Nous croyons cependant que ce spectacle est convenable pour de grandes fêtes, & qu’il est même susceptible de beautés particulieres dont aucun Ecrivain n’a mieux senti que Quinault toutes les especes différentes ; mais, nous le répétons, il ne faut pas s’étonner que Boileau, si exact, si sévere dans ses Productions, & qu’une étude continuelle des Anciens avoit accoutumé à leur caractere de beautés mâles & nerveuses, ne pût se familiariser avec une poésie presque toujours dénuée d’images & de métaphores hardies.
Costar, il ne faut que l’ouir ; il ne faut qu’ouvrir un de ses livres, & l’on verra partout une vive image de ses mœurs.
Virgile a placé les amants au milieu des bois de myrtes et dans des allées solitaires ; le Dante a jeté les siens dans un air vague et parmi des tempêtes qui les entraînent éternellement ; l’un a donné pour punition à l’amour ses propres rêveries, l’autre en a cherché le supplice dans l’image des désordres que cette passion fait naître.
Dans la republique dont je parle, on fait apprendre à lire aux enfans dans des livres dont l’éloquence est à la portée de cet âge et remplis encore d’images qui répresentent des évenemens arrivez dans leur propre patrie, lesquels sont propres à leur inspirer de l’aversion contre la puissance de l’Europe qui dans le tems est la plus suspecte à la republique.
Faguet, est un miracle de volonté… Il a voulu se faire un style plastique, coloré et sculptural, tout en relief et tout en images, et il y a réussi.
Il a eu l’aperçu sous l’image.
) Quel état de vibration révèle une telle image !
La plupart de ses images cessent d’être fausses et exagérées, pour qui les envisage sous leur véritable aspect. […] Lui, tel qu’une glace fidèle devant ses contemporains, leur devenait innocemment redoutable, en reflétant les images risibles de leurs prétentions, de leur vanité, de leur imposture, et de leurs faiblesses. […] Aristophane jette des regards perçants autour de lui : témoin des passions de ses concitoyens, il veut leur en offrir des images ridicules, afin que l’aspect de leur travestissement bizarre les avertisse et les corrige. […] « Présentez-en partout les images naïves. […] une image de tous les hommes que l’intérêt fait mouvoir et tourner sous un même fil aussi aisément que se meuvent les pantins de la foire.
En le voyant ainsi, de mes rêves passés Je croyais ressaisir la fugitive image, Et retrouver un être aimé depuis longtemps ; Mon écharpe effleura le mobile feuillage, Et l’inconnu put voir le trouble de mes sens7 ! […] Retraçant avec complaisance les artifices divers par lesquels les femmes savent, dans leur toilette, rehausser ou suppléer la beauté et tirer parti de la mode, il ajoute en une image heureuse : « et avec tout cela, l’habit propre comme la feuille autour du fruit. » Amour, au dire d’Apollon, est le mobile et l’auteur de tout ce qu’il y a d’aimable, de galant et d’industrieux dans la société ; il est l’âme des beaux entretiens : « Brief, le plus grand plaisir qui soit après Amour, c’est d’en parler. […] Son souvenir, agité et traduit en tous sens, était resté si présent, qu’en 1790 un des bataillons de la garde nationale de Lyon, celui du quartier qu’elle habita et de la rue Belle-Cordière, s’avisa d’arborer aussi son nom et son image sur son drapeau : on la transforma même alors, pour plus d’à-propos, en une héroïne de la liberté ; on lui mit la pique à la main, et l’on surmonta le tout du chapeau de Guillaume Tell, avec cette devise : Tu prédis nos destins, Charly, belle Cordière, Car pour briser nos fers tu volas la première.
Pour rendre cet effet aussi agréable qu’il était puissant, il fallait que l’artiste ajoutât à l’intelligence la suprême beauté, afin que l’imagination ravie ne pût pas rêver plus beau que l’image reproduite à ses yeux. […] La duchesse de Parme, Marie-Louise, que j’avais vue en passant à Parme, m’avait paru charmante et bien éloignée de l’affreuse image que les libéraux et les bonapartistes français avaient faite d’elle à Paris. […] Elle m’apporta des raisins, des châtaignes et de l’eau glacée pour ma part de son bonheur ; je remportai, moi, son image.
C’était l’image de ses mœurs, et l’expression de son tour d’esprit. […] Il l’indique avec une justesse admirable : « Sachez, lecteur, dit-il, que celui sera veritablement le poète que je cherche en nostre langue, qui me fera indigner, apayser, esjouyr, douloir, aymer, hayr, admirer, estonner bref qui tiendra la bride de mes affections, me tournant çà et là à son plaisir. » C’est l’image même de la haute poésie, et le portrait de nos grands poëtes. […] Mais, moins heureux que Rabelais, qui, de temps en temps, secoue les liens de l’érudition, se rendant libre de sa mémoire, où étaient entassées et où fermentaient tant de langues et de sciences diverses, et nous donne comme les premières épreuves d’une image parfaite de l’esprit français cultivé par l’antiquité, Ronsard ne s’égara pas d’un pas, comme il s’en vante, des vers repliés de Pindare ; il ne sut pas marcher seul ; et dans tout cet amas de vers où brillent de vives étincelles, il n’y a pas une seule pièce d’un style franc et libre, où la poésie française puisse reconnaître son point de perfection.
Le monde politique de 1830 à 1880 faisait l’art à son image ou lui marquait sa place dans les boudoirs et les théâtres d’opérette ; le monde moderne cherchait son idéal ailleurs que dans l’art idéal : les poètes romantiques n’avaient aspiré qu’à faire avant tout et librement l’art idéal vivant, mais la vie, devenue encore plus libre, avant tout se consacrait à la politique, non à l’art. […] Dans une telle époque certes c’est par un miracle qu’un art peut encore exister ; l’art est le prophète d’une humanité idéale, mais il représente comme un idéal la plus noble image de la nature humaine. […] C’est seulement de l’abîme de la misère tragique, Tristan, que pouvait naître la grande image du vainqueur du monde, Parsifal.
Il aime les petites œuvres polissonnes, les mémoires de filles, les confessions d’alcôves, les saletés érotiques, le scandale qui se retrousse dans une image aux devantures des libraires : ce qu’il va lire est sévère et pur. […] Un jeune homme ouvre le guichet, me demande le nom, l’âge… couvre d’écritures, pendant un quart d’heure, une dizaine de feuilles de papier, qui ont en tête une image religieuse. […] Non, le romancier, qui a le désir de se survivre, continuera à s’efforcer de mettre dans sa prose de la poésie, continuera à vouloir un rythme et une cadence pour ses périodes, continuera à rechercher l’image peinte, continuera à courir après l’épithète rare, continuera, selon la rédaction d’un délicat styliste de ce siècle, à combiner dans une expression le trop et l’assez, continuera à ne pas se refuser un tour pouvant faire de la peine aux ombres de MM.
C’est que nous ne pouvons exposer au-dehors les choses intellectuelles contenues dans notre entendement, sans être secondés par l’imagination, qui nous aide à les expliquer et à les peindre sous une image humaine. […] Conséquemment, ces symboles durent être des métaphores, des images, des similitudes ou comparaisons qui, ayant passé depuis dans la langue articulée, font toute la richesse du style poétique. […] Elle naquit de l’indigence du langage, et de la nécessité de s’exprimer ; ce qui se démontre par les ornements même dont se pare la poésie, je veux dire les images, les hypotyposes, les comparaisons, les métaphores, les périphrases, les tours qui expriment les choses par leurs propriétés naturelles, les descriptions qui les peignent par les détails ou par les effets les plus frappants, ou enfin par des accessoires emphatiques et même oiseux.
Renan a tiré de cette contradiction des conséquences tout à fait frappantes A mainte reprise, par des images, par des exemples, par des sentences, il a démontré que nous valons par notre cœur et par notre esprit, non par nos actes. […] Tout homme porte en son cœur une image embellie de soi-même, un moi dont son imagination atténue les défauts, perfectionne les perfections, le moi qu’il voudrait être. […] Ses symboles ne sont pas des dogmes arrêtés ; ce sont des images susceptibles d’interprétations indéfinies. […] L’univers a-t-il une existence à soi, indépendante de l’image que nous nous en faisons ? […] Celles-ci seules nous empêchent d’admettre que l’idée de Dieu vaut peut-être autant que Dieu, que l’image que nous nous faisons du Paradis vaut le Paradis.
Elle offre la plus vive image de l’esprit du temps. […] Ce n’est pas là, sans doute, une image de bonheur. […] Voilà les deux grandes images qui apparurent à l’âme du Dante. […] Historiquement, la barbarie du style vaut mieux pour nous donner l’image et comme le reflet de la vie contemporaine. […] Son image est reproduite dans ces romans remplis d’enchanteurs et de géants.
Le remords aussi n’est que l’obsession de la pensée par une image, l’image du crime accompli. […] Et l’on est tenté de regretter l’image trop compliquée, mais beaucoup plus intéressante, qu’on s’en formait auparavant. […] C’est que, plus nous « inventons » une créature vivante ou morte, plus nous mettons du nôtre dans l’image que nous nous formons d’elle, et plus nous l’aimons. […] Il suffira que l’image des plaisirs passés, dans ce qu’ils ont eu de plus concret et de plus secret, lui soit suggérée directement et crûment, et avec un peu d’insistance. […] La rime est riche et drue sans qu’il en coûte rien au sens ; le rythme est plein ; les images brillantes et nettes ; la langue précise et saine.
Il n’y a que ces images atroces, et le douloureux fantôme de la chair saignante et souffrante qui puisse dompter la véhémence et contenir les soubresauts de leurs instincts. […] C’est la première explosion de la jeunesse ; rappelez-vous les brigands de Schiller, et comment notre démocratie moderne a reconnu pour la première fois son image dans les métaphores et les cris de Charles Moor. […] Ce sont là les férocités du moyen âge ; on les rencontrerait encore aujourd’hui dans les compagnons d’Ali-Pacha, dans les pirates de l’Archipel ; nous en avons gardé l’image dans ces peintures du quinzième siècle qui représentent un roi avec sa cour tranquillement assis autour d’un homme vivant qu’on écorche ; au centre, l’écorcheur à genoux qui travaille avec conscience, fort attentif à ne point gâter la peau44. […] Il voit une femme45, il la trouve belle ; tout d’un coup sa gorge se serre, il a chaud dans le dos, il lui court sus ; quelqu’un veut l’en empêcher, il tue l’homme, s’assouvit, puis n’y pense plus, sauf lorsque parfois quelque vague image d’une mare de sang clapotante vient traverser sa cervelle et le rendre morne. […] « Les places à la cour, dit-il, sont comme des lits dans un hôpital, où la tête de l’un est aux pieds de l’autre, et ainsi de suite, toujours en descendant68. » Voilà de ses images.
Un monde nouveau, bourgeois, plébéien, occupe désormais la place, attire les yeux, impose sa forme dans les mœurs, imprime son image dans les esprits. […] Si vous voulez en avoir l’image, figurez-vous que vous êtes à l’Opéra. […] Tous les deux cents ans, chez les hommes, la proportion des images et des idées, le ressort des passions, le degré de la réflexion, l’espèce des inclinations, changent. […] De près ou de loin, comme une grande montagne dans un paysage, sa philosophie apparaîtra derrière toutes ses idées et toutes ses images. […] Mais quelle ardeur secrète par-delà ces splendides images, et comme on sent la chaleur de la fournaise par-delà les fantômes colorés qu’elle fait flotter sur l’horizon1233 !
Il pensé par images. […] Tu surgis alors dans le fond de mon âme, pure Image ! […] Charles de Pomairols, une saisissante image. […] chercher la vérité et ne trouver que des images ! […] Et souvent des images magnifiques éclatent comme des fanfares.
L’art demande ses modèles au peuple et l’amuse de sa propre image. […] Mais cette idée est traduite par une image qui est des plus sensibles. […] Que tout ce que d’autres théâtres mettraient en récit, se traduise en image et en action. […] Macbeth, violent et faible, a des hallucinations ; son cerveau, surexcité, lui montre de vaines images qu’il prend pour des réalités. […] Quand il consent à s’occuper plus particulièrement d’elle, c’est pour la transformer à son goût et la refaire à son image et ressemblance.
Jamais son image ne s’est effacée de notre souvenir : placuisse viris ! […] Elle ne connaissait de Goethe que ses œuvres ; elle s’en fit une image selon son cœur, et de cette image elle se fit une idole : l’adoration naquit dans son cœur de l’enthousiasme. […] Le caractère éminemment pensif de cette race germanique lui donne le temps de mûrir ses idées ; elle est lente comme les siècles et patiente comme le temps ; jamais cette race pensive et même rêveuse n’a été assimilée aux idées et aux langues de ces races grecques et latines comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal et nous, qui dérivons d’Athènes ou de Rome ; l’Allemagne dérive de l’Inde et du Gange ; elle parle une langue consommée, savante, circonlocutoire, mais d’une construction et d’une richesse qui la rendent propre à exprimer toutes les images et toutes les idéalités de la poésie ou de la métaphysique.
Les yeux ont leur mémoire : ce sont les images. Aucune de ces images qui se gravent d’un coup d’œil dans la vie ne surpasse celle-là. […] Nous sortions rêveurs de la soirée, promenant aux clartés de la lune, dans la rue de la Paix, l’image encore dansante, aux sons prolongés de l’orchestre, de cette figure de jeune Romaine sur un camée de Pompéia. […] » Cette éloquente image rappelait l’amitié du père et la fausse situation du fils.
Piron semble avoir écrit la Métromanie devant quelque image de Molière, les yeux fixés sur le visage du contemplateur, lui demandant le secret de créer un caractère. […] Ce jargon étemel de la froide ironie, L’air de dénigrement, l’aigreur, la jalousie, Ce ton mystérieux, ces petits mots sans fin, Toujours avec un air qui voudrait être fin ; Ces indiscrétions, ces rapports infidèles, Ces basses faussetés, ces trahisons cruelles ; Tout cela n’est-il pas, à le bien définir, L’image de la haine et la mort du plaisir ? […] Mais du moins la comédie larmoyante avait gardé la rime et le dialogue à tirades, dernière image de la comédie évanouie ; Diderot et Beaumarchais les rejettent bravement pour se rapprocher, disent-ils, du langage de la nature, qui parle en prose ; pour se donner, disons-le, une facilité de plus. […] Après la comédie effrontée de Beaumarchais et cette gaieté un peu amère où l’on ne sait au juste si l’on rit ou si l’on raille, nous voyons sortir d’un tendre commerce d’esprit et de cœur, entre deux hommes ingénieux et bons, comme une image aimable de la comédie dans ses beaux jours, lorsqu’au lieu de vouloir réformer l’Etat, elle ne prétendait que nous faire sourire de nos travers.
Un souffle soutenu, une incroyable richesse d’images, un délire verbal qui se continue sans interruption marquent ce poème en prose. […] Tout de suite je m’y penche pour voir la tête du bullbringé venir à ma rencontre, et pour y boire l’image des feuilles… Quelquefois, accroupie, acharnée, elle gratte la terre, peine, sue, et je m’anime tout autour, dans la joie d’une besogne utile qui m’est si familière… Qui m’expliquera le peu de fermeté de ses desseins ? […] Les rares souplesses lyriques, le don d’images nettes, qui sont représentatives de Mlle Renée Vivien poète, revivent dans La Dame à la Louve et Une Femme m’apparut avec son mépris pour la force virile et sa même piété pour la Vénus de Mytilène. […] Charles-Louis-Philippe : avec une large pitié fraternelle, un cœur infiniment troublé, une sensibilité riche d’images neuves et de perpétuelles associations d’idées et de mots originales, se faisait l’historien des âmes craintives, des existences perdues et désemparées : Bubu de Montparnasse, le Père Perdrix, Marie Donadieu : Il faut le citer.
Encouragé par ce regard et par ce suffrage, il se remit activement à l’œuvre, et le tome Ier de son Histoire de France, avec tout l’ensemble d’images et de portraits qui la recommandent, put paraître en 1643, l’année même de la victoire de Rocroi et dans les premiers mois de la régence. […] Il semble d’abord que la principale chose y soit les portraits des rois et reines, et que le texte n’y vienne que pour accompagner ces illustres images, cette suite de tailles-douces, figures et médailles, recueillies et payées par un amateur généreux, Remy Capitain.
Niel s’est attaché dans sa collection à ne reproduire que ce qu’il y a de plus authentique et de tout à fait original, et il s’en est tenu à une seule espèce d’images, à celles qui sont dessinées aux crayons de diverses couleurs par les artistes du xvie siècle : « On désignait alors par le nom de crayons, dit-il, certains portraits sur papier exécutés à la sanguine, à la pierre noire et au crayon blanc ; teintés et touchés de manière à produire l’effet de la peinture elle-même. » Ces dessins fidèlement reproduits, et où la teinte rouge domine, sont dus primitivement la plupart à des artistes inconnus, mais qui semblent être de la pure lignée française. […] Le genre de beauté de Gabrielle une fois attesté par l’impression générale, on peut s’en rendre compte d’après ses portraits et le conclure encore plus que l’y voir à travers la raideur qui n’est que dans l’image, et sous la parure qui de loin la surcharge un peu.
Et quelle peinture plus frappante et plus reconnaissable que cette image d’une âme finalement vouée à l’ennui capricieux né des plaisirs : Vos passions ayant essayé de tout et tout usé, il ne vous reste plus qu’à vous dévorer vous-même : vos bizarreries deviennent l’unique ressource de votre ennui et de votre satiété. […] Et ce n’est pas ici une de ces vaines images que le discours embellit, et où l’on supplée par les ornements à la ressemblance.
En tout, Linné, l’homme de l’ordre et de la méthode, observateur neuf, ingénieux, inventif, à l’œil de lynx, écrivain concis et expressif, poète même dans son latin semé d’images et taillé en aphorismes, Linné fait un parfait contraste avec Buffon, le peintre du développement et des grandes vues, et dont la phrase aux membres distincts et nombreux, enchaînés par une ponctuation flexible, ne se décide qu’à peine à finir. […] Geoffroy Saint-Hilaire, sortant de la question de science et entrant dans celle de la littérature, croit voir dans Buffon une preuve écrite, une conception première à l’appui de sa théorie, et si, heureux de se retrouver dans Buffon, il le tire aussitôt à lui, et, en l’embrassant, le façonne ensuite à son image, j’interviens humblement et je commence à avoir un avis, non pas sur le fond même et sur le vrai ou le faux de la théorie, mais sur la question plus claire et ouverte à tous de savoir si cette théorie est ou si elle n’est pas dans Buffon.
Et nous aussi, nous voyons le libre concert et l’union de l’Église et de l’État ; et, à ce point de vue plus particulier du Génie du christianisme qui nous occupe, n’est-ce donc rien comme signe charmant de douce influence regagnée et socialement établie, que cette image de la Vierge envoyée hier par l’Empereur à nos flottes, et qui y est reçue avec reconnaissance en protectrice et en patronne ? […] Ôtez les images, allez au fond, et vous obtenez l’entier aveu.
Il nous est donc permis de nous flatter que notre ouvrage explique les termes, développe les beautés, découvre les délicatesses que vous doit une langue qui se perfectionne autant de fois que vous la parlez ou qu’elle parle de vous. » Louis XIV méritait en partie ce compliment, en tant que parlant avec justesse et propriété la plus parfaite des langues ; on dit qu’il contait à ravir ; mais cette noble et régulière politesse manquait de saillie, de relief, d’images, d’imprévu, de ce qui fait la grâce et la popularité de la langue de Henri IV. […] » Ici, en écrivant à la vierge-reine, on peut croire qu’il s’était mis en frais d’images : à M. de Batz, son bon serviteur, il écrira tout naïvement (2 novembre 1587) : « Monsieur de Balz, je suis bien marri que vous ne soyez encore rétabli de votre blessure de Coutras, laquelle me fait véritablement plaie au cœur, et aussi de ne vous avoir pas trouvé à Nérac, d’où je pars demain, bien fâché que ce ne soit avec vous, et bien me manquera mon faucheur par le chemin où je vas… » Cette blessure de M. de Batz, qui fait plaie au cœur de Henri, rappelle, selon la remarque de M.
La Fontaine, une si parfaite et si naïve image du poète, a trop d’esprit, de finesse, de goûts différents et d’oubli pour exprimer ce qu’ici je veux dire, et ce que Santeul nous personnifie plus au naturel : car ce n’est pas seulement la verve et l’inspiration que j’entends, c’est l’amour-propre, la jactance, l’emportement, l’infatuation de soi-même et de ses vers, c’est l’animal-poète dans toute sa belle humeur et dans toute sa gloire : ne le demandez pas à un autre que Santeul ; les curieux de son temps le savaient bien, et il est encore à montrer comme tel à ceux du nôtre. […] Il va par la rue Saint-Jacques chez ses amis les jésuites ; il s’arrête aux environs dans la boutique des libraires Thierry ou Cramoisy, chez qui sont en vente quelques-unes de ses pièces de vers publiées séparément en feuilles volantes avec images et vignettes : il expliquerait volontiers aux passants tout cela.
Il a plus tard esquissé, sans le terminer, un éloge du comte duc dans lequel on lit cette magnifique définition de la monarchie espagnole : « Celui-ci, au rebours (des ministres précédents plus favorisés), a toujours cheminé avec un vent contraire : parmi les ténèbres, et lorsque le ciel était couvert de toutes parts, il a tenu sa route au milieu des bancs et des écueils, et durant la tempête et l’orage il a eu à conduire ce grand vaisseau dont la proue est dans l’océan Atlantique et la poupe dans la mer des Indes. » Mais ce n’est là qu’un trait de talent et une belle image, comme l’écrivain doué d’une imagination poétique peut en trouver. […] Peintre d’Ariane, il a trouvé de grandes images et des jets d’antique et immortelle beauté.
Un livre composé sous Louis XIV ne serait pas complet en effet, et, j’ajouterai, ne serait pas assuré contre le tonnerre, s’il n’y avait au milieu une image du roi. La Bruyère n’a manqué ni à la précaution ni à la règle, et, en grand artiste, il a disposé les choses de telle façon qu’on arrive à cette image par des degrés successifs, et comme par une longue avenue.
« Nous autres, anciens, nous nous sommes usés à traîner le boulet dans les galères de la Restauration. » Il redira la même chose en vingt images plus vives les unes que les autres ; c’est de la menue monnaie de poëte, mais le bon sens est là-dessous. […] Chaque jour même je jetterais du rez-de-chaussée des pierres à ceux qui occupent les étages supérieurs de la maison ; et, comme ils tiennent à leurs vitres, sans faire cas de la lumière, il est à croire qu’ils videraient sur moi leurs cassolettes, pour se débarrasser d’un voisin incommode. » L’image est des plus gaies ; elle est bien de l’esprit espiègle et taquin que nous connaissons.
Entraînée par une sorte de lyrisme intérieur, Mme Swetchine a des suites d’images mystiques dignes d’un saint Bernard, pour célébrer et glorifier cette extrémité pénible de l’existence, cet âge ordinairement déploré. […] C’est bien là l’image de la vieillesse… » Assez !
Dans la poésie la plus vantée, elle ne retrouvait pas d’idée, et dans la conversation point de sentiment. » Car elle voulait du sentiment aussi et avant tout, mêlé aux idées, avec des éclairs de gaieté fugitive, quantité de rapports fins, subtils, déliés, des anecdotes d’une application spirituelle et imprévue, de soudains essors et comme des flammes vers les plus hauts sommets ; mieux que des aperçus, des considérations politiques et historiques, fortement exprimées, mais sans s’y appesantir ; des images même, qui peut-être n’auraient point paru des images en plein soleil, mais qui en faisaient l’effet dans un salon ; puis tout à coup (car c’était une femme toujours) un soupir romanesque jeté en passant, et quelque perspective lointaine vaguement ouverte sur la destinée, les peines du cœur, les mystères de la vie ; un coin mélancolique à l’horizon.
Daignons donc nous bien figurer l’effet que devaient produire de telles représentations, réglées en quelque sorte sur l’hymne, contenues au sanctuaire, graves, pathétiques, touchantes et toujours augustes, — je ne dis pas précisément sur le peuple, il ne comprenait que l’ensemble, le mouvement et la mimique en quelque sorte, l’image majestueuse des choses, il ne savait pas les langues savantes, — mais sur tout ce qui était clerc et lettré. […] Adam, c’est le drame à la fois extérieur à la liturgie et adhérent encore à l’Église, au moment où il va s’en détacher : si j’osais, en faveur de l’exactitude, usurper une image chirurgicale, je dirais que l’enfant tient encore à la mère, et que le cordon n’est pas encore coupé.
J’écoutais le bruit lointain de nos victoires, et mes chants en étaient l’écho, — ou le mouvement intérieur de mon âme, et mes vers réfléchissaient les images dont j’étais entouré. […] Une telle poésie existe de droit et se justifie à elle seule. — Poésie modérée, bien que depuis lors nous en connaissions une autre, grande, magnifique, souveraine, et que nous nous inclinions devant, et que nous l’admirions en ses sublimes endroits ; — poésie d’entre-deux, moins vive, moins imaginative, restée plus purement gauloise ou française, plus conforme à ce que nous étions et avant Malherbe et après ; — poésie qui n’es pas pour cela la poésie académique ni le lieu commun, et qui as en toi ton inspiration bien présente ; qui, à défaut d’images continues, possèdes et as pour ressources, à ton usage, le juste et ferme emploi des mots, la vigueur du tour, la fierté du mouvement ou la naïveté du jet ; poésie qui te composes de raison et de sensibilité unies, combinées, exprimées avec émotion, rendues avec harmonie ; puisses-tu, à ton degré et à ton heure, à côté de la poésie éclatante et suprême, te maintenir toujours, ne cesser jamais d’exister parmi nous, et d’être honorée chez ceux qui t’ont cultivée avec amour et candeur !
Il a dans la pensée un type de théâtre à lui, une scène idéale de magnificence et d’éclat, de poésie en vers, de style orné et rehaussé d’images, de passion et de fantaisie luxuriante, d’enchantement perpétuel et de féerie ; il y admet la convention, le masque, le chant, la cadence et la déclamation quand ce sont des vers, la décoration fréquente et renouvelée, un mélange brillant, grandiose, capricieux et animé, qui est le contraire de la réalité et de la prose : et le voilà obligé de juger des tragédies modernes qui ne ressemblent plus au Cid et qui se ressemblent toutes, des comédies applaudies du public, et qui ne lui semblent, à lui, que « des opéras-comiques en cinq actes, sans couplets et sans airs » ; ou bien de vrais opéras-comiques en vogue, « d’une musique agréable et légère, mais qui lui semble tourner trop au quadrille. » Il n’est pas de l’avis du public, et il est obligé dans ses jugements de compter avec le public. […] Après une description heureuse du Généralife qui n’est, en quelque sorte, que le pavillon champêtre de l’Alhambra, et dont le charme principal consiste dans les jardins et les eaux, il termine par une image vivante et d’une adoration toute sympathique : « Un canal, revêtu de marbre, occupe toute la longueur de Fenclos, et roule ses flots abondants et rapides sous une suite d’arcades de feuillage formées par des ifs contournés et taillés bizarrement.
Il en est du champ de l’humanité comme de celui de Sempach : « L’œuvre qu’un seul commence, un grand peuple l’achève. » Chacun des successeurs de Colomb a pu dire : « J’ai fait le même voyage. » C’est ce qui arriva à Rotrou après Corneille. » Pour apprécier ici la vérité et la beauté de l’image, il faut savoir son histoire suisse de l’époque héroïque et se rappeler ce qu’était et ce que fit ce Winkelried, lequel, à la journée de Sempach, s’avançant le premier contre le bataillon hérissé de fer des Autrichiens qu’on ne pouvait entamer, étendit les bras pour ramasser le plus de piques ennemies qu’il put contre sa poitrine, et qui, tombant transpercé, ménagea ainsi dans la redoutable phalange une trouée par où les Suisses vainqueurs pénétrèrent. L’image en soi était digne d’être appliquée à Corneille.
Il m’offre en lui l’image toute contraire à celle du poëte qui parle « d’un fruit déjà mûr sur une tige toute jeune et tendre » ; ici, c’est une fleur tendre et délicate sur une branche un peu rude. […] Et si elles ont reçu le don en naissant, si elles sont douées de quelque talent d’imagination, elles sauront créer des êtres à leur image.
L’image est ressemblante, bien qu’un peu flattée et embellie. […] Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à établir une familiarité complète entre un prince excessivement timide et une femme à laquelle sa naissance du moins imposait quelques bienséances… Tout le monde sait quelles suites elle eut, quel empire le goût pour les femmes exerça sur Louis XV ; combien la variété lui devint nécessaire, et combien peu la délicatesse et toutes les jouissances des âmes sensibles entrèrent dans ses amusements multipliés. » Ce qu’on vient de lire est exact, presque à la lettre ; cette reine, dont la destinée de loin paraît celle d’une femme délaissée, donna en effet au roi, avant l’éclat des désordres, jusqu’à dix enfants : deux garçons seulement, dont un seul vécut ; tout le reste n’était que des filles, et Louis XV avait fini par ne plus compter sur autre chose avec la reine : il semblait voir dans cette monotonie l’image de leurs froides amours.
« C’est ce gouvernement qui a permis à Rome de conquérir l’Italie, et avec l’Italie, comme par le même procédé, le monde. » Quant aux arts de Rome, ils sont, comme ceux de la Grèce, l’image fidèle de son génie. […] Il ne suffit pas d’élever des autels à la Bonté, et de les élever même dans son propre cœur : il faut des images plus parlantes aux foules.
Le bon public, qui ne crée pas, comme Jéhovah, l’homme à son image, mais qui le défigure à sa fantaisie, croit que j’ai passé trente années de ma vie à aligner des rimes et à contempler les étoiles : je n’y ai pas employé trente mois, et la poésie n’a été pour moi que ce qu’est la prière… » Nous concevons ce qu’a d’impatientant pour le poëte, et pour tout écrivain célèbre, l’idée absolue qu’on se forme de lui, et sur laquelle, bon gré, mal gré, on veut le modeler après coup. […] En français il offense partout, il révolte presque devant la chaste image de la Charité.
Le stoïcien Brutus, dont la farouche vertu n’avait rien épargné, laissant voir un sentiment si tendre dans ces moments qui précèdent et ses derniers efforts et ses derniers jours, surprend le cœur par une émotion inattendue ; l’action terrible et la funeste destinée de ce dernier des Romains, entourent son image d’idées sombres qui jettent sur Porcie l’intérêt le plus douloureux24. […] Les combats de gladiateurs avaient pour objet d’intéresser fortement le peuple romain par l’image de la guerre et le spectacle de la mort ; mais dans ces jeux sanglants, les Romains exigeaient encore que les esclaves sacrifiés à leurs barbares plaisirs, sussent triompher de la douleur, et n’en laissassent échapper aucun témoignage.
Mais comment retrouverait-on l’image pure et fière d’une femme, dans un pays où les relations de société ne seraient pas surveillées par la plus rigoureuse décence ? […] Les convenances sont l’image de la morale ; elles la supposent dans toutes les circonstances qui ne donnent pas encore l’occasion de la prouver ; elles entretiennent les hommes dans l’habitude de respecter l’opinion des hommes.
Une radicale impuissance d’imaginer, qui avait concouru à faire prendre en gré le réalisme des classiques, la sécheresse de sentiment où glissent facilement les natures trop intellectuelles, l’impuissance de penser en dehors de certaines conditions générales, l’anéantissement de la spontanéité et le culte de la forme convenue, trois conséquences d’une vie enfermée dans les bienséances du monde, qui défendent à l’homme de se faire remarquer sous peine de ridicule et de mauvais ton, voilà les traits de cette société qui fera la littérature à son image. […] Le siècle refait, du reste, l’antiquité à son image, qui lui ressemble comme les divinités d’Opéra à l’Olympe homérique.
Valeur et sens politique de la pièce : image de l’état d’esprit de la société française après la prédication philosophique. […] Toutes ces riches accumulations de mots qui tombent dru comme grêle, ces brusques oppositions, ces trouvailles d’images délicieuses ou cocasses, ces bouquets ou ces fusées d’épigrammes, tout cela est préparé, mesuré, ajusté.
Dans la conception dont je viens de parler (et que j’appellerai la conception scientifique), toute loi n’est qu’un énoncé imparfait et provisoire, mais elle doit être remplacée un jour par une autre loi supérieure, dont elle n’est qu’une image grossière. […] Quand donc une théorie scientifique prétend nous apprendre ce qu’est la chaleur, ou que l’électricité, ou que la vie, elle est condamnée d’avance ; tout ce qu’elle peut nous donner, ce n’est qu’une image grossière.
Elle est, elle est, cette beauté infinie que nous apercevons dans ses vagues contours et que nous essayons de rendre par de mesquines images. […] En calculant dans ces hypothèses, on arrivera à des résultats exacts, parce que l’erreur n’est que dans l’expression et l’image, non dans le schéma et la catégorie elle-même.
Derrière la bourgeoisie satisfaite, il aurait continué d’apercevoir les graves et perpétuels symptômes généraux d’invasion qu’il avait dénoncés le premier dans ces termes en 1791 ; après avoir parlé de la grande et première invasion des barbares contre l’Empire romain : « Dans le tableau de cette mémorable subversion, disait-il, on découvre l’image de celle dont l’Europe est menacée. […] L’image d’un livre leur donne le frisson : parce qu’on a abusé des lumières, ils extermineraient tous ceux qu’ils supposent éclairés ; parce que des scélérats et des aveugles ont rendu la liberté horrible, ils voudraient gouverner le monde à coups de sabre et de bâton.
En même temps, on ne trouvait pas assez d’expressions pour l’exalter, ou plutôt on ne trouvait d’images dignes de lui que dans la religion. […] Le propre du génie est de se posséder lui-même, et non d’être entraîné par une force aveugle et fatale, de gouverner ses idées, et non d’être subjugué par des images, d’avoir la conscience nette et distincte de ce qu’il veut et de ce qu’il voit, et non de se perdre dans une extase vide et absurde, semblable à celle des fakirs de l’Inde.
Il est de ce beau temps des lettres françaises par la mesure, les images modérées et justes, par l’éclat doux et égal, par les beautés antiques pensées et senties de nouveau, par le style, où il a la noblesse du grand siècle sans en avoir l’étiquette. […] Nisard et les efforts qu’il fait pour nous donner une image idéale et fidèle de l’esprit français ; mais, malgré tout, la vérité est la vérité.
Quelques-uns des principes de Ruskin sont d’une incontestable fausseté ; par exemple, celui-ci : « Le meilleur tableau, écrit-il33, est celui qui renferme le plus d’idées et les idées les plus hautes » A quoi il ajoute comme commentaire, que « les plus hautes idées sont celles qui tiennent le moins à la forme qui les revêt, et que la dignité d’une peinture, comme l’honneur dont elle est digne, s’élèvent exactement dans la même mesure où les conceptions qu’elle traduit en images sont indépendantes de la langue des images.
. — Sorti du sein des tempêtes, nourri dans le berceau d’une révolution, élevé sous la mâle discipline du génie de la guerre, le dix-neuvième siècle ne peut en vérité contempler son image et retrouver ses instincts dans une philosophie née à l’ombre des délices de Versailles, admirablement faite pour la décrépitude d’une monarchie arbitraire, mais non pour la vie laborieuse d’une jeune liberté environnée de périls97. […] Il voit l’image de ce qu’il est et de ce qu’est la science dans les palais récemment déterrés des grandes cités orientales.
Ce livre, composé d’après une méthode inflexible, écrit avec une éloquence entraînante, rempli de vues supérieures, paré d’images magnifiques et naturelles, n’est connu que des philosophes : l’auteur ne va pas chez les personnes influentes ; voyant qu’il ne se loue point, on ne le loue point ; il a oublié que la gloire se fabrique. […] À ce moment, il ne rencontre pas d’images ; il n’est occupé qu’à discipliner et à lancer sur l’adversaire la meute acharnée de ses démonstrations.
Il était de ceux qui éloignent, jusqu’au miracle, l’image de la mort. […] Si son image mortelle s’abolit au mystère de l’invisible, nous voyons l’image agrandie de son esprit rayonner plus lumineusement sur notre mémoire, s’y faire désormais impérissable et glorieuse. […] La phrase est souple sans clownerie, sonore sans déclamation, et pleine d’images heureuses qui se gravent dans l’esprit. […] stupidité de l’image ! […] Si libre qu’il soit, un vers doit exprimer quelque chose, une idée, une image, une sensation, un rythme.
Nous sommes, avec cette image, parmi la période glacière, au moment d’une de ses extensions les plus basses. […] Il faut des images extrêmes pour faire comprendre des vérités moyennes. […] Ainsi l’image de l’atome est reculée d’un plan, mais elle reste intacte. […] Ces rideaux de pins nous donneront, non pas l’image, mais le schéma de l’homme normal et de l’homme anormal. […] Le sommeil est donc bien plutôt l’image de la folie que l’image de la mort.
Oui, Chateaubriand a la sensation aussi aiguë, le matérialisme d’image aussi intense que Flaubert dans Madame Bovary. […] Sainte-Beuve n’eut vraiment de talent que dans la critique, c’est-à-dire lorsqu’il abandonna l’image pour écrire avec l’idée. […] Ce qu’il faut bien se dire, c’est que le style consiste surtout dans la violence de l’idée et de l’image. […] Possédant avant tout l’âme des images et des mots, il ne peut convenir qu’à ceux qui demandent aux mots et aux images autre chose qu’un sens. « Il y a dans les rapprochements et les combinaisons de la langue écrite par certains hommes, dit M. […] La lecture de Michelet est excellente pour éveiller les images et les couleurs chez ceux qui ont la verve paresseuse et l’inspiration un peu sèche.
Une jeune Espagnole aux grands yeux pénétrants ; Et sa voix se mêlait à la voix des rafales Qu’on entendait mugir au-dessus des torrents… Si j’osais conjecturer, je dirais que par toutes ces figures diverses qu’a évoquées autour d’elle l’imagination de l’ouvrière-poète, elle s’est plu à multiplier, comme dans un miroir légèrement enchanté, des images d’elle-même, et elle n’a changé que juste ce qu’il fallait pour pouvoir dire : Ce n’est pas moi !
Les images les plus riantes, les plus folâtres, viennent à tout moment et se lèvent à tous les coins, derrière chaque pilier du cloître, ce qui faisait dire l’autre jour à un plaisant que c’était une vraie tentation de saint Antoine, tant il y a de diables et de jolis diables !
Tout de suite, au contraire, il met la main sur le terme exact, sur l’image nette, sur la forme précise.
Cela fait songer aux images grotesques que forment parfois les grands rochers… [L’Élite (1899).]
S’il est vrai que chaque époque se forge de la sorte des dieux mortels à son image et maltraite ou ignore des hommes de valeur réservés à l’admiration des générations suivantes, il est nécessaire de réduire le rôle excessif attribué trop fréquemment à ces fortes individualités qui dominent du haut de leur gloire le siècle où elles ont vécu.
L’invention en eût été plus riche, la diction plus naturelle, & l’intérêt plus sensible ; l’Auteur auroit employé des expressions plus correctes, & évité les tournures Gasconnes ; ses images auroient été mieux choisies, ses comparaisons plus justes & moins ridicules ; il n’eût point appelé le Soleil le Duc des Chandelles les Vents les Postillons d’Eole, le Tonnerre le Tambour des Dieux ; le total de l’Ouvrage eût été dans le goût de ces vers du quatrieme Chant, qu’on peut citer avec estime, dès qu’il ne s’agit pas de l’Astronomie : Il se trouve entre nous des esprits frénétiques Qui se perdent toujours dans des sentiers obliques, Qui, sans cesse créant des systêmes nouveaux, Prouvent que la raison gît loin de leurs cerveaux.
On sçait l’avanture des habitans d’Abdere qui furent tellement frappez par les images tragiques de l’Andromede d’Euripide, que l’imitation fit sur eux une impression serieuse et de même nature que l’impression que la chose imitée auroit faite elle-même : ils en perdirent le sens pour un tems, comme il pourroit arriver de le perdre à la vûë d’évenemens tragiques à l’excès.
Je veux dire qu’elles surprennent et qu’elles ébloüissent l’imagination, mais qu’elles n’y peignent pas distinctement des images propres à nous interesser.
En effet, Monsieur Racine ne paroît plus grand poëte dans Athalie que dans ses autres tragédies, que parce que son sujet tiré de l’ancien testament l’a autorisé à orner ses vers des figures les plus hardies et des images les plus pompeuses de l’écriture sainte, au lieu qu’il n’en avoit pû faire usage que très-sobrement dans ses pieces profanes.
Puis, dans l’excès de l’étonnement, elle s’écria : — Pas d’images ! […] Je n’ai pas d’images ! mais j’ai « l’esquif ». « L’esquif », n’est-ce pas une image ? […] Dans le village d’Eposium, aujourd’hui Carignan, son image se dressait énorme et monstrueuse. […] La reine Ourvaci avait dans ses jardins une image du dieu de l’amour et cette image était beaucoup plus barbare et beaucoup plus hindoue que Bussy ne pouvait le concevoir.
l’image même de la sérénité se répandait sur tes tempes, et rien ne pouvait faire taire ta raison, ni la violence de ton pouls, ni les vîtes battements de ton cœur. […] Telle est, en escrivant, ma non-commune image, Autre fureur qu’amour reluit en mon visage. […] Ce poète a des images nettes et une naïveté fort plaisante. […] À la vérité cette pièce qui est fort longue et que Gautier a su émonder avec discernement, enferme plus d’une image poétique vive et harmonieuse. […] Théophile de Viau, le contemporain de Saint-Amant, jetait les images sur les images : il brillantait.
Quant à l’exagération prise en elle-même, abstraction faite des images qui lui servent d’interprète, je crois fermement qu’elle est nécessaire dans la satire, comme dans la comédie, comme dans toutes les œuvres poétiques. […] Associée à l’ode, elle lui emprunte le maniement continu des images. […] Barbier au pèlerin immortel, ont quelquefois besoin d’être étudiées à plusieurs reprises ; souvent il arrive que les images manquent d’analogie et rendent la pensée obscure. […] C’est un parleur qui pense rarement, mais il parle très bien, et l’auditoire oublie en l’écoutant que l’image est égoïste et n’enveloppe qu’une idée grêle et à peine saisissable. […] La courtisane amoureuse, le bandit et le fou du roi sont moins préoccupés de la conduite qu’ils ont à tenir que de l’évolution des images qu’ils emploient.
Le gland, pour l’image que figure sa capsule, est un remède assuré pour diverses maladies du pénis. […] Les fleurs qui affectent l’image du soleil ont quelque chose de sa puissance. […] L’image glisse, pâlit, meurt, avant d’avoir eu le temps de se fixer et nous ne faisons aucun effort pour la retenir. […] Donc, l’ami des bêtes, qui n’a jamais vu d’ornithorynque que dans les images, ne peut aimer cet animal rare. […] Toutes les couleurs et leurs nuances s’impriment d’un seul coup de presse pour former la merveilleuse image qui s’appelle la vie.
Comme il est très-érudit, il ramasse, traduit, combine des vers et des images de tous les côtés de l’horizon ; jamais rayons n’arrivèrent plus brisés que les siens à l’œil du lecteur.
Cette image piquante nous offre le critique respectueux et minutieux dans ses proportions vraies, et le doux air d’espièglerie qui s’y mêle n’y messied pas.
Les mots qui servent aux autres passions, sont très souvent empruntés de celle-là, parce qu’elle est une image matérielle de tous les sentiments qui s’appliquent à de plus grandes circonstances ; ainsi, l’amour du jeu aide à comprendre l’amour de la gloire, et l’amour de la gloire à son tour explique l’amour du jeu.
Elle n’est pas plus vraie, plus forte, plus naturelle, pour être exprimée gauchement, puérilement, par des images étranges, par des symboles ridicules, mêlés de niaiseries inattendues et de plats coq-à-l’âne.
On se fatigue d’un style uniformément éclatant, où les images se joignent et éblouissent l’œil comme des éclairs continus.
Les vilains ont la leur, image de leur pauvre existence et de leurs joies vulgaires comme leurs misères.
Stanley découvre que la forêt est l’image de la société, en ce que, chez les arbres comme chez les hommes, les plus forts tuent les plus faibles.
et, pour ajouter à la vigueur de l’image, il enflait l’ouragan de sa voix dont les vitres tremblaient.
C’est qu’on a cru sans doute que, dégagés de l’image ou de l’idée qu’ils contiennent, les mots n’existeraient plus qu’à l’état d’articulations vaines.
Son livre est rempli d’images indécentes ; ses expressions sont basses, ordurières.
Enfin, les images favorites des poètes enclins à la rêverie sont presque toutes empruntées d’objets négatifs, tels que le silence des nuits, l’ombre des bois, la solitude des montagnes, la paix des tombeaux, qui ne sont que l’absence du bruit, de la lumière, des hommes, et des inquiétudes de la vie27.
L’évêque de Meaux a créé une langue que lui seul a parlée, où souvent le terme le plus simple et l’idée la plus relevée, l’expression la plus commune et l’image la plus terrible, servent, comme dans l’Écriture, à se donner des dimensions énormes et frappantes.
Une imagination qui a quelquefois l’éclat de celle d’Homère, des expressions de génie, de la force quand il peint, de la précision toutes les fois qu’il est sans images ; assez d’étendue dans ses tableaux, et surtout la plus grande richesse dans ses couleurs ; voilà ses beautés.
Il faut donc que Bodin, et tous les politiques avec lui, reconnaissent les monarchies domestiques dont nous avons prouvé l’existence dans l’état de famille, et conviennent que les familles se composèrent non-seulement des fils, mais encore des serviteurs (famuli), dont la condition était une image imparfaite de celle des esclaves, qui se firent dans les guerres après la fondation des cités.
Tel Victor Hugo nous apparut à cette première rencontre, et l’image est restée ineffaçable dans notre souvenir. […] Une foule d’objets, d’images, de comparaisons, qu’on croyait irréductibles au verbe, sont entrés dans le langage et y sont restés. […] La présence de l’image donne maintenant une grande valeur au livre, et les bibliophiles recherchent les exemplaires qui en sont ornés. […] Cet amant, on le sentait bien, devait être l’unique, et ce cœur brisé par la passion n’avait pas de place pour une autre image. […] Avoir dépassé l’image que le grand Goethe s’était faite de son Faust, c’était beau cela !
La réflexion dans le chagrin doit toujours prendre la forme du sentiment et de l’image ; et dans Young, au contraire, le sentiment se change en réflexion et en raisonnement. […] L’auteur de cet article ne peut se refuser une image qui lui est fournie par la position dans laquelle il se trouve. […] Dans ce moment critique, croyez-vous que les gardes parlent de combats, de surprises, qu’ils se retracent des images terribles ? […] le disciple bien-aimé, qui avait dormi sur le sein de son maître, avait gardé de lui une image ineffaçable ; aussi le reconnut-il le premier après sa résurrection. […] Le prince de Condé lui disait un jour qu’on avait trouvé une image d’Henri IV attachée à un poteau et traversée d’un poignard avec une inscription odieuse pour le prince régnant
Nous avons ici l’image d’un Napoléon familial, local, essentiellement Corse. […] Il a interrogé les gens dont la mémoire est encore hantée par la tradition de ces images tragiques. […] Toutes les images de l’invasion et tous les spectres de la défaite sont encore présents à sa vue. […] de toute cette enquête résulte en moi l’image d’un Japon que je sens excessivement japonais. […] Elle s’offre à nous sous une double image, l’ancienne et la nouvelle.
Presque toutes les belles comparaisons, qui à chaque pas émaillent le poëme d’Éloa, pourraient se détourner sans effort et s’appliquer à la muse de M. de Vigny elle-même, — et la villageoise qui se mire au puits de la montagne et s’y voit couronnée d’étoiles, — et la forme ossianesque sous laquelle apparaît vaguement d’abord l’archange ténébreux, — et la vierge voltigeante qui n’ose redescendre, comme une perdrix en peine sur les blés où l’œil du chien d’arrêt flamboie, — et la nageuse surprise, fuyant à reculons dans les roseaux ; mais surtout rien ne peindrait mieux cette muse dans ce qu’elle a de joli, de coquet, comme dans ce qu’elle a de grand, que l’image du colibri étincelant et fin au milieu des lianes gigantesques ou dans les vastes savanes sous l’azur illimité. […] A un endroit, nous le voyons entrer, par abnégation, dans cette obscure infanterie de ligne, où les rangs se pressent et aussi se fauchent comme les épis de Beauce en été : exacte et saisissante image ! […] Ses conclusions sur l’honneur, seule vertu humaine encore debout, seule religion, dit-il, sans symbole et sans image au milieu de tant de croyances tombées ; les espérances qu’il fonde sur ce seul appui fixe de l’homme intérieur, sur cette île escarpée (disait Boileau), solide encore, selon M. de Vigny, dans la mer de scepticisme où nous nageons ; cet acte de foi en désespoir de cause sied à notre poëte.
III Je passais mes journées solitaires à errer souvent sans guide dans les rues et parmi les monuments de Rome ; plus j’étais jeune, plus ces images de vétusté se reflétaient en poignantes impressions sur mon esprit. La jeunesse, en qui la vie semble inépuisable, parce qu’elle est neuve, se complaît à ces images de mort ; elles ne sont pour elle que la mélancolique poésie de la destruction et du renouvellement des choses humaines. […] « Vous me faites sentir plus que jamais combien la Fontaine est charmant dans ses bonnes fables ; je dis dans les bonnes, car les mauvaises sont bien mauvaises ; mais que l’Arioste est supérieur à lui et à tout ce qui m’a jamais charmé, par la fécondité de son génie inventif, par la profusion de ses images, par la profonde connaissance du cœur humain, sans faire jamais le docteur ; par ces railleries si naturelles dont il assaisonne les choses les plus terribles !
C’est au milieu de ces tristes pensées que Humboldt aborda les rivages du pays qui lui avait déjà souri dans ses rêves de jeunesse, qu’il avait adopté pour but de tous les projets de sa vie, et vers lequel il avait été si joyeux de naviguer pour y trouver l’image fidèle de la nature tropicale. […] Sa pensée accompagna son épouse dans un monde plus élevé ; l’image de celle qu’il avait perdue ne cessa d’être présente à son âme, elle se mêla à toutes ses pensées, elle ennoblit sa propre existence. […] Vêtu simplement et sans recherche, portant quelquefois une brochure dans ses mains qu’il tient derrière le dos, c’est ainsi qu’il chemine souvent à travers les rues de Berlin et de Potsdam, et dans les promenades, seul et sans prétention (charmante image d’un riche épi courbé sous le poids de ses nombreuses graines dorées).
Une certaine image des arts et de la civilisation, à l’époque et dans le pays où se passe l’action, ajoute à l’effet dramatique le profit d’une notion d’histoire. […] Ce que le nom de Gengis-kan éveille d’images de guerre et de destruction, rendues plus grandes par l’immensité et l’inconnu de l’Orient, ne nous prépare guère au sauvage doucereux de l’Orphelin de la Chine, rappelant à Idamé qu’il l’a aimée sous le nom de Témugin, et l’invitant à divorcer avec Zamore pour devenir sultane ; car, remarque-t-il : Le trône a quelques charmes, Et le bandeau des rois peut essuyer des larmes. […] Mais il aimait surtout à se donner des images de sa belle âme dans les personnages qu’il inventait, et il les croyait vivants parce qu’il les avait animés de tous les bons sentiments dont il était plein.
Mais aussi, si l’on rectifie L’image de l’objet sur son éloignement, Sur le milieu qui l’environne, Sur l’organe et sur l’instrument, Les sens ne tromperont personne. […] Cela, avec des métaphores d’une sûreté étonnante, avec un parallélisme de métaphores et d’images entre la montre et l’animal, entre les roues de la montre et les ressorts qui, selon les cartésiens, agissent et meuvent l’animal. […] Voilà des mouvements mécaniques qui sont bien, en vérité, ce que nous appelons tous des sentiments et qui en sont, sinon exactement l’image, du moins une espèce de contrefaçon, de parodie ; et cela donne déjà à réfléchir.
Voilà l’image de l’historien ! […] Grande image, qui exprime bien le saisissement de qui l’a écrite, et qui, en la dressant dans sa grandeur, voulait faire partager aux autres le saisissement de son âme ! […] Liberté, égalité, droits de l’homme, avènement de la raison, toutes ces vagues et sublimes images flottent devant leurs yeux quand ils gravissent sous la mitraille l’escarpement de Jemmapes, ou quand ils hivernent, pieds nus, dans la neige des Vosges.
. — Voilà pourquoi nous trouvons un caractère si frappant de vérité dans les images poétiques, que dut former le monde enfant. […] À ce langage naturel dut succéder le langage poétique, composé d’images, de similitudes et de comparaisons, enfin de traits qui peignaient les propriétés naturelles des êtres. […] Dans l’histoire du genre humain, nous voyons s’élever d’abord des caractères grossiers et barbares, comme le Polyphème d’Homère ; puis il en vient d’orgueilleux et de magnanimes, tels qu’Achille ; ensuite de justes et de vaillants, des Aristides, des Scipions ; plus tard nous apparaissent avec de nobles images de vertus, et en même temps avec de grands vices, ceux qui au jugement du vulgaire obtiennent la véritable gloire, les Césars et les Alexandres ; plus tard des caractères sombres, d’une méchanceté réfléchie, des Tibères ; enfin des furieux qui s’abandonnent en même temps à une dissolution sans pudeur, comme les Caligulas, les Nérons, les Domitiens.
Voilà l’image de la saillie et du trait chez Duclos : un mot familier, commun s’il se peut, appliqué avec nerf et imprévu, un ressort brusque qui vous part au visage. […] L’Histoire de Mme de Luz, petit roman du temps de Henri IV, sous prétexte de peindre une femme noble et touchante, victime de machinations ou de malheurs, n’offre que des situations odieuses et dont l’image offense sans que rien de pathétique attendrisse ou console.
Revenant en idée sur cet amour délicat et tendre qui avait honoré son passé, sur ce souvenir qui aurait dû lui être sacré de Mme de La Sablière, il ne craignait pas de le comparer et de le sacrifier aux images de cette vie sans retenue et sans scrupule qui l’envahissait désormais tout entier : De Vénus-Uranie, en ma verte jeunesse, Avec respect j’encensai les autels, Et je donnai l’exemple au reste des mortels De la plus parfaite tendresse. […] Cicéron, Chateaubriand, Vauvenargues, venez-nous en aide avec vos nobles images de la gloire !
Mais il a souvent des franchises de sens excellentes ; il rencontre même des images heureuses14. […] Rien ne supplée à cela, et la langue en était d’autant plus riche… On entendait en même temps de bonnes et d’aimables qualités avec quelques défauts : enfin cela présentait une image… De dire C’est une jeune personne, ne dit point cela.
Mais enfin abondance de preuves ne nuit pas, surtout quand elles sont d’un genre, nouveau, imprévu, et qu’elles se produisent en un langage que chacun comprend à l’égal au moins de celui du dessin et des images : je veux parler des preuves écrites et littéraires. […] Et maintenant qu’on sait comment Gavarni entendait le sentiment dans sa jeunesse, lorsqu’on verra ensuite tel de ses dessins, et pour n’en citer qu’un seul, cette aquarelle, par exemple, — véritable élégie, — où une châtelaine penchée au bord d’une terrasse attend impatiemment et semble appeler une lettre, apportée par le messager qui s’avance à pas lents et lourds dans un chemin couvert ; à ce moment de fièvre et de désir où elle croit distinguer le bruit de ses pas sans l’apercevoir encore, et où visiblement elle hâte de ses vœux, de son geste et comme de toute l’attitude de son corps, la marche du bonhomme qui ne se presse guère, on comprendra qu’il ne faisait que rendre là une de ces images de tout temps familières à sa fantaisie et à sa sensibilité gracieuse.