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837. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Jean Reynaud nous certifie, avec une gravité de Christophe Colomb astronomique, au débotté de son voyage, et dont il nous donne somptueusement sa parole d’honneur.

838. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Presque à partir de cette époque, il avait montré ces facultés dangereusement faciles, souples, variées et résonnantes, qui s’attestèrent par des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des voyages et des conversations pour lesquelles, hélas !

839. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

About, leur première condition est d’être taillés sur la durée moyenne d’un voyage, et cette condition impérieuse étranglerait net le talent le plus vigoureux.

840. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Fera-t-il des comédies comme Alfred de Musset, des comédies dans le bleu, ou, comme Tieck, des voyages ?

841. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Certes, cette attitude lyrique fera place à une autre, en même temps que les lois qui régissent la qualité de notre sensibilité contemporaine se transformeront, et nous lui souhaiterons bon voyage dans l’histoire des idées mortes, comme nous accueillerons avec transport la poésie nouvelle plus en harmonie avec notre sensibilité évoluée.

842. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Le feuilletoniste de la Presse publiait l’autre jour, sous la rubrique : Revue des théâtres, un fragment de son voyage à Munich, dans lequel on retrouve, avec sa sûreté de main et son talent plastique, toutes les intempérances de l’art matérialiste dont il est le grand prêtre. […] L’incertitude du lendemain ne s’est posé qu’une fois sur ce front soucieux : ce fut pendant son voyage en Orient. […] Henri Montazio dans l’Europe artiste, est un voyage au long cours à travers tous les ouvrages précédents du compositeur. […] Entre les événements du bombardement de Sweaborg, de la victoire de Traktir et du voyage de la Reine d’Angleterre, il publiait, lundi dernier, en première page et comme actualité piquante, une étude de M. de Saint-Félix avec ce titre : Pline-le-Jeune. […] On voit pendre à son aigrette fanée Pluton, Apollon et la muse, et les étrangers, attirés à Paris par le voyage de la reine d’Angleterre, peuvent visiter le Tartare sur les indications très précises du poète.

843. (1895) Hommes et livres

Il s’était marié tout jeune, en revenant de France, avec une jeune fille dont la pensée ne l’avait pas quitté pendant ses cinq années d’étude et de voyages : une vraie idylle allemande. […] Dans le récit que Félix nous fait de son premier voyage, il y a une page exquise de sensibilité pénétrante. […] Par quelles transes, quels désespoirs, quelles indignations il passe, on l’a vu ; mais en vingt jours il voyage, il est trempé. […] Mais une vieille église romaine ou gothique, un livre d’Évangiles écrit par ordre de Charles le Chauve, un manuscrit du Roman de la Rose orné de miniatures, voilà les rencontres qui excitent leur enthousiasme ; ce sont leurs impressions de voyage à eux. […] Le Sage n’aperçoit pas encore la nature : il n’est pas le moins du monde paysagiste ; il a une sécheresse d’impressions de voyages qui devient amusante à force d’excès.

844. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

. —  Les Voyages de Gulliver. […] II Il a fallu ces passions et ces misères pour inspirer les Voyages de Gulliver et le Conte du Tonneau. […] Les voyages de son Gulliver sembleront un journal de bord. […] En somme, dans tous mes voyages, je n’avais jamais vu d’animal si repoussant, ou contre qui j’eusse conçu naturellement une si forte antipathie1015.

845. (1904) Zangwill pp. 7-90

… « libre de voyager et de conter mon voyage. […] Épuiser l’immensité, l’indéfinité, l’infinité du détail pour obtenir la connaissance de tout le réel, telle est la surhumaine ambition de la méthode discursive ; partir du plus loin possible, cheminer par la plus longue série possible ; parvenir le plus tard possible ; à peine arrivés repartir pour un voyage intérieur le plus long possible ; mais si du départ le plus éloigné possible à l’arrivée la plus retardée possible et dans cette arrivée même une série indéfinie, infinie de détail s’interpose immense, comment épuiser ce détail ; un Dieu seul y suffirait ; et dans le même temps que les professeurs d’histoire et que les historiens renonçaient à devenir des rois et des empereurs, et qu’ils s’en félicitaient, ils ne s’apercevaient point que dans le même temps cette même nouvelle méthode, cette méthode scientifique, cette méthode historique moderne exigeait qu’ils devinssent des Dieux. […] Car c’est un avantage capital de Taine, et que nul de ses ennemis ne songerait à lui contester, qu’il est net ; il ne masque point ses ambitions ; il ne dissimule point ses prétentions ; brutal et dur, souvent grossier, et mesurant les grandeurs les plus subtiles par des unités qui ne sont point du même ordre, il a au moins les vertus de ses vices, les avantages de ses défauts, les bonnes qualités de ses mauvaises ; et quand il se trompe, il se trompe nettement, comme un honnête homme, sans fourberie, sans fausseté, sans fluidité ; lui-même il permet de mesurer ce que nous nommons ses erreurs, et par ses erreurs les erreurs du monde moderne ; et dans les erreurs qui, étant les erreurs de tout le monde moderne, lui sont communes avec Renan, il nous permet des mesures nettes que Renan ne nous permettait pas ; nous lui devons la formule et le plus éclatant exemple du circuit antérieur ; je ne puis m’empêcher de considérer le circuit antérieur, le voyage du La Fontaine, comme un magnifique exemple, comme un magnifique symbole de toute la méthode historique moderne, un symbole au seul sens que nous puissions donner à ce mot, c’est-à-dire une partie de la réalité, homogène et homothétique à un ensemble de réalité, et représentant soudain, par un agrandissement d’art et de réalité, tout cet immense ensemble de réalité ; je ne puis m’empêcher de considérer ce magnifique circuit du La Fontaine comme un grand exemple, comme un éminent cas particulier, comme un grand symbole honnête, si magnifiquement et si honnêtement composé que si quelqu’un d’autre que Taine avait voulu le faire exprès, pour la commodité de la critique et pour l’émerveillement des historiens, il n’y eût certes pas à beaucoup près aussi bien réussi ; je tiens ce tour de France pour un symbole unique ; oui c’est bien là le voyage antérieur que nous faisons tous, avant toute étude, avant tout travail, nous tous les héritiers, les tenants, la monnaie de la pensée moderne ; tous nous le faisons toujours, ce tour de France-là ; et combien de vies perdues à faire le tour des bibliothèques ; et pareillement nous devons à Taine, en ce même La Fontaine, un exemple éminent de multipartition effectuée à l’intérieur du sujet même ; et nous allons lui devoir un exemple éminent d’accomplissement final ; car ces théories qui empoignent si brutalement les ailes froissées du pauvre génie reviennent, elles aussi, elles enfin, à supposer un épuisement du détail indéfini, infini ; elles reviennent exactement à saisir, ou à la prétention de saisir, dans toute l’indéfinité, dans toute l’infinité de leur détail, toutes les opérations du génie même ; chacune de ces théories, d’apparence doctes, modestes et scolaires, en réalité recouvre une anticipation métaphysique, une usurpation théologique ; la plus humble de ces théories suppose, humble d’apparence, que l’auteur a pénétré le secret du génie, qu’il sait comment ça se fabrique, lui-même qu’il en fabriquerait, qu’il a pénétré le secret de la nature et de l’homme, c’est-à-dire, en définitive, qu’avant épuisé toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail antérieur, toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail intérieur, en outre il a épuisé toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail de la création même ; la plus humble de ces théories n’est rien si elle n’est pas, en prétention, la saisie, par l’historien, par l’auteur, en pleine vie, en pleine élaboration, du génie vivant ; et pour saisir le génie, la saisie de tout un peuple, de toute une race, de tout un pays, de tout un monde.

846. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

*** Jacques Pelletier du Mans, savant homme, médecin et jurisconsulte, poète à ses heures, non sans talent, au cours d’un voyage qu’il fit à Lyon, rencontra Louise Labé et ne put cacher son enthousiasme pour sa beauté corporelle et les grâces de son gentil esprit. […] C’est, apparemment, dans son voyage à la suite de Jean d’Avançon qu’Olivier de Magny rencontra, en traversant Lyon, notre belle poétesse. […] La Provence et toute cette bande de terre heureuse, ourlée par la Méditerranée, honneur du liquide élément, avait bercé l’âme lyonnaise avec le doux chant des troubadours ; d’un Arnaud Daniel, par exemple, d’un Pierre Vidal, ou de ce Geofroi Rudel, seigneur de Blaye, dont Amour causa la mort par le voyage qu’il lui fit faire sur mer. […] Il eut ensuite beaucoup de peine à continuer son voyage. […] Ils étaient à peine parvenus au terme de leur voyage, qu’ils se sentirent pleins d’ennui.

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