Swift, dans Gulliver et Le Conte du Tonneau, de même que Voltaire dans ses écrits philosophiques, tire des plaisanteries très heureuses de l’opposition qui existe entre l’erreur reçue et la vérité proscrite, entre les institutions et la nature des choses.
Quel conseil, quel résultat tirer de ces réflexions ?
C’était bien la poésie faite pour le peuple qui, à Fontenoy disait, chapeau bas, à la colonne anglaise : « Messieurs, tirez les premiers.
Zola vous évoque, je pense, un ouvrier typographe condamné à « recomposer » sans fin le même livre dont il vient, toutes feuilles tirées, de « distribuer » les caractères, à le recomposer sans autre notable changement que sur la suscription de la couverture, et, conséquemment, vous déclarez fallacieuse et superflue cette puissance qui s’use à recommencer indéfiniment le même geste.
Il n’est pas absolument indispensable d’en tirer profit.
La Grèce tirait des poèmes, des temples, des statues de son intime spontanéité, pour épuiser sa propre fécondité et satisfaire à un besoin de la nature humaine.
Pour tout dire en deux mots, qu’on compare les fruits qu’a produits dans tous les Etats une Philosophie raisonneuse, turbulente & destructive, principe de leur altération, de leur dépérissement, & de leur chute, avec les avantages qu’ils doivent à la Religion, qui les a tirés du chaos, les a rendus florissans, les maintient ; & l’on saura que penser des déclamations de tant d’Ecrivains, qui n’ont pas rougi de dissimuler ses bienfaits, de lui imputer des crimes qu’elle condamne, & de lui reprocher des désordres, dont elle a bien pu être le prétexte, mais qui ont cessé aussi-tôt qu’on en est revenu à son esprit & à ses vrais sentimens.
C’est ainsi qu’il sçavoit se tirer d’affaire & mettre les rieurs de son côté.
Ainsi pensent ceux, pour qui l’âme n’est que la résultante des actions cérébrales ; mais on oublie qu’une lyre ne tire pas d’elle-même et par sa propre vertu les accents qui nous enchantent, — et que tout instrument suppose un musicien.
« Si le besoin d’argent fait travailler pour vivre, il me semble que le triste spectacle du talent aux prises avec la faim doit tirer des larmes des yeux les plus secs.