L’élévation, la pureté, la mélancolie de ces vers inachevés démontrent qu’il serait devenu aussi poète en suivant ces voies des grandes lettres, mais il ne serait pas devenu aussi populaire.
On vient, en suivant l’historien, de parcourir tant de misères, de sottises et de fétidités, qu’on a hâte d’en finir, — qu’on a hâte de voir enfin ce gouvernement d’infamie entièrement écrasé, entre la roue de la charrette révolutionnaire qui s’en va et celle du char de la Gloire militaire qui arrive !
Ernest Seillière 28, et qu’une longue série d’ouvrages a suffisamment défini, le fait est incontestable ; en le constatant, en le reliant à ses causes et en le suivant dans ses effets, l’auteur apporte une contribution inappréciable à la philosophie de l’histoire.
En suivant ce calcul, en Grèce, il y en avait trois ou quatre peut-être. […] Or, comme en suivant rigoureusement cette méthode, pour arriver à des résultats généraux de quelque valeur il faudrait une vie de plusieurs siècles, et comme on ne peut compter sur une pareille destinée, il faut bien s’adresser à une autre méthode. […] Trois époques de civilisation, donc trois théâtres différents pour ces trois époques ; et si ces époques se succèdent, comme nous l’avons montré, il faudra que la civilisation aille aussi d’un pays à un autre et fasse le tour du monde, en suivant le mouvement physique des terrains et des climats, correspondant à celui des époques tel que nous l’avons déterminé. […] Fichte a été plus loin encore en suivant la même voie.
Que je vive toujours saintement, justement, sagement ; et quand je mourrai, reçois mon âme382… » V Ce n’était là pourtant qu’une demi-réforme, et la religion officielle était trop liée au monde pour entreprendre de le nettoyer jusqu’au fond ; si elle réprimait les débordements du vice, elle n’en attaquait pas la source, et le paganisme de la Renaissance, suivant sa pente, aboutissait déjà, sous Jacques Ier, à la corruption, à l’orgie, aux mœurs de mignons et d’ivrognes, à la sensualité provocante et grossière383 qui, plus tard, sous la Restauration, étala son égout au soleil. […] Comparer à notre Révolution : la Bastille démolie, on y mit l’écriteau suivant : « Ici l’on danse. » Dans ce contraste on voit en abrégé l’opposition des deux doctrines et des deux nations.
Du passé je me tournerai vers l’avenir, et, tout humilié par celui-là, je me formerai un renouvellement de vie ; je choisirai enfin nettement ma vocation, je fixerai l’œuvre que je veux accomplir, et, de là, je construirai mes plans pour l’année prochaine et les suivantes, dirigés tous vers ce but unique… je ne resserrerai pas trop ma liberté. […] En novembre 1848, dans ses derniers jours de Berlin, il dressait ce bilan : « Notre vie (genevoise) manque de centre, et nos études aussi : injecter le besoin scientifique, l’élan vers la poésie et la philosophie, préparer à la métamorphose religieuse de l’avenir, mettre en communion avec l’Allemagne, réveiller l’originalité suisse-allemande, travailler à un centre de vie intellectuelle, ayant pour base la Suisse française et la Savoie. » C’est le programme qu’il développe l’année suivante dans sa thèse de candidat Du mouvement littéraire de la Suisse romane, à la suite de laquelle il devient, le 10 avril 1849, professeur ordinaire d’esthétique et de littérature à l’Académie de Genève.
On lui donne des joujoux, comme à un enfant malade, et ces joujoux, ce sont, suivant l’histoire ou l’anecdote du moment, des Chinois ou des Anglais, des tripots, des cadavres, des statues, un poète dévoyé, une actrice un peu folle, un ministre, un chanteur, quelquefois aussi un grand homme, le plus souvent une toute petite chose : poupées qu’il toilette, qu’il pomponne et berce pendant une minute et qu’il brise ensuite de ses doigts en demandant un autre joujou. […] Suivant la saison, l’Angleterre vous attirera, ou bien la Suisse. […] Caro… Hormis les heures consacrées au travail intellectuel, il aimait à se mêler aux petits, aux malheureux… Bien souvent, sur la berge du fleuve, il s’asseyait près d’un pêcheur et, durant des demi-journées, il causait avec lui de choses naïves, en suivant le bouchon immobile sur la nappe tranquille des eaux… Ou bien il allait par les champs, s’intéressant aux cultures, s’enquérant de la santé des vaches, de la prospérité des pommiers… Ou bien encore, en manches de chemise, et son chef de philosophe couvert d’un large chapeau de jonc, tout roussi de soleil, il sarclait les mauvaises herbes dans son jardin, et repiquait des laitues, loin, ah !
. — Si une honnête fille avait été corrompue malgré elle par un jeune libertin, elle pourrait, avant que le fruit soit animé, s’en délivrer, suivant le sentiment de plusieurs, de peur de perdre son honneur qui lui est beaucoup plus précieux que la vie même. […] De menues fantaisies qui s’égrènent ou s’effeuillent suivant le caprice de l’imagination et des sens. […] On pourrait, en suivant l’énorme tome de M. de Tréville, faire encore bien des remarques curieuses sur la psychologie de la jeune fille moderne.
Ce pilote est le Manfred, le Lara et le Bénédict des régions hyperboréennes… Nous apprenons aussi qu’il portait une épingle de cravate avec une grosse perle bleuâtre ; que cette perle ressemblait à un œil de poisson mort et avait l’air de regarder Ellida fixement, et qu’Ellida a eu, dans la première année de son mariage avec Wangel, un enfant qui est mort, et que les yeux de l’enfant changeaient de couleur comme la mer, suivant qu’il faisait beau ou mauvais temps, et que ces yeux étaient ceux de « l’étranger »… Ellida adore la mer ; elle y baigne tous les jours son corps froid de sirène, et son rêve habite l’immensité des flots. […] » Mais plus chinois encore les vers Païlui-chi, entrelacés suivant un rythme très difficile, que je suppose chinois, et qui ramène, en douze petits vers, sept fois et cinq fois la même rime : Le flot hennit, le vent crie. […] A l’acte suivant, le petit garçon de Jacques est mort, et le pauvre homme ne sent plus que la honte de sa chaîne.
Adroitement assiégée, la jeune femme a cédé, mais en cédant, — ou plutôt en suivant son caprice, — elle a bien entendu que la passion du beau Français ne fût pour elle qu’une aventure, un épisode aussitôt oublié que vécu. […] « Plaignons Lamennais, y dit-il, de n’avoir pas été à l’honneur, après avoir été si longtemps à la peine, et nous rappelant, suivant le mot de monseigneur de Lesquen, qu’il a fait beaucoup de bien à l’Église et ne lui a pas fait de mal, gardons-nous de le maudire ! […] Mais ce qui est curieux, ce qui nous appartient ici, c’est d’en suivre les conséquences ; et, rien qu’en les suivant, c’est de voir tant de figures charmantes ou tragiques venir l’une après l’autre, en enchantant notre imagination, nous prouver qu’une idée, et le désir de la répandre, n’ont jamais rien gâté dans un drame ou dans un roman. […] Je crains que non, car vous y auriez vu qu’une grande part de l’éducation de la femme revient à son mari, que c’est à lui de modeler à son gré, de former suivant ses vœux, d’élever à la dignité de ses sentiments et de ses pensées, ce jeune cœur et ce jeune esprit qui ne demandent qu’à lui plaire : vous y auriez vu qu’il est à la fois sage et charmant d’ajouter aux liens qui unissent une femme à son mari, ceux qui unissent l’élève à son maître, à son instituteur, à son guide, à son ami… Mais vous n’avez pas essayé seulement… Vous avez espéré que cette enfant que vous épousiez allait devenir brusquement, du jour au lendemain, par la seule vertu du sacrement, une femme accomplie… Eh bien !