On trouve dans ce fragment des pages délicieuses, et Renan eût certes pu être romancier, lui aussi, s’il y avait tenu. […] Celui-ci s’est toujours tenu à l’écart. […] Gustave Coquiot ne tient pas tout à fait les promesses de son titre. […] Il y en a qui tiennent des pages entières ! […] Ils les critiquent volontiers, sans ménagements, mais prouvent ainsi qu’ils ne les tiennent point pour négligeables.
Où l’arrangement tient tant de place, la conception doit être médiocre. […] Jusque-là je tiendrai mon jugement suspendu80. » Il n’est donc, pas dupe de son intention ; mais ne l’était-il pas un peu de son art ? […] A tous ces jeux d’esprit, où s’évertuait alors tout ce qui tenait une plume, il oppose la raison, le vrai, comme à un siècle déréglé on se contente de rappeler la probité, l’honneur, la foi publique. […] Saint-Amant décrit ainsi la berne : Tenez bien, roidissez les coings. […] Mémoires de Fléchier sur les Grands Jours tenus à Clermont.
parce qu’il ne la tenait que par un côté, pour ainsi dire, par le côté de la gloire, oubliant qu’elle avait aussi une passion de liberté à satisfaire. […] Je demande seulement qu’il en soit tenu quelque compte dans les pensées de régénération que des esprits très honnêtes consacrent à l’avenir de notre patrie. […] Jacquemont en est persuadé, et pendant quelque temps il se tient dans la règle avec toute rigueur. […] Je commandai à un autre de mes domestiques de tenir un parasol au-dessus de moi ; à un autre, de m’éventer avec un plumeau de plumes de paon. […] Mais, quoi qu’il en soit de ma prédiction, la Compagnie tiendra sa parole.
Le vieux réaliste qu’il est tient rancune à l’idéal. […] Tenez ! […] Il osait avoir des principes et s’y tenir. […] Il s’en tient d’ordinaire à la galanterie pure. […] Un obus fait sauter le toit d’une maison : tiens !
Et Hokousaï la représente lâchant sa chevelure qu’elle tient dans sa main, prête à le tuer, et se contentant de lui faire perdre sa qualité de guerrier. […] Toutefois il tenait tant à son dessin qu’il avait, un jour, la faiblesse de faire des excuses à Hokousaï pour l’obtenir. […] Et dans le texte de petits croquetons donnent la figuration de la planchette, de la cuiller, et la manière dont la main doit les tenir et laisser tomber le sable. […] Nous allons lui faire tenir une boutique de poissons, et nous lui avons aussi trouvé une femme qui va arriver ici dans deux ou trois jours. […] L’Empereur, sorti de son palais pour admirer le coucher du soleil dans le bois d’érable, alors tout rouge, arriva seul, là où se tenaient les trois balayeurs.
La scène de dépit entre Valère et Marianne, tient-elle bien essentiellement à l’action ? […] S’il ne tient qu’à cela, répondit le perfide Ordogno, de quel pays êtes-vous ? […] mon cher Mendoce, interrompit au plus vite le cauteleux Ordogno, celui avec qui j’ai tant de fois… Je prétends vous régaler pendant que je vous tiens, etc. […] Les divertissements qui suivent le dénouement ne nous regardent pas, et nous ne tenons pas plus à eux qu’ils ne tiennent à la pièce. […] Le rôle de Scapin tient aussi à plusieurs genres.
MM. de Goncourt n’ont pas poussé si loin leur étude, et, en effet, c’est à 89 que s’arrêtait naturellement leur sujet ; c’est la femme de l’ancien régime qu’ils ont tenu à nous montrer, à la fois dans son unité et dans toutes ses variétés sociales. […] C’est une nouvelle grâce qui se révèle et qui semble, même avec ce petit singe grimaçant qu’elle tient contre elle de ses doigts fluets, annoncer les mines et les attraits chiffonnés dont va raffoler le siècle. […] Mais parmi la centaine de portraits de tout genre tracés ou esquissés par MM. de Goncourt dans ce volume si plein, il en est un d’un caractère plus sérieux, plus digne, et qu’ils ont très-bien senti, celui de la femme qui peut-être résume le plus complètement en elle l’esprit et le ton du xviiie siècle classique, dans tout ce qui tient à l’ancien régime et qui périt avec cette société, à la veille de 89 : je veux parler de la maréchale de Luxembourg, cet arbitre souverain de l’usage et de la politesse, cette Mme de Maintenon, moins prude et moins confinée à son cercle que l’autre fée, mais qui, comme elle, tient la baguette et marque nettement la fin d’une époque. […] Le marquis d’Argenson a noté le fait dans ses Mémoires, avec la crudité qui lui est propre : « 20 novembre 1750. — La nouvelle duchesse de Luxembourg a résolu de tenir une bonne maison cet hiver à Paris, et pour cela il faut des beaux esprits.
» Qu’on veuille y réfléchir : ce n’est pas là un accident oratoire que cette opposition ainsi proférée et proclamée au début de la carrière, par un homme public jeune et grave, âgé de trente-quatre ans ; c’est une intention, une volonté réfléchie et formelle, un système ; c’est tout un engagement et un serment ; et il l’a tenu ! […] Pasquier, lorsqu’il commença sa carrière de député dans la Chambre de 1815, n’était connu encore que par son habileté administrative et par ses qualités d’homme du monde et de société ; il sortait tout récemment du ministère où la confiance du roi l’avait appelé dès la seconde rentrée, et il tint même, pendant toute la durée, fort courte d’ailleurs, de ce premier Cabinet présidé par M. de Talleyrand, le double portefeuille de la justice et de l’intérieur, ce dernier à titre provisoire seulement. […] Sans parler de son rôle important d’orateur, il rendait service à la bonne cause, à celle de la modération et du vrai libéralisme, par le rapprochement et le concert qu’il s’empressa d’établir entre des hommes qui méritaient de s’entendre et qui, sans lui, se seraient tenus plus longtemps à distance les uns des autres. […] A la tribune, s’il eut le mérite d’apporter de prime-abord un talent d’improvisation véritable, chose alors très-neuve, maître d’ailleurs de sa parole, il la gouverna toujours et sut la tenir également éloignée de la passion on du système. […] Cette Rome dont la puissance a traversé tant de siècles. qui a tenu si longtemps le sceptre du monde, à quelle cause faut-il attribuer sa prodigieuse durée, si ce n’est peut-être à l’audacieuse, mais admirable confiance qui lui inspira de se saluer elle-même du nom de Ville éternelle ?
On remarquera cependant qu’il ne tint pas avec une égale fidélité toutes les parties de la formule proférée par le général son parrain ; et sur l’article des mœurs entre autres, le comte de Saxe ne parut jamais se douter qu’il dût y avoir un Scipion ou un chevalier Bavard dans le parfait capitaine. […] Lui, qui sera si heureux, il aime peu à s’en remettre aux faveurs de la fortune « qui quelquefois est bien inconstante. » Vainqueur à Fontenoy, au moment le plus désespéré, non par son flegme seulement, mais par un de « ces traits de lumière qui caractérisent les grands capitaines », il dira à Louis XV dont il vient d’illustrer les armes, et à travers toutes les effusions du dévouement : « Vous voyez, Sire, à quoi tiennent les batailles ! […] Il raconte cette conversation de point en point, dans toutes ses circonstances et ses nuances ; les sous-entendus y sont ; et il finit par un conseil héroïque au roi son frère, conseil qu’il eût fallu être Maurice lui-même pour suivre et pour exécuter : « Il ne m’appartient pas de donner des conseils à Votre Majesté, et surtout des conseils hardis ; mais, si j’étais à la place de Votre Majesté, je ferais marcher, cette lettre reçue, mes troupes vers les frontières de Bohême ; j’enverrais au roi de Prusse pour savoir s’il veut tenir bon, au cas que je me déclarasse pour lui et que je fisse entrer mes troupes en Bohème. […] Et ce n’était pas seulement en Saxe qu’il conseillait l’usage de ce procédé : on sait la lettre qu’il écrivit le 15 mai 1748 au comte de Maurepas avant la paix d’Aix-la-Chapelle, pour tâcher de garder à la France les provinces conquises et de ne rien lâcher du bon morceau qu’il tenait ; une lettre où sous prétexte de ne parler qu’en militaire, il faisait, comme on dit, le bec aux hommes d’État et leur souillait la leçon16. […] » Elle ne courait point le danger sans doute d’être rayée du rang des nations ; mais Louis XIV, qui exigeait si impérieusement de Villars qu’il livrât une bataille, et qui avait prévu le cas désespéré où elle serait perdue, afin de risquer en personne le tout pour le tout dans un suprême et dernier effort, savait mieux apparemment à quoi s’en tenir sur ses affaires que MM.
On guettait probablement une occasion, et l’on tenait jusque-là l’abbé en réserve. […] Il put continuer d’être cher à ses amis et leur tenir de fort beaux propos, leur prodiguer de généreux sentiments, et gémir plus haut que personne en se promenant avec eux le soir dans les allées du Luxembourg97 ; mais l’homme public ne comptait plus, il s’était brisé du même coup et devant ses contemporains et devant la postérité. […] Souvent consulté par la Cour, il sait mieux que personne à quoi s’en tenir sur cette fluctuation d’idées à laquelle elle s’abandonne, sur cette suite de projets et de contre-projets éphémères. […] Je ne crois pas que la meilleure manière de servir la mémoire de Malouet soit d’exagérer ses mérites ni d’amplifier son influence, et encore moins de chercher auprès de lui une occasion banale de déclamer contre la Révolution ; mais il manquerait quelque chose à la connaissance de ces temps orageux, si on ne l’écoutait et si l’on ne tenait grand compte de son témoignage. […] Lorsque Raynal mourut, il faisait partie de l’Institut national nouvellement créé, et dans la première séance générale qui se tint au Louvre en toute solennité le 15 germinal de l’an iv (4 avril 1796), Le Breton, secrétaire de la Classe des Sciences morales et politiques, lut sur lui une Notice dont Ginguené a parlé ainsi dans la Décade : « Ceux qui ont une connaissance exacte des secours qu’il avait eus pour la composition de son Histoire philosophique et politique ont trouvé que l’auteur de cette Notice traitait un peu trop problématiquement cette question assez importante, qu’il fallait peut-être résoudre avec une équité sévère.