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1584. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Les plus furtives des sensations charnelles, il les a mises d’accord avec les fins universelles. […] Avec le suffrage universel et les mœurs électorales actuelles, le niveau intellectuel de notre parlement ne peut être que d’une médiocrité dégoûtante.

1585. (1933) De mon temps…

Ce don, qui fit de Verhaeren un grand poète créateur d’images et de rythmes, un évocateur d’une étrange puissance, il le mit au service de son fougueux et universel amour de la vie et c’est cette vitalité magnifique qui fait la beauté de ses poèmes, leur donne leur accent leur crée leur sortilège et leur incantation. […] Quand il avait ainsi bien pris position et assené à l’un ou à l’autre quelque vérité plus ou moins désobligeante, il devenait un causeur de haut intérêt et révélait sa vaste intelligence, son savoir presque universel, son érudition infinie.

1586. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

La langue du musicien a, sur celle du poète, l’avantage qu’une langue universelle a sur un idiome particulier ; celui-ci ne parle que la langue de toutes les nations et de tous les siècles. Toute langue universelle est vague par sa nature ; ainsi, en voulant embellir, par son art, la représentation théâtrale, le musicien a été obligé d’avoir recours au poète.

1587. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Mais instinct et intelligence se détachent l’un et l’autre, ajoutions-nous, sur un fond unique, qu’on pourrait appeler, faute d’un meilleur mot, la Conscience en général, et qui doit être coextensif à la vie universelle. […] Plus la physique avance, plus elle efface d’ailleurs l’individualité des corps et même des particules en lesquelles l’imagination scientifique commençait par les décomposer ; corps et corpuscules tendent à se fondre dans une interaction universelle.

1588. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Il était constitué légataire universel, et pourtant il pleura toutes les larmes de son corps en apprenant le décès du brave Barbassou. […] En un instant l’hostilité avait fait place à un vif et universel intérêt. […] Quelques lignes sur l’embarquement ; je ne sais rien de plus touchant que ce départ raconté par un homme qui, dix-huit ans plus tard, mettait ainsi le successeur de Charles X sur le chemin de l’exil : Ce fut un moment d’attendrissement universel que celui où nous vîmes descendre ce vieillard sur lequel tant d’infortunes s’étaient appesanties, sans altérer en lui les grâces de la jeunesse et sans troubler cette sérénité d’âme que lui donnaient, au milieu des plus cruelles épreuves, ses croyances profondes et sincères.

1589. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Une si choquante dissonance dans l’harmonie universelle me ferait chercher à la résoudre. […] Mais la loi du nombre nous fait descendre en spirale aux plus bas-fonds de la démagogie, et la menace de cette barbarie prochaine incline les meilleurs esprits, ceux-là mêmes qui furent les adeptes les plus fervents et les plus sincères du suffrage universel, à chercher des garanties contre ses fatalités. […] Je trouve, par exemple, dans ce livre, qui serait, plutôt qu’une œuvre définitive, un recueil de notes prises pour un grand ouvrage projeté, de croquis ébauchés pour un tableau, cette observation qui précisera mieux ma pensée que toutes les phrases que je pourrais faire : « Au petit jour de perle, les dernières lumières apercevables les suivre éperdument, tandis qu’elles s’égarent à l’invisible de l’horizon et titubantes en une teinte extrême d’or gris qu’on entendrait tinter, n’est-ce pas le plus naturel effort de la parcelle lumineuse de notre pitoyable être terrestre, effort qui s’entourbillonne diversement universel. » Et plus loin : « À ce printemps de l’an dernier, le renouveau de la nature nous inquiétait, désespérait presque dans notre plus que physique maladie. […] « Le cardinal, alors, ayant montré au général Macdonald et aux personnes qui l’accompagnaient la matière rougie et liquéfiée, s’avança vers le peuple, la lui présenta et lui dit : “Vous le voyez, mes frères, saint Janvier veut la Révolution…” Tout souvenir du retard éprouvé s’anéantit ; des applaudissements universels, des cris qui semblaient devoir ébranler les voûtes, se mêlèrent au son de plusieurs symphonies, et c’est au bruit de cet incroyable charivari et de vivats pour la République, pour le général en chef et pour le gouvernement que nous partîmes, emportant de cette église un ineffaçable souvenir. » Le général ne se borne pas, comme je l’ai dit, à faire la guerre, il n’oublie pas les musées ; il visite, avec sa bien-aimée du moment, l’atelier de Canova, apprend de lui le secret de la douce coloration de ses-marbres, manque cent fois de se faire assassiner, est empoisonné et conserve pourtant cette belle humeur, cet amour de gloire et de plaisir qui a peut-être autant fait pour le renom français en Europe que bien des batailles meurtrières. […] « Il se retira brusquement de cette audience, mécontent, mais inflexible ; sans paraître, sans être alors plus ébranlé, par ce désaveu universel, qu’il ne le fut, sur ce même sujet, dans d’autres occasions que diront ces souvenirs, et à son heure dernière à Sainte-Hélène. » Et plus tard, à Vienne, quand Thiard, incidemment, prononce le nom du duc d’Enghien devant lui, Napoléon interrompt vivement la conversation et pendant près d’une heure, paraissant avoir oublié le reste, il interroge Thiard sur le caractère, l’esprit, les talents guerriers du prince ; et ce fut avec un air d’intérêt curieux, calme et naturel, comme s’il n’eût parlé ni de sa victime, ni à celui qui avait servi longtemps d’aide de camp près d’elle, et qui en avait été l’ami.

1590. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Et, la vie n’avait pour lui d’autre instrument que l’hérédité ; l’hérédité faisait le monde ; de sorte que, si l’on avait pu la connaître, la capter pour disposer d’elle, on aurait fait le monde à son gré… Son rêve aboutissait à cette pensée qu’on pourrait hâter le bonheur universel, en donnant la santé à tous. […] Nous avons rêvé de vastes prairies où les loups et les moutons s’embrasseraient mutuellement sur leurs côtelettes ; la loi d’amour, que nous aurions voulu promulguer, mettait à néant les haines et la guerre ; nous avons cru à la solidarité des peuples, à la fraternité universelle, à l’ardeur vers le bien, à l’horreur pour le mal, a la fin des violences, au baiser de paix sur toutes les lèvres. […] L’auteur après une très bonne étude sur le rôle politique de la Savoie, après avoir rappelé que Chambéry jouissait dès le xiiie  siècle du suffrage universel (il n’y a pas de mal nouveau), nous montre la famille de Joseph de Maistre, ce père qui le fait élever par les jésuites, cette mère de qui il disait : « Mon bonheur était de deviner ce qu’elle désirait de moi, et j’étais dans ses mains autant que les plus jeunes de mes sœurs » ; il nous le montre aussi pénitent noir, assistant plus d’une fois avec la confrérie, au spectacle d’une exécution capitale, se familiarisant avec l’idée de la nécessité du bourreau. […] L’Astre noir est le surnom d’un savant, d’un poète, d’un génie universel que je ne sais si je dois admirer ou exécrer ; est-ce un chercheur de vérité ?

1591. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

En littérature on s’est jeté sur l’homme moderne, l’homme laid, selon MM. les artistes, le réalisme est arrivé, demandant place pour le spectacle universel et il a envoyé promener les Adonis et les Quasimodos romantiques ; alors les vrais ouvriers, les vrais paysans, les vrais bourgeois dans leur étroitesse, tout a été peint ; être, c’est être beau, comme spectacle, comme objet de contemplation puisqu’on intéresse. […] D’autres veulent synthétiser les aspirations des âmes vers l’amélioration, la liberté, l’émancipation, l’amour universel, en les faisant représenter par des personnages convenus comme les signes topographiques et embellis par un langage imagé, noble, tendant même au sublime, seul propre à élever l’esprit du lecteur. […] Mais les gens universels ne veulent point d’enseigne et ne mettent guère de différence entre le métier de poète et de brodeur. » Je trouve que tous les écrivains et littérateurs surtout les jeunes, devraient imprimer ces phrases sur de petits écriteaux qu’ils suspendraient tout autour de leur chambre à la place des fleurets, des mauvais plâtres et des mauvaises lithographies.

1592. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Là, il nous offre non seulement les exemplaires les plus admirables de son génie, mais les plus admirables peut-être du théâtre universel. […] Régnier, de la Comédie-Française, au préfet de la Seine, relative à la construction de la fontaine Molière (Moniteur universel du 25 mars 1838). […] Le Livre d’or, Plutarque universel (tome Ier, in-4, 1866).

1593. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Dans ces derniers temps, la science a proclamé une seconde vérité dont elle poursuit encore la démonstration, et qui est en quelque sorte le complément de la première, à savoir qu’en fait de forces rien ne se perd, ni rien ne se crée dans la nature ; d’où il suit que toutes les formes des phénomènes de l’univers, variées à l’infini, ne sont que des transformations équivalentes de forces les unes dans les autres : Sans vouloir aborder ici la question de la nature des forces minérales et des forces vitales, qu’il me suffise de dire que les deux vérités que je viens d’énoncer sont universelles, et qu’elles embrassent les phénomènes des corps vivants aussi bien que ceux des corps bruts. […] L’évidence de cette vérité amène et amènera nécessairement une réforme universelle et profonde dans l’enseignement scientifique, car on a reconnu partout aujourd’hui que c’est dans les laboratoires que germent et grandissent toutes les découvertes de la science pure, pour se répandre ensuite et couvrir le monde de leurs applications utiles. […] Les idées de Bichat produisirent en physiologie et en médecine une révolution profonde et universelle.

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