C’est lui qui dans mon cœur vient combattre aujourd’hui Votre humeur, vos discours, vos soins, & vos tendresses ; Vous ne voudriez pas l’emporter dessus lui.
La mort plane sur tout le drame ; le spectre du roi assassiné la représente et la personnifie ; il est toujours là, tantôt présent lui-même, tantôt présent à la pensée et dans les discours des autres personnages. […] Le soin visible qu’a mis le poëte à imiter le langage laconique que l’histoire attribue à son héros ne l’a que très-rarement conduit à l’affectation, si ce n’est dans le discours de Brutus au peuple, modèle de l’éloquence scolastique du temps de l’auteur. […] Les étudiants étaient au nombre de trois et parlaient probablement tour à tour ; leurs discours roulèrent sur la prédiction faite à Banquo ; et par une allusion au triple salut qu’avait reçu Macbeth, ils saluèrent Jacques roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. […] D’ailleurs, et c’est probablement ici la vraie raison du poëte, Shakspeare ne fait presque jamais précéder une résolution forte par de longs discours : « Les discours, dit Macbeth, jettent un souffle trop froid sur l’action. » Quelques angoisses que la réflexion ajoute à la douleur, elle porte l’esprit sur un trop grand nombre d’objets pour ne pas le distraire de l’idée unique qui conduit aux actions désespérées. […] Celui-ci possède à lui seul l’éloquence et la raison de la pièce ; mais il faut bien que ses discours soient sublimes, car il ne fait que des discours.
Mercure, d’autre part, est nommé avocat d’office de Folie, et il fera son devoir en conscience, « bien que ce soit chose bien dure à Mercure, dit-il, de moyenner déplaisir à Vénus. » Le discours d’Apollon est un discours d’avocat, un peu long, éloquent toutefois ; il peint Amour par tous ses bienfaits et le montre dans le sens le plus noble, le plus social, et comme lien d’harmonie dans l’univers et entre les hommes. […] « C’est Cupidon qui a gaigné ce point, qu’il faut que chacun chante ou ses passions, ou celles d’autrui, ou couvre ses discours d’Amour, sachant qu’il n’y a rien qui le puisse faire mieux estre reçu. […] La manière dont elle le vient aborder, la coquetterie de sa toilette et l’artifice de discours qu’elle déploie pour le séduire sans l’effrayer, sont d’un grand charme et d’une largeur encore qui ne messied pas à la poésie homérique.
Le discours qu’il adresse à Vespasien pour le décider à briguer l’empire, est un cours de politique à l’usage des ambitieux, aussi habile en séductions du pouvoir que le discours d’Othon est magnanime de désintéressement et de philosophie. […] « Ensuite, dit Tacite, on pensa aux Dieux ; on voulut bien convenir de réédifier le Capitole. » XXVII Ici, avec un art de composition qui fait contraster la plus pure vertu avec la plus infâme corruption du temps, et qui repose l’esprit lassé de tant de turpitudes, Tacite fait apparaître tout à coup dans le sénat un grand citoyen, un débris de l’antiquité dans l’infamie moderne, Helvidius Priscus ; il se complaît à retracer l’homme et le discours. […] Mais là, les tendres caresses de son fils, qui l’avait reçue avec tant d’empressement et qui l’avait fait asseoir au-dessus de lui-même dans la salle du festin, avaient dissipé de son cœur toute inquiétude : car, par d’intarissables discours, tantôt empreints d’une familiarité puérile, tantôt mêlés de ces retours de gravité qui semblent associer les choses sérieuses aux badinages, Néron prolongea le festin.
Les plus virulentes invectives contre Bonaparte se rencontrèrent sur sa poitrine avec les phrases les plus enthousiastes qu’il avait brodées deux ans plus tôt pour les faire retentir dans son discours à l’Académie française. […] Il rentra avec le roi après Waterloo ; il fut nommé pair de France, et écrivit quelques discours d’apparat indécis, jusqu’à la guerre d’Espagne ; il s’irrita contre le favori du roi, M. […] Il fit à la Chambre des pairs un discours équivoque, où il insultait les vaincus des trois journées de Juillet, tout en refusant sa complicité aux vainqueurs. […] Il renonça à ces deux postes par des motifs purement humains ; mais, peu de temps après, il chanta, dans son discours à l’Académie, un hymne à son prince et une malédiction à la Révolution, pour se faire pardonner la malédiction à la chose par l’hymne à l’empereur.
chez cette merveilleuse race, l’homme aime l’action, même quand il la sait inutile et décevante. « Laissons ces discours sur l’existence humaine, quoiqu’elle soit ce que tu la décris12 » Les durs commencements dans une terre toute neuve et qui n’était pas toujours clémente, les longues luttes entre Pélasges, Hellènes, Doriens, Ioniens, et aussi les grands cataclysmes naturels dont plusieurs de leurs mythes ont conservé le souvenir, avaient fait aux Grecs une âme à la fois active et résignée, où le plaisir de vivre et d’agir se tempérait par instants de mélancolie fataliste. […] On se rappelle le discours d’un chef saxon à ses compagnons d’armes, dans Augustin Thierry. […] Le discours de Viçvaméthra, l’Anathème et le Solvet saeclum m’accompagnent, quoi que je fasse, jusqu’au bord de la Bernica. […] Etre convaincu que toute émotion est vaine ou malfaisante, sinon celle qui procède de l’idée de la beauté extérieure ; regarder et traduire de préférence les formes de la Nature inconsciente ou l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage qu’elles ont dû avoir et sans jamais y mettre, comme fait le poète tragique, une part de son cœur, si bien que leurs discours gardent quelque chose de lointain et que le fond nous en reste étranger ; considérer le monde comme un déroulement de tableaux vivants ; se désintéresser de ce qui peut être dessous et en même temps, ironie singulière, s’attacher (toujours par le dehors) aux drames provoqués par les diverses explications de ce « dessous » mystérieux ; n’extraire de la « nuance » des phénomènes que la beauté qui résulte du jeu des forces et de la combinaison des lignes et des couleurs ; planer au-dessus de tout cela comme un dieu à qui cela est égal et qui connaît le néant du monde : savez-vous bien que cela n’est point dépourvu d’intérêt, que l’effort en est sublime, que cet orgueil est bien d’un homme, qu’on le comprend et qu’on s’y associe ?
La Nuit, dans un discours d’une beauté lente et d’une douceur qui apaise, lui offre le remède du songe. […] Les discours de la Nuit, de la Volupté et de la Mort dans le premier poème ; dans le second tous les discours du Poète et de la Bien-Aimée sont particulièrement riches à ce point de vue. […] Au hasard, celui-ci, dans le discours de la Nuit.
Le poète, en lui, s’ajoutait à l’historien… [Discours prononcé aux obsèques d’Edgar Quinet (29 mars 1875).]
L’Auteur l’accompagna d’un Discours préliminaire, où il traitoit sans façon son Original de Radoteur, Madame Dacier de femme sans esprit & sans goût.
Il contient trois Discours remplis d’une métaphysique profonde, de raisonnemens solides, & écrits d’un style noble, facile, & nombreux.
Ce Discours est écrit avec une noble simplicité qui n’est rien moins qu’ennemie de l’élégance, & dont M.
Rendant hommage aux poètes français du xvie siècle, à ceux que Malherbe avait eu le tort de trop dépriser, et leur faisant jusqu’à un certain point réparation, Godeau, dans le discours qui servait de préface à la première édition de Malherbe, ajoutait pourtant : « La passion qu’ils avaient pour les anciens était cause qu’ils pillaient leurs pensées plutôt qu’ils ne les choisissaient. » Et il fait sentir que la méthode habile et combinée, cette méthode d’abeille par laquelle Horace imitait les Grecs, a succédé en France, grâce à Malherbe, à l’imitation confuse, à l’importation trop directe et trop entière des originaux grecs eux-mêmes. […] [NdA] La harangue de remerciement que Racan adressa à l’Académie française pour sa réception est du 9 juillet 1635 ; si la date qui résulte des lettres manuscrites de Chapelain est exacte, il s’ensuit qu’il faisait partie de la compagnie et qu’il assistait aux séances dès l’année précédente. — Et en effet, on voit dans l’Histoire de l’Académie de Pellisson, qu’il y eut, à partir de janvier 1635, une suite de discours, un chaque semaine, jusqu’au nombre de vingt, prononcés par les académiciens, chacun à son tour, selon l’ordre indiqué par le sort. […] Son discours fut contre les Sciences.
[NdA] J’ai lu un discours de lui prononcé à la Société des Amis de la Constitution (les Jacobins), dans la séance du dimanche 22 avril 1792. […] Tout ce discours est pénible à lire ; les discours de ces temps insensés sont des cauchemars dans les temps paisibles.
Il continue donc, sans faire la moindre allusion à l’expérience flagrante, de poursuivre le Discours sur l’Inégalité des Conditions et l’Émile, de vouloir ramener l’homme au centre primitif des affections simples et naturelles. […] Chaque écrivain a son mot de prédilection, qui revient fréquemment dans le discours et qui trahit par mégarde, chez celui qui l’emploie, un vœu secret ou un faible. On a remarqué que madame de Staël prodiguait la vie ; elle-même a remarqué que M. de Guibert, dans son discours de réception à l’Académie, répéta, je ne sais combien de fois, le mot de gloire.
Aujourd’hui il n’y a plus d’inconvénient à le dire, ces séances si orageuses ont été moins des combats d’opinions que des combats de passions ; on y entendait des cris beaucoup plus que des discours ; elles paraissaient devoir se terminer par des combats plutôt que par des décrets. […] Mallet n’était point ainsi : il appartenait à l’école historique et morale qui est exacte et sévère, et qui n’entre point dans ces compositions, dans ces mélanges où l’imagination et une fausse sensibilité, sous de beaux prétextes, se mettent au service des peurs, des lâchetés et des intérêts : Les contemporains et la postérité, disait-il en exposant ses principes et sa méthode de rédaction, doivent sans doute juger une Assemblée législative sur ses actes, et non sur ses discours : ils imitent en cela l’histoire et la loi, qui se borne à prononcer sur les actions des hommes. […] Fidèle, en outre, au plan que nous nous sommes proposé dès l’origine, nous ne perdrons jamais de vue le précepte de Tacite : Praecipuum munus Annalium… « Mon dessein, disait Tacite en parlant des délibérations du Sénat sous Tibère, n’est pas de rapporter tous les avis des sénateurs ; je me borne à ceux qui offrent un caractère remarquable d’honneur ou d’opprobre, persuadé que le principal objet de l’histoire est de préserver les vertus de l’oubli, et de contenir par la crainte de l’infamie et de la postérité les discours et les actions vicieuses. » Ce fut le programme de Mallet, programme d’historien encore plus que de journaliste, a-t-on dit avec justesse.
Les premiers écrits qu’on a de lui sont des discours qu’il composa pour l’Académie de Bordeaux, dont il fut membre dès 1716 : le talent s’y montre ; on y surprend même à son origine la forme qu’affectionnera Montesquieu, l’image ou l’allusion antique appliquée à des objets et à des idées modernes. […] Vers le même temps, Montesquieu était bien mieux dans sa voie lorsqu’il faisait, à l’Académie de Bordeaux (novembre 1725), un petit discours à la louange de l’étude et des sciences. […] Montesquieu, dans ce petit discours, parle magnifiquement de l’étude et des motifs qui doivent nous y porter : « Le premier, c’est la satisfaction intérieure que l’on ressent lorsque l’on voit augmenter l’excellence de son être, et que l’on rend plus intelligent un être intelligent. » Un autre motif encore, et qu’il n’allait pas chercher loin de lui, « c’est, disait-il, notre propre bonheur.
Il en exprime la pensée ; il y met la suite, l’enchaînement, le conseil ; et ce qui fait le beau de son discours, c’est la manière dont il est jeté. […] Pour juger du livre de Considérations qu’il leur a consacré, il y aurait à examiner ce qui a été dit avant lui sur ce sujet, à rendre à Machiavel, à Saint-Évremond, à Saint-Réal, ce qui leur est dû ; et, pour la forme, on aurait à rapprocher du discours historique de Montesquieu le discours même de Bossuet.
Dans le tableau de Doyen, tout au haut de la toile à gauche, on voit la sainte à genoux, portée sur des nuages ; elle a les regards tournés vers un endroit du ciel éclairé au-dessus de sa tête, le geste des bras dirigé vers la terre, elle prie, elle intercède… je vous dirais bien le discours qu’elle tient à Dieu, mais cela est inutile ici. […] Tout en écrivant l’endroit du discours de Diomède que je viens de citer, je recherchais la cause des différens jugements que j’en ai entendu porter. […] Il y a donc un art inspiré par le bon goût dans la manière de distribuer les images dans le discours et de sauver leurs effets, un art de fixer l’œil de l’imagination à l’endroit où l’on veut.
Et cependant il y a de tels hasards dans les talents, il y a de tels ressorts dans ces imaginations de poëtes, que j’aurais aimé, chez l’éminent critique, à trouver, au milieu des sévérités que j’embrasse, un mot d’exception en faveur de quelques passages du IXe livre, et notamment des discours de Labiénus et de Caton, quand il s’agit de consulter ou de ne pas consulter l’oracle de Jupiter Ammon sur l’issue des choses, sur les destinées de César et de la patrie. Saint-Évremond, en admirant ces incomparables discours, était presque surpris d’en devoir l’émotion à Lucain.
N’alléguez point que les personnages de Racine, par exemple, expriment en discours harmonieux et fins des passions sauvages d’êtres primitifs. […] Les discours de Thérèse et de Jacques sont comme transposés.
La collection des Logia ou discours de Jésus se forma dans le milieu ébionite de la Batanée 516. […] L’amour du peuple, la pitié pour son impuissance, le sentiment du chef démocratique, qui sent vivre en lui l’esprit de la foule et se reconnaît pour son interprète naturel, éclatent à chaque instant dans ses actes et ses discours 518.
Ce fut pour Céphas en particulier l’occasion de montrer un absolu dévouement et de proclamer une fois de plus : « Tu es le Christ, fils de Dieu. » Il est probable que dès lors, dans les repas communs de la secte, s’était établi quelque usage auquel se rapportait le discours si mal accueilli par les gens de Capharnahum. […] Tous ces discours portent trop fortement l’empreinte du style propre à Jean pour qu’il soit permis de les croire exacts.
Discours prononcé dans la séance publique le jeudi 7 novembre 1811. […] Laujon, y est venu prendre séance le jeudi 7 novembre 1811, et a prononcé le discours qui suit : Messieurs, Cette imposante solennité porte dans mon âme un trouble dont je cherche en vain à me défendre ; glorieux de vos suffrages, étonné de mon bonheur, j’éprouve l’embarras d’un disciple qui s’assied pour la première fois parmi ses maîtres.
Admis à l’Académie française, à la place de Sainte-Palaye, il prononça un discours de réception, qui est resté un des morceaux les plus remarquables de ce genre. […] Il commença aussi le recueil important des Tableaux de la Révolution, où, dans des discours accompagnés de gravures, les événements remarquables sont éloquemment retracés.
On leur prête la conception, j’oserai dire ridicule, d’admettre que la parole ait été enseignée à l’homme par des notions grammaticales sur les diverses parties du discours. […] Court de Gébelin a voulu se rendre compte de la loi qui préside à la formation des différentes parties du discours, à leur construction grammaticale, à leur réunion en propositions ; et, à son tour, il a bien mérité de la science.
La commission académique devant laquelle M. de Chateaubriand avait été appelé à lire son discours, le repoussa presque à l’unanimité. […] Le lendemain du jour où le duc d’Enghien fut fusillé dans les fossés de Vincennes, M. de Fontanes dut prononcer un discours ; il louait, dans ce discours, les nouvelles lois que venait de promulguer le gouvernement consulaire ; au mot de lois on substitua, dans le Moniteur celui de mesures, ce qui étendait l’éloge au meurtre du duc d’Enghien. […] Il était d’usage, lorsqu’un nouveau professeur montait en chaire que, dans son discours d’inauguration, il plaçât l’éloge de l’empereur : c’était une manière de prêter foi et hommage au chef de l’empire. […] Le discours fut déposé sans phrase élogieuse. […] En outre un esprit fin spirituel, indépendant, que nous avons rencontré à la fin de l’empire, étudiant à la dérobée l’éloquence parlementaire dans les discours de Pitt, Fox, Burke et Sheridan, M.
A Toulouse, on le mit en prison pour un Discours qu’il eut la hardiesse de débiter contre les habitans de cette ville, & le Parlement en particulier.
Pourquoi sommes-nous dans le cas de reprocher à ce joli Poëme un peu de longueur dans l’action, de trop longs discours qui le refroidissent, & de petites incorrections qui en déparent quelquefois le style, fait pour n’admettre rien de vicieux, ni même de médiocre ?
le Moine a fait encore un autre Ouvrage, intitulé Discours sur les progrès de l’Eloquence de la Chaire, & sur les manieres & l’esprit des Orateurs des premiers Siecles ; autre entreprise qui exigeoit des talens supérieurs aux siens.
[Discours prononcé à l’inauguration de la statue de Brizeux (1888).]
[Discours prononcé aux funérailles de Frédéric Soulié (27 septembre 1847).]
A ce défaut de jeunesse près, dont il sera facile à cet Auteur de se corriger, on peut dire que son Discours annonce un talent qui n’a besoin que d’être cultivé pour égaler celui des grands modeles.
Tel est, entre autres, son Discours sur la maniere de lire les Vers, remarquable sur-tout par le mérite d’une Versification variée, & par l’art d’exprimer noblement & avec élégance les choses les plus communes.
Quand on a composé seize Pieces de Théatre, un Poëme immense [celui d'Alaric], des Discours politiques en grande quantité, des Histoires, des Romans, des Traductions, sans compter une infinité d'autres Ouvrages, il est bien difficile d'être irréprochable du côté du jugement & du style.
De là l’édition de Pascal avec des notes, et l’Essai, qu’on prétendait opposer au Discours sur l’Histoire universelle.
Il alla voir tout aussitôt M. de Chateaubriand dont le Génie du Christianisme avait paru, et il lui proposa de donner une Bible française avec des discours. Les discours devaient être de M. de Chateaubriand, et dans le texte français, qui aurait été en gros celui de M. de Saci. […] Ballanche aurait infusé tous les passages des Écritures qui se trouvaient traduits par Bossuet et autres grands écrivains sacrés : « Car, ainsi qu’il l’a remarqué depuis dans les Institutions sociales, Bossuet, ce dernier Père de l’Église, a une merveilleuse facilité à s’approprier les textes sacrés et à les fondre tout à fait dans son discours qui n’en éprouve aucune espèce de trouble, tant il paraît dominé par la même inspiration. » Ce projet n’eut pas de suite, quoique M. de Chateaubriand ait commencé quelque chose des discours ; mais il se forma du moins à ce sujet, entre le grand poëte et M. […] Ce n’est pas à l’aide d’un lien logique évident, que l’on peut serrer de près l’auteur en ses chapitres et discours ; il procède d’habitude par des analogies cachées dont quelquefois le rapport échappe et qui ont l’air de digressions ; il avance par cercles et circuits.
Et peu s’en est fallu que, d’indignation, je ne lui aie cassé l’autre jour ses méchantes flèches avec son arc, car il m’a osé dire dans sa menace que, si je ne m’éloignais bien vite tandis qu’il était encore maître de lui, je n’aurais à m’en prendre des suites qu’à moi-même. » A ce discours de Vénus, les deux déesses se regardèrent en souriant, et Vénus un peu piquée repartit : « Mes maux, je le vois bien, ne servent qu’à faire rire les autres ; aussi ai-je tort de les dire à tout le monde ; ce m’est bien assez de les savoir moi-même. » Et elle se met en devoir d’exécuter le vœu des déesses. […] Au-devant, au-devant de ses yeux, tout lui apparaissait encore : quel il était lui-même en personne, de quel manteau il était vêtu, ce qu’il avait dit, et quelle bonne mine quand il se tenait assis sur son siège, et quelle noble démarche en sortant ; et sa pensée, en s’assombrissant, lui disait qu’il n’y en avait pas un pareil entre les hommes ; et sans cesse la douce voix du héros résonnait à ses oreilles, avec les discours de miel qu’il avait prononcés. […] Ovide, dans le discours qu’il prête à Médée, au livre vii de ses Métamorphoses, a rendu avec élégance, avec esprit, ces alter natives ; c’est à elle qu’il fait dire ce mot, devenu proverbe : ….. […] Et c’est bien tard et à grande peine que la jeune fille parla… » Ce premier discours de Médée, si lentement amené, débute et se déroule avec un naturel infini : elle va droit au fait du premier mot : « Écoute bien à présent, lui dit-elle, comment je viendrai à bout de te secourir… » ; et elle entre immédiatement en matière sur l’herbe magique, sur l’usage qu’il en faut faire et sur les diverses circonstances de l’épreuve à laquelle le héros s’est soumis. Ce discours, tout positif et de prescription technique, a pour avantage, en allant d’abord au principal de son inquiétude, de la sauver encore elle-même des restes d’embarras qu’elle éprouve, de lui donner le temps de se remettre et de suspendre par un dernier détour l’expression directe de ses sentiments ; ils éclatent pourtant dans ce peu de mots qui terminent les conseils : « Tu pourras de cette sorte emporter la toison en Grèce, — bien loin de Colchos114 ; après cela, pars, va où le cœur t’appelle, où tu es si empressé de retourner. » Tout ce qui suit est d’une gradation charmante : « Ainsi donc parla-t-elle ; et en silence, ses regards tombant devant ses pieds, elle baignait sa joue divine de tièdes larmes, s’affligeant de ce qu’il allait errer si loin d’elle à travers les mers ; et de nouveau elle lui adressa en face ces paroles pleines d’amertume, en lui prenant la main droite, car déjà la pudeur désertait de ses yeux : « Souviens-toi, si jamais tu es de retour dans ta patrie, souviens-toi du nom de Médée, comme moi-même je me souviendrai de toi, si éloigné que tu puisses être.
Mais, d’un autre côté, on ne peut se dissimuler que l’imitation d’abord puérile, puis libre, de deux langues aussi bien construites, aussi rationnelles, aussi mûres que le grec et le latin (dérivant presque en entier elles-mêmes du sanscrit, la source indienne de toutes langues) ; on ne peut se dissimuler, disons-nous, que cette imitation n’ait été un travail très perdu pour nos écrivains et nos poètes, mais très utile pour notre langue française elle-même ; on ne peut méconnaître qu’en se calquant sur ce grec, sur ce latin, sur ce sanscrit, langues toutes faites et presque parfaites, la langue française n’y ait contracté une rigueur de construction, une solidité de membrures, une disposition de parties du discours, une propriété de verbe, une logique de sens, une clarté de tours et une maturité de mots qui en ont fait, à l’heure où nous sommes, un des plus parfaits instruments de pensée donnés à un peuple pour créer et pour répandre son esprit dans l’univers et pour le propager loin dans la postérité. […] Son existence ne fut qu’un discours. […] La péroraison de ce discours est le sommet de l’éloquence moderne. […] Le spectacle était aussi grand que le discours. […] Vous mettrez fin à tous ces discours.
Cette majestueuse abondance est rarement l’expression d’une âme forte, plus briève dans ses discours et moins occupée des mots que du sens. […] Rappelez-vous avec quelle simplicité énergique débute son fameux discours sur la Couronne et comment il dénonce son ennemi Eschine. […] Sujet de discours français développé par un bon élève. […] Rousseau, Discours sur l’Economie politique.) […] Non seulement le discours de la raison nous y appelle, car pourquoy craindrions-nous de perdre une chose, laquelle perdue ne peult estre regrettée ?
Maspero le style du Discours sur l’histoire universelle ; ou le texte de l’Essai sur les mœurs des travaux de M. […] Le Petit s’est contenté de décrire celles que tout le monde connaît, ou à peu près : la première édition des six grandes oraisons funèbres, et la première édition du Discours sur l’histoire universelle. […] J’ai sous les yeux, en ce moment même, les Discours et Plaidoyers de M. […] J’ai rappelé tout à l’heure les Plaidoyers et Discours de M. […] son Discours sur le style ?
Les Discours qu’il composa pour la justification de ce Ministre, sont les chef-d’œuvres d’une Eloquence mâle, rapide, attachante, & portent l’empreinte d’une ame pleine de noblesse & de sentiment ; aussi tout ce qu’il y avoit alors de plus respectable s’empressa de lui rendre hommage.
Je le trouve aussi tout à fait digne d’être mis en pendant et en vis-à-vis avec le brillant discours de l’universalité de la Langue française de Rivarol, couronné, en 1784, par l’Académie de Berlin. […] » Avec un auteur comme Du Bellay, dont tout le discours est ainsi pavé de réminiscences antiques, de telle sorte qu’on ne peut faire un pas avec lui sans marcher sur une pensée d’un Ancien, il est bon d’avoir un éditeur qui ait son Antiquité bien présente. […] Dans son discours du 15 septembre (1867) à Nantes, M.
» Et le discours bientôt sur quelque autre pensée Échappa, comme une onde au caprice laissée ; Mais ce qu’ainsi ta bouche aux vents avait jeté, Mon souvenir profond l’a depuis médité. […] Lamartine a peu écrit en prose : pourtant son discours de réception à l’Académie française, sa brochure de la Politique rationnelle, un charmant morceau sur les Devoirs civils du Curé, un discours à l’Académie de Mâcon, indiquent assez son aisance parfaite en ce genre, et avec quelle simplicité de bon sens jointe à la grâce et à l’inséparable mélodie sa pensée se déroule sous une forme à la fois plus libre et plus sévère.
Tel nous le montre son Discours ou Tableau de la Littérature française au xviiie siècle, ouvrage conçu durant ces années et qui parut pour la première fois en 1809. […] Ce dernier, plus jeune, moins engagé, fut aussi celui qui résuma le plus nettement. « L’auteur du Discours dont il s’agit, écrivait Mme de Staël, est peut-être le premier qui ait pris vivement la couleur d’un nouveau siècle. » Cette couleur consistait déjà à réfléchir celle du passé et à la bien saisir plutôt qu’à en accuser une à soi. […] Depuis ce moment, et durant les neuf dernières années de la Restauration, il se contenta de servir sa nuance d’opinion par ses discours et ses votes à la Chambre des pairs, en même temps qu’il honorait ses loisirs par la composition de sa grande histoire.
On venait de s’entretenir avec feu du désastre du Système, et la perte que plus d’un interlocuteur y faisait avait animé le discours. […] M. de Murçay, reprenant le discours de la veille, récapitulait leur amour et disait : « Quoi ! […] Et comme quelques-uns se récriaient sur ce lustre tracé au compas, M. de Malezieu, l’oracle, et qui avait connu La Bruyère, cita de lui ce mot : « En amour, il n’y a guère d’autre raison de ne s’aimer plus que de s’être trop aimés. » M. de Murçay et Mme de Pontivy se regardèrent et rougirent ; ils se taisaient dans une même pensée plus sérieuse que tous ces discours.
Mais parmi la foule des auteurs que les Satires atteignaient, certains noms plus cruellement raillés, plus impitoyablement ramenés sous les yeux du public, indiquaient l’intention du poète et le sens général de ses attaques : dans la satire I, Saint-Amant et Chapelain ; Chapelain dans la satire VI ; dans la satire II, Quinault et Scudéry ; Chapelain dans la fameuse parodie du Cid ; Chapelain dans la IVe satire ; Chapelain dans le Discours au Roi, Chapelain dans le Dialogue des héros de roman, avec Mlle de Scudéry et Quinault ; Chapelain encore, et Quinault, et Mlle de Scudéry et l’abbé Cotin dans la Satire III ; dans la satire VIII, Cotin ; dans la ixe enfin, dans cet admirable et terrible abatage de réputations, Cotin et Chapelain, avec Quinault, Saint-Amant, Théophile, et vingt autres. […] Le point de départ de l’Art poétique est celui du Discours de la méthode : la raison, départie à tous, est en nous la faculté supérieure, dominatrice et directrice des âmes, douée spécialement de la propriété de discerner le vrai du faux. […] Desmarets, Discours imprimé dans l’ed. de Clovis de 1673 ; Défense du poèmes héroïque (1674).
Ce sont bien les discours d’un Nestor qui, au lieu de trois pauvres petites générations, en aurait vu passer cent vingt. […] S’il parle à son chat, c’est que son chat lui est un compagnon naturel et nécessaire, qui fait partie de son cabinet de travail, et c’est pour lui adresser des discours pleins de suc et de philosophie. […] Bonnard se souvient de Clémentine, celles où il va s’agenouiller sur sa tombe avec Mme de Gabry, celles où il avoue qu’il n’avait pas compté que Jeanne se marierait si vite… Et que dites-vous de ce petit discours à Jeanne : Jeanne, écoutez-moi encore.
Bossuet sème ses discours chrétiens de latinismes, et quand il résume à l’usage de son royal élève l’histoire de l’humanité, c’est le peuple romain qu’il comprend le mieux et admire le plus. […] Puis un évêque monte en chaire, et dans un discours d’apparat célèbre les vertus du mort, qui fut souvent un piètre sire, exalte l’esprit de la princesse défunte, qui fut peut-être un modèle d’insignifiance, et ne manque pas de placer l’un et l’autre à la droite du Tout-puissant, attendu qu’un grand de la terre ne saurait être confondu, même dans la tombe, avec le troupeau de la vile multitude. […] La prose deviendra peu à peu tendue et subtile, et, dès le début de l’époque suivante, La Bruyère pourra écrire : « On a mis dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable ; cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. » Cette même tendance de la littérature à devenir de plus en plus raisonnable et raisonneuse se montre sous une autre forme au théâtre.
C’est ainsi que les thémes des écoliers sont souvent plus longs que les discours françois que le regent leur a dicté. […] Nous sommes portez par un mouvement naturel à dépeindre par ces sons inarticulez le fracas qu’une maison aura fait en tombant, le bruit confus d’une assemblée tumultueuse, la contenance et les discours d’un homme transporté de colere et plusieurs autres choses. […] Les romains étoient tellement épris de l’effet que le rithme produisoit, que leurs écrivains en prose s’y attacherent avec tant d’affection, qu’ils en vinrent par dégrez jusques à sacrifier le sens et l’énergie du discours au nombre et à la cadence des phrases.
Ceux à qui la mémoire de Ramus étoit chère voulurent le venger, & maltraitèrent le jésuite dans d’autres discours publics. […] De toutes les productions de s’illustre Jean-Jacques, celle qui a révolté davantage est la fameux discours couronné à Dijon. […] Un membre de l’académie royale des belles-lettres de Nancy, dans un discours long & raisonné, donna encore l’apologie des sciences. […] L’académie Françoise ne tarda pas à donner, pour sujet de discours, l’affirmative de la question proposée par l’académie de Dijon. […] L’impression qu’avoit fait son discours en France passa jusqu’en Espagne.
[Discours de réception à l’Académie (8 décembre 1849).]
Le discours est très éloquent et très enlevant, malheureusement la note personnelle de l’auteur, sa simplicité révoltée, n’est pas assez voilée.
L’Abbé d’Aubignac eut même sujet de se plaindre de ce que ce Poëte ne fit aucune mention de lui, soit dans ses Préfaces, soit dans son Discours sur les trois Unités.
Cette derniere Traduction est posthume, & précédée d’un Discours préliminaire, dans lequel on ouvera des détails sur le mérite & le talent personnel de ce Littérateur, mort à Paris en 1776.
M. le Chevalier de Laurés s’y montre souvent égal & quelquefois même supérieur au Poëte Latin, comme dans le discours que Pompée adresse aux compagnons de sa fuite, après sa défaite.
Dans un autre Ouvrage, qui est aussi une espece de Rhétorique, publiée en 1666, cet Auteur donne cet avis à la fin de sa Préface : Ceux qui auront besoin de quelques Discours, Harangues, Lettres, Complimens, &c, pourront s'adresser à moi ; je loge dans la Place Dauphine, à la Renommée, deuxieme appartement.
Dès lors toute beauté, toute vie, toute noblesse étaient reportées sur l’âme humaine ; la nature vide et dégradée n’était plus qu’un amas de poulies et de ressorts, aussi vulgaire qu’une manufacture, indigne d’intérêt, sinon par ses produits utiles, et curieuses tout au plus pour le moraliste qui peut en tirer des discours d’édification et l’éloge du constructeur. […] A mesure qu’on avance dans le dix-huitième siècle, les règles se rétrécissent, la langue se raffine, le joli remplace le beau ; l’étiquette définit plus minutieusement toutes les démarches et toutes les paroles ; il y a un code établi qui enseigne la bonne façon de s’asseoir et de s’habiller, de faire une tragédie et un discours, de se battre et d’aimer, de mourir et de vivre : si bien que la littérature devient une machine à phrases, et l’homme une poupée à révérences. […] Nous savons bien, en leur prêtant ainsi des pensées et des émotions, que nous mettons notre âme dans leur être, et que notre discours n’est qu’image. […] Ce sujet revenait sans cesse en leurs discours.
Elles jugent des beaux discours et des beaux ouvrages ; elles eu font elles-mêmes. » Voici quelques exemples fournis par de Pure, de leurs conversations et de leurs discours. […] Les discours de Cathos et de Madelon, dans Les Précieuses de Molière, renferment les plus ridicules, une partie des autres a passé dans la langue et ne la dépare point. […] Au mot Morale, qu’elles ont pour maximes de s’interdire tous les dehors de l’amour vulgaire, et de rechercher J’estime par la beauté des ouvrages ou des discours ; de se donner aux plaisirs d’imagination, la réalité seule pouvant blesser la morale.
La Force s’étant excusé, d’Aubigné fit alors un de ces discours dont il aime à se ressouvenir, et où il résume avec énergie et talent tout l’esprit d’une situation et d’une crise : Sire, vous avez plus de besoin de conseil que de consolation ; ce que vous ferez dans une heure donnera bon ou mauvais branle à tout le reste de votre vie, et vous fera roi ou rien. […] À ce discours développé et politiquement déduit, Henri IV, après un moment de pause, et ayant pâli de colère ou de crainte (et comme cela lui arrivait toutes les fois qu’il était intérieurement ému), répondit : Parmi les étonnements desquels Dieu nous a exercés depuis vingt-quatre heures, j’en reçois un de vous, messieurs, que je n’eusse pas attendu.
Fontenelle et les modernes, qui avaient à prendre leur revanche du discours de La Bruyère et de la préface très vive qu’il y avait jointe, firent l’élection de l’abbé de Saint-Pierre : pour eux, c’était un auxiliaire et un renfort ; pour les autres, ce n’était alors qu’un abbé de cour, de mœurs douces et polies, et assez grandement apparenté. […] Il commença à se déclarer comme écrivain politique par son Projet de paix perpétuelle (1713), et surtout par son Discours sur la Polysynodie ou pluralité des conseils (1718).
D’autres ont essayé de peindre tous les maux affaiblissants et le relâchement de la volonté, produits par un abandon tortueux et secret : lui, il s’est attaché à peindre le mal orgueilleux, ambitieux, d’une curiosité insatiable, impie, le mal du Don Juan renouvelé : « Il y a, dit-il, de l’assassinat dans le coin des bornes et dans l’attente de la nuit, au lieu que dans le coureur des orgies bruyantes on croirait presque à un guerrier : c’est quelque chose qui sent le combat, une apparence de lutte superbe : « Tout le monde le fait, et s’en cache ; fais-le, et ne t’en cache pas. » Ainsi parle l’orgueil, et, une fois cette cuirasse endossée, voilà le soleil qui y reluit. » Trois endroits, sans parler de celui auquel cette citation appartient, expriment et ramènent à merveille le sujet, le but du livre, qui disparaît et s’évanouit presque dans une trop grande partie du récit : ce sont, le discours nocturne de Desgenais à son ami, la réponse éloquente d’Octave à quelques mois de là, et, au second volume, certaines pages sur la curiosité furieuse, dépravée, de certains hommes pour ces hideuses vérités qui ressemblent à des noyés livides. […] S’il n’a nulle part atteint à une élévation plus soutenue et plus énergique que dans le discours de Desgenais, il n’a nulle part non plus faussé sa manière plus évidemment que dans le chapitre ii de la première partie, où l’histoire et la métaphysique se déguisent sous un incroyable abus de métaphores.
. — Discours de réception à l’Académie (1885). […] [Réponse au discours de réception de M.
Tel caractère d’un écrit ou d’un discours présuppose et permet d’affirmer l’existence de telle faculté correspondante chez l’écrivain ou l’orateur, et chacune des facultés ainsi constatées peut être considérée comme une des forces productrices cherchées. […] On connaît le mot de Joubert : « Le talent de Racine est dans son œuvre ; il n’y est pas lui-même. » Admettons que ce soit une boutade, excessive comme le sont souvent les boutades ; il n’en est pas moins vrai que l’homme tout entier n’est jamais dans ses discours et ses écrits, et que parfois l’homme réel n’y est qu’à demi.
Le plus répandu, ou plutôt le moins obscur, est la Lettre d’un Théologien, dont nous avons eu occasion de parler dans le Discours préliminaire de cette quatrieme édition & dans le corps de l’Ouvrage, à l’article de M. de Condorcet. […] Nous l’avons fait dans le Discours préliminaire, placé à la suite de cet Avertissement.
L’auteur traite ensuite de la difference qui se trouve entre les sons de la voix. " un de ces sons est continu, et c’est celui-là que la voix forme dans le discours ordinaire, et qu’on appelle à cause de cela le langage de la conversation. […] Je conçois qu’un compositeur de déclamation ne faisoit autre chose que de marquer sur les sillabes, qui, suivant les regles de la grammaire, devoient avoir des accens, l’accent aigu, grave ou circonflexe, qui leur étoit propre en vertu de leurs lettres, et que par rapport à l’expression, il marquoit sur les sillabes vuides en s’aidant des autres accens, le ton qu’il jugeoit à propos de leur donner, afin de se conformer au sens du discours.
Avec les tendances du xixe siècle et le despotisme tracassier de sa raison, ceci est une audace, et cette audace, on ne l’avait pas vue se produire une seule fois, depuis cette tentative d’invasion sacerdotale, le Discours sur l’histoire universelle du sieur Bossuet. II Jacques-Bénigne Bossuet faisait son métier, du reste, et ne risquait pas grand-chose, en écrivant ce fameux discours.
Le peuple athénien, ayant perdu l’île de Salamine dans une guerre malheureuse, avait défendu, sous peine de mort, tout écrit et tout discours qui en proposerait de nouveau la conquête. […] Il donne à ses personnages dans l’action et dans le discours toute la dignité qui leur est séante : s’il se modérait, il semblerait fait pour être l’émule le plus rapproché d’Homère.
Il nous rappelle un peu plus loin qu’en 1845 le poète, par l’intermédiaire d’Humboldt, fit parvenir au roi de Prusse un exemplaire de Notre-Dame de Paris, avec son Discours en réponse au Discours de réception de Sainte-Beuve. […] Il apprenait ses discours par cœur. […] Il y a de leur gaucherie dans ses actes, et, comme dans leurs élans, il y a dans ses discours quelque chose de chastement passionné. […] Renan à celui de Bossuet dans son Discours sur l’histoire universelle, je crois qu’après les rapports on en voit maintenant les différences. […] Il improvise une réplique, il n’improvise pas un discours : Cicéron écrivait les siens, et nous avons les brouillons des Sermons de Bossuet !
Il appropriait ses discours aux différentes classes ; aux femmes du monde, il parlait en homme qui le sait et qui en a été.
. — Le cinquième acte traîne en discours, tandis que la pièce est réellement finie au coup de poignard.
Il n’est pas moins vrai que cette Préface de M. de Meilhan est un morceau de prix, digne d’être conservé ; et comme ce premier volume des Annales de Tacite, traduit par lui, est devenu à peu près introuvable54, nous avons pensé qu’il n’était pas indigne de l’Académie des Bibliophiles de vouloir bien autoriser et patronner la réimpression du Discours préliminaire.
[Discours de réception à l’Académie française, 11 février 1875.]
Auroit-il dit encore que les Oraisons funebres de Bossuet, & son Discours sur l’Histoire universelle, sont les seuls de ses Ouvrages qui méritent l’immortalité, s’il n’eût eu intention, à l’exemple de son Mécène, de déprimer tout ce qui éleve les Ouvrages de controverse de ce Prélat, au dessus des misérables rapsodies qu’on a débitées contre la Religion ?
Les cheveux flottaient sur ce front en grandes boucles, les yeux noirs perçaient comme des dards émoussés par la bienveillance ; ils entraient en confidence dans les vôtres comme des amis ; les joues étaient pleines, roses, d’un teint fortement coloré ; le nez bien modelé, quoique un peu long ; les lèvres découpées avec grâce, mais amples, relevées par les coins ; les dents inégales, ébréchées, noircies par la fumée du cigare ; la tête souvent penchée de côté sur le cou, et se relevant avec une fierté héroïque en s’animant dans le discours. […] « Son originalité, devenue proverbiale à Tours, se manifestait aussi bien dans ses discours que dans ses actions ; il ne faisait et ne disait rien comme un autre ; Hoffmann en eût fait un personnage de ses créations fantastiques. […] … « “Je finis cette lettre comme Caton finissait ses discours ; il disait : Que Carthage soit détruite ! […] On délibère avec un dialogue, on ne gouverne pas. — Mais, dit-on, la majorité sans cesse déplacée par un discours ou par une intrigue fait la loi ? […] Voilà ce que disait plus éloquemment Balzac ; je ne pouvais qu’applaudir à son discours, quoique alors j’eusse fait la république pour détruire le gouvernement parlementaire.
Je lui témoignai aussi que si son discours me semblait très fondé en ce qui regardait l’envoi d’un cardinal, je ne pouvais cependant pas tomber d’accord avec lui sur le choix de ma personne ; que je faisais volontiers abstraction de mon manque de talents et de qualités nécessaires ; mais qu’il existait un autre obstacle majeur qui m’empêcherait d’être désigné pour cette mission ; que si le proverbe si vis mittere, mitte gratum , si vous voulez envoyer, envoyez qui sera agréable, était vrai (comme il l’est du reste), je n’étais pas aimé, et cela apparaissait bien dans les lettres adressées de Paris et dans les conversations que tenaient les amis de la France à Rome. […] Ne me fiant pas à mes propres lumières et à l’impression que le discours si sérieux de Cacault avait faite sur moi, je me souviens qu’avant de retourner à ma demeure, j’allai visiter le nouveau ministre d’Espagne, chevalier de Vargas, arrivé depuis peu de jours. […] « Je ne détaillerai pas ce que je répliquai à un aussi étrange discours, et par quels arguments je démontrai combien cette maxime, qu’on peut toujours changer avant d’avoir signé, était inapplicable au cas actuel. […] « Ce discours du comte de Cobenzel fut accompagné de beaucoup d’autres paroles sortant très réellement de la bouche d’un véritable homme de cour, toutes pleines de politesse et de grâce, ce en quoi il était fort expert. […] Ils nous firent asseoir en cercle, et alors le ministre des cultes commença un long discours qui ne fut compris que du plus petit nombre, car parmi les treize il y en avait à peine trois qui sussent le français.
En 1846, il priait le baron de Humboldt de remettre un de ses discours académiques « à son auguste roi, pour lequel, vous connaissez ma sympathie et mon admiration ». […] Et pour protéger la République contre les républicains le journal de Victor Hugo entre en campagne contre Caussidière parce qu’il n’est pas « la tête, mais la main » ; contre Louis Blanc, parce que « son crime, ce sont ses idées ; ses livres, ses discours ; ses complices, ce sont ses trois cent mille auditeurs ! […] La révolution de 1848 lança dans la langue honnête et modérée un peuple nouveau de mots ; depuis la réaction littéraire commencée sous le consulat, ils dormaient dans les discours, les pamphlets, les journaux et les proclamations de la grande époque révolutionnaire et ne s’aventuraient en plein jour que timidement, dans le langage populaire. […] Cependant les lettrés du xviie siècle annonçaient que l’Adone effacerait à jamais le Roland furieux, la Divine Comédie et l’Iliade d, et des foules en délire promenaient des bannières, où l’on proclamait que l’illustre Marin était « l’âme de la poésie, l’esprit des lyres, la règle des poètes… le miracle des génies… celui dont la plume glorieuse donne au poème sa vraie valeur, aux discours ses couleurs naturelles, au vers son harmonie véritable, à la prose son artifice parfait… admiré des docteurs, honoré des rois, objet des acclamations du monde, célébré par l’envie elle-même, etc., etc. ». […] Les journaux, les pamphlets, les discours étaient la littérature de l’époque, tout le monde parlait et écrivait et sans nulle gêne piétinait sur les règles du goût et de la grammaire.
Jour par jour, on écoute les discours des personnages. […] J’ai dit ailleurs par quels discours il persuada Cyrus, et comment Cyrus lui donna dix mille dariques. […] il savait déjà le discours, j’imagine, à moins qu’il ne fût extrêmement long. […] Il dit que ce ne serait pas la peine de vivre si l’on n’avait le plaisir des discours. […] On a dû remarquer le calme de ces discours.
[Discours de réception à l’Académie française (23 mai 1878).]
. — Discours de réception à l’Académie (1896). — Pages choisies, avec notice de Lanson (1897). — L’Orme du mail (1897). — Le Mannequin d’osier (1897). — La Leçon bien apprise, conte (1898). — Au Petit Bonheur, comédie en un acte (1898). — Le Lis rouge, pièce (1899). — Pierre Nozière (1899). — Clio, choix (1900).
Préface Les discours qu’on a recueillis dans le présent volume ont été pour la plupart imprimés séparément au moment où ils furent prononcés.
Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain 10 mai 1870 Messieurs, L’Académie des inscriptions et belles-lettres ne saurait rester muette devant cette tombe, près de se refermer sur l’un des hommes qu’elle est le plus fière d’avoir possédés dans son sein.
L’Ouvrage par lequel il débuta dans cette Compagnie, fut un Discours sur l’origine des François, lu dans une Séance publique, & suivi de l’emprisonnement de l’Auteur à la Bastille.
Dans la Réponse au Discours de Réception, prononcée à l’Académie Françoise, par M. de Boisgelin, Archevêque d’Aix.
, elle pourrait atténuer, non la médiocrité, mais l’incohérence des discours et des écritures auxquels l’usage nous contraint de prêter quelque attention.
en osant plaisanter l’Académie sur la mauvaise foi du discours qu’elle a mis dans la bouche de son directeur, j’ai craint d’être pris pour un effronté. […] Enfin, ce qui sauve les discours à l’Institut, c’est qu’il y a spectacle. […] Au second acte, Lanfranc intrigue, car des amis inconsidérés lui ont donné le conseil d’intriguer ; il va voir, dès le matin, des gens puissants ; mais il intrigue avec toute la maladresse du génie ; il effraie par ses discours les gens considérables qu’il va solliciter. […] Page 5 du Discours de M. […] À Louvois, en 1825, au moment où nous sommes forcés de souffrir les discours du général Foy et de M. de Châteaubriand, il bien fallu ordonner à don Juan de chanter Viva l’ilarità !
2° Un Discours à madame la marquise de C. […] Son discours emberlucoqua beaucoup de gens ; mais, quoiqu’il ait de l’esprit comme quatre, il ne me fit pas reculer de l’épaisseur d’un cheveu. […] Le discours idéal qu’il prête (chap. […] Bien des historiens et des philosophes nous parlent dans leurs discours officiels de la Providence, de laquelle ils ne se préoccupent pas du tout ailleurs, ne la prenant que comme il prennent leur toque ou leur bonnet de cérémonie. […] Entre une Rome à laquelle on ne croit plus qu’assez difficilement, et une Providence philosophique qui n’est guère qu’un mot vague pour les discours d’apparat, bien des esprits inquiets et sincères se réfugient dans une sorte de religion de la nature et de l’ordre absolu, qui a déjà essayé plusieurs costumes en ces derniers temps.
On a le choix entre plusieurs systèmes de discours et de suites. Le type du Discours du parti le plus franc, le plus opposé par son parti-pris d’ordre à l’esprit de Montaigne, c’est le Discours sur l’histoire universelle. […] Chacun de ces trois discours, Époques. […] Ce sont des discours religieux, et précisément les discours religieux qu’on attendait, ceux d’un Génie du christianisme dans la langue des beaux vers. […] Comme on faisait du bruit pendant un de ses discours, un de ses collègues dit : « Laissez-le jouer sa pièce !
Bien qu’il soit très soucieux du rythme et qu’il ait réussi à merveille de rares et précieux essais, on ne peut considérer en Cros un virtuose en versification, mais sa langue très ferme, qui dit haut et loin ce qu’elle veut dire, la sobriété de son verbe et de son discours, le choix toujours rare d’épithètes jamais oiseuses, des rimes excellentes sans l’excès odieux, constituent en lui un versificateur irréprochable qui laisse au thème toute sa grâce ingénue ou perverse.
[Discours de réception à l’Académie française (1844).]
Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M.
D’abord, le fait supposé par cette objection n’est pas d’une vérité rigoureuse, puisqu’un des plus beaux monuments historiques qui existent chez les hommes, le Discours sur l’histoire universelle, a été dicté par l’esprit du christianisme.
Mais la comedie, suivant la définition d’Aristote est l’imitation du ridicule des hommes ; et la tragedie, suivant la signification qu’on donnoit à ce mot, est l’imitation de la vie et du discours des heros ou des hommes sujets par leur élevation aux passions les plus violentes.
Pourquoi Ruskin n’aurait-il pas lu, comme tout le monde, le Discours de la Méthode ? […] Ces adolescents avaient la passion de la science et des beaux discours, mais (et c’est, dit M. […] On ne peut citer tous ces volumes, articles et discours, mais relever seulement quelques traits saillants. […] Son éloquent discours a été recueilli dans ses Nouvelles études d’histoire religieuse. […] Aussi lorsque Pasteur prit séance sous la Coupole, son discours fut-il écrasé par celui de Renan.
Krantz fait de l’esthétique de Buffon et de son Discours sur le style, si toutefois je comprenais la réputation que l’on a faite à ce morceau de rhétorique. […] Pour admirer, si nous l’admirons, le Discours sur les passions de l’amour, nous n’avons pas besoin d’y voir une confession de Pascal. […] Nous nous y rangerons d’autant plus volontiers que nous ne voyons pas la marque de Pascal empreinte si manifestement ni si profondément dans le Discours sur les passions de l’amour, et qu’au surplus il n’est pas prouvé que ce discours soit vraiment de Pascal. […] Fortement marquée dans ces bouts de phrase, l’intention comique l’est bien plus fortement encore dans le rythme même du discours. […] Or, cette même grossièreté du discours et des manières, on la vit reparaître dans les dernières années du règne de Louis XIV.
Il le fit sentir à ses confrères dans son discours de réception, et se vengea de son premier échec avec beaucoup de délicatesse et d’esprit. […] Il fait parler un personnage ancien, Héraclite, puis Démocrite, et réveille le lecteur par l’étrangeté de leurs discours. […] Tout l’effort ici est pour expliquer et justifier la foi ; le dogme donné, on le commente ; ce sont d’admirables discours sur la religion, et ce ne sont que d’admirables discours. […] Sa famille pense de même, et sans cesse les allusions au sang d’Achille reviennent dans leurs discours. […] Un roi moderne qui voudrait bien jouer son personnage devrait toujours avoir leurs discours sur sa table.
Voilà pourquoi le même discours ébranle en des tems inégaux, un homme d’un temperament vif, et un autre homme d’un temperament lent, quoiqu’ils en viennent enfin à prendre le même interêt à la chose dont il s’agit.
Tout au rebours en France. « J’y arrivai en 1774493, dit un gentilhomme anglais, sortant de la maison de mon père qui ne rentrait jamais du Parlement qu’à trois heures du matin, que je voyais occupé toute la matinée à corriger des épreuves de ses discours pour les journaux, et qui, après nous avoir embrassés à la hâte et d’un air distrait, courait à un dîner politique… En France, je trouvai les hommes de la plus haute naissance jouissant du plus beau loisir. […] Tout homme que je rencontre, et encore plus toute femme, croirait manquer au plus indispensable des devoirs, si elle ne m’adressait un long et ingénieux discours à ma gloire. » Présenté à Versailles, le futur Louis XVI âgé de dix ans, le futur Louis XVIII âgé de huit ans et le futur Charles X âgé de quatre ans, lui récitent chacun un compliment sur son livre Je n’ai pas besoin de conter le retour de Voltaire, son triomphe, l’Académie en corps venant le recevoir, sa voiture arrêtée par la foule, les rues comblées, les fenêtres, les escaliers et les balcons chargés d’admirateurs, au théâtre une salle enivrée qui ne cesse de l’applaudir, au dehors un peuple entier qui le reconduit avec des vivats, dans ses salons une affluence aussi continue que chez le roi, de grands seigneurs pressés contre la porte et tendant l’oreille pour saisir un de ses mots, de grandes dames debout sur la pointe du pied épiant son moindre geste501. « Pour concevoir ce que j’éprouvais, dit un des assistants, il faudrait être dans l’atmosphère où je vivais : c’était celle de l’enthousiasme. » — « Je lui ai parlé », ce seul mot faisait alors du premier venu un personnage. […] Nous applaudissions les scènes républicaines de nos théâtres539, les discours philosophiques de nos Académies, les ouvrages hardis de nos littérateurs. » — Si l’inégalité durait encore dans la distribution des charges et des places, « l’égalité commençait à régner dans les sociétés. […] Marquis d’Argenson, Mémoires, IV, 141 ; VI, 320, 465 ; VII, 23 ; VIII, 153 (1752, 1753, 1754). — Le discours de Rousseau sur l’inégalité est aussi de 1753. — Sur ce pas décisif de l’opinion, consultez l’excellent livre d’Aubertin, l’Esprit public au dix-huitième siècle.
De ce temps serait ce Discours des passions de l’amour qu’on lui attribue : certaines propositions et le ton général de l’ouvrage sentent l’épicurien ; cette fois, le jansénisme de Pascal fut sérieusement en danger. […] Après le discours contre l’indifférence des athées (art. […] Ces discours montrent qu’il peut y avoir un moyen de savoir et des raisons d’agir comme si on savait. […] Ce n’est pas à Pascal qu’il prendra l’idée du Discours sur l’histoire universelle, l’idée d’une Providence qui fait tourner l’histoire du monde autour du petit peuple juif.
Il y faisait voir non pas de l’égalité seulement et une activité paisible, mais presque un jeu continuel, si on ose s’exprimer ainsi. » Bien que cela ait été dit dans un discours académique, cela est vrai. […] L’envoyé de l’électeur de Bavière à Versailles, M. de Monasterol, chauffait ces discours qui nous sont revenus tout vifs et bouillants par Saint-Simon : Honteux délais de Villars ; jaloux de sa femme, etc., etc. […] Je n’ai pas regardé ce discours comme une espérance bien prochaine, et j’eus l’honneur de vous mander que je n’en étais pas encore là ; mais enfin de tels propos réveillent l’ardeur.
Ses auteurs à lui, parmi les vivants, c’est l’abbé Fleury dont il trouve les discours et dissertations admirables, et qui « a écrit », dit-il, « avec fidélité, sincérité, et dans une sublime simplicité » ; c’est le chancelier d’Aguesseau de qui il a l’honneur d’être estimé, dont les rappels et retours d’exil font la joie des honnêtes gens, et qui reste « grand homme » à ses yeux, malgré bien des faiblesses ; c’est Rollin dont il apprécie le Traité des Études, trop sévèrement et surtout trop sèchement critiqué par Gibert : « (7 mars 1727.) — M. […] M. de Nocé, un des roués du Régent, ayant été exilé à la suite d’une querelle avec le cardinal Dubois (avril 1722), on comprit dans la disgrâce sa sœur, la marquise du Tort ; elle eut sa lettre de cachet ; Marais s’en réjouit : « On a aussi exilé Mme du Tort, sa sœur, qui est un bel esprit du temps, fort amie de Fontenelle, grande approbatrice du nouveau langage et des sentiments métaphysiques dans le discours ; et il n’y a pas grand mal que ce bel esprit soit hors Paris, car cela ne fait que gâter le goût. » Ah ! […] On essaya de le dénaturer ; et comme Montesquieu avait fait imprimer son discours séparément pour le distribuer à ses amis : « Le président de Montesquieu, nous dit Marais, donne sa harangue à part, ne l’ayant pas voulu joindre avec celle de M.