Elle était comédienne et chanteuse au théâtre Feydeau ; et c’est une profession qui met peu de garde-fous autour des jeunes personnes. […] Je lis dans une lettre de Marceline : « Valmore a rêvé de solliciter l’Odéon… Ce serait comme administrateur qu’il voudrait ce théâtre, et je t’avoue que j’aimerais mieux présentement pour lui cette carrière que celle d’acteur, car son genre est perdu en province. » Cela signifie qu’il paraissait « vieux jeu », — en province ! […] Elle parle de lui comme pourrait faire de sa femme un mari d’actrice, j’entends un mari amoureux. « Il est certain, mon bon ange, que je ne te connais pas de rival au théâtre. […] On lui doit (c’est une façon de parler) des vers, des romans et des pièces de théâtre. […] Elle naît pauvre, elle entre au théâtre pour nourrir sa famille.
On la voyait à presque toutes les premières représentations des théâtres. […] Le théâtre n’a fait que lui donner un corps, il avait une âme ; ce n’est pas le spectre d’un livrequi revient ; c’est une réalité qui ressuscite. […] Tel est ce drame ardent, vivace, passionné, qui inaugure un nom, qui popularise un théâtre, qui promet un maître à l’art dramatique. […] Ces objections et ces réserves, on ne songeait pas à les faire, lorsque la Dame aux Camélias fit ses débuts au théâtre. […] Le théâtre a, d’ailleurs, terriblement abusé, depuis ces quinze ans des femmes dont Marguerite Gautier représentait le type accompli.
Sarcey corrobore ses vues personnelles sur le théâtre, des opinions de la bourgeoisie parisienne et d’axiomes d’origine indécise. […] Comme critique, outre ses travaux sur le théâtre grec, il reste l’auteur d’une Physiologie des écrivains et des artistes ou essai de critique naturelle (Hachette, 1864), visant à remonter du style au corps de l’écrivain, puis au « climat physique et moral » qui enveloppe l’œuvre (p. 190), et du Romantisme des classiques (Calmann-Lévy, 1883), ouvrages qui ont fait date, et ont donné lieu à discussion. […] Deschanel, de plus, et en toute logique, a consacré des études aux moralistes du xviie siècle, au théâtre de Voltaire, accompagnées d’une Histoire de la conversation (1857). […] Jules Lemaître (1853-1914) : Normalien, auteur d’une thèse de Doctorat, professeur, puis universitaire jusqu’en 1884, écrivain, journaliste à la Revue Bleue, au Journal des Débats, ce fils d’instituteur du Loiret publia de nombreuses études critiques qui furent réunies et publiées dans les années 1880-1890 : ce sont les huit séries des Contemporains, et les dix séries des Impressions de théâtre.
Francisque Sarcey Nous n’avons pas de chance décidément cette année avec le théâtre à côté… Hérakléa est une des œuvres les plus authentiquement médiocres et les plus mortellement ennuyeuses que j’aie entendues depuis longtemps. […] Son drame, grave et austère, doit lui concilier la sympathie de ceux qui tendent à faire du théâtre un exemple d’actions hautaines et morales.
Mes premiers regards cependant se tournèrent vers le théâtre… Ce théâtre, en effet, grâce au grand acteur et auteur Iffland, à Kotzebue, à Cimarosa, à Mozart, était devenu, pour la tragédie, la comédie et la musique, l’école du cœur, des yeux et des oreilles de toute l’Allemagne. » Goethe s’effaçait généreusement lui-même pour y faire jouer, chanter et briller les chefs-d’œuvre de tous ses rivaux. […] Mais ce drame, soulevé, comme Werther, par les applaudissements frénétiques de la jeunesse, éclatait déjà sur tous les théâtres. […] Des lettres du directeur des théâtres de Mannheim le rappellent dans cette ville avec un traitement de cinquante louis par an, salaire exigu de ses travaux pour la scène. […] On lui retira jusqu’à son traitement de poète du théâtre, et on lui conseilla amicalement de reprendre son métier de chirurgien militaire. […] Or le copiste et l’imprimeur du théâtre de Weimar, nommé Vulpius, avait des rapports de service fréquents et habituels avec Goethe, à la fois ministre, auteur et directeur de la scène.
Nous en avons presque peur instinctivement, comme d’une chose d’où va sortir l’infernale angoisse des émotions du théâtre. […] * * * — Tout bien vu, le théâtre doit être une épopée ou une fantaisie. […] Nous entrons dans un café, avalons un grog au rhum et reprenons le chemin du théâtre. […] * * * — Des types de roman et de théâtre, ces bourgeois qui se sont créé un royaume, un ministère, des sérails, une presse, des journaux, un théâtre, une vie d’orgueil et de plaisir, comme Benazet de Bade, comme le C… d’ici. […] On nous fait vaguer par ce labyrinthe et ces obscurités, qui semblent garder, dans le dédale embrouillé du grand théâtre, le directeur contre les créanciers et les manuscrits.
Maquet a prouvé qu’il entendait le théâtre. […] Les théâtres sont obscurs le jour et ne s’illuminent que la nuit. […] Rien de plus singulier qu’une salle de théâtre pendant la journée. […] Dans le vrai sens du mot, « il était du théâtre ». […] Il aborda le théâtre et donna Benvenuto Cellini à l’Opéra.
De remplacer le plus fécond, le plus inventif, le plus adroit et le plus heureux des auteurs et arrangeurs dramatiques de ce temps ; de celui qui, pendant quarante ans, n’a cessé d’alimenter tous les théâtres et de desservir toutes les scènes ; qui est mort sur le champ de bataille, pour ainsi dire, en plein travail, au moment où, une idée en tête, il courait au galop chez un collaborateur. […] Son théâtre de Madame, dans son meilleur temps, était une nouveauté originale et piquante. […] Octave Feuillet a pour lui ses doubles succès à la lecture et au théâtre, des observations fines, des situations touchantes, délicates, toujours pures. — M. […] Léon Halévy a le même honneur et fait preuve du même dévouement ; il embrasse dans ses traductions élégantes, harmonieuses, les plus belles pièces du Théâtre grec, et il ne manque à son succès que la consécration d’une soirée et cette représentation émue qui refait d’une traduction même une œuvre actuelle, et qui lui confère le baptême de vie. […] Théâtre, poésie et création dramatiques sous toutes les formes.
Corneille a été, dans ces dernières années, et il est plus que jamais, en ce moment, l’objet d’une quantité de travaux qui convergent et qui fixeront définitivement la critique et les jugements qu’elle doit porter sur ce père de notre théâtre. […] L’Antiquité grecque, son théâtre avec son génie et son style, mieux compris, ont donné les points nécessaires, les hauteurs essentielles pour les mesures comparées. […] Vinet était éloquent : écoutons-le sur Rotrou, sur ce poète généreux que Corneille, modeste cette fois, appelait son père en matière de théâtre, et en qui M. Vinet aime plutôt à voir un noble cadet et le premier disciple du grand tragique : « Ce qu’il y a de certain, dit-il, c’est que Rotrou, né trois ans après Corneille, et débutant au théâtre au même âge que ce dernier, c’est-à-dire trois ans après lui54, ne produisit ses deux bonnes pièces, Venceslas et Saint-Genest, qu’après les chefs-d’œuvre de Corneille, et que la distance qui sépare ces deux drames des autres œuvres de l’auteur marque suffisamment la source où il a puisé. […] Rotrou débuta au théâtre en 1628 par l’Hypocondriaque ; la Mélite de Corneille n’est que de 1629.
Les Romains n’auraient jamais supporté, sur leur théâtre, les plaisanteries grossières d’Aristophane ; ils n’auraient jamais souffert que les événements contemporains, les personnages publics fussent ainsi livrés en spectacle. […] Les Romains n’auraient point voulu qu’on représentât sur le théâtre ce qui pouvait tenir à leur histoire, à leurs affections, à leur patrie27. […] Horace se plaint de ce que les Romains, au milieu de la représentation des pièces de théâtre, les interrompaient pour demander à grands cris des gladiateurs. […] Les édiles, à Rome, étaient chargés de décider, d’après la lecture des pièces de théâtre, si elles seraient ou non représentées : comment donc savoir s’ils ont autorisé la représentation d’une pièce sur un sujet romain, en supposant même qu’il en existe que nous ne connaissions pas, tandis que les titres de près de deux cents tragédies tirées des sujets grecs nous ont été transmis ! […] Y a-t-il rien dans ces vers qui suppose que les Romains aient eu des pièces de théâtre originales ?