Si l’invraisemblance n’avait pas eu lieu, si le duc de Richelieu avait reconnu, dès le second pas dans l’ombre, qu’il était mystifié, le troisième acte devenait tout différent, ou plutôt il n’y avait plus de troisième acte, mais seulement une dernière scène comique, un changement de tableau.
Une idée fausse qu’ont sur George Sand quelques personnes prévenues, et qui perçait de leur part à la première représentation de Cosima, c’est de croire à je ne sais quelles situations et quelles images dont cet éloquent écrivain caresserait le tableau.
J’ai donc beau faire, je ne puis deviner à quoi sert, à quoi tend votre tableau synoptique des contradictions de la critique à votre endroit.
. — La Tour de Nesle, pièce en cinq actes et 9 tableaux (1832). — Angèle, drame en cinq actes (1833). — Impressions de voyage en Suisse (1833). — Catherine Howard, drame en cinq actes (1834). — Souvenirs d’Antony, nouvelles (1835). — Don Juan de Marana ou La Chute d’un ange, drame en cinq actes (1836). — Kean, drame en cinq actes et en prose (1836). — Piquillo, opéra-comique en trois actes, en collaboration avec Gérard de Nerval (1837). — Caligula, tragédie en cinq actes et en vers (1837). — Paul Jones, drame en cinq actes (1838). — Mademoiselle de Belle-Isle, drame en cinq actes et en prose (1839). — L’Alchimiste, drame en cinq actes, en vers (1839). — Bathilde, pièce en trois actes, en prose (1839). — Quinze jours au Sinaï (1839). — À clé, suivi de Monseigneur Gaston de Phébus (1839). — Une année à Florence (1840)
— La Samaritaine, évangile en trois tableaux, en vers (1897)
On avait exposé le corps dans le hall de la Plume, parmi les tableaux de la dernière exposition : les Hâleurs de Gottlob, les Parisiennes d’Henri Boutet, les Pyrotechnies savantes d’Henri de Groux, les Quiétudes rustiques de Maglin.
La fin de l’homme n’est pas de savoir, de sentir, d’imaginer, mais d’être parfait, c’est-à-dire d’être homme dans toute l’acception du mot ; c’est d’offrir dans un type individuel le tableau abrégé de l’humanité complète et de montrer réunies dans une puissante unité toutes les faces de la vie que l’humanité a esquissées dans des temps et des lieux divers.
Si nous concevons que l’esprit humain, dans sa légitime impatience et sa naïve présomption, ait cru pouvoir, dès ses premiers essais et en quelques pages, tracer le système de l’univers, les patientes investigations de la science moderne, les innombrables ramifications des problèmes, les bornes des recherches reculant avec celles des découvertes, l’infinité des choses en un mot, nous font croire volontiers que le tableau du monde devrait être infini comme le monde lui-même.
Si le double tableau que nous venons de tracer s’offre dans l’histoire de toutes les monarchies à un moment donné, il se présente particulièrement en Espagne d’une façon frappante à la fin du dix-septième siècle.
Il a traité de la poësie sans avoir un livre chez lui, & de la peinture sans posséder aucun tableau.
Ses tableaux des différens vices, des divers ridicules des hommes sont si vrais qu’on y reconnoît les originaux de tous les pays.
Un des endroits du livre qui m’a plu davantage, c’est le tableau qu’il fait, à la fin du troisième volume, de la vie qu’il voudrait mener, s’il avait de la liberté et de la fortune.
Le peintre est partout chez Saint-Victor, le peintre multiple du portrait, du tableau, de tous les genres de peinture.
Avec ce beau sujet de la Satire en France pendant le Moyen Âge, avec ce titre d’un bonheur terrible, car le livre doit en mourir s’il n’est pas au niveau de ce titre heureux, la Critique, qui était en droit d’exiger des généralités de génie ou une histoire à fond, ne trouve devant elle que les allures pressées, mal appuyées et sans trace, du tableau ou de la leçon.
Le livre de Martin Doisy, qui, de tous les ouvrages soumis au jugement de l’Académie, répondait seul sans réplique aux prétentions de l’Économie, fille de la Philosophie, par le tableau de tous les biens réels et possibles faits au monde par l’économie, fille de la charité, n’a été l’objet que d’une mention honorable.
C’était un tableau où rien n’eût été oublié des mœurs du temps par un homme que son temps n’eût pas enivré, et qui aurait manié avec énergie le mordant poinçon de Chamfort.
Eh bien, c’est cette même voix qui circule et qu’on entend dans les poésies de Bouchor, de ce poète athée qui pleure son dieu, comme Hécube pleurait ses enfants perdus, et que son athéisme rend tour à tour morne ou effaré… Seulement, le tableau effrayant de Jean-Paul ne dure que l’instant d’une page, zigzag de feu terrible qui tombe dans le gouffre sans fond du néant et nous éclaire ce trou vide !
Puisqu’il a résisté si longtemps aux gymnastiques assassines pratiquées sur les organes de son génie, c’est qu’il était né plein de force, fait pour croître, robuste et gracieux, dans la simplicité et dans la lumière, semblable à l’Astyanax nu du tableau, au bonnet d’azur, parsemé d’étoiles !
La vie de Corneille n’est guères pour nous qu’un clair-obscur, — une espèce de tableau de Rembrandt au fond duquel, comme l’alchimiste qui fait de l’or, Corneille travaille à ses chefs-d’œuvre.
C’est du détritus littéraire tel qu’il en tombe depuis trente ans de cette littérature qui s’écaille comme un vieux tableau, et dont il ne restera pas dans vingt ans un atome que le vent ait la peine d’enlever.
Janus Nicius Erithræus, ou Jean Rossi, noble romain, mort en 1647, a donné une suite de tableaux des hommes illustres.
L’attitude de Balzac en présence de ses personnages ou du sujet de ses tableaux est celle du naturaliste en présence de l’animal ou de la plante qu’il étudie, patiente et attentive, « soumise à son objet », libre de tout parti pris personnel. […] Merlet, Tableau de la littérature française sous le premier Empire, 1877 ; — Ém. […] Merlet, Tableau de la littérature française sous le premier Empire, Paris, 1877 ; — Lady Blennerhasselt, Mme de Staël et son temps, Munich, 1887, et traduction française de M. […] Merlet, Tableau de la littérature française sous le premier Empire, Paris, 1877 ; — Ém. […] Il y faut ajouter : Tableau de la poésie française au xvie siècle ; — ses Premiers lundis, trois volumes qu’on a formés après sa mort des articles qu’il n’avait pas lui-même réunis ; — son Étude sur Virgile ; — et deux ou trois « nouvelles » assez insignifiantes.
Sous la copie du tableau que Rubens a fait de l’entreprise de ces amoureux, le graveur a écrit : Turpe senilis amor. […] Nous sommes aux Jardies, dans ce chimérique salon décoré de tableaux de Raphaël et de sculptures de maîtres. […] Bellessort nous a tracé un tableau ému de Sainte-Beuve s’accablant de travail pour tromper le désenchantement de ses dernières années, où il professait un matérialisme de plus en plus radical. […] Voyez-le qui les matérialise, ces petits faits, dans des tableaux exécutés d’après la manière concrète de l’école de Victor Hugo. […] L’auteur de l’Histoire contemporaine, de tous ces ironiques tableaux et brossés, eux aussi, avec quelle maîtrise, a eu plus d’audace.
Vous n’avez rien pu ajouter au tableau que j’ai fait de main de maître ; mais vous avez eu soin d’en effacer quelques tâches, qui le déparaient. […] Non ; ce qui nous intéresse surtout, c’est d’apprendre qu’Aristophane ne développe pas d’intrigues, ne peint pas de caractères ; que son comique est une gaieté sans frein et une fantaisie sans bornes, animant, poétisant le tableau des mœurs publiques ; qu’il est tantôt lyrique et tantôt bas, à la fois cynique et charmant, tel enfin que Voltaire a pu l’appeler un bouffon indigne de présenter ses farces à la foire , et que Platon a pu dire : les Grâces choisissant un tombeau trouvèrent l’âme d’Aristophane . […] La réalité des portraits l’enchante dans le comique français ; dans le poète grec et dans Shakespeare, la fantaisie des tableaux lui cause le même enchantement.
. — Sous une telle « institutrice », il est clair que le maintien, le geste, le langage, toute action ou omission de la vie mondaine devient, comme un tableau ou un poème, une œuvre d’art véritable, c’est-à-dire infinie en délicatesses, à la fois aisée et savante, si harmonieuse dans tous ses détails que la perfection y cache la difficulté. […] Le récit qu’on en ferait serait un résidu insipide ; est-ce que le libretto d’un opéra donne l’idée de cet opéra Si vous voulez retrouver ce monde évanoui, cherchez-le dans les œuvres qui en ont conservé les dehors ou l’accent, d’abord dans les tableaux et dans les estampes, chez Watteau, Fragonard et les Saint-Aubin, puis dans les romans et dans les comédies, chez Voltaire et Marivaux, même chez Collé et chez Crébillon fils270 ; alors seulement on revoit les figures, on entend les voix. […] Volney, Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique Selon lui, le trait caractéristique du colon français comparé à ceux des autres nations, c’est le besoin de voisiner et de causer.
C’est un tableau de la vie journalière des champs. […] « Vos tableaux de l’Orient, animés des couleurs de votre inépuisable palette, m’ont ramené, comme au temps de mes jeunes années, vers les rives du fleuve où Crithéis mit au jour le divin prodige ; vers ce Mélès qui m’a laissé apercevoir à peine quelques gouttes d’une eau limpide, arrêtée par les joncs et les cailloux de son lit ; puis sur ce siège d’Homère, où je me suis arrêté en récitant ses vers ; cette École du poète, autrefois l’honneur de Chios, maintenant colline abandonnée, témoin de l’incendie des flottes ottomanes et des désastres de 1823. […] c’est un beau livre que celui-là ; Scheffer a fait un beau tableau de ce fils qui écoute et qui voit le ciel à travers les yeux bleus de sa mère.
La température de cette pièce ranimait par sa très grande fraîcheur, un tapis couvrait le sol ; la couleur rouge du canapé et des chaises donnait de la gaieté à l’ameublement ; sur un côté était un piano, et aux murs étaient suspendus des dessins et des tableaux de genres divers et de différentes grandeurs. Une porte ouverte laissait voir une autre chambre également ornée de tableaux, et par laquelle le domestique était allé m’annoncer. […] Nous restâmes encore quelques instants seuls et nous allâmes dans la pièce que l’on appelle la salle du Plafond, où je fus surtout séduit par le tableau des Noces Aldobrandines, suspendu à la muraille au-dessus du canapé rouge.
L’amour passionné des tableaux qu’on réclame ! Mais est-ce que de tous les journalistes qui réclament, un seul sait seulement la place d’un seul tableau du Louvre ? […] Des dorures, des tableaux, un plafond reluisant.
Il faut être juste envers lui ; il n’y avait, depuis le cardinal de Richelieu, ni Tibère, ni Séjan, ni Néron à supplicier poétiquement en France ; il n’y avait pas même lieu à ces orgies de style, dans le tableau des mœurs, dont Juvénal salit effrontément ses pages ; peintures plus hideuses du vice que le vice lui-même ! […] Il a même des sensibilités qu’on ne rencontre jamais dans le satiriste français, telles, par exemple, que ce tableau des mélancolies et des isolements de la vieillesse dans la dixième satire. […] Du lieu qui me retient veux-tu voir le tableau ?
Le tableau est étroit, la peinture est sobre de couleurs ; l’impression est éternelle ! […] Je voudrais avoir », disais-je, « je voudrais avoir pour plume le pinceau du grand peintre de sentiment Scheffer, pour traduire ici le trop court épisode de Françoise de Rimini, qui fait pleurer et rêver, dans le poème et dans le tableau de Scheffer, les imaginations amoureuses.… Il y a là une divine intelligence du cœur de la femme qui prouve que le Dante avait aimé. […] Dante, semblable au Lucifer du tableau du Guide, déchirait les ombres et secouait le flambeau devant ses pas.
Dans une scène d’ivrognerie et de rixe qui rappelle trop un tableau flamand de Teniers, il apprend que don Étur, un de ses camarades, se vante de l’amour de Juana. […] Le sensualisme obscène des tableaux produisait ce cynisme grossier de l’expression ; il faut le pardonner à un enfant qui prenait l’engouement pour le goût ; le temps prenait bien l’ordure du mot pour la force du style. […] Il y a, au salon de peinture de cette année, à Paris, un petit tableau de Gérôme, que j’ai admiré hier et qui me semble représenter parfaitement la disposition d’esprit d’Alfred de Musset à cette époque de sa vie.
Cicéron après Aristote déclare nettement que la philosophie est progressive et que « les choses les plus récentes sont d’ordinaire les plus précises et les plus certaines. » Sénèque trace un éloquent tableau des progrès de l’astronomie, et croit pour l’avenir à des conquêtes plus merveilleuses encore ; il proclame que la nature aura toujours de nouveaux secrets à nous livrer, qu’elle ne révèle ses mystères que graduellement et dans une longue suite de générations humaines, que nous nous figurons être initiés à la vérité, et ne sommes encore qu’au seuil du temple, qu’un jour enfin reculeront les bornes de la terre et se déploieront, par-delà l’extrême Thulé, les vastes étendues d’un nouveau monde. […] Les derniers chapitres de l’Histoire des animaux présentent un tableau intéressant, parfois brillant, des mœurs de plusieurs espèces, des luttes que provoque la compétition pour la nourriture ou la possession des femelles, des amitiés aussi et des dévoûmens qui font pénétrer comme un rayon de douceur et de bonté humaines dans ce monde, tout en proie aux impulsions tumultueuses de l’instinct. […] En histoire naturelle, la classification est, en effet, le point d’arrivée de la science, ou plutôt elle est la science même, ramassée comme en un tableau.
Jadis nos voyageurs français, gens de bonne souche gauloise, à l’esprit curieux et avisé, en vrais compatriotes de Montaigne ou du Président de Brosses, se préoccupaient surtout des mœurs et des coutumes des « pays estranges », et s’ils se passionnaient pour un tableau du Guide ou une statue de Bernin, ils ne dédaignaient pas de s’intéresser au commerce, ni au rendement des terres, voire aux recettes des cuisines exotiques. […] Avec une bonne foi d’inquisiteurs, ils poussèrent au noir le tableau qu’ils prétendaient nous en donner. […] Et suggérant de mystérieuses analogies, mille détails inaperçus d’abord se répondent et se font écho à travers la masse de l’action, de la même façon que les couleurs se rappellent dans le tableau d’un peintre.
Enfin, si le second acte est forcément un peu aride, le premier est un très cordial tableau d’intérieur bourgeois, et le quatrième contient des scènes d’une émotion piquante. […] Et il y avait enfin, au bout du pont de la Loire, sur une place qui s’appelle, je crois, la place des Tourelles, une Jeanne d’Arc guerrière, tumultueuse, les draperies envolées, fouettées, tordues et tirebouchonnées comme dans un tableau de Jouvenet. […] Quelques-uns, pleins de bonne volonté, se mettent à collectionner des tableaux et des œuvres d’art. […] Le journaliste à qui vous vous êtes confié vous fait dire : « … Chez moi, j’ai partout des tableaux sous les yeux. […] Quand l’enfant fut guéri, Félizet, qui l’avait pris en affection, lui demanda : — Est-ce que ça t’amuserait d’être peintre, de faire des tableaux ?
Lundi 23 janvier Un curieux tableau ! […] Il a, sur son chevalet, un tableau de la banlieue de Paris avec une berge glaiseuse d’un tripotis délicieux. […] Mme Burty déménage fiévreusement des tableaux, des bronzes, des livres, cherchant et recherchant un coin reculé, où ses filles puissent être à l’abri des obus et des balles. […] Je le retrouve avec sa mélancolie sereine, faisant le triste tableau du triste état de l’Officiel d’à présent. […] Eudore Soulié, le dévot de Louis XIV, nous fait, indigné, le tableau de Versailles, ainsi qu’il est habité à l’heure présente.
L’art de pérorer devant un tableau est leur plaisir et leur triomphe. […] Ces tableaux s’efforcent de nous faire bon accueil. […] Nous autres, pour mieux montrer ce qu’il y a d’indécis et d’indéterminé dans la nature, nous négligeons de finir nos tableaux. […] Les surcharges, les retouches, les bavures empâtaient ses meilleurs tableaux. […] Mon ami souffrait de voir les yeux bleus de cette jolie blonde se poser sur certains tableaux, terriblement instructifs.
Qu’est-ce qu’un tableau de la vie humaine où ne paraît pas un véritable homme de bien ? […] Les Essais de psychologie sont « le tableau des tendances sociales de notre littérature sous le second Empire ». […] Il a peint de petits tableaux, où il a mis beaucoup de fraîche vérité avec beaucoup d’art. […] Éloi, devenu symboliste, cherche l’obscur et le trouve : « aveugle, il jetterait, la nuit, sur un tableau noir, les lettres retournées de mots sans suite ». […] Ils prétendaient à l’audace ; et ils croyaient qu’avant eux la timidité empêchait peintres et littérateurs de mettre dans leurs tableaux ou dans leurs livres les aspects ignobles de la réalité.
Immenses horizons, de quel geste orgueilleux Je lui déroulerais vos tableaux merveilleux ! […] Peut-elle rester muette devant ces sombres tableaux ? […] Il ne peut donc y avoir rien de plus intéressant et de plus curieux que de vrais Tableaux de Paris. […] Maintenant, comparerai-je le nouveau Tableau à l’ancien, Mercier à Edmond Texier ? […] Soyons justes pourtant, et n’oublions pas que le Tableau de Paris de Mercier est de 1788, et celui d’Edmond Texier de 1855.
Et, dans cette résurrection de l’ancienne légende, que de tableaux il peint, d’une grâce délicate et forte, d’une précision sûre et d’une pureté parfaite ! […] Le genre étant admis et le sujet, tel quel, accepté, on doit reconnaître la sûreté de touche et l’habileté qui se révèlent dans ces petits tableaux réalistes, et la sobriété même de l’exécution. […] A cette fadeur, Verhaeren opposa toute la truculence de son génie… Certains tableaux des Flamandes sont d’une éclatante couleur. […] D’autres sont d’une grâce plus tendre et légère, profils gravés sur des médailles, sentences précieuses, tableaux champêtres. […] Médailles votives, amoureuses, héroïques, marines, petits tableaux, très finement et fortement dessinés, bucoliques, mythologiques.
C’est un tableau où sont représentées, en une sorte de cortège triomphal, toutes les gloires dont la France s’enorgueillissait au commencement de l’année 1854. […] Pour achever le tableau, figurez-vous, sur les tons froids et bleutés de la neige, quelques traînées de lumière faiblement pourprées, pâles roses du couchant polaire semées sur le tapis d’hermine de l’hiver russe. […] L’Impératrice avait fait bisser plusieurs tableaux ; l’Empereur « riait comme un bienheureux ». […] Le musée de Versailles possède un tableau qui représente les Préliminaires de Leoben. […] Les tableaux préraphaélites de Burne-Jones lui plurent, et il les recommanda aux Français.
Mais qu’on se rappelle, par exemple, un tableau du symphoniste Rembrandt, ou des maîtres que nous appelons les Coloristes. […] C’est que leurs tableaux nous émeuvent surtout par l’agencement des lumières, et des lignes que baignent ces lumières. […] On peut se méfier de l’authenticité d’un tableau, et cependant admettre qu’il y ait des tableaux authentiques. […] L’épicier sait que, pour satisfaire sa clientèle, il doit lui fournir du sucre qui soit bon ; mais l’artiste d’aujourd’hui s’imagine que son seul devoir est de fournir à sa clientèle des livres, des tableaux, qui soient absolument nouveaux. […] Ne croyez pas au moins que, pour l’avoir dégagée de quelques légendes désormais inutiles, il lui ait enlevé son caractère surnaturel, cette auréole légère qui entoure son front dans les vieux tableaux, et dont les siècles n’ont pu ternir le délicieux éclat.
Il fait bien ressortir l’absence de plan, les contradictions entre l’appareil didactique et certaines formes convenues d’enthousiasme : Que de tableaux divers ! […] Le Jour des Morts offre plus de composition que la Chartreuse ; c’est moins une méditation, une rêverie, et davantage un tableau. […] Songez, mon ami, que les années peuvent vous surprendre, « et qu’au lieu des tableaux immortels que la postérité « est en droit d’attendre de vous, vous ne laisserez peut-être « que quelques cartons. […] Si l’amour de la poésie me forçait, malgré moi, de lui sacrifier quelques heures, je ne peignais que mes douleurs ou les tableaux de la campagne que j’avais sous les yeux. […] En face de l’Empereur, et particulièrement dans les Conseils d’Université que celui-ci présida en 1811, et auxquels assistait concurremment le ministre de l’intérieur, M. de Fontanes arrivant à la lutte bien préparé, tout plein des tableaux administratifs qu’on lui avait dressés exprès et représentés le matin même, étonna souvent le brusque interrogateur par le positif de ses réponses et par l’aisance avec laquelle il paraissait posséder son affaire.
Il ne travaille point à expliquer ni à prouver ; tableau sur tableau, image sur image, il copie incessamment les étranges et splendides visions qui s’engendrent les unes les autres et s’accumulent en lui. […] Quand Hamlet, désespéré, se rappelle la noble figure de son père, il aperçoit les tableaux mythologiques dont le goût du temps remplissait les rues. […] Quiconque involontairement et naturellement transforme une idée sèche en une image, a le feu au cerveau ; les vraies métaphores sont des apparitions enflammées qui rassemblent tout un tableau sous un éclair. […] Du milieu de sa conception complexe et de sa demi-vision colorée, il arrache un fragment, quelque fibre palpitante, et vous le montre ; à vous, sur ce débris, de deviner le reste ; derrière le mot il y a tout un tableau, une attitude, un long raisonnement en raccourci, un amas d’idées fourmillantes ; vous les connaissez, ces sortes de mots abréviatifs et pleins : ce sont ceux que l’on crie dans la fougue de l’invention ou dans l’accès de la passion, termes d’argot et de mode qui font appel aux souvenirs locaux et à l’expérience personnelle220, petites phrases hachées et incorrectes qui expriment par leur irrégularité la brusquerie et les cassures du sentiment intérieur, mots triviaux, figures excessives221. […] Ne la jugez pas comme un tableau.
La Bruyère et Fénelon parurent et achevèrent, par des grâces imprévues, la beauté d’un tableau qui se calmait sensiblement et auquel il devenait d’autant plus difficile de rien ajouter. […] La Motte a dit : « Dans son tableau de l’Hypocrite, La Bruyère commence toujours par effacer un trait du Tartufe, et ensuite il en recouche un tout contraire. » 148.
Victor Hugo, au contraire, n’a eu besoin que de son âme, d’ouvrir les yeux autour de lui, au milieu de nous, de décrire une maison déserte et un jardinet inculte dans un de nos faubourgs les plus reculés, et d’y placer deux êtres qui se sont entrevus, deux innocents, deux sauvages de la grande ville, Cosette et Marius ; et, avec ces simples personnages, il a fait, en racontant leurs entrevues et leurs entretiens, le plus ravissant tableau d’amour qu’il ait jamais écrit. […] Cette apparition, très habile comme comparaison, est très mélodramatique et très exagérée comme tableau.
Mais j’ai dit aussi qu’il y a des vers, des couplets de poète dans Racine ; la traduction serrée de l’idée que commande la psychologie dramatique, s’achève sans cesse en images, en tableaux qui la dépassent infiniment, et qui ouvrent soudain de larges échappées à l’imagination. […] Il écrivait Britannicus, le plus saisissant tableau qu’on ait tracé de Rome impériale : il l’écrivait en pur artiste, sans idée ni intention de politique, attaché seulement à bien rendre la sombre couleur de Tacite.
Les textes originaux d’une littérature en sont le tableau véritable et complet. […] Le tableau le plus complet de tout ce que devait savoir le grammairien ancien se trouve dans l’éloge que Stace fait de son père (Sylvae).
Souvent même l’Imprécation, s’identifiant avec l’Érynnys, sortait vivante des lèvres de celui qui la prononçait, comme ces démons qu’on voit, dans nos tableaux primitifs, jaillir, grilles ouvertes et ailes déployées, de la bouche des possédés. […] C’est le visionnaire de l’observation ; ses yeux grossissent et enflamment tout, le danger se reflète dans son imagination en monstrueuses images ; il a dans l’esprit cette tête de Méduse que Pallas portait sur son égide d’or. — Quel tableau que celui des Sept Chefs trempant leurs mains dans un bouclier noir où bouillonne le sang d’un bœuf égorgé, et jurant de détruire Thèbes, par toutes les Divinités du carnage !
Et ces plans diffèrent en ce qu’ils semblent en relation plus ou moins médiate avec notre centre personnel : ainsi, dans un tableau, les dernières lignes d’un paysage paraissent fuir dans un lointain imaginaire. […] Aussi le contraste s’établit-il tout seul entre la perspective d’images faibles constituant le passé et le tableau d’images vives constituant le présent, comme font contraste au grand soleil mon corps et son ombre, parce que les différences sont données ensemble et éclairées d’une même lumière.
Je n’aurai plus avec mes yeux, ses yeux, pour voir les pays, les tableaux, la vie moderne. […] * * * L’expression de son visage, sous sa couleur dorée et enfumée, prend avec les minutes, de plus en plus l’expression d’une tête du Vinci ; et dans les traits de sa figure, je retrouve le mystère des yeux et l’énigme de la bouche de ce jeune homme, qui se trouve, dans je ne sais quel vieux et quel noir tableau d’un musée d’Italie.
Renan, on a pu se demander s’il en avait assez de son métier d’iconoclaste et s’il était enfin lassé de gratter les Saints dans les vieux tableaux ? […] De même que dans un des derniers tableaux de Gérôme au Salon, en voici un tas, comme à la porte d’une mosquée.
Personne n’a fait à ces idées, quand il les exprima pour la première fois, l’honneur de les traiter comme un système et de voir en elles autre chose que ce qu’il y avait, — c’est-à-dire les tableaux d’un Musée secret pour l’imagination, les tableaux plus ou moins corrupteurs d’un Albane meurtri ou d’un Corrège dépravé qui avait laissé tomber sa palette dans les plus impurs vermillons, mais qui y gardait, malgré tout, le divin rayon d’une chasteté profanée !
Le tableau que nous font les historiens des occupations d’un chef d’État ne semble pas laisser tant de loisir aux méditations sentimentales. […] Elles lui indiquent les tons qui s’harmoniseront le mieux avec le fond du tableau.
À l’invocation du dieu, au récit savant, pour être plus religieux, de son antique légende, succède cette pensée que Jupiter est particulièrement le dieu des rois ; et de là, un tableau pompeux de la royauté même. […] Elles sont bien détournées, en effet, et, comme dit Bossuet : « Le chant de Salomon est tout délice ; partout des fleurs, des fruits, la douceur du printemps, les jardins verdoyants et arrosés, les eaux courantes, les puits, les fontaines, les parfums composés avec art, ou nés du sein de la terre ; et encore, les colombes, la mélodie des tourterelles, le miel, le lait, le vin : puis, dans les deux sexes, la dignité et la grâce ; des amours aussi pures que charmantes : et, si quelque horreur s’y mêle, les rochers, l’aspect sauvage des montagnes, l’antre des lions, c’est encore afin de plaire, et comme un contraste pour varier et rehausser l’éclat du tableau. » Le pieux évêque, en résumant ainsi le Cantique des cantiques, y supprime des libertés de langage bien plus vives, et qui cependant n’excluent pas cet idéal religieux que, dans une poésie plus moderne, l’Orient a souvent allié aux attraits du plaisir et de la passion.
» — Comme Cherubini dans le tableau d’Ingre il ne voyait pas la Muse immortelle qui debout était derrière.
Plus de divagations alors, plus d’exagération ; il ne perd point de vue, il n’altère point ce qu’il sent ; le tableau se compose sans efforts, et chaque idée apporte avec elle sa couleur.
Si rien, chez M. de Tocqueville, n’annonce un regret, ni encore moins une antipathie contre cette loi de développement qu’il reconnaît et proclame comme providentielle, si dans le savant tableau qu’il nous retrace des États-Unis et du principe qui y triomphe, il se laisse aller parfois à un sentiment d’admiration grave, tel que le philosophe politique peut en exprimer, nous devons dire qu’il paraît moins rassuré en ce qui concerne l’Europe et la France.
Dans ce tableau, je n’ai encore parlé que de l’injustice des hommes envers les femmes distinguées : celle des femmes aussi n’est-elle point à craindre ?
Il dirige son action, il donne « le coup de pouce », pour amener telle situation, tel jeu de sentiment, tel tableau, sur lesquels il compte.
Les prophètes, Isaïe en particulier et son continuateur du temps de la captivité, avec leurs brillants rêves d’avenir, leur impétueuse éloquence, leurs invectives entremêlées de tableaux enchanteurs, furent ses véritables maîtres.
Les mémoires de Bussy-Rabutin présentent l’étrange tableau du roi faisant à la fois la désolation de la reine par les honneurs publics décernés à madame de La Vallière, et celle de madame de La Vallière par la faveur secrète accordée à madame de Montespan.
Il faut qu’ils le soient, pour être des tableaux.
J’y ai noté de belles pages, des tableaux réussis, un ton de naïveté incomparable, Ce qu’elles contiennent de meilleur ne m’a pourtant point paru surpasser Homère, qui seul incarne la continuité de la perfection et le don suprême de la vie.
L’impartialité leur est inconnue… Quand donc je lis dans Mme Henry Gréville l’histoire de ces héros de roman qui sont tous des Grandissons russes, je me demande si cette femme aimable, cette peintre de portraits et de tableaux de genre, à l’étranger, n’a vraiment pas trop embelli la Russie !
et cet oubli, qui nous étonnerait si nous ne connaissions la force du joug des préoccupations contemporaines, détruit, on le conçoit, dans sa notion première, un livre qui avait la prétention d’être un tableau, et l’étriqué misérablement en silhouette aiguë, qui n’a pas plus de surface que de profondeur.
II En effet, l’espèce de galerie historique élevée aujourd’hui par Blaze de Bury à la vieille famille des Kœnigsmark, si célèbre autrefois en Suède et en Allemagne, ne contient guères qu’un seul portrait qui vaille la peine qu’on s’y arrête ; mais ce portrait est tout un poème, et ses accessoires en font un tableau.
La renommée qu’il doit à Voltaire tombera en miettes devant la Critique qui le touchera d’un doigt ferme, comme un vieux tableau pulvérisé.
Dans ce livre de M. de L’Épinois, nous n’avons point affaire, il est vrai, à un historien complet de l’Église, qui ait retracé, comme Rohrbacher, en de vastes proportions, le tableau synthétique de l’Église catholique dans son dogme, ses doctrines, ses mœurs et les majestueuses personnalités de ses pontifes, de ses grands hommes et de ses Saints.
Mais Joubert était bien, je crois, inspecteur de l’Université, et tous deux ils traînèrent péniblement ces haquets affreux, eux, ces hommes faits pour ne rien faire du tout, si ce n’est de regarder dans leur âme ou dans les ciels de Naples ; eux, ces indolents lazzaroni de la rêverie ou de la pensée, qui ressemblent au beau moissonneur appuyé sur le timon du char rustique, dans le tableau de Léopold Robert, quand tous les autres dansent et s’agitent à l’entour.
La renommée qu’il doit à Voltaire tombera en miettes devant la Critique qui le touchera d’un doigt ferme, comme un vieux tableau pulvérisé.
En plein dix-neuvième siècle, lui médecin, il se fait hardiment scolastique, et, comme le robuste et beau pasteur du tableau de Robert, accoudé si grandiosement contre son attelage, l’auteur des Études de médecine générale, appuyé sur le front puissant du Bœuf de Sicile, oppose fièrement saint Thomas d’Aquin à Cabanis.
À proprement parler, c’est bien moins un livre qu’une suite de biographies sur quelques personnes célèbres du siècle dernier ; et je ne dis pas cela pour rabaisser en quoi que ce puisse être ce genre de la biographie, que j’aime, moi qui préfère les portraits aux tableaux, parce qu’il fait comprendre l’histoire générale par les hommes individuels.
Jusqu’à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ exclusivement, tout se passe, en réalité, dans cette partie du Livre Sacré, en prédications et en miracles, et, groupes individuels ou foules immenses, c’est toujours l’attention — l’attention, avec la gamme de toutes ses nuances, — qui fait le fond de ces tableaux, et un tel fond est vite épuisé.
Seulement, ce que nous étreignons en quelques mots, MM. de Goncourt le délaient et le mêlent à des faits aussi vulgaires, aussi connus, aussi traînants dans tous les romans, que les promenades sur l’eau, l’habitation à la campagne, les descriptions d’architecture, les thèses médicales et les copies écrites des tableaux peints.
Et, pour terminer ce tableau, où je cherchai, fidèle secrétaire de la France, à préparer les versets d’une Bible éternelle de notre nation, je veux raconter ce qui advint à la mort du plus étonnant des héros que j’ai nommés, à la mort du capitaine-prêtre Millon, qui tomba sous Verdun après avoir calqué ses derniers jours sur les derniers jours du Christ.
Naissance, éducation, mœurs ; principes ou qui tiennent au caractère ou qui le combattent ; concours de plusieurs grands hommes qui se développent en se choquant ; grands hommes isolés et qui semblent jetés hors des routes de la nature dans des temps de faiblesse et de langueur ; lutte d’un grand caractère contre les mœurs avilies d’un peuple qui tombe ; développement rapide d’un peuple naissant à qui un homme de génie imprime sa force ; mouvement donné à des nations par les lois, par les conquêtes, par l’éloquence ; grandes vertus toujours plus rares que les talents, les unes impétueuses et fortes, les autres calmes et raisonnées ; desseins, tantôt conçus profondément et mûris par les années, tantôt inspirés, conçus, exécutés presque à la fois, et avec cette vigueur qui renverse tout, parce qu’elle ne donne le temps de rien prévoir ; enfin des vies éclatantes, dès morts illustres et presque toujours violentes ; car, par une loi inévitable, l’action de ces hommes qui remuent tout, produit une résistance égale dans ce qui les entoure ; ils pèsent sur l’univers, et l’univers sur eux ; et derrière la gloire est presque toujours caché l’exil, le fer ou le poison : tel est à peu près le tableau que nous offre Plutarque.
Tout chez lui va à ce but, ses procédés, les tableaux qu’il aime à offrir, jusqu’à son style. […] Les tableaux que peint avec complaisance la tragédie bourgeoise, sont inspirés par le même esprit. Ce sont des tableaux de famille. […] Et il y a pourtant encore deux actes et même trois tableaux. […] La variété ne pouvait se retrouver que dans les formes du travers… Mon tableau pousse au noir, je le reconnais.
Le souffle poétique n’eut plus pour rôle d’amplifier hors de l’œuvre, chez des hommes, en ondes concentriques, l’émotion qu’il suscitait, mais de formuler et d’étoffer, de nourrir et d’épanouir les tableaux extérieurs ou les états intérieurs. […] Un poème, pour Mallarmé, se comporte comme une monade leibnizienne, sans fenêtres où se plaqueraient en tableaux les descriptions extérieures, intelligence au contraire en mouvement, perception confuse où se dégradent en un clair-obscur les perceptions lucides, appétition pour conquérir sans cesse à la clarté un cercle plus étendu des virtualités obscures qui la prolongent infiniment. […] Chambres closes de Victorieusement fui et de Quelle soie aux baumes de temps, plein air de rivière dans Quelconque une solitude, figurent également les tableaux de genre dans un Musée galant du xviiie siècle. […] Ces figures, dans leurs synthèses, ne disposent pas des tableaux en un ordre simultané, mais unissent des moments en une succession vivante. […] Pas de tableau chargé.
Et cette réalité lui apparaîtra divisée en tableaux ou en actes, dont chacun forme un tout isolé et complet. […] Il l’a vue, ayant, pour la voir, parcouru toutes les routes du monde ; il l’a possédée ; et il a réussi à la faire tenir dans ses livres, tout entière, étant de ceux qui ont le don de peindre les choses avec des mots et d’on composer des tableaux dont les tableaux des peintres n’égalent pas la magie. […] Il fait le tableau de la primitive Église et de ses vertus. […] Il fait de leur société et de leur vie des tableaux réalistes. […] » Il trace un tableau de l’universelle misère humaine.
Il se tourne vers moi, et d’un air fâché : « Je ne vois pas, dit-il, ce que ce tableau vanté a de si sublime. — À propos, lui dis-je, savez-vous ce que la rente a fait hier soir fin courant ? […] Sous le Consulat et dans les premières années de l’Empire, le Tartuffe ne ressemblait à rien comme le Misanthrope, ce qui n’empêchait pas les La Harpe, les Lemercier, les Auger et autres grands critiques de s’écrier : Tableau de tous les temps comme de tous les lieux, etc., etc., et les provinciaux d’applaudir. […] La chaîne pesante nommée unité de lieu lui interdisait à jamais ce grand tableau héroïque et enflammé comme les passions du moyen âge et cependant si près de nous qui sommes si froids. […] J’aimerais à voir, je l’avoue, sur la scène française, la mort du duc de Guise à Blois, ou Jeanne d’Arc et les Anglais, ou l’Assassinat du Pont de Montereau ; ces grands et funestes tableaux, extraits de nos annales, feraient vibrer une corde sensible dans tous les cœurs français, et, suivant les Romantiques, les intéresseraient plus que les malheurs d’Œdipe.
Rigault, même en le renfermant dans les termes de la seule littérature, est un des plus heureux et des plus féconds que l’on pût choisir, et son travail est devenu un livre qui offre le tableau complet d’un des épisodes les plus curieux de l’histoire de l’esprit.
Mais ceci demanderait toute une étude et une considération à part : l’admirable docilité de l’un, la courageuse franchise des autres, offriraient un tableau déjà antique, et prêteraient une dernière lumière aux préceptes consacrés.
Pour mieux faire apprécier ces temps et leur historien, nous voudrions, d’après lui et sous l’impression qu’il nous a laissée, donner une esquisse de son magnifique tableau.
C’est ce que Cicéron compare au soin qu’un homme de bon goût prend pour placer de bons tableaux dans un jour avantageux. » On combinera donc les événements moins selon leur place sensible dans le temps et dans l’espace que selon leur liaison intime.
Il ne sont, tout au plus, que la bordure du tableau : cette bordure en releve l’éclat, & en fait quelquefois ressortir les figures, mais ne peut être comptée que parmi les ornemens accessoires.
Cet arrêt définitif fut porté le 7 avril 1712, & transcrit dans un tableau planté en place de gréve.
Parce qu’on a eu une adorable et admirable grand’mère, qui s’est peinte en pied dans un tableau qui s’appelle Corinne, on veut se montrer la petite-fille de cette grand’mère, fût-ce en miniature.
Il convient d’une préciosité de bourgeoisie et de province, qui méritait, dit-il, tout sur ce point : « les piquants tableaux de Molière et de Saumaise » ; mais celle-là dont l’hôtel de Rambouillet fut le berceau et le théâtre, c’est-à-dire celle des femmes de la ville et de la cour, ne mérite que l’intérêt et le respect de l’histoire.
De tempérament, et je n’entends pas uniquement le tempérament physiologique, mais le tempérament moral, de tempérament l’auteur des Soixante ans est un écrivain d’imagination, qui est peut-être entré dans l’histoire encore plus pour faire des tableaux que pour faire de la politique ; car l’histoire a cela de bon qu’elle fournit l’occasion de peindre quand on ne sait pas inventer.
Nous l’aimons pour cette raison et nous le lui avons dit, quoiqu’il l’ait oublié… C’est, de naturel, un très agréable conteur, naïf et attendri, une espèce de Greuze littéraire, qui aurait toute la pureté de son talent s’il se débarbouillait de cette fumée de pipe qu’on appelle « la philosophie allemande » et qui encrasse (je pourrais dire un mot plus laid si je parlais la langue des tabagies) les plus jolies parties de ses tableaux.
Comme Louis XVI, qui n’était pas un poète, mais qui avait en lui la Bonté, la Bonté tout aussi illusionnante que la Poésie ; comme Lafayette, ce grand candide, qui ne vit pas que la Révolution et le Jacobinisme n’étaient qu’un même monstre et qu’il n’y avait pas à se mettre entre eux comme les Sabines entre les Romains et les Sabins, dans le beau tableau de David, André Chénier eut, lui, parce qu’il était poète, l’illusion de la Révolution française, et il se grisa de son imbécile espérance… Seulement, son erreur fut courte, et elle fut expiée bien avant qu’il la payât de sa tête !
Supposez, comme je le crois, que ces contradictions qui y pullulent et dont nous vous montrerons quelques-unes, sans pouvoir, à mon grand regret, donner un tableau intégral des autres, supposez que ces contradictions viennent de l’esprit de justice d’un historien qui aime et qui n’en dit pas moins ce qu’il voit contre ce qu’il aime, on est toujours en droit de se demander comment il se fait que le heurt, l’achoppement, les soufflets de ces contradictions à travers lesquelles l’historien intrépide s’avance sans broncher, ne l’avertissent jamais des dangers qu’il court dans ce Colin-Maillard auquel il joue entre les faits et les sympathies de sa pensée ?
La fameuse Correspondance entre le baron Walborn et le maître de chapelle Kreisteren en est un exemple frappant… On peut rendre le squelette d’un roman, d’un tableau ; il est impossible de rendre le squelette d’une symphonie… » — « Je ne conseillerais à personne — ajoute un peu plus bas Champfleury — de renouveler ces tentatives, qui ne peuvent être comprises que par une vingtaine de personnes dévouées, intelligentes, s’attachant à tout ce qui sort de la plume d’un auteur et prenant la peine de l’étudier pendant des années entières. » Éloge, en langage négligé, plus singulier encore que les singularités d’Hoffmann lui-même !
Le jansénisme s’en est allé en fumée avec les autres poussières d’un siècle écroulé, et, jusqu’en ce beau livre des Pensées, il s’est trouvé de vastes places qui maintenant font trou dans le reste, comme dans un tableau écaillé.
Vous le voyez, c’est la mort et c’est son ironie, à travers le riant et la grâce de ce charmant petit tableau.
Et c’est alors qu’il se répand en vers superbes, coupe de pensées cerclées aussi dans la langue, l’image, le rythme et la rime : Ce tableau fut pour moi d’une telle puissance.
Ce morceau, où la philosophie se joint à l’éloquence, est le tableau des qualités que doit avoir un prince, pour être digne de commander aux hommes.
Ces édifices qu’avait élevés l’architecture grecque et romaine, les statues, les tableaux, les chefs-d’œuvre du génie déposés dans les bibliothèques ; tout avait disparu.
Devant plusieurs de tes tableaux j’ai senti la profonde vérité de cette phrase. […] Deux tableaux frappent, en ce moment, ma mémoire. […] L’autre tableau, c’est aux derniers jours de septembre. […] Ils firent des mosaïques — des tableaux, non. […] Et les mots faussent en la précisant l’émotion qui nous suggéra ces tableaux.
C’est en ce sens qu’une description est un tableau psychologique et qu’un paysage est un état d’âme. […] Chez les écrivains et chez les peintres ce sont les mêmes imaginations horribles et les mêmes tableaux sanglants. […] Les tableaux qu’il reproduit ne représentent que l’énergie farouche, l’agonie et la mort. […] Dans le Triomphe de la Mort une des parties les plus saisissantes est celle qui est intitulée : « la Maison paternelle. » C’est un tableau de maître peintre réaliste. […] Chez lui toutes les scènes s’arrangent en tableaux.
Un écrivain russe qui aurait traduit la Closerie des Genêts, la Femme de Claude et Le Roi s’amuse éprouverait sans doute, lui aussi, l’orgueilleuse satisfaction d’avoir offert à ses compatriotes « le tableau complet du peuple français ». […] Ce n’était plus en vérité qu’une série de tableaux de genre. […] Le premier tableau était combiné pour suggérer l’idée d’un fat, le second d’une natte, le troisième d’un isthme ; et à la fin du troisième tableau, il fallait deviner que le mot de la charade était fanatisme. […] Et c’est seulement en 1877, à près de cinquante ans, que l’auteur de ces mélodrames a senti le désir d’exprimer des symboles plus effectifs, et de les faire ressortir d’un tableau des mœurs contemporaines. […] Les ouvrages du caractère le plus opposé, les tableaux de mœurs de M. de Roberto, les poèmes de M. d’Annunzio, les analyses psychologiques de M.