Le Récipiendaire devoit se rappeler que ce Discours est au moins très-estimable pour la sagesse de la morale, la solidité des principes, & les grandes connoissances dont il est enrichi.
D'après ce principe, les lauriers de M.
Sa marche est simple, mais ses expressions s’élevent quand les circonstances l’exigent ; ses raisonnemens sont toujours d’accord avec la saine Logique & avec les vrais principes de la Littérature.
Le Principe de la Morale, paru longtemps plus tard, marque une étape décisive et un renversement complet de la méthode. […] La mesure des choses manque ; il n’y a plus d’idéal fixe, il n’y a plus de principes établis. […] Des sentiments plus nobles, des principes généreux se mêlèrent, pour l’exalter, à la valeur physique, et la guerre universelle développa l’héroïsme chevaleresque. […] Elle cache un secret athéisme et contient déjà le principe de la catastrophe subséquente. […] La raison pour écarter les problèmes dont nous parlons, c’est tout simplement qu’ils impliquent une pétition de principe.
C’étoit appliquer un grand principe à de bien minces bagatelles.
La Philosophie du Siecle y est mise en action & ridiculisée par une apologie ironique de ses principes les plus dangereux, fidélement puisés dans les écrits de ses Apôtres.
Les auteurs sensez qui ont voulu composer des poëmes dogmatiques, et faire servir les vers à nous donner des leçons, se sont conduits suivant le principe que je viens d’exposer.
On lui a, plus d’une fois, reproché de n’avoir pas de principe théorique général, de ne pas croire assez au droit pris d’une manière abstraite ou philosophique, d’accorder beaucoup au fait. […] Ici de graves questions se soulèvent, questions de principes et de sentiment. […] On a beau jeu de parler après coup de la conséquence inévitable des principes, mais, dans le fait, ils auraient pu courir et se heurter de bien des manières. […] Il a montré que, si le système est tombé, ce n’est point par le vice de son principe, mais par des fautes d’exécution…. […] Mignet, insistant sur le même rapprochement historique, écrivait le 12 février : « Elle (la nation anglaise) fit donc une simple modification de personnes en 1688, pour compléter une révolution de principes opérée en 1640, et elle plaça sur un trône tout fait une famille qui avait la foi nouvelle.
D’abord un principe général, que l’on peut dire le caractéristique du wagnérisme : c’est une erreur, prendre pour fin, dans l’art, la musique, qui n’est qu’un moyen de l’expression artistique, tandis que, seule, l’action est la fin véritable. […] Ce principe général peut servir d’introduction à la troisième partie, toute théorique. […] Cette utilité peut se résumer dans le principe : l’art doit arracher les Allemands et tous les hommes à l’apparence sensible, et les initier aux vérités religieuses. […] Cet art créé, tout d’une pièce par le génie de Richard Wagner, le maître a tenté d’en exposer le principe, sous une forme didactique. […] Les Souvenirs forment un complément indispensable aux autres écrits du grand réformateur, et, bien qu’il ne contiennent nullement un exposé régulier de ses principes, ils fournissent de curieux renseignements sur ses idées et ses impressions personnelles.
Je n’en rapporterai qu’un seul ici, parce qu’il montre l’une des plus larges applications du principe. […] Parmi nos races domestiques, si quelque organe, ou l’animal tout entier est négligé, et que le principe de sélection cesse d’être appliqué, cet organe, tel par exemple que la crête chez les volailles Dorking, ou même la race tout entière cesse de présenter une presque uniformité de caractères. […] — On peut donner plus d’extension au principe que nous venons d’établir. […] Partant du principe que toutes les espèces d’un même genre sont aussi sûrement descendues d’un progéniteur commun que les deux sexes d’une espèce quelconque, quel que soit l’organe qui, chez ce commun progéniteur ou chez ses descendants immédiats, soit devenu variable, les variations de cet organe auront très probablement fourni à la sélection naturelle, sexuelle et spécifique, l’occasion d’agir ; de sorte que les diverses espèces auront pu s’adapter successivement à diverses situations dans l’économie de la nature, de même que les deux sexes de chaque espèce l’un à l’autre ; les mâles et les femelles d’une même espèce auront pu prendre des habitudes différentes ; et enfin, les mâles auront acquis des armes pour lutter contre d’autres mâles pour la possession des femelles. […] Nous avons parlé ici d’organes spéciaux qui sont demeurés variables, parce qu’ils ont tout récemment varié, de manière à différer les uns des autres ; mais nous avons vu aussi autre part93 que le même principe s’applique à l’individu tout entier ; car dans un district où coexistent plusieurs espèces d’un genre quelconque, et où, par conséquent, il s’est accompli autrefois une grande somme de variations et de différenciations, c’est-à-dire où la production de nouvelles formes spécifiques a été très active, on peut s’attendre à trouver, dans ce même district et parmi ces espèces, un nombre moyen de variétés proportionnellement très élevé.
L’auteur de la Chute de Louis-Philippe ne fut jamais, en effet, quoi qu’on ait pu dire, inféodé de sa personne, de ses principes ou de sa raison, à la maison d’Orléans, et rien ne devait invalider ou affaiblir le jugement qu’il avait à porter sur elle. […] Il a combattu pour le pouvoir, les principes, la monarchie, l’autorité, la règle, les idées chrétiennes, quelle que fut l’indignité de ceux qui portaient cette Arche des peuples. […] Il est le journaliste toujours armé, dans la mêlée des principes et des intérêts de son temps, lui qui aurait pu être un écrivain de choses éternelles. […] Granier de Cassagnac reçut toute sa vie en pleine poitrine — qu’ils ne mordaient pas — tous les outrages des partis qu’il avait blessés, mais il avait l’héroïsme imperturbable, et rien ne l’arrêta jamais dans la défense d’un gouvernement qui représentait pour lui, vaille que vaille, mais qui représentait comme il le pouvait, le principe sacré de tous les gouvernements. […] Où les deux autres les attaquaient, lui les défendait, et il n’eût rompu avec eux que s’ils eussent rompu avec l’Église, le principe de tous les gouvernements.
L’honneur est pour lui le principe des monarchies. […] — Mais qu’il poursuive, dira quelqu’un : toute la théorie physiologique appliquée aux races humaines est dans ces principes ! […] Il a donné comme étant le principe du gouvernement aristocratique la qualité qui était le fond de son propre caractère, la modération. […] Il est temps de revenir aux principes et en même temps aux précédents, aux principes rationnels et aux précédents historiques, qui justement ici se rencontrent ; et l’on sauvera deux choses, la monarchie et la liberté. […] Voir les idées sourdre, jaillir, abonder, s’associer, se concerter, conspirer, former des groupes et des systèmes, et comme des mondes ; voir « tout céder à ses principes », « poser les principes et voir tout le reste suivre sans effort » ; et aussi n’être point esclave de ses principes, et savoir s’y soustraire, et en aborder d’autres, et dans un ordre d’idées qui n’est point celui qu’il préfère, ouvrir des voies que ce sera une gloire à ses successeurs seulement de suivre ; ce jeu agile et sûr de l’intelligence est pour lui comme une sorte de délice, une ivresse calme et subtile.
La coalition de principes opposés, mais de haine commune, cette maladie organique de la France, ne laissa plus de doute aux amis des Bourbons sur leur ruine prochaine. […] Sa conduite rendit ses principes suspects, mais il avait rendu invincible la coalition qu’il avait formée. […] Sa vieillesse seule l’aurait retenu dans l’inaction pendant cet accès de guerre civile ; il n’aurait su à quel parti se rallier pour combattre avec lui ; son amitié pour Carrel et ses adulations aux hommes de son bord l’auraient empêché de combattre les républicains ; son légitimisme d’apparat l’aurait empêché de combattre avec les républicains patriotes et modérés ; ses principes et ses goûts aristocratiques l’auraient empêché de combattre avec les meurtriers de tout ordre et de toute civilisation ; sa soif de popularité l’aurait empêché de se prononcer contre la lie du peuple. […] Mais, si cette respectueuse tolérance est respectable, nous ne pouvons pas respecter de même l’affectation, plus ou moins suspecte, d’un écrivain qui arrive en France avec une profession de foi philosophique déjà imprimée, et qui, trouvant le gouvernement incliné, ainsi que son chef, à un culte d’État unique et dominateur, change à l’instant de note, déchire son livre philosophique et en compose sur-le-champ un autre d’après les principes opposés, et se pose en apôtre de ce qu’il venait d’apostasier.
Le principe de l’encouragement affectueux, de la poignée de main consolatrice, donnée à un homme de talent inconnu, me semble excellent, mais à la condition que le jury ne se transforme pas en comité électoral où l’on donnera la R. […] Tant qu’il y aura, d’une part, un magazine soucieux de faire autour de son titre une publicité flatteuse, et d’autre part, des dames ou des messieurs écrivains ravis de disposer de quelque influence auprès de leurs jeunes confrères, aucune condamnation portée en vertu des principes supérieurs ne fera que les prix littéraires aient vécus. […] Cela c’est le principe nécessaire ; c’est l’idéal. […] En principe, je suis contre tous les prix, que je considère comme des primes à l’intrigue et des excitations à un désir fallacieux de gain… En réalité, il est absolument immoral pour la littérature que des écrivains publient dans l’espérance de diplômes, comme des fermiers candidats aux concours agricoles.
Chacun s’évertuait, soit à retrouver les principes de la société humaine, soit à imaginer des ressorts nouveaux, comme si tous les anciens eussent été brisés, ou que les principaux ne se fussent pas redressés d’eux-mêmes dans la société conservée par la même providence qui conserve la vie humaine. […] La chimère de l’infaillibilité du témoignage humain, comme principe unique de la vérité religieuse, a rejoint la chimère de l’infaillibilité du peuple, comme fondement unique des gouvernements. […] Le caractère philosophique de ces livres, la morale tirée des événements, la profondeur et la gravité des maximes ; des vues supérieures et des leçons éloquentes sur la part de chacun dans la bonne et la mauvaise fortune des sociétés ; plus de penchant pour le principe d’autorité que pour le principe de liberté, dans une conviction égale de la nécessité des deux choses pour la bonne conduite et pour la gloire des sociétés humaines : toutes ces qualités indiquent que les nobles habitudes de l’enseignement public ont passé par là.
Le principe qui dans les vieux temps avec cette divine force Aryenne conquérait les pays et versait le sang, — un sang qui produit la vie, non la mort, — ce même principe, dans ces hommes, conquit l’esprit des peuples et fit couler à travers les âmes des peuples frères, historiquement séparés, le fleuve de l’humanité idéale. […] Car c’est au principe qui jadis, porté par les Francs, les Normands, les Anglo-Saxons, les Lombards, les Suèves et les Vandales, se répandit en France, en Angleterre, en Italie, en Espagne et en Russie, c’est à ce principe généreux et vivifiant que ces peuples doivent d’exister encore.
Joseph Hudault avait fixé sur ses carnets intimes et pour son propre usage, de la même manière que Pierre de Rozières, ce qu’il appelait ses « principes et bases de vie ». […] Il faudrait qu’il y eût en France beaucoup de dynasties fondées sur ce principe. […] Par exemple, il y a des républicains démocrates et laïques, des adeptes de la philosophie des droits de l’homme, appuyés sur un principe d’ordre juridique et non d’ordre économique, révolutionnaires si on veut, mais qui se rattachent aux idées de la Constituante. […] Ces républicains « démocrates et laïques » trouvent leur principe d’action dans la Déclaration des Droits de l’homme : « Nous combattons, disent-ils, le militarisme allemand. » Pour eux, c’est une guerre d’indépendance plus que de « nationalité ».
La sagesse de la conduite dépend presque entiérement de la connoissance de soi-même : il indique les moyens de parvenir à cette connoissance, d’en tirer des fruits, & de soustraire son ame à la tyrannie des passions ; il met sous les yeux de la raison, les principes qui les éveillent, les alimens qui les fortifient, & les contre-poids qui peuvent les arrêter.
Religion, Morale, Politique, Histoire, Géographie, Chimie, tout a été de son ressort, & par-tout on y reconnoît l’Homme érudit, mais sans jugement, sans principes, & sans goût.
Ce petit Ouvrage est précédé d'un Discours préliminaire qui renferme d'excellens principes de morale & de goût, qui prouvent que l'esprit de l'Auteur est plus propre à donner des leçons que des exemples.
., et partons d’abord d’un principe incontestable.
Malgré ces essais de retour sincère et cette profession de principes, Bernis avait l’honnêteté de ne s’en point prévaloir, et de confesser son faible, même à Boyer ; sa fortune n’avançait pas. […] Laissons-le parler lui-même, nous ne saurions dire aussi bien que lui : Quand on a des affaires à traiter dans les cours étrangères, c’est la manière dont on les conduit, ces affaires, qui fixe l’attention et qui décide de l’estime qu’on a pour vous ; mais, lorsqu’on n’a rien à démêler avec une cour, on est alors jugé d’après le personnel ; ainsi, l’on a besoin d’une grande attention pour éviter la censure d’une infinité d’observateurs curieux et pénétrants qui cherchent à démêler votre caractère et vos principes, sans que vous puissiez jamais détourner leur attention. […] Frédéric, adversaire équitable, le confirme dans son Histoire : il ne reproche à Bernis que de s’être prêté à des vues dont il sentait jusqu’à un certain point l’imprudence, et qu’il s’efforça ensuite, mais en vain, de modérer : Tant qu’il s’agissait d’établir sa fortune, écrit l’historien-roi, toutes les voies lui furent égales pour y parvenir ; mais aussitôt qu’il se vit établi, il songea à se maintenir dans ses emplois en se conduisant par des principes moins variables et plus conformes aux intérêts permanents de l’État.
Voyez, mon cher comte, si vous pouvez plus que moi exciter le principe de vie qui s’éteint chez nous : pour moi, j’ai rué tous mes grands coups, et je vais prendre le parti d’être en apoplexie comme les autres sur le sentiment, sans cesser de faire mon devoir en bon citoyen et en honnête homme. […] En ce moment, Bernis en était venu lui-même à un état tout à fait maladif, à une exaltation nerveuse réelle, infiniment honorable dans son principe, mais qui devait le rendre médiocrement propre au rôle qu’au fond il n’ambitionne même plus : « Ne parlez plus de moi pour la première influence, écrit-il d’un ton sincère à Choiseul ; vous me faites tort ; j’ai l’air de vous pousser et de n’être qu’un ambitieux, lorsque je ne suis que citoyen et homme de bon sens. » Dès août 1758, il s’ouvre nettement à Choiseul pour lui offrir sa succession : Réfléchissez mûrement sur une idée que j’ai depuis longtemps : je crois que vous seriez plus propre que moi aux Affaires étrangères en les considérant sous le point de vue de l’alliance. […] On n’aurait pas la clef de cette révolution ministérielle et le secret qui, dès le principe, est dans l’état moral de Bernis, si on ne lisait les lettres véritablement désespérées qu’il adressait coup sur coup à Mme de Pompadour pour qu’on lui donnât le successeur et le collaborateur désiré : en voici quelques passages : Je vous avertis, madame, et je vous prie d’avertir le roi que je ne puis plus lui répondre de mon travail.
Dès les premières pages des prétendus mémoires, comment se peut-il admettre qu’une personne du xviiie siècle, une douairière à peu près contemporaine de Mme du Deffand7, et qui doit avoir sinon les mêmes principes, du moins le même ton et la même langue, vienne nous parler théologie en des termes qui ne datent que de 1814 au plus tôt, et nous dise en raillant et réprouvant les protestants d’Allemagne : C’est un mélange inouï de vide et d’informe, de mielleux, d’arrogant et de niais, de mystique, d’érotique et de germanique enfin, qu’on trouve inconcevable et qui ne saurait s’exprimer. […] Elle a le bon sens, un certain bon sens âcre en qui se résume une expérience consommée, « un fonds de caustique qui ne demande qu’à sortir », et que sa charité, plus de principes que de nature, ne suffit pas à contenir au dedans. […] Elle a très bien rendu le mouvement qui la porta vers lui et qui fut le principe de leur liaison : Je me sais très bon gré d’avoir vaincu ma timidité.
« Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, et auteur de plusieurs écrits qui vous sont vraisemblablement connus, vient de composer un Traité sur l’Éducation en quatre volumes, où il expose plusieurs principes contraires aux nôtres, tant sur la politique que sur la religion. […] Sa conduite et ses principes ne se démentent-ils point ? […] « En vérité, le monde n’est pas si corrompu que ces messieurs le prétendent ; la bonté n’est pas rare ; chaque nation offre à celui qui les cherche une infinité d’hommes estimables, portés par leurs principes ou par leur naturel à aimer, à servir ceux qui leur ressemblent ; partout le mérite et l’honneur trouvent de l’appui, des secours, des amis.
Ils seraient bien coupables ou bien bornés, le roi lui-même ne serait pas excusable, s’il prétendait réduire ces États généraux aux mêmes termes et aux mêmes résultats qu’ont eus tous les autres : cela ne se passera pas ainsi ; ils doivent avoir un plan d’adhésion ou d’opposition à certains principes. […] Je lui dis que je ne doutais pas de la bonne foi et des bonnes intentions du roi et des ministres ; que tout ce qu’il y avait de raisonnable et de possible en améliorations, on principes et moyens d’un gouvernement libre, était dans leurs vues. — « Eh bien ! […] Il avait conseillé, on l’a vu, qu’avant les élections un plan fût énoncé en principe dans une proclamation aux bailliages : on n’en avait rien fait, et, après avoir tout laissé aller, M.
Tout comme il a été possible de montrer dans les lois de Keppler les conséquences nécessaires de la loi de gravitation, de même il peut être possible de montrer que la loi du progrès est la conséquence nécessaire de quelque principe également universel. […] « Finalement, les faits tendent à montrer que chaque espèce de progrès est de l’homogène à l’hétérogène, et que cela est parce que chaque changement est suivi de plusieurs changements. » L’interprétation complète du phénomène de l’évolution, présentée sous une forme systématique et dans un ordre synthétique se réduit, en résumé, aux propositions suivantes : Le principe fondamental de révolution est la persistance de la force : c’est de lui seul que tout se déduit. […] Premiers Principes, ch. 17-21.
On y voit à nu cette nature purement spirituelle, qui était comme dépourvue de la plupart des sens et des impressions ordinaires au commun des hommes, et qui de bonne heure, se gouverna dans la vie en vertu du principe de la moindre action. […] Signalant le principe essentiel de la nature, laquelle fait toutes choses à moins de frais possible et use d’une épargne extraordinaire dans son grand ménage, il vous dira que ce n’est que par là qu’on peut attraper le plan sur lequel elle a fait son œuvre. […] Dans les extraits, il s’attache, avant tout, à éclaircir et à démêler ce qu’il expose : il avait pour principe que, dans les sciences, la certitude elle-même des résultats ne dispense point de la clarté, et que la raison commune a droit à tout instant d’intervenir et de demander compte, autant qu’il est possible, de ce que les méthodes particulières lui dérobent.
Dans la préface qu’il mit en tête de sa traduction de Hales, il célèbre la méthode de l’expérience en physique et s’élève contre les systèmes, de manière à faire qu’on se demande si c’est bien lui qui va en construire de si beaux : Le système de la nature dépend peut-être, dit-il, de plusieurs principes : ces principes nous sont inconnus, leur combinaison ne l’est pas moins. […] Tel fut constamment le principe de conduite de Buffon, laisser la calomnie retomber sur elle-même.
L’idée de justice, indépendante en elle-même, y est exposée d’après les vrais principes de l’institution sociale. […] Si les Mexicains, par exemple, avaient eu un Descartes avant le débarquement des Espagnols, Fernand Cortez ne les aurait point conquis ; car l’effroi qu’ils eurent des Espagnols, et cette idée que ces étrangers étaient des dieux, n’était « qu’un simple effet de l’ignorance d’un principe de philosophie ». […] Ainsi un mauvais principe de philosophie, l’ignorance d’une cause physique, engourdit dans un moment toutes les forces de deux grands empires ».
Il me semble toujours que, si l’auteur qui procède par cette méthode n’avait pas connaissance des événements historiques a posteriori, les principes dont il prétend les déduire ne lui en feraient pas deviner un seul ; preuve évidente que ces principes sont faits à la main et après coup, qu’ils sont plus ingénieux que solides, et qu’ils ne sont pas les véritables ressorts du jeu qu’on leur attribue… En fait de politique, rien n’arrive deux fois de la même manière. […] Grimm s’attache dès le principe au Discours sur l’inégalité, où le système de Rousseau est déjà tout entier et d’où le reste découlera.
Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments, le poli de la surface, l’harmonie de l’ensemble, n’y a-t-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, quelque chose d’éternel comme un principe ? […] Enfin ces principes expliquent mieux qu’aucun commentaire les défauts de Salammbô, qui, comme on l’a dit, est une sorte d’opéra en prose. […] La sincérité est le principe de toute émotion, de toute sympathie, de toute vie, parce qu’elle est la forme projetée par le fond en vertu d’un développement naturel, qui va du dedans au dehors, de l’inconscient au conscient.
C’est de ce mot, limité à Alzire et à l’Orphelin de la Chine, et incontestable dans cette application restreinte, qu’on a voulu faire toute une déclaration de principes et l’axiome à inscrire sur la bannière de l’art. […] Opposons dogme à dogme, principe à principe, énergie à entêtement, vérité à imposture, rêve à rêve, le rêve de l’avenir au rêve du passé, la liberté au despotisme.
— Avant d’aborder le sujet de ce chapitre, je dois faire quelques observations préliminaires sur la manière dont la concurrence vitale appuie le principe de sélection naturelle. […] J’ai donné le nom de sélection naturelle au principe en vertu duquel se conserve ainsi chaque variation légère, à condition qu’elle soit utile, afin de faire ressortir son analogie avec la méthode de sélection de l’homme. […] Il nous faut examiner maintenant avec plus de détails le principe de la concurrence vitale.
La bâtardise, qui est le sujet de ce terrible Mémoire, prenait à la gorge tout ce qu’il y avait de principes, de moralité, de sentiments et d’idées dans l’âme et dans l’esprit de Saint-Simon, et voilà ce qui a fait pousser à cet homme de monarchie la longue et douloureuse clameur qu’il pousse le long de cet admirable Mémoire, aussi puissamment, aussi désespérément que l’agonie du cor de Roland, à Roncevaux ! VIII C’est, en effet, un olifant qui sonne la fin de la monarchie, — de cette monarchie qui a duré plus qu’aucune monarchie du monde, parce qu’elle était fondée sur le principe divin de la paternité et de la famille, et qui allait mourir par les bâtardises ; car toutes les bâtardises s’appellent comme l’abîme appelle l’abîme. […] Le principe, violé une fois en haut, se retrouve violé partout… et jamais chose n’a mieux prouvé que le pouvoir politique et la paternité sont congénères, et qu’on ne les disjoint jamais que pour la honte et le malheur des peuples !
Mais il s’inspire des mêmes principes. […] En stricte logique, c’est une pétition de principe. […] Ce principe posé, l’histoire reste à écrire. […] Huysmans reste étranger au principe idéologique du symbolisme. […] René Ghil a fondé sur ce principe l’école instrumentiste.
Le grand goût n’est que le bon sens appliqué au gouvernement des choses de l’esprit ; mais il y a un bon sens gouverné par des principes, et un autre qui dépend de l’humeur de l’homme. […] Il rend surtout témoignage du caractère et du talent de l’auteur, — un caractère ami du bien et jaloux du mieux, un de ces esprits comme il y en a peu, fixés et non arrêtés, défendus par des principes, et qui restent ouverts aux bonnes raisons ; un esprit qui a en soi son moule distinct, et qui imprime à tout ce qu’il traite ou ce qu’il touche un certain composé bien net de sagacité, de savoir, de moralité et de style —, qui y met sa marque enfin.
Le grand Gœthe, le maître de la critique, a établi ce principe souverain qu’il faut surtout s’attacher à l’exécution dans les œuvres de l’artiste, et voir s’il a fait, et comment il a fait, ce qu’il a voulu : « Il en est beaucoup, disait-il, qui se méprennent, en ce qu’ils rapportent la notion du beau à la conception, beaucoup plus qu’à l’exécution des œuvres d’art ; ils doivent ainsi, sans nul doute, se trouver embarrassés quand l’Apollon du Vatican et d’autres figures semblables, déjà belles par elles-mêmes, sont placés sous une même catégorie de beauté avec le Laocoon, avec un faune ou d’autres représentations douloureuses ou ignobles. » Il y a donc, selon lui, une part essentielle de vérité, qui entrait dans les ouvrages des anciens, dans ceux qu’on admire et qu’on invoque le plus, et c’est cette part de vérité, cette nature souvent crue, hideuse ou basse, moins négligée des anciens eux-mêmes qu’on ne l’a dit, qu’il ne faut point interdire aux modernes d’étudier et de reproduire : « Puisse, s’écriait Gœthe, puisse quelqu’un avoir enfin le courage de retirer de la circulation l’idée et même le mot de beauté (il entend la beauté abstraite, une pure idole), auquel, une fois adopté, se rattachent indissolublement toutes ces fausses conceptions, et mettre à sa place, comme c’est justice, la vérité dans son sens général ! […] Combien de gens, même en matière plus grave que des drames ou des romans, se flattent d’obéir à des principes et qui ne font que subir des relations de société !
« Représentant de la philologie allemande en Franco, appliquant et développant les principes sur lesquels repose la critique des textes, son exemple eut certainement de l’action sur ses contemporains immédiats, et aussi sur les plus jeunes qui ont succédé : il ne m’appartient pas de citer les noms. […] « Repoussé ou peu agréé dans le principe du côté universitaire, Dübner trouva un empressé et généreux accueil parmi les membres de l’enseignement libre, qui surent apprécier aussitôt son utilité et les services qu’il pouvait rendre.
La crainte de la mort et des enfers lui semblait en particulier le principe générateur de toutes les mauvaises passions. […] Quand Rome s’écroulait sous le fer des tyrans, Que, sortis de son sein, de rebelles enfants Par une guerre impie ensanglantaient leur mère, Et vainqueurs ou vaincus accroissaient sa misère, Un poète parut qui, d’une austère voix, Chantant de l’univers le principe et les loix, Et leur chaîne à jamais bienfaisante, éternelle, Faisait du triumvir rougir la loi cruelle ; De leurs prêtres du moins détrompait les humains ; C’était assez d’un maître aux malheureux Romains ; Et pour les rassurer (?)
Une grande idée s’était levée, l’idée nationale, lien des âmes et principe d’unité littéraire : elle pouvait prendre la place des idées centrales et communes, d’où l’inspiration du moyen âge était sortie. […] Rompant tous ses liens, rejetant la gêne de la loi morale, l’oppression des préjugés et des respects traditionnels, l’individu tend à être le plus longtemps possible : il affirme que sa valeur est en lui, et de lui ; le mérite seul inégalise l’égalité naturelle des hommes ; l’idée de la gloire raffine l’égoïsme instinctif, et fournit un principe d’action suffisamment revêtu de beauté ; par elle, l’individu emploie sa vie à se créer une vie idéale après la mort, plus prochaine et plus humaine en quelque sorte que l’éternité promise au juste chrétien.
Le fond anglais subsiste toujours : mais il s’accommode de son mieux aux principes de l’art français. […] Mais ici encore, je crois, la pensée de nos philosophes a été chercher eu Angleterre plutôt des soutiens, des exemples, des vérifications que des principes et l’impulsion initiale : c’est chez nous et de nous surtout que les inventions particulières par lesquelles les Anglais avaient mis leurs intérêts intellectuels et matériels, privés et nationaux, dans les meilleures conditions qu’ils pouvaient, ont assuré la diffusion.
Joie de vivre, principe de noblesse et d’amour, tu deviens pour ces misérables un principe de bassesse.
Rouler des idées, amonceler des évidences, étager des principes, voilà le remuement formidable. […] Ce vilain problème a été posé : faire avancer le bien-être par le recul du droit ; sacrifier le côté supérieur de l’homme au côté inférieur ; donner le principe pour l’appétit ; César se charge du ventre, je lui concède le cerveau ; c’est la vieille vente du droit d’aînesse pour le plat de lentilles.
On peut expliquer, si je ne me trompe, par ce même principe, l’impossibilité presque générale de lire de suite et sans ennui un long ouvrage en vers. […] D’après ces principes, et d’après le témoignage presque général de tous les gens de lettres, j’ai bien de la peine à croire qu’Homère et Virgile aient jamais été lus sans interruption et sans ennui par leurs plus grands admirateurs.
mais en métaphysique et dans la critique littéraire, elle manque de principes arrêtés, du haut desquels on regarde les choses ; elle ne sait juger définitivement ni les œuvres, ni les systèmes. […] Mme Sand, qui n’est pas plus un homme que Mme de Staël, qui n’a pas plus de principes premiers, pas plus de métaphysique prépondérante que Mme de Staël, n’a pas l’esprit critique, même dans la mesure où il est en Mme de Staël.
Il leur avait préféré le côté extérieur, mouvementé, visiblement éloquent des choses, et il s’était rencontré tour à tour, mais exclusivement, le peintre de mœurs et de guerre que des ouvrages ultérieurs, comme les Chevaux du Sahara 21 les Mœurs et coutumes de l’Algérie 22, et les Principes généraux du cavalier arabe 23 ont définitivement classé. […] Le Sahara Algérien. — Mœurs et coutumes de l’Algérie. — La Grande Kabylie. — Le Grand Désert, Itinéraire d’une caravane du Sahara au pays des Nègres. — Les Chevaux du Sahara. — Principes généraux du cavalier Arabe (Pays, 18 avril 1855).
L’examen de ces livres nous sera une bonne occasion de démontrer par les faits que les vrais exemples à suivre pour la politique des temps présents ne sauraient être invoqués que là où nous trouvons, soit en germe, soit développés, les deux principes de la société moderne : l’élévation des mœurs dans la famille, et la grandeur de la nationalité. […] Par un reste des respects de sa jeunesse, il dit quelque part que Montesquieu avait la passion de l’impartialité, quoique Montesquieu, en fait d’impartialité, n’eût rien de plus qu’un manque absolu de principes et le parti pris de justifier toutes les erreurs du genre humain, enchâssées dans toutes les législations.
Encore une fois, il faut citer, pour qu’on nous croie : « La première femme, — dit dogmatiquement Bellegarrigue, page 88 de son volume, — la première femme qui échangea son célibat contre espèces a bien mérité de l’humanité ; car elle a proclamé le grand principe de la paix publique et de la prospérité universelle. » Certes ! […] La gloire et la force du peuple américain, c’est la bâtardise : « La transplantation des races européennes — dit-il, l’anti-Européen, — a eu pour premier effet sinon de dissoudre entièrement, au moins d’affaiblir le principe de la famille. » Et plus bas, devenant plus explicite, il ajoute : « Le passage de l’Européen outre-mer a toujours eu pour cause une protestation contre l’autorité paternelle, une déclaration d’indépendance individuelle, une sorte d’assimilation à l’état de bâtardise. » Et le singulier penseur, qui lit l’histoire les yeux retournés, non seulement ne voit pas les conséquences éloignées du vice originel de l’Amérique, mais, lui qui parle tant de réalité, il ne voit pas même les réalités présentes ; car, à l’heure qu’il est, tout le monde sait, sans avoir eu besoin d’aller en Amérique, que le peuple américain est un peu gêné en ce moment par son heureuse bâtardise ; que la question de l’indigénat est une des plus grosses questions qui aient jamais été agitées dans les États de l’Union, et que cette question n’est pas autre chose que la nécessité — sous peine de dissolution complète — de se faire une espèce de légitimité contre l’envahissement croissant de toutes les bâtardises de l’Europe, contre le flot montant des immondices qu’elle rejette !
Sainte-Beuve, l’entomologiste des riens, comme le plus grand critique qui ait jamais existé, parce qu’il n’a pas un principe de morale dans la tête et que sa critique, c’est de la description d’histoire naturelle. […] Parce qu’il n’avait pas de principes moraux, on a dit qu’il était un critique impartial et désintéressé.
le grand intérêt de ce livre, c’est la question de la Paternité et de la Famille, qui est une question aujourd’hui et qui n’en était pas une autrefois ; car c’était le principe, l’indiscutable principe de l’organisation de toute société, et quelque chose comme l’âme du monde.
, tous les mots d’une langue hier inconnue, comme Sganarelle ses bribes de latin dans la comédie, n’a dans la pensée ni consistance, ni point de vue supérieur, ni principe de philosophie… Tout son fait et toute sa méthode ne sont qu’une perpétuelle et superficielle induction, la plus aisée des opérations de l’esprit, et qui n’a aucune portée de conclusion quand elle est seule. […] Il prend la Création du pied des faits où elle n’est pas, car elle est le principe générateur de tous les faits, et sa Création, quand elle serait tout ce qu’il dit, ne serait pas encore la Création, mais l’histoire des choses créées, ce qui est différent.
IV Les Flamands et les Hollandais ont, dès le principe, fait de très-belles choses, d’un caractère vraiment spécial et indigène. […] Quel artiste pourrait composer des œuvres aussi monstrueusement paradoxales, s’il n’y était poussé dès le principe par quelque force inconnue ?
Il suffit en effet de lire l’Ouvrage dont nous parlons, pour sentir combien sont frivoles, contradictoires & absurdes, les raisonnemens des Impies ; & combien sont solides, raisonnables & consolans les principes sur lesquels le Christianisme est établi.
Lami, les principes pour la lecture des Orateurs de M. l’Abbé Mallet, le Cours de Belles-Lettres de M. l’Abbé Batteux, &c.
Buffier, Restaut, la Touche, Wailli, & quelques autres, ont composé des Grammaires qui se réduisent à l’exposition des regles du discours : celui-ci, moins occupé du mécanisme des Langues, que de leur génie particulier, en a fait, pour ainsi dire, l’anatomie ; & c’est en les décomposant, qu’il en a expliqué les premiers principes.
On voit un Ecrivain qui veut établir un principe & n’établit rien.
Ce n’est que tout à l’heure, au moment où, selon l’usage des auteurs de terminer par où le lecteur commence, il allait élaborer une longue préface, qui fût comme le bouclier de son œuvre, et contînt, avec l’exposé des principes moraux et littéraires sur lesquels repose sa conception, un précis plus ou moins rapide des divers événements historiques qu’elle embrasse, et un tableau plus ou moins complet du pays qu’elle parcourt ; ce n’est que tout à l’heure, disons-nous, qu’il s’est aperçu de sa méprise, qu’il a reconnu toute l’insignifiance et toute la frivolité du genre à propos duquel il avait si gravement noirci tant de papier, et qu’il a senti combien il s’était, pour ainsi dire, mystifié lui-même, en se persuadant que ce roman pourrait bien, jusqu’à un certain point, être une production littéraire, et que ces quatre volumes formaient un livre.
Qu’obtiendrons-nous avec les principes opposés ?
Partons donc de cette indétermination comme du principe véritable. […] — Dans la première hypothèse, l’objet matériel n’est rien de tout ce que nous apercevons : on mettra d’un côté le principe conscient avec les qualités sensibles, de l’autre une matière dont on ne peut rien dire, et qu’on définit par des négations parce qu’on l’a dépouillée d’abord de tout ce qui la révèle. […] Dans la seconde, le rôle de la conscience est nettement défini : conscience signifie action possible ; et les formes acquises par l’esprit, celles qui nous en voilent l’essence, devront être écartées à la lumière de ce second principe. […] Il faut donc aller plus loin, suivre jusqu’au bout l’application du principe, et après avoir rétréci l’univers à la surface du corps vivant, contracter ce corps lui-même en un centre qu’on finira par supposer inétendu. […] Nous ajouterons maintenant : puisque la perception pure nous donne le tout ou au moins l’essentiel de la matière, puisque le reste vient de la mémoire et se surajoute à la matière, il faut que la mémoire soit, en principe, une puissance absolument indépendante de la matière.
Toutefois, la conception du Misanthrope peut avoir eu un autre principe : ne serait-ce pas l’intérêt commun de la société des quatre amis.
Aussi ce qui distingue sur-tout cet Orateur de ses Rivaux, c’est la précision & la clarté du style, la noblesse des expressions, la justesse & la profondeur des idées, la variété des tons, la solidité des principes, & une grande étendue de lumieres.
Il sera toujours aisé à un esprit raisonnable de sentir une extrême différence entre l’Homme qui raisonne sur des principes solides, & le Dissertateur captieux, dont les idées ne marchent qu’au hasard & sans aucune liaison.
Quand l’illusion s’est affermie par le succès, la vérité devient odieuse, son langage importune ; on tâche en vain de ramener aux principes, on n’excite qne des clameurs.
En général, ce Poëte est diffus, languissant, prosaïque ; principe assez naturel d’une chute inévitable.
Ce grand art est cultivé avec tant de soin aujourd hui qu’il seroit honteux d’en ignorer les principes.
Tels sont brièvement les principes généraux suivant lesquels s’effectuent ces mutations.
Un effort pour secouer le joug de l’autorité, mais un effort à la fois timide et désordonné, fougueux et éphémère, se gaspillant en intrigues et en aventures, condamné à l’impuissance par son incohérence même, capable d’exciter une révolte, incapable d’opérer une révolution, parce qu’il manque à ces velléités d’émancipation le sérieux, l’esprit de suite, des principes nettement formulés. […] C’est une aversion passionnée des hommes et du régime dont ils ont subi la domination ; c’est une réaction violente contre les principes qui ont eu un triomphe éphémère ; c’est un violent effort de pensée pour les déraciner de l’esprit des autres. […] Cherchez par exemple en ce temps-là des livres où l’on examine et discute les principes ou les actes du gouvernement. […] Mais revenons aux moments de lutte ardente et ouverte entre des principes politiques rivaux et tâchons d’en noter la répercussion sur les œuvres des écrivains. […] Qui donc oserait soutenir que le principe démocratique, en vertu duquel tous les membres de la société doivent avoir des moyens égaux de se développer inégalement, s’est épanoui dans sa plénitude ?
Pour remonter jusqu’au principe, la vie est à la fois intensive, extensive et protensive dans la durée. […] Ces principes une fois rappelés, remarquons que la vie est nécessairement liée à un organisme occupant l’espace et aux mouvements de cet organisme. […] Nos procédés de synthèse intellectuelle sont donc des artifices d’analyse psychologique qui ne reproduisent nullement le processus réel de la nature et de la vie, c’est un symbolisme trompeur : nous prenons, comme l’a fait Wundt autrefois, le raisonnement, effet final, pour un principe ; nous expliquons les sensations par des raisonnements plus ou moins inconscients, au lieu d’expliquer le raisonnement même par le développement continu des sensations où la réflexion introduit des discontinuités artificielles. […] La place d’un point ne peut pas être déterminée sans un rapport à d’autres points ; établissons donc en principe que toute localisation suppose un certain nombre de sensations simultanées. […] Dans tout cela, il y a des sensations et des réactions motrices, mais aucune intervention de principes intellectuels et a priori.
Il croyait y rencontrer l’incarnation aussi parfaite que possible du principe abstrait dont l’amour fut le but, la joie et le tourment de son existence. […] Ce qui ne l’empêche pas de poser des principes que n’eussent pas désavoués plus tard M. […] c’est en effet le premier principe de sa vie et de son art. […] Les principes qu’accepte M. […] Ce sont là des tendances, bien en rapport sans doute avec son tempérament original, par contre bien peu conformes à la doctrine et aux principes vers lesquels semblent incliner ses romans modernes.
Ne voyez-vous pas les guides heureux de ce siècle se tenir forts de ces principes et se pardonner leur impitoyable égoïsme ! […] Quoi qu’en disent les philosophes, cet amour est inné dans l’homme et sert de principe à la conscience. […] Or les facultés intellectuelles de la femme ne supportent pas le savoir : « La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées n’est pas du ressort des femmes ; leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique ; c’est à elles à faire l’application des principes que l’homme a trouvés et c’est à elles de faire les observations qui mènent l’homme à l’établissement des principes. […] Sophie ne sera pas instruite, mais elle sera éduquée et elle le sera conformément à mon principe : plaire à son futur mari, ne plaire qu’à lui. […] Ce principe, quel est-il ?
Une littérature « sociale » y devait tôt ou tard aboutir ; gagner ainsi d’abord en étendue ce qu’elle perdait en profondeur ; et sinon périr, du moins se déformer et se désorganiser par un effet de l’exagération de son principe. […] » Voilà des principes hardis, que nous n’avons pas d’ailleurs à discuter ici, mais dont il ne serait pas impossible que Montesquieu eût eu quelque connaissance, et en tout cas dont on voit la ressemblance avec ceux de l’Esprit des lois. […] C’est de retourner à la nature pour nous y conformer ; et, rien qu’en posant ce principe, mais surtout en l’appuyant de ces « considérants », Rousseau renversait à la fois l’antique autorité des règles, le peu qui survivait du pouvoir de la tradition, et celui que la communauté s’arrogeait sur les sentiments de l’individu. […] celui de l’ancienne morale, dont le principe était de substituer en nous des motifs généraux d’action à l’impulsion personnelle de l’instinct ? […] C’est ainsi qu’après avoir émancipé l’individu de la tyrannie de la communauté, et substitué la sensibilité dans les droits de l’intelligence même, Rousseau achève son œuvre en posant ce principe qu’on exprimera désormais l’homme en fonction de la nature.
Sagesse des hommes, vous n’avez pas l’insaisissable fraîcheur des rivières. » Est-ce qu’avec un peu de bonne volonté on ne pourrait pas voir dans cette jolie phrase un poétique énoncé du fameux principe de Carnot ? […] » On considérera peut-être les principes de M. […] Boutade saugrenue, mais qui implique que ce savant ne conteste pas en principe la possibilité du miracle : il n’en use pas, voilà tout. […] Ce n’est pas sa faute si ces principes tutélaires sont mis en échec, malgré l’énergique protestation du Syllabus, par les damnables erreurs modernes. […] Le premier principe de tout art et de toute science, c’est de chercher le beau et le vrai, pour eux-mêmes, par amour désintéressé, et non pas en les examinant comme un menu de table d’hôte afin d’adopter les plats à notre convenance ; et encore moins faut-il les écarter pour leur substituer on ne sait quelle chimère de notre cru.
Voilà le gros de ces deux volumes, dans lesquels ce qui vaut le mieux, peut-être, c’est ce qui a le moins de prétention philosophique, c’est ce qui a le plus de fantaisie et de légèreté, c’est ce qui s’écarte le plus de tous ces grands principes et de tout ce pédantisme outrecuidant de philosophie. […] Les matérialistes, qui ont, en art, engendré le réalisme, oublieront ingratement l’athéisme qu’ils doivent à Diderot et riront avec mépris du bonhomme qui définit la peinture : « l’art d’aller à l’âme par l’entremise des sens », et qui, dans son Essai sur la peinture, pose en principe que « le but de l’art est de rendre la vertu aimable, le vice odieux et le ridicule saisissant ». […] Il est en principe ce que le peintre Hogarth est en acte ; mais son peintre, ce n’est pas le puritain et cruel Hogarth, c’est Greuze, le vertueux et sentimental Greuze. […] Génin, sur l’immoralité encore plus gênante de Diderot et son absence complète de principes, car, dans ce chaos de la tête de Diderot, l’athéisme n’était pas plus un principe que l’immoralité : tout s’en allait à la dérive. […] Seulement, il a beau être pipé par ses facultés, qu’il n’a jamais su gouverner et qui lui jouent ce tour pendable d’être ridicule ; il a beau être inconséquent d’organisation, sans aucun détraquement extérieur, comme un autre le serait d’une faiblesse de raisonnement et d’une rupture de principes, son inconséquence de nature ne lui fait pas une innocence.
Il n’en est pas de même des fables morales ; leurs auteurs mêmes nous en découvrent les moralités ; elles sont tirées du texte come une conséquence est tirée de son principe. […] Tout le monde convient du principe, mais dans la pratique on s’en écarte, ou faute d’atention, ou parce qu’on supose dans les jeunes gens des conoissances qu’ils n’ont point encore aquises. […] Il faut des principes : oui sans doute ; mais il en faut en tems et lieu. Si par principes vous entendez des règles, des maximes, des notions générales, des idées abstraites qui renferment des conoissances particulières, alors je dis qu’il ne faut point comencer par de tels principes. Que si par principes vous entendez des notions comunes, des pratiques faciles, des opérations aisées qui ne suposent dans votre élève d’autre pouvoir ni d’autres conoissances que celles que vous savez bien qu’il a dèja ; alors, je conviens qu’il faut des principes, et ces principes ne sont autre chose que les idées particulières qu’il faut leur doner, avant que de passer aux règles et aux idées abstraites.
Il a publié depuis une espece de Poétique de la Comédie, dont les principes sont justes, les observations fines ; mais où les citations sont trop multipliées, trop abondantes, & le style trop négligé.
Si ces loix, indispensables pour être bon Historien, ne s’accordent pas avec les principes qu’il s’est faits à lui-même, dans son Essai sur l’Histoire de Charles XII, dans celle du Czar Pierre I ; on ne peut conclure autre chose, sinon que les Ouvrages que nous venons de nommer ne sont pas des Histoires, & que celui du P.
Pour le faire avec succès, sa méthode est d’en rapprocher les principes, & de mettre cet Ecrivain en contradiction avec lui-même.
Omer & Dijon, ont faite des moyens qu’il propose, a mis le sceau à la démonstration de ses principes, & prouvé que non seulement la France, mais l’Europe entiere, peut se préserver de ce fléau, avec les précautions indiquées.
C'est pourquoi, sans négliger les événemens principaux, il s'est attaché, dans son Histoire de France, à suivre l'Esprit humain dans sa marche, à développer les progrès successifs des vices & des vertus, les changemens opérés dans le caractere & les usages de la Nation, les principes de nos libertés, les sources de la Jurisprudence, l'origine des grandes dignités, l'institution des divers Tribunaux, l'établissement des Ordres Religieux & Militaires, l'invention des Arts, & tout ce qui peut avoir rapport à ceux qui les ont cultivés & perfectionnés.
On a perdu le sens des principes et on ne s’y occupe guère que des personnalités. […] Il y combat toujours au nom du même principe. […] Bazalgette, nous pourrons voir qu’il combat toujours au nom du même principe. […] Il ne les écrivit que pour justifier ses théories littéraires, que comme une illustration des principes esthétiques préconisés par lui. […] C’est pour s’être insurgé contre ce principe que M.
Dans le principe, Roederer avait compté travailler directement avec le consul, s’inspirer de son esprit, et justifier devant lui de ses idées. […] Dès ce moment, à bien juger de la portée des actes, l’Empire était fait, il l’était en principe ; ce qui vint après ne devait plus être qu’une consécration, une conséquence. […] En administration, c’est moi seul qui ai arrangé les finances, vous le savez… Il y a des principes, des règles qu’il faut savoir… Moi, je travaille toujours, je médite beaucoup.
Il hésitait d’abord à accepter, craignant que cela ne le dissipât et ne le jetât, comme il disait, dans l’externe, tandis qu’il sentait de plus en plus le goût des voies intérieures et silencieuses ; puis il pensa qu’il était peut-être appelé par là à rendre témoignage de sa doctrine et à briser quelque lance contre l’ennemi : Il est probable, pensait-il, que l’objet qui m’amène à l’École normale est pour y subir une nouvelle épreuve spirituelle dans l’ordre de la doctrine qui fait mon élément… Je serai là comme un métal dans le creuset, et probablement j’en sortirai plus fort et plus persuadé encore qu’auparavant des principes dont je suis imprégné dans tout mon être. […] Garat, homme de talent, littérateur distingué et disert, mais esprit vague et peu précis, professait la doctrine du jour, celle de Condillac, qui se réduisait à la sensation pour tout principe : il simplifiait l’homme outre mesure, et répandait sur des explications, qui n’en étaient pas, un certain prestige, je ne sais quel luxe académique et oratoire. […] Après avoir établi quelques principes de cet ordre, Saint-Martin a donc confiance que ce témoin perpétuel de Dieu, l’âme de l’homme, gagnera à l’épreuve présente, et que le miroir sera plutôt nettoyé qu’obscurci.
Sans nulle difficulté on se loge le premier jour sur la contrescarpe ; on occupe en arrivant Léopolstadt, et si nous n’y avions trouvé que ce régiment de la garde ordinaire que j’ai vu battre par les écoliers de Vienne, ce n’eût peut-être pas été un siège de huit jours. » Notez que Villars comptait bien alors se tenir, par le Tyrol, en communication avec l’Italie et avec l’armée de Vendôme, dont un détachement l’aurait appuyé : « Ces troupes, écrivait-il au roi, auraient traversé le Tyrol comme l’on va de Paris à Orléans, si elles s’étaient mises en marche dès les premiers jours de juillet. » Les grandes idées des campagnes de 1805 et de 1809, Villars les a donc entrevues ; il avait pour principe qu’il faut qu’un seul et même esprit gouverne toute la guerre : « Votre Majesté saura un jour que l’empereur était perdu si on avait marché à Passau, et il n’y a que des gens gagnés par l’empereur, ou des ignorants, qui aient pu s’opposer à ce dessein. » Le prince Eugène, revoyant Villars à Rastadt, le lui dit en présence de témoins : si on avait suivi ce parti alors, la paix qui se fit en 1714 eût pu être conquise par la France neuf ans plus tôt. […] D’après ce principe et sur son conseil, on supprima les supplices, dont il avait fait ralentir l’usage dès son arrivée en Languedoc. […] Un principe m’a guidé en l’étudiant : sous peine de rapetisser son objet et de voir d’une vue basse, il faut avant tout chercher dans chaque homme distingué, et à plus forte raison dans un personnage historique, la qualité principale, surtout quand elle a rencontré les circonstances et l’heure propice où elle a eu toute son application et tout son jeu.
Alfred de Musset part de ce principe qu’une œuvre d’art doit autant que possible réunir deux conditions : plaire à la foule et satisfaire les connaisseurs. […] Il puisait son principe en lui, dans son organisation même. […] Lors même que l’on sent que cette fécondité n’est pas chose qui s’apprenne, le principe n’en est pas moins admirable, et rien ne peut remplacer la gaieté, l’éternelle ardeur au travail, qui en résultent.
Robespierre, qui a personnifié en lui cette mêlée d’abord sublime, puis hideuse, des pensées et des passions, des philosophies et des fureurs, des principes et des sophismes, des moralités privées et des atrocités publiques, va périr sous la main non de ses ennemis, mais de ses complices. […] Ses principes sont stériles et condamnés comme ses proscriptions, et il meurt en s’écriant avec le découragement de Brutus : “La république périt avec moi ! […] Ôtons le crime de la cause du peuple comme une arme qui lui a percé la main et qui a changé la liberté en despotisme ; ne cherchons pas à justifier l’échafaud par la patrie, et les proscriptions par la liberté ; n’endurcissons pas l’âme du siècle par le sophisme de l’énergie révolutionnaire, laissons son cœur à l’humanité ; c’est le plus sûr et le plus infaillible de ses principes, et résignons-nous à la condition des choses humaines.
Et en même temps, si l’on admet une fois que son instrument est le vers classique, on sentira qu’il est dirigé par le même principe, par la même conception de la forme poétique, que les Gautier et les Banville. […] N’ayant pas le tempérament oratoire, cette faculté qui perçoit la distance entre deux idées et toute la série des raisonnements par où l’on s’avance de l’une à l’autre, incapable de suivre un principe dans ses conséquences les plus lointaines et d’emporter l’une après l’autre toutes les défenses d’un auditeur par la marche savante des preuves, Boileau se trouve assez mal à l’aise dans son rôle d’orateur moraliste. […] Jusque dans cette admirable Satire IX, vous apercevrez les points de suture : ce n’est pas un discours fortement conçu et contenant toutes ses parties dans son principe, c’est une suite de morceaux saisissants, dont chacun présente une facette du sujet.
La psychologie, naturellement, est moins intérieure, plus sommaire ; les passions, bizarres parfois en leurs effets, ou monstrueuses, sont élémentaires en leur principe. […] Or tant par l’une que par l’autre de ces deux œuvres, ils indiquaient trois caractères du naturalisme : d’abord l’usage du document, de la note prise au vol dans les rencontres de la vie ; traduisons : la substitution du reportage à la psychologie ; en second lieu, la superstition ou la prétention scientifique, la fréquentation de la clinique, l’étude de l’hystérie ici, là de la maladie de cœur, donc la substitution de la pathologie à la psychologie ; enfin, dans Germinie Lacerteux, le principe si contestable que les faits vulgaires et les milieux populaires sont le propre domaine de l’art réaliste, qu’il y a plus de réalité dans l’œuvre quand il y a plus de grossièreté dans la matière. […] Pour le principe de ce procédé descriptif, voir la « personne » de la cathédrale dans Notre-Dame de Paris.
L’invention n’est pas une des espèces du travail ; elle en est le principe, la cause initiatrice76. […] Ceci, érigé en principe de toute culture, étudié depuis le plus grossier jusqu’au plus subtil et imposé à toute espèce de vouloir et de savoir, sera la fierté de vous autres, hommes du prochain siècle83. » Tel est le mètre d’évaluation : évaluation de Bourse, question de nombre. […] La richesse par exemple était désirée jadis comme un moyen d’embellir la vie ou comme un instrument de puissance entre beaucoup d’autres : elle est considérée aujourd’hui comme une fin en soi ; et le développement formidable du régime capitaliste avec les excès qu’il a entraînés a certainement son principe non pas uniquement dans une fatalité économique, mais bien aussi pour une large part, dans une fatalité psychique, dans cette médiatisation à outrance de la valeur de l’argent.
L’esclavage moderne a sans doute été condamné avant tout par nos principes de philosophie ; mais quelques vertus d’esclaves ont aussi concouru à la même fin. […] Mais, croyez-moi, aucune autre race n’a dans ses entrailles autant de cette force qui fait vivre une nation, la rend immortelle malgré ses fautes, et lui fait trouver en elle-même, au travers de tous ses désastres et de toutes ses décadences, un principe éternel de renaissance et de résurrection. […] Plus j’y réfléchis, messieurs, plus je trouve que le baron Montyon, à qui l’on reproche souvent d’être parti des principes d’une philosophie un peu superficielle, a obéi au contraire à une pensée très profonde.
Il a beau fulminer contre Ronsard ; il conserve la moitié de l’idéal de la Renaissance ; il érige en principe l’imitation des auteurs de la Grèce et de Rome ; il maintient les genres littéraires créés par eux ; il prescrit l’emploi de la mythologie ; il en fait une condition vitale du poème épique ; il invite les faiseurs d’odes à prendre Pindare pour modèle et il abritera sous l’autorité du poète thébain les hardiesses prudentes (oh combien prudentes !) […] Un second caractère saillant de la littérature du temps est son respect pour le principe d’autorité, et cela en tout domaine. […] Ces principes ne comprennent pas toute la philosophie de Descartes ; mais ils résument ce qui en est le plus apparent, ce qui frappe le plus la génération de Louis XIV.
Il étudiait les langues, il réfléchissait sur les principes et les instruments de nos connaissances, il visait à la gloire du style. […] Je parle de Manette parce que c’est une manière discrète d’indiquer comment Rivarol n’avait point dans ses mœurs toute la gravité qui convient à ceux qui défendent si hautement les principes primordiaux de la société et le lien religieux des empires. […] Et ceci encore : Que l’histoire vous rappelle que partout où il y a mélange de religion et de barbarie, c’est toujours la religion qui triomphe ; mais que partout où il y a mélange de barbarie et de philosophie, c’est la barbarie qui l’emporte… En un mot, la philosophie divise les hommes par les opinions, la religion les unit dans les mêmes principes ; il y a donc un contrat éternel entre la politique et la religion.
Je conçois qu’on ait eu envie de l’écrire. » C’est pour avoir cédé toujours à ces envies et ne les avoir jamais contrôlées par un devoir, par un principe ou un scrupule, que Bonneval se perdit. […] L’heure était propice : il connaissait le duc d’Orléans régent, et leurs principes s’accordaient sans peine ; il avait près de lui un agent spirituel et peu difficultueux dans l’abbé Dubois, son compatriote limousin. […] L’exemple de Bonneval nous prouve, ce semble, qu’il faut quelque point d’arrêt, quelque principe, je dirai même quelque préjugé dans la vie : discipline, subordination, religion, patrie, rien n’est de trop, et il faut de tout cela garder au moins quelque chose, une garantie contre nous-même.
Il est entièrement opposé à mes principes. […] Un honnête homme peut fort bien s’élever contre la superstition et contre le fanatisme ; il peut détester la persécution ; il rend service au genre humain s’il répand les principes de la tolérance : mais quel service peut-il rendre s’il répand l’athéisme ? […] « Mille principes se dérobent à nos recherches, parce que tous les secrets du Créateur ne sont pas faits pour nous.
Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général Ces réflexions sont destinées à développer les principes qu’on a établis sur l’éloquence dans le discours précédent ; les éloges de justice et de devoir, auxquels on a été obligé dans ce discours, et les bornes qui lui étaient d’abord prescrites, n’ont pas permis d’y traiter avec l’étendue convenable cette matière importante. […] Les anciens, si je ne me trompe, ont senti cette vérité, et c’est pour cette raison qu’ils ont traité de l’élocution avec tant de détail ; c’est aussi dans la même idée que nous allons en tracer légèrement les principes. […] On peut juger sur ces principes, combien il y a loin de la véritable éloquence à cette loquacité si ordinaire au barreau, qui consiste à dire si peu avec tant de paroles.
Nous avons déjà remarqué que nos mœurs étaient restées aristocratiques, malgré le principe de l’égalité, introduit avec les idées de la révolution. Le principe conservateur des sociétés est aristocratique, parce que les sociétés ne peuvent se passer de hiérarchie. Ainsi nous serions portés à voir une grande vue de la Providence dans le soin qu’elle a pris de placer le principe conservateur de l’ordre dans les mœurs et dans la langue du peuple, qui doit régir l’âge actuel des sociétés européennes.
L’entrevue a lieu enfin, après trois mois de tentatives vaines pour approcher de l’être redoutable enseveli au fond du Vatican : l’échec absolu de l’abbé Pierre auprès du pape, fermé par nécessité et par principe à tout élan d’humanité, uniquement conduit par le froid calcul des intérêts de l’Église, marque l’écroulement de son rêve. « C’était l’arrachement final, la dernière croyance arrachée de son cerveau, de son cœur saignants. […] La volonté de l’Église est le principe moteur de l’existence du prêtre ; lui-même n’est rien par définition. […] S’il demeure en toute tranquillité de conscience le ministre d’une religion, qui a érigé l’ignorance en principe moteur universel, il ne peut prétendre en imposer à d’autres qu’aux pauvres d’esprit : s’il n’a pas une absolue confiance dans la « vérité » de l’absurde qu’il prêche, il n’est plus alors qu’un comédien cynique.
Ils ont des principes & des axiomes aussi certains que ceux de la géométrie. […] Elle repasse sur chaque point qui l’a scandalisée, le combat & développe des principes admirables. […] Sans mœurs, il étoit encore sans principes. […] La médecine est-elle une science qui ait des principes surs & des démonstrations ? […] Le sçavant bénédictin opposa principes à principes, inductions à inductions.
Le principe indiscutable, c’est que le style domine tout, consacre tout. […] Laissons dire ; tenons-nous-en aux principes. […] En principe, évidemment, la Critique a le devoir de prendre très au sérieux les conséquences morales d’une œuvre. […] Il n’est cependant pas toujours facile de concilier le véritable esprit critique avec des principes de moralité trop rigoureuses. […] Les conseils qu’on peut donner, pour l’enseignement d’une bonne méthode critique, peuvent se ramener à deux ou trois principes très simples.
Plus je creusais par l’étude, par l’érudition, par les chroniques et les chartes, plus je voyais au fond des choses, pour premier principe organisateur, le sentiment et l’idée, le cœur de l’homme, mon cœur !
. — Tout, pour toi, dans ce monde est ténèbres, hasard : Un grand principe aveugle, un mouvement sans cause Anime tour à tour et détruit chaque chose ; Par tous les éléments, sous les eaux, dans les airs, Chaque être en tue un autre : ainsi vit l’Univers ; Et dans ce grand chaos, bien plus chaos lui-même, L’homme, insondable sphinx, ajoute son problème, Crime et misère, en lui, qui se donnent la main ; La douleur ici-bas, et point de lendemain. — Oh !
Rallié de cœur aux principes de cette philosophie catholique, dont MM. de La Mennais et Gerbet sont les principaux organes, M. d’Ault ne conçoit Alger tout à fait bien colonisé que lorsqu’il sera aussi un peu évangélisé.