Ceux-là sont vifs, animés, bien commencés, bien intrigués. […] Vive la Manon Lescaut littéraire ! […] Vive Dieu ! […] Tout ce passage est rempli d’une honnête et vive indignation. — Ainsi va le monde. […] après les manuscrits des jeunes gens, qui les arrêtait au passage et qui les imprimait tout vifs !
Pour Étienne, le résultat de ces discussions, ordinairement fort vives, était de lui faire sentir le cas singulier que l’on faisait du talent de David, et d’exciter en lui la curiosité plus vive que jamais de voir les ouvrages de ce peintre. […] Le jeune enfant, ayant répondu par le cri de Vive la république, mourut sous les baïonnettes des Vendéens. […] Il suffit que leur génie y vive. […] On lui fit crier : Vive le Pape ! Vive la Madone !
« Ce n’est point un grand avantage, a dit Vauvenargues, d’avoir l’esprit vif, si on ne l’a juste. […] About a l’esprit réglé non moins que vif. […] En quelques traits vifs, les caractères principaux sont tracés, et tout concourt à leur développement logique. […] Si, au sentiment très vif de la beauté, il joignait un goût tout à fait pur, il léguerait des modèles. […] L’éclat trop vif fatigue.
Et, parmi ceux-là, il en est de nés avec une tournure d’esprit très vive : les malheureux ! […] La versification de l’Illusion est toute vive, toute cavalière, toute charmante. […] Et l’auteur l’a décrite d’une plume si vive que les vertueux, les vertueux de surface, ont poussé des cris de vierge effarouchée. […] Il n’y éclatait sans doute pas un grand poète, mais on y trouvait la vue exacte, le vif sentiment des choses de la campagne. […] Nous sommes pour l’article vif et court, nous sommes nés pour le journal.
Lisant sans autre but que de s’instruire et de se charmer, de revenir à la source de la juste éloquence et des pensées salutaires, il n’a guère pris la plume en littérature que pour exprimer ce sentiment vif, l’amour et le goût des bonnes et vieilles œuvres. […] C’est plaisir, là-dessus, de l’écouter lorsque soi-même on a un goût vif pour l’orateur romain, pour le philosophe de Tusculum : on aime à être surpassé en enthousiasme ; on s’associe, on se prête à cette sorte d’ivresse qu’il cause à un esprit ordinairement rassis ; on est édifié de retrouver à l’improviste comme un Rollin plus jeune, aussi sincère, mais plus transporté et tout de feu en présence des modèles. […] Nous l’avons ici dans son vif, dans sa fantaisie.
Au lieu de cela, placez-vous à la frontière, dans un pays encore français, n’ayez nulle chance de rencontrer dans un salon le soir l’écrivain que vous avez jugé le matind, de le rencontrer, lui ou l’un de ses amis intimes, de ses proches par le sang ou par le cœur, et vous pouvez avec convenance en parler comme d’un ancien, comme d’un mort, sans embarrasser votre pensée dans toutes sortes de circonlocutions, en appelant faux ce qui est faux, puéril ce qui est puéril, en entrant dans le vif de la pensée à tout coup. […] Lamennais, pour ceux qui l’ont le mieux connu, reste une énigme ; on s’explique difficilement qu’une si haute et si puissante intelligence, à côté de si vives lumières et de si profondes pénétrations, ait eu de telles éclipses, de tels aheurtements presque absurdes. […] Le retrouvant au printemps de 1846, il avait oublié quelques critiques de moi un peu vives, et me les avait pardonnées ; il me parut aimable, gai, comme il l’était volontiers dans ses bonnes heures, fécond de vues et jeune d’esprit ; et entre autres choses, il me dit ces propres paroles qui étaient une manière d’apologie en réponse à des objections qu’il devinait au-dedans de moi et que je me gardais bien d’exprimer ; je ne donne d’ailleurs l’apologie que pour ce qu’elle vaut : « J’ai reçu de la Providence, me disait-il, une faculté heureuse dont je la remercie, la faculté de me passionner toujours pour ce que je crois la vérité, pour ce qui me paraît tel actuellement.
Au commencement du règne de Louis XVI, « les cris de vive le Roi, qui commençaient à six heures du matin, n’étaient presque point interrompus jusqu’après le coucher du soleil16 ». […] Le même sentiment vif se prolonge jusqu’à la fin du quinzième siècle dans les peintures de Beato Angelico et de Hans Memling. — La Sainte Chapelle de Paris, l’église supérieure d’Assise, le paradis de Dante, les Fioretti peuvent donner une idée de ces visions. […] Ce vif sentiment de la petite patrie locale apparaît à chaque réunion de province, Normandie, Bretagne, Franche-Comté, etc.
Il ne prenait que l’agrément chez les unes et chez les autres ; il était « chose légère », aimante, aimable, trop délicate et trop vive pour se salir dans le plaisir brutal ou pour se briser dans les émotions extrêmes. […] » Et il envoie à la divine Amaranthe des vers un peu risqués, pleins d’insinuations vives et d’adorations mythologiques, Ces sourires et ces rires, cette galanterie caressante, ces douceurs, ce mélange d’esprit gracieux et de tendresses fugitives composent l’amour en France ; La Fontaine n’en a guère connu d’autre, et il y a passé le meilleur de son temps. […] Il ressemble à la vive et matinale alouette « qui chante encore, quoique près du tombeau. » Il s’amuse de tout, même de ses misères, même des nôtres.
Comme dit Fénelon, « on ne peut rien en ôter sans couper dans le vif ». […] Donc la querelle, qui venait ensuite, si elle n’était plus une vive entrée en matière, devenait un coup de théâtre émouvant : intéressés à la passion des jeunes gens, nous sommes plus touchés de la dispute des pères ; mais voir entrer deux hommes, qu’on ne connaît pas, dont on ne sait rien, qui ne nous sont rien, et les entendre échanger des insolences et des injures, c’est vif, si l’on veut : mais d’effet dramatique, je n’en vois pas.
La tige, plantée dans le sable humide, différentes fleurs bizarrement assorties composaient ces gerbes aux vives couleurs… J’ai cru voir là une image assez fidèle de la poésie de M. […] Il a beau écrire Diamant du cœur, pour dire une larme et vouloir pétrifier tous ses pleurs pour en faire jaillir un rayon plus vif, dans son amour de l’étincelle, l’émotion est plus forte que sa volonté. […] Théodore de Banville Dans cette tête brune, chevelue, aux joues larges et d’un pur contour, à la barbe légère, calme comme celle d’un lion, fière comme celle d’un dieu, aux yeux doux, profonds, infinis, où le front olympien abrite la connaissance et les images de toutes les choses, où le nez droit, large à sa naissance, est d’une noblesse sans égale, où sous la légère moustache, écartée avec grâce, les lèvres rouges, épaisses, d’une ligne merveilleusement jeune, disent la joie tranquille des héros, dans cette noble tête aux. sourcils paisibles, qui si magnifiquement repose sur ce col énergique de combattant victorieux, superbe dans ce blanc vêtement flottant et entr’ouvert sur lequel est négligemment noué un mouchoir aux raies de couleurs vives, —