Ce poète, qui n’avait dans le rythme de rival que Théophile Gautier, et qui, comme âme poétique et comme inspiration, valait bien davantage, Amédée Pommier, qui n’a jamais su faire de visites pour l’Académie, n’en a jamais su faire non plus à la Critique et n’a demandé dix lignes d’article à personne.
Était-il déjà académicien quand il a publié cette Maison de Penarvan qui lui a valu, il y a quelques jours, de la part de la Critique, un premier discours de réception ?
je vous ai déjà lus et vous valiez mieux. » Les échos ont mangé les voix !
La beauté de la vie vaut mieux que la vie elle-même. »
Mais je me réjouis avec vous de ce que vous êtes libéral, généreux, humain, faisant valoir les services d’autrui, et oubliant les vôtres.
Si le sujet en valait davantage la peine, il resterait encore à analyser ce que contient exactement la phrase énigmatique dont s’est servi le poète, ou plutôt à rechercher les mobiles inconnus qui ont provoqué le fait. […] En une superbe pièce de vers qui, on se demande pourquoi, ne fut jamais rééditée, lui-même a dépeint ce phénomène psychologique avec des traits si explicites qu’ils valent, dans leur brièveté, les plus longues confessions. […] mieux vaut mourir à la peine, Que de vous briser, ô mes trois fils d’or255 ! […] Le fait psychologique se montre si clairement de part et d’autre qu’il valait la peine d’être noté. […] Théodore de Banville l’a d’ailleurs formulée lui-même dans son Traité de Poésie française, et, tant pour ses audaces que pour ses étroitesses, pour ses qualités comme pour ses erreurs, elle vaut d’être commentée avec quelques détails.
Il faut ajouter que, malgré l’intérêt réel qu’a su lui donner le romancier, c’est surtout par une suite de tableaux peints d’après nature que vaut l’ouvrage. […] c’est très bon à déguster, mais ça ne vaut pas le vrai vin d’autrefois. […] Péladan, vaut toujours qu’on fasse quelques efforts pour la dégager des broussailles dont on l’encombre un peu trop dans cette école. […] Cette façon de faire m’a valu, dans mes diverses promenades, la satisfaction de voir mon nom écrit des manières variées que voici : M. […] C’est ce dédain qui nous a valu les autres belles œuvres d’Alexandre Dumas.
Ces intermittences de vision lui valent l’internement dans une maison de santé où il mourra peut-être, s’il a assez souffert, réuni à l’aimée qui, elle aussi, aura passé le temps de ses épreuves. […] Et, à ce propos, il me paraît assez curieux de constater ici que le fameux : « beau geste », qui valut à un jeune écrivain un jour d’attention de la presse, ne lui appartient pas complètement et pourrait n’être que l’involontaire souvenir d’une belle sortie que fit M. […] C’est alors qu’ils reconnaîtront que mieux vaut laisser un homme aveugle toute sa vie que lui montrer le ciel et la terre quand on ne peut les lui montrer qu’un seul jour. […] … Donc, il vaut mieux que je me retire. […] « Tout ce qui ne vaut que par la nouveauté du tour et par un certain goût d’art vieillit vite.
En tout cas, l’entreprise vaut la peine d’être tentée. […] Si la plume n’est pas une arme pour détruire les mensonges et soutenir les justes causes, autant vaut la casser et en jeter les débris au vent. […] Mieux vaut se laisser prendre à l’émotion tendre et douloureuse qui anime tout ce drame moral, et féliciter M. […] A-t-il compris par les démonstrations de Taine ce que vaut la croyance à notre libre arbitre ? […] Cet examen de conscience ne vaut-il pas mieux que les interminables buveries et fumeries d’après dîner, l’abrutissante partie de dominos, les flâneries au café-concert et autres plaisirs de garnison ?
Nos romanciers savent très exactement ce que rapporte une moralité bien placée et ce que vaut une ordure jetée au bon endroit. […] le ciel est vaste et la route est connue : Il vaut mieux se mouiller les ailes dans la nue Que de salir ses pieds dans la fange d’en bas. […] Ils cheminent par monts et par vaux, ayant pour toutes chaussures des espadrilles de peau de bœuf retenues par des ficelles. […] Au Sénat même, où se maintiennent encore certaines traditions de culture et de courtoisie, chaque disparition nous vaut l’arrivée d’une gloire suburbaine ou provinciale, souvent dépaysée et penaude. […] Il sait ce que valent ces professions de foi, qui ne sont nullement incompatibles avec l’incrédulité, et ce culte du drapeau, qui s’accorde si bien avec la dispense de tout service militaire.
Elles valaient peut-être mieux, après tout que l’universelle veulerie, l’universel éloge publicitaire de nos jours. […] À mes yeux, cela vaut tout autant, il n’y a, pour compter, que le résultat. […] Ils valent, eux aussi, par une indulgence singulière où il n’y a nulle ingéniosité sentimentale, et pourtant du sentiment. […] Un écrivain vaut par la force et la forme — et l’originalité autant que possible — avec laquelle il s’exprime. […] Morand vaut mieux que cela, étant supérieurement intelligent.
« Un homme pauvre et faible de corps, mais d’âme généreuse et haute, ne se dit ni ne se croit riche et robuste et ne fait pas, parmi les gens, ridicule parade d’opulence et de vigueur ; mais il laisse voir sans honte sa pauvreté et sa faiblesse, il les reconnaît ouvertement et il estime son état pour ce qu’il vaut. […] Barrili, de Amicis, Salvatore Farina, Luigi Gualdo, Capracina, etc., dont les noms sont les plus saillants parmi ceux des romanciers dits « idéalistes » et dont chacun vaut ce qu’il vaut et va son chemin sans grand souci des autres. […] Aussi serait-il oiseux de dégager les traits communs de cette partie de la production contemporaine à laquelle notre étude se bornera, et vaut-il mieux, croyons-nous, présenter isolément ces forces séparées. […] Il s’est exercé dans d’autres genres et toujours avec bonheur, en sorte que ses divers ouvrages lui ont valu dans son pays une véritable popularité. […] « Renoncer à jouer un rôle, écrivait-il à une femme qui voulait lui faire promettre de ne plus se mêler de politique, mais en vérité il vaut bien la peine de s’évertuer pour l’obtenir de moi, tandis que je ne suis plus bon à rien.
. — On lui parlait un jour de quelque défaut d’un de ses souverains : « Un prince, répondit-il, est ce que le fait la nature ; le meilleur est celui qu’on a. » Il disait encore : « Je voudrais me mettre entre les rois et les peuples, pour dire aux peuples : Les abus valent mieux que les révolutions ; et aux rois : Les abus amènent les révolutions. » A l’article de Rome, il n’a nul doute ; il accorde tout, et plus même que certains Romains ne voudraient204. […] Une telle gloire, où l’imagination a sa part dans la science pour la féconder, en vaut bien une autre, ce me semble. […] Je ne cesserai de le dire comme de le croire, l’homme ne vaut que parce qu’il croit. Qui ne croit rien ne vaut rien. Ce n’est pas qu’il faille croire des sornettes ; mais toujours vaudrait-il mieux croire trop que ne croire rien.
Il déclara que la plupart des Pères furent des intrigants turbulents et bavards, qu’assemblés, ils ne valaient pas mieux qu’isolés, que leurs conciles sont des amas de menées sourdes et de disputes vaines ; il répudia leur autorité461 et leur exemple, et pour seul interprète de l’Écriture institua la logique. […] D’autre part encore, il vaut presque autant tuer un homme qu’un bon livre. […] Beaucoup d’hommes vivent, fardeaux inutiles de la terre ; mais un bon livre est le précieux sang vital d’un esprit supérieur, embaumé et conservé religieusement comme un trésor pour une vie au-delà de sa vie… Prenons donc garde à la persécution que nous élevons contre les vivants travaux des hommes publics ; ne répandons pas cette vie incorruptible, gardée et amassée dans les livres, puisque nous voyons que cette destruction peut être une sorte d’homicide, quelquefois un martyre, et, si elle s’étend à toute la presse, une espèce de massacre dont les ravages ne s’arrêtent pas au meurtre d’une simple vie, mais frappent la quintescence éthérée qui est le souffle de la raison même, en sorte que ce n’est point une vie qu’ils égorgent, mais une immortalité477. » Cette énergie est sublime ; l’homme vaut la cause, et jamais une plus haute éloquence n’égala une plus haute vérité. […] Il y a de quoi dégoûter du paradis ; autant vaudrait entrer dans le corps des laquais de Charles Ier ou dans le corps des cuirassiers de Cromwell. […] Ici du moins — nous serons libres ; le maître absolu n’a pas bâti ceci — pour nous l’envier, ne nous chassera pas d’ici. — Ici nous pouvons régner tranquilles, et à mon choix ; — régner est digne d’ambition, fût-ce dans l’enfer. — Mieux vaut régner dans l’enfer que servir dans le ciel529.
C’est alors aussi que la Russie prend sa place dans la famille littéraire de l’Europe, avec une saveur de l’Asie que le comte de Maistre avait respirée à Moscou et qui lui a valu en France une popularité biblique. […] L’intervention d’une femme lettrée, cosmopolite, ravissante de figure et d’esprit, me valut le plaisir de le connaître. […] — Un joli garçon, sur ma foi, murmura l’intendant avec une expression de mépris. » Klimof haussa les épaules en se disant : « Et toi, vaux-tu mieux que moi ? […] Dieu seul sait ce que je vaux et si je ne mérite pas le pain qu’il me donne. […] … — Moi, je pense qu’il vaudrait mieux t’administrer une bonne punition.
Cette absence complète de rhétorique vaut la peine d’être notée. […] Thiers, je signalerai encore, dans la Revue française (novembre 1829), un article développé sur les Mémoires du maréchal Gouvion Saint-Cyr, qui parut, au premier abord, n’avoir pu être écrit que par un homme du métier, et qui valut à l’auteur les compliments du guerrier mourant. […] Une révolution est une chose si terrible, quoique si grande, qu’il vaut la peine de se demander si le Ciel vous en destine une.
Et, poursuivant toujours, je disais qu’en la gloire, En la mémoire humaine, il est peu sûr de croire ; Que les cœurs sont ingrats, et que bien mieux il vaut De bonne heure aspirer et se fonder plus haut, Et croire en Celui seul qui, dès qu’on le supplie, Ne nous fait jamais faute, et qui jamais n’oublie. […] Le monde n’est pour vous, radieux et vermeil, Qu’un atome de plus dans votre beau soleil, Et l’Océan immense aux vagues apaisées Qu’une goutte de plus dans vos fraîches rosées ; Et bien que le cœur sûr d’un ami vaille mieux Que l’Océan, le monde et les astres des cieux, Ce cœur d’ami n’est rien devant la plainte amère D’un nouveau-né souffrant ; et pour vous, père et mère, Une larme, une toux, le front un peu pâli D’un enfant adoré, met le reste en oubli. […] que ces dons tardifs où se heurtent mes yeux « Devaient m’échoir alors, et que je valais mieux !
Oui, les mains de deux héros ont mis le verrou à la porte d’Etzel ; elles valent bien mille barreaux. » Quand Hagene de Troneje vit la porte si bien gardée, il jeta son bouclier sur l’épaule, le vaillant et illustre guerrier. […] mieux nous eût valu trouver la mort dans le combat. […] Dans une pareille chaleur, cela vaut mieux que du vin.
Rien ne vaut la douceur de son autorité. […] Les systèmes continuent à ne valoir que la valeur individuelle de leurs auteurs : mais ceux-ci ont appris à connaître les bornes de leur puissance, l’imagination a fait d’utiles écoles. […] En sorte, comme le disait avec l’accent délicieux qui lui était propre, Théodore de Banville, en sorte que « Grâce à l’égalité du luxe que nous avons tristement conquise, nous voilà revenus au temps du paradis terrestre où il n’y avait qu’un homme et qu’une femme : un veston en vaut un autre, et la première dame venue, honnête ou frivole, n’a pas plutôt dépensé trente billets de mille francs qu’elle est mise comme tout le monde et de façon à ne pas se faire remarquer ».
Shakespeare, ce grand Shakespeare, qu’avec raison, dans ses Héros, Carlyle disait valoir mieux pour l’Angleterre et lui rapporter plus que son empire des Indes, Shakespeare fut, de fait, un autre homme que celui que ce rêveur de Carlyle a inventé avec Shakespeare ! […] Shakespeare, l’ancien Shakespeare, était seulement la voix de Shakespeare, mais il se savait et s’entendait chanter comme un homme, comme un de ces roseaux pensants que Pascal, qui vaut bien Novalis, trouvait plus grands que l’univers, quand même l’univers les tuerait ! […] On sait notre opinion sur ces exubérantes préfaces, inspirées par l’amour-propre d’un jeune traducteur qui veut prouver qu’il sait penser pour son propre compte et qu’il a des aperçus à son service, je ne dis pas par-dessus la tête, mais entre les jambes de son colosse… Néanmoins, dans cette introduction, où je trouve trop d’aperçus encore, il est un point de critique, posé et discuté, qui valait bien la peine de l’être, et je ne puis m’empêcher de savoir un gré infini à François-Victor Hugo de l’avoir posé et discuté.
On a justement remarqué que ces pots-pourris si naïfs, si amusants, sont sans fiel : il y fait presque valoir les qualités des ouvrages qu’il parodie. […] Béranger à ses débuts, et dans sa période du Roi d’Yvetot, avait été fort lié avec Désaugiers ; l’aimable président du Caveau avait accueilli à bras ouverts le nouveau venu qui s’annonçait si bien ; il fut le premier à lui donner l’accolade, il chantait partout ses louanges, et, qui mieux est, ses chansons pour les faire valoir.
XXI De la situation dégradée du roi au moment où la constitution de 1791 était proclamée, où sa puissance n’existait plus, et où sa responsabilité pesait tous les jours sur sa tête, j’en conclus qu’il eût mieux valu alors pour le roi dégradé et pour la nation exigeante proclamer une république ou une dictature de la nation qui aurait laissé le roi à l’écart et en réserve pendant les essais d’application des principes populaires nouveaux. […] Mais je dirai toujours qu’une franche république sans proscripteurs et sans proscrits vaut mieux pour un peuple en révolution qu’une fausse monarchie enchaînée et assassinée par les factions de 1791.
En poésie, mieux vaut sentir le thym, mieux vaut sentir l’ail, vous dis-je, que sentir l’odeur des autres.
C’était d’autant plus nécessaire que les répétitions commenceront dès le mois de janvier ; ce ne sera pas trop de trois mois d’études pour arriver à une perfection dans l’exécution égale à celle qui a valu tant de succès aux concerts de M. […] Les musiciens antérieurs, et Beethoven lui-même, connaissaient seulement la mélodie : ils l’avaient faite polyphonique, mais c’était toujours la mélodie, car les divers sons, pris séparément, n’avaient pas une signification distincte ; leur rapport seul valait pour l’expression.
La question vaut d’être étudiée ; encore est-elle si vaste qu’à peine j’en pourrai noter ici un petit nombre de points. […] L’article du National, d’un lyrisme trop accentué, valut à son rédacteur M.
Mais ces grands morceaux valent surtout d’ensemble. Je n’ose détacher de l’éclatante rivière un de ces diamants qui se font valoir les uns les autres.
Le fier Camille lui-même se rend bien, dans le conte de La Fontaine, lorsque la courtisane amoureuse pose son pied sur son sein nu, avec une servilité si touchante : Je me déclare aujourd’hui votre amant Et votre époux, et ne sais nulle femme Qui vous valût pour maîtresse et pour femme… Voilà comment Constance réussit. […] Il a fait souvent à d’autres scènes des emprunts qui ne valaient pas celui-ci.
C’est amusant, le moment, où on leur prend sur le dos, le vêtement qu’elles étalent et font valoir, de les apercevoir défiler devant vous, sautillantes, à la façon de femmes dévêtues, et qui courraient avec des babouches sans talon. […] Il est impossible de mieux faire valoir, de mieux monter en épingle la valeur des mots, et quand on entend cela, c’est comme un coup de fouet, donné à ce qu’il y a de littéraire en vous.
et les grands eux-mêmes n’étaient-ils pas les premiers à les faire valoir et à les protéger ? […] Je vous répétais souvent que vous deviez faire plus de cas de mes reproches, quelque amers qu’ils vous parussent, que de ces fades louanges dont vos flatteurs ne cessaient de vous accabler, parce que les blessures que fait celui qui aime valent mieux que les baisers trompeurs de celui qui hait.
Il est victorieux, et il est puissant, et, ce qui vaut mieux, il est producteur, il a créé de la paix, du bonheur et de la vie tout autour de lui. […] Mon âge et mon expérience Doivent dans votre esprit inspirer ma science, Je sais ce qu’en vaut l’aune, et j’ai passé par là.
Il a, dans le style, ce qui vaut mieux que le mouvement même : il a l’expression. […] L’Italie n’a pas eu de peuple avec ses républiques et elle n’en sera jamais un ; mais elle a eu Michel-Ange et François d’Assises, et de tels hommes valent des nations !
Il n’était nullement difficile d’en prendre la mesure avec sang-froid, et pour notre part nous la prîmes un des premiers… Ce n’était pas, en effet, un de ces talents qui semblent tomber du ciel, tant ils sont inattendus : nous en connaissions la famille… L’idée du livre, qui valait mieux que le livre, était heureuse, et pour le moment très-nouvelle. […] Malgré les ambitions de son auteur et les caresses de l’amitié à l’amour-propre, Daniel, littérairement tout autant que moralement, vaut beaucoup moins que Fanny, Fanny la surfaite, et certainement, il se retournera contre elle, Daniel, c’est du Byron réaliste, du Byron avec des gants à dix-huit sous.
Le jury était en partie composé de républicains, disait-on : il n’y avait donc pas eu de faveur dans la récompense ; et le front de l’artiste s’éclairait de satisfaction à l’idée de n’avoir pas seulement une qualité d’emprunt et de reflet, mais de valoir par soi-même quelque chose.
Il a eu, d’ailleurs, une récompense qui vaut mieux que tous les articles du dehors : le maître de nos romanciers, une nature féconde et généreuse, Mme Sand qui ne connaît l’auteur que par ses livres, lui en a écrit, et à diverses reprises, et des lettres pleines de sympathie, de cordialité, d’éloges et de conseils aussi, de critiques de détail discutées et motivées.
Je croirai aisément que vous et moi, et nous tous, avons le droit de condamner en lui beaucoup de choses ; notre morale et l’amitié nous en donnent le droit ; mais ce droit, faudra-t-il aussi l’accorder à d’autres hommes qui certainement ne le valent pas ?
« Le caractère de plusieurs généraux, a dit Napoléon, avait été détrempé par les événements de 18H ; ils avaient perdu quelque chose de cette audace, de cette résolution et de cette confiance qui leur avaient valu tant de gloire et avaient tant contribué aux succès des campagnes passées. » À tous ces éléments humains de fatalité s’ajouta, la veille du dernier jour, un orage du ciel, un obstacle matériel considérable et imprévu.
Il voulait être un des premiers à jouir de cette découverte ; il tenait à la faire valoir, à la rendre viable, offrait et, au besoin, imposait son concours, et cela sans arrière-pensée, avec une modestie admirable, cherchant ensuite à s’effacer, et uniquement par amour de la science.
Car, loin de nous de penser que le devoir et l’office de la critique consistent uniquement à venir après les grands artistes, à suivre leurs traces lumineuses, à recueillir, à ranger, à inventorier leur héritage, à orner leur monument de tout ce qui peut le faire valoir et l’éclairer !
Le héros, fils d’un ennemi mortel, fils d’un prince, garde le plus qu’il peut l’incognito ; pour sauver celle qu’il aime et le vieillard que des félons veulent perdre, il ne voit rien de mieux que d’aller par monts et par vaux attaquer dans son antre un monstre effroyable, et de lui ravir les preuves d’une machination odieuse, qui, retirées des mains où elles sont tombées, pourront démasquer les traîtres.
C’est, à la tête de chaque pièce, une sorte de préface anthologique qui vaut mieux que ce qu’elle annonce.
Sa physionomie n’impose pas et ne promet pas au premier coup d’œil tout ce qu’il vaut ; mais on peut remarquer dans ses yeux et sur son visage je ne sais quoi qui répond de son esprit et de sa probité.
En vérité, autant vaudrait dire qu’amoureux de dormir, comme il était, il dormit d’un long somme jusqu’à cet âge, et se trouva poëte au réveil.
. — Mais, diras-tu, ce sont pourtant ces grands poëmes qui font honneur dans le monde, qui vous valent de la considération, qui vous classent. — Oui, j’en conviens, on les cite, on les loue sur parole, mais on lit les autres : Confiteor : laudant illa, sed ista legunt. » Ainsi, qu’a-t-on lu l’autre jour ?
Cousin, faire valoir, comme elle le mérite, cette révision patiente et vive qui témoigne d’un grand respect pour le public et d’un noble souci de l’avenir.
Mais on ne s’y trompe guère, et les demi-succès valent les chutes.
On n’a pas besoin d’aller à Vaux regarder la peinture de la Nuit ; la voici, et digne du Corrège Par de calmes vapeurs mollement soutenue, La tête sur son bras et son bras sur la nue, Laissant tomber des fleurs et ne les semant pas.
Un champ de blé met une vision dorée dans les yeux du peintre : le paysan y voit tant de sacs qui valent tant sur le marché.
Il n’y a que les écoliers qui valent quelque chose.
Les lettres de Gustave III, de Stedingk, du roi de Pologne valent celles de leurs correspondants français ; et il y a même trois étrangers qui ont écrit supérieurement notre langue : le prince de Ligne, l’abbé Galiani, et le roi de Prusse Frédéric II.
Il en est résulté des sonnets si pleins qu’ils « valent vraiment de longs poèmes » et si sonores que la voix humaine ne suffit plus pour les clamer et qu’il y faudrait une bouche d’airain.
Disons franchement que la plupart de ces historiettes ne valent pas le diable.
Au contraire, le conte ou le drame philosophique est le plus libre des genres, et ne vaut, d’autre part, qu’à la condition de ne rien exprimer d’insignifiant.
Pour les romantiques anglais, ils valent dans le genre moins que les nôtres, avec l’aggravation d’avoir déplorablement trop produit.
Il conviendrait encore, du moment où on se pose en champion de la différence humaine et de l’originalité, d’avoir des désirs vraiment neufs et intéressants, des sentiments qui vaillent la peine d’être exprimée.
Ils nous concéderaient sans doute que ces monuments valent bien la peine qu’ils nous ont coûtée.
Ce sont nos crimes qui l’ont couvert de blessures, nos iniquités qui l’ont broyé ; le châtiment qui nous a valu le pardon a pesé sur lui, et ses meurtrissures ont été notre guérison.
Nos civilisations, régies par une police minutieuse, ne sauraient nous donner aucune idée de ce que valait l’homme à des époques où l’originalité de chacun avait pour se développer un champ plus libre.
Qui braverait tout ensemble le pouvoir actuel que vaut à cette famille un demi-siècle d’intrigue et la rancune durable de trois aventuriers qui ont le temps devant eux ?
Aucune complication ne vaut sa simplicité formidable ; l’étreinte du colosse défie toutes les armes aiguisées et raffinées par la science de la scène.
Oreillon, c’est pour le peuple toute maladie interne de l’oreille ; cela vaut otite, il semble.
Il fit valoir cette raison auprès du monarque qui la rejettoit, & qui desiroit de le voir encore attaché à lui.
Il me semble qu’il vaudrait autant ne pas faire les choses à demi, et qu’il n’en coûterait pas plus de rendre la santé avec la vie.
J’y cueille cette phrase, qui vaut à elle seule un long poème de M.
La pastorale de Daphnis et Chloé fixa sa destinée ; elle lui valut la protection d’un des premiers personnages de l’État, que l’Académie française s’honore d’avoir compté parmi ses membres.
Représentée en 1776, à Fontainebleau, la tragédie de Moustapha obtint un succès que le public confirma, et qui valut à l’auteur une pension sur les menus et la place de secrétaire des commandements du prince de Condé.
Mme de Blocqueville est un Pic de la Mirandole et de la faribole en cornette, mais elle n’est pas piquante, et cela vaudrait mieux !
Certes, il vaudrait mieux garder sa quenouille, mais y a-t-il des quenouilles à présent ?
Elle vaut mieux qu’elles, je n’en doute pas.
Elle n’a point, comme tant d’autres bas-bleus, qui ne la valent peut-être pas, fait son irruption, cottes bouffantes, dans la publicité, Elle n’a pas la prélasserie insolente au soleil.
Mais Louis Faliés a été modeste, et la modestie ne vaut rien dans ce monde, où on la prend toujours au mot.
Une lorgnette vaut mieux (et ne donne pas tant de peine) pour distraire des hommes éreintés d’affaires, préoccupés de soucis d’argent, qui ont couru une partie de la journée et fumé l’autre.
Michel-Ange et Raphaël sont donc des inutiles, non pas encore aux yeux de Barot, qui vaut mieux que ses doctrines et qui a de l’âme, malgré son matérialisme systématique, — la lèpre entre cuir et chair de son livre, — mais aux yeux de plus hardis et, dans son ordre d’idées, de plus forts raisonneurs que lui.
Le colonel Ardant du Picq nous dit quelque part qu’il n’a jamais eu une foi entière à ces gros bataillons, auxquels croyaient ces deux grands hommes, qui valaient mieux à eux seuls que les plus gros bataillons… Eh bien, aujourd’hui, cette tête vigoureuse ne croit pas davantage à la force mécanique ou mathématique qui va les supprimer, ces gros bataillons, malgré leur grosseur et leur nombre !
L’excellence du neveu ne vaut pas pour nous la bonté d’une notice ; mais qu’attendre des éditeurs qui nous donnent celle-là, quand les parentés les priment et les brident ?
Depuis que les Anglais qui avaient un Shakespeare chez eux sans se douter de ce que cela valait — un tel Koïnor !
C’est donc un biographe exceptionnel que Louis Vian, — ce qui vaut mieux que d’être avocat à la cour de Paris et ce qui le fait oublier.
C’est-à-dire qu’il possédait, jointe à des connaissances positives, la vue supérieure du Christianisme sans laquelle il est impossible de juger la société antique et même de la comprendre, l’homme ayant besoin pour juger une chose de valoir mieux qu’elle, de la tenir sous ses pieds, de la dominer !
L’économiste semble si sûr de son résultat scientifique que son émotion y perd, et qu’avec de l’émotion il aurait fait, peut-être, un livre éloquent, ce qui vaut toujours mieux qu’un livre didactique.
Que si les Américains, malgré leur activité et leur énorme génie industriel, ne sont pourtant que les matérialistes immondes, les insolents et orgueilleux gagneurs d’argent de Bellegarrigue, ils ne sont ni ne valent les Barbares ; car les Barbares étaient, eux !
Malgré cette discussion terrassante, trop vaste pour qu’on puisse rapporter ici les opinions qu’elle fît valoir et triompher, le xviiie siècle, qui se souciait bien d’être faux et même imbécile quand il s’agissait de jeter le sophisme le plus abject ou l’opinion la plus bête à la figure du catholicisme, pour peu qu’il y jetât quelque chose, allait reprendre l’immonde légende de la Papesse Jeanne quand la Révolution éclatant mit son bruit par-dessus le petit sifflement du reptile, et, de sa main d’Hercule, étouffa la légende rampante qui voulait encore resiffler… Mais vous voyez ce qui arrive !
III Ai-je montré assez de ces Entretiens d’Eckermann pour affirmer, comme je me permets de le faire, qu’il vaudrait mieux pour la gloire de Gœthe qu’ils n’eussent pas été publiés ?
Il vaut bien mieux la faire tout doucement couler du pressoir de la Science désintéressée, comme une huile d’olive d’impartialité, qui ne pèse, ne souille et n’étouffe que quand enfin elle est tombée !
Son génie, qui fut tout action, pose ici admirablement dans son action même, et les soixante volumes qu’on a de lui, et qui ne sont pas ses plus grands chefs-d’œuvre, ne valent pas, pour bien s’attester sa valeur réelle et suprême, cette chronique pied à pied, — cette espèce de livre de loch de sa vie où l’historien et le flibustier apportent l’un son masque, l’autre sa plume et sa plaisanterie taillée en stylet.
C’était donc parfaitement l’heure de la Royauté, et la régence de Blanche de Castille, dont la quenouille valait une épée et qui fit baisser la pointe à celle des barons, l’avait prouvé.
Qu’il l’ait dit ou qu’il ne l’ait pas dit, Paris, pour un politique comme lui, « valait bien une messe », et il fit « le saut périlleux » !
et qui gémissent hypocritement sur le malheur d’un noble pays d’appartenir à un tel roi, il y ait une réponse à faire plus écrasante que celle-là… La France ne valait pas mieux que son maître.
L’âme, pour des penseurs de la force de Μ. de Girardin, ne vaut pas une mécanique, et le loisir est un désordre pour ces politiques des travaux forcés.
Elle aima Boufflers, ce polisson de petit abbé à bénéfices de Boufflers, qui devint le chevalier de Boufflers, un chevalier de Malte comme ceux dont parle Guy Patin, « cadets de bonne maison qui voulaient bien ne rien savoir et ne rien valoir, mais qui voulaient tout avoir ».
Il n’y a jamais de ridicule dans une passion quand elle est vraie, et je pense même comme Madame de Staël, c’est que le ridicule ici est un mot inventé par le monde pour dégoûter des sentiments exaltés les âmes qui valent mieux que lui.
Quand on n’a pas ce bienheureux côté de médiocrité dans le talent qui nous vaut la sympathie vulgaire, on a besoin du temps pour la renommée de son nom ou la vérité qu’on annonce.
C’est le Dieu dans sa transcendance, dans son surnaturel, son incompréhensibilité accablante, car l’accablement vaut presque la lumière pour une âme, puisqu’elle entre en nous, à force de nous écraser.
Certes, c’est ici le cas ou jamais de citer le beau mot du philosophe Jacobi, qui savait, comme Pascal, ce que vaut, sur les questions premières, la philosophie réduite à elle seule : « La philosophie, comme telle seulement, disait-il, est un jeu que l’esprit humain a imaginé pour se désennuyer, mais en l’imaginant, l’esprit n’a pas fait autre chose que d’organiser son ignorance. » Et encore y a-t-il moyen de l’organiser plus ou moins solidement, cette ignorance !
La myopie vaudrait mieux, car la myopie ne scinde rien, et c’est ce qui est grand qui, d’abord, la frappe.
Et cependant on peut se demander encore qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine, les bouffettes de la publicité ?
On a vu Jean-Paul et Henri Heine, Henri Heine surtout, qui eût peloté avec Voltaire, et qui vaut, à lui seul, toute une génération de gens d’esprit !
La simplicité du saint vaut mieux que la sagacité du génie.
l’histoire d’un seul Pape, dans l’histoire de l’Église, a de tels rayonnements en avant et en arrière que ce n’est plus l’histoire d’un siècle ni d’un Pape, mais l’histoire de l’Église universelle et éternelle, concentrée dans la minute d’un siècle ou d’une vie d’homme, comme tout un horizon répercuté et concentré dans une facette de diamant… En intérêt, l’Histoire de la Papauté pendant le xve siècle, par l’abbé Christophe, vaut, avec d’autres événements et des personnalités différentes, son Histoire de la Papauté pendant le xive siècle, et elle a le même mérite d’unité dans la variété qui est le caractère particulier de toutes les histoires détachées de l’histoire générale de l’Église, qui a bien raison de s’appeler catholique, c’est-à-dire universelle ; car si Dieu l’ôtait de ce monde, il s’y ferait un de ces trous, comme dit Shakespeare en parlant des monarchies qui croulent, que rien — quoi qu’on y jette — ne peut plus combler !
Et quand nous avons cité Hegel, nous avons cité en un seul, qui les vaut tous, les autres jaugeurs d’idéalités, tous les Ixions de cette nuée vide !
Lorsque ces qualités ne se voient plus là où se trouve l’inspiration, qui vaut mieux qu’elles, la Critique a le droit d’être impitoyable.
À présent que le temps a marché, qu’Ahasverus s’est vidé, racorni et momifié dans sa poussière, à présent que la raison qui juge les œuvres, ou, du moins, s’inquiète de leur vraie et éternelle beauté, a remplacé, dans nos esprits, les entraînements plus sensibles qu’intelligents de nos jeunesses, demandons-nous ce que vaut cet Ahasverus, réveillé, sous le nom de Merlin, de son sommeil d’Épiménide ?
Et encore, aucun de ces treize n’a les qualités exigées par Boileau pour qu’un sonnet vaille un long poème… C’est que d’Aubigné est, en poésie, un tempérament bien plus qu’un accomplissement de poète.
Croyez bien que je ne la laissai pas cachée et perdue dans ces cent exemplaires d’alors parmi lesquels il y en avait peut-être cinquante de trop, et que je la signalai et l’offris aux cinquante personnes dont je vaudrais trouver l’adresse, — oui !