’il veut également appartenir à notre époque, et même la devancer. […] Et pourtant, ne devaient-ils point, pour toujours, semblait-il, appartenir en apanage au poète, à l’artiste, à l’étudiant ? […] Sainte-Beuve cherchera l’homme sous l’auteur, définira son tempérament, découvrira la famille d’esprit à laquelle il appartient. […] Il n’appartient à aucun parti. […] Voilà qui ne nous appartient pas.
Et quelle fâcheuse circonstance que le ciel de M. de Vigny rappelle le monde d’anges sorti de la grande imagination de Milton, et que les amours d’Éloa fassent relire les amours d’Ève et d’Adam, avant le péché, quand ils n’appartiennent pas encore à notre monde défiguré et corrompu, et qu’ils ne sont pas tout à fait de purs habitants du ciel ! […] Pour prouver que le poète est celui qui trouve ce que la foule ne trouve pas, celui qui a des yeux où la foule est aveugle, des sens où la foule ne sent rien, puis-je mieux faire que de citer quelques fragments d’une pièce admirable, dans laquelle M. de Lamartine, en développant, comme à dessein, une idée qui semble appartenir à tout le monde, montre par là que la foule est entourée de poésie, et que, loin qu’il n’y ait plus de sujets comme on se plaît à le dire, tout, jusqu’au brin d’herbe, peut inspirer un chant sublime à celui qui sait manier la lyre ? […] Quel terrible discernement va-t-elle faire de ce qui lui est venu du dehors et de ce qui lui a toujours appartenu en propre ? […] Mais, plus tard, quand l’esprit est ramené sur les sujets auxquels ces pensées appartiennent, il se souvient qu’il les a rencontrées une première fois, et qu’il les a exprimées quelque part ; tant est profonde la trace qu’imprime dans la mémoire une pensée juste, lors même qu’elle n’a fait que traverser un esprit emporté par des idées factices et sans durée ! […] Victor Hugo est l’histoire de livres éphémères, greffés sur des lieux communs du jour ou imités d’ouvrages analogues, où le mérite de l’invention n’appartient pas à M.
En disant que cette étude appartient au genre Réfutation, je n’entends aucunement dire qu’elle soit une réfutation véritable. […] Albalat qui brillent aux concours et dans les journaux, ayant acquis « par l’assimilation » ce style composite et baroque qui appartient à tous les « bons esprits » et à personne. […] Il appartient à une génération qui n’ignore plus (comme celle de M. […] Les poèmes homériques appartiennent à une civilisation bien plus jeune que les poèmes védiques, quelles que soient les dates que l’on puisse historiquement assigner aux uns ou aux autres. […] » Autant dire : « Prenez-moi », ou « Je vous appartiens ».
Le dernier tiers appartient à une dégénérescence romantique, qualifiée tantôt de réalisme et tantôt de naturalisme. […] Le bon sens se réfugie chez lui en tumulte et se fait sa place avec une véhémence trouble, qui n’appartient guère en général qu’à l’insanité. […] Une même fausse rondeur appartenait à l’un et à l’autre. […] Notre pays, au temps de sa grandeur (qu’il lui appartient de récupérer) se répartissait en ordres religieux et en familles, représentant le spirituel et le temporel. […] L’autorité et la direction des études appartiennent au père ; la gestion de la maison appartient à la mère, qui l’inculque aux filles, comme le père inculque le latin et le grec aux garçons.
La Nonne alferez appartient maintenant au poète des Trophées, comme Guzman d’Alfarache appartient à l’auteur de Gil Blas. […] Il y a deux façons d’appartenir à son milieu. […] Ils se traitent mutuellement d’« âmes sœurs » quand ils appartiennent à des sexes différents. […] La génération à laquelle j’appartiens a été élevée dans le kantisme. […] Toutes ces universités ont des cris de guerre, qui leur appartiennent en propre.
Ballanche ; les vieilles expressions latines, les étymologies essentielles de Vico ont passé intégralement dans leur langage ; et tout à côté de ces paroles anticipées, ce sont des chants qui appartiennent à la lyre antique, des expressions orphéennes tirées comme avec un plectre d’or. […] Comme, à cette date, j’appartenais encore à la rédaction du National, la colère fut d’autant plus grande que les purs virent en moi un renégat. […] Cet anachronisme et cette discordance, qui n’appartiennent pas à la manière des Fragments et d’Antigone, et que nous signalons en grand dans l’Orphée, ont pénétré quelquefois jusque dans la diction, d’ordinaire si pure, de M.
Cette musique n’appartient qu’à la Russie, et c’est peut-être la seule chose particulière à un peuple qui ne soit pas ancienne. […] « Ce n’est point à la science qu’il appartient de conduire les hommes ; il appartient aux prélats, aux grands officiers de l’État, d’être les dépositaires et les gardiens des vérités, d’apprendre aux nations ce qui est bien et ce qui est mal, dans l’ordre moral et spirituel.
Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver, obscure en quelques endroits, est remarquable par la sonorité de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec, par l’étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons, qui appartiennent à la vieille ville et que dominent les remparts. […] La grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds huit pouces, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. […] Eugénie appartenait bien à ce type d’enfants fortement constitués, comme ils le sont dans la petite bourgeoisie, et dont les beautés paraissent vulgaires ; mais, si elle ressemblait à Vénus de Milo, ses formes étaient ennoblies par cette suavité du sentiment chrétien, qui purifie la femme et lui donne une distinction inconnue aux sculpteurs anciens.
« À lui appartiennent ces sommets inaccessibles de montagnes blanchies, ce firmament, cet Océan sans limites avec tous ses flots ; à lui l’espace où il étend ses deux bras sans toucher les bords : à quel autre Dieu offrirons-nous l’holocauste ? […] Je ne pleurai pas, parce que j’ai les larmes rares à l’enthousiasme comme à la douleur, mais je remerciai Dieu à haute voix, en me relevant, d’appartenir à une race de créatures capables de concevoir de si claires notions de sa divinité, et de les exprimer dans une si divine expression. » Si le poète inconnu qui avait écrit ces lignes quelques milliers d’années avant ma naissance, assistait, comme je n’en doute pas, du fond de sa béatitude glorieuse, à cette lecture et à cette impression de sa parole écrite, prolongée de si loin et de si haut à travers les âges, que ne devait-il pas penser en voyant ce jeune homme ignorant et inconnu dans une tourelle en ruine, au milieu des forêts de la Gaule, s’éveillant, s’agenouillant, et s’enivrant, à quatre mille ans de distance, de ce Verbe éternel et répercuté qui vit autant que l’âme, et qui d’un mot soulève les autres âmes de la terre au ciel ! […] « Ils appartiennent à Dieu, me dis-je ; Dieu m’a fait leur ami et non leur tyran.
Cette maison appartenait au docteur Butini, le Tronchin de la moderne Genève ; cet escalier avait été usé par les pas de dix générations de patients ; car depuis la grande émigration des familles Lucquoises, le chef des Butini était toujours un médecin, et un médecin de renom. […] Tous les ans d’ailleurs, un ou deux voyages servaient à convaincre l’actif vieillard « qu’il n’appartenait pas encore à la glèbe, que ses ailes n’étaient pas coupées, et que le grand livre de la nature n’était pas encore réduit pour lui à un simple feuillet. » Dans la solitude de son cabinet, quand il y trouvait la solitude, Bonstetten s’occupait continuellement de deux projets que la multitude de ses distractions et le caractère désultoire de ses goûts l’empêchèrent d’exécuter î l’un était d’écrire les mémoires de sa vie, l’autre de mettre en ordre ses papiers.
Messieurs, Si vous avez eu le désir amical, dont j’ai été plus d’une fois informé, de me voir commencer ce cours, croyez bien que, de mon côté, il ne me tardait pas moins de me trouver au milieu de vous pour remplir l’honorable et cher devoir qui m’est confié, et auquel j’appartiens désormais sans réserve. […] Or, ce sentiment de sécurité et d’une saison fixe et durable, il n’appartient à personne de se le donner ; on le respire avec l’air aux heures de la jeunesse.
Dozy comment il a pu se faire que le Cid, tel que vient de nous le montrer l’histoire, lui, l’exilé, qui vivait a augure, comme on disait, à l’aventure, au jour le jour, consultant le vol des corbeaux et des oiseaux de proie, oiseau de proie lui-même, « qui passa les plus célèbres années de sa vie au service des rois arabes de Saragosse ; lui qui ravagea de la manière la plus cruelle une province de sa patrie, qui viola et détruisit mainte église ; lui, l’aventurier, dont les soldats appartenaient en grande partie à la lie de la société musulmane, et qui combattait en vrai soudard, tantôt pour le Christ, tantôt pour Mahomet, uniquement occupé de la solde à gagner et du pillage à faire ; lui, cet homme sans foi ni loi, qui procura à Sanche de Castille la possession du royaume de Léon par une trahison infâme, qui trompait Alphonse, les rois arabes, tout le monde, qui manquait aux capitulations et aux serments les plus solennels ; lui qui brûlait ses prisonniers à petit feu ou les donnait à déchirer à ses dogues… », — comment il s’est fait qu’un tel démon ait pu devenir le thème chéri de l’imagination populaire, la fleur d’honneur, d’amour et de courtoisie, qu’elle s’est plu à cultiver depuis le xiie siècle jusqu’à nos jours : — « un cœur de lion joint à un cœur d’agneau », comme elle l’a baptisé et défini avec autant d’orgueil que de tendresse ? […] De Chimène, il n’en est pas plus question dans la suite de cette Chronique que si elle n’existait pas ; et un jour que le comte de Savoie, prisonnier de Rodrigue, lui a offert sa fille en mariage, le victorieux refuse, non pas en disant : « Je suis déjà marié », mais comme n’étant pas de ceux à qui appartient fille de comte et si riche héritière.
Membre de la première Assemblée, ministre du prince-président pendant cinq mois (2 juin — 31 octobre 1849), Tocqueville ne prit que peu de part aux discussions de la seconde Assemblée à laquelle il appartenait aussi : sa santé altérée par l’intensité des émotions et par la fatigue des affaires l’obligea à chercher un climat plus doux, le ciel de Sorrente. […] Les intérêts de ce grand nombre, les questions vitales qui les touchent, l’organisation peut-être qui en doit sortir, n’ont pas de protecteur plus vigilant, plus éclairé que ce chef unique qui n’appartient à aucune classe et qui n’en a pas les méfiances.
On a de lui, vers cette même date et dans ce même style spirituel, mais plus aisé, une Dissertation sur la tragédie de Racine d’Alexandre, tout à l’avantage de Corneille, et qui montre bien les sentiments de ceux qui appartenaient à cette génération d’admirateurs, restés fidèles au Cid et à Cinna. […] Dans un recueil de chansons et vaudevilles qui a appartenu à M. de Monmerqué et que possède M.
Vue hors de France, et pourtant en pays français encore de langue et de littérature, cette littérature française est comme un ensemble de montagnes et de vallées, observées d’un dernier monticule isolé, circonscrit, lequel, en apparence coupé de la chaîne, y appartient toujours, et sert de parfait balcon pour la considérer avec nouveauté. […] Alexandre Vinet se distingua de bonne heure, et par son application, et par des qualités plus en dehors, plus hardies ou plus gaies qu’il semble n’appartenir à son caractère habituel ; mais toute jeunesse a sa pointe qui dépasse à émousser.
Et puis il faut voir que le mouvement se préparait depuis quelques années : le petit nombre de libraires qui appartiennent à ce qu’on a droit encore d’appeler la librairie savante ont remarqué à quel point les amateurs se sont mis à rechercher les éditions originales de nos auteurs, ces éditions premières incomplètes à quelques égards, mais qui livrent le texte à sa source et rendent l’écrivain dans sa juste physionomie. […] Ce volume appartient à la bibliothèque d’un conseiller à la cour de Riom qui autorisa M.
« L’immoralité coule à pleins bords, et c’est à nous plus particulièrement qu’il appartient de signaler au Gouvernement les moyens d’y porter remède. […] J’aimerais à le voir quelquefois, à l’entendre établir et revendiquer ici quelques-uns des principes de la société nouvelle, dût-on l’écouter en frémissant… Mais ce n’est point de cela qu’il s’agit en ce moment ; j’aimerais, dis-je, que le prince Napoléon fût présent, car ce serait à lui plus qu’à personne qu’il appartiendrait de venger le grand écrivain, le grand peintre, la femme cordiale et bienfaisante dont il est l’ami.
L’admiration, la faveur, l’importance appartiennent, non à ceux qui en sont dignes, mais à ceux qui s’adressent à lui. « En 1789, disait l’abbé Maury, l’Académie française était seule considérée en France et donnait réellement un état. […] Dans un caractère vivant, il y a deux sortes de traits : les premiers, peu nombreux, qui lui sont communs avec tous les individus de sa classe et que tout spectateur ou lecteur peut aisément démêler ; les seconds, très nombreux, qui n’appartiennent qu’à lui et qu’on ne saisit pas sans quelque effort.
Le rôle du Christ appartenait comme de droit à un prêtre : c’est en cette qualité qu’à Metz (1437) le curé Nicole faillit mourir en l’arbre de la croix, pour y être resté pendu plusieurs heures de suite, récitant trois ou quatre cents vers dans son agonie. […] Car il n’appartient qu’aux époques de réflexion raffinée de goûter l’imitation des mœurs étrangères ou inconnues : l’instinct spontané de la foule inculte ne réclame que l’imitation des mœurs connues et familières.
Si le sujet de l’Esprit des lois appartient au dix-huitième siècle, la pensée, qui est autre chose que le sujet, n’appartient qu’à Montesquieu, et cette pensée est plus dans les parties de son livre où il contredit son époque que dans celles où il veut lui complaire.
Et il l’accable de furieuses insultes, il la chasserait de sa maison si cette maison ne lui appartenait par contrat. — « L’imbécile ! […] L’hôtel lui appartient ; ses titres de propriété sont là, dans ce meuble, et le commissaire remarquant qu’il y manque sa signature, d’un trait de plume, elle les signe.
: C’est à ceux-ci, s’écriait-il, qu’il appartient de diriger les affaires ; ils rendront meilleur tout ce qui leur sera confié ; les autres gâtent tout ce qu’ils touchent. […] Il est bien temps de venir nous dire, quand l’expérience est faite et que vous êtes à bout de mécomptes : Que m’importaient pourtant ces futiles misères, à moi qui n’ai jamais cru au temps où je vivais, à moi qui appartenais au passé, à moi sans foi dans les rois, sans conviction à l’égard des peuples, à moi qui ne me suis jamais soucié de rien, excepté des songes, à condition encore qu’ils ne durent qu’une nuit !
Bussy appartient à cette génération des Saint-Évremond, des La Rochefoucauld, des Retz, tous trois plus âgés que lui de quelques années à peine, génération qui était déjà produite et mûrie avant la majorité de Louis XIV. […] Il appartenait à celui qui avait outragé en Mme de Miramion la mère future des pauvres et presque une Mère de l’Église, d’outrager en Mme de Sévigné la plus vertueuse des Grâces.
Et il s’attache à définir ce que c’est que l’esprit public dans un pays libre et véritablement digne de ce nom : N’est-ce pas une certaine raison générale, une certaine sagesse pratique et comme de routine, à peu près également départie entre tous les citoyens, et toujours d’accord et de niveau avec toutes les institutions publiques ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui lui appartient, et par conséquent ce qui appartient aux autres ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui est dû à la société entière et s’y prête de tout son pouvoir ; par laquelle chaque citoyen respecte sa propre personne dans autrui, et ses droits dans ceux d’autrui ?
Il semble, en effet, qu’il appartenait au mouvement populaire le plus clément des temps modernes de raturer la pénalité barbare de Louis XI, de Richelieu et de Robespierre, et d’inscrire au front de la loi l’inviolabilité de la vie humaine. 1830 méritait de briser le couperet de 93. […] Il a toujours appartenu à ceux qui sont vraiment forts et vraiment grands d’avoir souci du faible et du petit.
C’était déjà, pour elle, ce Maurice dont elle devait dire avec cette manière de parler qui n’appartient qu’à elle et qui crée : « Lui et moi, c’étaient les deux yeux d’un même front ! […] Toucher à cette période suprême de la vie de Guérin et de son agonie ne nous appartient pas.
Cette perception pure, en effet, qui serait comme un fragment détaché tel quel de la réalité, appartiendrait à un être qui ne mêlerait pas à la perception des autres corps celle de son corps, c’est-à-dire ses affections, ni à son intuition du moment actuel celle des autres moments, c’est-à-dire ses souvenirs. […] Vous en rencontrez, il est vrai, un second : les changements homogènes et calculables sur lesquels la science opère semblent appartenir à des éléments multiples et indépendants, tels que les atomes, dont ils ne seraient que l’accident ; cette multiplicité va s’interposer entre la perception et son objet.
Un autre ordre d’idées, qui appartient moins à l’instinct de la conscience qu’aux spéculations de l’esprit, pourrait faire supposer davantage une tradition reçue, un souvenir immédiat. […] « Je connais tous les oiseaux du ciel ; et tout ce qui rampe sur la terre m’appartient.
. — M. de Montalembert n’appartenait point à ce groupe ; plus jeune de quelques années, il était aussi plus tranchant, plus acerbe, et une goutte du fiel de La Mennais pénétra de bonne heure sa nature éloquente et hautaine, qui en est restée imprégnée jusqu’à la moelle.
Le soir de la vie appartient de droit à Celle à qui l’on a dû le dernier rayon.
Les raisons ingénieuses qu’il donne à l’appui de sa doctrine rigide, appartiennent à la morale autant qu’à l’économie.
Lerminier ne juge pas indignes de Fréret, appartiennent plus probablement à la fabrique de d’Holbach.
Non seulement la critique littéraire comporte d’autres divisions que celles que j’ai indiquées, mais on ne trouverait point de critique assez rigoureux, disons plutôt assez pauvre, assez incomplet, assez mutilé, pour appartenir exclusivement à l’une ou à l’autre de nos trois grandes écoles.
En outre, ses sensations musculaires étaient troublées ; il ne sentait pas le sol en marchant, ce qui rendait ses pas incertains et lui donnait la crainte de tomber ; ses jambes étaient mues comme par un ressort étranger à sa volonté ; il lui semblait constamment qu’elles ne lui appartenaient pas… Lorsqu’il causait avec quelqu’un, il lui voyait deux têtes incomplètement emboîtées l’une dans l’autre ».
Je ne sais toutefois s’il n’en est pas des fables comme de l’épopée : l’invention n’en appartient pas aux siècles polis, aux époques de réflexion et de science.
Qu’il y ait eu des esprits privilégiés dont l’improvisation avait tous les caractères de la méditation, et qui dans le développement spontané de leur pensée gardaient l’ordre exact, la marche régulière, le mouvement égal et continu, qui n’appartiennent ordinairement qu’aux œuvres de patience et de réflexion : je ne le nie pas.
Je mets plus haut, pour ses chefs-d’œuvre, un genre qui appartient spécialement au second empire, et qui en est, à certains égards, l’originale expression : je veux parler de l’opérette telle que l’a compris Offenbach897, surtout lorsque ses rythmes échevelés coururent sur les livrets de MM.
La première comprend tout le moyen âge et se prolonge, jusque vers le milieu du xvie ° siècle ; les œuvres qui la remplissent offrent ces caractères communs d’être, en immense majorité, d’inspiration féodale et catholique, d’appartenir à des genres nés spontanément sur le sol même de la France : la langue seule dans laquelle elles sont écrites, langue à deux cas qu’on nomme aujourd’hui le vieux français, suffirait à les séparer de celles qui les ont suivies.
C’est d’abord qu’on a employé une mauvaise méthode : on a étudié cette influence du monde extérieur sur les grands hommes, qui sont des êtres d’exception, qui ont le plus souvent voyagé, quitté leur pays, qui, par conséquent, appartiennent à plusieurs milieux.
Le représentant de la première, — encore qu’il n’appartienne pas à l’Université, — est M.
D’un autre côté, les grandes vertus et les grands talents appartiennent au monde : ainsi on ne doit plus que plaindre cette ostentation malheureuse de sept villes de la Grèce qui se disputèrent la naissance d’Homère, au lieu de s’être disputé le soin de nourrir le merveilleux vieillard.
La seule chose en propre qui appartienne donc à M.
II Lefèvre-Deumier appartient à la génération de 1830.
Deltuf, que je ne connais pas, mais que je crois un jeune homme à la jeunesse de certaines touches, appartient à cette génération d’écrivains de tempérament spiritualiste, pour qui les choses n’ont d’autre valeur et d’autre intérêt que ceux que leur donne l’âme humaine, et je lui en fais mon compliment, car ces écrivains-là sont dans la vérité.
Tu lui dois ta naissance, celle de ton père, le lien sacré qui a uni ton père à la femme qui t’a donné le jour ; ton éducation, ta vie, ton âme, tout lui appartient ; tu es son fils et son esclave.
Quelque sujet qu’ils aient traité, la manière n’en a jamais appartenu qu’à eux. […] Et quand on l’a établie, qu’en résulte-t-il enfin, si, comme tout le monde le sait, il n’y a presque pas une pièce de Molière, ou de Shakspeare même, dont le sujet leur appartienne en propre ? […] Dès à présent, comme ceux de George Sand, comme ceux de Balzac, comme ceux de Flaubert, — pour ne parler que des morts, — les romans de Feuillet, depuis Sibylle jusqu’à la Morte, appartiennent à l’histoire du roman contemporain. […] Mais, comme ouvrier du « devoir présent », quelle sera donc cette « littérature infâme », qu’il avait pris l’engagement de combattre, si ce n’est celle à laquelle appartiennent une Martyre ou les Femmes damnées ? […] Mais une autre objection se présente, ou deux même, pour ne rien dire de la troisième, l’anatomique ou la physiologique, qu’il ne nous appartient ni de discuter, ni de soulever seulement.
Quand une nation a été si complètement dissoute et renouvelée, il n’appartient à personne de la reconstituer à son gré et sous sa main. […] Il n’appartenait qu’à un auteur de l’école de Molière de produire Gil Blas, qui n’est, en effet, qu’une comédie de forme différente. […] Les routes ne sont pas encore tracées ; il appartient au génie seul de les découvrir ; il s’en empare exclusivement. […] En tout, le caractère des écrits de l’abbé Prévost semble un peu appartenir à un autre temps que le sien. […] Après eux, la révolution n’appartient plus à l’histoire des opinions ; elle est livrée presque entièrement aux passions et aux intérêts personnels.
C’est même le but évident de ce tour burlesque : et, dès ce moment, Racine put dire : La tragédie m’appartient . […] Cette invention appartient cependant au judicieux Racine, qui, uniquement occupé de l’action principale de sa tragédie, aura sans doute négligé ces accessoires. […] Racine n’avait pas destiné cette pièce pour le Théâtre-Français ; elle lui paraissait appartenir de droit aux Italiens et à Scaramouche. […] On sera peut-être curieux de savoir s’il y a véritablement une tragédie de la Ligue, et à qui appartiennent les vers faussement attribués à Mathieu ? […] Ce rôle n’appartient à aucun emploi en particulier ; il est à celui qui sait le jouer.
Considérez le principe de contradiction tel que l’a formulé Aristote : il contient des éléments qui ne sont pas visiblement inclus dans les lois logiques pures : « Il est impossible qu’une même chose appartienne et n’appartienne pas à un même sujet dans le même temps et sous le même rapport. » La logique pure ne dit pas de quelle nature doit être A, tandis que, pour la logique aristotélicienne, A n’est plus quelconque : c’est le concept, c’est-à-dire une chose déterminée ; de plus, les expressions « dans le même temps et sous le même rapport » ne se trouvaient pas dans les formules de la logique pure. […] Les lois logiques et mathématiques témoignent du besoin qu’a l’esprit de concevoir les choses comme déterminées nécessairement ; mais l’on ne peut savoir a priori dans quelle mesure la réalité se conforme à ces symboles imaginés par l’esprit : c’est à l’observation et à l’analyse du réel qu’il appartient de nous apprendre si la mathématique règne effectivement dans le monde. […] Donc la fixité de l’espèce est une immobilité tout idéale, permettant, appelant même une variabilité réelle et en un sens indéfinie, en même temps qu’elle s’oppose à ce qu’aucun être franchisse d’une manière durable les bornes de l’espèce à laquelle il appartient. […] Donc c’est à la science seule qu’il appartient de résoudre, dans la mesure où il peut l’être, le problème de l’évolution ou de la séparation primitive des espèces. […] Ne se peut-il donc pas que tout, en droit, lui appartienne, et que tout par conséquent soit déterminé et nécessité ?
Il appartient à son premier crime, qui en veut d’autres. […] Tous les vieux châteaux lui ont appartenu. […] Ceci m’embarrasse pour goûter cela ; ces deux « effets » n’appartiennent point à la même poétique. — On m’a changé ma pièce ; on m’a changé, sans crier gare, mon Caussade, ma Cécile et mon Maurice. […] On sait combien il y avait, parmi eux, d’ouvriers typographes et à quels journaux ces ouvriers appartenaient. […] En d’autres termes, l’œuvre a été jugée publiquement alors qu’elle n’appartenait pas au public et, ce qui est plus grave, quand elle n’avait pas sa forme définitive.
Cette question appartient aux savants ; celle-ci appartient aux médecins ou aux physiologistes. […] Celui-ci nous soutient que toutes les pensées sur les miracles, « véritable hors-d’œuvre », n’appartiennent même pas au livre de l’Apologie. […] Encore faut-il bien remarquer que l’invention de ce cadre si simple n’appartient pas à Le Sage et qu’il la doit à un Italien, Ferrante Pallavicino20. […] Mme de Fécour appartient « à la finance », et Mme de Ferval « à la robe ». […] Mais en attendant, ce qui n’est pas douteux, c’est que l’honneur — si c’en est un — d’avoir rendu le roman capable de ces ambitions nouvelles et plus hautes appartient sans conteste à Samuel Richardson.
Il appartiendra dans quelques lustres aux historiens et aux critiques de définir en lui-même l’art qui demain ne peut pas ne pas apparaître. […] À lui appartient l’avenir. […] N’est-ce pas à cette catégorie de phénomènes qu’appartiennent les préjugés de classes et de famille — lesquels, du reste, n’apparaissent que chez les possesseurs — les autres, les vaincus étant comme annihilés. — Fondés sur l’instinct prédominant de la propriété, de l’autorité, ils équivalent à l’attraction qu’exercent les corps lourds sur les petits. […] D’ailleurs, n’appartient-elle pas aux savants, mais aux écrivains surtout, dont les œuvres, la littérature, ont précisément ce rôle de nous faire voir des figures idéalement construites et de nous convaincre d’y croire. […] Non, il ne nous appartient pas de nous conduire à notre seule guise, d’inventer de fantaisistes destinées, de nous suicider socialement comme individuellement.
Car il pourrait se faire que la diminution de l’antécédent et la diminution du conséquent n’allassent point du même pas ; peut-être, à mesure que la résistance diminue de moitié, le ralentissement ne diminue que du quart ou d’une fraction inférieure ; ce serait le cas si le ralentissement avait deux causes, l’une qui serait une propriété inhérente au mouvement lui-même, à savoir la tendance à finir au bout d’un certain temps, l’autre qui appartiendrait aux circonstances, c’est-à-dire à la résistance des corps environnants. […] Retranchez aux deux grandeurs leurs traits distinctifs, aux deux grandeurs artificielles égales la propriété d’appartenir à deux collections distinctes, aux deux grandeurs naturelles égales la propriété d’avoir des emplacements distincts ; elles deviennent la même grandeur. […] Mais comme AB, pendant ce laps de temps, est remonté en CD, le point S′ qui lui appartient y est remonté du même coup et s’y trouve en S′, milieu de CD, comme S est le milieu de AB. […] Nous n’en savons rien ; nous ne pouvons rien préjuger ; là-dessus, toute assertion ou négation serait gratuite ; le champ est libre pour les hypothèses, et il appartient à l’hypothèse qui s’accordera le mieux avec les faits observables. — En somme, entre le réceptacle préconçu et le réceptacle observé, la coïncidence est grande ; il y a même des chances pour qu’elle soit complète : car, si nous avons créé le fantôme interne, nous l’avons créé avec des éléments empruntés à la réalité externe, avec les éléments les plus simples et combinés de la façon la plus simple. […] Dans le cercle étroit où notre expérience est confinée, nous pouvons bien, par induction, établir qu’approximativement les données sensibles correspondantes sont liées ; mais affirmer qu’en tout lieu et en tout temps ces données abstraites sont liées et liées nécessairement, cela ne nous est pas permis ; nous n’avons pas le droit d’imposer aux faits une soudure qui n’appartient qu’à nos idées, ni d’ériger en loi des objets un besoin du sujet.
En 1710, je crois, les docteurs décidèrent que les sujets appartenaient corps et biens au monarque, et qu’il leur faisait don de tout ce qu’il ne leur prenait pas. […] S’il plaisante, c’est aussi en ours, d’un ton traînant, avec de grosses railleries, et une façon de congédier les gens qui n’appartient qu’à lui. […] Il a « l’honneur de servir nos seigneurs les chevaux, et fait aussi la chirurgie. » C’est que, si le médecin a le droit de dire « mon malade », le malade a le droit de dire « mon médecin. » Chacun des deux appartient à l’autre ; du chaland et du marchand on ne sait qui est le maître, et qui est le serviteur. […] Or, tout trésor, par droit de royauté, Appartient, Sire, à Votre Majesté.
Indépendamment de ce que lui avait valu le prix des Études et surtout de Paul et Virginie, et de quelques modiques pensions littéraires que Louis XVI et le duc d’Orléans lui avaient données pour récompenser ses ouvrages et secourir sa pauvreté, il avait reçu la dot de sa femme et il appartenait par elle à une famille riche qui pouvait l’aider à tirer parti de ses œuvres. […] Le reste appartient à d’autres temps et à d’autres hommes, il ne m’appartient pas d’en parler. […] « Mon cher ami, me dit-il, je crois que je mourrai bientôt et que ma femme chérie ne tardera pas à me suivre ; je crois que vous êtes destiné à avoir dans votre existence des fortunes diverses et des besoins auxquels vous ne vous attendez pas ; je laisserai des biens divisés en trois paris: ce qui me vient de mon père d’abord et qui est tout à moi, ce qui vient de mademoiselle de Pelleport ensuite, dont les subsides généreux de votre famille ont soutenu et adouci l’existence ; enfin, ce que j’ai gagné par les ouvrages de mon maître pendant tant d’années d’exploitation, ceci appartient tout entier à ma veuve et à ses enfants, à qui je le laisse.
Reste un quatrième caractère, le timbre : il appartient également à la parole, et il se retrouve aussi dans la parole intérieure. […] La chose me paraît probable, non que je considère l’humanité comme un seul être, auquel l’hérédité ferait une sorte d’individualité relative en jouant dans l’espèce entière le rôle qui appartient chez les individus à l’habitude ; mais les premières générations humaines qui parlèrent durent parler très peu, et l’habitude, pour avoir les effets que nous avons décrits, suppose un exercice régulier et fréquent de la parole ; la purification de la parole intérieure implique sa fréquence, sinon sa continuité absolue, c’est-à-dire une période du langage qui n’est pas la période tout à fait primitive. […] Resterait seulement à expliquer l’origine de la majeure : pourquoi le privilège d’être jugé mien n’appartient-il pas au contraire aux phénomènes étendus ? […] Pour peu qu’un des caractères du non-moi appartienne, même faiblement, à ces états du moi, rien ne les retenant au moi, ils passent facilement au non-moi : le poète croit entendre la Muse alors qu’il n’entend que sa parole intérieure.
Or, aucune doctrine philosophique ne conteste que les mêmes images puissent entrer à la fois dans deux systèmes distincts, l’un qui appartient à la science, et où chaque image, n’étant rapportée qu’à elle-même, garde une valeur absolue, l’autre qui est le monde de la conscience, et où toutes les images se règlent sur une image centrale, notre corps, dont elles suivent les variations. […] Il ne nous appartient pas d’entrer dans l’examen des problèmes physiologiques que l’interprétation des deux lois soulève : de quelque manière que l’on comprenne ces lois, soit qu’on attribue l’énergie spécifique aux nerfs, soit qu’on la reporte dans les centres, on se heurte à d’insurmontables difficultés. […] Mais on ne saurait rien admettre ici de commun, au point de vue de la qualité, entre une sensation visuelle élémentaire et une sensation tactile, puisqu’elles appartiendraient à deux genres entièrement différents. […] Ils n’ont pas de peine à montrer que notre perception complète est grosse d’images qui nous appartiennent personnellement, d’images extériorisées c’est-à-dire, en somme, remémorées) ; ils oublient seulement qu’un fond impersonnel demeure, où la perception coïncide avec l’objet perçu, et que ce fond est l’extériorité même.
— Charles Coran est un poëte qui appartient à la famille de ceux dont je m’occupe aujourd’hui, et auxquels la nouvelle Anthologie a fait une place : c’est un poëte délicat.
L’inspiration fondamentale de Notre-Dame, qui est la Cathédrale, appartient en original à M.
On n’entend parler ici ni des lettrés qui appartiennent à l’Université, ni de ceux qui font partie des Académies, mais de la très-grande majorité des écrivains composant ce qu’on appelle la Presse littéraire.
Les Grecs, les Latins, les Italiens, les Espagnols et les Français du siècle de Louis XIV, appartiennent au genre de littérature que j’appellerai la littérature du Midi.
La forme en appartient à la plus basse rhétorique, et c’est le luxe le plus indigent de flasques et inexpressives métaphores.
Ces rôles sont fixés d’avance, invariables comme les masques, comme les costumes qui appartiennent à chacun d’eux.
Les valets rusés, dont la création appartient au théâtre antique, ont tous un air de famille.
Tadao appartient héréditairement à une famille vassale de Akao.
La littérature présente, telle que l’ont créée les Chateaubriand, les Staël, les La Mennais, n’appartient donc en rien à la révolution.
III Qui, jusqu’à ce moment, connaissait, en effet, le comte Raczynski, à part la haute société de l’Europe à laquelle il appartenait ?
Quelle que fût l’opinion à laquelle on appartiendrait, soit qu’on fût pour la règle, l’autorité et la tradition dans les lettres, soit, au contraire, qu’on adoptât le système de l’indépendance sans limites et de l’individualité à tous crins, il y aurait dans l’histoire de l’Académie, de cette institution d’un grand homme qui porta en toutes choses le sentiment d’un ordre impérieux, oui !
Demogeot, sans ce dernier chapitre qu’il aurait été si piquant d’oublier, nous ne saurions pas trop, en vérité, à quel système d’idées, à quel ordre de convictions générales ou particulières appartient l’auteur de ce livre, exclusivement littéraire.
Ninon appartient à notre genre de civilisation.
Il appartenait à ce groupe autoritaire, plus haut que les partis, des Joseph de Maistre et des Bonald.
Quand un homme se dévoue à en retracer une des phases, il appartient déjà, soyez-en sûr !
Par une de ces préoccupations familières aux gens qui se coiffent d’un sujet jusqu’aux yeux, l’auteur de l’Histoire de la Presse a voulu voir le journalisme partout, même à Rome, mais il n’a pas compris que ce journalisme, dont les grands pontifes avaient exclusivement le monopole, était précisément la condamnation de celui-là dont il cherche beaucoup trop haut la conception dans l’histoire ; car elle n’appartient qu’à ces derniers temps.
Il avait enfin appartenu à la jeune Italie, à ce parti de terrassés qui ne se croient jamais vaincus, et ce n’était pas là pour nous des recommandations bien puissantes.
L’erreur, l’adroite erreur de l’auteur des Progrès de la philosophie politique, est d’avoir confondu avec les philosophes les hommes qui ont développé et appliqué à leur façon les idées et les enseignements de l’Église, mais ces hommes, nous les réclamons ; ils n’appartiennent pas à son système.
Or encore, à part la vérité morale et dogmatique du christianisme qui circule dans ces discours et qui appartient au premier curé de village autant et au même titre qu’au R.
Il avait enfin appartenu à la jeune Italie, à ce parti de terrassés, qui ne se croient jamais vaincus, et ce n’était pas là pour nous des recommandations bien puissantes, Quoique nous reconnussions que l’accent du livre des Prisons ne fût pas un accent de la terre, cependant cet accent qui nous troublait, s’arrêtait à une certaine place de notre âme.
En réalité, c’est là le tout du livre, le reste n’étant que détails, et il y en a de charmants de grâce descriptive, de tendresse et de mélancolie… Je sais bien qu’on a dit, en thèse générale, que le poète n’existe que par les détails ; mais, selon moi, c’est trop vite conclure en faveur d’un poète à qui n’appartient pas la conception première de son poème, et qui a manqué, tout en la voulant, cette unité qui est la gloire de tout poème, et qu’avait même cet Homère qu’on a cru plusieurs !
La circonstance du génie qui leur est donné ne leur appartient ni plus ni moins que la circonstance de la vie qui le leur développe, et l’auteur de Mirèio possède, au degré le plus profond et le plus extraordinaire, ces deux sources d’originalité.
D’ailleurs, cette verve même n’appartient pas uniquement à M.
Les faits groupés autour de cette donnée ne la rajeunissent pas, ils appartiennent à l’inventaire éternel de tous les romans et de toutes les pièces.
Cette dernière institution appartient à la législation des démocraties, et surtout des monarchies.