c’est le roi qui avait fait la plus triste et la plus éclatante expérience de cette vérité14, qui l’a exprimée pour l’instruction de l’avenir. […] Fatigués des mauvaises doctrines, éclairés par leurs tristes résultats, les esprits accueillirent avec intérêt celles qui les ramenaient aux lois immuables de l’ordre et du goût. […] Quelquefois ces controverses devenaient publiques, et c’est ainsi qu’un neveu de Cabanis, qui soutenait avec une ardeur sans égale les tristes théories de son oncle, attaquées éloquemment par M. […] Puis, en 1813, pour la seconde fois, M. de Lamartine a visité l’Italie ; et sa jeunesse, toujours chrétienne par la foi, mais égarée dans ses voies par les passions de son âge, en a rapporté d’harmonieux regrets, de tristes et doux souvenirs. […] Il y a plus d’ombre et moins de lumières dans ses vers ; ils ont quelque chose de grave et de triste comme l’expérience qui pleure les illusions perdues, mais sans pouvoir les retrouver.
Dans la cour du moyen collège, enfant plus triste que tous les autres, j’étais seul un jour à l’écart. […] Et puis, soudain, la pudeur d’être vu triste et délaissé. […] À partir de ce jour, on la vit plus triste qu’elle ne l’était avant qu’Ulysse eût achevé son dur voyage. […] Adieu, bon Victor ; le cœur est triste… » Il savait la reprendre et, avec tout son génie, il l’enchantait. […] L’aime-t-il mieux triste ?
La moitié de la vie est du déclin ; quelle a donc été l’intention du Créateur en imposant cette triste perspective à l’homme, à l’homme dont l’imagination a besoin d’espoir et qui ne compte jamais ce qu’il a que comme un moyen d’obtenir plus encore ? […] Que signifie ce triste avant-coureur dont la nature fait précéder la mort ? […] Mais créer, pour ainsi dire, un nouveau monde dans lequel la vertu fasse abandonner ses devoirs ; la religion, se révolter contre l’autorité divine ; l’amour, immoler ce qu’on aime : c’est le triste résultat de quelques sentiments sans harmonie, de quelques facultés sans force et d’un besoin de célébrité auquel les dons de la nature ne se prêtaient pas. […] — Asham comprit alors que j’étais inébranlable ; il s’éloigna de moi, triste et pensif, et me promit de me revoir.
« Ainsi s’est écoulée cette triste journée, à laquelle je ne pensais pas être jamais destiné. […] Ce jour est le plus triste de ma vie. — Je vous écris à deux heures du matin. — Il faut que je vous le dise : ma mère, ma mère bien-aimée n’est plus ! […] Je n’ai d’autre prière à vous faire que de vous demander de préparer le plus doucement possible mon pauvre père à cette triste nouvelle. […] Aussitôt après la fin j’allai dans ma triste joie au jardin du Palais-Royal.
On me dira avec raison : « Mais cette loi, en sauvant le sol de l’étranger, compromit la liberté des citoyens à l’intérieur. » C’est vrai ; je n’ai rien à répondre, de tristes événements confirmeraient l’objection. […] à mesure que nous avançons vers l’Amérique, je ne puis m’empêcher de devenir plus triste. […] Mais pour moi c’est fort triste ; car vous avez beau être un bon enfant, je ne peux pas m’en dispenser ; l’arrêt de mort est là en règle, et l’ordre d’exécution signé, parafé, scellé ; il n’y manque rien. […] « De ce moment-là je devins aussi triste qu’elle, et je sentis quelque chose en moi qui me disait : Reste devant elle jusqu’à la fin de tes jours, et garde-la ; je l’ai fait.
Dans ce poème de Cadenus et Vanessa, plein de tristes beautés, où il exhorte Vanessa à une sorte d’amour platonique, lui offrant, dit-il, « un perpétuel délice d’esprit, appuyé sur la vertu, plus durable que les séductions de l’amour, et qui échauffe sans brûler » ; dans ce poème où l’on a pu voir un aveu d’intimité à travers ce passage équivoque : « Mais quel succès Vanessa a-t-elle remporté ? […] Mais au milieu de ces succès et de ces familiarités royales, Swift fut rappelé en Irlande par les plus tristes nouvelles de la santé de Stella. […] Deux années après, il écrivait ces petits poèmes de la Toilette d’une Dame 53, de Cassinus et Peter, de Strephon et Chloé, qui ne sont qu’un triste développement de ces vers de Lucrèce : Et miseram tetris se suffit odoribus ipsa Quam famulæ longe fugitant furtimque cachinnant. […] Ce mépris, plus complet et plus profond que les autres, puisqu’il enveloppe les idées mêmes qui servent de fondement aux autres, ce mépris amer et désespéré a aussi sa grandeur et son triste repos.
Et quant au célibat auquel trop de jeunes filles, en sortant, pouvaient être condamnées faute de dot et de fortune (car « ce qui me manque surtout, disait-elle agréablement, ce sont des gendres »), elle y voyait également un état triste. […] Cette réforme une fois opérée à Saint-Cyr, et l’impression triste qu’en reçurent d’abord celles même qui s’y soumirent étant à peu près effacée, tout fut dans l’ordre, et la joie eut place comme auparavant au milieu de la vie uniforme et occupée.
La première journée fut une victoire, mais triste et chèrement achetée. […] Cette triste retraite dure jusqu’à un petit village situé à trois ou quatre lieues de la Massoure, et où il fut pris ; mais avant que les ennemis le pussent avoir, « le roi (depuis) me conta, dit Joinville, que monseigneur Geoffroi de Sergines le défendait des Sarrasins tout ainsi que le bon serviteur défend des mouches le hanap (la coupe) de son seigneur : car, toutes les fois que les Sarrasins l’approchaient, monseigneur Geoffroi prenait son épieu (sa pique) qu’il avait placé entre lui et l’arçon de sa selle, et le mettait sous son aisselle et leur recourait sus, et les chassait de dessus le roiaa ».
Cette fin de vie de Cowper est triste, humiliante pour l’esprit humain, et bien propre à faire rentrer en soi quiconque est tenté de s’enorgueillir. […] Partageant ton triste déclin, tes mains perdent leur peu de force ; cependant, doucement pressées, elles pressent doucement les miennes, ma Marie !
Le lendemain de sa mort, Frédéric écrivait au prince Henri ce billet, dont les dernières lignes sont mouillées de ses larmes : Mon cher frère, j’ai reçu votre triste lettre, et vous remercie de tout mon cœur de la part que vous prenez à mon affliction. […] Notez que, la première douleur épanchée, Frédéric n’aimait pas à y revenir en paroles : il remuait le moins qu’il pouvait les tristes souvenirs, et ne rentrait pas volontiers dans les pertes sensibles qu’il avait faites : « Pour moi, j’évite avec soin, disait-il, tous les endroits où j’ai vu des personnes que j’ai aimées : leur souvenir me rend mélancolique, et quoique je sois tout préparé à les suivre dans peu, je souffre cependant de ne plus jouir de leur présence. » C’est que son deuil était un deuil qu’un rayon consolateur n’éclairait pas. — « Le système merveilleux répugne à la sincérité de mon espritag », disait-il encore.