Le père de Mme de Caylus, le marquis de Villette, officier de mer distingué, et qui a laissé des Mémoires, paraît avoir tenu en quelque chose de son aïeul et pour le courage et pour l’esprit. Mme de Caylus elle-même ne fut pas sans tenir de ce grand aïeul : sous sa grâce de femme et sous son air d’ange, elle a l’esprit acéré, vif et mordant. […] Voilà comment parlait Louis XIV, et comment il tenait encore son rang de roi dans ce siècle de l’esprit. […] « Mlle de Jarnac, laide et malsaine, ne tiendra pas beaucoup de place dans mes Souvenirs. […] Cette aînée de Saint-Cyr, cette sœur d’Esther, et qui ne se tint pas à ce rôle si doux, est comme la dernière fleur qu’ait produite l’époque finissante de Louis XIV, et elle ne s’est ressentie en rien de l’âge suivant.
On voit que si le maréchal de Villars eut de l’esprit, il avait de qui tenir. […] Le jeune Villars, qui se tenait le plus près possible, ne put s’empêcher de s’écrier, de manière à être entendu de lui : « Voilà la chose du monde que j’avais le plus désiré de voir, le grand Condé l’épée à la main ! […] Un soldat n’est pas tenu d’être abstrait et rentré comme un philosophe. […] Il croyait en son bonheur, et il tenait à ce qu’on y crût. […] Louis XIV, dans son jugement de maître, le nota donc et le tint en réserve comme l’homme nécessaire et indiqué, pour le cas où il faudrait à tout prix agir et remonter par quelque action hardie le moral des Français.
J’ai emporté de cette première leçon une impression pénible ; j’ai reconnu une fois de plus qu’il suffit de quelques malveillants obstinés pour tenir en échec la bonne volonté du grand nombre. […] Après une année de séjour, nous étions arrivé, comme tant d’autres avant nous, à vénérer les plus humbles pierres de la grande cité, à les considérer avec amour, à trouver à toute chose un parfum d’art, une poésie enfin que nulle autre ville ne possède… » Nuremberg, en effet, ne saurait tenir, ne fût-ce qu’un instant, devant Rome. […] Sont-ce là, en un mot, des spécialités inhérentes à la race, et les différences en ce genre tiennent-elles à une autre cause qu’à l’état des matières premières qu’on avait sous la main dans des lieux différents ? […] En France, quoiqu’il y ait dans notre génie, dans notre tour naturel d’esprit et de langage, ainsi qu’Henri Estienne l’a dès longtemps observé, quelque chose qui nous rapproche davantage des Grecs, nous tenons des Romains par une filiation presque immédiate ; nous y tenons aussi par réflexion, par habitude et routine ; nous empruntons d’eux volontiers nos formules en tout ; dans nos jugements et dans nos raisonnements sur l’art, nous sommes latinistes. […] Viollet-Le-Duc se soit piqué d’honneur et ait tenu à faire ses preuves d’homme de goût ?
La justice est raide, elle tient ses balances d’une manière apprêtée, on dirait qu’elle les montre ; la position de ses bras est comme d’une danseuse de corde qui va faire le tour du cerceau ; idée ridicule fortifiée par ce cercle verdâtre qu’elle tient de la main gauche et dont l’artiste a voulu faire une couronne. […] Il fallait rendre la demi-teinte, où l’on a tenu la tête du saint, peut-être un peu moins forte, parce qu’elle voile son expression. […] Je ne prononce pas, je m’enquiers ; dans un quart d’heure, ce serait une expérience faite et je saurais à quoi m’en tenir. […] la dormeuse qui tient son chat. médiocre. […] esquisse d’une femme assise, qui tient son petit enfant sur ses genoux. du même.
C’est pourquoi, à notre sens, toutes les difficultés philosophiques relatives au temps s’évanouissent si l’on s’en tient strictement à l’hypothèse d’Einstein, mais toutes les étrangetés aussi qui ont dérouté un si grand nombre d’esprits. […] Aucun philosophe ne pouvait se contenter tout à fait d’une théorie qui tenait la mobilité pour une simple relation de réciprocité dans le cas du mouvement uniforme, et pour une réalité immanente à un mobile dans le cas du mouvement accéléré. […] Mais, du moment qu’un physicien tenait pour radicale la relativité du mouvement uniforme, il devait chercher à envisager comme relatif le mouvement accéléré. […] Il faudra naturellement s’en tenir au choix une fois fait du système immobile, et traiter les autres en conséquence. […] Pourquoi tiendrait-elle compte d’une certaine manière tout humaine de percevoir et de concevoir les choses ?
Siméon Pécontal se tient à l’écart de cette double littérature ; il vit modestement dans le recueillement du foyer domestique, dans le tête-à-tête chaste et solitaire de la Muse. […] Un poète qui n’a pas abaissé sa poésie, — qui la tient haut et au niveau de ses croyances spirituelles et religieuses, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus grand dans sa vie, est, après tout, un noble spectable. […] Enfin, lorsque ma vie aux choses fut ouverte, Quand vint l’ambition dans la maturité, La fortune toujours se tint de mon côté. […] Et celui que servent les anges, Qui tient le monde sur son doigt, Était là, tout transi de froid, Comme un pauvre enfant dans ses langes. […] Le poète légendaire doit tenir de la nourrice, de la vieille fileuse, du mendiant, ces trois immenses poètes sans le savoir, venus en pleine terre de toute civilisation imparfaite.
Necker, dans son déisme théologique, s’avançait avec ménagement et précaution comme médiateur entre la philosophie et le sacerdoce ; il admettait les religions révélées, mais sa qualité de protestant, et son désir d’éviter toute discussion intérieure au christianisme, le forçaient à se tenir dans la généralité et dans le vague. […] Dans son second et son troisième ministère, qui durent en tout deux ans (août 1788-septembre 1790) et qui sont séparés par un court exil, par un retour triomphant et par la date ineffaçable du 14 Juillet, dans ces deux derniers ministères qui n’en font qu’un, sachant désormais assez bien à quoi s’en tenir sur la Cour et les courtisans, M. […] livrez-vous à votre fureur, je ne vous accuse point d’ingratitude, vous ne me devez point votre existence, vous ne tenez point de moi votre empire ! […] Eut-il tort ou raison de ne point assister à la séance royale du 23 juin, où le roi tint un discours qu’il désapprouvait ? […] Mais ce mouvement d’humilité dans la solitude ne tenait pas en présence des hommes ; le naturel revenait vite, et il n’y avait plus rien de la modestie, ni même de ce que le bon sens conseille jusque dans l’expression de la fierté.
M. de Saint-Pol opine le premier, rappelle la situation générale, la ligue entre les deux souverains ennemis, l’envahissement projeté de la France : il importait dans une telle crise de ménager l’armée de Piémont, qui était la plus aguerrie, et de se tenir simplement de ce côté sur la défensive. […] Les Romains pouvaient faire cela, ajoute Montluc, mais non pas les chrétiens. » C’est dans cet état qu’on vint apprendre à M. d’Enghien que cette victoire qu’il tenait pour perdue était à lui et aux siens. […] C’est au retour seulement de cette poursuite qu’il apprit à combien peu il avait tenu que la bataille ne se perdît ; il ne s’en était pas douté jusque-là. […] M. de Strozzi, depuis maréchal, fut chargé de la protéger ; mais comme il avait en même temps à tenir la campagne, il demanda qu’on nommât un lieutenant de roi pour y commander durant son absence. […] M. de Strozzi tenait la campagne.
Le gouvernement genevois a tenu à poursuivre une tradition dont il s’est bien trouvé jusqu’à présent, et qui cependant constitue, si je puis m’exprimer ainsi, une persistante innovation. […] Malgré la richesse de ses aperçus et la subtilité de ses analyses, Sainte-Beuve s’en est toujours tenu, en somme, à l’étude des documents historiques, des individus ou des groupes d’individus. […] Mais nous aurons plus de loisir dans la suite et, pour aujourd’hui, je dois m’en tenir à la question que nous avons posée tout à l’heure. […] Sans désespérer de réaliser plus tard la première et la plus difficile partie de ce programme, nous nous en tiendrons, pour le moment, Messieurs, à la seconde. […] C’est à travers Benoît de St-More que Henri de Veldeke écrit son Énéide et Herbort de Frizlar sa Guerre de Troie, et vous savez de quelles sources invraisemblables, de quels mystérieux Dictys de Crète et Darès le Phrygien le poète normand tient lui-même ses renseignements.
C’est aux maris alors à se bien garer et à se tenir. […] Elle trouve le temps, au milieu de sa fièvre, de tenir un Journal de ses impressions : ce Journal est bien fait, bien mené ; M. […] Il doit savoir que cela ne suffit pas et que, si cela suffit ce jour-là et au moment, cela ne tiendra pas le lendemain. […] Il y en a d’autres qui ne les en chassent que deux ou trois ans après, pour leur tenir rigueur pendant des années entières et les reprendre ensuite et les raccrocher par une rouerie innocente et légitime. […] L’auteur, on le sait, ne s’en est pas tenu là.